Faut-il augmenter les médecins ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Nicolas Corato, Fanta Bérété et Xavier Grang, médecin généraliste à Nancy, vice-président de MG France.
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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-08-22##

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Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le coup de projecteur des vraies voix.
00:04 Coup de projecteur sur la fronde tarifaire des médecins généralistes
00:09 qui changent leurs tarifs pour montrer à l'assurance maladie qu'ils ne canent pas assez bien leur vie.
00:13 On va en parler tout de suite avec notre invité qui nous rejoint et qu'on accueille avec plaisir.
00:17 Bonsoir à vous Xavier Grang.
00:19 Bonsoir à tous.
00:21 Soyez bienvenus sur Sud Radio.
00:23 Vous êtes médecin généraliste, vous êtes annonci, vous êtes vice-président du syndicat MG France.
00:29 Alors on a posé la question de la manière la plus basique qui soit, pardonnez-nous,
00:32 mais c'est important aussi parfois d'être concret sur cette question.
00:36 Est-ce qu'il faut augmenter les médecins puisque c'est comme ça qu'on peut l'expliquer ?
00:39 D'abord j'aimerais qu'on revienne sur la fameuse fronde tarifaire des médecins généralistes.
00:45 Concrètement ça se manifeste comment aujourd'hui, la fronde de certains de vos confrères ?
00:49 En fait c'est bien des dernières négociations qui avaient eu lieu avant l'été, qui ont été un échec.
00:57 Où depuis la convention de 2016, le tarif des médecins est bloqué à 25 euros.
01:03 Pour la consultation.
01:05 Pour les consultations.
01:07 Et puis donc il n'y a pas eu d'augmentation subventionnelle, sauf, enfin on nous a augmenté d'un euro cinquante.
01:13 Ou alors on nous proposait 30 euros, mais il fallait diviser la profession parce que c'était soumis à plus de travail, plus de contraintes.
01:22 Ce que notre syndicat MG France a absolument refusé.
01:25 Donc les médecins aujourd'hui discutent avec l'assurance maladie, voudraient discuter avec l'assurance maladie, mais ces discussions sont au point mort, c'est ça ?
01:33 Alors non ce n'est pas une discussion, c'est à dire que, en tout cas pour ce qui est de notre syndicat MG France, on a des lignes rouges.
01:41 On a des demandes spécifiques avec non seulement une rémunération, une reconnaissance de notre travail, pour revenir à la table des négociations.
01:51 Alors question assez pratico-pratique avant de donner la parole à nos vrais voix qui pourront vous interpeller.
01:56 Quand un médecin augmente de manière arbitraire le montant de sa consultation, et qu'il le fait publiquement,
02:02 effectivement pour montrer à l'assurance maladie qu'il n'est pas d'accord avec le montant qu'il est censé faire, donner.
02:09 Est-ce qu'il a le droit de faire ça ou est-ce qu'il prend un risque ?
02:12 Alors le médecin qui fait ça, tous les médecins sont conventionnés, donc ça veut dire que c'est soumis à un remboursement.
02:20 Et à partir du moment où vous faites un dépassement pour exigence, dans la règle de l'art, vous avez le droit.
02:27 On a le droit de faire un dépassement ou alors un acte non conventionné.
02:31 À partir du moment où on est clair avec le patient.
02:35 C'est-à-dire ?
02:36 C'est-à-dire qu'un dépassement pour exigence, c'est une demande qui n'est pas habituelle.
02:44 Par exemple, si vous dites "il faut me voir tout de suite", si vous avez une exigence particulière, c'est le terme.
02:51 Donc ça ne peut pas être soumis à une question d'être... que ce soit quelque chose d'habituel, si vous voulez.
02:57 Sauf que ceux qui augmentent arbitrairement le montant de leur consultation, ne le font pas dans ce cadre-là, on est d'accord ?
03:04 Alors ça, je ne sais pas, c'est soumis à votre interprétation.
03:10 Mais quand j'entends dire... alors j'essaie d'interpréter les signaux qu'on m'envoie, les signaux de fumée de vos confins.
03:15 Mais quand j'entends dire qu'il y a un bras de fer entre certains médecins-frondeurs et l'assurance maladie,
03:20 et donc que dans le cadre de ce bras de fer, certains médecins-frondeurs augmentent leurs tarifs,
03:24 je présume que ce n'est pas parce que leurs patients sont venus en disant qu'ils avaient besoin d'être vus tout de suite ?
