Gérard Klein en direct de la ville de Montagnac
À la rencontre de Jean-Claude Mas, vigneron propriétaire des Domaines Paul Mas.
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##LES_ROUTES_DE_L_ETE-2023-08-10##
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00:00:00 Domaine Paul Masse, le luxe rural en Languedoc et Clarisse Automobiles, distributeur DS présente
00:00:06 Les routes de l'été Sud Radio, 10h30, Gérard Klein
00:00:12 Oui alors je vous disais, un truc marrant, en fait on est dans le silence, on a mis des casques à
00:00:20 une, deux personnes, troisième personne n'a pas de casque, donc moi j'écoute dans mon casque la
00:00:25 radio, c'est vachement égoïste et puis en fait les autres ils n'entendent pas. Alors tout à
00:00:28 l'heure je vous disais que j'étais donc à Montagnac, Domaine Paul Masse avec Jean-Claude
00:00:33 Mat à ma gauche qui est arrivé propriétaire, en face de moi la jeune femme dont je parlais
00:00:37 tout à l'heure, juste en face aussi Antoine, je te connais, j'ai déjà vu toi. C'est possible, on s'est
00:00:42 déjà croisés. Ah c'est toi qui est assis à droite dans la voiture à côté de moi. C'est moi qui te
00:00:46 supporte. D'accord, t'as failli t'endormir il y a deux trois jours mais tu t'es pas endormi. Non on
00:00:49 est vaillant, on est sur un marathon Gérard. Il me dit ça tous les jours, en fait Antoine il a fait
00:00:54 du rugby, c'est un vrai sportif etc etc et il me dit on est sur un marathon mais on est sérieux,
00:00:59 hier soir on a fait un tout petit écart mais on est dans un milieu de vin donc on a fait un tout
00:01:06 petit écart mais on a bien rigolé, mais vraiment bien rigolé. Et donc à droite il y a un monsieur
00:01:12 tout en lin, il est habillé tout en lin blanc, chic. Un jour il y a Piccoli, Michel Legrand,
00:01:17 j'en ai pas pour longtemps, il est venu à Oudan où on habite, on avait tourné deux fois ensemble
00:01:21 et tout et ma femme ses parents étaient chiffonniers donc le père Vallon il avait récupéré des
00:01:27 anciennes, les trucs on mettait de la paille dedans pour les soldats en lin mais mais du lin
00:01:32 magnifique quoi. Et le grand il est rentré, on lui faisait visiter tout notre bordel en fait et il dit
00:01:38 "Oh le lin, le lin j'en veux" il nous disait donc on lui a filé des paillasses, deux paillasses et il
00:01:44 s'est vraiment fait faire un costume en lin et un peu épais et il est venu nous montrer son costume
00:01:48 en lin donc à chaque fois que je vois ce tissu qui est magnifique quand même tu vois je pense à lui
00:01:52 au grand, il était extra. Un jour avec Romu Schneider on avait bu des canons, après j'arrête
00:01:58 et on était à table et il a dit à Ruffiot, Jacques Ruffiot qui faisait le film "mais tu m'avais pas
00:02:03 dit que tu avais engagé un fou" donc c'est voilà ça fait plaisir. Donc je reviens au vin, on est dans
00:02:10 un domaine quand je dis magnifique ça veut rien dire j'ai envoyé des photos à ma femme c'est
00:02:13 vraiment superbe bon goût tout vraiment puis on se sent bien et donc en face de moi j'ai l'une de
00:02:19 mes filles en gros qu'est ce qu'elle peut bien faire ? Alors les études, si vous dites ce que
00:02:28 vous avez étudié on va deviner. Qu'est ce que vous aimez bien dans la vie ? La nature. D'accord la
00:02:35 nature comment ? Vous marchez, vous nagez ? Je marche la nature dans toutes ses formes. D'accord
00:02:42 vous avez commencé toute petite dans la nature dans quelle région ? Charente-Maritime, il y a un
00:02:48 petit indice, Charente-Maritime. Ça nous fait un point commun, ça nous fait un point commun. Avec
00:02:53 Antoine, Charente-Maritime oui mais bon alors un autre petit indice alors ? Dès que vous allez
00:03:03 dire un truc on va deviner. Alors un indice, une plante qu'on cultive et qu'on récolte et qu'on
00:03:13 transforme. Je pense que Jean-Claude tout le monde a deviné non ? Des olives ? Des olives, peut-être
00:03:23 des olives, il n'a pas tort. Ça pourrait. On est chez lui en fait, on est chez Jean-Claude Mas.
00:03:31 Donc elle est chez vous ? Voilà elle est consultante en fait et elle nous aide dans
00:03:38 tout ce qui est suivi d'une partie du vignoble pour les oenologues et elle travaille donc dans
00:03:45 les vignes, elle se bat beaucoup dans les vignes en ce moment pour voir la maturité et après elle
00:03:49 nous aide pendant les vignifications pour le suivi des fermentations avec les autres équipes
00:03:55 d'oenologues. Alors les études c'est où ? A Beaune ? Alors il y a cinq centres d'oenologie en France donc
00:04:02 il y a Beaune, il y a Bordeaux, il y a Toulouse, il y a Reims et il y a Montpellier. Moi j'ai fait à Montpellier
00:04:06 avec une particularité à Montpellier c'est qu'on peut faire le diplôme d'oenologue à l'école
00:04:12 d'agronomie et donc on a à la fois la partie ingénieur agronome et oenologue spécialisé en viticulture.
00:04:17 On a le sol et puis la graphe. Voilà exactement voilà parce que c'est toujours on le dit toujours
00:04:22 mais on fait pas de bon vin sans bon raisin. C'est le bas à bas. C'est bien on fait pas de bon vin sans bon raisin.
00:04:27 Et donc vous avez évidemment des parents qui buvaient ? Oui amateurs mais pas du tout
00:04:32 viteurs. Amateurs ils aimaient bien quand même. Donc toute petite vous avez goûté des vins ou pas ?
00:04:39 Oui alors après vers chez moi c'est beaucoup le Bordeaux c'était pas du tout les vins du Langue
00:04:43 Globe que j'ai découvert vraiment pendant mes études à Montpellier. D'accord donc pendant les études
00:04:48 on fait quoi au début première année deuxième année ? Alors première année deuxième année on fait tout toute
00:04:52 l'agronomie donc de l'élevage des vaches à la culture de l'olive au blé enfin voilà un petit
00:04:57 peu tous les secteurs et après on se spécialise et Montpellier a cette spécificité d'avoir un
00:05:02 historique d'enseignement de la viticulture et de l'oenologie depuis la fin du 19e l'arrivée du
00:05:08 phéloxéra et tout c'était un gros centre de recherche donc l'école d'agronomie est très
00:05:12 orientée sur la viticulture donc naturellement c'est ça qui m'a intéressé. Et alors comment
00:05:17 ils ont fait quand le phéloxéra est arrivé ? Et bien ils ont importé des vignes américaines qui
00:05:22 n'étaient pas sensibles aux champignons et en fait ils ont greffé nos cépages ce qu'on appelle
00:05:27 viniféra donc les cépages qualitatifs d'aujourd'hui sont greffés sur des porte greffes résistants au
00:05:32 phéloxéra avant on plantait ce qu'on appelle franc de pied on plantait simplement le viniféra
00:05:36 et là aujourd'hui c'est un moyen qui a complètement éradiqué le phéloxéra. Ça veut dire qu'aujourd'hui
00:05:41 il y a des gens qui fabriquent j'ai visité un jour enfin un pote qui avait 10 hectares de chardonnay
00:05:46 par exemple avec un tout petit bout de bois qui sortait du sol et donc il reçoit des fagots
00:05:50 c'est ça il reçoit des fagots de bois gros comme mon pouce on va dire à peu près et sur ces fagots
00:05:55 il y a des femmes il a un petit atelier elles font une greffe en oméga. Oui exactement voilà c'est le
00:06:01 métier de la pépinière qui n'a pas changé ça depuis 150 ans. Ici quand même la greffe. Oui. Parce que la greffe
00:06:09 oméga nous on a tendance aujourd'hui à l'éviter on est revenu à la greffe anglaise alors c'est à
00:06:14 dire ? C'est à dire que c'est la manière de couper le greffon sur le porte greffe. Moi quand j'étais
00:06:22 petit mon père m'amenait dans les vignes on greffait on n'avait pas de greffé soudé on
00:06:27 plantait les porte greffe et après on venait greffer dessus alors on prenait le porte greffe
00:06:33 on le coupait on le taillait on l'entaillait on faisait comme avec le le le donc le cépage le
00:06:41 greffon on venait mettre le greffon sous forme de biseau et on enfonçait dans la fente du porte
00:06:46 greffe et on mettait de la ficelle à greffer et ça c'était des greffeurs c'était un métier fabuleux.
00:06:52 Avec l'arrivée bon l'arrivée des pépinières modernes on est passé sur les sur les greffés
00:07:00 soudés qu'on appelle les greffés soudés qui sont faits dans les pépinières et qui pour être plus
00:07:07 efficace d'un point de vue productivité ont développé la greffe oméga. Alors oméga c'est
00:07:14 la lettre grecque avec deux pattes en bas et puis un rond au dessus. Voilà ce qui fait que là il ya
00:07:19 deux pattes qui descendent et un qui rentre. Et surtout ça se mécanise. C'est surtout mécanisé
00:07:26 mais la meilleure greffe ça reste quand même pour moi la greffe anglaise. Et on impose aujourd'hui
00:07:33 de plus en plus. Ah oui ? Donc vous les faites faire vous les achetez ? Certains pépiniéristes
00:07:37 proposent maintenant la greffe anglaise c'est un peu plus cher je pense. Parce que c'est plus long
00:07:42 au niveau productivité justement. Mais voilà il y a une diversité. C'est plus cher mais il y a des
00:07:46 résultats. On parle pas assez dans la vigne et ça j'en discutais avec des pépiniéristes qui sont
00:07:54 des vrais. On parle pas assez de la naissance de la vigne. La naissance de la vigne ça passe d'abord
00:07:59 par le travail du sol comme le faisaient les ancêtres. Ils charruaient, ils sortaient les racines.
00:08:04 Après on a eu des époques où on est allé plus vite avec des machines plus puissantes qui permettent
00:08:09 de travailler beaucoup plus vite. Et on a fait beaucoup de bêtises. Aujourd'hui on voit qu'il y a
00:08:12 quelques problèmes. Il y a des problèmes de mortalité du alesca, type de champignons
00:08:18 qui sont apparus à mon avis suite à plusieurs phénomènes. Donc le travail du sol,
00:08:25 pas assez de repos du sol. Et le type de plant qu'on a utilisé ou le manque de sélection suite
00:08:34 à une demande qui s'est accrue de manière assez incroyable à travers toutes les plantations qui
00:08:38 ont été faites dans le Nouveau Monde. Un peu le même problème qu'on a eu sur le Liège où la demande,
00:08:42 la production de plus en plus de bouteilles, la demande de Liège a explosé. Et on s'est
00:08:47 trouvé confronté à pas mal de problèmes de Liège qui ont débouché sur la capsule à vis comme
00:08:53 l'ont fait les Néo-Zélandais, qui ont débouché sur des bouchons de type diam. Donc on est un peu
00:08:58 dans le même. Et je pense que la naissance d'une vigne, un par la préparation du sol et la deuxième
00:09:04 chose par l'attention portée au plant, c'est capital. C'est capital pour la suite de la vie de
00:09:12 la vigne. - Alors vous vous êtes de cet avis là, mais les autres ne sont peut-être pas forcément du
00:09:16 même avis. Alors ils font comment ? Ils travaillent vite ? - Je pense qu'on a perdu certains
00:09:23 savoir-faire. On a perdu certains savoir-faire dû à la recherche de productivité absolue. Et on y
00:09:31 revient un peu. Quand on parle de bio aujourd'hui, il y a la notion de temps, la notion d'écoute,
00:09:37 la notion de compréhension de la nature et la notion d'éthique. Et ça, c'est des choses qui
00:09:41 sont hyper importantes avant de parler de bio. - Très bien. A tout de suite sur Sud Radio.
00:09:48 Les routes de l'été avec Gérard Clin sur Sud Radio. Les routes de l'été Sud Radio,
00:09:57 10h midi, Gérard Clin. Avec Domaine Paul Mass, le luxe rural en Languedoc.
00:10:03 Vous êtes bien sur Sud Radio, les routes de l'été avec Gérard Clin en direct du domaine
00:10:07 Paul Mass à Montagnac dans les roues avec vos invités Gérard. - Il me voit, il est trop fort.
00:10:13 Quand il est dans la voiture, il ne me voit pas. Et alors c'est marrant parce que quand on fait de
00:10:17 la radio, comme on dit, les gens qui font de la radio en général, ils n'écoutent pas les pubs
00:10:20 parce qu'ils ont autre chose à faire. Ils appellent un pote en disant "t'inquiète pas,
00:10:23 j'ai deux minutes de pub". Mais nous on les écoute, on les entend. Donc évidemment,
00:10:27 Jean-Claude Mass réagit. Tous ont réagi. On entend une pub, Intermarché, Lidl, etc. On nous dit
00:10:34 avec modération dans le casque aussi parce qu'il faut dire beaucoup, beaucoup, comme on va parler
00:10:37 de vin et de vignes, avec modération, avec modération. Donc on peut sourire en entendant
00:10:41 ça ou ne pas sourire. En tout cas, on va le dire. Et donc Jean-Claude qui est là, Mass dit "ah ah,
00:10:47 mes amis Lidl et mes amis d'Intermarché, c'est tout". - Oui, il faut savoir que faire du vin,
00:10:52 c'est une chose. Mais il y a des gens qui sont là pour le présenter aux consommateurs et Lidl
00:10:57 ou Intermarché sont nos partenaires. - C'est bien de le dire. Et oui, il y a combien de pieds de
00:11:03 vignes ici ? On ne peut pas les compter en fait. - En Languedoc ou sur le domaine ? - Sur les
00:11:07 domaines. - On fait un peu de mathématiques ? - Oui. - Allez. - Je connais un qui était
00:11:17 instituteur. - C'est pour ça qu'il me rappelait quelque chose. Aujourd'hui, on cultive 940 hectares
00:11:25 sur la totalité des 17 domaines. Si vous prenez une moyenne de 4800 pieds hectares, il y en a qui
00:11:31 sont à 4002, il y en a qui sont à 5004, il y en a même jusqu'à 6000, plus de 6000. Il y en a qui
00:11:36 sont à 4002 à 6000. On va prendre une moyenne, allez, à 5. - Oui, arrondissons. - 5 x 900,
00:11:44 ça fait combien de millions de plans ? - 5 945. - 5 000 x 900 ? - 5 000 x 900. - Ça fait 4
00:11:50 millions de plans. - 4 millions et demi. - 4 millions et demi. - C'est ça ? Et alors,
00:11:56 4 millions et demi de pieds, d'accord ? - Oui. - Bon, ça représente 4 millions et demi de...
00:12:01 C'est un morceau de bois planté par terre qui est vivant, c'est pas un morceau de bois. Mais,
00:12:04 sur chaque pied, on doit intervenir pour tailler. Mais tailler, c'est pas une machine ? - Non,
00:12:13 alors on simplifie un peu, on pré-taille. Bon, d'abord, la taille, il y a plusieurs types de
00:12:18 tailles. La taille historique, à l'époque de mes grands-parents, c'était le gobelet,
00:12:24 c'est-à-dire c'est une souche qui est formée comme un arbre, vous voyez, on taille en tournant
00:12:29 autour de la souche. Et on avait des plantations qui étaient plus élevées à l'époque parce que
00:12:32 c'était cultivé au cheval, c'était un mètre par un mètre, donc on arrivait à 10 000 pieds hectares,
00:12:36 donc un mètre sur un mètre. Aujourd'hui, on est passé sur des plantations qui ont environ
00:12:43 90 cm entre chaque pied et de large, on est à 2,10 m, 2,25 m. Donc ça, cette taille se fait
00:12:50 aujourd'hui, cette pré-taille se fait sur des parcelles qui, elles, sont palissées. Le palissage
00:12:57 impose des tailles un peu différentes, qui sont le cordon de Roya ou la Guyot simple ou double,
00:13:01 par exemple. C'est pour les deux plus connus. Moi, j'ai un fan du cordon de Roya. Ça permet
00:13:09 de passer une machine qui va couper la moitié du sarment et après le tailleur arrive derrière pour
00:13:15 vraiment bien travailler et bien former la souche. - Alors, par rapport à Guyot, c'était un bonhomme,
00:13:20 en fait, au départ, qui ne connaissait rien. - Oui, voilà, je ne connais pas trop l'histoire de Guyot,
00:13:24 mais c'est là. - J'ai lu des trucs, j'étais obligé de lire. Non, non, en fait, c'est un peu ça, non ?
00:13:29 - Oui, oui, oui, je crois que c'est quelqu'un qui a découvert un peu de l'avenir empirique.
00:13:32 - Il a découvert, c'est ça, la vigne et puis maintenant, il fait référence. Bon, il est mort
00:13:37 depuis longtemps, une taille Guyot. Et c'est quoi l'autre taille ? - Le cordon de Roya. - C'est
00:13:41 comment ? Je veux dire... - Alors, la Guyot, on garde une baguette et le cordon de Roya, on va garder
00:13:48 une extension du pied sur un côté ou sur les deux côtés, double ou simple, et sur lesquelles il y a
00:13:55 des mini baguettes qui vont sortir. - J'ai compris. - Voilà, avec deux yeux ou un œil, en fonction du
00:14:00 nombre. Et on garde 7, 8, 9, 10 petits courçons, qu'on appelle, avec un ou deux yeux, un ou deux
00:14:07 bourgeons. - Alors, c'est souvent des nombres impaires, ce moment, 7 ou 9 ? On dit on garde 7 yeux ou 9 yeux, non ?
00:14:13 - Oui, c'est ce qu'on m'a dit. - Souvent, et un peu de... - Des fois, il y a un peu d'hyperstition. - Bien sûr.
00:14:20 - C'est peut-être pas tout à fait ça qui fait la différence. - Je cache pas que j'ai mes nombres. - Tout le monde, tu vois.
00:14:26 7, c'est un chiffre formidable. - 7 et 8, pas mal aussi. - Ah, 8 aussi ? - Oui, moi j'aime bien le 8 aussi.
