Arnaud Bertrand (président de l'association "Plus de train") était l'invité de BFMTV ce lundi soir pour évoquer la fermeture du RER B pour les travaux du CDG Express, qui reliera la Gare de l'Est à l'aéroport Charles-de-Gaulle.
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00:00 Écoutez, c'est très bien de moderniser les lignes de transport en commun.
00:03 Il y a de multiples travaux cet été, il y en a probablement un peu trop,
00:06 mais c'est un mal pour un bien.
00:08 La question, vous avez commencé à la soulever,
00:10 c'est que cette interruption un jour de semaine,
00:13 même si c'est au milieu du pont du 15 août,
00:15 il y a beaucoup de gens qui sont contraints de travailler,
00:17 bon, c'est une grande première qu'on ferme une ligne d'ERR,
00:20 et ce n'est pas forcément pour le coup pour un projet très utile
00:23 pour les usagers du quotidien.
00:25 Donc c'est nettement plus discutable de ce point de vue-là.
00:28 Vous vous dites qu'il faudrait donner la priorité finalement
00:31 aux trains du quotidien et pas forcément à une navette
00:34 qui permettra aux gens qui prennent l'avion
00:37 de circuler plus rapidement encore entre Paris et l'aéroport.
00:42 Si vous voulez, le choix du Charlevoix L'Express,
00:44 c'est de dire que les conditions de trajet pour aller à l'aéroport
00:47 sont très mauvaises, ce qui est tout à fait vrai.
00:49 Le RER B marche très mal.
00:51 Le problème de notre point de vue d'association aux usagers,
00:53 c'est qu'on prend un peu le souci à l'envers.
00:55 Ce qu'il faut faire, c'est remettre sur pied le RER B.
00:57 Une fois que vous avez un RER B qui est remis sur pied,
00:59 il est très utile pour les voyageurs d'affaires, touristes, etc.
01:03 dont on est ravi qu'il soit nombreux en Ile-de-France.
01:06 Et il est aussi utile pour les 900 000 personnes
01:09 qui prennent ce RER tous les jours.
01:10 C'est un peu ce qui s'est passé sur le RER A.
01:12 Vous savez, le RER A, il y a 10-15 ans, il allait très mal.
01:14 Et il allait très mal en dévissageant notamment la Défense,
01:17 ce qui était quelque chose d'assez insupportable pour les politiques,
01:20 ce qui est d'ailleurs pour tout le monde.
01:22 Et il a été décidé que de le remettre d'équerre,
01:25 d'acheter des nouveaux trains, de moderniser plein de choses,
01:27 de mettre une signalisation automatique.
01:28 Et c'est un succès qu'il faut saluer.
01:30 Le RER A, il remarche assez correctement,
01:32 enfin vraiment mieux qu'avant.
01:33 Ce qu'on aurait voulu, c'est que le RER B, ce soit la même chose,
01:35 ce qui est vraiment un alignement de l'ensemble des politiques,
01:38 l'État, la région, tous les acteurs,
01:40 pour le remettre en priorité d'équerre,
01:43 parce que ça aurait été utile pour les passagers aériens
01:45 et aussi pour les passagers de tous les jours
01:48 qui sont beaucoup, beaucoup plus nombreux.
01:50 Ce qui est très critiquable, c'est que le choix qui est fait sur le RER B,
01:54 c'est de dire "si, si, c'est une priorité",
01:55 mais dans les faits, le 1,5 milliard qui est investi,
01:58 il est investi dans le Charles de Gaulle Express,
02:00 qui est un projet en tant que tel,
02:01 si vous voulez, nous, en tant qu'institution du plus âgé,
02:04 c'est très bien qu'il y ait de meilleures conditions pour aller à l'aéroport.
02:07 Le problème, c'est que ça se fait avec de gros dégâts pour les gens du quotidien,
02:11 pour ceux qui le prennent pour travailler, pour étudier,
02:13 pour ceux qui prennent ce RER.
02:15 Et vous voyez, aujourd'hui, ça en est le symbole,
02:16 c'est-à-dire que l'État en est réduit pour la première fois.
02:19 Ça ne s'était jamais produit avant, à dire "écoutez, la ligne du RER B ferme
02:22 parce qu'on a des travaux à faire".
02:24 Alors, c'est enjolivé par Delacombe en disant "c'est utile
02:27 pour mettre des aiguillages pour le RER B".
02:29 Ça, c'est vrai, il y a ça aussi qui est fait.
02:31 Simplement, la coupure de trois jours qui est essentielle,
02:33 et qui nécessite, au-delà du samedi et du dimanche, de fermer un lundi,
02:37 c'est bien pour le Charles de Gaulle Express.
02:38 Et ça, vous voyez beaucoup moins de ministres l'expliquer.