SMART PATRIMOINE - Investir dans le vin en 2023

  • l’année dernière
La campagne Primeurs s’est terminée récemment sous le signe d’un millésime 2022 meilleur qu’en 2021 selon les experts. Mais pour investir dans le vin cette année, faut-il prendre en compte l’impact de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêts ? Pour Daniel Immacolato, directeur général de Cavissima : “Ce qu’il faut surtout avoir en tête, c’est que le vin est un actif décorrélé des marchés financiers : il ne subit pas les fluctuations des marchés ”.

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Transcript
00:00 Et c'est parti pour Patrimoine Passion, le rendez-vous dédié à l'investissement plaisir, passion ou alternatif dans l'émission Smart Patrimoine.
00:12 Nous avons le plaisir d'être accompagné par Daniel Imacolato, directeur général de Cavissima. Bonjour Daniel Imacolato.
00:17 Bonjour.
00:18 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. On trouvait intéressant de se voir alors que se tiennent en ce moment même les vendanges pour cette année 2023.
00:25 Alors les vendanges ne vont pas forcément intéresser les investisseurs dans des bouteilles de vin ou dans le vin aujourd'hui.
00:33 En revanche, on va s'intéresser au primeur 2022. Est-ce qu'on peut s'attendre déjà à une bonne année ? Est-ce que les investisseurs voient des valorisations évoluer ?
00:43 Alors la campagne s'est terminée il n'y a pas si longtemps que ça.
00:49 Quand on parle de primeur effectivement c'est Bordeaux essentiellement. Plus quelques sorties en Rhône ou dans d'autres régions.
00:58 Donc c'est encore un petit peu tôt pour tirer des conclusions. Il y a eu une campagne primeur effectivement qui s'est déroulée autour du mois de juin, mai-juin on va dire.
01:10 Et ça s'est poursuivi sur l'été. Ça concernait un millésime pour Bordeaux exceptionnel, le millésime 2022. Donc il y a un très très grand millésime encensé par la critique.
01:20 Donc c'est un millésime qui a été encensé par tous les grands critiques. C'est un grand grand millésime.
01:25 Le petit bémol c'est que les prix de sortie en primeur étaient plutôt de manière générale assez élevés.
01:31 Donc du coup les investisseurs ont eu un peu de mal à se positionner. Voilà on approche un petit peu à la fois une volonté de se positionner parce que c'est un grand millésime.
01:40 C'est une vision de très long terme. C'est un millésime qui va être unique sur lequel on va revenir. C'est un millésime que tout le monde voudra avoir dans sa cave pour l'ouvrir à un moment donné.
01:49 Parce qu'il ne faut pas oublier qu'à la fin l'infinité des bouteilles c'est quand même de les boire.
01:52 Exactement. Mais en même temps des prix de sortie qui étaient plutôt élevés avec une réserve de valorisation immédiate plutôt courte.
02:02 Et un risque pour certains vins de prendre du temps avant de commencer à se valoriser.
02:08 Donc du coup les investisseurs, ceux qui sont plus focalisés sur le court terme, court ou moyen terme, je dirais 4-5 ans, plutôt avec de la prudence.
02:17 Et ceux qui sont vraiment sur une perspective long terme, une volonté de prendre des positions.
02:22 Donc une très grande année mais presque victime de son succès vis-à-vis des valorisations et qui a pu perdre un petit peu les investisseurs sur la manière d'aller sur l'année 2022 en matière d'investissement dans le vin.
02:32 Après c'est un choix clairement des propriétés de définir un prix de sortie. Et après à partir de ce prix de sortie il y a une demande plus ou moins forte qui fait que ça s'emballe ou ça s'emballe moins.
02:44 Alors après il faut mettre ça en perspective parce que effectivement comme acheteurs on a pu trouver des fois que les prix étaient un petit peu lés.
02:53 Mais objectivement si on regarde les choses avec un peu plus de recul, on est toujours dans un contexte où on parle vraiment d'une catégorie de très très grand vin qui est assez peu disponible en termes de volume et en termes de disponibilité.
03:08 Même dans le vin la rareté fait le prix bien sûr.
03:10 Exactement et la rareté est importante et en même temps vous avez la demande qui est toujours plus grande parce que vous avez de plus en plus de gens dans l'ensemble des pays du monde qui ont les moyens aujourd'hui d'aller vers ce genre de bouteilles et qui sont en forte demande.
03:24 Mais alors justement la demande est plus grande de la part d'investisseurs ou de la part de consommateurs sur ces bouteilles ?
03:30 Les deux, les deux c'est-à-dire qu'effectivement il y a une demande d'investisseurs mais en fait c'est la demande de consommation in fine qui compte.
03:39 En fait il faut vraiment avoir en tête que quand les vins sont mis en marché ils vont être donc achetés par des acheteurs finaux ou des investisseurs.
03:50 Sachant que le vin, ces vins-là, ces grands vins ne peuvent pas s'ouvrir tout de suite.
