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Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans l'heure des pros.
00:00:02 Nous sommes ensemble pendant deux heures avec moi pour m'accompagner.
00:00:05 Aujourd'hui, Erwan Barriot, bonjour.
00:00:07 Bonjour.
00:00:08 Écrivain Olivier Dartigolle, bonjour.
00:00:09 Bonjour.
00:00:10 Chroniqueur politique et Raphaël Stainville, bonjour.
00:00:12 Bonjour, Alodie.
00:00:12 Journaliste, au sommaire de votre émission,
00:00:14 aujourd'hui, la colère, le ras-le-bol des policiers,
00:00:17 leur hiérarchie menaçant de refuser leurs arrêts maladie
00:00:20 et de procéder à des retenues sur salaire.
00:00:22 Eh bien, certains d'entre eux ont décidé de reprendre le travail,
00:00:25 certes, mais en prenant le moins de risques possibles.
00:00:27 Ils ne prennent plus leur LBD.
00:00:28 Ils sont prêts à laisser filer des délinquants
00:00:30 pour éviter des interpellations violentes.
00:00:32 Combien de temps cela peut durer ?
00:00:34 La classe politique, par manque de soutien, a-t-elle fini,
00:00:36 comme le dit Jean-Luc Mélenchon, par désarmer la police ?
00:00:39 On parlera aussi de la dissolution de Civitas,
00:00:42 annoncée par le ministre de l'Intérieur
00:00:44 après des propos antisémites lors de leurs universités d'été.
00:00:47 Était-il temps ?
00:00:48 Une partie de la gauche se félicite de cette dissolution.
00:00:51 Leur indignation est-elle à géométrie variable
00:00:53 quand on sait que leur position, parfois, flirte avec l'antisémitisme ?
00:00:56 Et puis, on fera avec mes invités politiques
00:00:58 le bilan d'Emmanuel Macron.
00:01:00 Sur les réseaux sociaux, on voit fleurir une image
00:01:02 vantant le bon bilan du gouvernement.
00:01:04 Chômage au plus bas, croissance au plus fort, inflation la plus faible.
00:01:07 Alors, est-ce que tout va si bien en France ?
00:01:09 On en débat dans un instant avec mes invités.
00:01:11 Mais tout de suite, c'est le journal, c'est avec vous, Somaya Labidi.
00:01:13 Bonjour, Somaya.
00:01:14 Bonjour Élodie, bonjour à tous.
00:01:16 À la une de l'actualité, la dissolution du mouvement catholique intégriste Civitas.
00:01:21 Gérald Darmanin a annoncé hier avoir engagé le processus
00:01:26 en cause l'antisémitisme des propos tenus par un invité
00:01:29 lors de l'université d'été en juillet en Mayenne.
00:01:32 « Je condamne fermement ces propos ignominieux »
00:01:35 est saisi le procureur de la République à publier,
00:01:37 le ministre de l'Intérieur sur X, anciennement Twitter.
00:01:42 Les suites de l'affaire de cette femme séquestrée en Moselle.
00:01:46 Des doutes apparaissent.
00:01:47 La réalité semble éloignée d'un scénario effrayant.
00:01:50 Les premiers éléments de l'enquête semblent écarter
00:01:52 l'hypothèse d'une séquestration par le mari.
00:01:55 Les investigations se poursuivent afin d'établir la vérité.
00:02:00 Et puis, discussion difficile entre une émissaire américaine
00:02:03 et les poutchistes au Niger.
00:02:04 En effet, Washington souhaite privilégier la voie diplomatique
00:02:08 pour restaurer l'ordre constitutionnel
00:02:10 plutôt que l'intervention militaire un temps envisagée
00:02:13 par les pays d'Afrique de l'Ouest.
00:02:15 D'ailleurs, les dirigeants de la CDAO vont à nouveau se réunir jeudi à Abuja,
00:02:19 capitale du Nigeria, pour évoquer la situation.
00:02:24 Voilà.
00:02:26 Il était à 9h, il le dit.
00:02:27 Merci à vous Somaïa Labidi.
00:02:28 On vous retrouve dans une heure pour un point complet sur l'actualité.
00:02:31 Je vous disais, on va commencer avec Marseille.
00:02:33 Les policiers, évidemment, restent marqués par l'affaire Eddy.
00:02:36 Ils sont nombreux à avoir repris le travail hier
00:02:38 après plusieurs jours d'arrêt maladie.
00:02:40 Mais pour beaucoup, la motivation est en baisse.
00:02:42 Illustration dans ce sujet d'Adrien Spiteri.
00:02:44 C'est un retour à reculons pour de nombreux policiers marseillais.
00:02:51 Depuis deux semaines, ils étaient près d'un tiers en arrêt maladie dans la ville
00:02:55 après l'incarcération d'un membre de la BAC
00:02:58 accusé d'avoir blessé Eddy en marge des émeutes.
00:03:02 Encore marqué, certains policiers sont démotivés.
00:03:05 Aujourd'hui, ils se disent, on a rétabli l'équilibre en France,
00:03:08 on a arrêté ces violences urbaines, cette guérilla urbaine.
00:03:13 Et en fait, quand il y a quelque chose qui ne va pas,
00:03:15 ça retombe sur le policier.
00:03:16 La police aujourd'hui, elle est dans un état, comme vous pouvez l'imaginer,
00:03:20 dans un état de désespoir, dans un état de désarroi.
00:03:22 Conséquence, beaucoup de policiers reprennent le service à minima
00:03:26 et laissent certaines armes non létales au placard.
00:03:29 Quand vous utilisez ces armes,
00:03:33 ça peut blesser gréavement des individus.
00:03:35 Et à la fin de l'histoire, on a pu s'en rendre compte sur quelques affaires,
00:03:38 en tout cas pendant ces épisodes-là.
00:03:41 C'est les policiers qui trainent, c'est les policiers qui vont en garde à vue.
00:03:43 Clairement, nous, Allianz, on leur demande de faire attention,
00:03:47 de prendre toutes les précautions d'usage
00:03:49 pour éviter justement de se mettre en insécurité juridique.
00:03:52 Depuis l'affaire Eddy, et face à la pression,
00:03:55 de nombreux policiers envisagent des reconversions professionnelles,
00:03:59 selon les syndicats.
00:04:01 Raphaël Stenguil, est-ce qu'on peut comprendre d'un côté leur baisse de motivation
00:04:04 et ce "compromis" qui est trouvé ?
00:04:06 On reprend le travail, en revanche,
00:04:07 on ne prend pas le moindre risque d'avoir à utiliser des armes défensives,
00:04:11 à avoir à interpeller un peu "violemment".
00:04:14 On préfère laisser filer le délinquant plutôt que de prendre le moindre risque ?
00:04:17 Oui, on peut les comprendre, mais je pense que ça va même au-delà.
00:04:21 On découvre qu'un certain nombre de policiers refusent d'embarquer leur LBD
00:04:27 pour justement ne pas prendre le risque de subir les conséquences de l'usage de leur LBD.
00:04:33 Mais ça va plus loin.
00:04:34 Moi, je sais que notamment le centre de formation qui forme les policiers au tir
00:04:41 refuse désormais les formations de tir aux futurs policiers
00:04:45 parce que le cadre qui régit l'usage des armes à feu pour les forces de l'ordre,
00:04:51 le fameux article L435.1 du Code de sécurité intérieure,
00:04:58 on l'a vu dans l'affaire Nael,
00:05:00 ne permet pas de garantir à ces policiers aujourd'hui
00:05:04 de former à l'usage des armes à feu et pour autant de terminer en garde à vue.
00:05:10 Donc, il y a tout un environnement juridique aujourd'hui
00:05:13 qui fait que ces policiers ne se sentent pas rassurés dans l'exercice de leur mission.
00:05:20 D'où ce malaise, d'où cette espèce d'entre-deux.
00:05:23 On reprend du service, mais on ne va pas jusqu'au bout de ce qui est normalement prévu,
00:05:30 ce qui serait une activité normale pour les policiers.
00:05:33 Et je pense que les questions qui ont agité les policiers depuis plusieurs semaines
00:05:39 ne sont toujours pas réglées, toujours suspendues.
00:05:41 Ils attendent des réponses beaucoup plus claires de leurs ministres de tutelle notamment.
00:05:46 Erwan Barrio, effectivement, on voit que c'est une solution qui est trouvée à court terme.
00:05:49 Ils ne vont pas pouvoir toujours se dire "on fait le minimum".
00:05:52 Bien sûr, ils assurent la sécurité autant qu'ils le peuvent.
00:05:54 Mais comme le disait Raphaël, la crise de la police, elle est profonde
00:05:57 et ils n'ont pas de réponse au plus haut de l'État.
00:06:01 Leur ras-le-bol, les démissions déjà qui sont existantes,
00:06:05 et on entendait Rudy Mana hier dire qu'il y allait en avoir de plus en plus.
00:06:07 Ça, c'est un sujet de fond qu'il va falloir traiter.
00:06:09 On ne va pas pouvoir se dire "on fait comme ça des petites solutions un peu bout de ficelle au fur et à mesure".
00:06:13 C'est un sujet de fond, effectivement, puisqu'aujourd'hui, la police est le réceptacle
00:06:17 de toutes les colères, de toutes les frustrations, de toutes les fractures de la société,
00:06:21 de toutes les tensions aussi.
00:06:22 Et on lui demande en quelque sorte d'écoper avec une tasse à café le Titanic qui est en train de couler.
00:06:28 Donc, c'est une situation qui est ingérable.
00:06:30 On peut comprendre, effectivement, moi, je n'aime pas parler de grogne.
00:06:33 Je préfère parler de colère ou de révolte ou de fronde des policiers, mais pas de grogne.
00:06:38 Parce que la grogne, c'est quelque chose qui est irréfléchi.
00:06:41 Là, c'est une colère qui a des causes très profondes.
00:06:47 Après, effectivement, il faut savoir, comme disait Maurice Torres, arrêter une grève.
00:06:53 Là, il faut savoir arrêter une fronde.
00:06:55 Je trouve que pour le LBD, c'est effectivement une arme non létale,
00:06:59 mais c'est une arme très dangereuse qui peut avoir des conséquences graves.
00:07:03 On l'a vu récemment avec Eddy, mais même avec les Gilets jaunes.
00:07:06 On a vu toutes les conséquences pour les personnes touchées que pouvait avoir le LBD.
00:07:11 On ne voit pas aujourd'hui en quoi elle serait justifiée.
00:07:14 Moi, je pense qu'aujourd'hui, il faut de l'apaisement.
00:07:16 Il faut revenir à des solutions.
00:07:18 Je sais que...
00:07:19 - Mais s'ils sont face à des individus violents...
00:07:20 - C'est ça, mais le LBD ne peut pas être la solution.
00:07:24 Le LBD ne peut pas être la solution.
00:07:25 Il y a d'autres moyens qui existent pour interpeller les individus que le LBD,
00:07:29 qui est une arme anti-émeute, qui, effectivement, n'a pas fait ses preuves.
00:07:34 Et à chaque fois qu'elle est utilisée, ça crée des drames.
00:07:36 Donc, on voit bien qu'aujourd'hui, il n'y aurait pas d'affaires s'il n'y avait pas de LBD.
00:07:40 Les policiers auraient procédé à d'autres moyens,
00:07:43 mais pas avec cette arme de défense qui est extrêmement dangereuse.
00:07:47 Donc, moi, je pense qu'il faut, effectivement, raison garder dans les deux cas.
00:07:50 Aujourd'hui, le mouvement des policiers, on voit bien qu'il y a plusieurs tendances.
00:07:54 Il y a une frange radicale qui est très minoritaire, qui est jusqu'au boutiste,
00:07:59 qui a même échangé sur une boucle de messagerie
00:08:02 l'adresse du juge qui avait procédé à la détention provisoire des policiers.
00:08:06 Mais cette frange là, c'est une toute petite minorité, très, très minoritaire.
00:08:11 Et on a la frange raisonnable des policiers, qui est très majoritaire,
00:08:15 qui, elle, demande simplement plus de soutien, plus de confiance et plus de moyens.
00:08:20 Et maintenant, il faut le leur accorder.
00:08:21 Et je suis certain que la situation peut revenir, non pas au calme,
00:08:26 parce qu'évidemment, il y a encore beaucoup de choses à régler,
00:08:28 mais en tout cas, à une forme de retour à la normale.
00:08:33 - Louis-Herth, D'Artigols, ce qui a aussi mis en plus le feu aux poudres,
00:08:36 c'est quand on a vu cette information, que Laurent Nunez disait
00:08:39 "on va pouvoir ne pas accorder certains arrêts maladie",
00:08:42 reconnaissant donc que c'était des arrêts maladie de convenance
00:08:44 et qu'en aucun cas, ces forces de l'ordre pouvaient être en réel burn-out.
00:08:48 On avait Rudy Mana hier sur antenne qui disait
00:08:50 "effectivement, moi, quand je parle à mes collègues, ils sont vraiment au bout".
00:08:53 On n'entend pas ce profond mal-être où il est surjoué, la part du policier ?
00:08:58 - La haute hiérarchie administrative, que ce soit avec le préfet de police de Paris
00:09:03 ou le directeur de la police nationale, on ne peut souffler le chaud et le froid.
00:09:09 Et donc, il est vrai que selon les jours et les déclarations,
00:09:13 ça va plus ou moins au cœur des policiers.
00:09:17 Moi, je crois qu'il y a deux dimensions.
00:09:19 La première dimension, elle est sur les dernières affaires, les plus récentes,
00:09:24 dont celle de Marseille, où je pense vraiment qu'il faut faire baisser la température
00:09:29 et laisser le travail d'enquête se réaliser.
00:09:30 - Que la justice ait un peu de calme aussi.
00:09:32 - Oui, parce que bon, voilà, que l'enquête aille à son terme
00:09:39 et que nous ayons une réponse judiciaire à ce qui s'est passé.
00:09:43 Je souviens d'ailleurs combien les propos de ce jeune et de son conseil, de l'avocat,
00:09:50 ont été des propos très raisonnés, très raisonnables,
00:09:53 disant qu'en aucun cas il s'agit d'incriminer l'ensemble de l'institution policière.
00:09:59 Et l'autre dimension qui me semble être véritablement un sujet brûlant,
00:10:04 incandescent pour l'exécutif, c'est la situation au sein de l'institution policière
00:10:10 sur des questions qui ne datent pas des dernières semaines,
00:10:14 qui sont très installées, très enquistées.
00:10:17 C'est-à-dire que les conditions de travail,
00:10:20 qui sont le plus souvent inacceptables pour des fonctionnaires
00:10:24 qui ont quand même la mission du maintien de l'ordre,
00:10:28 de la tranquillité publique, de la sécurité, ça n'est pas rien.
00:10:30 C'est au cœur du pacte républicain.
00:10:33 Des conditions de travail, l'état des commissariats, de l'équipement,
00:10:37 la fatigue avec un continuum des gilets jaunes jusqu'aux émeutes urbaines,
00:10:41 avec véritablement des fonctionnaires de police qui sont épuisés
00:10:45 et des situations de burn-out, bien évidemment,
00:10:48 d'épuisement physique et psychique peuvent amener,
00:10:51 bien sûr, certains d'entre eux à craquer.
00:10:53 C'est humain et ça peut avoir des conséquences très lourdes,
00:10:56 d'abord pour des victimes, mais aussi pour eux-mêmes, pour leur carrière.
00:11:00 Et donc, on voit bien que dernièrement, Beauvau, Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
00:11:07 a répondu positivement à un certain nombre de demandes, de revendications,
00:11:12 dont l'aide juridictionnelle, qui est un élément,
00:11:14 qui est un serpent de mer un peu depuis quelques années,
00:11:16 mais sur lequel l'exécutif semble voir avancer,
00:11:19 mais sans, on le sent bien, que cela apaise durablement la situation.
00:11:25 Et donc, on se retrouve dans une situation où il y a une tension permanente
00:11:28 entre l'exécutif, le judiciaire et l'institution policière,
00:11:33 ce qui est une situation, pour une démocratie, particulièrement dangereuse,
00:11:40 quand vous sentez qu'il y a une tension au plus haut niveau de l'État
00:11:44 sur des acteurs indispensables et qui doivent collaborer entre eux,
00:11:48 puisque le travail de policier se fait sous l'autorité judiciaire.
00:11:52 Raphaël Stainville ?
00:11:52 Oui, si je peux me permettre de poursuivre cette réflexion,
00:11:55 et notamment ce que disait Erwan, c'est que le grand paradoxe, je pense,
00:11:58 c'est qu'on demande toujours plus à la police.
00:12:02 Et effectivement, la police aujourd'hui est appelée en dernier secours finalement
00:12:08 d'un pays qui va mal, qui craque d'un peu partout,
00:12:11 et en même temps, on ne cesse de désarmer la police.
00:12:14 Quand je dis désarmer, c'est vraiment au sens général.
00:12:17 Bien sûr qu'ils ont les moyens de faire respecter l'ordre,
00:12:20 mais quand même, malgré tout, affaire après affaire, plus ou moins médiatisé,
00:12:26 la tendance, et même dans les nouvelles lois,
00:12:29 c'est qu'on va finalement limiter toujours plus l'usage de la force.
00:12:34 Ce n'est pas le cas pour déclencher le tir ?
00:12:37 Non, mais par exemple, sur les interpellations,
00:12:40 vous voyez comment les clés de bras,
00:12:43 tout un tas de gestes auxquels les forces étaient habituées,
00:12:49 ont été limités à mesure que des associations portaient plainte.
00:12:56 Le fait est qu'il y a, je pense, une méconnaissance,
00:12:58 et même nous, sur les plateaux,
00:13:01 nous avons une méconnaissance de cette violence
00:13:03 auxquelles doivent faire face les forces de l'ordre.
00:13:05 Oui, tout ce contexte dans lequel s'inscrit toutes les affaires.
00:13:08 Et on va leur donner de grandes leçons de morale
00:13:10 sur la manière dont il faudrait procéder pour interpeller,
00:13:13 sur la manière dont il faudrait pouvoir maintenir l'ordre,
00:13:16 sans faire par exemple l'usage de LBD.
00:13:18 Mais je crois qu'on sous-estime finalement,
00:13:22 d'abord cette histoire de la police avec un vrai savoir-faire,
00:13:26 mais qui a été toujours plus contraint ces derniers temps
00:13:29 par ceux qui voulaient empêcher les drames.
00:13:33 Mais malgré tout, on fragilise la police
00:13:38 à force de vouloir limiter cet usage de la force.
00:13:41 Erwann Barriot, c'est vrai que même l'avocat de Hedy
00:13:43 disait qu'il pouvait s'en excuser, évidemment,
00:13:44 mais comprendre que dans un contexte de grande tension,
00:13:47 après trois jours, trois nuits d'émeute,
00:13:49 des policiers aient pu effectivement manquer à la déontologie.
