Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00 Bonsoir à tous et bienvenue dans l'heure des pros.
00:02 On est ensemble pendant une heure et avec moi pour m'accompagner,
00:05 Georges Fenech, bonsoir.
00:06 Bonsoir.
00:06 Consultant CNews, Elisabeth Lévy, bonsoir.
00:08 Bonsoir Elodie.
00:09 Directrice de la rédaction de Causeur et Geoffroy Lejeune va nous rejoindre
00:12 dans un instant.
00:12 On va commencer en parlant de nouveau de la polémique
00:15 avec l'invitation du rappeur Médine aux journées d'été d'Europe Écologie Les Verts.
00:19 Regardez d'abord ce qu'en dit justement la patronne d'Europe Écologie Les Verts.
00:23 Elle s'est exprimée et elle justifie une fois de plus cette invitation.
00:26 Écoutez Marine Tendelier.
00:29 Il a écrit une chanson qui s'appelle RERD dans laquelle il dit clairement
00:32 l'antisémitisme est un cancer.
00:35 Je connais très peu d'artistes français qui se soient exprimés aussi clairement
00:38 sur le sujet, encore moins dans le milieu du rap.
00:40 L'antisémitisme recrue des sens et pour le combattre efficacement,
00:44 on a besoin aussi d'émetteurs qui vont expliquer,
00:47 comme Médine l'a fait sur d'autres sujets.
00:48 Il a été capable d'expliquer que ce qu'il ressentait comme rappeur racisé
00:53 élevé dans les quartiers populaires du Havre, il se sentait dans une convergence
00:58 d'oppression avec des personnes victimes d'homophobie.
01:00 Il a été capable de dire ça.
01:02 Je veux qu'il soit capable de le dire aussi sur l'antisémitisme
01:05 et je veux que chacun se rende compte de l'impact que ça aurait
01:08 s'il était capable de le faire.
01:09 Elisabeth Lévy, est-ce qu'on aurait mal compris ?
01:11 Selon Marine Tendelier, il n'est pas du tout antisémite.
01:14 Au contraire, il s'engage contre l'antisémitisme.
01:16 Il est même un émetteur contre l'antisémitisme, dit Marine Tendelier.
01:20 Je dois dire que cette interview à France Inter, elle mérite d'être écoutée.
01:24 On en aura un autre extrait tout à l'heure.
01:24 Elle mérite d'être écoutée de bout en bout.
01:26 C'est un bijou, je me suis réveillée avec ça ce matin,
01:28 je n'en croyais pas mes oreilles.
01:30 Pour tout vous dire, pardon pour ceux qui se lèvent très tôt,
01:33 Elodie, désolé.
01:36 Et donc, c'est même pas qu'elle…
01:38 Alors, elle explique d'abord,
01:39 j'ai pas bien compris finalement s'il était inconscient de son antisémitisme.
01:45 Si, en fait, la vérité, c'est qu'il s'en fout complètement.
01:48 Je me demande même dans quelle mesure, c'est pas pour…
01:51 disons, je suis même pas sûr qu'il soit antisémite.
01:53 Mais dites-moi, j'aime pas…
01:55 Je veux dire, il a certainement eu des propos antisémites,
01:57 mais aussi homophobes, anti-France, anti-Charlie, etc.
02:03 Il s'est pas limité, donc j'en ai un peu assez qu'on focalise juste là-dessus.
02:06 Si vous voulez, tout dans ce qu'il racontait ne va pas.
02:10 Et après, il s'excuse, ça c'est super.
02:12 Mais en fait, ce que madame…
02:13 D'abord, il faut noter la complaisance de l'intervieweuse,
02:17 mais c'était hallucinant, pas une question gênante.
02:19 Non mais vraiment, alors elle a déroulé son truc.
02:21 À aucun moment, elle lui a posé la question qui méritait d'être posée.
02:24 Mais d'accord, tout ça étant dit, même en supposant que vous ayez raison,
02:28 quelle est la raison pour inviter Médine ?
02:30 Qu'est-ce qu'il apporte au débat public ?
02:32 Où est sa grande contribution ?
02:34 Je ne sais pas, mais cette question n'aura pas été posée.
02:37 – Et on va écouter justement un autre extrait de Marine Tondelier.
02:40 Quand elle fait la distinction, vous allez l'entendre,
02:42 selon elle, il y a plusieurs antisémitismes.
02:44 Écoutez.
02:44 – Ah oui, il y a le bon et le mauvais.
02:46 – Il y a deux cas possibles.
02:47 Soit c'est une personne qui, de manière volontaire,
02:49 a assumé, en le revendiquant, ce prévôt d'être antisémite, dont acte.
02:54 Soit, et c'est souvent le cas aussi dans ce pays,
02:57 parce que l'antisémitisme peut être aussi très insidieux,
02:59 il y a la partie immergée de l'iceberg, il reste.
03:02 Ça peut être des gens qui ne prennent pas conscience de la portée de leurs propos,
03:06 qui ne voient pas les souffrances que ça peut donner,
03:08 qui ne sont pas forcément conscients.
03:09 Ça peut être par maladresse, ça peut être par mimétisme,
03:11 ça peut être par manque de culture sur le sujet,
03:13 par manque de formation, par bêtise aussi, par ignorance,
03:16 pour plein de raisons.
03:17 Dans ces cas-là, pour moi, Médine est dans ce cas-là.
03:21 – Geoffroy Lejeune, l'antisémitisme est une maladresse.
03:25 – Ça dépend dans quel cas, en fait.
03:26 Si on dissèque le cas de l'antisémite en chef de ces 50 dernières années,
03:30 à savoir Jean-Marie Le Pen.
03:31 Jean-Marie Le Pen, c'est des jeux de mots, des phrases malheureuses,
03:35 des provocations, etc.
03:36 Mais il n'a jamais dit "je suis antisémite".
03:38 Il a même toujours dit "je ne suis pas antisémite".
03:40 Donc, en fait, si on écoute Marine Tendelier,
03:42 on pourrait le mettre dans la catégorie de Médine.
03:43 Donc, c'est l'antisémitisme.
03:44 – C'est en plus que Médine fait aussi des jeux de mots, vous avez remarqué.
03:46 – J'ai remarqué très récemment avec Rachel Khan.
03:48 Donc, on pourrait le mettre dans la même catégorie.
03:50 Sauf que vous pouvez constater qu'en fait,
03:52 il n'y a pas la même volonté d'explication, de contextualisation,
03:55 voire d'excuse du côté de la gauche,
03:57 quand il s'agit de Jean-Marie Le Pen qu'il s'agit de Médine.
03:59 Donc, ça veut dire que ce n'est pas tellement les bons et les mauvais antisémites,
04:02 c'est l'antisémitisme excusable, tolérable et celui qui n'est pas excusable.
04:07 Et ce qui est très intéressant, c'est de constater pourquoi il est excusable.
04:10 En réalité, c'est toujours la question.
04:12 On avait ce débat sur d'autres sujets récemment,
04:15 mais c'est la question du choix de l'électorat et du choix du peuple en réalité.
04:19 C'est-à-dire que les électeurs de Jean-Marie Le Pen,
04:22 les pauvres, les ploucs, ceux qui ne sont rien en réalité,
04:27 ceux-là, on ne veut plus leur parler.
04:28 Quand on est Marine Tondoli, on ne veut plus leur parler.
04:29 Et après, il y a les autres, les banlieues.
04:30 Et là, pour le coup, il faut être un peu plus tolérant, compréhensible.
04:33 C'est les nouveaux damnés de la terre.
04:34 Il faut essayer de leur envoyer des petits signaux, etc.
04:36 Et je pense l'invitation de Médine dans ses universités de rentrée
04:40 d'Europe Écologie des Verts et de la France Insoumise, c'est ça.
04:42 En réalité, c'est on vous a compris.
04:44 On vous excuse, on vous défend, puisque c'est ce qu'elle fait aujourd'hui.
04:46 Et donc, c'est un choix politique très clair.
04:48 Georges Fenech, c'est vrai que cette interview est un peu surréaliste
04:51 parce qu'on a l'impression, comme vous disiez, Elisabeth,
04:53 elle dit presque qu'elle est bon et les mauvais antisémites,
04:56 ceux qui ne font pas exprès et puis ceux qui le font exprès,
04:58 avec quoi qu'il en soit, ce n'est quand même pas...
05:00 Oui, mais c'est ce qu'elle sous-entend.
05:01 Mais c'est quand même surréaliste d'en arriver là encore à excuser l'antisémitisme.
05:05 Je dirais surréaliste, moi, consternant.
05:07 Franchement, je ne crois pas qu'il puisse y avoir d'antisémitisme par maladresse.
05:12 Oui, on ne fait pas exprès.
05:13 Par ignorance.
05:15 Non, je pense que ce qu'elle a dit, et notamment ce jeu de mots sur Rachel Rescan,
05:21 alors qu'elle est petite fille, juive elle-même, petite fille, déportée,
05:27 ne fait pas l'ombre d'un doute.
05:28 D'ailleurs, j'ai vu les réactions de Sandrine Rousseau, pour une fois,
05:32 qui a dit "c'est un délit".
05:33 Oui, c'est pas une opinion.
05:35 C'est un délit.
05:36 Et donc là, c'est consternant à plusieurs titres.
05:40 Et en plus, ça va totalement, mais ça c'est leur affaire,
05:43 brouiller leur journée d'université.
05:46 Je ne sais pas, au fond, qu'est-ce qu'ils cherchent ?
05:48 On va écouter ce qu'il va nous dire.
05:51 On va écouter, je vais être très attentif.
05:54 Quand on est un parti politique, on ne prend pas un tel risque
05:57 de polluer une université d'été à l'approche d'élections.
06:00 Alors que tout le monde ne parlera inévitablement que de ça.
06:02 Non mais attendez, c'est une blague.
06:04 C'est une blague.
06:05 Je vous rappelle qu'il y a quelques semaines,
06:07 un dirigeant de la CGT, alors pas un dirigeant,
06:11 il n'est pas là à la Confédération, mais enfin c'est un dirigeant,
06:13 pas n'importe qui, a fait exactement le même genre de blague,
06:18 je dis ça évidemment entre guillemets, à l'encontre d'Éric Zemmour.
06:21 Alors, moi, bêtement, je me suis dit à l'époque,
06:23 ah, ça va être leur point de détail.