03:29 Non. Non, non, mais s'ils le font d'une manière systématique, on est bien d'accord,
03:35 ce n'est pas quelque chose qui est relatif à entière...
03:41 Donc ils prennent un risque. Et vous ne l'encouragez pas en plus, ce genre de pratique-ci ?
03:45 Nous on comprend tout à fait les médecins qui sont à bout, puisque je vous rappelle que depuis 2016, notre tarif n'a pas bougé.
03:55 Quand vous voyez qu'un osteopathe demande 50 euros, qu'un marabout demande 60 euros, et que nous on reste à 25 depuis 2016,
04:02 vous comprenez que les médecins sont à bout, et que tout augmente, toutes les charges, mais pour tout le monde,
04:08 ce n'est pas spécifique aux médecins, j'entends bien, mais qu'on décourage au-delà de ça,
04:14 ce qui est grave, c'est qu'on décourage les jeunes à faire médecine, puisque maintenant il faut 10 ans pour être médecin généraliste,
04:20 et puis on ne l'entend plus, on décourage les médecins parce que les charges augmentent...
04:26 Pour tout le monde, effectivement. Et c'est pour ça d'ailleurs qu'on a voulu l'intituler comme ça ce débat,
04:30 parce que c'est un débat intéressant, justement. Est-ce que 25 euros la consultation, c'est assez cher payé ?
04:35 On peut le dire comme ça. Alors vous parliez effectivement des médecines non conventionnelles,
04:39 ça peut être le magnétiseur ou autre chose, qui coûte beaucoup plus cher pour une rencontre...
04:43 Il n'y a pas de médecine, il n'y a pas de magnétiseur, il n'y a pas de médecine.
04:45 Vous avez raison d'ailleurs de me reprendre sur ce terme. Ce que je veux dire par là, c'est que ce n'est pas remboursé.
04:50 Donc il y a une différence entre les deux, si vous voulez. C'est-à-dire que les 25 euros, ils sont remboursés par la Sécu.
04:57 Donc c'est une nuance. Mais débattons-en justement. Est-ce que 25 euros pour une consultation, c'est assez cher payé ?
05:02 Tiens, Nicolas Corato.
05:04 - Oui. Qu'il y ait un débat sur le niveau de rémunération des médecins libéraux, c'est normal,
05:10 et moi je souscris à l'idée qu'il y ait ce débat. Je suis un peu plus réservé sur les arguments et sur les modalités d'action des médecins.
05:17 Je rappelle quand même qu'en France, l'activité des médecins libéraux est solvabilisée par la Sécurité sociale.
05:26 La Sécurité sociale, c'est quoi ? C'est le fruit des cotisations sociales.
05:30 C'est-à-dire c'est la contribution des travailleuses et des travailleurs de ce pays
05:33 - Sur leur fiche de paye.
05:34 - Pour avoir un système de protection sociale maladie qui encadre l'ensemble de la population française.
05:40 Donc je pense qu'il ne faut pas jouer avec ce système de la cotisation sociale.
05:45 Et les médecins libéraux, qui ont certainement raison de demander une augmentation de leur indemnisation,
05:52 ne peuvent pas non plus "détourner" l'idée ou l'esprit du conventionnement
06:00 pour poursuivre un objectif "corporatiste".
06:05 Il faut faire attention, c'est de l'argent qui vient des travailleuses et des travailleurs.
06:08 On a un déficit de la Sécurité sociale très important.
06:11 Les médecins libéraux ont certainement des arguments pour être revalorisés.
06:15 Mais encore une fois, le conventionnement, c'est une prise en charge par la solidarité nationale de ses dépenses de santé.
06:22 - Sauf que ce que vous dit notre invité est avec raison, c'est que ça fait un moment qu'il le demande.
06:26 - Oui, oui, je comprends la légitimité de la demande et du débat.
06:31 Je suis beaucoup plus réservé sur la modalité d'action d'aller "détourner" le conventionnement.
06:38 Ça me choque parce que je suis aussi un contributeur, comme plein d'autres, comme beaucoup de Français, de cette solidarité nationale.
06:44 - Xavier Granck, la réponse d'Oxigne.