00:14:32 Le 7 est mon favori. - Alors, le 8, il est plus lumineux pour moi, dans ma tête. Moi, les couleurs,
00:14:37 il y a du couleur partout quand on parle, dans les mots, il y a des couleurs, tu vois. Et même 8,
00:14:41 ça a une couleur plus claire que le 7. Le 7, je le vois dans des bleus, moi, foncés. J'aime les chiffres,
00:14:48 les nombres premiers, en fait, les nombres qui sont divisés par eux-mêmes, ou l'unité. Ah, j'adore ça.
00:14:53 C'est bizarre, hein ? Ça existe. - Le 8, il y a de la symétrie. - Oui, c'est ça. - On a 2 bras, 4 de chaque côté.
00:14:59 - C'est pas le même esprit, c'est de la symétrie, oui, c'est vrai. - Le 8, il est aimé en Asie. C'est un chiffre qui est bien asie.
00:15:05 C'est peut-être pour ça aussi, parce que j'ai pas mal voyagé en Asie. - Et parce que vous allez beaucoup en Asie ?
00:15:08 - Ouais. - Pour vendre du vin ? - Ouais, depuis 80... J'ai découvert le Japon en 92, et après, surtout Taïwan, le Japon,
00:15:16 92-93, je suis allé un grand nombre de fois. Et en fait, quand j'ai créé la société en 2000, je pense que ma culture d'entreprise
00:15:26 était plus inspirée de modèles japonais que de modèles français. - Et pourquoi ? - Parce que c'est un pays que j'admire pas mal,
00:15:34 parce qu'il y a le sens de la parole donnée, le code de l'honneur, le respect, l'attention au détail. Voilà. C'est une culture qui me plaît pas mal.
00:15:45 - Ah ouais, non mais je comprends. Et ça manquerait par ici, non ? - Ah, on est méridionaux, ici ! - C'est pas pareil, c'est pas pareil.
00:15:53 - Avec le charme de l'aspect créatif latin, c'est le mélange. L'assemblage des 2 cultures est fabuleux.
00:16:01 La créativité latine et la rigueur, un peu à la manière japonaise. - Mais vous vivez dans un monde particulier. Tout à l'heure, on était dans la vigne
00:16:09 avec Antoine pour faire une petite vidéo sur les réseaux sociaux. Et moi, je vous disais, la vigne, c'est un animal, pour moi. - Oui, oui, il faut un peu le domestiquer.
00:16:18 - C'est plutôt animal que végétal, je trouve. Et une fille oenologue, c'est pas mal quand même. Vous avez une sensibilité différente de celle des garçons, évidemment.
00:16:27 - Ça, c'est toujours le vaste débat de la sensibilité féminine dans le vin. Je saurais pas répondre à cette question, très honnêtement.
00:16:34 - Moi, je peux y répondre. Parce qu'on parle de parité dans le monde de l'entreprise. Chez nous, la parité est inversée.
00:16:44 - Alors, je sais pas si ça tient à la personnalité du chef d'entreprise, ou si ça tient à la qualité des femmes dans le travail de la vigne et du vin, mais c'est surprenant.
00:16:57 - Alors, vous en avez beaucoup plus ? - Je pense qu'on a plus de... On doit être 55-45. - Oui, nous aussi, je pense qu'on a...
00:17:05 - Je dirais que le métier d'oenologue, c'est beaucoup féminisé, quand même. Il y a beaucoup de femmes oenologues. Et même dans les écoles d'agronomie, il y a beaucoup de filles par rapport aux garçons.
00:17:14 - Et alors, les 5% de femmes ici, elles font quoi ? Par rapport aux gars, il y a quand même des...
00:17:19 - Alors, les tendances... Vous direz, il y en a qui sont dans les vignes. Dans les vignes, en général, c'est plus des hommes, mais il y a quand même un ratio, je dirais, de 70-30.
00:17:29 Elles peuvent tailler, elles peuvent relever, elles peuvent conduire les tracteurs. Dans tout ce qui est assistance commerciale, marketing, c'est plutôt largement féminin.
00:17:39 Commercial, c'est 50-50. Administration, finance, c'est quasiment que des femmes. - Ah ouais ! - C'est elles qui contrôlent le monde, vous le savez bien.
00:17:50 - Ouais, non, mais vous êtes plus fiable, enfin, c'est la phrase que je vais dire. Mais que les garçons... Mario Lucci, il a des chevaux, d'accord ? Pour le cinéma.
00:18:00 C'est le meilleur au monde, quand même. Et Mario, il m'a toujours dit "Alors, si t'as des chevaux, prends des femmes pour s'en occuper, parce que d'abord, elles vont pas aller se saouler le samedi soir."
00:18:11 Et c'est vrai, en plus. Et donc, il est entouré de beaucoup de femmes qui travaillent avec lui pour la fiabilité, quoi.
00:18:18 - C'est un autre métier qui est très féminin, aussi. Vous savez, le cendricasse qu'on a ici, la conduite... On a un peu de traction animale, on a deux juments, deux traits.
00:18:28 Et la personne qui s'en occupe, on la verra demain. C'est une fille, hein. C'est fou, hein. - Je savais pas, je l'ai dit, ça. - Non, mais les chevaux et les femmes, c'est une longue histoire d'amour.
00:18:39 - Ah oui. Et puis alors, quand une petite fille se met à monter à cheval, en général, pfff... C'est vrai, hein. Nous, on a échappé à ça avec la dernière, Madame Frida, qui a fait une année.
00:18:47 Puis finalement, faire les pieds des chevaux et tout, ça lui plaisait pas, donc elle va reprendre le hip-hop. Ça va être à peu près ça. Oui, oui.
00:18:55 - Un peu plus de cavalcade. - Oui, oui. Et alors, donc, tous les deux, vous avez rencontré, je présume, un artiste peintre qui est muet, qui est au bout, habillé en lin blanc.
00:19:04 - Ah oui. - Très, très bien habillé. Un beau garçon, on va dire. - Oui. C'est une histoire assez... - Un bel homme. - Oui, tout à fait. - Un bel homme. - Oui, très bel homme.
00:19:12 - Faut le dire, à la radio, on les voit pas. Vous aussi, vous êtes un bel homme, non ? Et vous, c'est Ninon, alors. Vous ressemblez tellement. C'est vrai, hein.
00:19:19 Ninon, elle a 40 ans, à peu près. Vous avez ce tâche-là. - Un peu plus. - Ah, pas beaucoup, pas beaucoup. Non, non. Mais alors, ce bel homme, il est entré dans votre vie comment, alors ?
00:19:28 - Alors, c'est une histoire qui a démarré... - Il est gris. - C'est vrai, quand même. - C'est une histoire qui a démarré maintenant... Tu m'as offert mon tableau de mes 50 ans, donc c'était il y a quelques temps.
00:19:40 - Il doit y avoir démarré il y a 12 ans, quoi. Un peu moins de 12 ans. Et c'était mon agent hollandais, avec qui on est allés, avec des clients, on est allés visiter Roquefort.
00:19:51 Ça fait partie du tour, ici. Bon, Roquefort, c'est une heure de route. Donc je trouve que c'est un bon passage pour... Et le mariage vin et Roquefort, aussi, est très surprenant. Et on peut faire beaucoup de choses.
00:20:02 Et elle me dit que je dois m'arrêter en descendant du Larzac à Clermont-l'Hérault, voir un peintre que je connais, qui a travaillé dans le vin, et qui est quelqu'un que je connais bien.
00:20:11 Et je lui ai acheté un tableau pour l'anniversaire de mon mari. Et je me suis arrêté chez Christophe, avec mon agent agent, encore une femme, hollandaise.
00:20:23 Et j'ai rencontré Christophe, là. Et j'ai été très surpris par ce qu'il avait fait. Il avait fait le portrait de Johnny Cash. Et il y avait un mélange de pop art. Et je trouvais ça très surprenant.
00:20:34 Et depuis, on est resté amis. Et il m'a fait beaucoup de tableaux, dont un qui m'est très cher.
00:20:44 - C'est bien, hein ? - Oui, merci. - Vous pouvez rentrer chez vous, maintenant. C'est bon. - Oui, tout a été dit.
00:20:50 - Il a tout dit. Non, je rigole. Ah oui, c'est bien. Les vies peuvent changer, des fois, quand on rencontre des personnes comme ce garçon-là, quand même.
00:20:59 - Jean-Claude, oui, évidemment. C'est un être exceptionnel. Mais qui, en plus, m'a aidé à développer mon concept de tableau de vie.
00:21:06 Parce qu'en fait, ce que je fais surtout, ce sont des tables de vie. Donc les gens me racontent leur vie et je les mets en tableau.
00:21:12 Et la première toile que j'ai réalisée pour Jean-Claude, c'était son tableau de vie qui est à l'intérieur du restaurant, aussi. - Oui, je l'ai soumise. D'accord, j'ai compris.
00:21:21 - Tant qu'on parlait de couleur avant, moi, évidemment, je suis, vous le voyez, que dans la couleur. - Ah oui, que dans la couleur.
00:21:27 - Et vous avez commencé tout petit ou... Souvent, ces choses-là, c'est à l'intérieur, quand même. C'est à l'intérieur.
00:21:34 Puis si ça germe, tant mieux. S'il a la chance de pouvoir faire germer ça par sa famille ou des rencontres ou le hasard, il faut le hasard, quand même, dans la vie, des fois.
00:21:42 Surtout pour des gens comme lui, je veux dire. Quand on hérite de quelque chose qui existe déjà, je pense que c'est compliqué à vivre.
00:21:50 Je parle de vous, hein. - Oui, enfin, moi, j'ai pas ce problème d'héritage parce que j'ai pris quelque chose qui était...
00:22:01 C'était un peu comme votre DS, si vous la prenez sans le moteur, sans les phares, sans le volant, qu'il fallait la remonter.
00:22:09 Vous savez qu'un jour, elle pourra rouler, mais il y a beaucoup de travail à faire. Donc j'ai pas ce problème d'héritage.
00:22:15 Et je l'ai pour l'avenir, oui. Je l'ai pour l'avenir. Comment transmettre ? Ça, c'est la clé.
00:22:21 Parce qu'on fait pas ça pour notre métier, on le fait pour le transmettre. - Eh oui, c'est pas pour soi.
00:22:26 - Ouais, non. - C'est pas égoïste. - On n'est que des dépositaires. - Ouais, c'est bien. Vas-y, Djamel.
00:22:38 - On déroule les routes de l'été aujourd'hui, en direct du domaine Paul Mas à Montagnac, dans les Roses, avec vos invités, on les rappelle,
00:22:44 Jean-Claude Mas, vigneron propriétaire, justement, de ce domaine, avec Monsieur l'artiste-peintre Christophe Hemann et l'onologue Stéphanie Prabonneau,
00:22:52 en direct sur Sud Radio. - Monsieur l'artiste-peintre, attention, t'as vu ? - Ça jette. - Il a souri, il a souri.
00:22:58 Ouais, donc, l'héritage est différent. Quand vous étiez petit, vous avez commencé comment ? Ça m'intéresse toujours.
00:23:04 - L'enfance, en général, elle est collée à la personnalité, jusqu'à la fin, quoi. Non ? Bonne enfance, vous étiez petit où ?
00:23:12 - Ce qui me concerne, j'étais petit en Alsace. - Où ? - À Colmar et Mulhouse. - Oh, c'est beau. - Et mon père peignait.
00:23:19 Sa passion, c'était la peinture. Donc, en effet, on a toujours vu, moi et mes frères et sœurs, mon père peindre avec des toiles accrochées au mur partout.
00:23:26 Je crois que s'il avait été violoniste, je ferais peut-être de la musique aujourd'hui. Si j'étais peintre, je fais de la peinture.
00:23:31 - Ah ouais ? Et il en vivait, non ? Il faisait sa peinture ? - Non, il en vivait pas. Il avait un job à côté, mais moi, j'ai fait un petit peu pareil.
00:23:38 Je voulais peindre dès le début, mais c'est vrai que financièrement, c'est toujours pas évident. Donc, j'ai eu un autre métier dans le vin.
00:23:45 - Et c'est quoi ? - Et comme j'étais à Beaune, j'ai fait mes études à Beaune, donc j'ai démarré dans le commerce et le marketing du vin.
00:23:51 J'ai traversé différentes régions viticoles pour ça. - À Beaune ? - Hum ? - Vous avez pas connu Guyotie, ça vous dit rien ?
00:23:57 - Non, mais des Guyots, il y en a beaucoup à Beaune. - Non, Guyotie, Guyotie, Gérard Guyotie. Gérard Guyotie, je veux pas raconter ma vie, mais quand même, Gérard, il était...
00:24:05 Moi, j'ai 80 ans, donc il y a plein de mecs dont je parle qui sont morts quand même. Gérard, il est mort parce qu'il a fait des excès quand même, un petit peu.
00:24:14 Le mec le plus drôle que j'ai vu, il avait un Dino Ferrari. C'était un garagiste. - Ah oui, oui, oui. - C'était un mécano-garagiste.
00:24:20 Il parlait comme ça, qu'ils vont pas nous faire chier parce qu'il a été fait arrêter sur l'autoroute, il a été voir les gendarmes, il est rentré, il a dit
00:24:26 "C'est quoi ce bordel ?" Il leur a dit "Vous avez fait chier mon pote." Il était à mourir de rire. Donc Gérard, il avait un Dino Ferrari dans son garage.
00:24:36 "Bah, j'ai dit vends-le ou fais le rouler." "Ah non, ça fait rien." Le Dino, il était enfoui sous des cartons. Des cartons, il rangeait comme ça, tu vois.
00:24:43 Et il est mort, et je pense que le Dino est toujours enfoui sous les cartons. Son père et sa mère, ils étaient dans des cirques, ils travaillaient dans des cirques.
00:24:50 Donc il y avait des photos du vieux qui étaient comme ça, comme des lutteurs. C'est la cabane à Jackson. Voilà.
00:24:55 Et alors, qu'est-ce que vous avez comme souvenir de vie plutôt marrant ? Parce que le père peintre, c'est bien, mais c'était sympa, rigolo ?
00:25:03 - Ah bah j'en ai une multitude. Je suis né en Afrique noire, parce que mon père a y a travaillé là-bas dix ans et ma vie a commencé comme ça.
00:25:10 Je me suis pris pour Tarzan dès le début. Et donc, la bande dessinée, les comics, c'est ça qui m'a formé à ce genre de tableaux.
00:25:19 - Il y a beaucoup de verre chez Edgar Rice Burroughs, le mec de Tarzan. - Ah oui, bien sûr, bien sûr, j'adore.
00:25:26 - Il y a beaucoup de verre, il y a beaucoup de végétal dans votre affaire. - Donc voilà, ça a commencé comme ça.
00:25:32 Puis après, on a beaucoup voyagé avec ma famille, donc beaucoup de régions France et à l'étranger aussi.
00:25:37 Et après, avec le vin, dans mon activité de commercial et marketing, j'ai voyagé beaucoup dans le monde.
00:25:43 Et c'est ça qui m'a donné l'envie de... J'ai découvert dans le vin plein de gens extraordinaires, un produit aussi qui est complètement magique.
00:25:51 Et dans la peinture que je fais aujourd'hui, j'ai beaucoup d'amis et clients, toujours dans le vin.
00:25:55 En fait, on parle le même langage et on finit souvent la conversation pour une bonne bouteille.
00:26:00 - Avec modération. - Merci. Ah oui, je me souviens, avec modération. C'est rigolo, non, de rajouter ça tout le temps, non ?
00:26:07 - Oui, ça ressemble à un tic qui est... Je pense qu'il faut l'habiller quand même.
00:26:13 - Peut-être, mais qu'est-ce qu'on peut faire pour dire autre chose que "avec biel" ?
00:26:17 - Avec plaisir, peut-être. - Ah oui ?
00:26:20 - Faut-il en garder à la modération ? - Avec plaisir et modération. Rajouter plaisir quand même.
00:26:24 - Parce que s'il n'y a pas de modération, il n'y a pas vraiment de plaisir, donc...
00:26:28 - Voilà, sinon c'est qu'une petite contrainte qu'on ajoute à quelque chose qui pourrait vous faire plaisir, quoi.
00:26:32 "Je t'aime beaucoup, mais..." - C'est la retenue.
00:26:37 - En tout cas, boire ou déguster à plusieurs, ça permet d'éviter de boire une bouteille tout seul.
00:26:41 - Voilà, ouais. C'est le partage. - La modération, elle est là, dans le partage.
00:26:45 - Quelqu'un a dit "une bouteille"... Je ne sais plus qui a dit ça. "Une bouteille pour tout seul", bon, c'est beaucoup, quoi.
00:26:51 Mais un magnum à deux, c'est pas assez.
00:26:54 - Elle est pas mal. - Elle est bien.
00:26:57 - Ah non, mais c'est vrai, on en parle avec Marcel. Mais évidemment, si il y a une femme, on parle de ça, on rigole.
00:27:01 Et je ne sais plus qui a dit ça. Elle va m'appeler pour nous le dire.
00:27:04 C'est top, quand même, une bouteille tout seul, non ? Mais un magnum à deux, c'est pas assez, évidemment.
00:27:09 Donc là, la modération et le plaisir doivent se mélanger, c'est compliqué.
00:27:12 C'est un peu un truc de faux-cul, quand même, il faut être clair avec modération.
00:27:15 Mais bon, c'est pas grave. C'est pas les faux-culs qui manquent.
00:27:18 Et pourquoi vos parents voyageaient comme ça beaucoup, beaucoup ? Ils étaient militaires ?
00:27:22 - Non, pas du tout, non. Ils travaillaient pour un grand groupe étranger qui s'appelle Unilever.
00:27:26 - Oh, bah bien sûr. Moi aussi, j'ai travaillé pour eux.
00:27:28 - Il était chargé en Afrique de la distribution des produits d'Unilever à travers le comptoir, sauf dans les magasins.
00:27:34 - Elle s'appelait comment ? Homo ? Non. Unilever, c'était des lessives.
00:27:38 - Oui, mais ils vendaient de tout là-bas en Afrique.
00:27:40 À travers les comptoirs, ça allait du whisky à l'Homo et à la pâte dentifrice.
00:27:44 - Oui, oui. C'est des groupes énormes.
00:27:46 - Oui, tout à fait. Donc il a vécu longtemps là-bas. Plus d'une douzaine d'années.
00:27:50 Il a organisé des chasses pour des films comme "Les racines du ciel", ça doit vous parler.
00:27:54 - Oui.
00:27:55 - Il a rencontré beaucoup de gens. Et moi, je suis venu là-bas par hasard.