06:25 C'est-à-dire, ces gens ne pourront plus aller nulle part
06:28 sans qu'on les enquiquine avec ça.
06:30 Mais que nenni !
06:32 Mais rien du tout, c'est hallucinant !
06:35 Il y a une immunité.
06:37 Et alors en plus, Marine Tendelier, c'est pour ça que je vous dis,
06:39 je me demande si ça n'est pas à cause, si vous voulez,
06:42 en tous les cas, du fait qu'il plaît aux antisémites,
06:44 que Médine est là.
06:46 Parce qu'elle a oublié une raison, si vous voulez,
06:48 un des facteurs de l'antisémitisme, qui est l'éducation.
06:52 Et nous le savons, d'accord, malheureusement,
06:56 il y a encore des familles issues de l'immigration,
06:58 je dis bien des familles, bien sûr, pas toutes, heureusement.
07:01 Mais rappelez-vous les territoires perdus de la République,
07:03 je ne crois pas que la situation ait été complètement révolutionnée.
07:08 Il y a donc des familles où on tête l'antisémitisme au berceau.
07:11 Je suis désolée, c'est comme ça.
07:13 Il faut quand même avoir le courage de le dire.
07:15 D'ailleurs, il y a beaucoup de musulmans,
07:17 beaucoup de Français d'origine arabe qui le disent.
07:19 Et je pense que pour draguer, si vous voulez,
07:23 il y a des petits messages subliminaux pour draguer.
07:27 Une partie de cet électorat, un petit peu d'antisémitisme ne nuit pas,
07:32 et un peu d'homophobie, etc.
07:35 Et beaucoup d'anti-France.
07:37 Je voudrais qu'on regarde aussi la réaction de Jean-Luc Mélenchon
07:40 qui s'exprime sur les réseaux sociaux.
07:42 Il dit ceci.
07:55 Joufraud Lejeune, qui a dit ceci ?
07:57 On ne comprend pas en fait à quelle polémique il répond.
07:59 Je ne pense pas qu'on ait beaucoup accusé Médine d'être raciste.
08:01 Ce tweet, hormis relancer la polémique et être à côté de la plaque,
08:05 on ne voit pas vraiment l'intérêt.
08:06 Par ailleurs, l'allusion aux admirateurs de Pétain et de Barès.
08:10 Barès, c'est intéressant parce qu'il y a en ce moment un livre qui paraît sur Barès
08:14 et qui justement raconte tout Barès, c'est-à-dire l'écrivain, mais aussi l'antisémite.
08:18 Livre très nuancé, dont j'ai lu beaucoup de recensions dans la presse, en effet.
08:21 Et les Insoumis sont en toupie sur ce bouquin
08:23 parce qu'ils expliquent que c'est une façon de le réhabiliter.
08:25 Alors que ce n'est pas du tout le propos du livre.
08:27 Mais la nuance...
08:28 Ce qui est intéressant, c'est qu'ils vont aller traquer de l'antisémitisme
08:31 chez les journalistes du Figaro, du JVD ou de causeurs qui vont parler de Barès.
08:35 Et par contre, chez Médine, ils vont tout excuser.
08:37 C'est quand même fascinant.
08:38 Moi, je voudrais répondre à la question de Georges.
08:40 À quoi ça sert de faire ça ?
08:41 Dans les propos de Marine Tondoli, il y a quelque chose de très intéressant.
08:45 Elle dit "J'ai vu chez ce garçon une capacité à comprendre la souffrance de l'autre
08:49 quand il a dit qu'il se sentait victime de la même chose que peuvent subir les homosexuels".
08:52 Et en fait, ce qui l'intéresse réellement, c'est ça.
08:55 Au-delà de la question du choix de l'électorat à qui on s'adresse,
08:58 c'est la façon dont il a pu se reconnaître victime d'une discrimination
09:01 comme le seraient les homosexuels, comme le seraient les lesbiennes,
09:04 comme le seraient beaucoup d'autres catégories.
09:06 En fait, la nouvelle matrice de la gauche, c'est ça.
09:08 C'est choisir des catégories de victimes, les radicaliser dans leurs conditions de victimes,
09:12 leur parler en tant que victime pour les monter contre les autres partis politiques
09:15 et essayer de faire une forme de convergence des luttes.
09:17 On appelle ça l'intersectionnalité.
09:18 C'est ça qui intéresse Marine Tondoli aujourd'hui.
09:20 C'est un peu ce qu'ils ont fait avec une grande partie,
09:23 et ça depuis pas simplement Marine Tondoli, mais depuis 25 ans,
09:26 ils ont fait ça avec une grande partie de la jeunesse d'origine immigrée.
09:30 Sauf que l'acrobatie en ce moment, ce qui est intéressant,
09:33 c'est justement l'exemple qu'elle choisit,
09:34 c'est de faire parler des gens qui flirtent avec l'islamisme,
09:37 en tout cas qui sont sympathisants de tout ça,
09:39 et des homosexuels qui se sentent victimes de discrimination
09:41 en raison de leur orientation sexuelle.
09:43 Ça va pas marcher !
09:44 Je prétends que le face-à-face se passera mal, mais c'est leur objectif.
09:48 On va regarder aussi...
09:49 Non mais là, je crois juste...
09:51 Moi je crois en raison, mais ce qui est marrant...
09:53 Rapidement, parce que Georges veut le parler.
09:54 Pardon, pardon, Georges, vas-y.
09:55 Non, vous avez vu qu'un ministre, en tout cas, a annulé sa présidence.
09:59 Roland Lescure, effectivement, bizarre.
10:01 La question qui va être intéressante, c'est de savoir si Édouard Philippe
10:04 va être présent, puisque c'est le maire du Havre.
10:08 Normalement, le maire reçoit les politiques de manière républicaine.
10:11 Je crois qu'il n'a pas donné encore sa réponse à cette heure-ci.
10:14 Il se croit qu'il a autre chose à faire ce jour-là, bizarrement.
10:16 Moi, là-dessus, je vais vous dire que je ne partage pas ce que vous semblez penser,
10:21 si j'ai bien compris.
10:22 C'est-à-dire que moi, j'en ai un peu assez, si vous voulez,
10:25 que le débat public, ce soit "Ah, celui-là, il sent mauvais, il n'est pas caché,
10:28 je ne lui parle pas", et "Celui-là, il ne me plaît pas".
10:31 Moi, je pense qu'il faut aller à la bagarre, souvent.
10:34 Il faut souvent...
10:35 Vous êtes toujours un membre de l'exécutif.
10:36 On ne peut pas critiquer le fait que Médine soit invitée à y aller.
10:38 Ça semble presque cautionner cette invitation.
10:40 Non, je ne suis pas d'accord.
10:41 On peut critiquer parfaitement.
10:43 On peut dire que c'est une aberration d'inviter Médine
10:46 et dire "Mettez-moi en face de lui, je veux débattre avec lui".
10:48 Non, mais c'est un délit, on ne débat pas.
10:51 Bon, excusez-moi, moi, je veux dire que ce slogan...
10:53 Ce n'est pas une opinion.
10:54 Ce slogan ne sert à rien, ça ne sert à rien, Georges,
10:57 de répéter toute la journée "Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit".
11:00 Parce que la réalité, c'est que c'est peut-être un délit,
11:03 mais c'est aussi une opinion, un affect répandu.
11:06 Mais cela est une simple opinion.
11:07 Non, mais soit, si vous voulez, on se drape dans notre dignité,
11:10 c'est un délit, on ne parle pas et on ne fait pas reculer.
11:13 Et moi, je pense que j'en ai assez que le débat public, si vous voulez,
11:16 ce soit des gens, si vous voulez, très propres sur eux.
11:20 Je m'en fiche, moi, j'aurais interviewé Dieudonné.
11:23 Je me suis d'ailleurs fait insulter pour cela,
11:25 y compris par Lecriv, d'ailleurs, à l'époque,
11:28 qui m'a traité d'antisémite, ce qui était bon.
11:31 Pourquoi pas ?
11:32 Non, mais ça existe, après tout.
11:34 Mais je trouve, si vous voulez, que cette façon de dire...
11:38 Cette façon de réhabiliter le cordon sanitaire
11:42 comme, je veux dire, vraiment l'ADN du débat public,
11:46 eh bien non.
11:47 Moi, je trouve qu'il faut aller à la bagarre
11:49 avec pratiquement tout le monde.
11:51 Je voudrais qu'on regarde maintenant les réactions,
11:52 toujours sur Twitter, de Carie Madelli,
11:54 la députée européenne Europe Écologie Les Verts,
11:57 qui a voulu prendre la parole, voilà, et qui dit ceci.
11:59 "Je suis une écologiste et une femme de gauche,
12:01 viscéralement attachée au respect des gens,
12:03 à la liberté, l'égalité, la solidarité, la laïcité.
12:05 Dès lors, je ne peux soutenir et encore moins cautionner
12:07 l'invitation de Médine avec ce hashtag #MédineFallaitPasL'Inviter.
12:10 Elle prolonge sa réflexion.
12:12 On n'invite pas quelqu'un qui a fait les premières parties
12:14 d'un débat animé par Kémy Séba, antisémite et complotiste notoire.
12:18 On n'invite pas quelqu'un dont la rupture avec Dieudonné
12:20 n'intervient qu'après que ce dernier se soit profondément plongé
12:23 dans la galaxie complotiste, négationniste et antisémite
12:26 d'Alain Soral et autres Robert Faurisson.
12:28 On n'invite pas quelqu'un qui s'amuse à des jeux de mots mal faits,
12:30 on en parlait tout à l'heure, avec le nom d'une personne
12:33 dont les grands-parents ont été déportés parce que juifs.
12:35 C'est un tweet antisémite et sans guillemets.
12:37 On n'invite pas quelqu'un qui ne représente que lui-même
12:40 et ses t-shirts et goodies pseudo-révolutionnaires
12:42 que chaque polémique l'aide à vendre,
12:44 surtout quand il existe mais il y a une autre personne compétente
12:46 pour parler du sujet en question.
12:48 Et elle termine, on n'invite pas quelqu'un qui n'a qu'une audience relative
12:50 en tant que rappeur, mais qui a par contre une audience disproportionnée
12:53 en tant que vecteur du confusionnisme politique
12:55 qui sévit dans la période Georges Fenech.
