Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00 Il est bientôt 20h sur CNews, très heureux de vous retrouver pour L'Or des pros 2
00:04 avec autour de la table le sociétaire de L'Or des pros, Georges Fenech.
00:07 Elle m'avait promis de venir avant la fin de l'été, elle est venue à la tenue promesse,
00:11 sa promesse, Charlotte Dornelas, bonsoir.
00:13 Et à côté de vous, Céline Hervieux, conseillère de Paris, porte-parole du Parti Socialiste, bonsoir.
00:18 Face à vous, Kevin Mauvieux, député RN de l'heure.
00:21 On va commencer par cette triste nouvelle qu'on a appris hier soir.
00:25 Un CRS qui s'est donné la mort en prenant son service à 20h30 hier en marge des fêtes de Bayonne.
00:32 Évidemment, il a été mobilisé sur place pour sécuriser les fêtes de Bayonne.
00:36 Et ce qui me frappe ce soir, Charlotte Dornelas, c'est le silence médiatique et politique autour de ce suicide.
00:43 Il n'y a pas eu de tweet de Gérald Darmanin, il y a à peine sur la scène politique quelques députés RN qui ont tweeté "mais c'est tout",
00:49 quelques journaux qui en ont parlé, journaux de presse écrite, mais c'est tout.
00:53 Comment expliquer ce silence autour du suicide de ce policier qui arrive dans un contexte particulier ?
00:58 C'est précisément peut-être parce qu'il arrive dans un contexte particulier.
01:01 En fait, c'est très difficile à manœuvrer, on va dire, comme information,
01:05 parce qu'un suicide, par la force des choses, on ne sait pas très bien ce qui a poussé cet homme à se suicider.
01:10 La seule chose qu'on sache, en l'occurrence, c'est qu'il était en effet CRS et que dans le contexte,
01:16 on voit la colère des policiers qui se déversent, qui s'expliquent, qui se décomposent aussi un peu sous nos yeux.
01:23 On nous explique tout ce qui ne va pas.
01:25 Donc il y a forcément, et c'est vrai qu'en plus c'est un métier qui est particulièrement touché par les suicides,
01:29 qu'ils sont en hausse ces dernières années dans la police nationale.
01:32 Donc tout ça, on a très envie de lier évidemment ce suicide au contexte et aux difficultés réelles qui pèsent sur tous les policiers en France.
01:42 Mais une fois qu'on a dit ça, cet homme-là, on n'a pas plus d'informations que ça, on ne le connaît pas.
01:47 Donc c'est toujours très difficile.
01:48 Donc on peut évidemment présenter ses condoléances et c'est vrai qu'on pourrait attendre que tout le monde le fasse de manière assez naturelle,
01:55 surtout étant donné le contexte, mais sans en savoir beaucoup plus sur le désespoir de cet homme.
02:01 Non, bien sûr, l'enquête dira les raisons de son suicide.
02:05 Ça n'a probablement rien à voir avec la fronde, mais ça arrive évidemment dans un contexte politique particulier.
02:10 Bien sûr, il s'est suicidé au moment où il prenait son service.
02:14 Kevin Mauvieux, pourquoi ce silence politique et médiatique à votre avis ?
02:19 Je rappelle qu'il y a une cinquantaine de policiers qui se donnent la mort chaque année.
02:22 Et pourquoi le ministre de l'Intérieur n'a toujours pas réagi ?
02:25 Je pense qu'il y a un mélange effectivement de ce qui vient d'être dit, du fait qu'on n'a pas toutes les informations
02:31 et que c'est toujours difficile de manier une information aussi dramatique sans avoir les tenants et les aboutissants.
02:36 Maintenant, on est dans une société où depuis plusieurs mois, plusieurs années,
02:41 on voit qu'il y a une fronde anti-policier qui se crée sur une gauche de plus en plus large.
02:46 Il y a un mal-être dans la police qui est matérialisé en ce moment avec des manifestations comme on n'a jamais vu,
02:54 des grèves comme on n'a jamais vu.
02:55 Et je pense que tout ça fait que cette actualité-là, beaucoup de personnes n'osent pas la manier.
03:00 Parce que même si on ne sait pas si c'est en lien avec les manifestations, avec les grèves,
03:04 le fait que ça arrive au moment de prendre son poste, ça donne quand même une indication.
03:09 Il ne l'a pas fait à n'importe quel moment.
03:10 Donc on peut imaginer que ça a un lien quand même avec son poste.
03:13 Et c'est assez difficile pour une certaine catégorie de la caste politique de parler des policiers,
03:19 des difficultés de travail des policiers et de la société dans laquelle on évolue,
03:22 avec de plus en plus de difficultés pour eux.
03:25 Mais effectivement, c'est extrêmement important, je pense, et tous les politiques devraient le faire.
03:28 Simplement de lui rendre hommage.
03:29 Comme l'a fait d'ailleurs le préfet des Pyrénées-Atlantiques.
03:32 Exactement, comme on peut le faire pour tout policier, pour tout fonctionnaire d'ailleurs,
03:35 pour toute personne qui donne et qui dévoue sa vie à l'État et à la nation.
03:39 D'autant plus quand il s'agit d'un policier qui part le matin en prenant le risque
03:43 sur toute sa journée de travail pour protéger les Français.
03:46 Donc voilà, je pense que c'est important d'ailleurs sur ce plateau de ce soir,
03:49 d'adresser nos pensées à sa famille et à tout le corps policier, tous ses collègues.
03:53 Quand on est un média, on peut donner l'information purement de manière factuelle.
03:56 Et quand on est un politique, on peut juste adresser ses condoléances sans faire de politique justement.
04:00 On va écouter Marc Lamolla, ancien policier de la BAC Nord,
04:04 qui a fait lui-même une tentative de suicide,
04:06 qui a écrit sur le sujet et qui réagissait ce matin dans l'ordre des pro.
04:10 J'en ai ras le bol d'entendre ça en permanence.
04:14 Une cinquantaine de mes collègues se foutent en l'air tous les ans,
04:17 sans que quiconque, et notamment les autorités et les ministres qui se sont succédés,
04:21 ne puissent prendre des décisions et des actes.
04:24 Des actes, plus que des paroles.
04:25 J'en ai assez des paroles, des palabres sans cesse et des comités théodules,
04:31 je reprends cette expression qui ne m'appartient pas, qui est du général de Gaulle,
04:34 où on se réunit pour parler, pour parler.
04:37 Il n'y a jamais un acte qui est prêt.
04:39 On va dire que le fonctionnaire de police était soumis à des pressions familiales,
04:43 sans prendre en considération évidemment les conditions de travail.
04:47 Comment vous expliquez ce silence et l'énerveux ?
04:50 Écoutez, évidemment, c'est toujours un drame, un acte de cette nature,
04:54 quel que soit le corps professionnel.
04:56 Après, je pense que le rôle des politiques en la matière,
04:58 c'est plutôt davantage comme ça vient d'être dit,
05:00 c'est-à-dire de se préoccuper des conditions de travail des policiers,
05:04 de se préoccuper, de renforcer les moyens du SPPO,
05:07 le service de soutien psychologique opérationnel de la police.
05:10 Aujourd'hui, c'est 122 psychologues cliniciens qui interviennent pour 150 000 agents.
05:15 Donc, avec des demandes, on sait, dans un corps professionnel,
05:18 où c'est difficile aussi de parler des difficultés qui sont liées au métier,
05:22 où il ne faut pas faire preuve de faiblesse,
05:24 où on a du mal à se confier aussi sur des situations
05:26 qui sont très très compliquées à gérer au quotidien.
05:29 Donc, je pense que c'est ça davantage le rôle des politiques,
05:32 plutôt que de réagir.
05:34 Qu'est-ce que vous attendez ?
05:35 C'est-à-dire un tweet de condoléances ?
05:38 Le fond de l'affaire, ce n'est pas ça.
05:40 Il y a d'autres affaires où il y a des tweets de condoléances.
05:42 Dans d'autres cas, il y a juste un tweet de condoléances.