03:54 Bien sûr il faut le conserver.
03:56 Exactement il faut beaucoup d'années avant que l'apogée soit là donc que ça fasse sens de comment s'ouvrir les bouteilles.
04:01 Et d'ailleurs ce qui a un deuxième effet c'est-à-dire que quand les bouteilles commencent à s'ouvrir il y a une rareté au départ et au fur et à mesure qu'elles commencent à s'ouvrir il y en a de moins en moins.
04:10 Parce que sur un millésime donné la quantité disponible s'appauvrit.
04:15 Bien sûr.
04:16 Donc il y a une sorte de deuxième effet en termes de valorisation à terme.
04:20 Mais disons que ce soit des investisseurs ou des collectionneurs, des grands amateurs, dans tous les cas il faut garder les vins avant de les consommer.
04:28 Donc effectivement soit les vins s'échangent, en fait souvent ils ne bougent pas d'endroit.
04:32 Bien sûr c'est juste les propriétaires qui changent.
04:34 Exactement, ils ne bougent pas d'endroit parce que l'important c'est qu'ils soient conservés dans des conditions optimales.
04:38 D'accord.
04:39 Et après à la fin leur vocation comme je dis au début c'est d'être bu, d'être ouvert.
04:46 Et donc dès qu'on va commencer à s'approcher de l'apogée d'un vin, la demande s'accélère parce qu'il y a le plaisir qui reprend le dessus.
04:58 En matière d'investissement, on est quand même soumis effectivement, quand je parle des investissements au sens large,
05:04 au sujet hausse des taux d'intérêt des banques centrales, au sujet inflation également.
05:10 Est-ce que ces variables-là, ces métriques-là ont un impact sur l'investissement dans le vin aujourd'hui ?
05:16 Alors oui et non.
05:17 C'est-à-dire que oui forcément parce que comme tout moyen d'investissement en fait,
05:23 il y a forcément des réflexions derrière des investisseurs qui prennent en compte ce genre de paramètres.
05:28 Par contre il faut vraiment avoir en tête que le vin est un actif décorrélé des marchés financiers.
05:34 Et c'est je dirais sa valeur première.
05:37 C'est-à-dire que c'est vraiment un produit, je dirais un vecteur d'investissement qui est totalement décorrélé
05:43 et qui ne subit pas les fluctuations des marchés financiers parce qu'il se passe telle chose ou telle autre.
05:49 Il faut vraiment avoir en tête que c'est un marché avec une grande capillarité.
05:52 Vous avez des vins qui sont distribués dans le monde entier via des tas de petits importateurs, distributeurs, etc.
05:58 Donc c'est un marché qui a une valeur pour chaque bouteille.
06:03 Et en même temps, il y a cet aspect que je vous disais d'attendre avant de pouvoir le consommer
06:08 avec cette logique de rareté qui s'accélère vers la fin.
06:11 Et en même temps, c'est décorrélé.
06:15 Donc beaucoup d'investisseurs vont vers ce type d'investissement pour pouvoir se dérisquer je dirais,
06:21 ou aller vers quelque chose d'alternatif qui vienne complémenter leurs investissements.
06:25 Ce n'est pas un investissement, je le dis toujours aux investisseurs,
06:28 ceux qui ont vraiment une volonté d'investir dans le vin, souvent il y a une passion derrière.
06:33 Bien sûr, il faut aimer le vin déjà et peut-être s'y connaître un petit peu avant d'y aller.
06:36 Exactement, il y a un côté passionné, même si ce n'est pas 100% des investisseurs,
06:40 mais il y a vraiment un côté passionné.
06:42 Ils apprennent au fur et à mesure des années, soit ils ont une connaissance de départ, soit ils apprennent au fur et à mesure des années.
06:47 Il y a cette notion de passion et après il faut que ça reste mineur dans le portefeuille partiel.
06:56 5% ça paraît une valeur raisonnable.
07:00 Ça reste un investissement de diversification, il faut avoir en tête.
07:03 Dernière question rapidement, Daniel Imacolato, on a parlé de 2022, à quoi il faut s'attendre pour 2023 ?
07:09 Après c'est un exceptionnel de 2022.
07:11 Là on parle juste de Bordeaux parce que les grands vins, vous avez la Bourgogne, des grands vins du Rhône, des grands vins de différents territoires dans le monde.
07:23 C'est une catégorie assez large.
07:25 Pour Bordeaux, c'est un petit peu tôt pour le dire.
07:29 En amont, il y a eu quelques épisodes moins sympathiques, ce qu'on appelle du midioude, qui pourraient amener à un millésime potentiellement moins qualitatif.
07:43 En même temps, les grandes propriétés ont tellement de moyens mis en œuvre pour s'assurer que les conditions soient optimales quoi qu'il arrive.
07:51 Je pense qu'elles feront un joli millésime.
07:53 Est-ce que ce sera un très grand millésime comme 2022 ?
07:55 Ça paraît difficile.
07:57 Merci beaucoup Daniel Imacolato d'être venu sur le plateau de Smart Patrimoine.
08:00 Je rappelle que vous êtes directeur général de Kavissima.
08:02 Merci beaucoup.
08:03 Merci beaucoup.
08:04 Quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.

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