00:27:58 Enfin, par hasard, par le fait qu'on était là-bas à l'époque.
00:28:01 Mais ça a certainement modifié tout le cours de mon existence.
00:28:05 - "Out of Africa", vous avez regardé, bien sûr ?
00:28:07 - Ah ouais, c'est un de mes films cultes.
00:28:09 - Avec Robert ?
00:28:10 - Avec Robert, oui. Et Mireille, Meryl.
00:28:13 - Mais c'est vrai qu'il est beau, le garçon, là.
00:28:15 - Ah ouais, c'est un bel homme.
00:28:16 - Non, Redford, il est bien, mais...
00:28:18 - J'ai pas encore fait d'autoporn.
00:28:20 - Ah non, mais il aurait pu faire du cinéma, quand même.
00:28:23 - Ah ouais, vraiment.
00:28:25 - "I'm an actor, you should be."
00:28:26 - Il faut le dire aux gens, je trouve.
00:28:27 Quand les gens sont moches, tu dis rien, évidemment.
00:28:29 Non, mais tu vois, des gens qui dégagent quelque chose, c'est très important.
00:28:33 Et l'enfance, votre enfance, à vous, elle est restée collée en vous à l'intérieur,
00:28:38 ou pas, mademoiselle l'onologue ?
00:28:40 - Je crois que l'enfance, elle reste toujours un peu collée en nous.
00:28:42 - Mais qu'est-ce qui vous en reste de l'enfance, alors ?
00:28:44 - Du bonheur.
00:28:45 - Et quand vous êtes dans une...
00:28:46 - Une enfance heureuse.
00:28:47 - Quand physiquement, on est dans une ville, par exemple, ça vous fait ressentir quoi ?
00:28:49 Ça vous rappelle quand vous êtes petite ?
00:28:51 - Non, parce que je n'étais pas dans les vignes petites.
00:28:53 Donc, c'est plus le côté végétal, on va dire.
00:28:56 Pas forcément vigne, mais végétal.
00:28:58 - D'accord.
00:28:59 - Le côté, un peu comme je disais au début, nature.
00:29:01 - Alors, moi, je trouve que c'est animal, une vigne, mais c'est végétal, évidemment.
00:29:05 Autant un jardin potager, ça ne me fait pas grand-chose, on va dire.
00:29:09 Mais ça, je trouve ça touchant.
00:29:11 - La vigne, il y a le côté animal dont vous parlez, parce que c'est une liane.
00:29:14 Donc, la vigne, si vous la laissez vivre sa vie, elle est un peu indomptable.
00:29:17 - Exactement.
00:29:18 - Elle va se développer de manière assez désordonnée.
00:29:21 Et en fait, l'homme la contraint.
00:29:23 La culture de la vigne, c'est quand même beaucoup d'interventions de l'homme
00:29:26 pour la couper, la palisser, la guider.
00:29:28 - Alors, voilà, si on laisse une vigne toute seule, elle va tomber par terre.
00:29:32 - Oui, ou s'accrocher aux arbres, à l'état sauvage.
00:29:35 - Elle va sortir des... ça ne s'appelle pas les racines ?
00:29:37 Comment ça s'appelle, ce qu'elle sort pour s'accrocher ?
00:29:39 - Des vrilles.
00:29:40 - Des vrilles, même par terre.
00:29:41 - C'est des petites extensions.
00:29:42 - Des bouts de vigne par terre.
00:29:44 Je ne peux pas dire que j'ai une vigne, parce que je ne l'ai pas déclarée.
00:29:48 Je vais être emmerdé.
00:29:49 - Oui, ça, il faut faire attention.
00:29:51 - Oui, il y en a pour beaucoup.
00:29:52 Mais je ne peux pas le dire.
00:29:53 Si je pouvais le dire, je dirais que j'ai à peu près trois ou six pieds,
00:29:56 mais je ne peux pas le dire.
00:29:57 C'est du chardonnay qu'un copain m'a planté, mais je ne peux pas le dire non plus.
00:30:00 Et donc là, je suis parti trois semaines.
00:30:02 Ça veut dire qu'avant de partir, j'ai fait ce qu'il fallait faire.
00:30:06 Mais il y a eu un orage une heure après.
00:30:07 Donc normalement, ce n'est pas notre récolte, ma femme et moi,
00:30:11 qui va nous faire des milliardaires.
00:30:13 C'est difficile.
00:30:14 - Cette année, c'est le premier milieu où il a beaucoup plu.
00:30:17 Et quand on est en bio, si on traite, s'il pleut, il faut retraiter derrière.
00:30:22 - Nous, on est en rien.
00:30:23 On est en tout et en rien.
00:30:25 En bio, la différence, alors l'agriculture, ça aussi, ce n'est pas un truc de faux cul,
00:30:29 mais quand même, on appelle ça agriculture conventionnelle.
00:30:32 C'est-à-dire qu'on a le droit d'utiliser un peu tout.
00:30:35 En disant, non, mais je n'en mets pas beaucoup.
00:30:37 Je ne peux pas mettre mon doigt sous mon oeil et tirer la poupée.
00:30:40 - On essaie de ne pas en mettre beaucoup quand même.
00:30:41 Les pratiques ont beaucoup changé.
00:30:42 - Et puis sinon, oui, ça change.
00:30:44 C'est ce qu'on disait ce matin.
00:30:46 - Oui, ça change beaucoup.
00:30:47 - Et l'agriculture dite bio-biologique, en fait, c'est un pléonasme,
00:30:50 parce que théoriquement, travailler la terre, c'est la vie, justement.
00:30:53 - Oui, c'est comme quand on parle de biodynamie, de biologie.
00:30:57 Ce sont des termes aujourd'hui, moi, je dirais,
00:31:00 ces termes qui ont été utilisés de manière commerciale,
00:31:03 alors que c'est une philosophie dont on ne devrait même pas en parler.
00:31:06 C'est l'approche du "on doit faire des bons vins avant tout
00:31:09 et préserver la nature et faire en sorte que nos vines se portent bien".
00:31:13 Pour qu'elles se portent bien, il est évident qu'il faut les traiter de la meilleure manière
00:31:17 et il ne faut pas, comme un être humain qui va se traiter à coups d'antibiotiques
00:31:22 tous les quatre matins, à coups de tout un tas de chimie,
00:31:26 il ne sera jamais bien.
00:31:28 C'est développer la partie immunitaire de la plante ou de la personne, c'est pareil.
00:31:34 - Alors il y a les vignobles qui sont plus ou moins touchés par les produits chimiques,
00:31:38 on va dire, je ne préfère pas en parler.
00:31:41 Et puis il y a des vignobles, en se promenant un jour avec des copains,
00:31:45 une espèce de rallye automobile, ils avaient des belles voitures,
00:31:50 eux, ils avaient vraiment des belles autos.
00:31:52 Et moi, j'avais une DAF.
00:31:54 - Ah, je connais ça.
00:31:56 - Avec des courroies, quand tu accélères...
00:31:58 - Ça faisait un bruit de casserole un peu.
00:32:00 - C'était pas un V8 ou un V12 de chez les Rouges.
00:32:05 - Non, c'était un petit moteur Renault dedans.
00:32:09 Et moi j'avais ça.
00:32:10 Et donc c'est Alain Bavereau, un copain et sa femme qui sont à Lyon,
00:32:13 qui ont dessiné tous les trucs.
00:32:15 Je suis obligé de raconter un peu ma vie, parce qu'avec autant d'années.
00:32:19 Et donc Alain et Dominique se sont dit "Venez, venez".
00:32:21 On a pris la DAF avec François, on est venu.
00:32:23 Mais à chaque carrefour, la voiture, il ne fallait pas qu'elle s'arrête.
00:32:28 Si elle s'arrêtait, elle était trop chaude.
00:32:30 Il fallait attendre 10 minutes.
00:32:32 Et hop, après elle redémarrait.
00:32:33 Donc on a emmerdé tout le monde.
00:32:35 Au point qu'il y en a un qui nous a dit "Ecoute, on va s'arrêter chez un pote".
00:32:38 Qui avait à la Meloise, qui avait des voitures, beaucoup de voitures.
00:32:42 On a posé la DAF, on a fait un déjeuner excellent.
00:32:44 Et il m'a dit "Qu'est-ce que tu veux ?"
00:32:46 Ah bah j'ai dit "J'en sais rien moi".
00:32:48 Donc il y avait des autos.
00:32:50 Et celle-là, l'anglaise, avec un V12 dedans.
00:32:54 Par contre, la petite Porsche qui est là, rouge, décapotable.
00:32:57 Celle-là, elle est facile.
00:32:59 C'est comme un diesel, il me disait.
00:33:01 Et donc, de la DAF pourrie, vous en emmerdez tout le monde.
00:33:04 A fin de mois, on a eu la Porsche décapotable rouge.
00:33:07 Alors là, c'était drôle.
00:33:09 Donc c'est marrant. C'est des histoires marrantes.
00:33:11 C'est attachant une auto, non ?
00:33:13 C'est attachant.
00:33:15 C'est sans modération l'auto, ou avec modération, je ne sais pas.
00:33:19 Mais je mélange un peu les deux mondes.
00:33:21 L'automobile, c'est un peu un rêve.
00:33:24 Ça a libéré tout le monde.
00:33:25 Ça, ça fait rêver.
00:33:26 Quand on parle des grands pilotes, quand on parle des belles voitures.
00:33:29 Et aujourd'hui, on nous parle d'iPhone sur roulette.
00:33:35 On nous parle de trucs électriques.
00:33:38 On a perdu.
00:33:39 Une voiture, c'est les odeurs.
00:33:41 L'odeur de ricin sur un circuit.
00:33:44 Le bruit, la sensation, les vibrations.
00:33:48 Mais qui n'a pas connu ça, ne sait pas ce qu'est une auto.
00:33:51 L'auto, ça a été le symbole de la liberté il y a 30-40 ans.
00:33:55 Aujourd'hui, une voiture, elle ne doit plus rentrer en ville.
00:33:58 On nous met dans tous les villages.
00:34:00 Je ne sais pas si vous avez remarqué, ici, on est des fans des dodanes.
00:34:02 Pour casser les voitures.
00:34:04 Bientôt, on mettra des murs.
00:34:06 Je ne sais pas si on n'est pas en train de perdre tout ce qui nous fait vibrer.
00:34:14 En fait, ce qui est gommé en ce moment, c'est la sensualité, je trouve.
00:34:18 La radio, pour moi, c'est un truc sensuel.
00:34:21 On ne parle pas seulement aux gens, mais il y a une énergie qui sort.
00:34:25 Les garçons, quand ils parlent là, ils ont une vraie énergie.
00:34:29 C'est son corps qui parle.
00:34:31 Les gens qui écoutent la radio, là, on parle à une personne à la radio.
00:34:35 On ne parle pas à des millions de personnes.
00:34:37 La personne qui écoute la radio, l'homme, la femme, il est chez lui.
00:34:41 Il vous entend parler, vous, une homme, une fille.
00:34:44 Après, lui, il parle à la voiture.
00:34:46 C'est vrai que dans la vie, c'est la sensualité qui s'en va.
00:34:50 Si on enlève ça, on n'est plus rien.
00:34:53 Ce n'est pas sauter au cou des gens, ce n'est pas leur sauter dessus.
00:34:56 C'est avoir un échange d'animal, encore une fois.
00:34:59 C'est vrai, la peinture, c'est animal aussi.
00:35:02 C'est de la sensualité.
00:35:03 Christophe, il a fond l'intérêt.
00:35:05 C'est sa vie.
00:35:06 Ce qui m'intéresse, c'est justement la vie.
00:35:08 Les peintures, elles jaillissent quand on rentre dans son atelier.
00:35:12 Vous êtes tous invités à venir à mon atelier.
00:35:16 - Combien de temps vous mettez pour peindre une toile ?
00:35:18 - Pour un tableau de vie, il faut environ une centaine d'heures.
00:35:21 C'est-à-dire un mois.
00:35:23 - Un tableau de vie, il faut le regarder probablement une centaine d'heures aussi pour le comprendre.
00:35:29 - Le problème du tableau de vie, en termes de temps, c'est de trouver l'attaque.
00:35:33 Quand on me raconte une vie, par quoi je commence ?
00:35:36 Je suis comme un metteur en scène, j'ai les acteurs.
00:35:39 Les gens qui me commandent le tableau de vie, ce sont mes acteurs.
00:35:42 Ensuite, c'est à moi de mettre ça en forme.
00:35:44 Tout dans les sentiments, dans la sensualité.
00:35:47 Je sublime, bien sûr.
00:35:49 En tout cas, c'est mon choix.
00:35:51 Parce que toute vie est hyper intéressante.
00:35:53 Je fais des tableaux de vie d'une table, d'un restaurant, d'une entreprise, d'un pays, d'une municipalité.
00:36:01 Tout a une vie.
00:36:03 C'est passionnant.
00:36:05 - On a le tableau de vie de Pézenas, de Montpellier.
00:36:08 - C'est un maçon, le tableau de vie.
00:36:10 - Celui-là, je n'ai pas vu.
00:36:12 - Celui-là, il faut des heures.
00:36:15 Je n'ai pas encore fini de faire le tour.
00:36:17 - C'est vrai ? Il est là depuis combien de temps ?
00:36:19 - Depuis quelques années.
00:36:21 Ma vie ne s'est pas arrêtée à ce niveau-là.
00:36:23 - C'est vachement bien.
00:36:26 Justement, si on met longtemps à le lire, à rentrer dedans.
00:36:30 - Il faut se cacher que seule la personne qui est concernée peut le suivre.
00:36:34 - Il faut le connaître.
00:36:36 - C'est vachement bien.
00:36:40 - Je ferai le vôtre un jour.
00:36:42 - Je pense qu'il y a de quoi faire.
00:36:45 - Il y a des constantes, des rencontres avec des personnes.
00:36:51 C'est vrai, il y a la personne qu'on rencontre un jour.
00:36:55 C'est vrai, c'est important.
00:36:57 Quand ça dure des dizaines d'années, c'est comme ça.
00:37:00 Puis après, il y a les enfants qui font des enfants.
00:37:03 - Un tableau, c'est une œuvre d'art aussi.
00:37:05 Aujourd'hui, les photos, on en fait des millions et on ne les regarde plus.
00:37:08 Il n'y a plus d'album de photos.
00:37:10 - C'est comme les voitures.
00:37:12 - Je me sers des photos que me confient les gens, comme support.
00:37:15 Je ne peux pas vous dessiner, Gérard, quand vous avez 12 ans, si je n'ai pas la photo.
00:37:18 - Bien sûr.
00:37:20 - J'ai besoin de photos.
00:37:22 A partir de là, je construis.
00:37:24 Ce tableau va rester pour des générations futures.
00:37:26 C'est une œuvre d'art.
00:37:28 Quel beau cadeau plus original qu'une œuvre d'art.
00:37:30 - Ça va être déréglé parce que j'ai plein de photos où je ne suis pas moi.
00:37:33 Des films ou des trucs où ce n'est plus moi.
00:37:35 - Quand vous allez voir votre visage pris à partir d'une photo,
00:37:40 vous allez vous rappeler de cette photo.
00:37:42 Et derrière, ça va encore vous projeter sur d'autres histoires.
00:37:45 - Très bien.
00:37:47 Vas-y, Djamel.
00:37:49 Les routes de l'été avec Gérard Klein sur Sud Radio.
00:37:53 - On est toujours en direct du Domaine Paul Masse,
00:37:56 dans l'Héros à Montagnac avec Gérard Klein et ses invités.
00:37:59 Anthony Prabono, onologue.
00:38:01 Christophe Ehman, artiste, peintre.
00:38:04 Et Jean-Paul, Jean-Claude Masse, vigneron, propriétaire des domaines.
00:38:08 - Ma mère faisait la confusion aussi.
00:38:11 Mon père, Paul.
00:38:12 Moi, Jean-Claude.
00:38:13 Alors Jean-Paul, j'ai eu droit.
00:38:15 - Il y a beaucoup de gens.
00:38:16 Moi aussi, je suis arrivé.
00:38:18 - Écoute, Antoine, ne te casse pas la tête à faire des trucs.
00:38:21 Genre, on est à la radio, après les pubs, il faut reprendre.
00:38:24 Tu peux me dire, vas-y Gérard, refais un truc normal,
00:38:28 comme si on était dans la voiture, tous les deux, on roule,
00:38:31 et puis tu me dis, tiens, je m'arrêterais bien boire un verre d'eau
00:38:34 pour relancer les invités et tout ça.
00:38:36 Vas-y, vas-y, un truc simple.
00:38:38 - On est de retour sur Sud Radio, sur les routes de l'été,
00:38:40 et si on reprenait la discussion ?
00:38:42 - Ouais, mais là, tu fais genre radio avec une musique dans le nez.
00:38:45 Tu vois, les gens, quand ils font de la radio, ils parlent comme ça.
00:38:47 Alors, on peut faire.
00:38:49 Aujourd'hui, nous sommes très heureux, nous sommes en effet
00:38:51 au Domaine le Luxe et le Rural.
00:38:53 C'est comme ça.
00:38:54 Mais ça, ça va pas.
00:38:55 Tu parles à des gens, tu les dis.
00:38:57 - Non, mais...
00:38:58 Non, vas-y, on est contents d'être là.
00:39:00 Riza, vas-y, dis-moi.
00:39:02 - On reprend notre discussion comme avant.
00:39:04 Et on s'éclate.
00:39:05 - C'est mieux, hein ?
00:39:06 - Oui, Gérard.
00:39:07 - Et non, pendant...
00:39:10 À l'instant, on parlait de Harley Davidson,
00:39:12 on parlait de voiture, en effet, électrique et tout.
00:39:15 Donc, Elon Musk, notre ami Elon Musk, qui va venir,
00:39:18 on l'espère à l'émission un jour.
00:39:20 C'est un vieux bab, j'ai dit, pour faire rire,
00:39:23 j'ai fait un jeu de mots qui a fait rire personne.
00:39:25 Elon, j'ai dit, c'est un vieux bab, c'est un vieux bab.
00:39:27 - Il boit du vin ?
00:39:28 - Babilone.
00:39:29 Je voulais dire Babylone.
00:39:31 J'ai fait un bide !
00:39:33 Merci de rire, parce que personne ne rit, tu vois.
00:39:35 En plus, c'est pas du tout un vieux bab, Elon.
00:39:37 Bah, je sais pas s'il boit du vin, non.
00:39:39 - Je sais pas.
00:39:40 - Ah, bah non.