00:13:52 Parce qu'il y a aussi ce contexte-là d'extrême violence,
00:13:55 comme le disait Raphaël à l'instant,
00:13:56 d'extrême fatigue des policiers,
00:13:58 et qui reste parfois aussi des humains,
00:14:01 et qui peuvent conduire évidemment à la faute
00:14:02 qui doit être sanctionnée s'il y a bien faute,
00:14:03 mais même l'avocat reconnaissait que ce contexte pouvait compter.
00:14:06 Absolument.
00:14:07 En fait, quand on voit le contexte dans lequel les policiers travaillent aujourd'hui,
00:14:11 on ne peut que les comprendre.
00:14:14 Et il est juste de reconnaître, en effet,
00:14:16 que le conseil de ce jeune homme a reconnu qu'il y avait des difficultés,
00:14:21 que les policiers évoluaient dans des situations aujourd'hui
00:14:25 qui étaient impraticables et parfois même inhumaines,
00:14:28 et qu'on leur demandait l'impossible sans aucun soutien.
00:14:31 Et donc effectivement, il y a un contexte aujourd'hui
00:14:33 qui est totalement chrysogène, délétère et même anxiogène pour les policiers.
00:14:38 Après, Olivier parlait de tensions au plus haut niveau de l'État
00:14:41 entre différentes institutions.
00:14:43 Il y a un grand absent aujourd'hui, c'est le président de la République.
00:14:45 Et normalement, celui qui tranche les querelles,
00:14:48 parce que sinon on est dans une anarchie institutionnelle totale,
00:14:50 normalement celui qui tranche les querelles, c'est le président de la République.
00:14:52 Aujourd'hui, on ne l'entend pas.
00:14:54 Pourquoi ? Parce qu'il est sans arrêt tétanisé,
00:14:56 il a peur de perdre son aile gauche s'il dit quelque chose de trop à droite,
00:14:59 son aile droite s'il dit quelque chose de trop à gauche.
00:15:01 Oui, sur la sécurité, c'est un des thèmes qui sont compliqués pour l'exécutif.
00:15:04 Il ne dit rien et donc la situation ne pourra pas s'apaiser
00:15:07 tant que le président de la République n'aura pas une parole ferme.
00:15:10 Un petit peu comme Mitterrand pendant son premier mandat,
00:15:12 quand il y avait eu la fronde des policiers,
00:15:14 il avait dit "l'autorité de l'État doit être respectée".
00:15:17 Et il était sorti tout de suite, immédiatement, je crois le lendemain de la fronde,
00:15:22 et il avait rétabli l'autorité de l'État.
00:15:24 Là, c'est la chose qu'Emmanuel Macron ne fait pas.
00:15:26 Et pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, on voit bien qu'Emmanuel Macron
00:15:29 n'incarne pas du tout l'autorité.
00:15:31 Et donc le résultat, c'est qu'il laisse son ministre de l'Intérieur
00:15:34 faire un petit peu ce qu'il veut, il lui laisse tout l'espace.
00:15:36 On sent très ésolé aussi, parce que quand Gérald Darmanin prend des positions fermes,
00:15:39 on voit bien que derrière, la première ministre et le président de la République
00:15:41 ne se suivent pas et un ministre de l'Intérieur aussi puissant soit-il
00:15:45 ne peut pas tout faire seul.
00:15:46 C'est surtout que c'est de la stratégie politique et qu'on voit que derrière,
00:15:48 il ne se donne pas du tout les moyens de véritablement aider les policiers.
00:15:52 Mais en tout cas, il se positionne sur cette thématique
00:15:54 et il ne fait que prendre l'espace que lui a laissé le président de la République.
00:15:59 Olivier Dertigolles, c'est vrai qu'au niveau de l'exécutif,
00:16:01 c'est un sujet important, inflammable.
00:16:03 Et on voit que tout le monde est un peu tétanisé pour reprendre les mots d'Erwan Barriot,
00:16:06 parce qu'il y a à la fois ne pas vouloir fâcher les forces de l'ordre,
00:16:08 ne pas risquer un nouvel embrasement.
00:16:10 La seule prise de parole du président de la République,
00:16:12 c'était pour parler d'une faute inexcusable après l'affaire Nael.
00:16:15 On sent que depuis, le président n'a pas du tout envie
00:16:17 de remettre les mains dans cette tambourine.
00:16:18 Oui, mais là où il y a une équation difficile pour l'exécutif
00:16:21 et pour le président de la République,
00:16:23 c'est qu'aucune des grandes questions sociales et démocratiques n'ont été réglées.
00:16:27 Ce n'est pas le grand débat qui a mis fin à ce qui a permis
00:16:30 le soulèvement initial des Gilets jaunes.
00:16:33 On voit bien comment s'est terminée la séquence sur les retraites.
00:16:37 Donc on sent bien qu'il y a une société française cocotte minute,
00:16:40 qu'il y a des grandes questions qui sont aujourd'hui,
00:16:44 qui font dans le pays l'objet d'un grand débat,
00:16:49 que rien n'est réglé, que le pays va vers des échéances importantes,
00:16:53 aux Coupes du monde de rugby, les JO de l'année 2004,
00:16:57 et que l'exécutif a donc besoin d'une police en ordre de mobilisation
00:17:04 et sans qu'il y ait, j'ai envie de dire, je suis d'accord avec vous,
00:17:08 si ce n'est une grogne, mais un mécontentement très installé
00:17:11 au regard de l'agenda des grands événements dans notre pays.
00:17:15 Donc ils sont véritablement sur une ligne de crête.
00:17:19 La nécessité d'affirmer une autorité politique, c'est indispensable,
00:17:22 mais tout en n'ayant pas le comportement, le discours,
00:17:25 ou une attitude ou une décision qui pourrait véritablement
00:17:29 avoir des conséquences très lourdes dans le climat au sein des forces de l'ordre.
00:17:37 Donc on sent bien qu'ils sont sur une ligne de crête.
00:17:39 La dernière intervention du président de la République,
00:17:42 c'est quand même quelque chose d'inimaginable.
00:17:48 On sort de Nuit des Meutes, il y a de lourdes questions qui se posent.
00:17:52 Tout le monde attend la parole présidentielle après un mois de silence.
00:17:56 Quel enseignement tire-t-il de ça ?
00:18:01 Il n'en parle que je ne sais plus au bout de combien de minutes
00:18:03 dans son intervention et d'une manière très lapidaire.
00:18:07 Il a fallu attendre l'interview au Figaro pour qu'on en puisse de…
00:18:10 Donc, alors après, il y a dans ce paysage que je décris,
00:18:13 il y a aussi une incarnation politique à Beauvau avec Gérald Darmanin,
00:18:18 qui fait beaucoup de politique.
00:18:20 C'est très certainement l'un des plus politiques de l'équipe gouvernementale.
00:18:24 On nous dit qu'il a loupé Matignon de peu sur les derniers arbitrages,
00:18:31 mais qu'il pense qu'après les textes budgétaires en 49-3,
00:18:34 ou aussi le texte sur l'immigration, il y aura peut-être une fenêtre de tir
00:18:37 qui va s'ouvrir de nouveau pour un changement de tête à Matignon.
00:18:41 Et il fait sa rentrée politique le 27 août à Tourcoing
00:18:45 sur la question des classes populaires qu'elle attende.
00:18:47 Donc, il faut aussi regarder la manière dont il se positionne
00:18:49 avec très certainement une stratégie politique et personnelle
00:18:53 plus affirmée que par le passé.
00:18:55 On va parler maintenant aussi de ce qui s'est passé à Lyon.
00:18:58 L'homme qui a traîné un policier municipal lors d'un refus d'obtempérer
00:19:00 vendredi dernier a été placé sous contrôle judiciaire
00:19:03 jusqu'à son procès en décembre prochain.
00:19:05 Nous sommes en ligne avec Anthony Guglielmi.
00:19:08 Vous êtes vice-président de la Fédération des policiers municipaux.
00:19:11 Vous entendiez, j'imagine, ce qu'on disait à l'instant avec mes invités.
00:19:14 Précisément sur ce qui s'est passé à Lyon, comment vous réagissez
00:19:17 quand vous voyez que c'est un contrôle judiciaire
00:19:19 qui va attendre son procès en décembre prochain ?
00:19:23 Oui, bonjour.
00:19:24 Effectivement, c'est problématique pour nous.
00:19:28 Vu les éléments qu'on a, le monsieur refuse d'obtempérer,
00:19:33 il est alcoolisé, il est sans permis et il est retenu,
00:19:37 il me semble, d'une violence avec arme par destination.
00:19:41 Même pas une mise en danger de la vie d'autrui,
00:19:43 ce qui est un peu aberrant.
00:19:44 Mais bon, difficile de commenter les décisions judiciaires
00:19:48 sans avoir tous les éléments.
00:19:51 Néanmoins, le collègue a quand même eu huit jours d'ITT,
00:19:54 il doit passer des examens complémentaires,
00:19:56 voir s'il n'a pas de lésions plus graves au niveau de son épaule.
00:20:00 Donc pour nous, les policiers municipaux sont en colère, ça c'est clair.
00:20:06 Donc l'impact sur ces chauffards est quasi nul.
00:20:12 On relâche quelqu'un qui a failli écraser un policier, aucun impact.
00:20:19 Vous avez dit, je crois que c'est hier,
00:20:21 vous discutiez de ça dans votre émission,
00:20:23 25% d'augmentation de refus d'obtempérer en cinq ou six ans.
00:20:29 On fait quoi ?
00:20:31 On continue à laisser sortir ces gens-là,
00:20:35 on les convoque dans trois mois, quatre mois, cinq mois.
00:20:38 Quel est l'impact psychologique ?
00:20:40 Aucun impact, que ce soit pour lui, même pour le policier.
00:20:43 Qu'est-ce qu'il va faire le policier ?
00:20:44 La prochaine fois, il laisse partir et ferme les yeux ?
00:20:47 Ce n'est pas la solution, on n'est certainement pas dans cet esprit-là
00:20:50 parce que nous sommes des Républicains
00:20:52 et on veut justement, notre métier c'est ça, c'est de respecter la loi.
00:20:56 Donc oui, on va prendre des risques,
00:20:57 malheureusement on doit prendre ces risques.
00:21:00 Maintenant, comment on est défendu ?
00:21:02 C'est le problème.
00:21:03 On sait très bien que les forces de l'ordre sont une soupave de sécurité,
00:21:08 que la pression vient d'en haut de nos élus ou d'en bas de nos concitoyens.
00:21:14 On a une pression de part et d'autre, on est là pour ça, on va le faire,
00:21:18 mais au bout d'un moment, il faut que ça s'arrête
00:21:20 ou il faut qu'on reconnaisse le travail des policiers municipaux
00:21:25 parce qu'avec une retraite de 1 300 euros par mois, ça devient ridicule.
00:21:29 Mais justement, dans ce qui fait aussi que pour vous c'est sans doute compliqué,
00:21:33 il y a deux choses aussi de ce que j'entends.
00:21:36 Un, c'est quand même l'impunité vis-à-vis de ceux que vous interpellez
00:21:39 et on a aussi des forces de l'ordre depuis plusieurs jours
00:21:41 qui nous disent qu'on a l'impression que nous on est un peu en dessous des lois,
00:21:44 qu'on est punis beaucoup plus sévèrement que ceux qu'on interpelle.
00:21:47 C'est aussi le sentiment que vous avez, notamment dans cette affaire de Lyon par exemple ?
00:21:51 Oui, mais ça, ça existe depuis toujours.
00:21:54 Le fait de notre qualité de policier, c'est des circonstances aggravantes.
00:21:58 Donc forcément, on n'est pas en dessous, on n'est pas au-dessus,
00:22:03 mais en tout cas on n'est pas au même niveau que nos concitoyens.
00:22:07 Je ne sais pas comment nous placer à ce niveau-là,
00:22:09 mais on n'a pas les mêmes droits que nos concitoyens.
00:22:11 Donc oui, peut-être que finalement on est en dessous de nos concitoyens,
00:22:14 quand on réfléchit bien.
00:22:16 Mais bon, après, est-ce que c'est le jeu ? Je ne sais pas, c'est comme ça.
00:22:20 Quand vous entendez certains de vos collègues, notamment à Marseille...
00:22:24 Là, ce qui est important, c'est que nos politiques doivent nous défendre,
00:22:27 doivent nous donner une défense.
00:22:30 Voilà, c'est tout.
00:22:31 C'est juste ça.
00:22:32 On ne demande pas d'être au-dessus des lois, certainement pas,
00:22:34 parce que ce serait ridicule,
00:22:36 mais juste qu'on soit défendus quand on est attaqué.
00:22:39 Actuellement, pour mon collègue de Lyon qui prend 8 jours d'ITT,
00:22:43 il se sent un peu délaissé.
00:22:46 Quand vous entendez certains aussi qui se disent
00:22:47 qu'il faut prendre le moins de risques possibles dans les interpellations,
00:22:51 il ne faut plus prendre les LBD,
00:22:52 il faut tant pis laisser filer les délinquants
00:22:55 plutôt que de finir en détention provisoire.
00:22:58 Par exemple, j'imagine que vous comprenez aussi ce compromis,
00:23:02 même s'il ne peut pas durer dans le temps, de se dire
00:23:04 "statut quo, on prend le moins de risques possibles,
00:23:06 on fait le minimum et puis on verra comme les choses évoluent".
00:23:10 Je vais vous raconter une petite anecdote.
00:23:12 Il y a une semaine, j'ai subi un refus d'obtempérer.
00:23:16 Le monsieur nous a percuté, il a percuté notre véhicule
00:23:19 et on a dû arrêter, on a arrêté la consuite.
00:23:22 Ce qui ne l'a pas empêché de continuer, de prendre un contresens
00:23:24 et d'aller percuter cinq minutes plus tard deux véhicules,
00:23:28 heureusement pas blessés.
00:23:29 Mais oui, au bout d'un moment, on se dit…
00:23:31 parce qu'on sait très bien qu'on n'est pas protégé.
00:23:33 J'aurais pu l'intercepter et le bloquer avant,
00:23:35 mais la loi pour l'instant ne le permet pas
00:23:37 et si on le fait, on est hors la loi
00:23:40 et on se fera avoir et on ira en prison malheureusement.
00:23:44 Donc, trouver des solutions, ce n'est pas à nous de les trouver,
00:23:47 nous on les a, on les a déjà proposées plein de fois.
00:23:50 C'est aux politiques de prendre la responsabilité
00:23:52 et de savoir ce qu'ils veulent.
00:23:54 Ou on continue comme ça et on laissera partir,
00:23:56 on aura de plus en plus de refus d'obtempérer.
00:23:59 Ou on met fin à ce carnage,
00:24:01 parce que bon, là, c'est des policiers qui sont blessés,
00:24:03 mais c'est souvent aussi des familles innocentes
00:24:05 qui sont percutées avec…
00:24:07 Oui, on l'a vu malheureusement trop souvent dans l'actualité.
00:24:09 Justement, vous parliez de la responsabilité des politiques.
00:24:12 Pour terminer rapidement,
00:24:13 est-ce que vous avez le sentiment que les revendications,
00:24:16 par exemple, de certains de vos syndicats,
00:24:19 sont entendues par le gouvernement ?
00:24:20 Vous vous dites, on a toujours les mêmes revendications
00:24:22 et rien n'avance.
00:24:24 C'est exactement ça.
00:24:25 Ça fait plus de 20 ans que je suis en police municipale
00:24:28 et en fait, on n'avance pas.
00:24:30 On n'avance pas.
00:24:31 La société a évolué.
00:24:33 C'est comme ça, on n'y peut rien.
00:24:34 Il faut que les choses évoluent également dans la loi.
00:24:38 Donc, c'est à voir pour nos responsabilités.
00:24:41 Olivier Dardigolle, qui est avec moi au plateau,
00:24:42 va vous poser une dernière question pour terminer.
00:24:44 Il y a un mouvement très net de démission
00:24:46 au sein de la police nationale,
00:24:49 avec donc des fonctionnaires qui décident,
00:24:51 pour un grand nombre d'entre eux,
00:24:52 de rejoindre les effectifs de la police municipale.
00:24:56 Est-ce que vous assistez à ça dans votre secteur ?
00:24:58 Et pour quelles raisons est-ce qu'ils font ce mouvement ?
00:25:03 On a des collègues qui reviennent,
00:25:05 qui sont même officiers de police judiciaire,
00:25:07 qui quittent la police nationale ou même la gendarmerie.
00:25:09 J'en ai eu deux actuellement sur Cannes
00:25:12 et qui quittent la police et la gendarmerie
00:25:14 pour revenir chez nous parce que la pression est insupportable,
00:25:17 parce que les effectifs, d'après ce qu'ils me disent,
00:25:21 les effectifs sont en diminution constante.
00:25:24 Ce qui est recruté en police nationale
00:25:27 est à un niveau extrêmement bas.
00:25:30 Donc tout ça fait qu'il y a un ras-le-bol de mes collègues
00:25:36 qui préfèrent venir en police municipale,
00:25:39 où on a certainement des avantages par rapport à eux.
00:25:42 Mais voilà, c'est compréhensible, oui.
00:25:47 Merci beaucoup Anthony Gouglielmi d'avoir été avec nous.
00:25:49 Je rappelle que vous êtes vice-président de la Fédération des policiers municipaux.
00:25:52 On va marquer une courte pause
00:25:54 et on se retrouve dans l'heure des pros avec mes invités.
00:25:56 A tout de suite.
00:25:57 De retour dans l'heure des pros,
00:26:02 on va parler maintenant des médecins.
00:26:03 Dans plusieurs départements,
00:26:05 des généralistes ont décidé de relever de 5 euros à 15 euros
00:26:08 le prix de la consultation.
00:26:09 Dans les Ardennes par exemple,
00:26:10 près d'un tiers d'entre eux sont passés à la consultation à 30 euros,
00:26:13 quitte à s'attirer des sanctions de l'assurance maladie.
00:26:16 Les précisions de Clémence Barbier et Florian Paume.
00:26:19 Oui, bonjour.
00:26:20 5, 10 et même jusqu'à 15 euros d'augmentation
00:26:24 pour une consultation chez certains généralistes.
00:26:27 Cette hausse des tarifs, illégale,
00:26:29 est pourtant jugée nécessaire pour ce médecin.
00:26:32 J'ai augmenté mes tarifs de consultation
00:26:34 depuis le 12 juin de 5 euros.
00:26:36 Ces 5 euros ne sont pas un objectif financier.
00:26:38 On est en train de dégrader la santé des citoyens
00:26:41 et pour ça on milite contre.