12:57 Tout est dit, elle a repris argument par argument,
12:59 pas uniquement d'ailleurs l'antisémitisme, aussi ce côté
13:01 si on veut parler à ces jeunes, si on veut parler de la jeunesse,
13:04 de la colère de la jeunesse, il y a aussi peut-être d'autres personnes compétentes.
13:06 Il n'est peut-être pas le seul.
13:08 Mais bien sûr, ça me parait évident.
13:10 Elle n'est pas la seule, député.
13:12 Il y en a d'autres qui ont réagi aussi.
13:14 On apprit sur ce que c'est une liste de réactions.
13:16 On voit bien que ça commence à s'agiter au sein même
13:19 du mouvement des écologistes parce qu'effectivement,
13:22 on pouvait choisir d'autres personnalités
13:24 qui ne soient pas controversées comme celle-ci.
13:27 Je pense que c'est une faute politique de l'avoir fait.
13:30 C'est vrai Geoffroy Lejeune qu'on voit un peu à rebours quelque part ces réactions.
13:34 Est-ce qu'il y a eu peut-être un espoir, par exemple,
13:36 chez Karim Adeli ou d'autres élus europécologiques verts,
13:38 de se dire après le tweet sur HLK, peut-être qu'ils vont l'annuler,
13:41 on ne prend pas la parole tout de suite, et là, ils se disent
13:43 décidément, il n'y aura pas d'annulation, donc on monte un peu au créneau
13:45 et on défend notre opposition à cette invitation.
13:47 Je ne sais pas s'ils ont espéré ça.
13:49 En tout cas, c'est courageux. Il faut le reconnaître.
13:51 Ils sont minoritaires dans leur partie.
13:52 De fait, Karim Adeli est minoritaire dans son parti.
13:54 Ce n'est jamais agréable de prendre une position comme celle-là.
13:57 Et moi, ce qui m'amuse, enfin ce que je constate en tout cas,
14:00 c'est que dans ce genre de moment de grande dérive, vous savez,
14:03 d'un parti politique qui tout à coup franchit un cap,
14:06 ronde une digue, il y a toujours quelques esprits éclairés,
14:09 mais ils sont minoritaires à chaque fois.
14:10 Pas chez les Insoumis. Trouvez-moi un chez les Insoumis.
14:14 Non, mais la différence, c'est que les Insoumis,
14:16 il y a une discipline de parti qui est...
14:18 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a une majorité qui cautionne
14:20 par peur, par suivi, par esprit moutonnier, etc.
14:24 Je pourrais en citer un ou deux.
14:26 Il y a eu Georges Kuzmanovitch, par exemple, qui est parti à un moment donné.
14:29 Mais voilà, ils sont toujours très minoritaires.
14:31 Et il y en a toujours un, deux, trois, ils sont très, très, très peu,
14:34 qui gardent les yeux ouverts et qui disent ce que tout le monde voit.
14:37 Et dans le parti, la logique, l'abrutissement du militant,
14:41 en l'occurrence de l'élu aussi, conduit en général à ne rien dire.
14:44 C'est assez intéressant.
14:45 Vous avez vu comme moi aussi la réaction d'une figure historique,
14:47 des écologistes, c'est Noël Mamère.
14:49 Oui, mais en fait...
14:50 Ma mère est un peu loin de...
14:52 Oui, mais justement, ils voient aussi comment le parti a malheureusement évolué.
14:55 Oui, mais moi je le répète parce que Geoffroy a raison.
14:58 Il le dit avec des mots fort gentils.
15:00 Il dit "Il y a une discipline de parti", il voulait dire une dictature
15:02 complètement cinglée.
15:03 Oui, bien sûr.
15:04 Mon cher Geoffroy...
15:05 Il l'a dit de manière plus diplomatique.
15:07 Il l'a dit de manière plus aimable.
15:08 Mais je suis quand même frappé.
15:10 Écoutez, je vais vous dire, j'ai sollicité des gens chez les Insoumis,
15:14 dont je sais parfaitement qu'ils sont horrifiés par l'invitation de Médine,
15:20 par le tournant islamo-gauchiste, par cette stratégie totalement opportuniste,
15:25 parce que non seulement ils sont cons d'un point de vue, disons, moral,
15:28 mais en plus ils pensent qu'elle ne sera pas efficace.
15:30 Eh bien, il n'y a pas un de ceux-là qui a accepté, si vous voulez,
15:35 de me dire un mot ouvertement.
15:37 Et j'ai trouvé ça, mais triste, parce qu'en plus je leur disais
15:40 "Mais vous savez, celui qui l'ouvrira aujourd'hui prendra date."
15:45 C'est celui-là...
15:46 Il déclenchera peut-être aussi d'autres réactions.
15:48 Mais c'est celui-là dont l'histoire se rappellera.
15:52 Ce n'est pas tous ceux qui se seront compromis,
15:56 qui auront défilé avec le CCIF, qui auront...
15:58 En plus, quel mépris des jeunes de banlieue
16:01 que de penser qu'il faut leur servir ces discours-là.
16:05 Si vous voulez, alors, vous savez, il y a un mot qui résume
16:08 ce qu'a dit Geoffroy tout à l'heure, c'est "racisé".
16:11 Et donc, on ne joue que sur cette corde.
16:14 Je trouve qu'en plus ils méprisent vraiment ce public.
16:16 C'est honteux.
16:17 - Pour terminer là-dessus, Geoffroy Jeune,
16:18 c'est vrai que, comme le disait Georges Fenech tout à l'heure,
16:20 il y a d'autres personnes aussi qui peuvent être compétentes.
16:22 Et là, on se dit, qu'est-ce qu'ils cherchent ?
16:23 Parce qu'on va tous regarder ce débat-là,
16:25 on va tous chercher la petite phrase qu'il n'aurait pas dû dire,
16:27 même pour eux en termes de gains.
16:29 Alors, certes, peut-être sur leur électorat très resserré,
16:31 mais c'est quand même un buzz à venir et on l'imagine déjà,
16:33 qui n'est pas forcément favorable au parti.
16:35 - Comment vous dire ?
16:36 Moi, j'ai déjà organisé des événements,
16:37 ce n'était pas des rentrées politiques,
16:38 mais c'était des événements pas politiques,
16:40 c'était médiatiques, mais avec des personnalités politiques.
16:42 Et évidemment, quand vous organisez quelque chose comme ça,
16:44 vous cherchez l'étincelle qui va faire parler de votre débat,
16:47 le débat qui va attirer tout le monde.
16:49 Et après, il y a manière et manière de le faire.
16:51 C'est vrai que vous pouvez vous voter
16:52 dans ce qu'on est en train d'assister.
16:53 Et là, pour le coup, c'est pour ça que je dis,
16:55 l'invitation, elle est toujours consciente.
16:57 Vous réfléchissez, vous avez des castings,
16:59 vous savez qui vous allez réussir à avoir ou pas avoir.
17:01 Et en fonction de ça, vous proposez ou pas des invitations.
17:03 En l'occurrence, là, il y a une vraie décision,
17:06 il y a une vraie stratégie, il y a une vraie logique.
17:07 Ce n'est pas un accident.
17:08 Ils n'ont pas découvert qu'il était Medin après coup.
17:10 - Mais vous nous avez d'ailleurs appris,
17:12 pardon, juste, en un mot,
17:14 que LFI n'avait invité Medin,
17:16 que après le buzz lancé par l'invitation,
17:19 que j'ignorais, c'est vous qui nous l'avez dit.
17:21 - On va reparler maintenant des méga-vaccines
17:23 qui sont au cœur de l'actualité,
17:24 parce que depuis aujourd'hui, il y a ce qu'on appelle le convoi de l'eau.
17:27 C'est un convoi de vélos et de tracteurs
17:29 qui s'était lancé dès Deux-Sèvres.
17:30 Ils vont rejoindre Orléans, puis Paris.
17:32 C'est un nouveau rassemblement
17:33 pour dénoncer les projets de réservoirs d'eau.
17:35 Les explications de Michael Chaillot.
17:37 - Dans ce champ, à l'eusée, 600 vélos
17:40 et une trentaine de tracteurs se sont regroupés,
17:42 prêts à partir pour un périple jusqu'à Paris
17:44 pour lutter contre les méga-bassines.
17:46 Cinq mois après les affrontements de Saint-Sauline,
17:48 les collectifs ne désarment pas.
17:50 - Il faut repenser l'utilisation de l'eau, la gestion de l'eau.
17:54 Il faut absolument amener du collectif
17:56 dans cette gestion de l'eau.
17:58 Si on ne pense pas au modèle agricole,
18:00 on va continuer à faire croire à certains agriculteurs
18:03 que c'est parce qu'ils ont accès à l'eau
18:05 qu'ils vont pouvoir continuer à faire ce qu'ils font.
18:07 - Tous réclament un moratoire sur la création de nouvelles bassines.
18:10 - C'est un arrêt immédiat de tout projet de bassine
18:12 et de tout financement public des projets de bassines
18:15 et pour l'ensemble du territoire national.
18:17 C'est notre condition sine qua non à la reprise du dialogue
18:19 et à un apaisement des tensions.
18:21 Il n'y a pas d'autre issue possible.
18:23 - Après le gel de leur dissolution par le Conseil d'État,
18:25 les soulèvements de la terre ont pu reprendre le combat
18:27 et participer à cette action.
18:29 - Il ne s'agit pas de bloquer directement un chantier,
18:32 mais il s'agit quand même de faire une action extrêmement conséquente.
18:34 En termes de présence sur les routes,
18:36 600 vélos, plusieurs dizaines de tracteurs
18:39 qui vont se relayer, c'est absolument inédit,
18:41 en tout cas dans l'histoire des résistances politiques
18:43 de ces dernières décennies.
18:45 Le gouvernement va le voir passer, l'Agence de l'eau va le voir passer.
18:48 - Dès le départ, tous ont voulu marquer le coup
18:50 avec la construction symbolique d'un cairn
18:52 au pied du panneau indiquant Sainte-Sauline
18:54 en hommage aux blessés de la manifestation du 25 mars dernier.
18:57 Prochaine étape importante, le 25 août à Orléans,
19:02 devant l'Agence de l'eau qui finance les bassines
19:04 avant l'arrivée le lendemain à Paris.