00:39:41 - C'est une question à lui poser.
00:39:42 - On lance l'invitation sur Sud Radio.
00:39:44 - Ouais, ouais.
00:39:45 - Il doit nous écouter, je pense qu'il doit nous écouter.
00:39:47 - Bah, il écoute, il a intérêt.
00:39:48 On a inventé un truc...
00:39:49 - Starlink.
00:39:50 - Un Starlink qu'il a inventé, tu veux en parler ?
00:39:52 - Bah, c'est notre satellite, en fait, qui nous permet de pouvoir nous déplacer partout en France
00:39:56 et d'avoir une connexion, qu'on soit dans un château, qu'on soit dans un champ,
00:40:00 qu'on soit justement dans un pied de vigne, partout.
00:40:02 On peut avoir, si on n'est pas très équipé, si on n'a pas de connexion,
00:40:06 on peut justement avoir, via des satellites, un petit Starlink qui neige,
00:40:10 qui fasse pas beau, qui fasse beau, ou peu importe.
00:40:12 - Fabuleux.
00:40:13 - On peut avoir une connexion interne.
00:40:14 - Alors, là, je l'ai dans ma chambre, je l'ai toujours avec moi.
00:40:16 - Oh !
00:40:17 - Tu dors avec.
00:40:18 - Je veux pas qu'on me le vole, je suis parano, donc il est dans ma chambre, il est avec moi.
00:40:21 Et le Starlink, donc, c'est un sac à dos, je vais vous le montrer tout à l'heure.
00:40:25 En fait, il a fait ça aussi, on peut le dire, guerre en Ukraine.
00:40:28 - D'accord, il en a envoyé plein.
00:40:29 - Les drones, gérer les drones.
00:40:31 - Ah oui.
00:40:32 - Internet avec les Russes, pas possible.
00:40:33 Donc, ça, dehors, sac à dos, le mec, il pose son truc, là, vous allez voir, c'est spectaculaire.
00:40:38 Le truc tourne comme ça et clac !
00:40:40 À un moment, la petite plaque s'arrête.
00:40:42 Ah, elle a trouvé le bon satellite, et là, vous avez Internet.
00:40:45 - Ah oui.
00:40:46 - Extraordinaire.
00:40:47 - Et le drone, on l'a félicité.
00:40:48 On l'a tous les jours au téléphone, il veut savoir comment ça se passe et tout, donc voilà.
00:40:52 Lui et Emmanuel Macron.
00:40:53 - Quand on parle de voiture, je préfère l'adresse à la Tesla, quand même.
00:40:56 - Oui, on est d'accord, on est d'accord.
00:40:58 En Californie, j'ai un pote qui habite là-bas, il m'a dit "une voiture sur deux, c'est une Tesla".
00:41:02 Il est fort, quand même.
00:41:03 - Oui, oui, très fort.
00:41:04 - Bon, ben, Djamel, on va te laisser, parce qu'il est -10, c'est à peu près ce que tu voulais, je crois.
00:41:08 - Non.
00:41:09 - Non ?
00:41:10 - Non.
00:41:11 - Ah, 59, ah bon, ben ça va.
00:41:12 Et alors, on parlait aussi de Harley Davidson, des motos, en parlant de, moi je disais le moteur, les deux cylindres en V,
00:41:18 puisqu'on parlait de moteur, c'est pas terrible comme rendement, quand même, non ?
00:41:22 - Non, mais ça fait du bruit.
00:41:23 - Voilà.
00:41:24 - Ça fait un joli bruit.
00:41:25 - Donc les Américains, ils ont réussi, c'est ce qu'on disait, à faire d'une moto qui est quand même,
00:41:28 par rapport à des motos japonaises ou une BMW, c'est beaucoup moins performant, quand même.
00:41:33 Eh ben, ils en ont fait la vedette.
00:41:34 - Oui, mais après, quand même, c'est revenu.
00:41:36 Moi, je circule en Ducati, c'est quand même...
00:41:39 - Un peu.
00:41:40 - Oui, oui.
00:41:41 - C'est quand même ambitieux, là.
00:41:42 - Ah, ben oui, bien sûr.
00:41:43 - Avec le super bruit, une super efficacité, c'est...
00:41:45 - Et donc, avant, la Harley Davidson, c'est une vedette.
00:41:48 Ils en ont fait une vedette, il y a le bruit, les vibrations, tout.
00:41:51 Et je disais, il y a un peu...
00:41:53 Celui qui s'appelle Davidson, en fait, il est complètement lésé.
00:41:56 Harley, Davidson, on dit une Harley, donc c'est vachement dur.
00:41:59 Dans la vie, est-ce qu'il faut être Davidson ou Harley ?
00:42:01 Est-ce qu'il faut être celui qui est devant ou celui dont on t'en parle pas ?
00:42:04 - Brigitte Bardot, elle a rappelé quand même, donc c'était un petit rappel sur la Davidson.
00:42:08 Mais je pense surtout, quand on te pose la question à des gens qui sont propriétaires de Harley Davidson,
00:42:12 ils vont vous répondre, c'est un style de vie.
00:42:14 C'est pas qu'une moto.
00:42:16 - Ah, ben on est d'accord.
00:42:17 Mais il y en avait trois dans la...
00:42:18 - Qu'on n'a pas forcément dans les autres marques.
00:42:20 - Oui, qu'on n'a pas dans les autres marques, mais...
00:42:22 Oui, c'est vrai, mais la moto, quand même, c'est un monde.
00:42:25 - C'est un monde.
00:42:26 - C'est un monde.
00:42:27 - On est...
00:42:28 Oui, oui, oui, c'est pour ça que j'en parle et on ne peut pas en parler.
00:42:30 Et tu roules en BEM, toi ?
00:42:31 - Je suis en BEM.
00:42:32 - Oui.
00:42:33 - Une BEM ?
00:42:34 - Oui, une BEM, qui est une moto fabuleuse.
00:42:35 - Ah oui ?
00:42:36 - Là, c'est l'efficacité absolue.
00:42:37 - Absolue.
00:42:38 - Mais moi, je préfère rester...
00:42:39 Enfin, il y a le côté italien un peu...
00:42:41 Pas emmerdant, des fois, pas tout à fait fiable.
00:42:43 Mais c'est du tout au rien.
00:42:45 Je suis plus italien dans tout ce qui est mécanique qu'allemand.
00:42:48 - Ah oui ? D'accord.
00:42:49 - Oui.
00:42:50 - Oui, c'est pour ça.
00:42:51 J'ai compris, pas de voiture allemande.
00:42:52 - Si, mais bon...
00:42:53 C'est quand même une très belle voiture.
00:42:55 Il ne faut pas...
00:42:56 Par exemple, je vais aller dans nos malheurs, je roule en allemand.
00:42:59 Je veux me faire plaisir, je roule avec autre chose.
00:43:02 - Oui, je comprends.
00:43:03 - Fiabilité, efficacité, et d'un autre côté, le côté un peu plus imprévisible.
00:43:09 - Alors là, moi, je peux vous prêter l'ADS quand vous voulez.
00:43:13 Dans le côté imprévisible, pour l'instant.
00:43:16 Non, non, mais elle a un très bon moteur.
00:43:18 Je l'ai acheté trop cher, évidemment, parce qu'on m'a pris pour le mec de la télé.
00:43:21 Mais je ne regrette pas, elle avait un beau son.
00:43:25 Même, elle n'avait pas tourné depuis longtemps.
00:43:27 Mais elle avait un beau bruit, un beau son.
00:43:30 - Oui, non.
00:43:31 L'ADS faisait un beau bruit.
00:43:33 Ce n'est pas le bruit des gros cylindrés et compagnie,
00:43:37 mais elle a son bruit typique.
00:43:39 - Oui, oui.
00:43:40 - Son bruit typique.
00:43:41 - J'aime bien.
00:43:42 J'adore cette voiture.
00:43:43 On en a eu, donc on n'avait pas de rond.
00:43:44 Ça coûtait 1000 francs.
00:43:45 Je radote, mais c'est bien.
00:43:46 150 euros.
00:43:47 - C'est quand même aimé dans le design, sincèrement.
00:43:50 Au niveau design, elle est unique.
00:43:52 - Unique.
00:43:53 - Qu'est-ce qu'il y a eu comme ça, d'aussi beau ?
00:43:55 Vous avez, encore une fois, quelques Italiens.
00:43:58 Chez Alfa, moi je suis fan d'Alfa Stradale,
00:44:01 qui est l'une des plus belles voitures de sport au monde,
00:44:04 si ce n'est la plus belle.
00:44:05 Après, il y a DS, il y a Type E de chez Jaguar.
00:44:07 Appréciez-en d'autres.
00:44:08 Des voitures qui ont leur...
00:44:10 - En Allemagne...
00:44:11 - Il y a la Porsche.
00:44:12 - Un mec qui s'appelait Karmann, il faisait des trucs pas mal.
00:44:16 - Mais aujourd'hui, en voiture, avec des diffusions assez importantes,
00:44:21 il n'y a pas tant que ça qui égale tous les attributs
00:44:26 qu'une Citroën DS.
00:44:27 - Les suspensions.
00:44:28 - Les suspensions, les phares qui tournaient à l'époque.
00:44:32 - Oui, les idées.
00:44:33 En plus, DS, j'ai regardé sur Wikipédia,
00:44:36 ça veut dire "Different Spirit".
00:44:38 Je ne savais pas du tout.
00:44:40 Le bonhomme de Citroën, à l'époque, a dit qu'on allait faire autre chose.
00:44:43 Après la traction, il y a eu une traction avec la suspension DS,
00:44:46 donc ils ont inventé cette suspension.
00:44:48 C'est un gars qui a fait le même fluide,
00:44:51 fait les freins, la suspension, direction assistée.
00:44:55 - Avec surtout les gens qui tombent beaucoup malades,
00:44:57 on entend ça souvent.
00:44:58 - C'est ce que je disais ce matin, on me disait,
00:45:00 je me rappelle beaucoup de souvenirs,
00:45:02 parce qu'avant la DS, ça s'appelait les idées.
00:45:06 - C'est sûr, c'était moins cher.
00:45:08 - C'était moins cher.
00:45:09 Idées 19.
00:45:12 Mon oncle avait une idée 19,
00:45:14 et quand on allait dans l'environ,
00:45:16 au-dessus de Bédarieux,
00:45:18 les routes que Christophe connaît bien,
00:45:20 Stéphanie aussi,
00:45:21 la haute vallée de l'Orbe.
00:45:23 On n'arrivait pas, il fallait s'arrêter.
00:45:28 Quand j'étais petit, il fallait s'arrêter.
00:45:30 Devant, non, ça allait, mais derrière, il fallait s'arrêter.
00:45:33 Au col de Notre-Dame, là, il fallait s'arrêter.
00:45:36 - C'est dommage, on est vraiment bien dedans,
00:45:39 mais on est bien que devant.
00:45:41 - C'est dans les virages.
00:45:43 C'était autre chose.
00:45:44 Ce matin, j'étais dehors tôt,
00:45:46 et il y avait des gars qui faisaient le jardin,
00:45:48 et je leur demande comment vous taillez autant de pieds.
00:45:51 Je radote avec ça, mais quand même.
00:45:53 Tout le monde s'y aimait, même les tractoristes.
00:45:56 - Oui, oui.
00:45:58 La taille, c'est essentiel.
00:46:00 La taille, c'est...
00:46:02 Si on parle un peu de ma philosophie
00:46:04 dans faire des raisins et faire des grands vins,
00:46:07 ça commence...
00:46:09 On a parlé de la plantation.
00:46:11 Ça, c'est la clé.
00:46:13 Si la vie naît mal,
00:46:15 "naît mal" au sens de "naître",
00:46:17 vous n'aurez jamais les résultats escomptés.
00:46:20 Jamais.
00:46:21 Il faut que la vie naisse à partir d'un greffon,
00:46:24 d'un greffe, un greffe soudé parfait.
00:46:27 Après, il faut la cultiver
00:46:29 de la manière la plus noble qui soit.
00:46:32 La taille, c'est de l'art,
00:46:34 c'est de la connaissance du végétal,
00:46:37 c'est de la connaissance du végétal
00:46:40 et de la production de raisins.
00:46:42 C'est essentiel.
00:46:43 Pour monter le plant,
00:46:45 vous devez le faire de manière parfaite.
00:46:47 Il faut monter la liane,
00:46:49 qu'elle devienne un cèpe, un tronc,
00:46:52 et après, des bras pour faire la taille.
00:46:55 C'est l'essentiel.
00:46:57 J'ai entendu parler de vendre en gens verts.
00:47:00 On force la nature.
00:47:02 Enlever ces petits à une plante,
00:47:04 c'est jamais bon.
00:47:06 À partir de la taille,
00:47:08 on définit le rendement qu'on va avoir
00:47:10 de plusieurs facteurs.
00:47:12 Le premier, c'est la qualité du sol.
00:47:14 Deuxièmement, la quantité d'eau.
00:47:16 Ici, on a des pluies de l'ordre
00:47:18 de 500 mm par an.
00:47:20 Cette année, on va avoir 500-600 mm.
00:47:23 À Perpignan, je suis même à 350 mm.
00:47:26 L'accès à l'eau et la qualité du sol
00:47:29 sont très importants
00:47:31 pour avoir le meilleur équilibre
00:47:34 entre le palissage,
00:47:36 la quantité de feuilles qu'on va avoir,
00:47:39 la surface foliaire et le nombre de grappes.
00:47:42 C'est la clé pour atteindre
00:47:44 ce qui fait un grand raisin,
00:47:46 la maturité parfaite.
00:47:48 La maturité parfaite s'obtient
00:47:50 par une vigne très bien déséquilibrée
00:47:52 entre son sol, son climat,
00:47:54 son accès à l'eau,
00:47:56 son palissage et sa densité.
00:47:58 Concurrence, qualité de la nourriture,
00:48:00 qualité de l'eau, c'est la clé.
00:48:02 On peut dire que les vignes doivent stresser,
00:48:05 mais Stéphanie...
00:48:07 - Le stress modéré.
00:48:09 - Le stress contrôlé.
00:48:11 L'une des catastrophes
00:48:13 dans cette région qui a été faite,
00:48:16 c'est qu'on est sortis d'une culture
00:48:19 de la production à outrance.
00:48:21 Mon père n'était jamais satisfait
00:48:23 s'il faisait moins de 250 hecto-hectares.
00:48:26 Vous vous rendez compte ?
00:48:28 Aujourd'hui, en moyenne,
00:48:30 je suis à 55 hecto-hectares.
00:48:32 Il produisait 5 fois plus
00:48:34 que ce que je fais.
00:48:36 C'est aussi simple.
00:48:38 C'est ce qu'il m'a toujours dit.
00:48:41 L'arbre de plaine, le cinceau,
00:48:43 c'était produire.
00:48:45 C'était la clé.
00:48:47 La taille, par exemple,
00:48:49 était essentielle,
00:48:51 mais pour faire son objectif.
00:48:53 La taille, chez moi,
00:48:55 est essentielle pour faire cet objectif.
00:48:58 C'est pour ça qu'aujourd'hui,
00:49:00 il y a des mouvances à taille minimale.
00:49:03 Le respect de la plante.
00:49:05 - Le respect de la plante ?
00:49:07 Non, non, non.
00:49:09 Vous avez entendu dans votre casque,
00:49:12 le monsieur qui parle,
00:49:14 Jean-Claude,
00:49:16 il a le même casque que moi.
00:49:18 Il entend Jamel.
00:49:20 - Il nous dit qu'il faut faire le pub.
00:49:23 - Il entend.
00:49:25 Il est parfait.
00:49:27 Et changer les méthodes
00:49:29 après son père,
00:49:31 c'est quand même gonfler.
00:49:33 - Le nombre de pieds taillés
00:49:35 dans une journée
00:49:37 varie entre 400 et 700.
00:49:39 - 700 si on a pré-taillé.
00:49:41 - Si on a pré-taillé,
00:49:43 en Cordon-le-Roya,
00:49:45 on fait sept ans.
00:49:47 - Ça veut dire l'hiver.
00:49:49 - Oui.
00:49:51 On pré-taille fin novembre,
00:49:53 et on attaque la taille
00:49:55 qui dure 3 à 4 mois.
00:49:57 - Ça reste la taille
00:49:59 de la taille de la taille.
00:50:01 - 1 000 euros pour la hauteur.
00:50:03 - Et ta pub,
00:50:05 Jamel, elle rapporte un peu ?
00:50:07 - 10h30, Gérard Clun.
00:50:09 - Clarisse automobile,
00:50:11 distributeur ds,
00:50:13 il faut préciser
00:50:15 qu'ils ne vendent plus
00:50:17 des ds 21 ou 23.
00:50:19 Dis-moi, Antoine,
00:50:21 quand tu seras grand,
00:50:23 tu feras de la radio ?
00:50:25 - J'espère.
00:50:27 - Tu trouves que je ne suis pas grand ?
00:50:29 - Non, je rigole.
00:50:31 Il a 21 ans.
00:50:33 Jean-Claude te questionnait
00:50:35 en te disant que tu travaillais
00:50:37 avec un ami commun,
00:50:39 Patrick Roger.
00:50:41 Antoine a de l'ambition,
00:50:43 il a commencé de bonne heure,
00:50:45 il a 19 ans,
00:50:47 à faire des trucs importants.
00:50:49 Vous lui avez parlé
00:50:51 de ce qu'il faisait.
00:50:53 - La radio de la Rugby.
00:50:55 - On fait des podcasts
00:50:57 avec Daniel Herrero,
00:50:59 Andrew Mertens,
00:51:01 qui sont à retrouver sur sudradio.fr.
00:51:03 Il y aura la quête ultime
00:51:05 qui va commencer dans 3 semaines
00:51:07 sur Sud Radio,
00:51:09 énorme dispositif,
00:51:11 c'est la radio officielle
00:51:13 de la Coupe du monde de Rugby.
00:51:15 C'est un match de rêve
00:51:17 d'une équipe qui a l'ambition
00:51:19 d'être championne du monde
00:51:21 dans quelques mois en France.
00:51:23 On a l'ambition de recevoir
00:51:25 cette Coupe du monde en France.
00:51:27 Rendez-vous dans quelques semaines.
00:51:29 L'équipe de France va jouer
00:51:31 samedi son 2e match de préparation
00:51:33 face à l'Ecosse.
00:51:35 Les Français ont perdu avec une équipe
00:51:37 un peu remaniée.
00:51:39 Les joueurs, cadres, du pont,
00:51:41 sont de retour dans l'équipe.