00:26:43 Le tarif de la consultation va pourtant augmenter d'1,50 euro,
00:26:48 passant de 25 euros aujourd'hui à 26,57 euros cet automne.
00:26:53 Insuffisant pour certains médecins.
00:26:55 Même si son association ne soutient pas cette démarche,
00:26:58 cette généraliste dit comprendre sera le bol.
00:27:01 Alors que nous n'avons pas été augmentés depuis 7 ans,
00:27:04 mais c'est se moquer de nous.
00:27:06 Je pense que la Caisse nationale d'assurance maladie
00:27:08 ferait bien de comprendre que les confrères qui pratiquent
00:27:11 ces tarifs, ils n'ont rien à perdre
00:27:14 parce que leur activité est en train de mourir.
00:27:17 Conséquence pour les patients, un reste à charge à payer.
00:27:21 Est-ce que la Mutuelle va prendre en charge aussi ?
00:27:23 Ce n'est pas une très grosse somme.
00:27:25 Cela dit, je comprends que pour d'autres ce soit difficile.
00:27:27 Les praticiens frondeurs s'exposent à des sanctions
00:27:30 allant de la non prise en charge de leur cotisation sociale
00:27:33 par l'assurance maladie jusqu'au déconventionnement
00:27:36 dans les cas les plus extrêmes.
00:27:38 Olivier Dardigolle, on se rappelle qu'il y avait eu
00:27:40 cette grève des médecins qui demandaient
00:27:42 jusqu'au doublement de la consultation.
00:27:45 On peut comprendre leur ras-le-bol,
00:27:47 ils voulaient jusqu'à 50 euros pour la consultation.
00:27:48 Finalement, c'est une augmentation d'1,50 euro.
00:27:52 Oui, ils ont vécu à juste titre, il me semble,
00:27:54 cette proposition d'augmentation à 1,50 euro
00:27:57 comme une véritable provocation, une quasi humiliation.
00:28:00 Il faut bien voir que la formation pour devenir médecin
00:28:04 est une formation très dure, très longue.
00:28:08 Je ne connais ça pas avec une personne de ma famille,
00:28:11 avec des conditions de formation très dures d'ailleurs.
00:28:13 Ces jeunes sortent de ce corpus,
00:28:16 vous pouvez peut-être réfléchir à tout ça,
00:28:18 vraiment très malmenés, il me semble,
00:28:21 pour après engager une carrière de jeune médecin
00:28:24 en hospitalier ou dans le libéral.
00:28:27 Donc, il y a quelque chose qui a dysfonctionné
00:28:29 dans les relations avec, bien sûr, l'assurance maladie.
00:28:33 Il y a un risque, là aussi, d'un mouvement de colère
00:28:38 avec certains médecins, l'un d'entre eux m'en a parlé,
00:28:42 qui menacent même d'aller vers du déconventionnement.
00:28:45 Il faut bien voir ce que cela voudrait dire.
00:28:48 Cela voudrait dire une médecine à deux vitesses.
00:28:51 Et avec aussi, je ne développe pas,
00:28:53 mais tout ce que nous savons sur les déserts médicaux,
00:28:56 sur la difficulté pour certaines personnes
00:28:58 de trouver un médecin traitant.
00:29:02 Et il y a cette question qui fait écho
00:29:04 au problème de pouvoir d'achat, du reste à charge,
00:29:07 où toutes les personnes qui nous écoutent le savent bien,
00:29:10 quand il y a un problème de santé,
00:29:12 aujourd'hui, tout n'est pas couvert par l'assurance maladie
00:29:16 et les dépassements d'honorais,
00:29:20 qui n'est pas pris en charge par la sécurité sociale ou la mutuelle,
00:29:24 fait que des gens en ont de leur poche.
00:29:26 Et pour certaines familles, ce n'est pas possible,
00:29:28 puisqu'il y a le problème de pouvoir d'achat et de salaire faible.
00:29:34 Donc, il y a tout un écosystème qui ne va pas,
00:29:36 qui dysfonctionne et avec, en effet, des médecins
00:29:39 qui, je l'ai vu, décident unilatéralement
00:29:43 d'augmenter leurs consultations,
00:29:47 parce que tout simplement, ils ont le sentiment
00:29:50 que tout ça devient insupportable pour eux.
00:29:53 Erwan Barriot, c'est vrai que quand on voit
00:29:55 toute la liste de leurs revendications,
00:29:56 notamment en termes de tarifs de la consultation,
00:29:58 d'avoir plus de temps aussi libéré,
00:30:00 du temps médical et moins de temps administratif,
00:30:02 et quand on voit ce qu'a répondu l'assurance maladie,
00:30:05 on peut comprendre que non seulement le compte n'y est pas,
00:30:07 mais on est surtout très loin du compte,
00:30:09 même si doublement la consultation, évidemment,
00:30:11 il demandait beaucoup, mais c'était un moyen de trouver un compromis.
00:30:14 Le compromis, on en est loin.
00:30:16 C'est peut-être qu'on a changé d'époque.
00:30:18 On a été, depuis l'après-guerre, en situation de croissance,
00:30:22 dans lequel finalement, la société devait se répartir
00:30:24 les gains de cette croissance.
00:30:26 Aujourd'hui, on voit bien que c'est la répartition des pertes
00:30:29 qu'il faut organiser, malheureusement,
00:30:31 entre d'un côté les médecins,
00:30:33 auxquels on demande de travailler toujours plus
00:30:34 dans des conditions toujours plus difficiles
00:30:36 et toujours à des tarifs moins chers,
00:30:38 et de l'autre côté, effectivement, les usagers,
00:30:42 enfin les patients à qui, effectivement, l'assurance maladie
00:30:46 essaye de faire profiter des tarifs les moins élevés.
00:30:48 On voit bien qu'il y a clairement aujourd'hui un dilemme,
00:30:52 puisque les médecins en France, il faut quand même le dire,
00:30:55 sont sous-payés à la fois par rapport à leur niveau de qualification,
00:30:57 mais aussi par rapport à nos voisins européens.
00:31:00 Et d'un autre côté, on a ce problème du pouvoir d'achat
00:31:03 des Français qui est en baisse, pour ne pas dire en berne,
00:31:05 et donc le politique aujourd'hui,
00:31:08 là en l'occurrence, ce n'est pas le politique,
00:31:09 c'est l'assurance maladie, mais doit arbitrer,
00:31:11 et effectivement, l'assurance maladie,
00:31:14 en augmentant de seulement 1,50€,
00:31:15 semble avoir choisi le côté des patients
00:31:18 au détriment des médecins.
00:31:20 Ce qu'il faudrait, c'est, mais c'est très facile à dire,
00:31:23 c'est effectivement donner une juste rémunération aux médecins,
00:31:28 comprendre leur situation, comprendre leur colère aussi,
00:31:32 mais en même temps, on ne peut pas décemment augmenter
00:31:36 de manière significative le niveau...
00:31:37 Oui, on ne peut pas doubler la consultation.
00:31:38 Voilà, parce que c'est vrai que du coup,
00:31:39 ça créerait de fait une médecine à deux vitesses.
00:31:42 Je veux dire, aujourd'hui, on est dans une situation
00:31:44 où le problème numéro un, c'est l'absence de croissance,
00:31:47 c'est le fait qu'il faille répartir les pertes
00:31:51 et qu'on n'est plus dans une société de l'abondance.
00:31:53 Malheureusement, le président de la République,
00:31:55 quand il a dit c'est la fin de l'abondance,
00:31:56 il avait un petit peu raison.
00:31:57 Le problème, c'est que quand on est dans la fin de l'abondance,
00:32:00 normalement, on peut prétendre à une certaine égalité.
00:32:02 Il est juste de prétendre à une certaine égalité.
00:32:04 Là, on est dans un système dans lequel
00:32:06 ce sont toujours les mêmes qui profitent.
00:32:09 Et donc là, on est obligés d'arbitrer en bas, si je puis dire,
00:32:11 entre d'un côté les patients, de l'autre les médecins.
00:32:14 Mais c'est une situation qui est très compliquée à gérer.
00:32:18 Il y avait aussi ce contrat d'engagement territorial
00:32:19 qui demandait aux médecins de s'engager sur trois axes.
00:32:22 Augmentation de l'offre médicale, l'accès financier aux soins,
00:32:25 donc respecter notamment les tarifs
00:32:26 et la réponse aux besoins de soins en fonction du territoire.
00:32:29 Donc, lutter contre les déserts médicaux.
00:32:31 Raphaël Stainville, on peut se dire logiquement que si on demande
00:32:33 tout ça et un engagement plus fort aux médecins,
00:32:35 ça va aussi avec une rémunération plus importante.
00:32:38 Vous avez raison, mais c'est marrant.
00:32:40 Dans la manière dont on décline les trois axes prioritaires,
00:32:44 on a quand même une lecture très budgétaire,
00:32:48 finalement, très économiste de la chose, de la médecine, de la santé.
00:32:52 Et c'est là, je pense, que se pose la question fondamentale.
00:32:55 C'est quelle médecine nous voulons ?
00:32:57 Soit les médecins sont condamnés à multiplier les actes,
00:33:01 à multiplier les consultations pour finalement vivre.
00:33:07 Je ne suis pas sûr que ce soit décemment.
00:33:10 Soit ils pratiquent une médecine de qualité,
00:33:12 mais ça passe probablement par une autre manière de les rémunérer.
00:33:17 Et qu'est-ce que ça veut dire, une médecine de qualité ?
00:33:19 Ça veut dire passer du temps avec son patient, les écouter.
00:33:23 Alors, je sais qu'il y a toutes ces problématiques territoriales
00:33:26 avec ces déserts médicaux, mais déjà, ne serait-ce que sur la question
00:33:29 fondamentale de ce que doit être la médecine aujourd'hui,
00:33:32 les médecins, ce qu'ils veulent, c'est faire de la médecine.
00:33:34 Ce n'est pas, on le disait tout à l'heure,
00:33:36 être pris pour partie par des tâches administratives.
00:33:39 C'est passer du temps avec leurs patients, les comprendre, les écouter
00:33:42 et non pas enchaîner les consultations pour,
00:33:45 avec ces 25 euros qui leur sont garantis aujourd'hui,
00:33:50 permettre de boucler une journée, mais sans que ce soit même satisfaisant pour eux.
00:33:55 Ils ne font pas de la médecine pour multiplier les consultations.
00:33:59 Il y a ce souci du patient et je pense que dans la lecture
00:34:03 politique de la chose, par notamment l'assurance maladie,
00:34:08 la question du sens de la médecine, même du respect du patient,
00:34:12 il est totalement évacué.
00:34:13 Ce qui est bien entendu très important sur la dimension humaine,
00:34:16 on a tous souvenir dans nos familles d'un médecin traitant qui a compté.
00:34:19 Le médecin de famille.
00:34:20 Qui était là dans les moments heureux, des moments plus douloureux,
00:34:24 dans ce colloque singulier qui fait que des personnes peuvent,
00:34:26 face à leur médecin, quand la porte est fermée, se confier,
00:34:30 ouvrir des pans de ce qui est difficile à vivre, etc.
00:34:33 C'est à dire que c'est un accompagnement humain au plus près.
00:34:36 Et beaucoup de médecins dans la situation d'aujourd'hui disent
00:34:40 cette dimension là, on n'est plus en capacité de la produire
00:34:43 parce que les tâches à assumer sont telles et nous sommes face à de telles difficultés
00:34:49 que cette dimension qui est vraiment quelque chose d'essentiel dans ce métier,
00:34:53 elle est un peu évacuée.
00:34:54 On va changer de sujet puisque avec la rentrée scolaire,
00:34:57 c'est évidemment aussi malheureusement le moment des galères
00:35:00 pour les parents et les futurs étudiants pour trouver un logement,
00:35:02 illustration à Nantes avec ce reportage de Michael Chaillot.
00:35:07 Les services du CRUS sont fermés à Nantes pour les 15 premiers jours d'août
00:35:10 et pour cause, tous les logements sont déjà loués.
00:35:13 Enzo est boursier, il pouvait prétendre à une place en résidence universitaire
00:35:18 mais il a reçu le feu vert de sa future école
00:35:20 qu'après la clôture des inscriptions au CRUS.
00:35:23 Depuis un mois, il cherche un logement dans le privé sans succès.
00:35:26 Il y a très peu d'appartements donc dès qu'il y en a de disponibles,
00:35:29 ils partent extrêmement vite et ils demandent des grosses garanties financières
00:35:33 malgré que le loyer ne soit pas extrêmement élevé.
00:35:35 Dans cet agent spécialisé, on estime que les nouvelles obligations
00:35:38 pour les propriétaires ont fait diminuer l'offre.
00:35:41 Seule une petite vingtaine de biens étudiants sont proposés à la location
00:35:44 ce début août et on n'accepte plus aucun nouveau dossier de demande.
00:35:48 La rentrée 2023 est pire que l'an passé avec l'apparition d'un nouveau phénomène.
00:35:53 Les gens gardent le logement et on a très peu de préavis par rapport aux années précédentes
00:35:56 sur l'ensemble du parc immobilier et pour avoir échangé avec d'autres agences,
00:36:00 c'est un cas qui est un peu national aussi.
00:36:02 Certaines personnes vont se mettre en camping,
00:36:03 certains vont être sur le canapé de leurs potes pendant un, deux, voire trois mois.
00:36:08 Et donc effectivement, c'est malheureusement des gens qui sont en recherche
00:36:11 mais qui en plus, comme ils ont leur cours, peuvent pas forcément être très réactifs,
00:36:13 faire des visites la journée, etc.
00:36:15 Donc c'est des situations qui sont malheureusement un peu compliquées.
00:36:17 Moins de logements et plus d'étudiants.
00:36:19 Résultat, les prix flambent.
00:36:20 Plus 20% en huit ans pour un studio à Nantes.
00:36:23 Rien ou presque en dessous des 500 euros mensuels.
00:36:27 Seul petit espoir pour Enzo, trouver une colocation dans un appartement plus grand.
00:36:33 Erwann Barriot, effectivement, les étudiants,
00:36:35 on a beaucoup parlé notamment au moment de la crise Covid, des aides aux étudiants.
00:36:38 Là, on le voit par exemple à Nantes, plus 20% de loyer en huit ans.
00:36:42 Est-ce que les étudiants sont un peu les grands oubliés ?
00:36:45 On en parle souvent des rentrées scolaires et puis après, l'année passe.
00:36:49 Le repas à un euro par exemple n'a pas été validé pour les étudiants.
00:36:51 Oui, je crois que les étudiants aujourd'hui,
00:36:53 ils veulent pas d'aide, pas de chèque, pas de panier repas.
00:36:56 Ils veulent juste que le politique fasse son travail.
00:36:58 Et ça peut être l'encadrement du prix des loyers.
00:37:01 Ça peut être donner un certain nombre de logements,
00:37:05 affecter un certain nombre de logements aux étudiants.
00:37:06 Ça peut être donner des bons de logements comme aux États-Unis pour les milieux modestes.
00:37:11 Mais on en a assez de la politique du chèque
00:37:14 parce qu'on sait très bien que ça ne règle rien.
00:37:16 Au contraire, c'est ponctuel.
00:37:17 Ça répond à une crise.
00:37:18 C'est ponctuel et puis ça satisfait tout à fait les propriétaires de ces logements
00:37:22 qui verront finalement la demande encore augmenter.
00:37:25 Donc ça ne règle pas les problèmes sur le long terme.
00:37:28 C'est le même débat qu'on pourrait avoir et qu'on a eu d'ailleurs sur le prix d'énergie.
00:37:32 C'est toujours pareil.
00:37:32 Donc il faut aujourd'hui trouver des solutions de long terme
00:37:37 et pas des solutions conjoncturelles.
00:37:39 Olivier Dardigolle ?
00:37:41 Il y a un très grand...
00:37:42 Céline Housse a fait des reportages.
00:37:45 Par le passé, il y a un très grand nombre d'étudiants
00:37:48 qui vivent leur année universitaire dans des situations de très grande précarité.
00:37:52 De très grande précarité.
00:37:55 Et ça n'est pas acceptable.
00:37:56 Normalement, ces années d'études devraient être des années d'épanouissement humain,
00:38:00 de formation, de déploiement de capacités humaines.
00:38:03 On ne devrait pas...
00:38:04 Une société dite développée comme la nôtre
00:38:08 devrait quand même permettre à la jeune génération de se former dans de très bonnes conditions.
00:38:13 Alors nous savons où le bas blesse.
00:38:15 Il y a un vrai problème aujourd'hui en manque d'investissement concernant les résidences universitaires.
00:38:21 Il y a eu sur quelques années des rattrapages qui sont loin de couvrir l'offre en demande sociale
00:38:28 pour des résidences universitaires de qualité.
00:38:32 Il y a le coût des études.
00:38:36 La gratuité, c'est un vaste souvenir lointain.
00:38:40 Il y a le coût des études qui est réellement là.
00:38:43 Des étudiants qui vont courir les jobs.
00:38:47 On l'a tous fait plus ou moins.
00:38:49 Mais bon, c'est difficile.
00:38:52 C'est aussi une génération, il ne faut pas l'oublier, qui a connu le Covid.
00:38:55 Et en termes de sociabilité, d'expérience,
00:38:58 on a tous souvenir de la fin du lycée, des premières années universitaires,
00:39:02 qui étaient des années formidables.
00:39:02 Ils ont été pour cette génération privés de ça.
00:39:05 Et ça a pu aussi créer des problèmes psychiques importants.
00:39:10 Donc ça fait un cumul de difficultés.
00:39:13 Il faudrait un grand plan d'investissement concernant les résidences universitaires aujourd'hui.
00:39:19 Raphaël Saint-Huile pour terminer sur cette question des étudiants et de leur logement notamment.
00:39:22 Oui, mais c'est une vraie question.
00:39:25 Je pense que passer l'angoisse déjà des résultats de parcours sup'
00:39:33 vient s'ajouter cette question après du logement.
00:39:35 Et je pense que les deux questions sont liées.
00:39:38 Aujourd'hui, parcours sup', j'ai l'impression que jusqu'à présent,
00:39:42 ces dernières années en tout cas,
00:39:44 il y avait une corrélation entre les études de lycée et les études universitaires,
00:39:51 qui étaient généralement, en tout cas le plus généralement,
00:39:54 faites dans les mêmes zones géographiques.
00:39:55 Aujourd'hui, il y a une sorte de ventilation qui est faite après parcours sup',
00:40:00 qui fait que lorsque vous pouviez encore loger chez vos parents
00:40:03 ou en tout cas dans un environnement que vous connaissiez,
00:40:06 vient s'ajouter désormais la découverte d'un nouvel environnement,
00:40:09 de nouvelle ville, de nouvelle région.