05:44 Pour moi, c'est assez superficiel, le rôle du politique.
05:46 Il est ailleurs, après le ministre éventuellement.
05:49 Il y a des politiques qui réagissent pour d'autres affaires.
05:51 Oui, c'est possible, mais là, on attend les politiques.
05:54 Je pense que c'est sur d'autres questions.
05:55 C'est sur le fond des conditions de travail,
05:57 ce qui amène effectivement une cinquantaine de policiers à se donner la main.
06:00 Les policiers vivent un moment particulier.
06:02 Vous savez bien, ils sont dans une sorte de colère, d'incompréhension aussi.
06:11 Ils font l'objet de certains discours politiques qui sont inadmissibles.
06:17 Et tout ça, ça crée un malaise profond.
06:19 Après un suicide en particulier, il y a peut-être d'autres causes, évidemment,
06:23 dans ce cas-là, mais ce n'est pas quand même un hasard
06:26 s'il y a 50 % de plus de suicides dans la police
06:29 que dans le reste de la population nationale.
06:31 Alors certes, ils ont une arme.
06:32 C'est vrai qu'ils ont une arme, le passage à l'acte peut être rapide.
06:35 Mais ça, quand même, ça signe un grand malaise des forces de police actuellement.
06:42 D'ailleurs, le ministre Gérald Darmanin a dit que la police, qu'est-ce qu'elle attend ?
06:46 Elle attend qu'on la respecte.
06:48 Aujourd'hui, on ne la respecte plus.
06:50 Et pourtant, les Français, plus de 70 % font confiance à leur police.
06:55 Donc, il y a un décalage.
06:57 Et moi, je me félicite quand même qu'il y a eu au moins une réaction du préfet sur place,
07:02 sans doute des syndicats de police également qui ont présenté leur condoléance.
07:07 Mais qu'il y aurait eu un petit message de condoléance du ministre,
07:11 compte tenu du contexte actuel, si vous voulez,
07:14 je pense que ça aurait été un geste tout à fait compréhensible.
07:18 Mais surtout sur le manque de considération, c'est vrai.
07:21 Sur les discours d'opposants, c'est malheureux à dire,
07:24 il y en a qui sont désormais opposants aussi à la police,
07:27 qui ont un discours qui est quasiment celui d'une opposition politique à la police et à sa manière d'exercer.
07:34 Mais je crois qu'il faut revenir un peu sur le long cours.
07:37 C'est-à-dire, les policiers, quand on les voit, l'acte du suicide, c'est l'acte du désespoir absolu.
07:42 Là, en l'occurrence, on ne va pas commenter le suicide de cet homme-là dont on ne connaît pas la vie.
07:46 Ce qui m'intéresse, c'est le silence.
07:48 Mais simplement, la réitération de ces suicides, le nombre de suicides,
07:52 le pourcentage de suicides qui est beaucoup plus fort dans la police,
07:55 quand vous rencontrez des policiers, au-delà de la question de la considération,
07:58 c'est justement la question des conditions de travail, la manière dont ils l'exercent.
08:01 C'est quand même une profession dans laquelle vous entendez systématiquement,
08:04 et surtout ceux qui exercent depuis longtemps, vous dire, on a vu ces dernières années,
08:08 notre métier perdre tout son sens.
08:10 Et le désespoir, c'est ça.
08:12 Le désespoir, c'est quand toute votre vie perd son sens.
08:14 Donc ça peut être la vie familiale, la vie amicale, mais la vie professionnelle.
08:18 Surtout dans des métiers qui portent un lourd poids de vocation à l'intérieur d'eux-mêmes,
08:23 celui de policier, évidemment.
08:25 Quand vous perdez tout le sens de votre métier,
08:28 et qu'en plus, évidemment, vous avez un manque de considération
08:31 de la classe politique ou médiatique qui s'exprime très largement,
08:35 tout ça confondu.
08:37 Donc finalement, même dans le suicide, on trouve l'action politique, précisément,
08:40 qui n'a pas eu lieu. C'est ça, évidemment, le drame.
08:42 Un autre témoignage qu'on a eu ce matin dans l'Or des pros, Arnaud Ascoy,
08:45 qui est un ancien inspecteur, "au stupéfiant", "au stup", comme on dit.
08:48 Et lui, il a connu l'un de ses collègues qui s'est suicidé.
08:51 Voilà, j'avais envie de bien faire, j'avais envie de justice, j'avais envie d'humain.
08:57 Et puis, petit à petit, c'est vrai que les années passant, j'ai déchanté un petit peu.
09:02 Les procédures se sont alourdies, les droits des mises en cause ont augmenté,
09:09 les procédures sont devenues extrêmement lourdes,
09:12 la hiérarchie de plus en plus pesante,
09:15 les directives aussi qui n'allaient pas forcément dans le sens de ce qu'on voulait faire nous.
09:21 Et puis, j'ai noté véritablement une démotivation chez mes collègues.
09:26 Je me suis dit, plutôt que de devenir les grilles, il vaut mieux que je parte.
09:32 On sent cette fatigue sur Arnaud Ascoy. Il a démissionné de la police, Georges Fenech.
09:37 Et je prends un exemple qui est arrivé aujourd'hui dans l'actualité.
09:40 On a appris le placement en détention provisoire d'un chauffard,
09:43 un homme qui a commis un refus d'obtempérer et qui a blessé un gendarme dans le doux.
09:48 C'était aujourd'hui son placement en détention provisoire.
09:50 C'est un multirécidiviste. En plus, le conducteur a été condamné cinq fois.
09:53 Il y a cinq condamnations sur son casier judiciaire.
09:55 Et vous pourriez aussi, Gautier, rappeler ce qu'a d'ailleurs fait le ministre,
09:58 il faut le reconnaître, dans l'hémicycle,
10:00 en égrenant les noms de tous ces policiers qui sont morts à l'occasion de leur mission.
10:05 Tout le monde ne s'est pas levé à ce moment-là.
10:07 Et voilà, ça aussi, si vous voulez, ça participe à un climat général d'antipolice
10:12 que certains voudraient attiser.
10:15 Donc je pense que le moment est venu, effectivement, pour le pouvoir politique aujourd'hui,
10:20 de répondre à ce qui est finalement des attentes légitimes.
10:24 Les policiers ont besoin d'être reconnus dans la difficulté de leur mission
10:28 et non pas traîner comme ça dans la boue par certains responsables politiques
10:33 ou certains mouvements, je ne m'étalerai pas sur cela.
10:37 Je pense par exemple aussi, pardon, mais à la magistrature.
10:41 Quand je vois le syndicat de la magistrature qui prend la défense des émeutiers,
10:46 qui n'appellent même pas émeutiers, ils les appellent des révoltés,
10:48 comme s'ils avaient une légitimité pour commettre des dégradations de biens, etc.
10:54 Donc voyez tout ça.
10:55 Ils ont même publié un guide du manifestant contre la police.
10:58 Donc après, à partir du moment où vous avez certains des leurs
11:01 qui se retrouvent devant la justice, qui sont incarcérés,
11:03 ils se disent "mais qu'est-ce qu'on attend de nous, finalement ?
11:05 Qu'est-ce qu'on attend d'un policier aujourd'hui ?"
11:08 On passe à cette autre dramatique actualité.
11:10 Une femme de 27 ans aurait été violée par 5 individus au Champs-de-Mars.
11:13 Une enquête pour viol en Réunion a été ouverte.
11:15 Deux personnes ont été placées en garde à vue.
11:17 Les gardes à vue ont été prolongés hier.
11:18 Trois autres personnes sont recherchées par la police.
11:21 Selon le Parisien, la victime se trouvait seule vers 1h du matin
11:23 dans le parc à proximité de la Tour Eiffel,
11:26 lorsqu'elle se serait fait agresser par 5 individus.
11:29 Cette femme, toujours selon le Parisien, n'a pas porté plainte
11:32 et est introuvable à l'heure où on se parle.
11:33 C'était une touriste mexicaine, donc peut-être qu'elle est retournée,
11:36 évidemment, et qu'elle a mis un terme à son séjour.