06:46 - Oui, oui, alors là j'entends bien.
06:49 Ensuite, ce qu'il soit des Français, puisque vous défendez l'ensemble des Français, c'est d'avoir des médecins.
06:55 C'est d'avoir des médecins, d'avoir une réponse.
06:57 Un temps où ça m'inquiète énormément, parce que moi je suis maître de stage et je suis des médecins,
07:01 on a des étudiants qui font le droit au remords, donc ils changent.
07:05 Donc, d'un autre côté, si ça ne bouge pas, et j'entends sur les moyens d'action...
07:10 - Je voudrais qu'on précise le terme que vous avez employé. Qu'est-ce que c'est le fameux droit au remords dont vous parliez ?
07:15 - C'est-à-dire que pendant leurs études, les médecins ont des choses qu'on ne voyait pas avant.
07:19 Les jeunes étudiants font un droit au remords pour changer de spécialité.
07:23 C'est-à-dire que la médecine générale, on en manque déjà, on manque de médecins généralistes.
07:28 Et certains font un droit au remords pour pouvoir prendre une autre spécialité ou faire autre chose.
07:33 On a des médecins qui sont passés plombiers, on a des changements de carrière...
07:37 - On en manque aussi, il y a un souci.
07:39 - Oui, partout, mais bien sûr, j'entends bien.
07:42 Simplement, on est déjà en carence de médecins.
07:44 On a des jeunes qui sont en souffrance, qui se disent "il n'y a pas d'avenir".
07:49 L'avenir ne passe pas que par la rémunération, vous avez raison,
07:54 mais ça passe aussi par la qualité de travail, ça passe par des tas de choses.
08:00 Mais si on reste bloqué, ce n'est pas que le tarif.
08:04 Vous m'avez interviewé, vous m'avez demandé il y a une heure de venir,
08:07 donc je suis venu pour parler des tarifs, j'entends bien.
08:11 Mais au-delà de ça, c'est de se dire que si ça ne bouge pas,
08:14 et on a essayé les médecins de différents types d'actions,
08:20 et ça va continuer, il va y en avoir d'autres en octobre beaucoup plus forts.
08:26 - Le mouvement va durer parce que le dialogue est rompu.
08:30 C'est aussi pour ça qu'on en parle et qu'on en refera des débats, y compris avec vous.
08:33 On va continuer à en parler avec vous Xavier Grand,
08:36 on en parle aussi avec Simon depuis Perpignan, qu'on a retrouvé au 0826 300 300.
08:40 Question toute bête, Simon, est-ce que 25 euros pour une consultation, c'est assez cher ?
08:45 - Je saurais vous dire, 25 euros, tout dépend aussi de la qualité de la médecine.
08:52 Si effectivement le médecin accorde le temps nécessaire à son patient
08:56 pour le sculpter correctement et ne pas passer cinq minutes
08:59 et aligner les consultations ou faire des maladies de complaisance,
09:04 bien sûr qu'il mérite tout.
09:08 - C'est un autre débat, on a tenu il y a quelques jours.
09:10 - Bien sûr, après les médecins, ils ont quand même aussi une part de responsabilité
09:14 dans le fait que le neurosis clausus, c'était quand même quelque chose qui leur convenait,
09:20 du fait que ça leur permettait de garder un certain élitisme dans la médecine,
09:26 comparativement parlant, entre la qualité de la médecine et des études de médecine
09:31 qu'on peut faire en France et en Europe et dans d'autres pays,
09:34 alors qu'il y a des médecins qui viennent de pays dont on ne sait pas trop la reconnaissance du diplôme,
09:39 on le fait automatiquement, mais on ne sait pas forcément si les compétences ont aussi poussé
09:45 que s'ils avaient suivi des études dans des pays où les médecines sont présuivies.
09:49 - En tout cas, on n'a pas eu de témoignage qui irait dans le sens de ce que vous disiez.
09:55 Ce qui est intéressant, dans ce que vous disiez, mon cher Simon,
09:59 et j'aimerais qu'on fasse réagir à Xavier Grandg, c'est ce fameux neurosis clausus
10:03 qui est un petit peu le sparadrap du capitaine Haddock pour votre profession, vous le confirmez.
10:08 On va le payer longtemps, Xavier Grandg.