00:40:11 Et avec cette question du logement qui est cruciale,
00:40:14 qui est prépondérante pour ces futurs étudiants,
00:40:19 et ils se retrouvent pour beaucoup dans l'incapacité de pouvoir accéder à ces logements.
00:40:24 Alors, il y a les logements étudiants, mais même le parc de logement,
00:40:28 la location se restreint avec des contraintes
00:40:33 parce que les propriétaires ont quelques angoisses
00:40:35 et qu'ils sont légitimes face aux défauts,
00:40:39 parce que c'est des populations fragilisées.
00:40:41 Et donc, on en arrive à des situations où en fait,
00:40:44 plus personne n'arrive à se trouver à se loger
00:40:46 et les propriétaires ne veulent pas davantage louer à des étudiants.
00:40:50 Donc oui, cette question, elle est très importante,
00:40:53 elle n'est pas réglée et ce n'est pas en quelques semaines qu'elle le sera, malheureusement.
00:40:58 On va terminer à cette heure en parlant du bilan d'Emmanuel Macron.
00:41:01 Vous l'avez peut-être vu sur les réseaux sociaux,
00:41:03 cette campagne de communication pour vanter le bon bilan du gouvernement et de l'exécutif.
00:41:08 Alors, vous voyez, c'est la photo qui est diffusée par Renaissance.
00:41:12 Il est écrit "chômage au plus bas depuis 40 ans,
00:41:14 croissance plus forte que l'Allemagne et le Royaume-Uni depuis 2018,
00:41:17 inflation plus faible que nos voisins,
00:41:19 premier pays d'Europe pour le nombre d'investissements étrangers,
00:41:22 hausse du nombre d'emplois industriels pour la première fois depuis les 30 glorieuses".
00:41:24 Erwan Barriot, je vous ai entendu rigoler.
00:41:26 Oui, je riais parce que je me demandais
00:41:30 qui était cette personne barrée par le texte, si c'était Alexis Colère ou Bruno Le Maire.
00:41:34 Mais je pense que c'est Alexis Colère.
00:41:36 Vous devinez qui a écrit le message ?
00:41:39 Oui, c'est vrai.
00:41:40 On retrouve effectivement cette charte graphique qui était celle de la campagne
00:41:43 d'Emmanuel Macron lors des dernières présidentielles.
00:41:47 Effectivement, on a l'impression qu'il est sur un petit nuage, que tout va bien.
00:41:51 D'ailleurs, on le voit même avec son sourire.
00:41:52 Il est effectivement dans une réalité parallèle où il n'y a plus aucun problème.
00:41:56 C'est très coloré.
00:41:57 Il est presque sur un arc-en-ciel, le président de la République.
00:42:01 Donc, j'allais dire, on est content pour lui.
00:42:03 Effectivement, quelques substances psychotropes auraient suffi
00:42:07 pour avoir cette perception de la réalité.
00:42:09 Parce que tout est faux selon vous dans ce qu'on vient de lister ?
00:42:11 Je qualifierais cela pour être poli de mauvaise propagande.
00:42:15 C'est-à-dire qu'on va expliquer aux gens...
00:42:17 Le chômage a baissé ?
00:42:18 Oui, le chômage a baissé, mais il faut voir à quel prix.
00:42:21 Il faut voir à quel prix et il faut voir quels emplois on propose aujourd'hui aux gens.
00:42:25 C'est ça la vraie question.
00:42:26 Est-ce que c'est une baisse quantitative simplement ou qualitative ?
00:42:29 Et la réponse, c'est qu'aujourd'hui, les emplois qui sont pourvus
00:42:31 sont des emplois peu qualifiés qu'on propose à des gens
00:42:34 qui parfois ont des Baccus 5 ou plus.
00:42:37 Donc, ce n'est pas une situation qui s'est améliorée,
00:42:40 contrairement à ce que prétend le président de la République.
00:42:42 Et chacun peut même le vérifier dans son quotidien.
00:42:44 Et là, on va expliquer aux gens qu'en fait,
00:42:46 leur perception de la réalité n'est pas la bonne.
00:42:49 Et donc, c'est à ça que sert cet odieux visuel.
00:42:53 Olivier Dardigolle ?
00:42:55 Je me demande toujours dans de tels moments,
00:42:59 qui était autour de la table pour décider d'une telle opération.
00:43:02 D'abord, dans son timing.
00:43:04 Ce n'est pas la première fois d'ailleurs,
00:43:05 quand Elisabeth Borne était sortie pour dire que les 100 jours avaient été livrés, etc.
00:43:08 On voit bien qu'il y a une séquence où on essaye d'inverser la tendance.
00:43:10 D'abord, dans son timing, début août,
00:43:17 dans l'image qui est donnée, c'est-à-dire que tout va bien.
00:43:20 C'est un récit enjoué d'une présidence jupitérienne, stratosphérique,
00:43:28 en surplomb, dans un pays qui ne va pas bien.
00:43:35 C'est-à-dire, ne pas percevoir l'état réel du pays
00:43:39 et avoir ce type de communication,
00:43:41 pour moi, ça participe à la crise de la politique.
00:43:44 Il y a beaucoup de personnes,
00:43:45 il y a peut-être des gens, on peut en discuter sur un certain nombre de choses.
00:43:48 Il y a en effet le diable qui se niche dans les détails,
00:43:53 dans des précisions, dans de la complexité,
00:43:54 concernant par exemple les créations d'emplois.
00:43:57 Mais sur le seul plan psychologique,
00:44:00 par rapport à la manière dont on s'est adressé au pays,
00:44:02 ça veut donc dire ce tract, cette communication,
00:44:05 veut donc dire à des millions de personnes
00:44:08 qui ont des difficultés dans leur vie quotidienne,
00:44:11 ces difficultés n'existent pas.
00:44:13 Et donc, vous n'existez pas.
00:44:15 Oui, en fait, ce qui est troublant,
00:44:17 c'est qu'effectivement, factuellement,
00:44:20 certains de ces items sont vrais,
00:44:22 mais il faut les remettre en perspective.
00:44:25 C'est le contexte, c'est-à-dire que,
00:44:27 dites à un Français que,
00:44:28 "Ah mais regardez, on peut solliciter l'inflation
00:44:31 et plus faiblement en France que dans les pays voisins."
00:44:35 D'accord, mais à quel prix ?
00:44:37 Il faudra bien payer, justement, ce bout de pied tarifaire
00:44:41 qui, certes, protège, mais ces 25 milliards,
00:44:45 c'est les Français ou en tout cas les générations futures
00:44:48 qui vont avoir à payer ce tribut.
00:44:54 Je pense que ce que ne comprennent pas
00:44:56 les communicants d'Emmanuel Macron ou Emmanuel Macron lui-même,
00:45:00 c'est qu'en politique, les impressions sont des faits.
00:45:03 C'est-à-dire que lorsque les Français
00:45:05 ont du mal à boucler leur fin de mois,
00:45:07 vous pouvez leur expliquer que l'inflation a été contenue,
00:45:10 vous pourrez expliquer que le chômage n'a jamais été aussi bas.
00:45:14 En fait, ce n'est pas la réalité qu'ils vivent.
00:45:16 Et donc, en tout cas, peut-être que les chiffres d'un point de vue macro,
00:45:21 tels qu'ils ont pu être, même parfois être triturés
00:45:24 pour amener à cette réalité,
00:45:26 le fait est que ce n'est pas comme ça que dans leur chair,
00:45:28 les Français vivent ça.
00:45:29 Donc cette communication un peu grossière
00:45:33 va sembler totalement en décalage avec ce que les Français ressentent.
00:45:36 Et encore une fois, en politique, les impressions sont des faits.
00:45:40 Ce n'est pas la première fois que le macronisme
00:45:42 va vers ce type de communication qui consiste à dire
00:45:44 "vous n'avez pas bien compris, on va vous expliquer".
00:45:46 Ah mais c'est assez récurrent,
00:45:47 et depuis le premier jour du mandat d'Emmanuel Macron, d'ailleurs.
00:45:50 "On va vous expliquer".
00:45:50 Et d'ailleurs, cette méthode Coué, en quelque sorte,
00:45:52 il l'avait même terrorisée.
00:45:54 Le problème, c'est que là, on voit effectivement le décalage.
00:45:57 Et je dirais même que ce visuel est une sémiologie même du décalage.
00:46:00 On a un président qui est en marche,
00:46:02 mais qui ne regarde pas son interlocuteur.
00:46:04 Il regarde par la fenêtre, il regarde sur le côté,
00:46:06 donc il ne regarde même pas les Français dans les yeux.
00:46:08 Et surtout, il sourit, il sourit.
00:46:10 C'est-à-dire que ce sourire un petit peu,
00:46:12 c'est peut-être ce qui est le plus en décalage.
00:46:15 Il essaye de redonner à la France le sourire,
00:46:17 mais il ne fait preuve d'aucune empathie.
00:46:21 C'est-à-dire que quand les gens sont en difficulté,
00:46:23 il ne suffit pas de leur sourire pour que ça aille mieux.
00:46:25 Il faut leur donner un cap, leur dire "bon, la situation est difficile,
00:46:28 mais on va y arriver, on va se serrer la ceinture".
00:46:30 Là, non, on a l'impression que tout va bien,
00:46:32 et en réalité, il ne parle pas à la France qui va mal
00:46:36 pour leur dire "ça ne va pas si mal",
00:46:37 il parle à la France qui va déjà bien pour leur dire
00:46:40 "vous avez des raisons de vous réjouir".
00:46:42 Et les gens qui regardent ça et qui sont dans la France périphérique
00:46:46 la plus touchée par la mondialisation
00:46:48 et qui ne voient pas les effets de cette politique,
00:46:52 en fait, c'est vraiment un crachat au visage de ces gens-là.
00:46:55 Parce qu'on leur dit "non seulement vous allez mal,
00:46:58 mais en plus, vous n'êtes même pas capable de voir que ça va bien".
00:47:01 Et en plus, ils regardent sur sa droite.
00:47:03 C'est plaisant.
00:47:05 Mais effectivement, Olivier Dertigold,
00:47:06 ce n'est pas la première fois, il y a toute une séquence.
00:47:08 Elisabeth Borne avait dit "les 100 jours, les chantiers ont été lancés, livrés".
00:47:12 D'ailleurs, c'est vrai aussi qu'un nombre de chantiers ont été lancés.
00:47:15 Il est sans aucun doute vrai aussi que ces items sont bons.
00:47:18 Mais effectivement, comme on le disait, en termes de communication,
00:47:20 de timing et de ressenti des Français,
00:47:22 même s'ils essayent de répéter à l'envie que les 100 jours
00:47:26 ont quand même aidé à lancer des chantiers, qu'il y a quand même des réussites,
00:47:29 on a l'impression qu'ils ne perçoivent pas que ça n'est pas entendable.
00:47:32 Pour le moment, peut-être, peut-être que ça sera dans quelques mois,
00:47:34 mais que pour l'instant, les Français ne peuvent pas absorber ce genre d'informations.
00:47:38 En tout cas, ça ne les touche pas.
00:47:39 Non, mais de quoi le macronisme est-il le nom ?
00:47:44 Ça a été dit, même assumé, c'est une start-up.
00:47:48 Start-up play shop.
00:47:49 Et donc, voilà, ça trace avec des produits de com, avec des stratégies.
00:47:56 Et ça peut donner un tel produit.
00:47:59 Mais attention, il y a après le retour au réel,
00:48:03 le fait de se prendre le mur en plein visage, ça lui est déjà arrivé.
00:48:07 Mais surtout, moi, je trouve que ça traduit encore une fois la politique
00:48:12 réduite à une vision purement économiste des choses.
00:48:15 Ah oui, c'est l'économie record de la présence d'un journal.
00:48:18 On est quand même à un peu plus d'un mois des émeutes et des rasias
00:48:24 que les Français ont pu constater de leurs yeux.
00:48:27 Et on nous vante purement cet aspect économique des réussites de la macronie.
00:48:35 Mais c'est passé sous silence l'insécurité grandissante,
00:48:37 c'est passé sous silence les fractures qui se développent.
00:48:40 Oui, on choisit un thème plus facile pour nous.
00:48:43 Le pouvoir d'achat, le fait de renoncer aux vacances,
00:48:46 le fait qu'énormément de familles ont le ventre noué
00:48:49 pour savoir est-ce qu'on va y arriver à la rentrée,
00:48:51 avec les frais qu'il va falloir mettre sur la table pour payer les factures,
00:48:55 la rentrée scolaire.
00:48:57 Il y a énormément de personnes aujourd'hui,
00:48:59 au regard de la crise économique et sociale,
00:49:02 des faibles rémunérations, de la cherté de la vie,
00:49:06 qui si la voiture ne démarre pas le matin ou si la chaudière pète,
00:49:10 c'est un accident de vie qui les met dans des situations extrêmement difficiles.
00:49:14 Et donc, regarder ce que nous disent les associations d'aide qualitative,
00:49:20 sur le changement des profils,
00:49:22 sur le fait que ce n'est pas uniquement les classes,
00:49:24 voilà, sur des travailleurs pauvres.
00:49:27 Alors bien sûr que pour certaines personnes ça va bien,
00:49:29 mais il y a un nombre grandissant de personnes qui n'y arrivent plus.
00:49:33 Et donc ce type de communication, encore une fois,
00:49:37 adresse comme message principal à ces mêmes personnes,
00:49:42 ce que vous vivez pour nous n'existe pas.
00:49:44 C'est ça la déconnexion Erwan Barilho de se dire,
00:49:47 on va tenter cette campagne de communication,
00:49:50 une fois de plus on ne remet pas en cause d'ailleurs le fond de la campagne,
00:49:53 plutôt ce côté, comment voulez-vous que les Français aujourd'hui
00:49:56 entendent ces arguments ?
00:49:57 Une fois de plus, les Français qui vont mal, vous le disiez,
00:49:59 certains vont bien et peut-être trouvent un écho dans ces items.
00:50:03 C'est ça, les Français qui vont bien,
00:50:05 ils ont un biais de confirmation en voyant ces items.
00:50:08 Le problème, c'est que vous l'avez dit,
00:50:10 ils cherchent par cette communication à tourner la page des émeutes.
00:50:13 On se souvient que les émeutes ont permis de tourner la page des retraites.
00:50:17 Avant ça, ils voulaient tourner la page des gilets jaunes, etc.
00:50:19 En fait, M. Macron, c'est quelqu'un qui veut tourner les pages du livre d'histoire
00:50:23 sans jamais rien écrire sur ces pages.
00:50:25 À chaque fois, on a l'impression qu'il subit l'actualité,
00:50:27 il subit les crises successives.
00:50:29 Et donc là, il essaye de poser effectivement la thématique de l'économie sur la table
00:50:33 parce qu'il pense que c'est là où il est le moins mauvais.
00:50:37 Le fait est qu'aujourd'hui, il y a un côté presque avant-garde éclairé.
00:50:41 Vous voyez, on se croirait dans une démocratie populaire
00:50:44 quand on regarde ce visuel où il y a une déconnexion entre les gens d'en bas
00:50:49 qui subissent la politique, qui sont dans une sorte de dystopie,
00:50:52 et le leader éclairé qui est en haut, qui lui dit
00:50:55 "Mais non, vous ne comprenez pas, c'est une utopie, tout va bien,
00:50:57 il y a les couleurs du drapeau français, effectivement,
00:51:01 tout est fun ici, tout est joyeux, tout est rose bonbon presque".
00:51:06 Et donc ce décalage-là, c'est quelque chose qu'on ne pensait pas finalement voir
00:51:12 dans une forme de société démocratique rationnelle comme la nôtre.
00:51:16 On va marquer une courte pause et on se retrouve avec mes invités.
00:51:19 On sera rejoints aussi par deux invités politiques pour un face-à-face peut-être
00:51:24 entre Renaissance et le Rassemblement National.
00:51:26 De retour pour la deuxième heure de l'Heure des pros,
00:51:32 évidemment toujours avec Erwann Barilho, Raphaël Stainville et Olivier Darpigolle.
00:51:35 Nous ont rejoints en plateau Edwige Dias, bonjour.
00:51:38 Député Rassemblement National de Gironde et Martin Garagnon, bonjour.
00:51:41 Vous êtes vice-président Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:51:44 Dans un instant, on commence le débat, mais tout de suite l'actualité,
00:51:46 c'est avec vous, Somaïa Labidi. Rebonjour Somaïa.
00:51:48 Bonjour Élodie, bonjour à tous.
00:51:50 À la Une ce matin, le Conseil d'État examine le recours
00:51:54 contre la dissolution des soulèvements de la terre.
00:51:56 Plusieurs associations, des partis politiques et des centaines de particuliers
00:52:00 se sont associés à ce recours.
00:52:02 Pour rappel, le mouvement a été dissous le 21 juin dernier par le gouvernement
00:52:05 qui lui reprochait d'appeler à des violences et d'y participer.
00:52:09 Philippe Cholot, expert en maintien, revient sur les spécificités de ce mouvement.
00:52:14 Écoutez.
00:52:16 C'est une espèce de coordination, c'est un mouvement qui n'a pas vraiment de statut officiel,
00:52:20 c'est vraiment un mouvement, non pas une organisation en tant que telle,
00:52:24 et qui fédère tous les actes, tous les gens qui s'opposent de près ou de loin
00:52:31 à l'organisation de grands projets qu'ils jugent inutiles et nocifs pour la nature.
00:52:38 Donc c'est un mouvement très large, très, très, je dirais, pour employer un terme
00:52:44 que je n'aime pas beaucoup, qui est à la mode, mais qui est très inclusif,
00:52:47 et qui rassemble majoritairement des écologistes de bonne foi
00:52:51 et puis aussi des idéologues, je dirais, d'extrême gauche.
00:52:56 Les suites de la guerre en Ukraine.
00:52:58 À présent, au moins 7 morts et 67 blessés dans une frappe
00:53:01 contre un immeuble dans l'est du pays cette nuit.
00:53:04 Les secouristes ont repris à l'aube la recherche de survivants dans les décombres.
00:53:08 Deux missiles russes seraient à l'origine de ce drame.
00:53:12 Et puis les Bleus jouent leur place en quart de finale.
00:53:15 Les joueuses de l'équipe de France affronteront le Maroc aujourd'hui à 13h.
00:53:19 Première de leur groupe, les Français sont les grandes favorites.
00:53:22 Toutefois, les Lyonnes de l'Atlas sont déterminées et veulent y croire elles aussi.
00:53:27 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 10h, Elodie.
00:53:30 Merci à vous, Somaya Labidi.
00:53:32 On va commencer en parlant de nouveau de Marseille.
00:53:34 Vous le voyez tout à l'heure, les policiers restent marqués par l'affaire Hedy.