00:51:43 On va se régaler sur Sud Radio.
00:51:45 - Antoine,
00:51:47 ce que je disais tout à l'heure,
00:51:49 c'est que quand j'écoute à la radio
00:51:51 le rugby, je ne peux pas le regarder à la télé.
00:51:53 C'est pour ça que je reconnaissais sa voix
00:51:55 sur le dernier.
00:51:57 - Quand il parlait, c'est pour ça que je lui disais
00:51:59 "parle normalement dans mon élément".
00:52:01 - On est la région du rugby, ici, non ?
00:52:05 - Oui, Leroy.
00:52:07 - Et Béziers.
00:52:09 Il y a Toulouse qui nous a piqué la place,
00:52:11 mais c'est Béziers et L'History.
00:52:13 - Béziers qui est voulu en pro des deux.
00:52:15 Il va reprendre la semaine prochaine.
00:52:17 Narbonne aussi, qui fait un peu
00:52:19 la passerelle entre les deux.
00:52:21 - Ils sont remontés en pro.
00:52:23 - Ils sont redescendus en national.
00:52:25 C'est vrai que c'est cette région-là,
00:52:27 Leroy, coeur de rugby.
00:52:29 - Il y a le MHR, mais nous...
00:52:31 De ma génération,
00:52:33 tous, on jouait au rugby.
00:52:35 Il y avait Pézenas qui était
00:52:37 un peu la pépinière de Béziers.
00:52:39 Et encore, un peu la pépinière de Béziers.
00:52:41 Et tous, on avait
00:52:43 un ballon de rugby dans les mains.
00:52:45 En club ou dans le village.
00:52:47 - On l'a vu quand on est passé
00:52:49 même avec la DS dans des petits villages,
00:52:51 des stades de rugby comme ça,
00:52:53 au milieu de nulle part.
00:52:55 On sent vraiment cette culture-là.
00:52:57 Ici, on la ressent même quand on discute.
00:52:59 Même hier à Alès, même si on est dans le Gard,
00:53:01 il y a quand même ce côté un petit peu
00:53:03 terroir rugby qu'on ressent.
00:53:05 Et Sud Radio est bien accueilli dans ces terres-là
00:53:07 parce que Sud Radio, la radio du rugby, on le reconnaît.
00:53:09 - C'est pour ça que Béziers doit reprendre sa place.
00:53:11 Il faut qu'il remonte.
00:53:13 Un jour, on rêve, mais bon.
00:53:15 - Et Antoine, c'est toi qui vas t'en occuper,
00:53:17 le rugby de Sud Radio ?
00:53:19 - Il y aura un gros dispositif
00:53:21 avec notamment Alexandre Priam
00:53:23 qui sera aux manettes,
00:53:25 avec Nicolas Delage, Daniel Herrero,
00:53:27 bien sûr la voix du Sud Radio.
00:53:29 - Vous serez à Paris ?
00:53:31 - On sera partout. Dans les stades, en studio,
00:53:33 on fera des délocalisations, partout en France.
00:53:35 - Pourquoi tu prends pas un invité par match ?
00:53:37 Un invité genre un mec comme moi
00:53:39 qui n'y connaît rien du tout
00:53:41 et qui regarde pour l'émotion,
00:53:43 le rugby c'est autre chose.
00:53:45 C'est un engagement.
00:53:47 - C'est magnifique.
00:53:49 - C'est un sport de combat collectif,
00:53:51 c'est le seul sport de combat collectif
00:53:53 qui a pas mal de valeur.
00:53:55 - Il y a beaucoup de liens avec le vin.
00:53:57 Combien de joueurs
00:53:59 de rugby sont intéressés au vin ?
00:54:01 - Notamment Rémi Lamerat
00:54:03 qui est un ancien joueur de l'Union Bordeaux-Bègle
00:54:05 et qui en reconversion,
00:54:07 et il y en a beaucoup qui le font,
00:54:09 a lancé son propre domaine viticole.
00:54:11 Il faut le souligner parce qu'en double projet,
00:54:13 après une carrière qui s'arrête souvent
00:54:15 à 35 ans, 36 ans,
00:54:17 il faut retrouver quelque chose.
00:54:19 Et c'est vrai que ces joueurs de rugby sont très attachés
00:54:21 au terroir, à ces racines-là,
00:54:23 et le domaine viticole, et aussi quelque chose
00:54:25 qui est très ancré dans la partie culture rugby.
00:54:27 Rémi Lamerat a fait ça,
00:54:29 il y a un super reportage dessus
00:54:31 où il explique comment il fait son vin maintenant
00:54:33 alors qu'il a 36 ans.
00:54:35 - J'ai un grand collègue qui est un très bon vinificateur.
00:54:37 On ne dira pas son nom,
00:54:39 mais je l'ai fait pour lui.
00:54:41 Mais que j'aime beaucoup.
00:54:43 - C'est bien, c'est bien.
00:54:45 Donc, à Montagnac,
00:54:47 on est dans les Roses.
00:54:49 Je ne sais pas, il y en a plein,
00:54:51 mais comment ça s'appelle,
00:54:53 le luxe rural ?
00:54:55 - Oui, le luxe rural.
00:54:57 Le luxe rural, c'est l'émerveillement
00:54:59 des cinq sens,
00:55:01 par un mélange entre les éléments,
00:55:03 les lieux,
00:55:05 et ce qu'on est,
00:55:07 et ce qu'on va faire.
00:55:09 Le luxe rural, pour moi,
00:55:11 c'est un peu, on peut imaginer
00:55:13 acheter une pomme dans un magasin
00:55:15 très huppé dans les quartiers chics parisiens,
00:55:17 la pomme sera très bonne,
00:55:19 mais la meilleure pomme,
00:55:21 ce sera celle qu'on va cueillir sur l'arbre,
00:55:23 qui est mûre, et qu'on mange depuis l'arbre.
00:55:25 C'est un peu ça.
00:55:27 C'est tout ce qui, c'est ce petit luxe de tous les jours,
00:55:29 c'est voir un beau paysage,
00:55:31 voir un ciel bleu.
00:55:33 Ici, quand vous regardez,
00:55:35 regardez la quantité de vers qu'on a.
00:55:37 Le nombre de nuances de vers
00:55:39 qu'il peut y avoir.
00:55:41 Et ça, c'est unique au monde.
00:55:43 C'est un peu la Méditerranée,
00:55:45 notre partie à la Méditerranée,
00:55:47 avec l'Italie, la Croatie,
00:55:49 parce qu'on va dans les pays tropicaux,
00:55:51 le vers est assez homogène.
00:55:53 - Violent.
00:55:55 - Il est assez uniforme.
00:55:57 Mais ici, les quantités de vers sont fabuleuses.
00:55:59 Après, il y a la vigne.
00:56:01 Ce que je dis de la vigne,
00:56:03 c'est que c'est la vigne française du 21e siècle.
00:56:05 Ces vignes bien taillées
00:56:07 qui forment les vallons,
00:56:09 les paysages.
00:56:11 Il n'y a pas de beauté...
00:56:13 Je ne connais pas une région viticole
00:56:15 qui ne soit pas très belle,
00:56:17 qui ne soit pas merveilleuse.
00:56:19 Même dans la Napa-Vallée,
00:56:21 qu'on aille en Australie,
00:56:23 en Nouvelle-Zélande,
00:56:25 à Bordeaux, en Bourgogne,
00:56:27 en Italie, dans le Barone.
00:56:29 La région du Barone,
00:56:31 c'est extraordinaire.
00:56:33 Il y a l'architecture.
00:56:35 Le luxe, c'est de profiter
00:56:37 de toutes ces émotions qui sont là.
00:56:39 Il suffit de cueillir avec un peu de goût
00:56:41 et en profiter, se sentir bien.
00:56:43 Mes vins, j'estime
00:56:45 qu'ils font partie...
00:56:47 C'est le plaisir de la dégustation,
00:56:49 le plaisir à l'âme aussi.
00:56:51 - C'est l'âme du paysage.
00:56:53 La vigne, elle va prendre...
00:56:55 Peut-être que la vigne, elle regarde.
00:56:57 On ne sait pas du tout comment vit un animal
00:56:59 mais on sent du végétal avec son espace.
00:57:01 Il y a des animaux qui sont heureux,
00:57:03 par exemple, dans des prés,
00:57:05 j'ai eu des vaches qui étaient heureuses.
00:57:07 C'est à foie, après on les tue.
00:57:09 On sent vraiment le confort d'un animal.
00:57:11 On sent que l'animal est apaisé.
00:57:13 Parfois, la nature, comme ça,
00:57:15 c'est apaisant.
00:57:17 - Il faut profiter de ce qui nous entoure.
00:57:19 Pour expliquer le luxe,
00:57:21 j'avais quatre amis américains
00:57:23 qui sont venus.
00:57:25 On leur a fait faire les tours en calèche,
00:57:27 la visite de la cave,
00:57:29 la visite du moulin à huile,
00:57:31 la dégustation d'huile d'olive.
00:57:33 J'ai vécu deux ans aux Etats-Unis.
00:57:35 Je me suis dit,
00:57:37 comment je vais pouvoir les surprendre ?
00:57:39 Je suis allé chercher des fraises
00:57:41 chez le marché juste à côté.
00:57:43 Sachant qu'aux Etats-Unis,
00:57:45 les fraises sont énormes,
00:57:47 très belles,
00:57:49 mais qu'on goûte une fraise,
00:57:51 une tomate ou autre chose,
00:57:53 c'est le même goût.
00:57:55 - Vous n'avez jamais goûté de fraises ?
00:57:57 Goûtez ça.
00:57:59 C'est des petites choses
00:58:01 qui font qu'on s'équilibre nous-mêmes.
00:58:03 C'est cette notion
00:58:05 d'être proche
00:58:07 de tout l'environnement
00:58:09 que l'on a.
00:58:11 Après, ça partit aussi
00:58:13 être protégeant.
00:58:15 Mais c'est ça,
00:58:17 chez nous, le luxe,
00:58:19 c'est notre gastronomie,
00:58:21 la vraie huile d'olive.
00:58:23 C'est comme le vrai miel.
00:58:25 J'ai de l'huile d'olive et du miel.
00:58:27 Pourquoi on parle autant
00:58:29 de miel dans la poésie ?
00:58:31 Quand on goûte du vrai miel,
00:58:33 on découvre que c'est la crème,
00:58:35 pas du sucre.
00:58:37 - On trouve des miels "industriels"
00:58:39 avec du miel et du gras.
00:58:41 On rajoute de la graisse,
00:58:43 du gras dedans.
00:58:45 - Le goût des vraies choses.
00:58:47 - Et puis,
00:58:49 prendre le temps de regarder autour de soi.
00:58:51 Les gens sont souvent très énervés.
00:58:53 En randonnant, en marchant un peu,
00:58:55 des gens arrivent à regarder autre chose.
00:58:57 Le regard est nourri.
00:58:59 En Auvergne, souvent,
00:59:01 le regard...
00:59:03 L'œil est content.
00:59:05 Lui, il est peintre, toi, tu es peintre,
00:59:07 vous êtes peintre.
00:59:09 Se régaler le regard, c'est top.
00:59:11 On marche et on s'arrête
00:59:13 en haut d'une... Je parle de l'Auvergne.
00:59:15 C'est d'autres verres encore.
00:59:17 Surtout, c'est des distances, des volumes,
00:59:19 des vallons, ça glisse comme ça.
00:59:21 Il faut rester un quart d'heure
00:59:23 de manière à manger ça un peu du regard.
00:59:25 - Ce qui est surtout passionnant
00:59:27 de mon point de vue,
00:59:29 c'est que derrière chaque produit
00:59:31 extraordinaire, comme le miel,
00:59:33 l'huile d'olive, le vin, il y a un homme derrière.
00:59:35 Il y a des gens derrière.
00:59:37 C'est ça, la grande différence
00:59:39 entre le côté industriel qu'on voit dans beaucoup de pays.
00:59:41 - C'est l'avenir de notre viticulture.
00:59:43 Un jour, on me posait la question,
00:59:45 quel est l'avantage de la viticulture langues d'océanes
00:59:47 et de l'huile française ? C'est qu'on est des entreprises
00:59:49 familiales comparées à des...
00:59:51 - Avec la peinture, je le fais aussi
00:59:53 parce que moi, je ne le trouverais pas du tout avec les ordinateurs.
00:59:55 Je suis un peintre laborieux, comme l'était...
00:59:57 - T'es pas un infographiste.
00:59:59 - Un infographiste.
01:00:01 - Merci, Djamel, à toi.
01:00:03 - Les routes de l'été avec Gérard Klein sur Sud Radio.
01:00:08 Parlons vrai.
01:00:10 Les routes de l'été Sud Radio.
01:00:12 10h midi, Gérard Klein.
01:00:15 - Avec Domaine Paulmas, le luxe rural en langues d'oc.
01:00:18 - Les routes de l'été sur Sud Radio,
01:00:20 en direct de Montagnac, dans les Ros,
01:00:22 avec plein d'invités
01:00:24 qui sont là autour de cette table.
01:00:26 On parle de vin, avec modération, bien sûr,
01:00:28 mais on parle de plein de choses avec les gens.
01:00:30 - Ah non, modération n'a pas pu venir.
01:00:32 - Avec plaisir et modération.
01:00:34 - Et on l'aime pas.
01:00:36 - Vous le connaissez, Modération ?
01:00:38 - Son nom, c'est Ration, son prénom, c'est Modé.
01:00:40 Modeste, en fait. Il s'appelle Modeste,
01:00:42 on l'appelle Modé, Ration.
01:00:44 - Qui s'accompagne de plaisir.
01:00:46 - Non, il l'a quitté.
01:00:48 Sa gonzesse est partie, elle s'appelait Plaisir.
01:00:50 - Bravo.
01:00:52 - Tout le monde s'en va.
01:00:54 Là, on était partis loin dans les photos,
01:00:56 les iPhones, les téléphones, dessinés.
01:00:58 C'est vrai que plus personne,
01:01:00 qui a un crayon et un crayon,
01:01:02 ne sait dessiner, on va dire.
01:01:04 J'exagère.
01:01:06 - Mais aujourd'hui, c'est vrai que,
01:01:08 de façon systématique,
01:01:10 on fait appel tout de suite à l'ordinateur
01:01:12 pour dessiner même un petit rond.
01:01:14 Ou une grappe de raisin, ou un héron.
01:01:16 - Le héron, qui est une gravure
01:01:18 que j'ai faite
01:01:20 quand j'ai décidé de créer
01:01:22 le logo de l'entreprise.
01:01:24 J'ai décidé de le créer en 98.
01:01:26 Et à l'entreprise,
01:01:28 je l'ai créé juridiquement en 2000.
01:01:30 Je l'avais nommé
01:01:32 Paul Mast,
01:01:34 après le nom de mon père.
01:01:36 Et l'histoire d'avoir ce logo...
01:01:38 Je vais vous la raconter quand même.
01:01:40 L'histoire du héron.
01:01:42 Je travaillais dans une autre entreprise.
01:01:44 Les graphistes,
01:01:46 la société de création
01:01:48 que j'utilisais,
01:01:50 avec qui j'étais devenu ami,
01:01:52 parce qu'on avait fait de belles choses.
01:01:54 C'est comme toujours pareil,
01:01:56 il faut donner une idée, un brief.
01:01:58 Il ne faut pas dire "fais-moi quelque chose comme ça".
01:02:00 Il faut donner une âme.
01:02:02 L'étiquette sur une bouteille de vin,
01:02:04 c'est le premier contact
01:02:06 que va avoir le consommateur
01:02:08 avec le vigneron.
01:02:10 Il ne faut pas parler d'une étiquette,
01:02:12 il faut parler d'un message à travers une étiquette.
01:02:14 C'est pour ça que j'aime dessiner,
01:02:16 j'aime bien créer mes étiquettes.
01:02:18 Mon message à travers mes étiquettes,
01:02:20 il vient de moi.
01:02:22 Par rapport à l'origine du logo,
01:02:24 j'ai un ami créatif qui me dit
01:02:26 "comment tu vois ton étiquette ?
01:02:28 Tu as la demeure familiale
01:02:30 qui ressemble à un château moyenâgeux
01:02:32 qui pourrait être utilisé.
01:02:34 Sinon, tu n'aurais pas autre chose ?
01:02:36 Tu n'aurais pas...
01:02:38 Je lui dis...
01:02:40 J'ai une histoire
01:02:42 que j'ai souvent racontée.
01:02:44 Ma mère s'est affolée
01:02:46 quand j'avais 3 ans.
01:02:48 J'ai gardé la demeure familiale.
01:02:50 Le château de Conas.
01:02:52 C O N A S
01:02:54 à côté de Pézenas.
01:02:56 Il est à 1,5 km de Leraux.
01:02:58 Il y a un moulin
01:03:00 et la cave
01:03:02 qu'avait acheté mon grand-père à l'époque.
01:03:04 Une énorme cave pinardière
01:03:06 comme on les connaissait dans les années 50.
01:03:08 À l'âge de 3 ans,
01:03:10 je suis parti, tout le monde me cherchait
01:03:12 et je suis descendu
01:03:14 voir mon grand-père.
01:03:16 Je ne sais pas trop quoi faire.
01:03:18 J'étais quasiment à la rivière,
01:03:20 et un ouvrier agricole m'a trouvé
01:03:22 et m'a dit "Qu'est-ce que tu fais là tout seul ?"
01:03:24 Je lui ai répondu
01:03:26 "Je viens voir les grands oiseaux."
01:03:28 C'est de là où est partie l'histoire
01:03:30 de Vinus, le héros,
01:03:32 emblématique oiseau de cette terre de paradis
01:03:34 qui au goujon de la rivière préférait
01:03:36 les raisins sublimes Merlot, Syrah,
01:03:38 Cabernet, Codon, Secourteau,
01:03:40 riches de mille fossiles et ensoleillés.
01:03:42 - C'est qui ça ?
01:03:44 - C'est celui de moi.
01:03:46 - Ah ouais ? Je me souviens.
01:03:48 - C'est l'histoire qui est écrite sur l'étiquette originale.
01:03:50 - Ah très bien.
01:03:52 Et donc pour dessiner un héros,
01:03:54 vous vous êtes trouvé ?
01:03:56 - Un illustrateur.
01:03:58 - Le bec dans l'eau.
01:04:00 - J'étais le bec dans l'eau.