19:07 - Georges Fenech, on voit aussi ce bras de fer
19:10 qui est en train de s'installer entre le gouvernement d'un côté
19:13 qui voulait notamment dissoudre les soulèvements de la terre
19:15 qui n'a pas réussi, et eux,
19:17 avec à chaque fois des collectifs différents,
19:19 notamment Bassines non merci,
19:20 qui tentent de montrer au gouvernement,
19:21 qui continuent, qui s'organisent de manière plutôt maligne
19:24 avec une sorte de parcours où ils vont dénoncer au fur et à mesure
19:27 avec des étapes clés certains projets.
19:29 - Ça, moi, ça ne me choque absolument pas.
19:31 Cette manière de manifester,
19:33 même pour le prix, c'est sympathique,
19:35 vélo, attracteur, dans la mesure où on l'espère,
19:38 ils ne vont pas effectivement gêner la circulation.
19:41 - Attracteur, ça le gêne dans la circulation ?
19:44 - Ils vont prendre des petites routes
19:46 pour ne pas trop embouteiller les grandes routes.
19:49 - Parce que sur le fond du sujet,
19:50 on ne va pas y en dire maintenant,
19:52 mais il n'est pas aussi simple que ça.
19:54 On sait qu'il y a effectivement des questions sur les nappes phréatiques,
19:59 on le sait, on sait qu'il y a des formes d'agriculture
20:02 qui sont très consommatrices d'eau,
20:03 qu'il faudrait peut-être revoir.
20:04 Sur le fond, il y a un vrai débat,
20:06 mais c'est sur la manière, effectivement,
20:08 de se faire entendre, ce qu'on a vécu à Seine-Solide,
20:10 c'est absolument incroyable et inacceptable.
20:13 Là, on a une manifestation, finalement,
20:15 qui se présente comme une question de bon enfant, comme on dit.
20:18 - Ils disent conviviale et familiale.
20:20 - Voilà. Alors après, la question de la dissolution
20:24 au nom des sous-mandataires,
20:25 c'est encore une question juridique,
20:26 elle n'est pas tranchée, d'ailleurs.
20:28 C'est uniquement une suspension de cette décision.
20:30 On verra ce qu'il en sera au mois de novembre.
20:32 La décision sera rendue par le Conseil d'État au mois de novembre.
20:35 Mais encore une fois, cette manifestation
20:38 qui va arriver le 27 août, c'est ça ?
20:41 Le 27 novembre.
20:42 - Ah bon ?
20:43 - Ah oui, la marche est prévue jusqu'au 27...
20:46 - Ils vont à Orléans d'abord le 25 août,
20:48 ensuite ils vont à Paris ?
20:49 - Ouais.
20:50 - Non, le 27 août ?
20:51 - Vous croyez que c'est le 27 août ?
20:52 - On va voir, vérifiez.
20:53 - Il me semble, c'est-à-dire qu'après les essais des JO,
20:55 nous aurons les tracteurs.
20:57 - Non, tout ça, moi, ne me choque pas.
20:59 - Je voudrais qu'on écoute Agnès,
21:01 elle est porte-parole du collectif Basile non merci,
21:03 écouter ce qu'elle nous disait justement ce matin.
21:05 - Il y a besoin de fermeté ou de rapport de force aussi
21:09 pour faire avancer la problématique.
21:11 Je crois que Basile non merci, la Confédération paysanne,
21:13 les soulèvements de la terre,
21:15 on a aussi permis de mettre le débat aujourd'hui sur la table.
21:18 Les médias s'y intéressent, la société entière s'y intéresse.
21:21 Je pense que beaucoup de Français savent aujourd'hui
21:23 ce qu'est une bassine.
21:24 La preuve en est dans les discussions qu'on peut avoir
21:26 en famille ou autre.
21:27 Donc je pense que le mouvement, le rapport de force
21:30 qu'on a créé est important quand même.
21:32 Et malheureusement, l'État a voulu de la violence,
21:36 donc il en a créé à Sainte-Soline.
21:38 Nous, on n'est pas dans cet état d'esprit,
21:39 le convoi de l'eau est là aussi pour nous refaire du bien
21:42 et se dire que l'on peut être militant
21:44 et affirmer nos convictions dans une société plurielle.
21:47 - Elisabeth Lévy, tous les militants qu'on a interrogés
21:50 disent la même chose, il faut quand même faire
21:51 une démonstration de force.
21:53 Ils répètent qu'ils veulent des actions
21:55 qui soient plutôt calmes, conviviales.
21:57 Alors on imagine que le long du convoi,
21:58 ça peut peut-être bien se passer.
21:59 Il y a quand même des étapes un peu clés,
22:00 comme notamment Orléans, qui sont sans doute
22:02 plus soumises à une vigilance.
22:04 Est-ce qu'on peut être optimiste et se dire
22:05 que tout va bien se passer ?
22:07 - Alors ça, je n'ai pas pris ma boule de cristal
22:10 et je ne me risquerais certainement pas
22:12 à un pronostic.
22:14 Non, ce qui me frappe aussi, si vous voulez,
22:16 c'est le discours qui remet toujours la violence,
22:19 la faute de la violence sur le dos de l'État,
22:23 si vous voulez, en permanence.
22:25 Après, moi je suis un peu comme Georges,
22:28 moi je suis quand même libéral,
22:30 ils ont le droit de manifester, si possible,
22:33 en n'empêchant pas d'honnêtes citoyens
22:37 de travailler, si c'est possible.
22:39 Mais sur cette question des méga-bassines,
22:42 moi ce qui me frappe toujours, si vous voulez,
22:44 c'est qu'en réalité, les écolos, nos écolos,
22:47 s'en prennent à ceux qui sont à côté d'eux.
22:49 C'est-à-dire en gros les agriculteurs français,
22:51 qui sont parmi les plus vertueux au monde.
22:53 Mais comme ils ne peuvent rien faire
22:55 sur des choses beaucoup plus embêtantes,
22:56 c'est-à-dire le libre-échange délirant
22:58 qui nous impose, si vous voulez,
23:00 d'importer de la nourriture de partout,
23:03 et alors elles, qui ne répondent pas du tout
23:05 aux normes ni en eau ni en rien du tout,
23:07 il me semble qu'ils se...
23:08 - Ils n'ont rien à vous importer déjà ?
23:09 - En fait, ils ont un problème,
23:10 ils ont une vision souvent religieuse
23:12 de la terre, de la nature,
23:13 ils ont un problème avec l'activité humaine.
23:15 Mais moi, je souhaite qu'on continue
23:17 à être nourri par nos agriculteurs
23:19 et pas par de la viande de synthèse.
23:21 - Geoffroy Lejeune, sur ce mouvement,
23:24 ce convoi de l'eau qui s'organise ?
23:26 - Moi je trouve ça hyper intéressant,
23:27 parce qu'en fait, je suis d'accord avec Georges,
23:29 il y a vraiment un sujet sur cette histoire
23:31 de méga bassines, dont pour l'instant,
23:32 on n'a pas en fait commencé à parler.
23:34 La première fois qu'il y a eu
23:35 une manifestation à Sainte-Sauline,
23:36 on a vu des images qui étaient
23:38 objectivement effrayantes,
23:39 on a vu des choses, là ça me fait
23:41 doucement rigoler, la stèle pour les blessés,
23:43 plus de gendarmes blessés
23:44 que de manifestants blessés.
23:46 Il y a eu un médecin qui a été attaqué,
23:48 je le rappelle à chaque fois,
23:49 parce que c'est vraiment choquant,
23:50 alors qu'il était en train de venir
23:51 secourir un manifestant.
23:52 Bref, c'était...
23:53 - C'était interdit d'ailleurs.
23:55 - Oui, en plus.
23:56 - C'était interdit, et en plus,
23:57 ils ont essayé de bidonner des histoires,
23:59 raconter que la police avait tiré,
24:01 que les gendarmes avaient tiré, bref.
24:03 Donc, cette histoire-là, à l'époque,
24:05 c'était en fait pour leur cause
24:06 un fiasco, parce qu'on a parlé de ça,
24:07 on a parlé de maintien de l'ordre,
24:08 on a vu les images,
24:09 et c'était extrêmement choquant,
24:10 et donc, je pense, à ce moment-là,
24:12 la quasi-totalité de la population
24:13 s'est rangée du côté des forces de l'ordre
24:14 en disant "on a affaire à des fous furieux,
24:16 ne discutons pas avec ces gens-là".
24:17 Or, il y a un sujet qui est intéressant,
24:19 je le dis d'autant plus,
24:20 parce que moi, je n'ai pas d'avis du tout sur le sujet.
24:21 J'ai écouté des gens,
24:22 mais on est de deux côtés.
24:23 Je trouve que tous les points de vue se défendent,
24:25 je ne suis pas spécialiste, Dieu merci,
24:26 et donc, j'aimerais bien que ce débat
24:28 ait lieu vraiment,
24:29 quelle agriculture on veut,
24:30 est-ce qu'on veut ce genre de projet,
24:32 oui ou non, que pensent les agriculteurs,
24:34 et qu'à la fin, on puisse décider intelligemment.
24:36 Et en fait, en faisant une manifestation pacifique,
24:38 pour le coup, il n'y a rien à dire,
24:39 si elle n'embête pas trop les gens,
24:41 et plutôt bon enfant,
24:42 eh bien, ils mettent une chance de leur côté
24:44 de convaincre, il y a un débat sur ce sujet.
24:46 Et honnêtement, c'est un sujet, moi j'avais interviewé
24:48 ici sur CNews, Philippe Devidé,
24:50 sur les mégabassines,
24:51 qui était résolument contre, par exemple.
24:53 Donc, vous avez Philippe Devidé qui est d'accord
24:54 avec les manifestants,
24:55 qui sont plutôt de très à gauche.
24:57 Donc, ça veut dire que c'est transpartisan,
24:58 et c'est intéressant, leur intérêt à eux,
25:00 c'est que la population, l'opinion,
25:02 s'empare de ce débat,
25:03 et se fasse un avis,
25:05 sachant qu'une manifestation,
25:06 le but, c'est d'établir un rapport de force politique,
25:08 vous avez deux moyens de le faire,
25:09 c'est soit le blocage absolu,
25:10 en général, vous perdez, mais vous essayez ça,
25:12 soit vous faites basculer l'opinion,
25:14 et là, le pouvoir politique est obligé de changer.