00:53:38 Ils sont nombreux à avoir repris le travail hier, certes, après plusieurs jours d'arrêt maladie.
00:53:42 Mais pour beaucoup, la motivation est en berne.
00:53:44 Illustration avec ce sujet d'Adrien Spiteri.
00:53:46 C'est un retour à reculons pour de nombreux policiers marseillais.
00:53:53 Depuis deux semaines, ils étaient près d'un tiers en arrêt maladie dans la ville
00:53:57 après l'incarcération d'un membre de la BAC
00:54:00 accusé d'avoir blessé Hedy en marge des émeutes.
00:54:04 Encore marqué, certains policiers sont démotivés.
00:54:07 Aujourd'hui, ils se disent qu'on a rétabli l'équilibre en France,
00:54:10 on a arrêté ces violences urbaines, cette guérilla urbaine.
00:54:15 Et en fait, quand il y a quelque chose qui ne va pas, ça retombe sur le policier.
00:54:18 La police aujourd'hui est dans un état, comme vous pouvez l'imaginer,
00:54:22 dans un état de désespoir, dans un état de désarroi.
00:54:24 Conséquence, beaucoup de policiers reprennent le service à minima
00:54:28 et laissent certaines armes non létales au placard.
00:54:31 Quand vous utilisez ces armes, ça peut blesser gréavement des individus.
00:54:37 Et à la fin de l'histoire, on a pu s'en rendre compte sur quelques affaires,
00:54:40 en tout cas pendant ces épisodes-là, c'est les policiers qui trainent,
00:54:44 c'est les policiers qui vont en garde à vue.
00:54:45 Clairement, nous, Allianz, on leur demande de faire attention,
00:54:49 de prendre toutes les précautions d'usage
00:54:51 pour éviter justement de se mettre en insécurité juridique.
00:54:54 Depuis l'affaire Hedy, et face à la pression,
00:54:57 de nombreux policiers envisagent des reconversions professionnelles,
00:55:00 selon les syndicats.
00:55:02 Edwige Diaz, est-ce que vous comprenez d'abord leur colère
00:55:06 et cette sorte de compromis trouvé ?
00:55:08 On reprend le travail, en revanche, strict minimum,
00:55:11 on ne prend pas de risques pour être embêté derrière,
00:55:13 pas de LBD, pas de grenade, pas d'interpellation "violente".
00:55:18 Oui, c'est terrible ce qui se passe pour les fonctionnaires de police
00:55:21 et moi, je voudrais tout d'abord leur témoigner mon soutien.
00:55:25 On a des policiers qui font un travail remarquable,
00:55:27 dans des conditions très difficiles
00:55:29 et qui sont systématiquement lâchés par leur hiérarchie.
00:55:34 Alors, M. Darmanin essaye un petit peu de faire le grand écart,
00:55:37 mais personne n'oubliera les propos
00:55:40 que Emmanuel Macron avait tenus chez vos confrères de Brut
00:55:42 quand il avait parlé de violences policières.
00:55:44 Et le problème, c'est qu'il y a une forme de haine anti-flic
00:55:48 qui est exaltée à cause de partis politiques d'extrême-gauche,
00:55:54 comme la NUPES, par exemple,
00:55:56 qui fait qu'aujourd'hui, les policiers sont paralysés.
00:55:59 En fait, ils s'auto-censurent.
00:56:01 Là, ils se mettent en arrière maladie.
00:56:02 Ils se désarment d'ailleurs, comme le voulait Jean-Luc Mélenchon.
00:56:04 Voilà, ils s'auto-désarment, tout à fait.
00:56:06 Ils mettent en application la volonté de Jean-Luc Mélenchon
00:56:10 parce qu'en fait, ils n'ont pas d'autre choix,
00:56:12 parce que dès qu'ils font leur travail,
00:56:14 qui est un travail difficile, je le répète,
00:56:15 et souvent très mal payé,
00:56:17 eh bien, ça leur retombe dessus.
00:56:19 Et donc, nous, nous souhaitons leur témoigner notre soutien
00:56:22 en instaurant, par exemple, la présomption de légitime défense
00:56:27 pour que les policiers puissent exercer leur travail
00:56:30 dans des conditions apaisées, parce qu'au final,
00:56:33 si la police ne peut plus faire son travail,
00:56:35 eh bien, c'est un autre droit qui va s'instaurer dans certaines zones.
00:56:40 Et finalement, ce seront les honnêtes citoyens
00:56:42 qui seront lésés à cause de cette insécurité qui est déjà grande
00:56:47 et qui peut devenir encore pire si les forces de l'ordre
00:56:50 ne sont plus en mesure de faire leur travail correctement.
00:56:52 Martin Garagnon, je voyais réagir à ce que disait Edwige Diaz.
00:56:55 Vous n'êtes pas d'accord, j'imagine ?
00:56:57 Non, pas du tout.
00:56:57 C'est surtout une réécriture de l'histoire qui est totalement biaisée,
00:57:00 parce que lorsque vous dites, madame,
00:57:01 que les policiers se sentent abandonnés par la hiérarchie,
00:57:04 je vais vous rappeler les propos de monsieur Vaud,
00:57:07 les propos de monsieur Nounès,
00:57:08 directeur de la police nationale,
00:57:09 voilà, qui ont d'ailleurs fait grand bruit
00:57:11 parce qu'ils ont apporté un soutien sans aucune altérité aux forces de l'ordre.
00:57:15 Quand monsieur Darmanin rentre de Nouméa,
00:57:17 la première chose qu'il fait en descendant de l'avion,
00:57:19 c'est d'aller dans un commissariat du 19e arrondissement à Paris,
00:57:21 puis de recevoir les syndicats Place Beauvau.
00:57:24 Et d'ailleurs, je crois que c'est unanimement reconnu.
00:57:26 Donc, je veux bien que vous essayiez de mettre un peu d'huile sur le feu.
00:57:28 Mais en l'occurrence, les policiers savent très, très bien
00:57:30 qu'ils ont une hiérarchie qui les soutient au quotidien,
00:57:32 d'un point de vue déjà moral et de considération,
00:57:35 mais aussi d'un point de vue matériel.
00:57:36 Vous êtes élu de la nation, vous êtes à l'Assemblée.
00:57:38 Vous savez très bien qu'il y a eu le vote de la LOPMI,
00:57:40 cette fameuse loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur,
00:57:43 qui a donné des moyens colossaux et inédits aux forces de sécurité intérieure.
00:57:47 Donc, de dire que les forces de l'ordre sont laissées à l'abandon par leur hiérarchie,
00:57:49 c'est absolument faux.
00:57:51 En revanche, ce qui est partagé très largement en dehors des bancs LFI,
00:57:55 c'est effectivement qu'il y a une déperdition du sens de l'autorité
00:57:59 et une déconsidération dans leur expression,
00:58:01 enfin dans leur quotidien de fonctionnaire de police.
00:58:04 Ce sont évidemment des sujets qu'il faut et qui seront traités pas plus tard
00:58:08 que ces dernières heures, le ministre de l'Intérieur a demandé
00:58:14 que, justement, soient mises sur la table les demandes des syndicats,
00:58:17 que ce soit sur l'anonymisation des procédures,
00:58:19 que ce soit sur la protection fonctionnelle et familiale pour les familles des policiers,
00:58:23 parce que ça aussi c'est un sujet qui concerne les policiers au quotidien.
00:58:26 Et quand vous parlez avec des policiers,
00:58:28 j'ai eu sur votre antenne plusieurs fois l'occasion de faire des débats
00:58:30 avec M. Marc Lamolla, ancien policier et écrivain,
00:58:33 qui exprime de manière hors syndicale
00:58:35 certains nombres de considérations de ses collègues et anciens collègues.
00:58:38 C'est très clairement dit, leur demande n'est pas tant d'un point de vue salarial,
00:58:43 même si ça rentre aussi en considération,
00:58:44 - Oui, ça compte aussi.
00:58:45 - Le paiement des heures sup, la revalorisation des carrières,
00:58:48 c'est pris en compte dans la LOPNI aussi.
00:58:50 Mais l'aspect qui prime le plus,
00:58:52 c'est justement la considération et les modalités d'exercice de leur métier.
00:58:57 Donc peut-être qu'effectivement, il y a une doctrine à revoir,
00:58:59 peut-être qu'il y a des aménagements législatifs à faire,
00:59:01 et on vous laissera aussi faire le travail, vous en tant que député à l'Assemblée.
00:59:04 On parle notamment de ce fameux article 144 du Code de procédure pénale,
00:59:08 qui définit les conditions d'étention d'un policier.
00:59:10 Il y a certainement des aménagements à faire.
00:59:12 On va vous entendre à l'Assemblée,
00:59:13 et effectivement, donner suite aussi aux paroles et aux promesses que vous faites,
00:59:16 en l'occurrence, à l'heure actuelle, la hiérarchie de la police
00:59:19 est en parfait soutien avec les policiers de terrain, et ils le savent.
00:59:22 Je vous laisserai répondre, Alicia.
00:59:23 Juste, oui, sur le soutien du gouvernement,
00:59:26 vous pouvez essayer de dire que M. Darmanin a essayé d'aménager la chèvre de choux.
00:59:30 Bah qu'est-ce que vous pouvez dire, c'est ce qu'il a fait.
00:59:31 Moi, je me souviens, il y a quelques années, je crois que c'était en 2018 à l'époque,
00:59:34 c'était M. Castaner qui était ministre de l'Intérieur.
00:59:37 J'avais accompagné des policiers à Bordeaux procéder à un jet de menottes,
00:59:41 parce que déjà, ils n'en pouvaient plus.
00:59:43 Et donc, la situation ne s'est pas améliorée.
00:59:44 Et si vous me dites que tout va bien,
00:59:46 que les policiers se sentent soutenus par les macronistes,
00:59:48 expliquez-moi pourquoi la Cour des comptes explique que nous atteignons
00:59:53 des records en matière de démission des forces de l'ordre.
00:59:56 Donc, je pense que votre point de vue est très partisan.
01:00:00 Oui, mais c'est beaucoup plus...
01:00:02 Bien sûr qu'il faut...
01:00:04 Oui, mais sauf que vous êtes au pouvoir depuis très longtemps,
01:00:06 donc ne venez pas dire que les policiers se sentent soutenus par les macronistes,
01:00:09 parce que sinon, ils voteraient massivement pour vous,
01:00:11 et ce n'est quand même pas le cas.
01:00:13 Est-ce qu'on peut reconnaître peut-être qu'effectivement,
01:00:17 Gérald Darmanin est en soutien des forces de l'ordre ?
01:00:19 Il n'y a aucun doute là-dessus.
01:00:20 En revanche, parfois, on voit que, pas spécifiquement sur ces affaires,
01:00:24 que lui est vraiment du côté de l'ordre,
01:00:25 et qu'on a parfois un président de la République,
01:00:27 quand il fait une longue interview, ne parle pas de sécurité,
01:00:28 qu'on a une lisié à baie de borne.
01:00:30 On sent un peu parfois Gérald Darmanin un petit peu esselé
01:00:34 dans sa volonté d'ordre et d'être au soutien des forces de l'ordre.
01:00:36 Je vais vous rappeler le triptyque énoncé par le président de la République
01:00:39 dans son entretien "L'ordre, l'ordre, l'ordre".
01:00:41 Donc de dire que le président n'est pas du côté de l'ordre,
01:00:42 alors qu'il le martèle dans cet entretien.
01:00:44 Il y a une ligne au gouvernement,
01:00:46 c'est la ligne du président et de madame la première ministre.
01:00:48 Et cette ligne-là, elle est parfaitement incarnée
01:00:50 par monsieur Darmanin au ministère de l'Intérieur,
01:00:52 dans ses fonctions de premier flic de France, comme on l'appelle.
01:00:55 Et je pense que d'ailleurs, les forces de sécurité
01:00:57 se sentent parfaitement incarnées par ce ministre-là.
01:00:59 Ils le disent, ils le revendiquent.
01:01:01 Peut-être que par le passé, c'est fait moins le cas,
01:01:03 mais à l'heure actuelle, en l'occurrence,
01:01:04 ils ont un ministre qui est au quotidien sur le terrain.
01:01:06 Monsieur Darmanin fait des déplacements au quotidien
01:01:08 dans des commissariats à l'improviste d'ailleurs.
01:01:10 Et d'ailleurs, il invite régulièrement des députés.
01:01:13 On en a eu, je crois, de la France Insoumise.
01:01:14 Oui, exactement. Et un sénateur aussi.
01:01:16 Vous avez eu aussi.
01:01:17 Moi, j'ai eu l'occasion souvent de voir le député RN,
01:01:19 Michael Taverne, qui est ancien policier,
01:01:21 avec qui on échange aussi sur ces sujets-là.
01:01:23 Donc les forces de police, à l'heure actuelle,
01:01:24 se sentent parfaitement incarnées et portées par un ministre de l'Intérieur
01:01:27 qui les couvre, qui cheffe ses troupes
01:01:30 et qui le fait visiblement bien.
01:01:32 Edwige Diaz, pour vous, même Gérald Darmanin,
01:01:34 pas forcément assez du côté des forces de l'ordre,
01:01:36 malgré ses déplacements, malgré ses propos,
01:01:38 qui vont toujours en général dans le sens de ceux qu'il représente ?
01:01:41 Le problème, c'est que M. Darmanin s'agite beaucoup.
01:01:44 Il tweet, il fait des gesticulations,
01:01:45 mais derrière, il n'est pas suivi par Emmanuel Macron.
01:01:49 Il n'est pas suivi par l'aile gauche de la Macronie.
01:01:52 Et ça se traduit par des démissions massives
01:01:56 au sein des forces de l'ordre et par une crise d'évocation.
01:01:59 Donc, la Macronie pourra essayer de nous dire
01:02:02 qu'elle fait tout ce qu'elle peut.
01:02:03 Moi, je dis que c'est insuffisant.
01:02:05 Et j'espère que vous accepterez...
01:02:07 Oui, nous l'avons voté parce que c'était mieux que rien,
01:02:10 mais ce n'est pas suffisant.
01:02:11 Mais moi, j'aimerais qu'en échange,
01:02:14 presque en réciprocité, que vos collègues députés
01:02:18 à l'Assemblée nationale prennent en considération
01:02:20 les propositions formulées par le Rassemblement national.
01:02:23 Malheureusement, elles sont toutes rejetées.
01:02:24 Quand nous avons dit qu'il faut augmenter la formation
01:02:28 des forces de l'ordre, ça a été rejeté.
01:02:30 Quand nous disons qu'il faut embaucher davantage de policiers
01:02:33 et gendarmes, vous vous contentez d'en embaucher.
01:02:36 - On a rattrapé un retard.
01:02:37 - Oui, mais vous avez seulement rattrapé un retard.
01:02:39 - Il faut bien qu'on compense ce qui n'a pas été fait avant, Madame.
01:02:42 - Oui, enfin, ça fait quand même presque 10 ans
01:02:43 qu'Emmanuel Macron est quand même au pouvoir.
01:02:45 Donc, vous êtes seulement en 10 ans
01:02:47 depuis que Macron est dans le paysage politique français.
01:02:49 Oui, parce qu'avant, il était secrétaire général à l'Agence de l'Élysée.
01:02:52 Mais oui, mais nous n'avons pas été encore au pouvoir
01:02:55 et je souhaite que nous y arriverons très vite.
01:02:57 Comme ça, vous pourrez vous rendre compte
01:02:59 que les mesures que nous proposons sont de bon sens,
01:03:01 donc je le dis, meilleure formation des policiers,
01:03:02 meilleure rémunération des policiers,
01:03:04 recrutement des policiers pour indiquer la crise des vocations
01:03:08 et les crises de démission.
01:03:10 - Est-ce que vous vous proposez déjà acter, Madame ?
01:03:10 - Non, la preuve.
01:03:11 - Je veux bien vous proposer des choses qu'on a déjà faites.
01:03:12 - Je vous laisse terminer, on va passer à un autre sujet.
01:03:14 On va revenir maintenant sur la dissolution, justement, de Civitas,
01:03:17 qui a été demandée par le ministre de l'Intérieur hier.
01:03:20 On va voir, justement, le tweet de Gérald Darmanin,
01:03:22 qui disait "L'antisémitisme n'a pas sa place dans notre pays.
01:03:25 Je condamne fermement ces propos ignominieux
01:03:28 et saisis le procureur de la République.
01:03:30 Par ailleurs, j'ai demandé à mes services d'instruire la dissolution de Civitas".
01:03:33 Alors, ces propos, on le rappelle, interviennent après des propos antisémites
01:03:36 tenus lors d'une rencontre organisée pendant les universités d'été.
01:03:40 Alors, qui est derrière cette association ?
01:03:42 Eh bien, les moments de réponse avec Dunia Tangour et Maxime Lavandier.
01:03:45 - Une fin bientôt actée pour l'organisation catholique intégriste Civitas.
01:03:52 Sur ses réseaux sociaux, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:03:55 dit avoir demandé à ses services d'instruire la dissolution du mouvement,
01:03:59 et ce, suite aux propos antisémites
01:04:01 tenus lors de l'université d'été de l'organisation, fin juillet en Mayenne.
01:04:05 - L'antisémitisme n'a pas sa place dans notre pays.
01:04:07 Je condamne fermement ces propos ignominieux
01:04:10 et saisis le procureur de la République.
01:04:12 - Créée à l'aube des années 2000, Civitas n'en est pas à sa première controverse.
01:04:16 Très active, l'organisation s'est faite connaître,
01:04:19 notamment pour ses positionnements et ses actions-chocs.
01:04:23 - C'est un mouvement qui n'hésite pas de passer à l'acte,
01:04:27 en empêchant par exemple des concerts de se tenir dans certaines églises,
01:04:33 en tenant des propos ou des attitudes de caractère complotiste,
01:04:39 on l'a vu pendant la crise sanitaire.
01:04:41 - En février dernier, par la voix de son président,
01:04:44 Civitas avait appelé ses soutiens à une manifestation
01:04:47 contre un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile
01:04:49 à Saint-Brévent, Loire-Atlantique.
01:04:52 - On va revoir précisément les propos de Pierre Hillard.
01:04:55 Une partie de ses propos disait "Avant 1789, un juif, un musulman,
01:04:58 un bouddhiste ne pouvaient pas devenir français,
01:05:00 pourquoi ? Parce que c'était des hérétiques.
01:05:02 Il faudrait peut-être trouver la situation d'avant 1789".
01:05:05 Martin Guérignon, il était temps d'en venir à dissoudre Civitas.
01:05:09 On le rappelle, ce n'est pas la première fois
01:05:10 qu'il y a des propos antisémites qui se sont tenus normales,
01:05:13 notamment lors d'événements.