11:39 À Paris, Rachida Dati demande à Anne Hidalgo de fermer le Champs-de-Mars la nuit.
11:43 Elle a tweeté une nouvelle fois ce soir.
11:45 C'est l'énerveux Rachida Dati mettant en cause votre majorité municipale.
11:49 "Combien d'agressions sexuelles et de viols attend Anne Hidalgo
11:52 avant d'accepter de fermer le Champs-de-Mars la nuit
11:54 pour que les Parisiens et les touristes soient en sécurité ?"
11:57 Est-ce que c'est devenu une zone de non-droit, c'est l'énerveux,
11:59 le Champs-de-Mars, une fois que la nuit tombe sur Paris ?
12:01 Non, mais déjà, je voudrais dire que les agressions sexuelles et les viols,
12:04 c'est toujours un drame, que ce soit au Champs-de-Mars ou ailleurs.
12:07 Donc là, il ne faut pas...
12:08 Si vous voulez, ça, c'est la fin de la politique.
12:11 Quand on instrumentalise de cette manière à des fins politiciennes
12:15 un drame comme un viol qui a eu lieu dans un endroit
12:18 comme ça aurait pu être dans un autre,
12:20 là, on a atteint quand même une limite.
12:22 Donc moi, j'appelle mes collègues de la droite parisienne à une certaine mesure.
12:25 Quand j'entends le maire du 15e arrondissement nous dire que le Champs-de-Mars...
12:28 Donc il n'y a pas un problème spécifique avec le Champs-de-Mars ?
12:30 ... est un foyau de Paris de venir...
12:31 Il n'y a pas un problème spécifique avec le Champs-de-Mars ?
12:33 Il faut quand même savoir raison garder.
12:34 Il y a un enjeu de sécurité qui est majeur dans cet espace, et c'est logique.
12:37 Pourquoi ? Parce que c'est un des sites qui est les plus fréquentés de la capitale.
12:41 Donc forcément, vous avez des personnes qui sont des touristes,
12:43 donc supposés avoir un certain nombre de ressources et d'argent disponibles sur eux.
12:49 Donc ils sont des proies potentielles, mais notamment pour les enjeux de vol,
12:53 vol à la tire, vol à l'arraché, etc. et autres arnaques.
12:58 Donc il y a un sujet de sécurité qui est majeur, qui relève, je voudrais quand même le préciser,
13:02 de la préfecture de police de Paris.
13:04 Donc ce n'est pas les forces publiques de la municipalité qui sont en charge de garantir la sécurité.
13:09 L'arraché d'Alati demande de clôturer le Champs-de-Mars et de le fermer la nuit.
13:12 Mais ça nous est opposé. Nous sommes opposés à la fermeture du Champs-de-Mars.
13:14 Le Champs-de-Mars est un espace public qui appartient aux Parisiens et aux touristes qui le fréquentent.
13:19 Ce n'est pas un jardin privé...
13:20 Mais qui va entre 3 et 4 heures du matin ?
13:22 Oui, c'est le 15e arrondissement.
13:23 Est-ce que vous connaissez une Parisienne qui s'aventurerait là-bas à 1h du matin ?
13:26 Résultat, ce sont les touristes qui ne sont pas au courant et qui précisément voient un lieu extrêmement touristique
13:30 et qui se disent à 1h du matin qu'est-ce qu'on risque au pied de la tour Eiffel,
13:33 qui vont... Nous, jamais on n'y mettrait les pieds à 1h du matin,
13:36 précisément parce qu'on sait très bien à quoi s'attendre là-bas.
13:38 Donc c'est quasiment de l'abandon, en fait, parce qu'il n'y a que les gens pas au courant
13:42 qui vont s'y risquer à ce temps-là.
13:44 Il y a tout un travail justement de prévention qui est fait, et notamment en direction des touristes.
13:48 Je ne redis pas uniquement sur ces questions d'agression sexuelle, parce que ce n'est quand même pas le quotidien.
13:52 Il faut le redire. Là encore, il faut de la mesure.
13:55 Je veux dire, cet acte, c'est extrêmement grave, mais ça arrive de façon extrêmement peu fréquente.
14:01 Il faut aussi le redire.
14:02 Peu fréquente. J'ai la liste. Déjà en 2016.
14:04 C'est le Figaro qui rappelle la liste.
14:06 Donc déjà en 2016, une jeune femme majeure s'était faite abuser par quatre hommes en plein champ de Mars.
14:11 En septembre 2022, une touriste avait été violée à proximité de la tour Eiffel avant d'être séquestrée.
14:16 En avril dernier, une jeune Allemande avait été victime d'une tentative de viol de la part d'un Moldave.
14:20 Et plus récemment encore, deux soeurs brésiliennes ont été sexuellement agressées au pied d'un dame de fer en début d'année.
14:25 Bien sûr, je ne vous dis pas qu'il n'y a pas de problème.
14:27 Ce que je vous dis, c'est que ça relève davantage de la préfecture de police de Paris.
14:29 Notre enjeu, nous, en tant que collectivité, en tant que municipalité, c'est le travail de coordination.
14:34 Parce que sur un terrain comme le Trocadéro ou le Champ de Mars, vous avez plusieurs forces de sécurité publique qui interviennent.
14:39 Donc l'enjeu, c'est la coordination des services entre la police nationale, la police municipale, la douane aussi qui intervient.
14:45 Il y a des réunions hebdomadaires entre les différents corps de police, justement, pour affiner la connaissance du terrain et faire de la prévention.
14:53 Nous, nous avons déployé, par exemple, des médiateurs de la ville de Paris pour faire de la prévention en langue étrangère, par exemple, à destination des touristes.
15:00 Donc nous, on prend en main dans la mesure du possible, mais c'est le travail de la police nationale.
15:04 Sur des crimes comme ceux-là, c'est sûr que ça...
15:06 Ça n'empêche pas que le Champ de Mars est devenu une zone dangereuse aujourd'hui, Kévin Mauvion, en plein cœur de la capitale, au pied de la Tour Eiffel.
15:11 Alors qu'on a les JO dans moins d'un an et que ça doit être un lieu très important des Jeux Olympiques.
15:15 Exactement, c'est une zone extrêmement dangereuse, mais comme il y en a plein en France et plein à Paris.
15:20 Après, là où je rejoins Mme Herviault sur un point, c'est que la fermeture du Champ de Mars, est-ce que ça va être une vraie solution ?
15:27 Je ne suis pas certain parce que ça va déplacer le problème.
15:29 Le violeur qui est dans un buisson du Champ de Mars, il ira dans un buisson un peu plus loin.
15:33 Donc en réalité, il y a la mairie de Paris qui peut agir en fermant le Champ de Mars, effectivement.
15:39 Bon, ça peut être essayé, mais je suis persuadé que ça déplacera le problème.
15:42 En réalité, la vraie cause du problème, c'est qu'aujourd'hui, les policiers et les gendarmes,
15:47 et on revient un peu d'ailleurs au débat qu'on a eu précédemment, ont l'impression de brasser du vent,
15:51 ont l'impression de pagailler dans le vide, ont l'impression d'être sur un bateau où plus ils essayent d'avancer et plus ils reculent.
15:57 C'est-à-dire qu'ils arrêtent tout le temps les mêmes, souvent les mêmes, au niveau du Champ de Mars.
16:02 Je suis en train de... Alors on va peut-être en parler après parce qu'on doit parler des JO derrière, mais...
16:06 Vous inquiétez pas, oui.
16:07 En fait, il y a un lien. C'est-à-dire que là, en ce moment, je suis en train, à l'Assemblée nationale, de faire un rapport sur la lutte contre la contrefaçon.
16:12 Dans le cadre de ce rapport, j'ai auditionné des personnes de la préfecture de police, des représentants des douanes,
16:16 des représentants de la police nationale, et moi, ce qui me frappe, c'est que...
16:20 Alors déjà, on en parlera après, mais pour moi, rien n'est prêt à un an des JO.