25:16 Et c'est drôle, parce que ça a une manière de condamner,
25:18 je trouve, les méthodes des zadistes,
25:20 en fait, en règle générale.
25:21 Regardez Notre-Dame-des-Landes.
25:23 Le projet d'aéroport a été abandonné
25:24 une fois que la ZAD a été évacuée.
25:26 C'est pas une victoire des zadistes, en réalité,
25:28 c'est une victoire de l'opinion,
25:29 qui était lassée,
25:30 qui était très partagée.
25:32 - Il y a eu un référendum, quand même.
25:34 - Il y a eu plusieurs référendums,
25:35 mais comme ça a duré dans le temps,
25:36 et qu'il y a eu plein de référendums,
25:37 à la fin, c'était toujours pas le référendum.
25:38 - On en avait tous assez d'entendre parler de cet aéroport.
25:40 - A la fin, c'est le fait que l'opinion soit partagée sur le sujet,
25:43 l'opinion globale, pas de l'opinion des habitants,
25:45 qui a fait que cette histoire a été abandonnée.
25:47 - Si je peux dire un mot juste,
25:49 je suis d'accord absolument,
25:50 moi aussi, j'ai pas d'opinion tranchée
25:53 sur un sujet assez compliqué.
25:55 Mais ce qu'on voit, quand même,
25:56 et on en a entendu beaucoup sur notre chaîne cet été,
26:01 c'est que les conséquences de la sécheresse
26:03 pour un certain nombre d'agriculteurs,
26:04 c'est à très court terme.
26:06 C'est-à-dire, si vous voulez,
26:07 peut-être qu'il faut réfléchir à l'avenir, effectivement,
26:10 mais vous pouvez pas changer tout en un tournement.
26:13 Et moi, ma peur, en fait,
26:14 c'est qu'on voit des exploitations disparaître
26:16 les unes après les autres,
26:18 et que finalement, on se résigne,
26:20 si vous voulez, à perdre notre souveraineté alimentaire.
26:23 - En un mot, Georges, pour terminer,
26:25 sur ce que vous venez d'entendre,
26:26 notamment d'Elisabeth Lévy, je crois jeune.
26:27 - Non, moi, je suis entièrement d'accord
26:29 avec ce qui vient d'être dit.
26:30 Il y a un vrai sujet sur aujourd'hui,
26:32 la distribution d'eau,
26:34 et on va voir l'appropriation par Sébastien,
26:37 un vrai sujet qui mérite, effectivement,
26:39 qu'il soit débattu, et non pas...
26:41 C'est pas en détériorant des œuvres d'art
26:43 qu'on fera avancer le sujet.
26:45 C'est ça que je suis en train de dire.
26:46 - Ça paraît judicieux.
26:48 - Pas pour tout le monde.
26:49 En tout cas, on marque une courte pause avec mes invités.
26:51 On se retrouve dans la deuxième partie
26:52 de l'heure des pros 2.
26:53 À tout de suite.
26:54 Et c'est parti pour la deuxième partie
26:58 de l'heure des pros,
26:59 toujours avec moi, Elisabeth Lévy,
27:00 Georges Fenech et Geoffroy Lejeune.
27:02 Dans un instant, on va parler de l'initiative
27:04 voulue par le maire de Cannes
27:05 pour aider les victimes, dit-il, du wokisme.
27:07 Mais tout de suite, c'est l'heure de l'actualité
27:09 avec vous, Simon Guillain.
27:10 Bonsoir, Simon.
27:11 - Bonsoir, chère Elodie.
27:12 Et bonsoir à tous.
27:13 Soyez très prudents dans les prochains jours.
27:15 La vague de chaleur qui touche le pays
27:17 va s'intensifier dès ce week-end.
27:19 Météo France a placé 28 départements
27:21 en vigilance orange canicule.
27:23 Les températures pourraient atteindre,
27:25 voire même dépasser les 40 degrés
27:26 dans le sud de la France.
27:28 Un Guillain de 17 ans,
27:30 condamné à 18 mois de prison ferme
27:32 par le Tribunal pour enfants de Rouen.
27:34 Il a été reconnu coupable de l'agression sexuelle
27:36 d'une fillette de 6 ans.
27:38 Les faits se sont produits en octobre 2022
27:40 dans le cadre d'une tentative de cambriolage.
27:42 Le père de la fillette avait ensuite interpellé
27:44 l'agresseur de son enfant et l'avait passé à tabac.
27:47 Et enfin, je sais que cette nouvelle va vous réjouir,
27:50 chère Elodie.
27:51 Vous êtes une grande fan de Kylian Mbappé.
27:53 Eh bien, il sera dans le groupe parisien
27:55 pour le déplacement à Toulouse
27:56 à l'occasion de la deuxième journée du championnat.
27:59 Le capitaine des Bleus est apparu souriant
28:01 à l'entraînement ce mercredi
28:02 aux côtés notamment d'Ousmane Dembélé.
28:04 Les deux Français seront peut-être alignés ensemble
28:06 pour la première fois à Toulouse samedi.
28:08 Voilà pour ce rappel des titres.
28:11 A 20h30, vous retrouvez tout de suite Elodie Huchard
28:13 et ses invités pour la suite de l'ordre des pro.
28:15 Merci Simon, effectivement, vous connaissez ma passion
28:17 pour le football.
28:18 Je sais à peu près dans quel club il joue.
28:20 Et encore, je ne suis pas sûre.
28:21 On va parler politique maintenant.
28:22 C'est un peu plus simple pour moi,
28:24 avec notamment ses confidences de David Lysnard,
28:26 le maire de Cannes et le président de l'association
28:28 des maires de France.
28:29 Il dit notamment qu'il voudrait lancer une initiative
28:32 pour, je le cite, "apporter une aide tant psychologique
28:36 que juridique à celles et ceux qui sont victimes
28:39 de la tyrannie woke".
28:40 Il parle même de "maccartisme inversé".
28:42 Geoffroy Lejeune, est-ce qu'on peut comprendre
28:44 cette déclaration du maire de Cannes ?
28:47 C'est de la com ?
28:48 Est-ce qu'il y a quelque chose vraiment derrière ?
28:49 On se dit, il y a peut-être quelque chose à faire, en effet.
28:51 Mais moi, je pense qu'il a parfaitement raison.
28:52 J'ai vu que tout le monde se moquait de lui.
28:53 En tout cas, beaucoup de gens se moquent de lui.
28:55 Mais la réalité, c'est que quand vous regardez
28:57 les conséquences du wokisme ou de la cancel culture
29:00 dans le monde de l'entreprise, dans le monde de la culture,
29:04 dans beaucoup de domaines, vous constatez
29:06 que ça a des conséquences réelles et concrètes
29:08 pour beaucoup de monde.
29:09 C'est-à-dire qu'on ne dénombre plus maintenant,
29:11 il y en a beaucoup, des affaires de gens
29:12 qui ont été persécutés parce qu'ils ont eu un mauvais mot
29:14 un jour en réunion, en plus souvent,
29:15 qu'ils ne vont pas chercher très loin.
29:16 C'est juste le fait de ne pas avoir une sensibilité
29:18 exacerbée sur toutes les nouvelles causes
29:20 qui déboulent tous les jours dans notre univers.
29:22 Ou d'avoir fait une blague.
29:24 Ou d'avoir fait une blague, etc.
29:25 Et donc, il y a beaucoup de gens qui se retrouvent
29:27 en porte à faux dans leur boulot,
29:28 qui perdent des amis, qui perdent des contrats.
29:31 Et ça arrive tous les jours.
29:32 Donc, techniquement, en fait,
29:33 il met les doigts sur un vrai sujet.
29:34 C'est un phénomène de société qui a quelques années seulement
29:38 sur un vrai sujet.
29:39 Et être juridique, par exemple,
29:40 ce ne sera pas trop parce qu'aujourd'hui,
29:41 vous vous retrouvez dans un tribunal pour pas grand-chose.
29:43 Et donc, la plupart des citoyens n'ont pas affaire
29:46 à la justice régulièrement.
29:47 Ils n'ont pas d'avocat, ils n'ont pas les moyens
29:48 de s'en payer un.
29:49 Ils n'ont pas les moyens d'endurer non plus
29:50 une procédure très longue, etc.
29:51 Donc, moi, je trouve qu'il a vraiment mis le doigt
29:53 sur un sujet intéressant.
29:54 Ça m'a étonné qu'il soit le premier, d'ailleurs,
29:56 à avoir cette idée.
29:57 - Georges Fenech, sur le côté,
29:58 alors il y a deux angles.
29:59 Il y a l'aide psychologique et juridique.
30:02 - Oui, oui, je comprends parfaitement
30:06 l'objectif poursuivi par David Lysnard.
30:10 Mais en pratique, comment va-t-on faire ?
30:16 Parce que je pense qu'il y a énormément de monde
30:19 qui est victime de tout cela.
30:21 Ça fait du monde, dans les écoles, dans les universités,
30:24 dans l'entreprise, partout.
30:28 Il va falloir créer des structures très pléthoriques,
30:32 que ce soit en termes juridiques ou en termes psychologiques.
30:35 Mais moi, ce qui m'effraie, c'est d'en arriver là,
30:38 de subir de cette façon-là une forme d'agression,
30:42 de terrorisme intellectuel, comme on dit,
30:44 remettre en cause des idées qui sont des idées acquises
30:50 depuis toujours et qu'on défend,
30:52 sans devoir faire la genuflexion devant ceux
30:56 qui vous, finalement, traînent sur la place publique,
31:01 comme si vous étiez un mauvais penseur,
31:03 comme si vous étiez un mauvais citoyen.
31:06 On en arrive là, aujourd'hui.
31:08 C'est ça qui est...
31:09 Et je pense que l'initiative qui a été prise par David Lysnard
31:13 est d'être regardé avec, non pas moquerie,
31:16 parce que j'ai vu ça aussi,
31:17 mais avec beaucoup d'intérêt, et voir comment peut-être...
31:21 Alors, il est président de la Sécurité des mères de France.
31:23 Comment on peut décliner ça, peut-être,
31:25 dans les grandes mairies, des mairies de taille moyenne,
31:29 où il y aurait peut-être un bureau...
31:33 - Le bureau de l'aide aux victimes.