01:04:02 Pour dessiner avec cette finesse,
01:04:04 il y en a eu d'autres qui sont venus
01:04:06 et l'illustrateur qui a fait l'original,
01:04:08 un jour je me suis dit "Il faut le faire revivre."
01:04:10 Je dis à Christophe
01:04:12 "Mon héros, il y a des gens qui confondent
01:04:14 avec un canard parce qu'il n'a pas les pattes assez longues."
01:04:16 - C'est vrai.
01:04:18 - Je l'ai vu.
01:04:20 - Je n'ai pas voulu critiquer évidemment.
01:04:22 Il est plus dur que j'ai vu.
01:04:24 - Il faisait un peu canard.
01:04:26 D'ailleurs il est en mosaïque là.
01:04:28 À l'entrée du restaurant,
01:04:30 on peut le regarder.
01:04:32 Quand j'ai des étrangers, je leur dis
01:04:34 "Regardez, on a découvert cette mosaïque
01:04:36 dans les sols, elle est romaine,
01:04:38 c'est pour ça que j'ai créé le héros."
01:04:40 C'est une autre histoire.
01:04:42 C'est comme Nicole ici,
01:04:44 on a le lieu d'une Nicole. Pourquoi Nicole ?
01:04:46 Je vous raconterai peut-être une autre histoire.
01:04:48 - Et on l'a fait vivre le héros.
01:04:50 - Là on est parti de ça,
01:04:52 il y a cette histoire de la mosaïque
01:04:54 avec un ami pareil qui est le seul
01:04:56 à faire des carrossements
01:04:58 en France.
01:05:00 Historique encore.
01:05:02 Le seul, David Dalichoux.
01:05:04 Il fait de la mosaïque traditionnelle de l'école d'Oudine.
01:05:06 - Il est où ?
01:05:08 - Il est à Pézlins. Il est en vacances.
01:05:10 Il n'a pas pu venir, je crois qu'il est en Espagne.
01:05:12 Il va venir demain.
01:05:14 Mais ça fait partie des artisans d'art
01:05:16 que j'aime.
01:05:18 Ce héros, il fallait le faire vivre.
01:05:20 Il fallait lui redonner de l'élégance.
01:05:22 Christophe me dit
01:05:26 "Moi je peux te le dessiner, héros."
01:05:28 Et bingo !
01:05:30 - A la main avec un crayon.
01:05:32 - Il a repris, on a fait les planches, il vole.
01:05:34 On a fait même un logo dynamique.
01:05:36 Je me suis pris pour mettre
01:05:38 Godwin-Maria ou Universal.
01:05:40 Ce qui fait que l'entrée sur mon site
01:05:42 internet, c'est un logo dynamique à la Godwin-Maria.
01:05:44 - J'ai découpé comme le lion.
01:05:46 - C'est vachement bien.
01:05:48 - J'ai découpé le voile du héros
01:05:50 dans les phases essentielles.
01:05:52 - Et après on a recomposé ça.
01:05:54 - Et après il y a eu une mise en animation.
01:05:56 - Mais un héros,
01:05:58 c'est un Boeing quand ça décolle.
01:06:00 Ça a de l'envergure.
01:06:02 - C'est pour filer.
01:06:04 - Il y en a beaucoup dans mon coin, là où j'habite.
01:06:06 - Une autre histoire sur les rangs.
01:06:08 - Oui, je sais pas.
01:06:10 Ce héros, c'est Vinus.
01:06:12 Il ne mange pas les grenouilles,
01:06:14 surtout pas les arogans de frog,
01:06:16 il ne mange pas les poissons,
01:06:18 il ne mange pas les oeufs, il ne mange que les raisins.
01:06:20 Donc il ne peut pas avoir une couleur classique.
01:06:22 - Ah non ?
01:06:24 - Il a des couleurs un peu
01:06:26 terracotta, un peu rouge, un peu jaune.
01:06:28 Il est un peu coloré.
01:06:30 Un jour,
01:06:32 quelqu'un qui vient dans le caveau me dit
01:06:34 "C'est beau ce héros que vous avez".
01:06:36 Je lui dis
01:06:38 "Oui, je croyais qu'ils se foutaient de moi".
01:06:40 Je lui dis "Oui, c'est Vinus le héros".
01:06:42 Il me dit "Vous connaissez la variété de héros ?
01:06:44 Parce que vous savez, il y a très peu de héros dans le monde.
01:06:46 Je crois qu'il y a 10 ou 11
01:06:48 variétés de héros. On connaît surtout
01:06:50 le héros cendré. - Voilà, le gris, le blanc.
01:06:52 - Mais apparemment, il y a une dizaine
01:06:54 ou 11 variétés
01:06:56 de héros. Et moi, ça serait un héros
01:06:58 pourpris.
01:07:00 - Ah, il faut regarder alors.
01:07:02 Il y a des héros blancs qui sont en train de
01:07:04 supplanter le héros gris.
01:07:06 - On a au moins 3 catégories.
01:07:08 Le cendré, le blanc... - Le modèle animal
01:07:10 est absolument excellent. Moi, je peins beaucoup les animaux.
01:07:12 C'est fabuleux.
01:07:14 Et jamais un héros ne va se plaindre
01:07:16 de la façon dont je le répare. Alors que les humains, pas toujours.
01:07:18 [Rires]
01:07:20 - Je crois qu'il ne va rien dire
01:07:22 du tout. Non, il y a plein de héros blancs.
01:07:24 Ça mange, un héros.
01:07:26 Ça mange beaucoup.
01:07:28 - En plus, c'est assez sûr parce qu'il ouvre ses ailes
01:07:30 souvent, certaines variétés ouvrent ses ailes
01:07:32 au-dessus de l'eau, ce qui crée une ombre.
01:07:34 Et les poissons viennent donc se mettre à l'ombre.
01:07:36 Et là, il n'a qu'à se servir.
01:07:38 - Ah oui, alors il y a plusieurs techniques. On m'a parlé d'un truc,
01:07:40 je ne sais pas si c'est vrai,
01:07:42 qu'il y aurait sur les pattes, quelque chose
01:07:44 qui attire le poisson. Je ne sais pas si c'est vrai.
01:07:46 On va leur demander.
01:07:48 Il suffit de voir, de trouver un héros et de lui demander.
01:07:50 - Il faut appeler un ornithologue.
01:07:52 Peut-être qu'il y en a un qui va appeler.
01:07:54 - Là, on s'est éloigné.
01:07:56 - On ne dit que des bêtises. - Vous appelez au 0826-300-300
01:07:58 sur ce radio.
01:08:00 - On s'est éloigné de la vigne, là, quand même.
01:08:02 On y retourne, alors.
01:08:04 - On devrait y retourner, dans la mesure où...
01:08:06 - C'était à 3 ans, ça. Après, je suis parti.
01:08:08 - Au mois d'août, on m'a dit qu'il n'y avait rien
01:08:10 à faire dans la vigne. C'est vrai ?
01:08:12 - Avec la sécheresse, il faut travailler un peu le sol
01:08:14 pour faire remonter la fraîcheur.
01:08:16 - Donc, on fait quoi ?
01:08:18 - On laboure un peu, on griffe.
01:08:20 Pas profond, mais on griffe.
01:08:22 On disait
01:08:24 3 labours =
01:08:26 un arrosage.
01:08:28 - C'est sec.
01:08:30 - Je ne sais pas. C'est sec.
01:08:32 On a l'irrigation, on a le goût à goût
01:08:34 dans beaucoup de vignes.
01:08:36 Mais le problème, c'est l'eau.
01:08:38 Il faut avoir l'eau pour irriguer.
01:08:40 Mais la vigne se comporte très bien.
01:08:42 Cette année, on s'est plaint de la sécheresse non-stop.
01:08:44 Carmel des Bourrées, Stéphanie,
01:08:50 les vignes étaient belles.
01:08:52 - Il y a une vraie résilience de la vigne, quand même.
01:08:54 - Oui, globalement.
01:08:56 On était très inquiets en avril-mai.
01:08:58 On n'a pas eu de recharge.
01:09:00 En Méditerranée, il pleut beaucoup.
01:09:02 En octobre-novembre, on a nos fameux épisodes
01:09:04 "save-nolles".
01:09:06 On remet les réserves à niveau et on redémarre une nouvelle saison.
01:09:08 Et là, ça fait 2 automnes
01:09:10 qu'on n'a pas ces pluies-là.
01:09:12 Le niveau des nappes est dramatiquement bas,
01:09:14 comme partout en France.
01:09:16 On n'est pas les seuls concernés.
01:09:18 On a eu des pluies en mai-juin
01:09:20 qui ont été suffisantes au bon moment
01:09:22 - C'est pas vrai partout.
01:09:24 Vous parliez des Pyrénées-Orientales.
01:09:26 La zone littorale est quand même
01:09:28 beaucoup plus sèche.
01:09:30 Mais globalement, le reste du Languedoc
01:09:32 va tirer son épingle du jeu cette année.
01:09:34 Vous parliez de vignes très développées tout à l'heure.
01:09:36 Elles sont belles.
01:09:38 - On a irrigué,
01:09:40 mais on n'a pas apporté grand-chose
01:09:42 comme eau, parce qu'on n'a pas l'eau.
01:09:44 En ce moment, on est coupé d'eau.
01:09:46 Mais il faudrait quand même...
01:09:48 J'ai vu le 14, j'ai vu des gouttes
01:09:50 sur la météo.
01:09:52 Si on a notre petite orage du 14...
01:09:54 - Les 20 mm du 14 juillet.
01:09:56 - Toujours l'orage du 14 juillet, du 15 août.
01:09:58 - Les 20 mm. L'orage, c'est 20 à 25 mm.
01:10:00 - C'est pas mal.
01:10:02 - Un orage, ça va laver ce qu'on met sur la vigne
01:10:04 pour la protéger.
01:10:06 - Après, les champignons n'attaquent plus.
01:10:08 Une fois que les raisins sont sucrés,
01:10:10 on tourne, ce qu'on appelle la véraison,
01:10:12 quand ils changent de couleur,
01:10:14 les champignons n'attaquent plus.
01:10:16 Le taux de sucre fait que les pathogènes...
01:10:18 - Il faut surveiller quelques papillons,
01:10:20 encore, mais tout ce qui est champignons,
01:10:22 on est un peu tranquille.
01:10:24 - C'est un peu le souci, aujourd'hui.
01:10:26 Les papillons,
01:10:28 qui vont piquer le grain
01:10:30 et qui vont le faire pourrir.
01:10:32 Qui vont pondre dans le grain.
01:10:34 - C'est fou, quand même.
01:10:36 - C'est très complexe.
01:10:38 On parle des produits de traitement,
01:10:40 mais la vigne, c'est une plante très attaquée.
01:10:42 - C'est vachement attachant.
01:10:44 Justement pour ça.
01:10:46 - Les routes de l'été
01:10:48 avec Gérard Clin sur Sud Radio.
01:10:50 Parlons vrai.
01:10:52 - Présenté par Clarisse Automobile,
01:10:54 distributeur DS.
01:10:56 - Et tes invités.
01:10:58 - C'est trop fort, luxe rural.
01:11:00 Quand on est arrivé, je regarde tout.
01:11:02 Je lui disais...
01:11:04 J'ai pas beaucoup de vocabulaire.
01:11:06 Quand c'est beau, je dis "la vache".
01:11:08 Ou alors, il y a un autre mot
01:11:10 qui commence par un P.
01:11:12 "Putain".
01:11:14 Tout est bien, magnifique.
01:11:16 Le gravier en bas, la bâche sous le figuier.
01:11:18 Pour que les figues...
01:11:20 Si elles tombent dans les graviers, c'est rapé.
01:11:22 On peut pas les ramasser.
01:11:24 - Il faut les goûter, ces figues.
01:11:26 - Je vais pas oser y toucher.
01:11:28 Elles sont petites.
01:11:30 - Il y en a de mieux.
01:11:32 Elles sont pas très grosses.
01:11:34 C'est des petites figues.
01:11:36 J'ai fait un chef cuisinier 3 étoiles.
01:11:38 Le plus jeune, Guillaume Gaillot,
01:11:40 qui est à Caprice, à Hong Kong.
01:11:42 Il était venu ici parce qu'on avait fait
01:11:44 quelque chose ensemble.
01:11:46 Il a goûté les figues.
01:11:48 Il fait un plat, le pigeon aux figues.
01:11:50 Il m'a dit "tu peux m'en envoyer des caissettes
01:11:52 à Hong Kong ?"
01:11:54 Je le voulais bien, mais...
01:11:56 - C'est pas possible.
01:11:58 - Oui, ça aurait été possible.
01:12:00 On a les figues ici assez surprenantes.
01:12:02 - À cause de quoi ?
01:12:04 - Je sais pas.
01:12:06 - La variété ?
01:12:08 - La variété.
01:12:10 - Il y a des bâches sous le figuier.
01:12:12 Il y a des graviers.
01:12:14 Le gravier, ça fait cossu.
01:12:16 - Avec la voiture qui roule sur le gravier.
01:12:18 - Exactement.
01:12:20 Un mec avec un râteau,
01:12:22 il doit bien ramasser pour ne pas que ça déborde.
01:12:24 Dans le gravier,
01:12:26 il y a un moment,
01:12:28 c'est comme une espèce de treillis en plastique
01:12:30 qui fait que tu marches,
01:12:32 vous marchez sur le gravier,
01:12:34 mais dans le gravier, ça s'enfonce pas.
01:12:36 C'est vachement bien, ça.
01:12:38 Je lui faisais des commentaires.
01:12:40 "Tout est bien, regarde-le, là, il y a une piscine."
01:12:42 Moi, je m'en fous, je suis pas très aquatique,
01:12:44 mais quand même, après on rentre dans la maison,
01:12:46 "Oh, la maison !"
01:12:48 Il faisait frais, tout était bien.
01:12:50 - C'est une vieille maison.
01:12:52 - Il y a un endroit où tu as garé ta déesse,
01:12:56 qui t'a quand même assez impressionné.
01:12:58 Qu'est-ce qu'on y fait, dans cet endroit ?
01:13:00 - Alors là, il y a des soirées.
01:13:02 - Des garden parties.
01:13:04 - Avec mon food truck.
01:13:06 - Qui est magnifique, il faut le décrire.
01:13:08 - Airstream.
01:13:10 - La caravane.
01:13:12 - Il s'appelait le Shiny, parce qu'il est très brillant.
01:13:14 Il a été récupéré aux Etats-Unis,
01:13:16 il a été préparé en France.
01:13:18 J'ai monté une cuisine,
01:13:20 et après, c'est un bon moment
01:13:22 autour d'un bon verre de vin,
01:13:24 quelque chose à manger,
01:13:26 de la bonne musique.
01:13:28 Avec des saxophonistes qui vont jouer dans le livret,
01:13:30 qui partagent le moment de musique
01:13:32 avec les gens qui sont là,
01:13:34 on va sur tout ce qui est jazz, rhythm & blues,
01:13:38 musique sympa des années 60.
01:13:44 - C'est le jeudi soir, en plus en nocturne, tout ça.
01:13:46 - C'est le jeudi soir, tous les 15 jours.
01:13:48 - C'est assez incroyable, parce que c'est vrai
01:13:50 qu'il y a vraiment un panel de choses ici à faire.
01:13:52 - Un beau terrain, ça donne envie d'un verre de vin,
01:13:56 quelque chose d'agrémenté, très bon.
01:13:58 - À côté des vignes.
01:14:00 - Et ça part dans le livret en dansant.
01:14:02 On essaie de ne pas être trop tardif,
01:14:04 parce que je pense qu'on peut profiter
01:14:06 entre 19h et 24h.
01:14:08 - Et qui vient là ?
01:14:10 - Des gens locaux qui ont des maisons secondaires,
01:14:12 si c'est des étrangers,
01:14:14 des locaux locaux qui habitent ici,
01:14:16 qui nous connaissent, qui ont envie de passer un bon moment.
01:14:18 Ce que je disais tout à l'heure sur le livret,
01:14:20 autant que pour les vignes,
01:14:22 on est bien dans une livret.
01:14:24 S'il fait du vent, ça protège du vent.
01:14:26 S'il fait trop chaud, c'est pas trop chaud,
01:14:28 c'est assez frais, je sais pas.
01:14:30 C'est quand même un arbre fabuleux.
01:14:32 - L'huile, vous la faites où ?
01:14:34 - L'huile, elle est faite...
01:14:36 Ici, le domaine est divisé en trois entités,
01:14:38 qui sont un triangle.
01:14:40 Ici, on a le château Paulmas,
01:14:42 qui fait partie des domaines Paulmas,
01:14:44 où on a le restaurant et la cave du château Paulmas.
01:14:46 À 1,5 km plus haut,
01:14:48 on a toute la partie viticole,
01:14:50 c'est-à-dire tout ce qui est un peu sale,
01:14:52 les tracteurs, les charvelus...
01:14:54 - Essentiels, utiles.
01:14:56 - Et utiles.
01:14:58 On a le moule à huile qui est là.
01:15:00 C'est assez grand, c'est protégé,
01:15:02 j'ai des employés qui habitent là.
01:15:04 Et toute la partie exploitation viticole,
01:15:06 le matériel, tout ce qu'il faut,
01:15:08 la cantine pour les gens qui travaillent.
01:15:10 Et après, il y a ma maison.
01:15:12 C'est la 3e.
01:15:14 C'est la maison que j'ai construite,
01:15:16 qui a été finie en...
01:15:18 Le site a été fini en 2018.
01:15:20 J'ai construit ça par rapport à ce que j'aimais.
01:15:22 J'ai fait un chais que je veux...
01:15:24 Que je veux que les gens aient.
01:15:26 J'ai fait un chais qui est un peu
01:15:28 le chais en ambassadeur image du groupe.
01:15:30 Qui est un petit chais pour faire
01:15:32 le plus grand vin du monde.
01:15:34 - Ah oui ?
01:15:36 - Juste une petite ambition.
01:15:38 - Alors, c'est-à-dire ?
01:15:40 - Le chais a déjà une forme particulière.
01:15:42 Il épouse la colline.
01:15:44 Il a une forme de bateau,
01:15:46 pour imaginer qu'il peut transporter
01:15:48 les vins vers...
01:15:50 Au plus haut.
01:15:52 Il y a des cuves qui sont d'une forme
01:15:54 particulière.
01:15:56 Des vendanges qui sont en partie manuelles.
01:15:58 J'ai sélectionné 13 hectares de vignobles
01:16:00 qui sont les vignes qui, pour moi,
01:16:02 sont les plus qualitatives
01:16:04 dans les 250 hectares
01:16:06 qu'on a ici.