01:05:14 - Il était temps, effectivement, la décision du ministre de l'Intérieur,
01:05:17 une fois de plus, c'est un tweet, mais vous voyez que nos tweets
01:05:19 s'accompagnent aussi d'actions.
01:05:21 Elle a été unanimement saluée par la classe politique,
01:05:23 y compris d'ailleurs, étonnamment, mais on pourra y revenir.
01:05:25 - On va en parler dans un instant.
01:05:26 - D'accord, mais évidemment que c'était une décision qui s'imposait,
01:05:28 au même titre que sous les mains de la terre.
01:05:30 Enfin, toutes ces associations qui, sous couvert de promouvoir
01:05:33 une haine de la France, de la République, doivent disparaître.
01:05:37 Là, on a quand même quelqu'un qui ouvertement tient
01:05:40 des propos antisémites, qui se fait applaudir, d'ailleurs,
01:05:42 pour les propos qu'il tient et qui nous demande tout simplement,
01:05:45 non pas de rétablir la guillotine, mais de rétablir
01:05:47 le débuché et l'inquisition.
01:05:48 Parce que quand vous parlez, quand vous avez ce langage-là
01:05:51 de qualifier des citoyens français républicains d'hérétiques
01:05:55 en considérant qu'il faut qu'on revienne à avant 1789,
01:05:58 c'est hallucinant, mais ça existe encore.
01:06:00 Donc, c'est effectivement bien.
01:06:01 Ce sont les mêmes, d'ailleurs, Civitas, c'est une scission
01:06:04 de l'Église catholique qui n'a pas accepté le Concile,
01:06:06 enfin, les conclusions du Concile Vatican II,
01:06:08 donc qui sont dans l'ultra-tradition, les messes en latin.
01:06:11 Enfin, je ne vais pas revenir sur tout ce que proposait
01:06:13 le Concile Vatican II, mais qui sont en opposition à cela.
01:06:15 Donc, c'est vraiment une minorité de catholiques ultra-conservateurs
01:06:20 qui, d'ailleurs, se sont fait très largement connaître aussi
01:06:21 au moment du mariage pour tous, qui était un peu le fer de lance
01:06:25 du combat contre le mariage pour tous.
01:06:27 Donc, on est vraiment dans le rétrograde le plus total.
01:06:29 C'est-à-dire que si jamais vous êtes homosexuel,
01:06:31 si vous êtes juif, musulman, etc.,
01:06:33 vous n'avez pas votre place en France, en tout cas, pas dans leur modèle.
01:06:36 Évidemment, ce sont des propos qui sont largement condamnables.
01:06:40 La justice fera son oeuvre aussi.
01:06:41 Cette association doit être dissoute.
01:06:43 Et la public ne peut pas tolérer en son sein ce type de propos.
01:06:47 Edwige Diaz, une réaction, effectivement,
01:06:48 à cette annonce, cette demande du ministre de l'Intérieur ?
01:06:51 Oui, moi, j'ai été profondément choquée par les propos tenus par ce monsieur.
01:06:56 Et moi, je considère qu'en France, tous les propos,
01:07:00 qu'ils soient condamnables par la loi, racistes, antisémites, homophobes,
01:07:05 doivent faire l'objet d'une sanction.
01:07:07 Et je pense que cette personne doit être sanctionnée.
01:07:10 Et si cette personne, et si l'association,
01:07:13 ne se désolidarise pas des propos tenus par cette personne,
01:07:17 l'association doit aussi faire l'objet d'une dissolution.
01:07:20 Parce que ce genre de propos n'ont absolument pas leur place
01:07:23 dans notre démocratie ni dans notre République.
01:07:25 Je voudrais qu'on regarde aussi la réaction de Jean-Luc Mélenchon.
01:07:28 Il avait demandé la dissolution de cette association.
01:07:30 Et donc, ensuite, il réagit aux propos de Gérald Darmanin.
01:07:33 Pour dire ceci, Darmanin donne une réponse claire
01:07:35 à l'interpellation des Insoumis et de la LICRA.
01:07:37 L'antisémitisme va être puni,
01:07:39 Civitas sera dissous et le procureur de la République
01:07:41 est saisi des propos de Pierre Hillard.
01:07:43 Raphaël Stainville, depuis ce tweet de Jean-Luc Mélenchon hier soir,
01:07:46 il y a une partie de la classe politique, notamment chez Renaissance,
01:07:48 qui exprime un petit peu leur désarroi face à ce tweet en disant
01:07:52 "une partie de l'extrême gauche flirte aussi avec l'antisémitisme".
01:07:55 À l'instant, une députée Renaissance dit
01:07:57 "pourquoi ne pas dissoudre la France insoumise
01:07:58 pour lutter contre l'antisémitisme".
01:08:00 C'est vrai que ce tweet de Jean-Luc Mélenchon,
01:08:01 il est un peu culotté, si je puis dire.
01:08:04 Il est culotté, on se souvient que c'est en 2019,
01:08:07 il participait à des rassemblements contre l'islamophobie
01:08:11 aux côtés d'organisations aujourd'hui, depuis 10 août,
01:08:16 qu'à l'Assemblée, un certain nombre de parlementaires
01:08:21 ont soutenu des propositions de loi plus que tendancieuses.
01:08:29 Et puis j'ajouterais quand même pour aussi,
01:08:32 non pas demander la dissolution de l'LFI,
01:08:35 ce n'est pas du tout mon rôle, mais parfois m'interroger.
01:08:38 On se souvient qu'il n'y a pas très longtemps,
01:08:40 au moment des manifestations de la Marche blanche pour Naël,
01:08:43 un certain nombre de parlementaires,
01:08:46 alors même que les participants hurlaient
01:08:49 "tout le monde déteste la police",
01:08:51 aucun d'entre eux, et qu'ils brandissaient
01:08:53 leur écharpe tricolore dans une manifestation interdite,
01:08:55 aucun d'entre eux ne s'est désolidarisé,
01:08:58 n'a quitté le mouvement, ne s'est indigné des propos
01:09:00 qui avaient pu être tenus.
01:09:01 Donc j'inviterais quand même Jean-Luc Mélenchon
01:09:04 et ses partisans à un peu plus de mesures
01:09:07 lorsqu'ils se félicitent de ce genre de décision.
01:09:12 Olivier Dardigolle, effectivement,
01:09:14 cette indignation de Jean-Luc Mélenchon
01:09:17 peut-être à géométrie variable,
01:09:19 est-ce que ça vous étonne ?
01:09:21 Est-ce que après tout, on s'en va ?
01:09:22 Est-ce que le problème aujourd'hui, c'est si vite,
01:09:25 les propos qui ont été tenus,
01:09:26 propos applaudis d'ailleurs par l'assistance.
01:09:28 Oui, on n'a pas diffusé évidemment la vidéo,
01:09:29 mais la salle est ravie de ces propos malheureusement.
01:09:31 Je pense plutôt, pour tout vous dire, positif.
01:09:34 Ça peut être les deux.
01:09:35 Il y a une unanimité politique,
01:09:38 suite aux propos de cette université Civitas.
01:09:42 On peut… Les moments d'unanimité politique
01:09:45 sont assez rares dans notre pays.
01:09:46 Donc on peut peut-être le saisir pour se dire
01:09:48 que là, en l'occurrence, "don't act", en effet,
01:09:50 comme cela a été dit sur le plateau,
01:09:52 ce n'est pas acceptable,
01:09:53 puisque c'est une proposition qui vise à supprimer
01:09:57 la nationalité et la citoyenneté de nos compatriotes
01:10:02 au vu d'une appartenance religieuse.
01:10:05 Donc c'est insupportable.
01:10:08 Après, c'est la résurgence d'une forme d'antisémitisme
01:10:15 qui historiquement est identifiée depuis longtemps
01:10:19 dans une partie de l'extrême droite.
01:10:20 Et donc c'est un fond de sauce qui est toujours là,
01:10:25 qui ressurgit avec le prisme de cette actualité.
01:10:28 Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres formes
01:10:30 d'antisémitisme qui se sont développées dans le pays.
01:10:33 Je ne suis pas sur un déni de cette réalité-là.
01:10:36 Tout en insistant,
01:10:37 et ça, ça me tient vraiment à cœur
01:10:39 dans le débat politique et public,
01:10:41 qu'on peut être très ferme contre l'antisémitisme,
01:10:43 très ferme, tout en ayant le droit de critiquer
01:10:48 la politique de l'État d'Israël sur un certain nombre de sujets.
01:10:52 On voit combien la société israélienne aujourd'hui
01:10:54 est mobilisée sur un certain nombre de sujets
01:10:56 concernant justement la démocratie et la justice.
01:10:59 C'est important de réaffirmer ça.
01:11:01 Erwan Barghio, sur la future dissolution de Civitas,
01:11:05 le ministre de l'Intérieur a eu raison de frapper fort,
01:11:08 de rappeler que l'antisémitisme n'est plus une opinion,
01:11:10 n'est pas une opinion, mais bien un délit.
01:11:12 Et pourtant, on le voit malheureusement
01:11:13 quand on voit les menaces, les actes antisémites.
01:11:15 Et on voit aussi un certain antisémite,
01:11:17 un antisémitisme complètement décomplexé aujourd'hui.
01:11:20 Oui, absolument.
01:11:21 Je pense qu'on est tous d'accord autour de cette table
01:11:23 pour dire que le ministre de l'Intérieur a eu raison de frapper
01:11:26 puisque l'antisémitisme est un fléau qui doit être combattu.
01:11:28 Et je pense qu'effectivement, il y a une unanimité politique
01:11:31 autour de cette question.
01:11:32 Après, on voit bien qu'il y a deux personnes dans cette affaire
01:11:35 qui ont tiré leur avantage politique.
01:11:37 C'est M. Mélenchon qui en a profité
01:11:38 pour se refaire une beauté en quelque sorte,
01:11:41 puisqu'on se rappelle, vous l'avez dit,
01:11:43 qu'il avait participé activement à la marche contre l'islamophobie
01:11:47 dans laquelle des propos antisémites avaient été prononcés.
01:11:49 Il avait soutenu Jérémie Corbyn
01:11:51 au moment de ces fameuses polémiques.
01:11:54 Et on se souvient évidemment de son tweet récent
01:11:57 dans lequel il mettait en cause le CRIF
01:12:00 en rappelant la rafle du Veldiv.
01:12:03 Donc, on voit bien qu'il en profite aussi pour faire oublier
01:12:07 l'antisémitisme d'extrême gauche qui existe dans notre pays,
01:12:11 en finalement incriminant le seul antisémitisme qu'il reconnaît,
01:12:15 qui est celui d'extrême droite,
01:12:16 qui, il faut bien le dire, fait beaucoup moins de bruit
01:12:19 que l'antisémitisme d'extrême gauche.
01:12:21 On se souvient d'Edouide Plenel et de son papier
01:12:25 au moment de la tuerie de Munich et d'autres exemples.
01:12:29 Et puis, évidemment, l'islamisme dans notre pays,
01:12:32 de plus en plus prégnant, qui a un vocable extrêmement virulent
01:12:38 à l'encontre de nos compatriotes de confession juive.
01:12:41 Après, le deuxième qui saisit l'opportunité politique
01:12:43 qui lui est offerte, c'est quand même Gérald Darmanin,
01:12:46 qui ne fait rien par hasard.
01:12:48 Ça a été rappelé sur ce plateau
01:12:49 que c'est un homme extrêmement politique.
01:12:51 C'est peut-être le ministre le plus politique du gouvernement.
01:12:53 Donc, qu'est-ce qu'il essaye de faire ?
01:12:54 En fait, c'est un signal envoyé à l'électorat de gauche en disant
01:12:59 "Vous voyez, je ne suis pas uniquement quelqu'un de droite.
01:13:02 Je suis aussi quelqu'un qui combat l'extrême droite, etc.
01:13:06 Et comme ça, ça lui fait un argument en réserve.
01:13:08 La prochaine fois qu'on lui dira,
01:13:09 la prochaine fois que la gauche, la nupèce lui dira
01:13:12 "Vous avez fait une politique de droite",
01:13:13 il pourra dire "Bah non, vous voyez, j'ai dit sous Civitas",
01:13:17 qui est une espèce de résurgence du passé.
01:13:20 Il a plutôt l'habitude de dissoudre des groupuscules
01:13:22 de l'autre côté du spectre politique.
01:13:24 Pour faire bonne mesure, il se dit "Bon, j'ai dissous les soulèvements de la terre.
01:13:28 Bon, je vais faire un petit peu,
01:13:29 je vais dissoudre une organisation de droite
01:13:31 finalement dont personne ne parlait, qui n'existait quasiment plus".
01:13:34 Ça leur fait malheureusement un petit peu de publicité aussi.
01:13:36 Exactement, parce que malgré tout, on est obligé d'en parler.
01:13:38 Ça fait quand même cinq minutes qu'on en parle,
01:13:40 alors que personne n'avait connaissance de cette organisation jusque-là.
01:13:44 C'est une résurgence du passé finalement,
01:13:46 que Gérald Darmanin en quelque sorte exhume pour son profit politique.
01:13:51 Et c'est une opération de recentrage en quelque sorte de Gérald Darmanin.
01:13:55 Martin Guéragnon.
01:13:56 Oui, si je peux me permettre, le tweet de Mélenchon,
01:13:58 je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre analyse.
01:14:00 Pour moi, il est aussi crédible que le pèlerinage de Diodonné à Auschwitz.
01:14:04 C'est-à-dire que c'est une piètre tentative de se refaire une virginité
01:14:08 vis-à-vis de l'antisémitisme.
01:14:09 C'est une tentative de faire de la politique politicienne.
01:14:10 Il a dit "on est d'accord".
01:14:11 C'est pathétique.
01:14:12 Effectivement, il cherche à engranger, on va dire, une certaine crédibilité.
01:14:17 Mais il faut quand même rappeler son adulation pour l'antisémite Corbyn.
01:14:20 Il faut rappeler les propos qu'il a eus très récemment sur le CRIF et son président.
01:14:25 Il faut rappeler l'accueil héroïque que ses députés ont réservé aux terroristes
01:14:30 à Maury, en parlant même de déportation, etc.
01:14:33 Enfin, dans quel monde on est pour considérer que le tweet de Mélenchon suffirait à l'adouber
01:14:39 dans son combat contre l'antisémitisme ?
01:14:41 Il est devenu, moi je l'ai dénoncé depuis un certain temps, il était en voie de diudonisation.
01:14:47 Quand on voit les positions d'un Mélenchon il y a 20 ans et celles que Mélenchon tient
01:14:50 depuis plusieurs années, on est clairement dans une démarche de communautarisme électoral.
01:14:55 Comment se fait-il que Jean-Luc Mélenchon, que j'ai connu dans une autre vie, et dont
01:15:00 je dirais que l'ADN n'est en rien porté sur ce que vous dites là, comment se fait-il
01:15:07 que la justice française n'ait jamais condamné Jean-Luc Mélenchon puisque ce que vous décrivez
01:15:12 là relève de la loi ? Il aurait dû donc être sanctionné par la justice.
01:15:15 Il n'a jamais lui-même tenu de propos antisémites.
01:15:17 Alors que d'autres personnalités politiques ont pu être, par le passé, condamnés pour
01:15:20 de la haine.
01:15:21 Et d'ailleurs, vous remarquerez, c'est plutôt l'antisémitisme d'extrême droite qui s'est
01:15:29 exprimé historiquement de manière beaucoup plus décomplexée.
01:15:31 Non, c'est simplement que M. Mélenchon a eu, on va dire, cette intelligence ou cette
01:15:35 duplicité de ne jamais pour le moment tenir de propos qui sont tombés sous le coup de
01:15:38 la loi, à la différence de M. Zemmour ou d'autres.
01:15:40 Mais en soi, son attitude est parfaitement révélatrice d'un fond antisémite.
01:15:48 Ses fréquentations, ses organisations politiques, sa participation à cette marche, je ne l'ai
01:15:52 pas rappelé puisque l'exemple a déjà été donné deux fois, mais où quand même il
01:15:54 faut rappeler qu'il y avait des petites filles qui portaient une étoile jaune.
01:15:56 C'était hallucinant.
01:15:59 Edwige Diaz, justement sur cette réaction de Jean-Luc Mélenchon, il y a aussi Mathilde
01:16:02 Manot qui est allé dans le même sens.
01:16:05 Est-ce que ça vous étonne quand vous voyez cette réaction du leader de la France insoumise ?
01:16:10 J'espère qu'il est sincère.
01:16:11 J'espère qu'il n'est pas en train de tomber dans une basse manœuvre de récupération
01:16:15 politicienne.
01:16:16 C'est vrai que de par les propos que lui et son groupe ont pu tenir par le passé,
01:16:23 son groupe parlementaire, c'est vrai qu'on peut s'interroger sur l'insincérité de
01:16:29 ce tweet.
01:16:30 Mais je ne vais pas lui faire un procès d'intention.
01:16:32 Le débat a été ouvert, on peut se poser la question.
01:16:35 L'avenir nous dira s'il décide enfin de tirer une croix sur ces comportements qui
01:16:41 par le passé ont pu relever de l'antisémitisme.
01:16:43 Vous dites "j'espère qu'il est sincère".
01:16:45 Vous pensez sincère au fond de vous ? Vous dites "la ficelle est peut-être un tout petit
01:16:50 peu grosse".
01:16:51 Oui mais voilà, je ne suis pas dans sa tête.
01:16:54 Je pense que personne ici autour de la table est dans sa tête.
01:16:57 Je dis juste que c'est bien qu'on ait posé la question et que l'avenir nous dira si
01:17:01 c'est le cas.
01:17:02 Erwan Bario pour terminer rapidement s'il vous plaît.
01:17:04 Je pense que s'il y a bien une question qui est insondable et à laquelle on ne peut pas
01:17:08 répondre c'est la sincérité en politique puisque ce qui compte ce sont les actes et
01:17:13 on ne saura jamais si telle ou telle politique est sincère.
01:17:15 Peut-être même la personne qui partage ses ennemis ne le sait même pas.
01:17:18 Donc nous, pauvres mortels, nous sommes bien incapables de savoir si Jean-Luc Mélenchon
01:17:21 est sincère.
01:17:22 On va marquer une courte pause et on parlera notamment de nouveau de Marseille parce que
01:17:26 le parquet de Marseille confirme que cinq policiers de l'antenne du RED de Marseille
01:17:30 sont actuellement en garde à vue.
01:17:32 Cela concerne le décès à Marseille dans la nuit du 1er au 2 juillet de Mohamed B,
01:17:37 un jeune homme.
01:17:38 Et donc effectivement ils veulent faire la lumière sur toute cette affaire.