10:10 - J'ai 52 ans et je me souviens très bien que quand j'étais étudiant à la fac,
10:15 le doyen disait déjà qu'il n'y avait pas assez, qu'il fallait faire sauter ça.
10:19 C'est bien beau de dire qu'il y a certainement eu un moment donné,
10:23 il y a eu un neurosis clausus qui a été validé par des syndicats, par des politiques, etc.
10:28 Je me rappelle quand même qu'en 1981, quand il y avait pas mal d'argent dans les caisses,
10:33 on a demandé aux médecins de prendre des retraites anticipées.
10:36 En fait, le problème de notes chroniques est partout, pas que dans la santé,
10:40 où on n'a pas d'anticipation à long terme.
10:43 Donc, effectivement, comme il faut 10 ans pour fermer un médecin généraliste,
10:46 il faut du temps parce qu'il n'existe plus de neurosis clausus.
10:52 - Non, non, bien sûr.
10:53 - C'est aperçu, maintenant c'est passé.
10:55 Et donc, il faut quand même 10 ans pour former.
10:58 Donc, on aura un délai latente, mais le délai, vous pouvez en avoir au-delà de ça.
11:03 Dans les autres pays où il n'y a pas de neurosis clausus,
11:05 ils sont en carence de médecins et tous les pays d'Europe sont en carence de médecins.
11:08 Tous les pays quasiment du monde sont en carence de médecins.
11:10 On a eu des contacts avec les Nord-Américains, et voilà, il y a des carences dans tous les pays.
11:15 Et pourtant, ils n'ont pas de neurosis clausus.
11:17 Et ce n'était pas forcément quelque chose de voulu.
11:20 En tout cas, le problème, il n'est pas de savoir la faute à qui, etc.
11:25 Certainement qu'il n'y a pas de responsabilité, mais moi je dirais qu'elle est censureusement politique.
11:29 C'est de savoir comment on fait.
11:31 Et si on veut tuer la profession de médecin généraliste traitant, on continue comme ça.
11:36 Et là, la discussion, vous aurez comment on fait pour remplacer le médecin.
11:39 - Ou retrouver un médecin. Tiens, Fanta Béreté.
11:42 - Écoutez, moi je suis de la commission des affaires sociales,
11:45 donc qui traite notamment de ce point-là et d'autres points.
11:48 Donc j'entends très bien la question, en fait, puisqu'on se la pose dans tout plein d'emplois,
11:52 aujourd'hui, que ce soit du domaine de la santé ou sur d'autres métiers.
11:57 Donc qu'on se pose la question, ça c'est une chose.
11:59 Après, c'est vrai que sur "Est-ce que 25 euros, c'est suffisant ?"
12:03 Début août, je crois qu'il y avait eu pas mal d'articles sur la question.
12:07 Certains médecins généralistes disaient qu'en fait, il faudrait une consultation à 50 euros.
12:11 Donc je ne suis pas médecin, donc je ne veux pas dire c'est trop, c'est pas assez.
12:15 Moi, ce qui me parle, c'est qu'effectivement, est-ce que quand on est dans une grande ville, à Paris,
12:19 et qu'on a un cabinet qui est allogé dans le 15e arrondissement,
12:21 et quand on est en ruralité, qu'on a un petit cabinet, qu'on se déplace,
12:25 est-ce qu'on travaille de la même manière ?
12:27 - C'est comme la différence entre les maires.
12:29 - Est-ce que le prix de cela est le même ?
12:33 Est-ce qu'on a des médecins qui, comme je me souviens du médecin de famille de mes parents,
12:37 docteur Kretikos, qui malheureusement doit être décédé depuis des années,
12:41 prenait quasiment 35 minutes par patient à l'époque,
12:44 et on avait très peu besoin d'aller voir un spécialiste ensuite.
12:47 Donc aujourd'hui, moi, depuis que je suis parisienne,
12:50 j'ai des visites qui durent à peine 10 minutes,
12:53 et si j'ai mal à la gorge, on ausculte ma gorge, et c'est tout.
12:57 Et je voudrais simplement, pour que les choses soient très claires,
13:00 dire que le ministre, donc le nouveau ministre de la Santé,
13:04 - Aurélien Rousseau.