01:16:08 Par exemple, on a une Syrah
01:16:10 qui est, on ne parie pas,
01:16:12 mais on a une Syrah, là, à 2 km,
01:16:14 qui est à 180 m d'altitude.
01:16:16 Et qui regarde la mer ES7.
01:16:18 Ici, on est à 90 m d'altitude.
01:16:20 Il y a des terres d'argile,
01:16:22 d'argile noire.
01:16:24 J'ai lu l'histoire un peu...
01:16:26 Et ça, je l'ai découvert
01:16:28 dans les temps de Marseillais.
01:16:30 C'est là où j'ai un autre domaine.
01:16:32 Je trouvais que les cabernets,
01:16:34 les marcelans, qui ont croisement
01:16:36 entre le cabernet et le grenage,
01:16:38 donnaient des résultats de vins rouges
01:16:40 complètement exceptionnels.
01:16:42 L'histoire des temps de Marseillais,
01:16:44 c'est un état asséché, au XVIIIe siècle,
01:16:46 par les Italiens.
01:16:48 Quand on regarde l'histoire du Médoc,
01:16:50 c'est pas les Hollandais.
01:16:52 Les plus grands cabernets du monde,
01:16:54 jusqu'à ce jour, peuvent venir du Médoc.
01:16:56 Mais vu que j'ai compris
01:16:58 comment ils avaient fait...
01:17:00 - C'est la même chose.
01:17:02 - Vu que j'ai un climat qui est plus sympa,
01:17:04 je me suis dit que je ferais
01:17:06 les plus grands cabernets du monde.
01:17:08 - Bah oui. Évidemment.
01:17:10 - C'est dans ce chai,
01:17:12 où on a les barriques.
01:17:14 On fait des élevages assez longs,
01:17:16 16-18 mois.
01:17:18 - C'est pas pour dire
01:17:20 "bio-biodynamics".
01:17:22 J'ai découvert autre chose.
01:17:24 Le domaine, ici, avait 13 hectares.
01:17:26 Aujourd'hui, il y en a 250.
01:17:28 J'ai acheté les vignes en fin.
01:17:30 Ces vignes, figurez-vous
01:17:32 qu'elles étaient en bio depuis 25 ans.
01:17:34 J'ai découvert en grenage,
01:17:36 le grenage qui est juste en face
01:17:38 de la maison,
01:17:40 sans acidité,
01:17:42 qu'elles avaient une capacité à vieillir
01:17:44 complètement affolante.
01:17:46 J'étais convaincu
01:17:48 qu'une vigne qui est cultivée
01:17:50 de manière la plus respectueuse possible,
01:17:52 sans lui donner
01:17:54 des substrats,
01:17:56 que ce soit en forme d'engrais
01:17:58 ou de produits qui rentrent dans sa sève,
01:18:00 ce qu'on appelle la "sistémie",
01:18:02 ce qui a été développé dans les années 60,
01:18:04 sans maltraiter le sol avec des nitrates,
01:18:06 on fait des vignes exceptionnelles.
01:18:08 Cette partie, cette notion
01:18:10 de bio-biodynamics,
01:18:12 est essentielle pour faire les plus grands bernes.
01:18:14 - Alors ça a été...
01:18:16 Nous on a connu, en faisant cette virée en voiture
01:18:18 dont je parlais tout à l'heure avec la DAF,
01:18:20 on s'est retrouvé en Bourgogne,
01:18:22 et puis les jeunes
01:18:24 qui faisaient le vin,
01:18:26 faisaient de la biodynamie,
01:18:28 ils n'osaient pas le dire.
01:18:30 - Mais il ne faut pas en parler.
01:18:32 - Ils disaient "non, non, on n'en parle pas,
01:18:34 ils vont nous prendre pour des fous les gens,
01:18:36 donc tu te rends compte ?"
01:18:38 - Moi, quand on regarde l'histoire de Steiner
01:18:40 par rapport à la biodynamie,
01:18:42 ma mère faisait de la biodynamie,
01:18:44 et ses patates étaient exceptionnelles.
01:18:46 J'étais à Noirmoutier,
01:18:48 pour me mettre au frais pendant une dizaine de jours,
01:18:50 on parle des pommes de terre Noirmoutier,
01:18:52 mais les pommes de terre du jardin de ma mère,
01:18:54 c'était encore autre chose !
01:18:56 - Comment elles faisaient ?
01:18:58 - Elles trouvaient les bons plants, sûrement,
01:19:00 après c'était de la terre de bonne qualité,
01:19:02 elles utilisaient du fumier de bergerie,
01:19:04 elles le plantaient,
01:19:06 elles le ramassaient en fonction de la lune,
01:19:08 etc. Et pas de chimie.
01:19:10 Parce qu'on avait la chance d'être
01:19:12 dans un endroit protégé.
01:19:14 Pourquoi pas de chimie ?
01:19:16 Ca coûtait trop cher.
01:19:18 - Ca c'est l'autre côté.
01:19:20 - Ca s'est arrivé dans les années 60-50 ?
01:19:22 Le gros coup de chimie ?
01:19:24 - Le gros coup de chimie, ouais, c'est 60.
01:19:26 C'est les résultats
01:19:28 des développements qu'il y a eu pendant la guerre,
01:19:30 dans les années...
01:19:32 Les grands chimistes qui ont produit,
01:19:34 les BASF, les conceptos,
01:19:36 c'est d'où ils viennent.
01:19:38 Donc voilà,
01:19:40 s'il faut aujourd'hui,
01:19:42 c'est grâce à la technologie
01:19:44 qu'on se passera
01:19:46 de la chimie, donc c'est la compréhension.
01:19:48 - Au geste, quoi, en fait.
01:19:50 - Après il y a du travail, nous on développe,
01:19:52 on a une chaire à Supagro,
01:19:54 on développe beaucoup de recherches et de développement
01:19:56 à partir de là, parce qu'il faut quand même
01:19:58 de l'aide,
01:20:00 comme si vous avez mal au dos,
01:20:02 on prend un anti-inflammatoire,
01:20:04 ça passe le dos, ou on va chez un ostéo
01:20:06 qui va recadrer tout ça.
01:20:08 Donc il faut aller plus vers cette...
01:20:10 - Il y a beaucoup de recherches aujourd'hui sur
01:20:12 ce qu'on appelle l'innovation variétale,
01:20:14 c'est un nom un peu barbare, mais ça veut dire créer des nouveaux
01:20:16 cépages qui résistent un peu plus aux maladies,
01:20:18 mais qui gardent la qualité.
01:20:20 C'est-à-dire, on parlait du Cabernet Sauvignon,
01:20:22 c'est pas tout d'avoir un cépage rouge résistant,
01:20:24 encore faut-il qu'il soit bon.
01:20:26 - Voilà, c'est comme un ténor. - C'est un enjeu quand même
01:20:28 qui part encore plus à plusieurs milliers.
01:20:30 - Le problème aujourd'hui avec probablement
01:20:32 une dégradation génétique,
01:20:34 c'est que le Cabernet Sauvignon,
01:20:36 on a l'exemple du type, c'est des vignes qui,
01:20:38 au bout de 30 ans... - Oui, qui vieillissent très vite.
01:20:40 - Sans blague ! - Alors qu'historiquement,
01:20:42 un carignan arrivait jusqu'à 100 ans.
01:20:44 - Et pourquoi alors, il s'épuise ?
01:20:46 - Il y a des maladies du bois, ce qu'on appelait l'ESCA,
01:20:48 c'est une maladie du bois qui touche particulièrement
01:20:50 le Cabernet Sauvignon. - Qui vient du bois, c'est pas extérieur.
01:20:52 - C'est un champignon qui vient de
01:20:54 une contamination aérienne. - Les champignons,
01:20:56 si vous voulez, c'est un équilibre.
01:20:58 Vous allez avoir une...
01:21:00 L'ESCA, moi je le compare
01:21:02 au Brétalomys dans la cave. Le Brétalomys,
01:21:04 c'est ce qui donne le goût de cheval,
01:21:06 de sueur de cheval, de fumée de cheval
01:21:08 au vin qui le dégrade. Ce sont des levures.
01:21:10 En fait,
01:21:12 tout est un équilibre
01:21:14 entre ce qui est bon
01:21:16 et ce qui est moins bon et ce qui est mauvais.
01:21:18 Et le bon doit tuer le mauvais.
01:21:20 Et c'est un peu ça. Et l'ESCA, aujourd'hui, pour moi,
01:21:22 on l'a traité,
01:21:24 je vous dirai pas comment, mais c'est de manière...
01:21:26 Avec du poison, on l'a traité.
01:21:28 On l'a traité avec du poison pendant des années.
01:21:30 Ça a été interdit il y a...
01:21:32 - Deux mille, oui, voilà. - 25 ans.
01:21:34 Et...
01:21:36 La vigne,
01:21:38 elle est plus habituée à ce qu'on lui donne
01:21:40 une béquille pour se protéger.
01:21:42 Il faut qu'elle se défende par elle-même.
01:21:44 Pour se défendre par elle-même,
01:21:46 c'est ce que je disais, il faut replanter en repréparant
01:21:48 les sols, il faut mieux sélectionner
01:21:50 les plants, il faut repartir
01:21:52 à zéro plutôt que dire "là, j'ai un problème,
01:21:54 allez, bon, je fous une rustine,
01:21:56 je bombarde, je détruis..."
01:21:58 Il faut qu'on revienne à ce qui a fait
01:22:00 qu'on a construit des vignobles magnifiques
01:22:02 ou même des maisons.
01:22:04 Aujourd'hui, pour construire une maison
01:22:06 de manière traditionnelle, c'est une prise de tête.
01:22:08 - Ah ouais, c'est ce que j'allais dire.
01:22:10 C'est comme faire un enduit sur un mur,
01:22:12 arracher le ciment au petit marteau-piqueur,
01:22:14 comme ça, puis refaire tout à la chaux.
01:22:16 - À la chaux aérienne ou à la chaux drômiques.
01:22:18 - Exactement. - Qui sait le faire aujourd'hui ?
01:22:20 - Non, non, il y en a quand même.
01:22:22 Il y a peut-être des gens jeunes,
01:22:24 mais il y en a pas beaucoup. - 10%.
01:22:26 - Alors que la chaux, c'est pareil.
01:22:28 - Le métier de charpentier, là,
01:22:30 on en a parlé avec Notre-Dame,
01:22:32 je suis en train de travailler avec des charpentiers
01:22:34 qui sont dans le Lauser, dans la société Horlac,
01:22:36 mais ils font des choses extraordinaires.
01:22:38 Et c'est quoi ?
01:22:40 Ça coûte 10% plus cher que faire
01:22:42 de la merde industrielle.
01:22:44 Ou allez, on va dire 15% plus cher.
01:22:46 - Oui, oui, non, ça peut travailler des gens différents.
01:22:48 Ça entretient un savoir et tout,
01:22:50 mais alors après, il faut transmettre
01:22:52 donc tous les gens jeunes
01:22:54 qui sont dans mon coin,
01:22:56 il y a un abri pour les chevaux
01:22:58 qui a été fait par les charpentiers de Rélois
01:23:00 ou un truc là où j'habite pas très loin.
01:23:02 Magnifique, mais magnifique.
01:23:04 C'est un prêt, en fait, où il y a des chevaux en pension.
01:23:06 Un grand, grand prêt.
01:23:08 Rien que pour les gars à bosser, quoi.
01:23:10 Vous voyez qu'ils sont contents.
01:23:12 Mais contents d'être là, quoi.
01:23:14 - Est-ce qu'on peut faire une annonce ?
01:23:16 - Oui, bien sûr.
01:23:18 - Je crois que beaucoup de jeunes aujourd'hui
01:23:20 ont oublié ce qui était les plus beaux métiers au monde.
01:23:22 C'est bien d'avoir une tablette,
01:23:24 mais quand on parle de conduire un tracteur,
01:23:26 moi je dis, toujours mes tracteuristes,
01:23:28 avec leur atelage et tout,
01:23:30 vous conduisez une Porsche,
01:23:32 c'est la même valeur.
01:23:34 120 000 euros, un tracteur atelé aux gens.
01:23:36 Quand vous allez dans les vignes,
01:23:38 quand vous découvrez ça,
01:23:40 la manière dont ils sont payés aussi,
01:23:42 mais oubliez, oubliez,
01:23:44 faire une exit strategy
01:23:46 en achetant, en montant
01:23:48 un truc sur YouTube pour faire de la...
01:23:50 Mais oubliez ça !
01:23:52 Vous allez vous faire chier, vous allez faire une fois,
01:23:54 vous ne ferez pas deux fois, tandis que là,
01:23:56 tous les matins, vous allez vous réveiller,
01:23:58 vous allez régaler d'aller au travail.
01:24:00 Je crois que ça, il faut redonner envie.
01:24:02 - C'est possible, mais il faut arracher
01:24:04 l'iPhone des mains des gens,
01:24:06 parce que beaucoup de gens...
01:24:08 - Peut-être qu'à travers l'iPhone,
01:24:10 il faut les apprendre, aller voir ce qui est bien.
01:24:12 - Peut-être, c'est assez difficile.
01:24:14 - Parce qu'on a quand même un sacré problème
01:24:16 pour trouver des gens motivés et passionnés.
01:24:18 - Oui, vous faisiez de la poésie tout à l'heure,
01:24:20 j'écris des chansonnettes
01:24:22 toujours pour Frida,
01:24:24 parce que c'est mon bon public.
01:24:26 Il y a un truc que je suis en train de lui écrire,
01:24:28 c'est en fait, il y a entre
01:24:30 "I scream" et "I scree",
01:24:32 "I scream",
01:24:34 après tu as "I scream",
01:24:36 et puis "screen", c'est un écran.
01:24:38 Donc en fait, c'est un truc compliqué
01:24:40 que je vais lui écrire,
01:24:42 où on va faire la confusion entre...
01:24:44 Dans ton "screen", en fait,
01:24:46 c'est moins bien qu'un "I scream",
01:24:48 donc c'est con, mais ça m'amuse.
01:24:50 Dans la voiture, on a le temps de penser,
01:24:52 tu as le temps de réfléchir à des bêtises
01:24:54 comme ça, voilà.
01:24:56 Et alors, vous tous ensemble,
01:24:58 vous faites des...
01:25:00 Il faut laisser des traces,
01:25:02 il y a le vin, il y a tout ça, il y a ici le tourisme,
01:25:04 mais je ne sais pas, des bouquins
01:25:06 ou des films, vous n'avez pas envie de faire
01:25:08 un film, non ?
01:25:10 - En tout cas, moi mes tableaux,
01:25:12 j'espère qu'ils vont rester encore
01:25:14 pour des siècles. - Exactement, mais d'aller encore
01:25:16 plus loin, je ne sais pas,
01:25:18 puisque aujourd'hui, beaucoup d'images sont...
01:25:20 - Je fais des illustrations, je peux faire
01:25:22 des décors de théâtre, je fais...
01:25:24 - Mais le film, tu n'allais pas loin, tu as déjà le scénario.
01:25:26 - Oui ! - Tu as déjà aidé au scénario.
01:25:28 - Bien sûr, bien sûr, j'adore ça.
01:25:30 - Je devine, quand on ne me dit rien, je devine.
01:25:32 Et alors ? Alors, vas-y, allez-y, vas-y.
01:25:34 - Quand on me raconte une vie,
01:25:36 évidemment, je la mets en scène.
01:25:38 Donc ça, c'est exactement ce que je fais,
01:25:40 je fais un film, et
01:25:42 mes tableaux, ce sont...
01:25:44 C'est comme une bande dessinée, où vous avez
01:25:46 toute l'histoire, et je fais des couvertures
01:25:48 de livres aussi, pour des romanciers.
01:25:50 Et quand on regarde bien la couverture, c'est un tableau de vie
01:25:52 du bouquin. Et dedans, il y a
01:25:54 l'arme du meurtre,
01:25:56 il y a toute la solution.
01:25:58 Mais bon, il faut
01:26:00 la trouver, il faut avoir lu le bouquin pour comprendre le tableau, en fait.
01:26:02 - Et alors, vous habitez où ?
01:26:04 Je ne me regarde pas, mais quand même,
01:26:06 une grande maison, une petite maison,
01:26:08 des gens autour, des compagnons, des femmes,
01:26:10 des enfants, des choux, des chiens...
01:26:12 - Personnellement, j'habite pas loin d'ici, à 30 kilomètres, à Clermont-les-Ros.
01:26:14 - Ça ne me regarde pas, mais je demande quand même.
01:26:16 - Si, parce que... - Ou il habite quand même,
01:26:18 Jean-Claude !
01:26:20 Son type habite au banlieue, oh, ben ça fait rien !
01:26:22 Il rigole !
01:26:24 - J'ai une maison à étages, et le premier étage
01:26:26 est consacré à mon atelier. - Ah, c'est bien.
01:26:28 Avec lumière, fenêtres ? - Non.
01:26:30 Justement, moi, je n'aime pas du tout peindre
01:26:32 à la lumière naturelle, parce que la lumière naturelle
01:26:34 m'empêche de retrouver les couleurs
01:26:36 quand je reprends la toile. - Que t'as dans la tête.
01:26:38 - Exactement, donc je fais la lumière artificielle,
01:26:40 là, je pourrais prouver mon jaune et mon vert.
01:26:42 On parlait de vert avant, c'est vrai que c'est compliqué,
01:26:44 le vert, c'est un mélange de bleu et de jaune.
01:26:46 Et donc, si je me trompe dans les verts,
01:26:48 je peux pas retrouver les liens de la toile.
01:26:50 Donc, la lumière artificielle, donc pas de grande verrière.
01:26:52 - Ah, c'est marrant, ça !
01:26:54 Et la surface de l'atelier, grande ?
01:26:56 - Toujours trop petite, parce que là, je suis actuellement
01:26:58 en train de faire une toile de 7 mètres,
01:27:00 et mon atelier doit faire 7 mètres.
01:27:02 Donc, je suis obligé
01:27:04 de le reconstruire, pratiquement,
01:27:06 avec la toile.
01:27:08 - Et alors, la toile, comment ça ? - Je me débrouille, en fait,
01:27:10 parce que c'est un polyptyque, donc j'ai...
01:27:12 La toile est tranchée en plusieurs morceaux,
01:27:14 et puis, j'en fais un puzzle. - Ah, ouais ?
01:27:16 Et "retchossé", y a quoi ? Cuisine ?