01:17:40 On vous en parle juste après la pause.
01:17:42 Dernière partie de l'heure des pros.
01:17:48 On va parler maintenant des soulèvements de la terre sous le coup d'un décret de dissolution.
01:17:52 Et aujourd'hui le Conseil d'État examine un recours déposé par le collectif contre
01:17:55 ce décret.
01:17:56 Gérald de Darmanin, quand il avait annoncé cette dissolution, avait qualifié les soulèvements
01:18:00 de la terre de "groupuscules", les accusant, je cite, "d'envahissement d'entreprises,
01:18:04 d'exaction forte contre les forces de l'ordre et d'appel à l'insurrection".
01:18:06 Une note du ministère de l'Intérieur avait également reproché au collectif d'inciter
01:18:11 et de participer à la commission de sabotage et dégradation matérielle.
01:18:15 Alors d'abord, que représente concrètement ce collectif ? Ecoutez l'explication de
01:18:18 Philippe Cholou, s'il est expert en maintien de l'ordre.
01:18:19 C'est une espèce de coordination.
01:18:23 C'est un mouvement qui n'a pas vraiment de statut officiel.
01:18:25 C'est vraiment un mouvement, non pas une organisation en tant que telle, et qui fédère
01:18:30 tous les actes, tous les gens qui s'opposent de près ou de loin à l'organisation de
01:18:38 grands projets qu'ils jugent inutiles et nocifs pour la nature.
01:18:43 C'est un mouvement très large, très, je dirais pour employer un terme que je n'aime
01:18:49 pas beaucoup, qui est à la mode, mais qui est très inclusif, et qui rassemble majoritairement
01:18:55 des écologistes de bonne foi et puis aussi des idéologues, je dirais, d'extrême gauche.
01:19:01 Et de leur côté, Le Groupuscule explique qu'ils pratiquent des appels à la désobéissance
01:19:05 civile, qui ne relèvent pas de la provocation à des violences et qui ne peuvent être juridiquement
01:19:09 qualifiés de violences.
01:19:10 Les dégradations contre les biens ne mettent pas en danger la vie d'autrui, dit-il Martin
01:19:15 Garagnon.
01:19:16 On entendait aussi l'avis de cet expert dire qu'il y a un peu de tout dans les soulèvements
01:19:20 de la terre.
01:19:21 Il fallait aller jusqu'à la dissolution de cette association ?
01:19:22 Oui, je le rejoins.
01:19:23 Effectivement, il y a un peu de tout.
01:19:25 Il y a beaucoup d'idéologues dangereux et nocifs.
01:19:27 On le voit d'ailleurs constamment lorsque les soulèvements de la terre participent
01:19:31 ou appellent à participer à des manifestations qui sont déjà illégales pour certaines,
01:19:36 mais qui ne les empêchent pas d'appeler quand même.
01:19:38 Donc on est déjà dans un cadre qui va au-delà de la désobéissance civile.
01:19:41 Et ces manifestations donnent toujours, ou très souvent en tout cas, l'occasion de
01:19:45 débordements très violents avec les forces de l'ordre.
01:19:48 On pense aux méga-bassines de Saint-Saëline, mais on pense aussi, par exemple, moi je voyais
01:19:52 récemment, il y avait la liaison ferroviaire entre Lyon et Turin qui avait suscité une
01:19:57 manifestation, quelques centaines de manifestants de soulèvements de la terre.
01:20:01 Il y avait eu des débordements très violents.
01:20:03 Et d'ailleurs, à cette occasion, je rappelle qu'un sondage avait été mené auprès des
01:20:06 sympathisants Ecologie Les Verts.
01:20:09 82% de leurs sympathisants étaient en faveur du projet.
01:20:12 Ce qui montre bien qu'il y a quand même aussi eu un peu une dichotomie.
01:20:14 C'est-à-dire qu'ils sont pris un peu en otage, ces parties-là, par ces extrémistes.
01:20:19 Et c'est toujours la course à l'extrême dans cette démarche-là.
01:20:23 Donc oui, moi je vais attendre la décision du Conseil d'État.
01:20:26 Évidemment, je pense que tout ce qui sort du cadre républicain, là, quand le ministre
01:20:31 de l'Intérieur prend ces décisions-là, que ce soit pour Civitas ou soulèvements
01:20:34 de la terre, il ne fait pas de politique, il fait du républicanisme.
01:20:37 C'est-à-dire qu'on laisse le commentaire politique aux oppositions, qui, lorsque l'on
01:20:41 dissout une formation d'extrême droite, eh bien la droite va nous reprocher de le faire.
01:20:45 Ou quand on dissout un dissoulement de la terre, vous avez toute l'extrême gauche
01:20:49 qui monte au créneau.
01:20:50 Nous, ce n'est pas notre sujet.
01:20:51 Notre sujet, c'est de respecter la loi pleine et entière et la République.
01:20:55 Élise Diaz, sur l'attente de cette décision du Conseil d'État et plus largement sur
01:20:58 la dissolution des soulèvements de la terre, avec effectivement peut-être parmi eux des
01:21:03 personnes de bonne foi, mais aussi beaucoup, on a vu les images, de personnes violentes
01:21:06 qui veulent en découdre avec les forces de l'ordre, avec les journalistes aussi sur
01:21:09 place souvent malheureusement.
01:21:10 Nous, au Rassemblement national, nous étions bien évidemment favorables à la dissolution
01:21:16 des soulèvements de la terre.
01:21:17 Avec ce recours auprès du Conseil d'État, j'espère que la justice ne sera pas instrumentalisée.
01:21:23 Et moi, je pense que c'est une bonne chose que les Français se rendent compte qu'aujourd'hui,
01:21:27 le motif, la cause écologiste peut être parfois instrumentalisée par des nervis d'extrême
01:21:35 gauche, par des zadistes professionnels, par des adeptes du chaos.
01:21:40 Et finalement, c'est l'ordre républicain qui est attaqué.
01:21:44 Donc j'espère que la décision de justice ne viendra pas démanteler la décision de
01:21:51 dissolution des soulèvements de la terre.
01:21:53 Nous, au Rassemblement national, nous sommes très vigilants quant à ces actions violentes
01:22:00 qui sont menées par des groupuscules.
01:22:03 D'ailleurs, à l'occasion du projet de loi de finances qui malheureusement a été adopté
01:22:07 par 49.3, nous avions déposé un certain nombre d'amendements visant à empêcher
01:22:13 ces associations de bénéficier de réduction fiscale.
01:22:17 Vous savez, en fait, quand les gens veulent leur faire un don, ils bénéficient d'une
01:22:21 déduction fiscale.
01:22:22 Et nous, nous avions dit dès lors qu'une association se met en marge de la République
01:22:27 ou même s'oppose à la République quand elle appelle à la violence, quand elle prône
01:22:31 un discours anti-flic, eh bien on ne voit pas pourquoi c'est l'argent des contribuables
01:22:35 qui devrait quelque part financer indirectement ces associations.
01:22:39 Et je le regrette, malheureusement, même avant le 49.3, les macronistes n'avaient pas jugé
01:22:44 bon de voter pour notre amendement.
01:22:47 Mais au moins, voilà, les masques tombent, on s'en rend compte.
01:22:50 Moi, je le dis, le jour où le Rassemblement national arrivera au pouvoir, le plus tôt
01:22:53 sera le mieux, c'est le vrai ordre qui reviendra dans notre pays.
01:22:57 Je vous ai vu sourire, Olivier Dardigolle, en entendant Edwigia notamment parler de ceux
01:23:01 qui instrumentalisent cette écologie.
01:23:03 Là, c'est vrai, quand on voit les soulèvements de la terre et quand on voit comment se terminent
01:23:06 certaines manifestations, on est loin des revendications écologistes.
01:23:09 Je ne le suis pas sanctivisé.
01:23:10 Non, tout simplement dire…
01:23:11 Vous ne l'étiez peut-être pas d'ailleurs.
01:23:13 Non, ce que je veux simplement dire, c'est qu'il est intéressant de suivre la décision
01:23:18 du Conseil d'État en termes de droit.
01:23:20 Parce qu'en effet, le soulèvement de la terre soulève les… selon le grand projet
01:23:28 qu'il qualifie d'inutile, contesté, ce n'est pas la même composition.
01:23:33 Il peut y avoir des associations locales, des syndicats, des… donc c'est une… la
01:23:38 forme évolue selon le territoire et le projet.
01:23:41 Donc là, il y a une question de droit.
01:23:43 Est-ce qu'on peut interdire quelque chose qui en fait n'est pas une association, n'a
01:23:50 pas de représentants légaux, etc.
01:23:51 Donc c'est là d'ailleurs où il y a une certaine forme d'habileté sur le plan juridique
01:23:56 des soulèvements de la terre.
01:23:57 C'est la première chose.
01:23:58 Deuxième chose, je pense qu'il faut conserver le discernement.
01:24:00 Chacun est en droit, notamment lorsqu'il habite un territoire et s'il conteste un
01:24:06 projet.
01:24:07 Et tous les projets ne sont pas défendables.
01:24:10 Il peut y avoir aussi des projets par le passé qui nous auraient amené dans le mur
01:24:13 et il faut avoir au regard du vivant de la biodiversité un peu d'ouverture d'esprit.
01:24:18 Moi, chaque fois, j'ai envie de rappeler, c'est un argument de raison, où sont les
01:24:22 violents et où sont ceux qui ne sont pas violents.
01:24:25 C'est-à-dire que dans des mobilisations, vous avez des personnes qui ne sont pas uniquement
01:24:29 des zadistes ou des militants, qui peuvent y compris être des citoyens, des riverains
01:24:34 qui ont parfaitement le droit, on peut partager leur avis ou pas, de contester un projet.
01:24:40 Et donc, ils ont pu se mobiliser et n'atteindre en rien à l'ordre public.
01:24:46 Moi, je ne défends jamais les destructions et je ne défends jamais des opérations qui
01:24:53 pourraient notamment se diriger contre les forces de l'ordre.
01:24:57 Mais systématiquement, on l'a vécu sur le terrain des retraites, et là, on le vit
01:25:02 sur des combats de cette nature-là, il y a des casseurs professionnels, il y a des
01:25:07 black blocs, il y a des gens qui viennent sur le terrain, qui ne sont ni de près ni
01:25:14 de loin associés, intéressés au sujet, en l'occurrence les bassines telles que ça
01:25:19 a pu alimenter le débat, et qui viennent simplement casser du flic.
01:25:22 Donc, moi, je suis pour qu'on maintienne ce discernement sur ces différents profils,
01:25:28 qui certes peuvent être au même lieu, au même moment, mais absolument pas sur les
01:25:34 mêmes revendications et sur les mêmes comportements.
01:25:36 Erwan Barriot, est-ce qu'effectivement, il faudrait faire preuve de discernement, presque
01:25:39 du cas par cas, plutôt que de tenter de dissoudre les soulèvements de la terre ? Ils revendiquent
01:25:43 150 000 personnes, on sait qu'effectivement, ce ne sont pas les 150 000 personnes qui vont
01:25:47 aller casser, qui vont s'en prendre aux forces de l'ordre, mais ils en font partie.
01:25:50 En tout cas, aujourd'hui, on est face à un phénomène, c'est que toute organisation
01:25:54 quelle qu'elle soit, est sans arrêt débordée par ces extrêmes.
01:25:57 Et donc, est-ce que l'organisation n'était pas un moyen, finalement, de juguler ces extrêmes ?
01:26:02 Parce qu'on se doute que sur les 150 000, comme vous venez de le dire Olivier, l'immense
01:26:07 majorité était paisible et voulait simplement manifester.
01:26:09 Et donc, est-ce que cette majorité-là n'était pas, finalement, le frein aux extrêmes ? Ceux
01:26:14 qui leur disaient, non, tu ne vas pas casser, hors de question, etc.
01:26:19 Est-ce que, finalement, ça ne va pas être pire qu'avant ? Puisque ce sera une sorte
01:26:24 de mouvement fantomatique qui existera toujours, puisque comme l'a dit les soulèvements de
01:26:28 la terre, c'est leur élément de langage, on ne peut pas dissoudre un soulèvement,
01:26:31 le soulèvement continuera d'exister, les violences seront toujours là et ils seront
01:26:35 peut-être même encore plus énervés qu'avant.
01:26:37 Donc, la mesure risque d'être vraiment contre-productive.
01:26:41 Ce qu'on voit aussi, c'est qu'on a de plus en plus d'activistes et d'extrémistes qui
01:26:47 justifient leur violence en disant que, finalement, on est face à une urgence, que la planète
01:26:53 est en train de se désagréger.
01:26:54 Donc, finalement, ils justifient leur violence à la fois par l'urgence et par la justice
01:26:59 de leur cause.
01:27:00 Et ça, ça rappelle un petit peu au siècle dernier, finalement, ce qui avait fait Action
01:27:05 Directe dans un tout autre registre.
01:27:06 Là, comme dit Régis Debray, on est passé du siècle rouge au siècle vert.
01:27:10 Donc, finalement, les nouvelles actions violentes sont plus portées par les écologistes.
01:27:14 Après, je ne suis pas sûr que dissoudre une association de masse qui rassemble 150.000
01:27:19 personnes soit la bonne manière d'opérer.
01:27:22 Je pense effectivement que des mesures ciblées auraient été plus judicieuses.
01:27:27 Parfait, le Saint-Ville, pour terminer sur ce sujet, si on n'arrivait pas au bout de
01:27:30 la dissolution ou si les soulèvements de la Terre se reforment très rapidement derrière,
01:27:34 ce sera un aveu d'échec pour Gérald Darmanin, qui avait annoncé ça à l'Assemblée nationale,
01:27:38 qui en a fait aussi beaucoup de communication autour de cette annonce.
01:27:40 Oui, mais on est face à un véritable guérillage juridique, mais qui était attendu parce qu'effectivement,
01:27:47 le caractère très composite des soulèvements de la Terre, qui n'est pas constitué en
01:27:53 association, rend peut-être difficile.
01:27:55 Et on le savait.
01:27:56 Donc, il y a eu peut-être une communication un petit peu hâtive de Gérald Darmanin,
01:28:03 qui s'est empressé à vouloir faire la démonstration, qui s'en prenait aussi au mouvement d'extrême
01:28:07 gauche après avoir dit sous d'autres organisations.
01:28:11 Mais il y a quelque chose qui m'intéresse quand même dans la séquence, et on en arrive
01:28:16 dans la même journée, à parler de la dissolution de Civitas, qui est un mouvement résiduel
01:28:20 d'extrême droite, qui est composé de quelques centaines ou peut-être un millier de sympathisants,
01:28:26 et les soulèvements de la Terre, dont on dit qu'ils pourraient compter jusqu'à 150 000
01:28:31 membres.
01:28:32 Moi, ce qui me semble quand même, malgré tout, même si parmi ces 150 000 membres,
01:28:36 ils ne sont pas tous des militants d'extrême gauche ultra-violents, mais il y a quand
01:28:41 même une ultra-violence aujourd'hui portée par l'extrême gauche, qui est beaucoup plus
01:28:45 évidente que celle de l'extrême droite.
01:28:47 Et je ne voudrais pas du tout excuser les militants d'extrême droite, mais en tout
01:28:51 cas, on se focalise de manière égale sur les deux mouvements, alors qu'en fait, la
01:28:55 violence portée par aujourd'hui les soulèvements de la Terre est évidente.
01:29:00 Et d'abord, il faut en revenir quand même à l'origine de la création des soulèvements
01:29:03 de la Terre au cœur de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, et qui finalement a été permis et a été
01:29:11 rendu possible par le renoncement d'Emmanuel Macron d'aller jusqu'au bout de ce projet.
01:29:16 Après avoir malgré tout eu une votation locale favorable à ce projet, Emmanuel Macron,
01:29:24 s'asseyant sur une décision démocratique, a donné raison à ces militants qui, depuis
01:29:31 des dizaines d'années, tenaient illégalement ce terrain.
01:29:34 Et c'est ce qui a permis, je pense, l'éclosion de ce mouvement et la violence et les violences
01:29:39 qui s'ensuivent.
01:29:40 On va changer de sujet pour parler de nouveau, comme je vous le disais, de Marseille, puisque
01:29:44 le parquet de Marseille confirme la garde à vue de cinq policiers de l'antenne de
01:29:48 Marseille du RED.
01:29:49 Il ne s'agit pas de l'affaire Dédy, mais d'une autre affaire où un homme Mohamed,
01:29:52 27 ans, avait été retrouvé mort.
01:29:54 Nous sommes avec Tanguy Hamon du service de la justice de CNews.
01:29:57 Tanguy, est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu de quoi relève cette affaire ?
01:30:00 Eh bien oui, comme vous l'avez dit, cinq policiers du RED de Marseille viennent d'être
01:30:06 placés en garde à vue ce matin.
01:30:08 L'information nous a été confirmée à l'instant par le parquet de Marseille.
01:30:12 Dans le même temps, d'autres policiers sont également auditionnés par l'IGPN,
01:30:17 mais là en qualité de témoins.
01:30:19 Alors ces gardes à vue et ces auditions, elles interviennent dans le cadre d'une enquête
01:30:23 pour la mort de Mohamed B, un homme âgé de 27 ans, qui avait été retrouvé en arrêt
01:30:28 cardiaque dans la rue à côté de son scooter.
01:30:30 C'était dans la nuit du 1er au 2 juillet.
01:30:32 Selon les premiers éléments de l'enquête, l'arrêt cardiaque aurait pu être causé
01:30:38 par le tir d'un flashball au niveau du thorax.
01:30:41 C'est donc pour cela que les policiers du RED sont placés en garde à vue et que d'autres
01:30:47 sont auditionnés comme simples témoins.
01:30:49 L'enquête devra déterminer quelles ont été les circonstances du tir de ce flashball
01:30:56 et est-ce que ce tir était nécessaire.
01:30:58 On a un point avec vous, notamment chez Thierry Cabane.
01:31:03 Dans Mediews, Martin Garagnon parlait tout à l'heure déjà des policiers de Marseille.
01:31:07 Après, il y a aussi une justice qui doit suivre son cours.
01:31:10 Mais quand on voit déjà à Marseille la détention provisoire du policier soupçonné
01:31:15 d'avoir tiré sur le jeune Hedi a attisé un petit peu la colère, on se dit que ça
01:31:21 va être encore des jours compliqués pour la police à Marseille.
01:31:24 Oui, on peut parfaitement être en soutien des forces de police et avoir confiance dans
01:31:28 la justice de son pays.
01:31:29 Je pense qu'il ne faut pas chercher à opposer systématiquement police et justice.
01:31:33 Il faut le rappeler, dans l'immense majorité des cas, les policiers au quotidien travaillent
01:31:37 main dans la main avec les juges.