13:06 - Aurélien Rousseau, pardon,
13:08 a bien précisé qu'il allait envoyer une nouvelle lettre de cadrage,
13:13 qui a vocation à venir encadrer les discussions entre les syndicats de médecins
13:18 et la caisse d'assurance maladie, de façon à ce que les négociations reprennent.
13:23 Donc c'est dans ce cadre-là, et effectivement, l'augmentation de 6%,
13:27 donc qui représente les 1,5%, c'est au cas où les négociations n'aboutissent pas.
13:33 Donc je pense qu'entre 25 euros et 50 euros, il y a peut-être matière à discuter.
13:38 - Il y aurait une marge et une nuance à trouver.
13:39 - Voilà, mais par contre, ce que je ne voudrais pas,
13:42 c'est qu'on prenne les Français quelque part en otage.
13:45 Parce que c'est un petit peu devenu la discipline aujourd'hui,
13:49 pas que sur ce thème-là.
13:50 - La réponse du Dr Xavier Grand, dans un instant, on va avancer à 0826 300 300.
13:55 On file à Agde, d'où Patrick nous appelle, 0826 300 300.
13:59 Alors on entend, il y a peut-être des chutes d'eau à Agde,
14:01 parce qu'il y a beaucoup de bruit autour de vous, mon cher Patrick,
14:03 ou alors vous êtes sur le bord de la route, ou il y a du vent.
14:05 Je ne sais pas si vous nous entendez, Patrick.
14:07 - Oui, oui, je vous entends, je suis sur le bord de la route.
14:10 - Ceci explique cela. Soyez prudent quand même.
14:13 Éloignez-vous de la route si on roule très fort à côté de vous.
14:16 Vous voulez y revenir, justement, et vous, ce que vous dites,
14:18 c'est que c'est aussi un problème d'organisation des soins, c'est-à-dire ?
14:21 - Moi, je pense plutôt qu'ils vont mieux se concentrer sur l'organisation
14:24 du travail de médecine en France, plutôt que de la remédiation des 25 euros.
14:28 Je vous explique que depuis un quart de siècle,
14:30 il y a un changement dans la médecine du travail,
14:32 notamment avec le numéro du CRUDUS, la diminution,
14:34 mais aussi par la féminisation du travail.
14:38 Et les jeunes ne parlent de remédiation que lors des dégâts,
14:41 plutôt que de la médecine.
14:43 - Et ça, c'est quelque chose qui nous remonte effectivement très souvent.
14:46 Vous avez raison de le souligner.
14:47 Tiens, on va en parler avec notre invité.
14:49 Merci beaucoup, Patrick, de nous avoir appelés au 0826-360 puis ACDE.
14:53 C'est vrai que la mentalité, il n'y a pas de jugement de valeur
14:56 dans le propos que je tiens avec Xavier Grand,
14:58 mais la mentalité n'est plus la même entre celle d'un jeune médecin aujourd'hui
15:03 et celle d'un jeune médecin il y a 30 ans.
15:05 On ne veut plus avoir le même mode de vie.
15:07 - Alors moi, je suis fils de médecin généraliste et fier de l'être.
15:12 Effectivement, nous, on était six enfants.
15:14 Moi, j'étais l'aîné et je ne voyais jamais mon père.
15:18 Il travaillait de 7h30 du matin à 11h du soir.
15:21 Il travaillait le samedi jusqu'à 18h.
15:23 Et dimanche matin, il allait voir l'hôpital de proximité, ses patients.
15:26 C'était comme ça.
15:28 Et voilà, il a travaillé comme ça.
15:31 Je ne lui reproche rien.
15:32 D'ailleurs, si j'ai fait ce métier-là, c'est bien par mimétisme.
15:36 Parce que je trouvais ça noble.
15:40 Voilà, c'est pour ça que je me suis lancé.
15:43 Maintenant, il faut savoir que les médecins,
15:45 effectivement, la profession s'est féminisée,
15:47 mais les femmes travaillent énormément.
15:50 La moyenne hebdomadaire, c'est quand même 54 heures.
15:54 Donc, voilà, trouver des métiers qui font autant d'heures,
15:58 c'est quand même rare.
16:01 - Question que j'aimerais vous poser, malgré tout, Xavier Grand.
16:04 Vous le disiez, votre père faisait des horaires que vous ne feriez plus.
16:07 Il avait un mode de vie que vous ne feriez plus.