16:24 Et ce qui me frappe, c'est que quand on leur parle du quartier du Champ de Mars, de la Tour Eiffel,
16:29 ils nous disent et ils nous répètent qu'on arrête quasiment plus parce qu'en réalité, c'est toujours les mêmes.
16:33 Et qu'est-ce qui se passe ? On arrête des personnes qui, souvent, sont sans papier, étrangères,
16:37 souvent considérées mineures isolées. Ils insistent bien sur le "considérées".
16:41 Considérées mineures isolées. Donc on les arrête, on les enferme, on leur donne une obligation de quitter le territoire éventuellement.
16:46 Et puis, on les retrouve deux jours après, au pied de la Tour Eiffel, avec le sac déplié, les contrefaçons à vendre, les produits illicites.
16:52 Et ce sont ces gens-là qu'on trouve le soir, sur le Champ de Mars.
16:55 Ils connaissent les lieux, ils y passent toute la journée et en réalité, le soir, ils font leurs affaires.
16:59 Donc, fermer le Champ de Mars, ce n'est pas forcément une solution.
17:02 Après, je pense que la mairie de Paris peut quand même agir à différents niveaux.
17:05 Et ce qui me fait aussi sourire, je mets des guillemets parce que c'est une expression, dans ce que vous dites,
17:09 c'est qu'il ne faut pas récupérer un phénomène politique, enfin, il ne faut pas récupérer politiquement un fait divers
17:14 qui s'est passé au pied de la Tour Eiffel récemment.
17:17 Mais enfin, excusez-moi, mais la gauche et la NUPES n'ont pas eu de difficulté à récupérer la mort de Nahel
17:21 pour tout de suite demander à ce qu'on crie la police tue.
17:24 Donc, il ne faut pas que ce soit à sens unique.
17:26 C'est-à-dire que si la police tue quand il y a un incident avec une personne qui fait un refus d'obtempérer et qui décède,
17:31 eh bien, une personne qui se fait violer sur le Champ de Mars, ce n'est pas un cas isolé qui n'arrive qu'une fois par an
17:35 et qui donc n'est pas si prioritaire que ça, avec quelques médiateurs qui pourraient suffire.
17:39 Chacun doit prendre sa part, la mairie de Paris, à travers les solutions qu'elle peut prendre.
17:45 C'est vrai, je reconnais que la mairie de Paris n'a pas non plus les solutions magiques.
17:48 En réalité, les solutions viennent des ministères, la préfecture de police, ministère de la Santé,
17:52 - C'est une interview, vous répondez. - Oui, pour répondre quand même sur la question du rapport à la police républicaine.
17:59 Nous, nous défendons une police qui travaille dans un cadre éthique
18:03 et nous ne nous affilions pas à cette formule qui dirait "la police tue", comme c'est le cas d'autres partenaires de la gauche.
18:10 Oui, mais en l'occurrence, sur ces questions d'enjeu de sécurité et de rapport à la police,
18:13 on n'a pas la même position entre le Parti Socialiste et la France Insoumise.
18:16 Je pense qu'avec un peu de nez, on peut quand même le proposer.
18:18 - Et pourquoi continuez-vous à être alliés avec eux ?
18:19 - C'est encore en dehors du sujet.
18:21 Mais nous, effectivement, je vous le disais, il y a un enjeu de sécurité qui est majeur.
18:25 À un an des JO, on va renforcer la vidéoprotection.
18:29 Il y a un certain nombre de caméras qui sont déjà présentes sur le site.
18:31 La préfecture a déployé une unité mobile qui est présente maintenant avec des effectifs renforcés.
18:36 Et nous avons un plan tourisme à Paris,
18:38 donc qui va couvrir cette zone du Trocadéro-Champs-de-Mars, mais pas uniquement d'ailleurs,
18:42 avec des effectifs renforcés de police.
18:44 Nous, nous avons déployé, pour notre part, une police municipale
18:47 qui est constituée aujourd'hui de plus de 1000 agents sur le terrain.
18:50 - Qui n'est pas armée, la police municipale.
18:53 - Leur rôle, c'est de garantir...
18:54 - Mais pourquoi refuser d'armer la police municipale ?
18:57 Elle est armée dans d'autres villes, la police municipale.
18:59 - Ce ne sont pas les mêmes missions que la police nationale.
19:01 Elle est armée.
19:02 Simplement, ce sont des armes non létales.
19:04 - Oui.
19:05 - Voilà, mais quand on voit tous les dérapages et les dérives, même si, encore une fois...
19:08 - Ah, donc...
19:09 - Je ne veux pas de comparaison.
19:10 - Ah non, non, donc vous dites que vous...
19:11 - On a très bien compris.
19:12 - On ne fait pas de comparaison entre la police nationale et la police municipale.
19:14 - Non, mais vous dites que vous n'armez pas la police municipale par peur des dérapages.
19:17 - Non, je ne sais pas ce que je vous dis, mais ce que je vous dis, c'est que...
19:19 - C'est ce que vous venez de dire.
19:20 - On peut avoir une politique efficace.
19:21 - C'est ce que vous venez de dire.
19:22 - Non, ce n'est pas ce que je vous dis.
19:23 Je vous dis que par ailleurs, il y a un vrai sujet.
19:24 - Ce n'est pas ce que vous vouliez dire, mais c'est ce que vous avez dit.
19:26 - Ce que je veux vous dire, très clairement, c'est qu'il y a un sujet sur la façon dont sont armés les policiers nationaux.
19:31 C'est un premier sujet.
19:32 On peut se poser la question quand on voit, effectivement, le nombre d'accidents dramatiques qui ont lieu.
19:36 Deuxième sujet, la question de l'équipement de la police municipale,
19:39 qui a des missions qui relèvent de la tranquillité publique, davantage de la prévention et de la prise en charge des victimes.
19:45 - Alors, je veux juste vous montrer un sujet.
19:47 - Ça, ça ne nécessite pas forcément des armes militaires.
19:49 - Je donne la parole à Charlotte, justement, sur comment sécuriser les Jeux olympiques,
19:53 parce que c'est un vrai enjeu et ça commence mal.
19:56 Enfin, c'est mal parti.
19:57 Donc, on est en train de former des jeunes, des très, très jeunes, quasiment à la sortie du bac,
20:02 pour leur demander de sécuriser la capitale et de faire un travail de sécurité, d'agent de sécurité.
20:08 Parce qu'on sait qu'il manquera des agents privés, notamment.
20:11 On regarde ce sujet de Célia Judat.
20:13 - Christal, Kéron, Emma, passez de l'autre côté.
20:18 Après trois semaines de formation, c'est l'heure des évaluations pour les jeunes,
20:22 formés à devenir agents de sécurité lors de grands événements.
20:25 Et dans la salle d'examen, les agents de demain viennent d'horizons bien différents.
20:29 - J'ai fait une double formation en commerce et en ingé.
20:33 - Moi, je vais passer ma deuxième année en licence de maths, physique et chimie.
20:36 - Moi, je fais un étudiant en école d'ingénieur.
20:38 - Moi, je fais des études en esthétie cosmétique parfumée.
20:41 - Je viens justement de finir mon BTS à l'instant, BTS Support à l'action manageriale.
20:45 Leurs points communs, tous sont faits l'objet d'une enquête préliminaire
20:48 pour pouvoir suivre cette formation.
20:50 - Chaque élève qui est candidat est candidat auprès de Pôle emploi.
20:52 Et ensuite, Pôle emploi envoie son dossier au ministère de l'Intérieur,
20:56 qui fait une véritable enquête de moralité très précise et très profonde.
21:01 En résumé, vous ne devez absolument pas être connu des services de police, quel que soit le motif.
21:06 Parmi les motivations de ces jeunes, la rémunération de 950 euros par élève,
21:10 payée par Pôle emploi et la région Île-de-France.
21:13 Mais également, la volonté de se sentir utile, notamment lors des JO 2024.
21:18 - Ça m'intéresse parce que c'est un grand événement sportif.