31:35 - Le bureau des doléances.
31:37 - Excusez-moi, mais là, ça part d'un excellent sentiment.
31:41 - En pratique, je vois pas que très bien.
31:43 - Ça part d'un excellent sentiment et d'un véritable constat.
31:45 Il y a, en fait, dans notre pays, maintenant,
31:48 il y a une peine qui n'est pas prononcée par les tribunaux,
31:51 qui est prononcée par les médias,
31:53 qui est prononcée par les réseaux sociaux,
31:54 qui est la peine de bannissement.
31:56 Et le problème, c'est que vous pouvez faire tout ce que vous voulez.
31:59 Si les gens perdent leurs amis, c'est parce que leurs amis sont lâches.
32:03 - Mais leur boulot.
32:04 - Si les gens perdent leur boulot,
32:06 c'est parce que les employeurs sont lâches.
32:08 - Oui, mais ça peut être un autre problème, quand même, au quotidien.
32:10 - Mais non, parce qu'en fait, le problème, c'est la lâcheté collective,
32:13 si vous voulez, d'une société qui se couche devant des minorités,
32:18 alors qu'elles m'aiment.
32:19 Les employeurs qui vont virer, si vous voulez,
32:22 quelqu'un qui a été accusé, même à tort,
32:24 alors qu'il n'y a pas eu de tribunal, il n'y a pas eu de condamnation,
32:27 il n'y a pas eu de procès.
32:28 Mais un employeur qui se débarrasse,
32:30 ça, on l'a vu dans la Ligue du lol, par exemple,
32:32 des employeurs qui se débarrassaient,
32:33 dès qu'il y avait du bad buzz,
32:35 de journalistes, parce qu'ils ont peur du bad buzz,
32:39 ne croyaient absolument pas à ce qu'ils racontaient.
32:42 Donc, si vous voulez, le problème,
32:43 ça n'est pas une question institutionnelle,
32:46 c'est une question, je dirais, de morale collective
32:49 et de réhabiliter quelque chose qui s'appelle le courage.
32:52 Il faut, si vous voulez, résister,
32:54 il faut soutenir autant que nous le pouvons,
32:57 comme on l'a fait, par exemple, à Grenoble,
32:59 comme... - Avec les profs de Sciences Po, oui.
33:02 - Voilà, les profs de Sciences Po.
33:03 Évidemment, il faut que les institutions arrêtent de se coucher
33:07 devant trois zozos qui font des tweets.
33:10 - Non, mais en fait, techniquement,
33:11 c'est ce qu'ils n'ont rien à faire, David Lissnard.
33:12 - Non, mais...
33:13 - Prenons l'exemple de la Ligue du lol,
33:14 c'est un très bon exemple, je rappelle rapidement le contexte,
33:16 c'était des journalistes qui étaient tous dans des médias de gauche
33:19 qui organisaient des petites séances
33:20 d'un peu de harcèlement ou de moquerie
33:22 dans des groupes Facebook, WhatsApp, etc.,
33:25 avec des consoeurs, souvent,
33:26 et à l'époque, le truc est sorti
33:28 et ils ont tous été dégagés du jour au lendemain.
33:31 Et on n'a pas fait de détails sur qui était responsable,
33:33 qui n'était pas responsable. - Mais surtout,
33:34 les messages. - Et on n'a jamais vu les messages.
33:35 Elisabeth et moi, on connaît, je pense qu'on connaît...
33:37 - On connaît très bien l'histoire.
33:38 - On connaît très bien l'histoire,
33:39 on connaît très bien un des personnages
33:40 qui a été acquitté après.
33:41 Il a été viré sèchement par les Inrocks, on peut raconter.
33:43 - Oui, il a écrit un livre.
33:44 - Et en fait, il a écrit un bouquin là-dessus,
33:46 "David, d'où c'est ?"
33:47 Et au moment où il a attaqué au Prud'homme les Inrocks,
33:49 il a gagné.
33:50 Donc, en fait, mais changeons de paradigme.
33:53 Si demain, des institutions, comme vous disiez,
33:55 comme par exemple l'AMF, la gestion des maires de France,
33:58 s'engagent en disant "nous, on est aux côtés de ces gens-là",
34:00 peut-être que le Prud'homme l'employeur, les Inrocks,
34:02 se dit "attention, derrière, on va avoir quelqu'un
34:04 qui va arriver avec..."
34:05 Non, mais je pense que ça participe de ce fait
34:07 de montrer qu'il n'y a pas d'unanimité autour de ce...
34:10 Parce que pour l'instant, quand vous dégagez quelqu'un...
34:12 - Mais c'est bien qu'il n'y ait pas d'unanimité,
34:13 c'est des petites minorités.
34:14 - Je suis d'accord, mais c'est juste une manière de montrer...
34:16 C'est pour ça que je trouve ça assez salutaire ce qu'il a fait.
34:17 Une manière de montrer qu'en fait,
34:18 on n'est pas tous d'accord, les amis.
34:20 - Il y a des institutions, des choses respectables,
34:21 des gens respectables comme David Dissenaar,
34:23 qui disent "stop, on arrête maintenant, la rigolade, c'est fini".
34:25 - Oui, oui, j'aimerais bien que ça se passe comme ça.
34:29 - Cette démarche, on la comprend, on la soutient,
34:31 et ça relève quand même des institutions et de l'État
34:34 plus que des mairies, si vous voulez.
34:36 C'est aux ministres concernés,
34:38 que ce soit dans l'éducation nationale,
34:40 que ce soit dans l'entreprise,
34:41 à prendre peut-être des circulaires,
34:43 à faire en sorte qu'effectivement,
34:46 les droits soient respectés les uns et les autres.
34:49 Ça relève plutôt de la puissance de l'État.
34:51 - Oui, enfin, excusez-moi, je ne vois pas, par exemple,
34:53 il y a un terrain qui est vraiment terrible,
34:55 c'est l'université, si vous voulez.
34:57 Vraiment, il y a certaines facs,
34:59 mais des prestigieuses maintenant,
35:01 où vous pouvez avoir votre vie détruite
35:04 pour une blague, parce que des gens ont décidé, etc.
35:07 Mais quand on voit la lâcheté des ministres,
35:10 en l'occurrence, on n'a jamais entendu
35:12 madame, comment elle s'appelle ?
35:14 Retailleau, voilà.
35:15 - Sylvie Retailleau.
35:16 - Sylvie Retailleau, on ne l'a jamais entendue
35:18 sur ces histoires-là.
35:19 Alors bon, c'est très bien, vous avez raison,
35:21 finalement, vous m'avez convaincu, Lyssenaar.
35:23 Mais vous m'avez convaincu, Lyssenaar a raison
35:25 de mettre ça sur le tapis, mais bon.
35:27 - On va parler maintenant d'un autre sujet.
35:29 Est-ce qu'on va vers une légalisation du cannabis ?
35:31 Eh bien, en tout cas, c'est le cas déjà
35:33 de manière récréative en Allemagne.
35:34 Le pays a franchi mercredi une étape supplémentaire
35:37 avec l'adoption en Conseil des ministres du projet de loi
35:39 qui sera accompagnée d'une campagne de prévention
35:41 visant les jeunes.
35:42 Regardez les explications de Mathieu Dewez.
35:46 - Du cannabis bientôt en vente et en libre circulation
35:49 dans les rues d'Allemagne, c'est l'objectif du gouvernement
35:52 qui a adopté mercredi le projet de loi
35:54 en Conseil des ministres.
35:55 - Il s'agit d'un tournant dans la politique
35:59 en matière de drogue.
36:00 Nous décriminalisons, mais nous le faisons
36:02 d'une manière qui n'autorise que la culture privée.
36:04 Il sera possible à partir de 18 ans d'acheter
36:09 et de posséder jusqu'à 25 grammes de cannabis.
36:12 Selon le texte, il sera possible de cultiver
36:15 jusqu'à trois plants de cannabis pour son propre usage.
36:18 La nouvelle législation prévoit également
36:20 la création d'associations à but non lucratif
36:23 des Cannabis Social Club,
36:25 dont l'activité sera réglementée.
36:27 Ils ne pourront approvisionner que leurs membres,
36:30 500 maximum et à raison de 25 grammes par jour
36:33 et 50 par mois.
36:34 Pour les jeunes âgés de 18 à 21 ans,
36:36 ce sera un peu moins, 30 grammes par mois.
36:43 - La consommation de cannabis devra se faire
36:45 à l'extérieur de ces clubs et sera interdite
36:47 à moins de 200 mètres des écoles, aires de jeux,
36:49 terrains de sport et associations pour les jeunes.
36:51 - Reste à franchir l'étape du Parlement.
36:58 L'Allemagne se doterait ainsi d'une des législations
37:01 les plus libérales d'Europe, avec Malte et le Luxembourg.
37:04 - Est-ce que certains disent parfois
37:08 qu'il faut légaliser, comme on n'y arrive pas ?
37:10 Est-ce que c'est aussi un aveu d'échec
37:12 quand on en arrive là ?
37:13 - Oui, d'abord, ce n'est pas encore voté.
37:15 Il faut que ça aille devant le bout de stag.
37:17 Ce n'est toujours pas voté.
37:19 C'est le Conseil des ministres qui l'a adopté.
37:21 Attendons de voir le débat.
37:23 C'est un très, très mauvais message.
37:25 Et qui plus est, c'est une usine à gaz absolument inapplicable.
37:28 Vous imaginez ?
37:29 D'abord, ça ne concerne pas les moins de 18 ans.
37:31 Suivant que vous avez 18 et 21 ou plus de 21,
37:34 le régime est différent.
37:35 20 grammes pour chacun, 30 grammes pour l'autre,
37:37 à moins de 200 mètres d'une école, d'une association,
37:40 qui ne doit pas faire plus de 500 personnes.
37:42 C'est un truc, je ne sais pas qui a pensé ça.
37:44 - Même les trois planches,
37:45 les soixante-six va aller vérifier et compter les planches
37:47 chez chaque personne.
37:48 - Peut-être on leur a prêté quelques hauts fonctionnaires.
37:50 - On les bouffe les moutons, alors.
37:52 Les petits hommes gris.
37:53 Oui, d'accord.
37:55 Mais moi, ce que je retiens surtout,
37:57 c'est effectivement le constat d'échec.
