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Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat à la Ville, était lundi 28 août 2023 l’invitée du 8h30 franceinfo.

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Transcription
00:00 Votre collègue de l'éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé hier soir voulant interdire les abayas et les khamistes dans les établissements scolaires,
00:05 ces longues robes traditionnelles venues du Moyen-Orient.
00:08 Elles sont une atteinte à la laïcité pour vous ?
00:10 Alors, la première chose, c'est que c'est l'interprétation qu'on peut en faire.
00:15 Dans la loi de 2004, que je rappelle, tous les signes ostentatoires, religieux, sont interdits.
00:23 Et en fait, ça devient un objet par destination ostentatoire d'une religion.
00:30 C'est-à-dire, l'abaya en elle-même, on peut philosopher, à ne plus finir, sur est-ce que c'est ou pas un vêtement religieux.
00:38 Ce qu'il faut savoir, c'est que quand une jeune fille arrive avec son voile et sa abaya devant l'établissement,
00:44 et qu'elle enlève son voile, par destination, l'abaya devient un signe ostentatoire d'une religion ou d'une appartenance à une religion.
00:50 Et la circulaire de l'éducation... - Mais ça, c'est vous qui le décrétez, parce que si on écoute le CFCM, le Conseil français du culte musulman,
00:58 il dit "les abayas, les khamis, c'est pas religieux". Alors sur quel fondement, le gouvernement, dit "on interdit ces tenues-là".
01:05 - Ça vient sur l'interprétation qu'on en fait. C'est-à-dire, quand les élèves arrivent avec une abaya,
01:10 il y a une volonté de vouloir montrer une appartenance religieuse, et c'est justement ce phénomène-là qu'il faut absolument interdire.
01:19 - C'est l'interprétation du gouvernement. - Non, c'est l'interprétation parfaite de la circulaire. Je reviens sur la circulaire.
01:26 Il y a eu une loi, en 2004, qu'on avait appelée la loi dite du voile. Et quelques mois après, une circulaire qui expliquait,
01:35 qui faisait vraiment l'exégèse de cette loi en disant "c'est les signes ostentatoires d'une religion ou d'une appartenance à une religion,
01:43 mais c'est pas arrivé, je vais faire court, une croix, une kippa ou un voile". C'est quand on décide que la abaya, par exemple,
01:52 quand les élèves arrivent avec cette abaya et qu'elles ont, je le répète, un voile devant le lycée, ou devant le collège,
01:59 et qu'elles mettent cette grande robe, vous pensez que c'est quoi ? C'est évidemment la volonté de vouloir montrer une appartenance religieuse,
02:06 et moi je pense, de toute façon je l'avais dit, la abaya à l'école, c'est non, c'est interdit.
02:10 - Mais qu'est-ce qui va se passer concrètement à l'entrée des établissements scolaires ?
02:14 - Vous n'avez pas peur qu'on crée plus de problèmes qu'on en résout ?
02:17 - Pas du tout. Au contraire, je pense que de vouloir nier le problème, c'est le problème.
02:22 Donc je pense que Gabriel Attah, le ministre de l'Éducation, a eu complètement raison d'être ferme,
02:27 et surtout d'être ferme pour aider aussi les proviseurs, parce que laisser peser la charge et la responsabilité sur les proviseurs
02:35 est une mauvaise idée, cher Gérard.
02:36 - Non mais, pardon, il y a juste quelque chose que je ne comprends pas, c'est concrètement, on va mesurer les robes à l'entrée des établissements ?
02:42 - Eh justement, ce n'est pas pour ça. Justement, c'est pour éviter de mesurer les robes.
02:45 La abaya est un... Je répète, ça a l'air...
02:48 - Non, non, mais j'ai bien compris votre interprétation, c'est juste...
02:52 - Ce n'est pas mon interprétation.
02:53 - C'est l'interprétation du gouvernement quand même.
02:55 - Non, non, non, ce n'est pas mon interprétation.
02:57 Vous savez, j'arrive d'un milieu où justement, on a eu bien sûr à faire à tous ces sujets-là.
03:05 - Vous en avez vu beaucoup à Marseille, vous, des abayas ?
03:07 - Non, en fait, assez peu. Il me semble que sur le rectorat et sur l'académie d'Aix-Marseille,
03:14 il y a eu à peu près, alors sur 100 000 lycéens, à peu près 80 faits signalés.
03:21 Non, non, Marseille, ce n'est pas quelque chose d'important,
03:25 mais je reprends quand même sur le fait de mesurer ou pas les abayas.
03:30 C'est là où vient la difficulté.
03:32 Parce que vous voyez, vous, des proviseurs à l'entrée mesurés.
03:35 On dit que du moment qu'une jeune fille ou un jeune homme,
03:39 parce qu'il y a aussi le camis pour les jeunes hommes,
03:41 arrive avec une tenue qui va être pour eux l'occasion de dire et de prononcer une appartenance religieuse,
03:51 en fait, c'est non.
03:52 - Une solution de simplicité ?
03:53 - Non, pas de ronde.
03:54 - Mais on va vous dire que finalement, sur ce chemin-là, la solution de simplicité, à la fin, c'est l'uniforme.
03:58 - La simplicité, non, je ne dis pas que c'est l'uniforme.
04:01 Je suis plutôt une pro-uniforme, mais plutôt dans les quartiers très défavorisés.
04:04 Parce que pourquoi ?
04:05 Il faut juste aller dans les écoles, en fait.
04:09 Il faut aller dans les écoles et discuter avec des directeurs.
04:11 Moi, je suis restée très copine avec ma directrice de mon école, à Félix Piat.
04:15 Et elle est plutôt très favorable.
04:17 Pourquoi ? Parce que pour les parents, ça fait une charge au moins.
04:19 C'est-à-dire que ça leur permet quand même de ne pas avoir ce souci.
04:22 Sur le harcèlement scolaire, il y a des résultats.
04:25 C'est-à-dire qu'on est capable d'endiguer en partie le harcèlement scolaire.
04:29 Or, moi, ce n'est pas l'uniforme, je parle de tenue scolaire.
04:31 C'est-à-dire qu'on se ressemble tous, on met tous le même tee-shirt,
04:33 on met tous le même pantalon.
04:35 Les parents, ça les soulage.
04:36 Les enfants, ça les met tous au même niveau.
04:38 Et à un moment donné, moi, je ne veux pas de faux débats sur
04:41 "oui, on est libre, on n'est pas libre".
04:43 Moi, je pense que ça facilite la vie aux parents.
04:45 Et surtout, ça facilite aussi la vie aux directeurs d'école
04:49 sur le fait d'endiguer le phénomène du harcèlement scolaire
04:52 sur lequel je suis hyper engagée.
04:54 J'avais créé la délégation à la région sud.

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