21:20 - Évidemment, les Jeux Olympiques, la Coupe du monde rugby,
21:22 qui m'intéressait pas mal et c'est de participer aux événements à l'intérieur.
21:25 Une fois les examens passés, vient l'heure tant attendue des résultats.
21:28 - V9 20, V12 16, pour la pratique.
21:32 Sur les 12 élèves présents, tous ont validé leur formation avec brio.
21:36 De quoi atteindre peut-être les effectifs de 17 000 à 22 000 agents de sécurité,
21:41 fixés par le gouvernement pour les Jeux Olympiques 2024.
21:44 - Charlotte, on va donc demander à ces jeunes de sécuriser la capitale.
21:48 Pas seulement, évidemment, il y aura policiers et gendarmes mobilisés,
21:51 mais parce qu'il manque des agents de sécurité, on forme maintenant des très jeunes pour les JO.
21:55 - Oui, il y a un problème de recrutement dans la sécurité privée,
21:57 c'est un problème parce qu'il n'y a pas assez, évidemment, de policiers et de gendarmes.
22:00 On a bien vu, le 14 juillet, c'est bien passé, il a fallu mettre tous les effectifs quasiment sur le terrain.
22:04 Donc pour les JO, ça va être compliqué pendant trois semaines.
22:07 Donc ça, on a un gros problème qui est lié particulièrement à la sécurisation des JO.
22:11 Je ne sais pas, en l'occurrence, ce que ces jeunes vont faire exactement.
22:14 On les a vus apprendre à faire une fouille.
22:16 Donc s'ils sont placés à un endroit pour fouiller au corps des personnes, à la limite, pourquoi pas ?
22:20 Je ne vais pas rejeter ça en bloc. Je ne sais pas ce qu'ils font.
22:24 Et par ailleurs, leur engagement est louable.
22:28 Mais simplement pour revenir sur le sujet global, moi j'entends, mais c'est vrai sur ce sujet,
22:34 c'est vrai, on l'avait vu au moment des Jardins des Halles, etc., du krach à Stalingrad.
22:38 En permanence, la mairie de Paris et la préfecture se renvoyaient la balle.
22:41 Qui est responsable de quoi ?
22:43 Mais j'ai envie de dire, ni l'un ni l'autre, à l'échelle globale, par rapport à ce qui arrive à ce pays,
22:46 on voit, l'histoire est toujours la même.
22:48 Vous avez évoqué assez rapidement la question du terrain,
22:51 c'est-à-dire des profils des agresseurs qui sont souvent,
22:55 alors là en l'occurrence, aux Champs de Mars et aux Trocadéro,
22:58 qui sont souvent, en effet, étrangers, en situation irrégulière,
23:01 sans papier sur eux, et parfois mineurs ou se présentant comme mineurs.
23:05 Donc là, évidemment, c'est la politique d'immigration qui ne revient ni à la préfecture de Paris,
23:08 ni à la mairie de Paris, évidemment,
23:11 même s'il y a des discours qui accompagnent cette politique de large accueil.
23:15 Ensuite, vous avez la question de la procédure pénale.
23:17 Et la procédure pénale, elle n'est pas entre les mains de la préfecture de police,
23:20 elle n'est pas entre les mains de la mairie de Paris,
23:22 et c'est policiers qui vous disent, même quand on arrête quelqu'un en flagrant délit,
23:25 ça ne suit pas derrière, parce que vous avez une justice soit débordée,
23:28 soit des priorités de la politique pénale mises en place par le ministre de la Justice,
23:32 qui n'est pas là-dessus en particulier.
23:35 Ensuite, vous avez la suite, donc les peines,
23:37 quand par hasard elles sont prononcées, la manière dont elles sont aménagées,
23:40 ou suivies, ou la question de l'OQTF, où là, bon,
23:43 on en a parlé pendant des heures et il n'y a plus personne qui ne suit absolument rien.
23:46 Et on va nous dire, oui, mais alors là, vous faites un lien qui est un peu bancal,
23:50 attention quand même, immigration et délinquance.
23:53 Gérald Darmanin le fait lui-même maintenant.
23:55 Non, mais Gérald Darmanin le fait lui-même.
23:56 Un jour sur deux.
23:57 Je note que tout le monde le fait, tout le monde le fait.
24:00 Peut-être pas le PS.
24:01 Non, non, ben, je n'ai pas vu même le PS s'opposer à cette question de la répartition,
24:07 notamment des migrants à Paris et en Ile-de-France,
24:11 au moment des Jeux Olympiques, notamment sur le terrain sécuritaire.
24:14 Donc il y a un lien qui parle à l'Ire.
24:16 Vous voulez dire qu'on va sortir, on a demandé de répartir les migrants
24:18 et les sans-abri aussi en dehors de la capitale pour les JO.
24:21 L'annonce a été faite après le Stade de France en disant
24:24 il faut absolument qu'on arrive à sécuriser pour les Jeux Olympiques.
24:26 Alors déjà, merci pour les habitants de la Seine-Saint-Denis,
24:28 merci pour les Parisiens.
24:29 C'est vrai qu'on n'a pas entendu cette interview à la mairie de Paris sur ce sujet.
24:31 Mais personne ne s'est opposé en soi parce qu'on a compris à ce moment-là
24:35 que la question, ça n'était pas, puisque vous êtes migrant,
24:38 vous êtes forcément un délinquant.
24:40 Tout le monde a compris que c'était l'inverse,
24:41 qu'il y a un problème avec la surreprésentation d'une immigration non gérée
24:45 dans la délinquance.
24:46 C'est aussi simple que ça et personne ne s'y est opposé à ce moment-là.
24:49 Alors, il me reste 10 secondes.
24:50 Donc on va marquer une courte pub et on reprend le débat, c'est promis,
24:54 là où on l'a laissé.
24:55 Juste après la pub, il y aura aussi le journal d'Isabelle Piboulot.
24:58 A tout de suite pour la suite de leur dépôt.
25:00 Le débat a continué pendant la pub et il continue dans un instant,
25:06 juste après le journal d'Isabelle Piboulot.
25:09 La France suspend toutes ses actions d'aide au développement
25:13 et d'appui budgétaire au Niger après le coup d'État militaire
25:17 contre le président élu Mohamed Bazoum cet après-midi à l'Elysée.
25:21 Emmanuel Macron a présidé un conseil de défense et de sécurité nationale.
25:25 Paris demande le retour sans délai de l'ordre constitutionnel nigérien.
25:29 Il y a eu du monde sur les routes pour le traditionnel chasse-croisé
25:33 entre les vacanciers de juillet et d'août.
25:35 Plus de 1000 km de bouchons ont été relevés à la mi-journée par Bison Futé.
25:40 Ce samedi était classé rouge dans le sens des départs au niveau national.
25:44 Le trafic sera plus fluide demain sur tout le territoire.
25:47 Ce dimanche est classé vert dans les deux sens de circulation.
25:51 Et puis en Formule 1, la pluie ne l'a pas freinée.
25:54 Max Verstappen a remporté la course sprint du Grand Prix de Belgique.
25:58 Le Néerlandais est parti en tête et s'est imposé devant l'Australien Oscar Piastri
26:04 et le Français Pierre Gasly, troisième, au volant de son Alpine.
26:07 Rendez-vous demain à 15h pour le départ du GP de Belgique à suivre sur Canal+.
26:12 Georges Fenech, on parlait des Jeux Olympiques.
26:15 D'un point de vue des transports, on n'est pas prêts.
26:18 On l'a vu encore hier, Garmont-Parnasse.
26:21 Et d'un point de vue sécuritaire, on n'est pas prêts non plus.
26:24 On voit qu'on forme des jeunes pour leur demander de jouer aux agents de sécurité.
26:28 Et puis ce qui se passe aussi sur le Champ de Mars, c'est ce nouveau viol collectif.
26:32 Oui, moi je voulais, si vous permettez, répondre sur la question de la police municipale à Paris.
26:38 On sent bien, si vous ne voulez pas faire de procès intention,
26:41 mais on sent bien qu'il n'y a pas une sensibilité particulière, si vous voulez,
26:45 de la majorité municipale à Paris pour cette question de sécurité,
26:49 au prétexte que ça relève des missions régaliennes.
