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Regardez Lenglet-Co du 28 juin 2023 avec François Lenglet.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h36, Langley Clone avec vous, François Langley.
00:09 Bonjour Yves et bonjour à tous.
00:12 Un ancien ministre n'a pas le droit de se reconvertir dans le secteur privé, c'est la curieuse situation dans laquelle nous sommes plongés.
00:17 Une dinguerie française, avec les conséquences
00:21 dramatiques de l'obsession du conflit d'intérêts. Dernière mésaventure en date, celle de Cédric O, l'ancien secrétaire d'état chargé du numérique.
00:29 C'était entre 2019 et 2022.
00:31 Sortant du gouvernement, bon il veut évidemment se reconvertir. Une entreprise française, dans les technologies de l'information, qui s'appelle Atos,
00:38 lui propose de rejoindre son conseil d'administration en tant qu'administrateur indépendant.
00:43 Il lui faut faire valider l'affaire, c'est la loi par la haute autorité pour la transparence de la vie publique,
00:50 la HATVP, qui refuse au motif que des subventions publiques
00:56 ont été accordées à Atos par le ministère, à l'époque où Cédric O le dirigeait.
01:00 Alors l'impétrant s'explique, en fait les subventions ont été attribuées par le premier ministre
01:05 et dans le cadre de plans sectoriels. Rien du fait, la HATVP dit non et le conseil d'état confirme.
01:12 - Qu'est-ce qui a bloqué ?
01:13 - Suspicion de conflit d'intérêts potentiels.
01:15 En fait, que le poste d'administrateur
01:18 proposé à notre ex-ministre soit la contrepartie de l'argent reçu auparavant par l'entreprise.
01:25 Autre exemple, Roselyne Bachelot, ex-ministre de la culture,
01:28 s'est vue interdire par la même autorité de faire une chronique et un podcast pour France Musique
01:33 parce qu'elle avait dans ses fonctions officielles la tutelle de l'audiovisuel public.
01:38 Jean Castex, nommé à la tête de la RATP, lui n'a pas le droit de prendre l'initiative de contact
01:45 avec les ministres qu'il supervisait quand il était chef du gouvernement.
01:48 Ce qui veut dire que le patron des transports publics parisiens ne peut pas téléphoner au ministre des transports.
01:53 Il doit attendre qu'on l'appelle.
01:55 On marche sur la tête.
01:57 - Seuls les ministres sont concernés ?
01:58 - Mais non, mais non, mais non, non, non, justement toute la haute fonction publique
02:01 avec des situations cocasses, le patron d'une direction de l'administration ou d'une autorité indépendante,
02:06 par exemple l'agence de sécurité informatique, et bien ils ne peuvent plus travailler dans le privé puisqu'ils sont
02:12 potentiellement en contact avec tous les secteurs.
02:15 Sauf, c'est le paradoxe, s'ils partent pour une entreprise étrangère
02:20 où ils ne seraient pas concernés par les obligations frappant les entreprises françaises.
02:23 Un appel à ne pas rejoindre les français,
02:26 c'est un comble, surtout pour des individus qui
02:29 déjouent une part de leur carrière au service public, au prix de salaire qui sont souvent plus faibles que ceux qu'ils pourraient obtenir dans le privé.
02:35 - Dites-nous, ces contraintes elles durent longtemps ?
02:37 - Oui, oui, trois ans.
02:39 Trois ans après avoir quitté les fonctions de l'administration, ce qui est très long.
02:42 Ça veut dire, sur le moyen terme, qu'on ne trouvera plus de personnalité prête à devenir ministre,
02:47 que l'administration ne pourra pas recruter dans le privé, parce que les candidats potentiels, ils vont craindre de ne pas pouvoir se recaser,
02:53 sauf à faire toute la carrière restante dans la politique ou dans l'administration.
02:57 Alors que le métissage du privé et du public, c'est bien sûr souhaitable.
03:02 Non pas qu'il faille renoncer au contrôle des conflits d'intérêts, mais
03:06 probablement de les apprécier de façon moins stalinienne.
03:10 - Merci beaucoup François Langlais. On retrouve bien entendu votre chronique sur le site et sur l'application RTL. Il est 7h39.
03:17 [Rire]