16:09 Est-ce qu'à l'époque, la différence de niveau de vie entre un médecin
16:13 et le reste de la population faisait qu'on pouvait tolérer des horaires impossibles ?
16:17 Je le réexplique de manière un peu plus claire.
16:19 Est-ce qu'on était vraiment mieux payé à l'époque quand on faisait tant d'heures que ça ?
16:23 - Ça, il faudrait regarder.
16:28 Je pense que c'était des consultations.
16:31 Rien n'est comparable actuellement, parce que les consultations n'étaient pas les mêmes.
16:34 On voit maintenant qu'il y a une énorme complexité,
16:37 que les médecins font 25-30 actes, et c'est déjà beaucoup.
16:41 Ils sont saturés. À l'époque, je pense qu'ils en faisaient plus.
16:44 Il y a un niveau de complexité.
16:48 D'ailleurs, ça serait impossible de revenir sans ordinateur,
16:51 tellement le niveau de complexité a augmenté.
16:55 Et c'est normal, parce qu'il y a des suivis qui n'existaient pas.
16:59 Il y a eu de nouveaux traitements,
17:02 des suivis qui sont meilleurs, qui sont pluridisciplinaires.
17:06 On ne peut pas revenir en arrière.
17:08 Ce que je veux dire, c'est que les médecins travaillent en moyenne 54 heures.
17:12 Remis au niveau horaire, il n'y a rien d'indécent.
17:17 Un garagiste prend 100 balles de l'heure.
17:20 Donc, 25 euros la consultation.
17:23 Je vois une personne toutes les 15-20 minutes,
17:26 parce que j'ai une pause toutes les heures,
17:29 donc j'en prends un tous les 15 minutes et j'ai une pause d'un quart d'heure.
17:32 La moyenne, c'est à peu près 20 minutes.
17:34 Et comme je les passe en gros, c'est à peu près 20 minutes.
17:37 Il n'y a rien d'excessif.
17:38 D'ailleurs, nos patients nous le disent tous.
17:40 25 euros, c'est subpayé.
17:43 Le problème n'est pas effectivement un problème de rémunération,
17:47 c'est un problème de ras-le-bol, de reconnaissance,
17:49 et de qualité de travail aussi.
17:52 Merci Xavier Grangue de l'avoir dit, en tout cas sur Sud Radio.
17:55 Un mot de Nicolas Courage ?
17:56 J'avais une question, mais très courte.
17:58 Est-ce que vous ne pensez pas que le débat aussi,
18:01 c'est l'avenir du modèle libéral de la médecine de ville ?
18:04 Il y a des maisons de santé qui...
18:06 Qu'est-ce que vous pensez par exemple de l'expérience des maisons de santé ?
18:09 La réponse en quelques mots, Xavier Grangue ?
18:11 Les maisons de santé, c'est libéral.
18:14 Oui, maisons de santé, c'est...
18:15 Maisons de santé, c'est les centres de santé peut-être que vous voulez dire.
18:17 Oui, pardon, les centres de santé, excusez-moi.
18:19 Alors les centres de santé, pour avoir étudié le phénomène,
18:23 c'est déficité à bord dans quasiment tous les cas.
18:26 Et donc, en fait, ce n'est pas un modèle viable.
18:28 Vous savez quoi ? On va refaire un débat, parce que vous êtes très nombreux en plus
18:30 à nous appeler à chaque fois qu'on parle de la médecine au 0826-300-300.
18:34 Mes excuses notamment à Gérard, qui disait "le vrai problème, c'est les déserts médicaux".
18:38 Ça, là-dessus, tout le monde est d'accord de toute façon.
18:40 Est-ce que la France va devenir un désert médical ?
18:42 Promis, on va en débattre.
18:43 Ça, c'est une promesse que je vous fais à vous tous qui nous écoutiez sur Sud Radio.
18:46 Merci à vous d'avoir pris la parole ce soir sur Sud Radio, Xavier Grangue,
18:50 médecin généraliste à Nancy, vice-président du syndicat MG France.
18:54 Les vraies voix touchent presque à leur fin, mais pas complètement.
18:57 On va se retrouver dans quelques instants avec Fanta Bereté et Nicolas Corato,
19:01 et on va vous proposer une très belle idée de sortie.
19:04 Vous allez voir, c'est dans un instant, sur Sud Radio.

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