26:52 Et vous avez raison en ce sens.
26:53 C'est les missions régaliennes, la police nationale essentiellement.
26:56 Et vous savez très bien que, notamment depuis la loi de 2021 sur la sécurité globale,
27:01 le continuum de la sécurité, la police municipale fait partie des forces aujourd'hui
27:06 en complémentarité et elle est inscrite dans le continuum de la sécurité.
27:10 Et je ne comprends pas que vous ne passiez pas à l'armement de la police.
27:15 Pourquoi je vous dis ça ?
27:16 Vous dites, on risque des bavures.
27:18 Citez-moi un seul cas d'un policier municipal en France qui a commis une bavure.
27:23 Moi, je n'en connais pas.
27:25 Et je voudrais vous rappeler la mort de Clarissa Jean-Philippe,
27:28 policière municipale, assassinée par le terroriste Ahmedi Koulibaly à Montrouge.
27:33 Donc, ne serait-ce que pour protéger eux-mêmes, parce que vous savez,
27:36 les malfaiteurs, les terroristes, ils ne font pas la différence
27:40 sur le brassard police municipale ou police nationale, voyez-vous.
27:44 Donc, je crois qu'il y a beaucoup d'idéologie là-dedans.
27:47 Les policiers municipaux sont formés par la police nationale justement aux armes.
27:52 Vous prenez Nice, Cannes, des grandes villes comme celle-ci,
27:55 qui accueillent beaucoup de monde dans certaines saisons.
27:57 Il n'y a jamais eu de problème.
27:59 Ils sont armés depuis très, très longtemps, voyez-vous.
28:01 Et même aujourd'hui, les candidats à la police municipale se renseignent
28:04 dans quelle mairie ils ont l'autorisation de port d'armes ou pas.
28:08 Donc, on sent bien l'histoire du krach aussi.
28:11 Vous avez mis longtemps pour accepter de enfin vous en occuper.
28:14 Ce que vous dites, Jean, c'est que c'est idéologique.
28:16 Voilà, il y a une question.
28:18 Vous dites, on va mettre des caméras, mais que vous l'avez fait plus tôt,
28:21 en nombre suffisant.
28:23 On sent bien qu'il faut toujours vous forcer la main
28:25 pour avoir une police municipale qui n'a été créée qu'en 2021.
28:28 Qu'ensuite, vous êtes toujours là, vous dites, il ne faut pas les armer.
28:31 Donc, on sent bien qu'il y a un déficit, si vous voulez, en termes de sécurité,
28:34 un capital qui est aujourd'hui frappé de plein fouet
28:37 par une délinquance de plus en plus violente.
28:39 Non, alors ce n'est pas une question idéologique,
28:41 puisque Anne Hidalgo a évolué elle-même sur le sujet.
28:44 Donc, vous voyez, au départ, elle était opposée à une police municipale.
28:46 Aujourd'hui, on a une police municipale qui est d'ailleurs
28:48 la première police municipale de France avec plus de 1000 agents sur le terrain.
28:52 Et je veux redire que cette police, elle est armée.
28:55 Elle est armée, d'accord ?
28:56 Simplement, ce sont des armes non létales.
28:58 Pourquoi ? Parce qu'en fait, on ne veut pas confondre
29:00 l'émission de la police municipale, qui relève davantage
29:03 de la tranquillité publique et de la prévention, notamment,
29:06 de la sécurité sur l'espace public, mais davantage avec une présence
29:09 qui est dissuadante et rassurante pour les riverains,
29:12 qui va au contact comme une police de proximité,
29:14 qui est identifiée par les habitants des différents quartiers de Paris
29:18 et qui est organisée en 17 divisions sur tout le territoire,
29:21 donc ce n'est pas une question idéologique,
29:23 puisque nous allons de l'avant sur cette question de la sécurité.
29:26 Et nous n'avons pas attendu d'avoir des leçons de la droite
29:29 sur cette question, puisque nous prenons à bras le corps
29:31 et notamment dans les quartiers qui sont plus propices,
29:34 justement, à la délinquance.
29:35 Nous travaillons aussi en coordination avec la région de France
29:37 sur les enjeux autour des transports en commun,
29:39 parce que ça, c'est une question essentielle.
29:41 La question des agressions sexistes et des violences sexistes
29:44 et sexuelles sur la voie publique, c'est un sujet qui est majeur,
29:47 qui est extrêmement prioritaire pour la ville de Paris.
29:49 C'est pourquoi nous avons formé, par exemple,
29:52 l'ensemble de notre police municipale à la prise en charge des victimes
29:57 et spécifiquement à repérer, justement, les signes de violences sexistes
30:02 et sexuelles ou les agissements et les comportements
30:04 qui iraient dans ce sens à l'égard des jeunes femmes,
30:06 notamment dans l'espace public.
30:08 Donc ces enjeux de sécurité, finalement,
30:10 on ne peut pas dire qu'il y a des clivages politiques.
30:12 Si on est honnête intellectuellement et qu'on regarde la réalité à Paris,
30:15 c'est un enjeu qui est très abattoir, simplement, nous, vous savez.
30:18 Je vous prends un exemple.
30:19 Les municipalités vertes rechignent à mettre des caméras de vidéosurveillance.
30:22 Parce qu'on vous explique qu'il faut respecter la vie privée des citoyens de la ville.
30:27 C'est un choix différent qu'on a fait à Paris.
30:29 Mais bien sûr que c'est idéologique.
30:30 La vidéosurveillance à Paris.
30:32 Citez-moi une ville de droite qui refuse d'armer sa police municipale.
30:36 Oui, elle n'a pas.
30:37 Mais écoutez, en fait, la question, c'est pas tellement l'armement ou pas l'armement.
30:41 Pour les policiers, c'est une question.
30:43 Quel est le champ de compétences dans lequel doivent intervenir
30:45 ces forces de tranquillité publique ?
30:47 C'est, nous, notre enjeu.
30:48 Parce que, vous savez, juste simplement pour terminer,
30:50 on a eu peur d'une chose quand on a mis en place la police municipale à Paris.
30:53 C'est qu'il y a un effet sur la réduction des effectifs de la police nationale
30:57 sur le même secteur.
30:59 Ça n'a pas eu lieu.
31:00 Heureusement, fort heureusement, ça n'a pas eu lieu.
31:02 Mais parce qu'on a réussi à clarifier le champ de compétences et d'intervention de chacun.
31:06 Charlotte, c'est idéologique ?
31:08 Oui, mais pour le coup, en plus, c'est pas tellement une accusation.
31:12 Il y a des différences de point de vue, des différences de manière de concevoir la sécurité.
31:16 C'est absolument...
31:18 C'est même étonnant de le nier.
31:19 On est dedans, en plus, avec ce qu'on vit sur l'affronte des policiers.
31:22 On voit très clairement un fameux clivage gauche-droite, disons-le.
31:25 Mais même dans les attributions, je reviens sur la phrase que vous avez prononcée tout à l'heure.
31:29 La première raison pour laquelle...
31:31 Alors, oui, il y a des différences d'attribution entre la police municipale et la police nationale.
31:35 Différences que nous connaissons tous.
31:37 Ça, il n'y a aucun problème.
31:38 Simplement, il y a aussi une réalité.
31:39 Et il se trouve qu'il y a des policiers municipaux qui ont parfois affaire
31:43 à une insécurité qui est de plus en plus violente et qui nécessite parfois des armes.
31:47 C'était tout à l'heure Nice.
31:48 Dieu merci, la police municipale était armée au moment d'abattre le terroriste
31:54 qui était à l'intérieur de l'église.
31:55 Il y aurait eu encore plus de victimes.
31:57 Donc, à ce moment-là, ce n'est pas qu'il y ait...
31:59 Ça, c'est le meilleur exemple que vous venez de dire.
32:00 Mais oui, ce n'est pas qu'il y ait une différence d'attribution qu'on veut absolument une confusion.