37:59 Et le message très, pour la jeunesse allemande,
38:03 et puis peut-être que ça risque de faire contagion.
38:06 Parce que là, c'est un grand pays, l'Allemagne.
38:08 Ce n'est pas Luxembourg.
38:09 - Non, enfin bon.
38:10 - Et voilà.
38:11 Il faut quand même rappeler qu'en France, déjà,
38:13 l'usage de cannabis n'est pas poursuivi.
38:15 Il est illégal.
38:17 - Bien sûr.
38:18 - Et si on s'amusait à poursuivre
38:19 tous les consommateurs de cannabis,
38:21 il faudrait en construire des tribunaux.
38:23 Donc on traite ça autrement, quoi.
38:26 Il y a une amende forfaitaire ou des choses comme ça.
38:29 Donc l'usage, si vous voulez, ce n'est pas le problème.
38:32 C'est le trafic.
38:34 C'est le trafic en grande quantité.
38:36 Et puis vous savez, suivant la teneur THC, etc.,
38:39 vous allez voir que les trafiquants vont produire
38:42 sur le marché du cannabis en partie.
38:44 - C'est le problème aux Etats-Unis.
38:45 - Cette loi ne réglera rien,
38:47 mais elle envoie un très mauvais message.
38:48 - C'est vrai que Geoffroy Lejeune,
38:49 il y a une sorte de certains idéalistes qui disent
38:51 mais comme ça, ça va endiguer le trafic,
38:52 comme si à partir du moment où on allait légaliser en France,
38:54 les trafiquants allaient s'inscrire à l'URSSAF,
38:56 avoir un numéro de tirette et se dire
38:57 c'est bon, je rentre dans le rang,
38:58 je suis auto-entrepreneur, tout va bien.
38:59 - Bien sûr.
39:00 - C'est un argument totalement idéaliste, utopique.
39:03 - Alors moi, je suis d'accord avec vous.
39:04 Et en fait, à la limite, sur le papier,
39:06 on pourrait concevoir,
39:07 je n'y crois pas une seconde évidemment,
39:08 mais dans ce cas-là, citez-nous un pays,
39:11 un pays où ça s'est passé comme ça.
39:12 Un pays où les gens ont pris en effet
39:14 un numéro de tirette, une boutique,
39:16 et où ça s'est bien passé.
39:18 La vérité, c'est que ça se passe comme Georges a dit,
39:19 c'est-à-dire que les trafiquants s'adaptent
39:21 et vont sur des drogues plus dures.
39:22 Soit le taux de THC est plus fort,
39:24 soit c'est carrément des drogues plus dures,
39:25 la cocaïne, etc.
39:26 Et le pays, il y a zéro inversion
39:28 de la consommation, etc. de drogue.
39:30 Et la lutte contre les trafics
39:32 n'en bénéficie absolument pas.
39:34 Donc moi, je pense qu'il y a même quelque chose
39:36 de plus pernicieux, plus grave encore.
39:37 C'est qu'aujourd'hui, de fait,
39:39 la consommation de cannabis n'est pas punie.
39:41 Elle est même encouragée dans certains films,
39:45 dans certaines œuvres culturelles, etc.
39:47 - Tu ne vas quand même pas censurer les films
39:49 en disant "attention, ils doivent être édifiants quand même".
39:52 - Je souligne juste qu'en fait,
39:53 on pourrait montrer les conséquences
39:56 de la consommation de cannabis.
39:58 Aujourd'hui, on montre dans les films
40:01 les assemblées de copains joyeux
40:02 qui fument un joint et c'est super sympa.
40:04 On ne montre pas, dans les films,
40:05 dans la culture populaire,
40:06 on ne montre pas l'accident de bagnole sordide,
40:09 on ne montre pas la schizophrénie.
40:10 Ah ben non, on ne montre pas ça.
40:11 Tu ne peux pas me citer un seul film
40:13 de gens qui consomment du cannabis
40:14 où ça se termine comme ça,
40:15 ça se termine parfois pour les consommateurs de cannabis,
40:17 de gens qui terminent complètement fous à l'asile, etc.
40:19 - Non mais moi, je trouve ça inquiétant.
40:21 - Non mais pardon, je trouve que...
40:22 - Non, non, je voudrais juste terminer sur mon argument.
40:24 En fait, je ne voulais pas intervenir
40:26 sur la culture spécifiquement,
40:27 je voulais juste dire qu'en fait,
40:29 la consommation n'est pas aujourd'hui
40:34 vraiment, comment dire, combattue, en fait,
40:36 il n'y a pas de pression sur le consommateur, etc.
40:38 Et je pense que sur la question,
40:41 il y a une digue qui est franchie, en fait,
40:43 à partir du moment où ça devient autorisé,
40:45 même dans une certaine mesure,
40:46 à ce moment-là, on banalise complètement l'acte.
40:48 Et donc, en fait, on fait l'inverse
40:49 de ce que la prévention est censée faire.
40:50 Et moi, ça m'amuse de voir beaucoup
40:51 les curseurs qui sont posés,
40:52 c'est-à-dire, vous inquiétez pas,
40:53 c'est 25 grammes par jour et 50 par mois, etc.
40:55 - C'est très complexe.
40:56 - Par jour ?
40:57 - Au-delà du fait que c'est complexe,
40:58 c'est intéressant parce qu'un curseur,
40:59 par définition, ça se bouge.
41:00 Une digue, en théorie, ça ne se franchit pas.
41:02 Une digue, en théorie, ça ne se franchit pas.
41:04 Et un curseur, par contre, une fois qu'il est posé,
41:05 vous pouvez le bouger, ça ne se voit pas du tout.
41:07 Donc, en fait, on franchit un interdit
41:09 et derrière, on ne revient jamais en arrière.
41:11 - Je vais vous faire réagir,
41:12 parce qu'on écoute aussi l'avis d'un psychiatre,
41:14 un psychanalyste, le docteur Pierre Sidon.
41:16 Écoutez-le, je vous fais réagir juste après.
41:18 - Il est classique que le cannabis
41:20 peut avoir des effets indésirables psychologiques importants.
41:23 Alors, ça ne fabrique pas des maladies mentales,
41:26 mais ça les déstabilise,
41:27 ça les déclenche à l'occasion.
41:29 Et comme toutes les drogues, du reste,
41:31 comme l'alcool aussi, éventuellement, du reste.
41:34 Donc, quand vous mettez le doigt là-dedans,
41:37 vous avez des conséquences singulières,
41:39 au cas par cas,
41:41 qui peuvent être tout à fait préjudiciables.
41:43 Alors, j'entendais que l'Allemagne s'est lancée
41:45 dans une campagne de prévention.
41:47 Il faut voir comment elle sera faite.
41:48 - Élisabeth Lévy, effectivement,
41:49 quand on légalise, quand on parle de fin récréative,
41:52 on oublie aussi cet impact-là sur le cerveau,
41:55 sur le fait que ça peut sembler récréatif au début,
41:57 mais que c'est aussi une addiction quand même,
41:59 et qui peut faire un petit peu...
42:00 - On ne l'oublie pas du tout,
42:01 mais moi, je voudrais quand même partir d'un constat
42:03 qui avait été rappelé ici
42:05 par je ne sais plus quel addictologue,
42:07 qui est, il n'y a jamais eu de société
42:10 sans puissance, sans produit psychotropes.
42:12 Pourquoi ? Parce que le réel est difficile
42:14 et que la plupart des êtres humains,
42:16 pas tous, il y en a qui sont des parangons d'équilibre,
42:18 alors il y en a qui boivent un peu,
42:20 d'autres qui prennent des médocs,
42:21 je vous rappelle qu'en France,
42:22 on prend beaucoup de médocs aussi,
42:23 d'antidépresseurs,
42:25 d'autres qui fument des joints, etc.
42:28 Donc déjà, il faut partir de ce constat,
42:29 essayer de comprendre pourquoi les gens fument des joints.
42:32 Ce n'est pas parce qu'ils sont méchants, vicieux,
42:34 si vous voulez.
42:35 Donc, si on part de l'idée que, attention,
42:37 il ne faut pas encourager le vice,
42:38 on ne va pas s'en sortir.
42:39 Mais attention, parce que j'ai absolument
42:42 zéro religion sur le sujet.
42:44 La deuxième chose, vous l'avez dit,
42:45 la loi d'interdiction du cannabis n'existe pas.
42:49 Et peut-être que c'est pire une loi
42:51 qui n'est absolument jamais respectée
42:53 avec des dealers qui font de la publicité,
42:55 quand même, maintenant quasiment.
42:56 On va en avoir maintenant,
42:58 si vous voulez, sur les chaînes de télé,
43:00 les types vont afficher leurs tarifs.
43:02 - Non, je ne suis pas sûre.
43:03 - Non, mais on l'a déjà vu dans des immeubles,
43:06 on le voit sur WhatsApp.
43:07 - On le voit sur des murs, et puis on le montre.
43:10 - Mais sur WhatsApp !
43:11 Donc, si vous voulez, vous voyez bien
43:13 que cette interdiction n'existe pas.
43:15 Il y a deux séries de problèmes,
43:17 et peut-être que les solutions sont contradictoires.
43:20 Parce qu'il y a un problème de santé publique,
43:21 et vous avez raison, notamment chez les jeunes,
43:23 mais il y a un problème de criminalité et de violence.
43:26 L'idée de ceux qui veulent légaliser,
43:28 c'est de dire en légalisant,
43:29 on va supprimer ou faire baisser la criminalité
43:32 qui est liée à l'illégalité.
43:34 Alors, en fait, si vous voulez,
43:36 moi, absolument pas,
43:38 je pense qu'il ne faut pas du tout
43:40 être idéologique dans ce débat,
43:41 mais là où je vais rejoindre mes camarades,
43:43 peut-être, ou plutôt,
43:45 disons, il y a six mois, j'aurais dit le contraire,
43:48 mais là, j'ai vu ce qui s'est passé,
43:50 j'ai vu des pipes sur ce qui s'était passé aux États-Unis,
43:52 dans les villes, et voilà.
43:55 - Non, non, continuez !
43:56 - Non, mais voilà, dans les villes,
43:57 - Un peu plus court, je vous dis !
43:58 - Dans les villes, j'ai vu ce qui s'était passé aux États-Unis,
44:00 dans les villes, les États où on a légalisé,
44:03 c'est une catastrophe.