01:31:38 Donc, il n'y a pas d'opposition comme on cherche aussi un peu à le faire croire ces
01:31:42 derniers temps.
01:31:43 On a des cas, il faut le rappeler aussi, 45 000 forces de l'ordre sur le terrain, au
01:31:47 plus fort des guerrillas.
01:31:49 C'est colossal.
01:31:50 Et sur ces 45 000, on dénombre malheureusement maintenant un décès lié à l'intervention
01:31:57 des forces de police.
01:31:59 Il faut toujours rappeler le professionnalisme, le sang-froid, la sérénité de l'exercice
01:32:04 du maintien de l'ordre par ces professionnels lorsqu'ils sont mobilisés des nuits entières
01:32:09 avec des volumes horaires incroyables.
01:32:11 Il faut aussi rappeler que le maintien de l'ordre, ce n'est pas la fonction première
01:32:15 d'un certain nombre de corps qui ont été sur le terrain.
01:32:16 La BAC, ce n'est pas sa fonction, le maintien de l'ordre.
01:32:19 La BRI ou le RAID, ce n'est pas leur fonction.
01:32:21 Ils ont été appelés là pour sécuriser parce qu'on était dans une zone de tension
01:32:25 extrême, dans une séquence de tension extrême.
01:32:26 Et donc, lorsque il y a le coup de feu, tout le monde monte au front.
01:32:30 Mais ce n'est pas pour les excuser, c'est juste pour contextualiser.
01:32:34 Bien sûr.
01:32:35 Et y compris, moi je suis assez souvent à Marseille, les scènes de chaos à Marseille,
01:32:39 je les ai vues, rue Paradis, Saint-Férole, etc.
01:32:42 Les vitrines pillées, etc.
01:32:43 Quand vous êtes dans le feu de l'action, qu'il est 2h du matin, que vous avez des
01:32:46 centaines de silhouettes qui déambulent à gauche, à droite, on peut...
01:32:51 Et les dégâts sont malheureux.
01:32:54 Évidemment, c'est un drame.
01:32:55 Le décès d'une personne en plus, qui apparemment n'était pas liée aux émeutes, est toujours
01:32:58 un drame.
01:32:59 Mais ce n'est pas parce qu'il y a un drame, une fois de plus, c'est toujours le même
01:33:03 débat sur les violences policières.
01:33:04 Il peut y avoir des violences de policiers, mais les violences policières, ça revient
01:33:09 à dire que l'institution police est violente par essence.
01:33:12 Ce n'est pas le cas en France, c'est le cas dans d'autres pays.
01:33:15 Ce n'est pas le cas en France, il faut le rappeler.
01:33:16 Ceux qui veulent à tout prix nous comparer à des pays comme la Biélorussie, Cuba ou
01:33:19 le Venezuela, non.
01:33:21 Edwige Diaz, une réaction à cette garde à vue de 5 policiers du RAID ?
01:33:26 Une réaction en preinte de modération, parce que comme ça a été rappelé par votre collègue,
01:33:33 l'enquête débute juste.
01:33:35 On a besoin de contextualiser les événements, savoir qui faisait quoi.
01:33:40 Pour l'instant, les policiers sont en garde à vue, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas
01:33:44 coupables et c'est une bonne chose.
01:33:46 Donc la justice, l'enquête fera son œuvre.
01:33:49 Mais je comprends que cette situation, dans le contexte que subissent les policiers, peut
01:33:55 être sentie avec beaucoup de douleur par les forces de l'ordre.
01:34:00 Et moi, j'espère juste que la NUPES ne viendra pas jeter de l'huile sur le feu, ne viendra
01:34:07 pas faire de la récupération politique avec ce drabe et n'en profitera pas pour faire
01:34:12 avancer son agenda anti-flics qui vise notamment à désarmer la police ou pire, à parler
01:34:19 de violences policières.
01:34:20 On va terminer en parlant d'Emmanuel Macron et de son bilan, puisque vous l'avez peut-être
01:34:24 vu sur les réseaux sociaux, un certain nombre de représentants de Renaissance mettent en
01:34:29 avant, notamment sur Twitter, cette photo avec ce texte.
01:34:33 L'économie record de la présidence Macron.
01:34:36 Chômage au plus bas depuis 40 ans, croissance plus forte que l'Allemagne et le Royaume-Uni
01:34:39 depuis 2018.
01:34:40 Inflation plus faible que nos voisins, premier pays d'Europe pour le nombre d'investissements
01:34:43 étrangers.
01:34:44 Hausse du nombre d'emplois industriels pour la première fois depuis les 30, glorieuse.
01:34:47 Edwige Diaz, ça vous surprend ? Est-ce que comme Karl-Oliv, vous diriez "le chameau
01:34:52 ne voit pas sa bosse" ? J'ai beaucoup aimé cette légende du député Karl-Oliv.
01:34:55 On s'étouffe quand on voit cette affiche.
01:34:59 Tout va bien, pourquoi on se plaint ?
01:35:01 Il faudra demander à Emmanuel Macron s'il envisage de mettre ce tract dans le compte
01:35:06 de campagne de la liste européenne qui sera menée par Renaissance.
01:35:10 Vous ne me lancerez pas d'hyper-attention ?
01:35:13 Oui, on sera vigilants.
01:35:15 Ce que je vois, c'est quand même une autosatisfaction assez déplacée quand on voit la situation
01:35:24 dramatique que subissent nos compatriotes.
01:35:28 Je pense notamment en matière de pouvoir d'achat après l'augmentation du prix du
01:35:32 carburant, l'augmentation du prix de l'électricité, du timbre de l'alimentation pour les animaux,
01:35:39 des fournitures scolaires.
01:35:40 Ça va être le cas bientôt pour beaucoup de parents.
01:35:43 Je pense que ce tract, c'est vraiment de la propagande déplacée.
01:35:48 Mais si ce tract avait fait preuve d'honnêteté, on aurait pu parler d'autres records.
01:35:54 Le record de la dette, du déficit commercial, du prélèvement obligatoire, de la perte
01:36:00 de pouvoir d'achat, de la défaillance des entreprises, aussi la démission des forces
01:36:04 de l'ordre, de l'immigration.
01:36:05 Ça sera peut-être d'autres actes à proposer ces thèmes.
01:36:09 Oui, alors faudra.
01:36:10 On verra.
01:36:11 On verra.
01:36:12 Martin Garagnon, ce qu'on disait tout à l'heure aussi avec mes invités, c'est
01:36:15 qu'on ne remet pas en cause le fond et ces réussites-là.
01:36:19 Mais est-ce que vous pensez que pour les Français, c'est entendable de se dire, pour ceux qui
01:36:23 n'arrivent pas à boucler les fins de mois, pour les classes moyennes qui de plus en plus
01:36:26 galèrent à la fin du mois, est-ce que ça peut véritablement avoir un écho ? Est-ce
01:36:29 que la stratégie de communication, elle peut être efficace ?
01:36:32 Alors je souriais non pas à l'énoncier de votre question, mais aux propos de Madame
01:36:36 Diaz, parce qu'on retrouve les classiques du RN, le chantre d'une grandeur passée
01:36:40 et d'une décadence présente, vivre dans l'illusion et constater qu'en fait, tout
01:36:45 va mal et que tout est de la faute d'Emmanuel Macron.
01:36:47 Donc ça me fait sourire parce que vous êtes dans le recyclage.
01:36:49 Vous pouvez entendre des voix si vous voulez.
01:36:50 C'est à peu près le propos que vous avez tenu.
01:36:51 Vous avez un peu raccourci ces propos.
01:36:52 Vous pouvez entendre des voix, pas de monnies.
01:36:53 C'est un peu toujours la même musique.
01:36:56 Et sur le tract en lui-même, tout ne va pas bien, mais tout ne va pas mal.
01:37:02 Il fallait le mettre comme ça.
01:37:03 Olivier Dardigolle, ce n'est pas hyper bonheur.
01:37:04 Il fallait en faire le titre du tract.
01:37:07 Vous allez distribuer ça, sincèrement ?
01:37:10 Mettre en avant des éléments sur la question économique, qui sont factuellement vrais.
01:37:16 Vous me posiez la question, est-ce que c'est entendable, est-ce que c'est audible ?
01:37:20 Moi, je suis un mitant de terrain.
01:37:22 C'est-à-dire que je vais dans les marchés.
01:37:24 Vous allez peut-être vous-même distribuer ce tract le dimanche.
01:37:26 Dans ma circonscription, vous distribuez ce tract.
01:37:29 Et CNews filmera.
01:37:32 Les marchés, les bistrots, les sorties de métro, etc.
01:37:35 Ce qu'on entend de la bouche des...
01:37:38 Là, on a sorti il y a quelques semaines un tract, bilan, sur les réalisations d'Emmanuel Macron.
01:37:46 La réaction immédiate des gens qui ouvraient le tract et qui nous interrogeaient,
01:37:50 mais qu'est-ce que c'est que ça ?
01:37:51 Ils n'étaient pas, pour beaucoup, au courant de certaines mesures.
01:37:55 Donc, communiquer sur les éléments qui sont apportés à l'actif d'Emmanuel Macron,
01:38:00 je pense que c'est quand même plutôt sain.
01:38:02 C'est un rappel de beaucoup de choses.
01:38:03 Qui se souvient encore, à l'heure actuelle, de la disparition de la taxe d'habitation ?
01:38:07 La taxe d'habitation, c'est en moyenne 700 euros pour un foyer.
01:38:11 Et c'est un impôt qui était fondamentalement inégalitaire
01:38:14 puisque que vous gagniez 15 000 euros, vous soyez au SMIC, c'était le même montant.
01:38:17 Donc, qui se souvient de ça ?
01:38:19 Si ça, ce n'est pas une mesure de gauche, si vous voulez refaire le clivage gauche-droite,
01:38:23 qui est-ce qui l'a fait ?
01:38:24 C'est Emmanuel Macron.
01:38:25 C'est redonner concrètement du pouvoir d'achat aux Français.
01:38:27 Pareil pour la redevance télévisuelle.
01:38:29 Elle a été supprimée en cohérence parce qu'elle était adossée à, justement, cette taxe d'habitation.
01:38:34 D'ailleurs, la taxe d'habitation, il faut le rappeler, a été intégralement compensée par l'État.
01:38:38 Donc, les maires qui, parfois, de mauvaise foi, vous expliquent qu'ils sont obligés d'augmenter la taxe foncière
01:38:42 parce qu'on leur a enlevé la taxe d'habitation, c'est faux.
01:38:44 Mais est-ce que vous ne pensez pas, avec un retour d'expérience, qu'il y a deux éléments qui peuvent poser problème ?
01:38:50 D'abord, le premier élément qui consiste à dire à des personnes qui ont des difficultés,
01:38:54 vous n'avez pas bien compris, le pays va bien, on va vous expliquer pourquoi.
01:38:58 C'est parce qu'on leur déjouage.
01:38:59 Donc, cette idée un peu d'être en surplomb, ce qu'on a appelé à un moment la présidence jupitérienne.
01:39:04 Et l'autre aspect, c'est que sur chacun des items, sur la nature de la création des emplois, par exemple,
01:39:12 sur l'ubérisation…
01:39:13 Je vous ai entendu là-dessus.
01:39:14 Sur l'ubérisation de notre économie.
01:39:16 C'est faux. Le taux de CDI est supérieur.
01:39:18 Olivier Lartigolle finit juste et je laisse répondre à Arthur Garage.
01:39:20 Donc, sur chacun des items, on pourrait avoir un débat assez sérieux et parfois même sévère.
01:39:24 Mais est-ce que vous ne jugez pas, sur le coup, un très grand nombre de nos concitoyens
01:39:30 qui ont la boule au ventre, qui se disent "comment on va faire en septembre"
01:39:34 par rapport aux factures, aux frais de rentrée scolaire, par rapport à la peur, la peur du lendemain,
01:39:40 parce que moi je pense qu'un pays va bien si véritablement il a une espérance collective
01:39:44 et si on se dit que les jours qui viennent seront meilleurs.
01:39:46 Or, une écrasante majorité de nos concitoyens, les enquêtes d'opinion le montrent, ont la crainte de l'avenir.
01:39:52 Et est-ce que vous ne jugez pas que ce type de communication est pour vous totalement contre-productive
01:39:57 parce qu'elle dit aux personnes qui ressentent ça, qui sont un très grand nombre, "en fait vous n'existez pas".
01:40:02 Mais ça c'est une analyse et je la respecte, c'est un point de vue.
01:40:05 Mais finalement, dans vos propos, vous convoquez le ressenti au détriment du factuel.
01:40:09 La réalité.
01:40:10 C'est votre réalité.
01:40:11 C'est la vie quotidienne.
01:40:12 Non, parce que la réalité ce sont justement les statistiques.
01:40:14 Oui, mais le ressenti compte.
01:40:15 Oui, ok, mais le ressenti compte.
01:40:16 Le ressenti est souvent dossé à la réalité.
01:40:18 Quand vous dites "c'est la vérité", c'est un ressenti que beaucoup peuvent partager,
01:40:22 il n'y a aucun problème là-dessus, on peut en débattre.
01:40:24 Mais le tract parle d'éléments factuels.
01:40:26 Donc moi je veux bien qu'on convoque des statistiques quand ça arrange le côté anti-Macron
01:40:32 en disant le sentiment d'insécurité des Français, etc.
01:40:34 et qu'on réfute les statistiques quand c'est apporté au bilan d'Emmanuel Macron.
01:40:37 Moi les statistiques, je les prends dans leur entièreté,
01:40:40 quand elles sont favorables ou défavorables.
01:40:42 Là, en l'occurrence, d'un point de vue économique...
01:40:44 Prenons par exemple, typiquement, l'exemple de, je crois que c'est le deuxième item,
01:40:48 la croissance plus forte que l'Allemagne et le Royaume-Uni.
01:40:50 C'est factuel.
01:40:51 Alors, c'est factuel, mais à quel prix ?
01:40:52 Est-ce que ce n'est pas financé par la dette au lieu de...
01:40:54 Vous avez vu l'évolution des dettes de nos voisins européens ?
01:40:57 C'est la question.
01:40:58 C'est la question.
01:40:59 On finance cette croissance par la dette.
01:41:01 Et là, vous allez voir le budget qui...
01:41:03 Non mais, est-ce que c'est ça ?
01:41:05 Lorsque vous avez...
01:41:07 Alors après, on ne va peut-être pas entrer dans les détails...
01:41:09 On ne rentre pas dans les détails maintenant.
01:41:11 Un élément très factuel, lorsque vous vous endettez avec des taux réels négatifs,
01:41:16 oui, c'est...
01:41:17 N'importe quel économiste vous dira qu'il préfère aller faire ça.
01:41:21 Et vous, à titre individuel, demain, vous achetez votre appartement
01:41:24 à un taux d'intérêt négatif.
01:41:26 Plus personne n'est pas acheté son appartement aujourd'hui.
01:41:27 Maintenant, non.
01:41:28 Mais il y a quelques années, quand les taux d'intérêt étaient négatifs,
01:41:30 et ce qui était le cas de la France, le taux à 10 ans était négatif.
01:41:33 Donc, on peut s'endetter, quitte à donner l'illusion que tout va bien...
01:41:37 Mais en fait, l'endettement en soi, ce n'est pas bon ou mauvais.
01:41:39 L'endettement, il est bon ou mauvais en fonction du contexte,
01:41:41 et notamment en fonction des taux d'intérêt réels.
01:41:43 Le contexte aujourd'hui économique est favorable à poursuivre cet endettement de la France.
01:41:48 Non, puisque justement, là, on est en face de désendettement.
01:41:50 Et c'est d'ailleurs ce qui nous a approché...
01:41:52 On le voit tellement vrai qu'aujourd'hui, on a plus de milliards de dettes.
01:41:54 Oui, mais c'est justement maintenant qu'on est en face aussi de désendettement.
01:41:57 On a fait face au Covid, et je crois que ça a été salué par les Français.
01:42:00 C'est le premier discours de politique générale d'Edouard Philippe,
01:42:02 qui s'était engagé sur cette trajectoire.
01:42:04 Avant le Covid, monsieur.
01:42:05 Ah, donc, et vous pensez que la dette Covid...
01:42:08 Je pense que la gestion du Covid a été saluée par les Français.
01:42:11 Et quand on voit les dégâts, et vous parliez, madame, de faillite des entreprises,
01:42:15 en France, on est le pays dont le tissu économique a le mieux résisté en Europe.
01:42:19 C'est nous qui avons eu le moins de faillite.
01:42:21 On a permis à des dizaines de milliers de PME et d'emplois d'être maintenus.
01:42:24 Je vais vous laisser répondre rapidement, Ibiliaz,
01:42:25 parce qu'après, on va devoir passer l'antenne à notre camarade Thierry Cabane.
01:42:29 En un mot, ce tract qu'on voit, vous dites, il sert à quoi ?
01:42:33 Méthode Coué, on essaye coûte que coûte de faire passer des arguments.
01:42:37 Il faut faire savoir ce qu'on fait, comme le dit Martin Guéragnon.
01:42:39 Alors, il sert à plusieurs choses.
01:42:40 Déjà, c'est, je le pense sincèrement, préparer le lancement de la campagne
01:42:44 des élections européennes de la Macronie.
01:42:46 Mais il sert aussi à masquer l'échec des 100 jours.
01:42:50 On nous avait promis le réenchantement, l'apaisement.
01:42:53 Finalement, on a un remaniement ministériel inutile.
01:42:55 On a des émeutes et on a une guerre fiscale qui est menée contre les Français.
01:43:00 Et donc, je pense qu'Emmanuel Macron a entendu que presque 80% des Français
01:43:06 ne sont pas satisfaits en matière de promesses,
01:43:09 notamment consécutives aux 100 jours.
01:43:12 Donc là, en fait, il essaye un petit peu de se refaire la cerise.
01:43:15 Mais c'est très maladroit.
01:43:17 Et surtout, je pense que ça ne convaincra personne.
01:43:20 L'inflation, elle est très élevée.
01:43:22 Les Français ont perdu du pouvoir d'achat.
01:43:24 Les entreprises, malheureusement, sont confrontées à de la faillite.
01:43:28 Et ça, ce sont les chiffres.
01:43:29 - Merci.
01:43:30 - Monsieur, nous n'avons pas eu le temps.
01:43:33 - Merci à tous les cinq d'avoir été mes invités.
01:43:36 Merci à Samuel Vasselin, à Briak Japiot, à la réalisation Jean-Luc Lombard,
01:43:40 à la vision de Mick Raymond et au son Rodrigue Leprado.
01:43:42 Tout de suite, évidemment, c'est Thierry Cabane pour Midi News.
01:43:45 Merci.
01:43:46 Merci.

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