32:04 C'est simplement qu'il y a une réalité sur le terrain qui pousse à ça.
32:07 Et vous avez répondu à ça.
32:09 Oui, mais il y a suffisamment de bavures.
32:11 C'est ça la vérité et c'est ça le fond idéologique.
32:14 C'est que vous voyez d'abord le risque de bavure même à l'échelle de la police nationale.
32:18 D'ailleurs, on pourrait en parler.
32:19 J'aimerais bien qu'on liste ces fameuses bavures dont on parle tout le temps avec les armes militaires.
32:23 À l'échelle de la police municipale.
32:24 Mais même de la police nationale.
32:25 De quoi parle-t-on exactement ?
32:27 C'est-à-dire que si à chaque fois, si on considère que l'usage même de l'arme
32:31 est une potentielle bavure par principe, alors oui, on désarme la police municipale.
32:36 Et on va jusqu'à la France insoumise.
32:37 Et certains demandent, alors pas vous évidemment, mais jusqu'à la France insoumise,
32:41 qui est pour certains, qui se pose même la question de l'armement de la police tout court.
32:45 Donc oui, c'est idéologique.
32:46 Ce n'est pas forcément grave.
32:47 On peut être en désaccord.
32:48 Mais simplement, il faut le reconnaître.
32:49 On n'a pas du tout la même manière de concevoir la réalité dans l'espace public.
32:54 Évidemment, vous avez raison.
32:56 Je ne vais pas parler trop longtemps de la question de la police municipale
32:59 pour répondre aussi à la question des JO.
33:01 Mais effectivement, vous avez raison.
33:02 Il y a une question d'idéologie politique.
33:04 Et j'ai envie de dire, si ce n'était pas une question politique,
33:07 ça ne servirait plus à rien de voter ni de faire partie de partis politiques.
33:10 On a des visions différentes.
33:11 C'est un fait.
33:12 Ce n'est pas une critique, c'est un fait.
33:13 Et effectivement, quand nous de notre côté, on est pour un armement de la police
33:17 de sorte qu'elle puisse se protéger, pas baver, mais se protéger,
33:20 ou protéger nos concitoyens, parce qu'effectivement,
33:23 on sait que Paris, c'est une place sur laquelle on a le plus de risques
33:26 d'avoir un attentat, plus que chez moi à Pont-au-Demer.
33:28 Pour autant, chez moi à Pont-au-Demer, les policiers municipaux sont armés.
33:32 Alors qu'à Paris, ils en auraient peut-être plus besoin.
33:34 Parce que certes, ce n'est pas dans leur prérogative de faire du grand banditisme
33:38 ou de travailler pour le parquet antiterroriste.
33:40 Ça, on est d'accord.
33:41 Mais le jour où vous avez une attaque sur une terrasse,
33:43 et que vous avez trois policiers municipaux debout à côté de la terrasse,
33:46 et que la police nationale est quatre quartiers plus loin,
33:48 vous laissez donc la terrasse mourir parce que ce n'est pas dans leur prérogative.
33:51 C'est l'exemple de Nice.
33:52 C'est l'exemple de Nice, exactement.
33:53 Et donc, on a besoin à la fois pour ça et aussi pour leur protection.
33:56 Parce que les policiers, qu'ils soient municipaux ou nationaux,
33:58 sont une cible aujourd'hui.
34:00 Et ils ont besoin de pouvoir se défendre.
34:02 Maintenant, sur la question des Jeux Olympiques en eux-mêmes,
34:04 effectivement, Paris n'est pas prêt.
34:05 Et moi, ce qui m'inquiète vivement…
34:06 On va laisser répondre quand même, c'est l'énergie sur la petite.
34:08 Je termine juste rapidement sur les JO.
34:10 La ville de Paris n'est pas prête.
34:13 Mais j'ai envie de dire, le problème, c'est qu'on parle beaucoup des espaces Jeux Olympiques.
34:17 Mais on oublie que parfois, à quelques centaines de mètres des Jeux Olympiques,
34:19 il y a des places extrêmement importantes
34:21 qui aujourd'hui ne sont pas du tout envisagées comme étant protégées.
34:25 On a vu les petits jeunes qui sont formés pour entrer,
34:28 faire la protection du site des Jeux Olympiques.
34:31 Mais vous avez parfois à 200, 300, 400 mètres des villages olympiques, des quartiers,
34:35 je pense par exemple à Château-Rouge,
34:37 qui sont des quartiers coupe-gorge,
34:39 où on a des avenues de vente de contrefaçon.
34:43 Alors je parle de ça parce que c'est dans mon rapport et que du coup, je suis informé là-dessus.
34:46 Et aujourd'hui, la préfecture ne prévoit rien, ne travaille pas encore sur ce sujet-là.
34:50 En réalité, il faut faire le ménage là-dessus.
34:52 C'est vrai que s'il y a un attentat et que vous avez des policiers municipaux
34:55 qui sont présents sur place et qui sont armés,
34:58 ils peuvent intervenir beaucoup plus rapidement.
35:00 Sinon, pas d'armes létales.
35:02 Sans doute, mais en fait, l'enjeu, c'est surtout...
35:04 Ce que je veux vous dire, c'est que globalement,
35:07 quel va être le rôle d'un policier municipal dans ce cas-là ?
35:10 C'est d'alerter justement les forces de l'ordre et en l'occurrence,
35:13 peut-être même le GIGN.
35:15 On perd du temps, là.
35:17 Oui, mais si vous voulez, on ne peut pas...
35:19 L'exemple de M. Charlotte est imparable.
35:21 En effet, peut-être que ça relève de l'idéologie.
35:23 Si nous, on considère que le rapport entre les citoyens et la police
35:26 est finalement la façon dont la police peut gérer la question de la tranquillité publique
35:30 sans être forcément armée, oui, c'est une différente idéologie.
35:33 C'est juste que vous avez un homme qui est armé et qui peut intervenir rapidement.
35:35 Dans le cas d'un terroriste avec une guillotine de picotte, je suis désolé,
35:38 mais ce n'est pas le taseur qui va faire...
35:40 Évidemment qu'il vaut mieux avoir un policier armé face à un terroriste,
35:43 mais ce n'est pas le sujet.
35:44 Ah, ben voilà.
35:45 Ce n'est pas un sujet, c'est aussi un danger.
35:47 Si vous avez des policiers militants dans les JO,
35:49 la police nationale existe sur le territoire parisien.
35:51 Ce que j'essaie de vous dire, c'est précisément que la police municipale
35:54 a un rôle qui est différent.
35:56 On ne demande pas à la police municipale d'aller enquêter sur...
35:59 Justement, leur rôle va être de protéger les victimes,
36:02 de les mettre à l'abri, de faire le rôle de coordination avec les autres services.
36:05 C'est ça l'important.
36:07 C'est vrai que c'est idéologique.
36:08 Mettons un électeur de droite, plus vous avez de policiers armés dans une ville,
36:11 plus vous vous sentez en sécurité.
36:13 Et pour un électeur de gauche ou pour la gauche,
36:15 plus vous avez de policiers armés,
36:17 moins vous vous sentez en sécurité parce que vous les soupçonnez
36:19 de pouvoir commettre une bavure.
36:21 C'est un peu ce que vous avez dit tout à l'heure d'ailleurs.
36:22 Non, mais je veux vraiment répéter qu'on ne soupçonne pas la police municipale de bavure.
36:26 On fait confiance à notre police municipale.
36:28 Et je veux rappeler qu'en fait, cette police municipale,
36:30 elle a été mise en place notamment avec les organisations syndicales.
36:32 Ça a été un travail considérable de recrutement, de formation de ces professionnels.
36:37 Ce sont des professionnels extrêmement engagés.
36:39 Et la Ville de Paris les accompagne pour qu'ils soient dans les meilleures conditions
36:42 de travail possibles, parce que ce sont des missions difficiles,
36:44 avec des horaires décalés, etc.
36:46 Et les organisations syndicales, vous voyez,
36:48 on a débattu avec eux de ce sujet justement,
36:51 de la vulnérabilité de la police municipale sur le terrain.