44:04 San Francisco, apparemment, devient vraiment
44:07 une ville catastrophique,
44:09 notamment à cause de ça.
44:11 Alors, ça, c'est quand même embêtant.
44:12 - Pour terminer, Jean-Luc.
44:13 - Il se trouve, Léonide, pour terminer, très rapidement,
44:15 il se trouve que pendant dix ans,
44:17 comme j'ai instruction, j'ai eu à m'occuper
44:19 de ces questions de stupéfiants.
44:20 Je peux vous dire, je ne crois pas avoir vu
44:23 un seul héroïnomane ou cocaïnomane
44:26 qui n'ait pas commencé par le cannabis.
44:28 Je ne dis pas que tous les fumeurs de cannabis
44:30 finissent dans l'héroïne ou dans la cocaïne,
44:33 mais je dis que tous ceux qui ont fini
44:35 dans les drogues dures ont commencé
44:36 par les drogues dites douces
44:38 et qui sont un palier vers la drogue plus dure.
44:42 - Pour terminer un sujet un peu plus...
44:44 - Franchement, il y a vraiment débat sur le sujet.
44:45 - Un peu plus original, est-ce qu'il faut faire
44:47 du vélo nu pour sauver la planète ?
44:49 - Les Arabes répondent oui.
44:51 - Certainement pas.
44:53 - Je vais vous demander votre avis.
44:54 On va voir qui va aller manifester.
44:55 Parce que samedi, à Lyon,
44:56 on va voir une manifestation naturiste
44:57 qui aura lieu.
44:58 L'an dernier, c'était à Nice.
45:00 On va voir notamment la réaction de l'opposition
45:02 et d'une sénatrice, les Républicains,
45:04 du Rhône, Béatrice de Montil,
45:05 qui dit "à Lyon, on ne venit du tour de France
45:07 ni de la flamme olympique,
45:08 mais on accueille le World Naked Back Ride.
45:10 Je demande à la préfecture du Rhône
45:11 d'interdire cet événement."
45:13 Pour vous expliquer, il y a plusieurs étapes.
45:15 Ils font du vélo nu.
45:17 On parlait tout à l'heure, par exemple,
45:18 de balancer de la sauce tomate sur un tableau.
45:22 Se balader nu, ça va aider la planète ?
45:24 Faire du vélo nu, ça va aider la planète ?
45:25 - Non.
45:26 Et puis en plus, si vous voulez,
45:27 il y a quelque chose qui me déplait là-dedans.
45:30 Alors ça n'est pas sur une question, disons, morale,
45:32 ou encore une fois, ça serait encourager le vice.
45:35 C'est que je pense que, effectivement,
45:37 dans la Bible d'ailleurs, l'histoire commence,
45:40 si vous voulez, au moment de la chute,
45:42 et on demande, j'allais dire,
45:43 "et l'homme qui était innocent au jardin d'Éden
45:46 se vêtit", si vous voulez.
45:48 Et c'est le début de la civilisation,
45:50 c'est le début de l'aventure humaine,
45:51 c'est le début de l'histoire, si vous voulez.
45:53 Et la nudité, c'est l'état de nature.
45:56 Nous nous habillons depuis que nous sommes sortis
45:59 dans l'état de nature, parce que qui rien à cacher,
46:01 rien à montrer.
46:02 Donc, ce n'est pas la question du vélo là-dedans
46:04 qui me pose un problème,
46:05 c'est la question de la nudité.
46:06 On ne se balade pas nu dans les rues de France.
46:09 Je suis désolé, c'est comme ça.
46:10 - Et pour se justifier, justement,
46:12 le président de la Confédération du mouvement
46:14 et qui organise cette journée,
46:15 il dit ceci, vouloir interdire cette manifestation
46:18 dont l'objectif est de questionner
46:19 sur la fragilité du corps humain
46:21 dans le trafic routier,
46:22 mais aussi sur les enjeux écologiques,
46:23 c'est vouloir interdire la liberté d'expression,
46:25 parce que, évidemment, un certain nombre de mairies
46:27 ou d'élus ne veulent pas de cette mobilisation.
46:30 Donc, pour comprendre la fragilité du corps humain
46:32 et les dangers de la sécurité routière,
46:35 il faut en arriver là, Georges Fenech ?
46:36 - Moi, je me tourne vers Elisabeth.
46:38 - Oui, j'aime bien une baladée nue en vélo.
46:41 En plus, il faut vraiment être cinglé
46:42 pour faire du vélo.
46:43 - Alors là, il ne faut pas tomber.
46:44 Déjà, quand vous êtes habillé,
46:45 il ne faut pas tomber.
46:46 - Je reprends à nouveau la casquette de magistrat.
46:49 Je rappelle quand même que l'exhibition,
46:52 cette exhibition s'est punie d'un an d'emprisonnement
46:55 et 45 000 euros d'amende.
46:56 - Ah oui ?
46:57 - Ah oui, le fait de se balader nue,
46:58 c'est de l'exhibition...
47:00 - Bon, ben alors, je renonce.
47:02 Je renonce à sauver la planète.
47:04 - Oui, bon, ben écoutez, en tout cas,
47:06 j'ai vu que la préfecture ne l'a pas interdit.
47:08 C'est une des rares qui n'a pas interdit,
47:10 mais qui a modifié le parcours,
47:12 éviter le parc de la Tête d'or.
47:13 Il y a quand même pas mal d'enfants
47:14 qui se promènent dans le parc de la Tête d'or.
47:16 Je ne sais pas si ça va servir, encore une fois,
47:18 la cause écologique ou la cause...
47:21 - La fragilité du corps humain.
47:23 - On sait que le corps est fragile.
47:25 - Oui.
47:26 - On sait malheureusement...
47:27 - Mais surtout, le fait d'être nu, le rempasse.
47:29 - C'est pas parce que vous faites du vélo nu
47:31 qu'on apprend quelque chose,
47:32 à savoir que le corps est fragile, malheureusement.
47:34 - Le scoop.
47:35 - C'est vrai qu'on en rigole,
47:36 mais ça fait partie de toutes ces mobilisations
47:38 qu'on ne comprend pas trop,
47:40 de s'asseoir sur le périphérique,
47:42 de s'attacher, Elisabeth Lévy,
47:43 pendant la pub, disait,
47:44 de s'attacher à la table pour se mobiliser.
47:45 On en rigole, mais en fait, on se dit,
47:47 il y a vraiment des gens qui doivent penser
47:48 qu'en faisant ça, ils vont aider la cause.
47:50 - Ben écoutez, il faut rendre hommage
47:51 à leur naïveté, premièrement,
47:52 et ensuite, il y a quelque chose
47:54 qui me frappe énormément dans cette histoire,
47:55 c'est le manque d'imagination absolue
47:58 de ces gens, en fait.
47:59 C'est-à-dire que, en fait, la nudité
48:00 étant une transgression dans notre société,
48:02 parce que de fait, on est habillé
48:03 depuis quasiment la nuit des temps,
48:05 c'est un acte de transgression
48:08 que de se mettre tout nu pour montrer,
48:09 pour sensibiliser à quelque chose.
48:11 Là, globalement, pardon,
48:12 mais si on veut se faire sensibiliser
48:13 à la planète, en fait,
48:14 il n'y a pas besoin de gens tout nus
48:15 sur des vélos pour y arriver.
48:16 Il y a des slogans publicitaires
48:17 à la télévision,
48:18 il y a le gouvernement qui en parle
48:19 tous les jours,
48:20 c'est devenu la génuflexion
48:21 obligatoire quotidienne
48:22 dans tous les médias.
48:23 Les gens sont sensibilisés
48:24 sur la question de la planète,
48:25 premièrement, et deuxièmement,
48:26 en fait, quel manque d'originalité.
48:28 C'est-à-dire que ça a été fait
48:29 dans les années 60 par les féministes,
48:31 ça a été fait dans les années 2010
48:32 par les fémen, et ils n'ont pas trouvé
48:34 d'autres moyens que d'alerter.
48:36 À la limite, je respecte plus
48:37 les trucs sur les...
48:39 - Les fémen étaient plus marrants.
48:41 - Oui, mais la peinture sur les tableaux,
48:43 moi, ça me choque,
48:44 mais c'est plus original.
48:45 - Oui, c'est nouveau.
48:46 - C'est nouveau.
48:47 - C'est pas sur les tableaux.
48:48 En général, je crois qu'ils n'ont pas
48:49 encore vandalisé réellement.
48:51 - Ah si ?
48:52 - Non, il y a des vitres, mais...
48:53 - Oui, mais quand même, c'est débile,
48:55 c'est affreux, mais c'est pas...
48:57 - Mais symboliquement, c'est plus fort,
48:58 et ça marque plus,
48:59 parce que des gens nus,
49:00 honnêtement, toutes les causes du monde
49:01 ont été défendues par des gens nus,
49:02 moi, c'est ça qui me frappe.
49:03 - Ah bon ?
49:04 - Jean-François Ministre...
49:05 - Autour de France,
49:06 qui était mal vu de passer à Lyon
49:08 pour les raisons que vous savez,
49:10 de faire la prochaine étape nue,
49:12 peut-être que là, on y verra moins...
49:14 - Oui, mais on avait cette réflexion
49:15 tout à l'heure, et on se disait
49:16 que ça serait compliqué
49:17 de reconnaître le maillot jaune,
49:18 etc., si on fait ça pour vraiment
49:19 le tour de France.
49:20 - Ah oui, ah oui.
49:21 - Pour le bien de la compétition
49:22 sportive, c'est peut-être pas
49:23 une super idée.
49:24 - Et on sait, visiblement,
49:25 que vous êtes très attaché
49:26 au Tour de France.
49:27 - J'aime beaucoup le Tour de France.
49:28 - Jusqu'au football.
49:29 - Jusqu'au football, évidemment.
49:30 Merci à tous les trois
49:31 d'avoir été mes invités.
49:32 Évidemment, merci aussi
49:33 à ceux qui m'ont aidé
49:34 à préparer cette émission,
49:35 Samuel Vasselin, Florian Doré,
49:42 et à tous ceux qui nous ont
49:43 envoyés des messages
49:44 et des commentaires.
49:45 Merci à tous.
49:46 Merci à tous.
49:47 Merci à tous.