Regardez Lenglet-Co du 05 septembre 2023 avec François Lenglet.
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00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h37 Langue Léco avec vous François Langley. Bonjour à tous. Deux magots François suscitent la convoitise de l'Etat.
00:13 C'est vrai ce sont les excédents accumulés par deux départements de la protection sociale française.
00:19 Celui de l'assurance chômage, l'UNEDIC et celui des retraites du secteur privé.
00:24 La GIRC-ARCO, deux domaines qui sont qui sont gérés par les partenaires sociaux, patronat et syndicats, est plutôt bien géré d'ailleurs, au moins pour les retraites
00:32 qui ont accumulé
00:34 66 milliards de réserves financières.
00:36 Du côté de l'UNEDIC, bon c'est plus modeste, mais il y a quand même 4,3 milliards d'excédents en 2022 et à peu près la même chose
00:43 cette année en 23. Alors qui en veut alors Pactol, expliquez nous.
00:47 L'État, bien évidemment l'État toujours un pécunieux, toujours à la recherche de ressources nouvelles pour
00:53 dépenser davantage et je dirais même plus l'État d'aujourd'hui qui a poussé la dépense publique à son paroxysme.
00:58 Pour l'assurance chômage, l'État prévoit non seulement de ponctionner 2 milliards cette année,
01:03 mais de poursuivre les années qui viennent pour une dizaine de milliards supplémentaires, s'il y a des excédents d'ailleurs, c'est un peu Perret et le Potolet.
01:10 Il s'agirait de financer la réforme de Pôle emploi appelée à devenir
01:15 France travail vous vous souvenez et ça fait hurler syndicats et patronats. On les comprend, que veulent-ils faire de l'argent ?
01:21 Les syndicats voudraient améliorer les règles d'indemnisation qui sont devenues plus restrictives à la suite d'une réforme qui a été imposée par le gouvernement.
01:28 Le patronat lui rappelle une évidence oubliée,
01:31 l'UNEDIC a 60 milliards de dettes
01:34 accumulées à cause des déficits des mauvaises années. Pourquoi ne pas rembourser une partie de ce fardeau avec ces excédents ?
01:41 Mais le gouvernement veut rien entendre et nous explique que c'est une dépense qui rapportera de l'argent puisque Pôle emploi
01:46 réformé sera plus efficace.
01:48 Honnêtement, mon grand âge me fait dire que j'ai déjà entendu ça il y a 20 ans,
01:52 quand on a transformé l'ANP en Pôle emploi, le résultat ça a été un vrai bazar pendant plusieurs années.
01:58 Sur le fond, c'est toujours le même travers, vous savez quand il y a des déficits, on continue à dépenser en s'en détendant,
02:04 et quand il y a des excédents, bien évidemment on le dépense aussi. Si je résume
02:09 qu'il fasse beau, mauvais, on dépense. - Et les retraites du privé alors dans tout ça ?
02:14 - Alors il faut souligner que ce régime, il assure quand même 13 millions de salariés, il a été
02:19 remarquablement géré par les syndicats et le patronat, bien mieux que la retraite de la sécu.
02:23 Là encore, il y a eu la tentation dans l'exécutif de toucher au Grisby pour financer l'augmentation des petites retraites, ça s'est calmé,
02:31 mais pour parer à toute éventualité, les partenaires sociaux réfléchissent à l'emploi de leurs excédents.
02:37 Vous savez que depuis 2019, pour faire face à la détérioration des comptes de l'époque,
02:42 ils avaient décidé d'appliquer une décote de 10% sur les pensions de ceux qui prenaient leur retraite avant 63 ans.
02:49 63 ans, c'était plus tard que l'âge légal de l'époque, c'était 62.
02:53 Plus de 700 000 retraités sont concernés, ils ont une pension amoindrie, cette décote pourrait être supprimée. C'est important.
03:01 Lors des négociations qui débutent aujourd'hui,
03:04 au plan financier, elle n'est plus nécessaire, parce qu'il y a l'amélioration de la conjoncture, et puis il y a eu la récente
03:11 réforme des retraites, qui de toute façon retarde l'âge légal jusqu'à 64 ans,
03:15 et qui va faire rentrer de l'argent dans les caisses. - Alors dites-nous, les 66 milliards de réserve ?
03:20 - En principe, on n'y touche pas.
03:22 Les partenaires sociaux veulent la sanctuariser comme un matelas de sécurité.
03:27 Ça représente six mois de versement de pension, et ils disent qu'en cas de coup dur, on en a besoin.
03:32 C'est une étonnante et remarquable sagesse de la part de gestionnaires publics français, qui plus est des partenaires sociaux.
03:38 - Merci beaucoup François Langlais, on retrouve toutes vos chroniques.
03:41 et de la technique.
03:42 [SILENCE]