Si les scolaires ont encore une semaine de congés devant eux, pour beaucoup les vacances sont déjà terminées. Et pour beaucoup, la reprise est aussi synonyme de vague à l'âme. Alors comment ne pas subir la rentrée ? Pour en parler, Patrick Amar, psychologue spécialisé dans le cadre de la santé et du travail, co-auteur avec Silvia André de "J'arrête de... stresser", aux éditions Eyrolles.
Regardez L'invité de RTL Midi du 28 août 2023 avec Céline Landreau et Pascal Praud.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL midi, votre vie.
00:05 RTL midi, votre vie, oui, Carlin Faust aussi, ce qui fait votre quotidien et aujourd'hui donc...
00:10 *sonnerie de téléphone*
00:12 Eh oui, c'est la reprise.
00:14 Eh oui, si les vacances scolaires continuent encore une semaine, pour beaucoup d'entre vous la reprise est déjà là et synonyme de vague à l'âme.
00:24 Alors comment ne pas subir cette rentrée ? On a voulu en parler avec vous, Patrick Amard, bonjour.
00:29 Bonjour.
00:30 Vous êtes psychologue spécialisé dans le cadre de la santé et du travail co-auteur aussi du livre "J'arrête de stresser" aux éditions Hérolle.
00:38 C'est un moment particulier dans l'année, le retour au travail après les vacances d'été, c'est forcément douloureux d'ailleurs.
00:45 Oui, c'est un moment particulier parce que ce qui signe le stress c'est justement la nécessité de retrouver un équilibre
00:52 et on passe d'un moment de totale liberté, de zéro contrainte, dans lequel ma grande décision c'était de fixer l'heure de l'apéro,
01:00 à un retour vers un monde de contraintes, d'objectifs à tenir et cet équilibre il demande de faire...
01:11 ce nouvel équilibre doit être trouvé et on doit faire le deuil de cette période de liberté.
01:16 Un deuil carrément ? Ca veut dire qu'il y a du vague à l'âme qui s'associe forcément à cette reprise ?
01:21 Alors pas forcément, ça va dépendre de la qualité de ces vacances et de la qualité de ce vers quoi on revient,
01:26 mais de façon générale oui, il y a un petit vague à l'âme, un petit blouse de rentrée qui est la marque de ce passage
01:37 d'une époque de grande liberté à une plus grande contrainte.
01:41 Et il est censé durer combien de temps ce blouse de rentrée, en tout cas s'il est normal ?
01:46 Alors il est variable, il va probablement se dissiper au bout de quelques jours, se rappeler qu'on y arrive toujours,
01:54 qu'on a connu ces moments-là et que chaque année on a surmonté cela, il va se dissiper graduellement,
02:01 il peut durer entre un jour et pour les plus récalcitrants une vie, mais en général c'est quelques jours.
02:08 Il y en a qui aiment la rentrée, moi je me souviens quand j'étais ado, j'avais une espèce d'excitation à l'idée
02:15 de retrouver mes copains dans la cour de récré, dans les deux trois jours qui précédaient, j'étais heureux.
02:20 Ça partait assez rapidement quand on voyait le programme de la semaine, mais il y avait quand même une espèce de jubilation
02:27 à l'idée de rentrer, de voir tous les copains, les copines.
02:30 Absolument, et je crois qu'une des clés c'est aussi d'aller chercher les cadeaux cachés de cette rentrée,
02:35 les choses qu'on retrouve avec plaisir, c'est pour ça que ça peut être très variable, il y a effectivement cette stimulation
02:40 de sa vie quotidienne, le renouveau, les collègues qu'on retrouve, les copains, etc.
02:46 Tout ça, évidemment, je crois que c'est aussi une mesure de la qualité de sa vie civile, je dirais.
02:54 C'est ça, si le blues dure trop longtemps, c'est que le problème c'était pas la rentrée, c'est peut-être notre quotidien.
02:59 Voilà, en tout cas, les vacances et cette période, on est des êtres de symbole, on aime bien ces moments charnières,
03:07 la rentrée, le 1er janvier, parce que ça nous permet de faire des bilans et de se dire
03:13 "est-ce que la vie que je vis, elle est suffisamment bien pour moi ?"
03:17 Vous voulez dire, Céline, que si le blues dure toute l'année, c'est pas le blues de la rentrée, là, faut peut-être aller voir un psy.
03:23 C'est un blues plus compliqué, oui.
03:25 Est-ce qu'il faut déjà, je sais pas, penser aux prochaines vacances, justement, pour tenir le coup, se mettre une carotte ?
03:32 C'est une stratégie, parmi les... Dans la to-do liste, ou dans les choses, les bonnes choses à faire,
03:38 pour ceux qui vivent ce moment encore plus durement, préparer effectivement les prochaines vacances,
03:44 c'est une façon de se dire "on va retrouver ces moments".
03:47 Je pense qu'il faut d'autres stratégies que de passer de vacances en vacances.
03:51 Passer de mauvaises vacances pour être content de revenir au travail ?
03:54 Il y a la stratégie, parfois, des gens qui ne partent pas en vacances pour éviter ce blues.
03:58 Mais alors là, c'est éviter une vie agréable pour pas regretter ces moments-là.
04:03 Je déconseille aussi.
04:05 L'idéal, c'est réussir à se fabriquer une vie quotidienne au travail, familiale, agréable.
04:11 Parce que c'est pas normal, vous venez de le dire, de se dire "on va se passer 6..."
04:15 Entre chaque vacances scolaires, c'est 6 semaines, à peu près.
04:18 Donc je vais passer 6 semaines nulles, et vivement les vacances de la Toussaint.
04:23 On peut pas vivre comme ça.
04:24 Non, c'est clair, et c'est pour ça qu'elles ont cette vocation.
04:28 Nous aider à nous poser des questions.
04:30 Qu'est-ce que je garde ? Qu'est-ce que je laisse ?
04:32 Qu'est-ce que j'amplifie dans ma vie du quotidien ?
04:35 Parce que ces manquements, ces insuffisances de ma vie civile reviennent avec force dans ces moments de vacances.
04:42 Donc c'est aussi un moment pour faire le point et regarder ce qui va, ce qui va pas dans son quotidien.
04:48 Merci beaucoup Patrick Amard, merci d'être venu dans RTL Midi.
04:53 On va marquer une petite pause, et dans un instant c'est l'info qui revient avec le journal de 12h30.
04:59 Et Agnès Bonfillon, à tout de suite.
05:00 Votre avis compte.
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05:03 RTL
05:04 [SILENCE]