01:27:18 - "Retchossé", c'est ma femme qui travaille, elle a son activité
01:27:20 de réflexologie et de
01:27:22 prothésie cingulaire. Donc, c'est une maison concept,
01:27:24 faut venir ! - Réflexologie,
01:27:26 c'est la plante des pieds, des fois ?
01:27:28 - Réflexologie, c'est comme l'acupuncture, avec des points
01:27:30 d'acupuncture, avec les doigts, les pieds, les mains...
01:27:32 - Ah, je suis curieux, mais bon, ça m'intéresse !
01:27:36 - Et au premier étage, y a un petit showroom
01:27:38 avec une présentation de pas mal
01:27:40 de métoiles. Tout le monde est invité,
01:27:42 à Clermont-les-Ros, s'ils trouvent mon nom, c'est bon.
01:27:44 - Ouais, Clermont-les-Ros, bah...
01:27:46 Bon, alors, à suivre !
01:27:48 - Les routes de l'été,
01:27:50 avec Gérard Klein, sur Sud Radio.
01:27:52 - Avec Domaine Paulmas,
01:27:54 le luxe rural en Languedoc.
01:27:56 - Allez, encore quelques minutes sur Sud Radio,
01:27:58 en direct de Montagnac, depuis le Domaine
01:28:00 Paulmas, ici, dans Les Ros,
01:28:02 on se régale, et puis,
01:28:04 il nous reste encore quelques minutes d'émission
01:28:06 avec nos invités, ici, Gérard.
01:28:08 - Ouais, non mais on rigole, parce qu'on a tous
01:28:10 entendu la pub, "Lâche-moi la grappe", et tout...
01:28:12 On est morts de rire, quand même !
01:28:14 Non, c'est marrant,
01:28:16 c'est la vie, mais quand même,
01:28:18 on peut pas être... Quand on entend
01:28:20 les pubs, on est comme vous !
01:28:22 - Ça me rappelle mes vacances,
01:28:24 - C'est-à-dire ?
01:28:26 - Les vacances d'été,
01:28:28 au lieu d'aller
01:28:30 à la plage ou à la montagne,
01:28:32 moi, la fin juillet, c'était
01:28:34 de ramasser les... Parce que mon père faisait
01:28:36 les raisins de table, il aimait beaucoup ça,
01:28:38 parce que c'était vraiment un viticulteur, il aimait les raisins,
01:28:40 plus que le vin. Et...
01:28:42 Fin juillet, on ramassait
01:28:44 les cardinales, on ramassait
01:28:46 les raisins de table,
01:28:48 et Clermont-les-Ros, c'était la...
01:28:50 C'était une grosse base d'expédition
01:28:52 de raisins de table, et tout ça, c'est perdu.
01:28:54 Et... Ouais, c'est beaucoup
01:28:56 de souvenirs, on avait chez l'expéditeur...
01:28:58 - Clermont-les-Ros, c'est par la gare routière,
01:29:00 enfin, la gare ferroviaire, que tous les transports
01:29:02 des vins de table ont démarré.
01:29:04 Aujourd'hui, il n'y a plus de gare routière,
01:29:06 et le vin de table, évidemment, ça a pratiquement disparu.
01:29:08 - Ouais. Là, moi, je parle des raisins
01:29:10 de table, hein, dans l'époque...
01:29:12 Le raisin de table, il y avait
01:29:14 un gros expéditeur à Belarga,
01:29:16 il y avait du muscat, il y avait...
01:29:18 En blanc, il y avait les chasse-là, donc ça s'est
01:29:20 étalé, on va dire, de fin
01:29:22 juillet vers le 25 juillet, 24 juillet,
01:29:24 avec les cardinales, je pense pas qu'on dit
01:29:26 les cardinaux, les cardinales,
01:29:28 c'est le cardinal, et après, ça finissait
01:29:30 avec l'Alfonse Lavallée.
01:29:32 J'avais même une vigne que, pendant
01:29:34 les vacances de février, au lieu d'Elvouski,
01:29:36 n'est-ce pas ? J'allais attacher
01:29:38 la vigne de Perlette, c'était la perle
01:29:40 de Saint-Bas, c'était les premiers raisins sans pépins,
01:29:42 qui étaient à côté du château, hein.
01:29:44 Elle était palissée, donc il fallait l'attacher.
01:29:46 Donc, le mois de février, après
01:29:48 la taille, évidemment, on allait attacher les baguettes.
01:29:50 - Palisser, peut-être, vous savez pas ce que ça veut dire,
01:29:52 c'est simple, quand même.
01:29:54 Si, vous savez, tout le monde sait, quand même, non ?
01:29:56 Il y a un fil de fer, on va dire, on accroche la liane,
01:29:58 quelque part, la palisser, on l'aide.
01:30:00 - On la guide. - Voilà, c'est parti.
01:30:02 Mais alors, où ils les trouvent, leurs raisins,
01:30:04 je sais plus combien la grappe, la chemalle à grappe,
01:30:06 ça vient d'où, tout ça ? Ça vient de vachement loin,
01:30:08 je présume, je sais pas. - Non, non, je suis sûr
01:30:10 qu'ils font un travail à l'eau calme.
01:30:12 - Oh, il est rigolo !
01:30:14 Si vous voyez la tête qu'il fait,
01:30:16 eh, bon élément !
01:30:18 - Ils ont le bon goût d'avoir mes vins,
01:30:20 donc ils ont forcément du bon goût dans le choix des raisins.
01:30:22 - Ah ouais, Jean-Claude Massa,
01:30:24 il est incroyable, quand même, non ?
01:30:26 - Ah, il est passionnant !
01:30:28 - Bah oui, non, puis il a une énergie incroyable,
01:30:30 il est rieur, il rigole, quand même,
01:30:32 il a beaucoup de distance, je veux dire,
01:30:34 par rapport à tout, à la vie et tout,
01:30:36 c'est lourd, quand même, c'est un porte-avions,
01:30:38 ici, l'entreprise, les vins,
01:30:40 les maisons, c'est vrai, les domaines,
01:30:42 les employés, c'est un porte-avions.
01:30:44 Comment on arrive à dormir ? Vous dormez ?
01:30:46 - Non, j'arrive à dormir,
01:30:48 j'arrive à relativiser,
01:30:50 après j'ai mes moments pour moi, aussi,
01:30:52 donc c'est important, ça.
01:30:54 Après, partager notre métier,
01:30:56 comme on est en train de le faire,
01:30:58 sincèrement, c'est du bonheur.
01:31:00 - Oui, il faut trouver les bonnes gens,
01:31:02 c'est les bonnes personnes.
01:31:04 - C'est la clé, c'est les gens avec qui on se fait plaisir.
01:31:06 - Oui, qui comprennent bien, qui ne sont pas jaloux,
01:31:08 malgré tout, quand t'arrives, tu vois quelqu'un
01:31:10 qui a quand même...
01:31:12 - Oui, ça va au-delà de ça, il y a une synergie,
01:31:14 que ce soit avec Christophe...
01:31:16 - C'est un bon déchange.
01:31:18 - Stéphanie, je vais vous raconter comment je l'ai connue,
01:31:20 je rachète un domaine
01:31:22 dans les terrasses du Larzac,
01:31:24 et elle était
01:31:26 unologue-conseil,
01:31:28 et moi, les onologues-conseils,
01:31:30 parce que quand j'ai démarré, j'en avais autour de moi,
01:31:32 mon frère était à Emois, au départ,
01:31:34 et on avait des onologues-conseils de partout.
01:31:36 Et la seule chose qu'ils arrivaient à me dire,
01:31:38 parce que moi je ne suis pas du tout technicien de vin,
01:31:40 je l'ai appris sur le tas, je suis né dans les vines,
01:31:42 et j'ai appris le vin sur le tas.
01:31:44 Et ils m'ont dit "oui mais toi t'as un palais commercial,
01:31:46 toi t'as ci, toi ça..."
01:31:48 Alors j'ai dit, les onologues-conseils,
01:31:50 je ne veux plus en voir un, foutre les pieds chez moi.
01:31:52 Les vins, on les fait comme moi, je le sens.
01:31:54 Et c'est là où on a démarré,
01:31:56 en 2011, je rentre chez Stéphanie,
01:31:58 je fais une dégustation avec elle,
01:32:00 je la regarde,
01:32:02 ah, elle est sûrement différente.
01:32:04 Et depuis, l'histoire a continué,
01:32:06 elle nous aide sur d'autres choses,
01:32:08 et je passe pas assez de temps avec elle,
01:32:10 cette année, d'ailleurs, il faudra qu'on aille dans les vines.
01:32:12 Mais voilà, donc c'est...
01:32:14 - Il faut toujours être à l'écoute dans le monde du vin,
01:32:16 parce qu'on peut faire tous les styles de vin de la Terre,
01:32:18 donc en fait, ce qui est important,
01:32:20 c'est effectivement le vin auquel le vigneron est attaché,
01:32:22 et qui va trouver son marché...
01:32:24 - Le vin, c'est une signature.
01:32:26 - Oui, bien sûr.
01:32:28 - C'est une signature.
01:32:30 - Mais comment on arrive à rentrer dans le goût de l'autre, en fait ?
01:32:32 - Eh bien, on écoute.
01:32:34 - Non, moi, j'ai une approche qui est un peu différente.
01:32:36 Le mentor qui m'a appris la vie autour du vin,
01:32:38 en disant que mon père,
01:32:40 m'a appris la vigne,
01:32:42 et j'ai eu la chance, en 1993,
01:32:44 de rencontrer une personne qui s'appelait Giorgio Grai.
01:32:46 C'est pour ça que j'ai une grande affinité avec l'Italie.
01:32:48 Giorgio Grai était un des plus grands ethnologues italiens,
01:32:50 mais qui avait le sens du vin à l'italienne.
01:32:52 Le vin fait partie...
01:32:54 Je parle du luxe rural,
01:32:56 mais en Italie,
01:32:58 on appellerait ça en italien "lusso-contadino",
01:33:00 c'est naturel.
01:33:02 Ils sont naturellement comme ça.
01:33:04 Et c'est la différence avec l'approche française du vin,
01:33:06 qui est un peu plus hautaine.
01:33:08 "Goutez ce vin, c'est un grand cru,
01:33:10 vous l'aimez pas, mais le jour où vous connaîtrez le vin,
01:33:12 vous verrez que c'est un bon vin."
01:33:14 Ça, ici, c'est proscrit.
01:33:16 En revanche, en Italie,
01:33:18 "Ah, toi, viens là,
01:33:20 prends un peu de bourshut,
01:33:22 goûte mon frioulet,
01:33:24 ah, il est bon,
01:33:26 ouais, je sais pas,
01:33:28 mais attends, goûte celui-là,
01:33:30 tu vas voir, il est meilleur."
01:33:32 Vous voyez, cette approche.
01:33:34 Moi, sincèrement,
01:33:36 j'ai eu la chance,
01:33:38 je suis né dans...
01:33:40 J'aimerais que mes enfants aient connu ça,
01:33:42 mais jusqu'à l'âge de 15 ans, je pouvais pas manger
01:33:44 un poulet acheté sur le marché.
01:33:46 Je mangeais que des poulets fermiers
01:33:48 de la ferme de mes grands-parents.
01:33:50 J'ai un palais qui a été éduqué,
01:33:52 et ça, c'est ma culture, ma culture générale,
01:33:54 en plus d'avoir un peu étudié, un peu beaucoup,
01:33:56 j'ai éduqué mon goût.
01:33:58 Et ça, ça m'a permis
01:34:00 de rentrer vraiment en connexion
01:34:02 avec cet ami George,
01:34:04 qui m'a fait remonter du vert
01:34:06 jusqu'à la cave.
01:34:08 Et de la cave, le chemin à la vie,
01:34:10 il était déjà fait, puisque j'étais né dans les vignes avec mon père.
01:34:12 Donc c'est un peu mon histoire,
01:34:14 et c'est ce qui m'a fait...
01:34:16 C'est ce qui m'a fait avoir
01:34:18 un goût
01:34:20 qui...
01:34:22 arrive à exprimer
01:34:24 pour chaque raisin
01:34:26 son caractère,
01:34:28 quand on goûte un de mes chardonnays,
01:34:30 quand on goûte un de mes viogniers,
01:34:32 il a vraiment le caractère du cépage,
01:34:34 mais le style Jean-Claude Mas.
01:34:36 Mon style, c'est quoi ?
01:34:38 C'est des vins
01:34:40 qui ont une harmonie, qui sont équilibrés
01:34:42 en bouche, qui sont plutôt puissants,
01:34:44 qui sont plutôt riches, qui couvrent bien le palais,
01:34:46 et après, qui ont une certaine complexité.
01:34:48 Mais la complexité, je ne vais pas
01:34:50 avoir la prétention
01:34:52 de dire que mes vins sont complexes.
01:34:54 La complexité, c'est autre chose.
01:34:56 Ça se découvre par le terroir, par l'origine du raisin,
01:34:58 qui va développer quelque chose.
01:35:00 Moi, j'ai rencontré Stéphanie
01:35:02 sur un terroir d'exception de Terrass du Larzac,
01:35:04 où là, quoi qu'il en soit,
01:35:06 c'est bluffant.
01:35:08 - C'est de là.
01:35:10 - On se retrouve tous.
01:35:12 - Et ça, il y a quelques terroirs.
01:35:14 Je vous dis, ça fait 20 ans
01:35:16 que j'ai démarré mon entreprise,
01:35:18 ça fait 22 ans.
01:35:20 J'ai eu 20 ans pour apprendre, maintenant j'ai 20 ans pour révéler.
01:35:22 Et j'affirme aujourd'hui
01:35:24 qu'il y a des endroits dans Languedoc
01:35:26 où on fait des vins qui sont parmi
01:35:28 les plus grands vins du monde,
01:35:30 que ce soit pour vieillir.
01:35:32 On ne parle pas que les vins de Languedoc ne vieillissent pas.
01:35:34 Moi, je vous ouvre une bouteille d'un 2003
01:35:36 en nez très chaud, soi-disant incapable de vieillir,
01:35:38 elle va vous mettre par terre.
01:35:40 Elle est exceptionnelle.
01:35:42 Que ce soit même en blanc.
01:35:44 Il y a tous ces a priori,
01:35:46 tous ces "je crois que" qu'il faut bannir.
01:35:48 Et redécouvrir un peu
01:35:50 tout ce qui existe dans nos terroirs
01:35:52 pour exprimer des vins d'exception.
01:35:54 Que ce soit le Château Martineau,
01:35:56 le Château de Lévol, qu'on trouve chez Nicolas.
01:35:58 [Rires]
01:36:00 [Rires]
01:36:02 Qu'il vienne Limoux.
01:36:04 Que ce soit
01:36:06 le Château Gréicard,
01:36:08 merde, qu'on retrouve aussi chez les autres.
01:36:10 [Rires]
01:36:12 Qu'on trouve chez Leclerc.
01:36:14 Que ce soit, etc.
01:36:16 Que ce soit les Péaux,
01:36:18 que ce soit le Château Lauriga.
01:36:20 Mais il y en a certains
01:36:22 qui ne sont pas exceptionnels.
01:36:24 - J'en prie, merci infiniment.
01:36:26 Et j'ajoute juste un petit truc quand même.
01:36:28 Avant, Djamel,
01:36:30 que tu envoies la petite musiquette.
01:36:32 Le monsieur à ma gauche,
01:36:34 il a
01:36:36 quatre filles.
01:36:38 Vas-y, Djamel.
01:36:40 - Quatre filles, six petits enfants.
01:36:42 C'est un boulot à plein temps.
01:36:44 Le plus beau rôle de ma vie.
01:36:46 Et ça commence aujourd'hui.
01:36:48 J'ai pas le rôle principal.
01:36:50 C'est la vie.
01:36:52 Et c'est normal.
01:36:54 - Un, deux, trois.
01:36:56 - Quand t'auras dix ans,
01:36:58 moi j'aurai quatre-vingts ans.
01:37:00 Quand t'auras vingt ans,
01:37:02 j'aurai quatre-vingt-dix ans.
01:37:04 Et pour fêter tes trente ans,
01:37:06 je t'offrirai mes cent ans.
01:37:08 En chantant...
01:37:10 Pas facile d'avoir deux vies,
01:37:12 il me faudrait un siècle et demi
01:37:14 pour connaître ton mari,
01:37:16 tes enfants et tes amis.
01:37:18 Pour que ta grand-mère adorée
01:37:20 ne te compte mes soixante-huit.
01:37:22 Notre histoire a commencé là.
01:37:24 Et puis j'ai fait du cinéma,
01:37:26 de la radio, de la télé,
01:37:28 mais on s'est jamais quitté.
01:37:30 Faudra surtout parler d'elle,
01:37:32 ta grand-mère est exceptionnelle.
01:37:34 - T'en fais pas, pépé,
01:37:36 je serai toujours là
01:37:38 pour parler de toi, de toi.
01:37:40 T'en fais pas, mémé,
01:37:42 je serai toujours là
01:37:44 pour parler de toi, de toi.
01:37:46 T'en fais pas, mémé,
01:37:48 je serai toujours là
01:37:50 pour parler de toi, de toi.
01:37:52 - C'était Gérard Clun avec sa petite fille Frida,
01:37:54 en direct de l'Héros Montagnac.
01:37:56 C'est toujours cette musique
01:37:58 qui conclut cette émission.
01:38:00 C'est deux heures qu'on a passé ensemble
01:38:02 ici dans l'Héros,
01:38:04 mais on reviendra demain
01:38:06 parce que ce domaine est vraiment riche
01:38:08 dans plein de choses.
01:38:10 On parlera un peu plus de Cotéma,
01:38:12 c'est le restaurant, le luxe rural
01:38:14 qu'on peut trouver.
01:38:16 On aura des producteurs d'huîtres,
01:38:18 on aura également le responsable maraîcher
01:38:20 et on aura aussi des écuries du domaine.
01:38:22 On se redonne rendez-vous demain,
01:38:24 bien sûr vous connaissez l'horaire,
01:38:26 10h midi sur Sud Radio.
01:38:28 Tout de suite, c'est les débats de l'été avec Thierry Stenner
01:38:30 et à midi, rendez-vous avec Robert Ménard,
01:38:32 maire de Béziers, à la veille
01:38:34 de l'ouverture de la Feria.
01:38:36 Comme chaque année, les anticorridas se mobilisent
01:38:38 pour ou contre, vous nous donnez votre avis
01:38:40 au 0826 300 300.
01:38:42 A tout de suite sur Sud Radio.