36:53 Et ce sont des concertations qui ont abouti à la modalité aujourd'hui
36:57 de mise en place de l'APM comme on la connaît.
37:00 Et ça fonctionne aujourd'hui comme ça.
37:02 Et pour l'IGEO, nous serons prêts, y compris en termes de sécurité,
37:04 mais là encore, l'ensemble des acteurs travaillent ensemble.
37:06 35 000 forces de police et de gendarmerie seront présents sur la capitale
37:11 pour garantir la sécurité.
37:13 Et pourquoi pas que les jeunes participent aussi à la tranquillité
37:17 et à l'accompagnement des spectateurs.
37:19 Moi, je trouve que c'est heureux.
37:21 C'est un événement presque universel.
37:23 Tout le monde doit pouvoir y contribuer et se sentir utile
37:25 pour y participer en plein bon moment.
37:27 On va rester sur l'IGEO avec un dernier exemple dans l'actualité.
37:30 Vous n'aimez plus les bouquinistes ?
37:32 Alors absolument pas, là encore, c'est une caricature.
37:36 Non, pas du tout.
37:37 La Ville de Paris soutient évidemment les bouquinistes
37:39 qui font partie du patrimoine de Paris.
37:41 Et on les soutiendra.
37:43 Là, il y a un désaccord.
37:45 On les a rencontrés aujourd'hui.
37:47 Et ce n'est pas totalement le sentiment qu'ils ont malheureusement.
37:50 On ne sait pas ce qu'on va devenir.
37:53 Si on n'est pas indemnisés, ils veulent démonter nos boîtes
37:55 pour les mettre je ne sais pas où.
37:57 Les livres, on ne sait pas où les entreposer.
38:00 C'est ça le problème.
38:01 Je crois qu'ils veulent éradiquer les bouquinistes.
38:04 La Ville de Paris, je pense, ne nous aime pas déjà.
38:06 Moi, mes boîtes, elles ont presque un siècle.
38:09 Il y a certaines parties, vous voyez les boulons là.
38:12 Même si on les change, c'est indéboulonnable.
38:15 Je ne sais pas comment ils vont les faire pour enlever.
38:17 Le chiffre d'affaires, c'est très simple.
38:19 Mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre.
38:23 Huit mois.
38:24 Nous, ce qu'on demande, c'est la protection de nos boîtes,
38:26 que personne n'aille lancer la carte manuelle dessus.
38:28 Et qu'on puisse rouvrir à la fin des Jeux nos boîtes normalement,
38:32 comme avant.
38:33 On va perdre trois semaines de travail.
38:36 Trois semaines pendant lesquelles il n'y a aucune indemnisation n'est prévue.
38:39 Ce sont les mal-aimés.
38:40 Pas du tout.
38:41 Nous soutenons ces bouquinistes qui font partie du patrimoine parisien.
38:46 Là, on est dans le cadre d'un événement absolument exceptionnel
38:49 avec une cérémonie d'ouverture qui va avoir lieu sur les quais de Seine.
38:51 Donc oui, je ne connais pas le dossier en particulier,
38:54 mais je peux comprendre qu'effectivement,
38:55 il y a des obligations de fermeture à ce moment-là.
38:57 Et on sait que ce sont des professions qui ont été très touchées.
38:59 Pas juste fermeture, c'est démontage aussi.
39:01 C'est le démontage aussi.
39:03 Et souvent, des personnes qui ont des rémunérations qui sont très faibles.
39:06 Évidemment, la Ville de Paris soutient ces bouquinistes
39:09 qui font partie de l'ADN de la Ville de Paris.
39:11 Donc vraiment, j'ai bon espoir quand même que les choses s'améliorent,
39:14 qu'on trouve un terrain d'entente avec eux.
39:16 Je ne suis pas sûre que ce soit relatif à une décision de la Ville de Paris.
39:20 D'ailleurs, il faudra regarder dans le détail.
39:22 C'est annoncé par la préfecture.
39:23 Voilà, c'est annoncé par la préfecture.
39:24 Encore une fois, on remet sur le dos de la Ville des choses qui ne relèvent pas de la communauté.
39:29 Mais en l'occurrence, la Ville de Paris les soutiendra.
39:32 La Ville et la préfecture, les deux.
39:33 Et je voudrais simplement, si vous me permettez, Gauthier,
39:35 revenir sur un élément par rapport à ce qui est évoqué par Madame Dornela
39:38 sur la question des sans-abris pendant les Jeux olympiques.
39:41 Puisque la maire de Paris a réagi très fortement.
39:43 Il n'est pas question, en fait, qu'on ait une politique qui vise à dire
39:46 "Vous, on ne veut pas vous voir pendant les Jeux olympiques,
39:49 donc cachez ces sans-abris que je ne saurais voir
39:51 et qu'on les mette de côté de cette manière ou qu'on les transporte dans d'autres villes".
39:55 Ça, c'est inacceptable.
39:56 Déjà que le gouvernement avait voulu supprimer 14 000 places d'hébergement d'urgence.
40:01 Ce que la maire de Paris demande aujourd'hui, c'est qu'on trouve une solution conjointe
40:05 pour ne pas se retrouver à cet extrême qui nécessiterait de déplacer ces populations
40:09 qui méritent soutien et urgence.
40:11 Utilisons les Jeux olympiques justement pour construire des solutions pérennes
40:16 pour ces personnes qui sont à la rue et qui sont encore trop nombreuses sur le secteur parisien.
40:20 On espère évidemment que le gouvernement n'ira pas dans cette direction-là.
40:24 Alors, on avance.
40:25 Les squats.
40:26 Vous avez vu cette magnifique décision du Conseil constitutionnel, Charlotte ?
40:29 Là, on est chez Hublot-Roy.
40:31 Alors, on raconte ce qui s'est passé.
40:34 Une fameuse loi Renaissance que vous avez votée, le Rassemblement national,
40:37 contre les squats, validée par le Conseil constitutionnel, sauf un article.
40:41 L'article 7.
40:42 Et ce fameux article 7 permettait au propriétaire de se désengager quelque part de son logement.
40:48 Je vous prends un exemple très concret.
40:50 Vous avez un squatteur chez vous.
40:52 Il se casse la figure dans les escaliers parce qu'il y a une marche en mauvais état.
40:55 Eh bien, vous pouvez être responsable.
40:58 Mais attendez, il y a un exemple encore plus concret.
41:00 Qui est votre exemple ?
41:01 D'un homme qui a été condamné déjà parce que le squatteur s'était cassé la figure par la balustrade.
41:06 Donc, ça existe déjà.
41:08 Alors, évidemment, réaction politique.
41:09 Marion Maréchal se demande s'il est sage du Conseil constitutionnel de reconquête.
41:13 Ne sont pas devenus fous.
41:14 Et puis, Louis Alliot de votre parti, monsieur le député, maire de Perpignan,
41:18 qui dit "Où va-t-on ? La prochaine étape, c'est de leur remplir le frigo."
41:22 C'est une inversion totale des valeurs, Charlotte Dornelas ?
41:25 Oui, mais en fait, j'ai entendu plein de gens qui ont dit "Alors, désormais, un propriétaire."
41:29 Mais ce n'est pas désormais, c'est déjà le cas.
41:31 Cette loi tentait de changer la situation.
41:33 Et le Conseil constitutionnel bloque puisqu'elle dit
41:36 il faut que l'entretien, finalement, du bâtiment soit à la responsabilité de quelqu'un
41:41 et donc du propriétaire.
41:42 Mais il faut aller jusqu'au bout.
41:43 C'est-à-dire qu'un propriétaire, aujourd'hui, qui est squatté, il y a plusieurs choses.
41:47 D'abord, il a la responsabilité, en effet, de son logement.
41:49 Pas des dégradations commises par les squatteurs,
41:51 mais simplement de l'entretien de son logement.
41:53 Donc, à partir du moment où les gens squattent,
41:55 mais si, par hasard, le propriétaire vient, par exemple, et dit
41:58 "Une fois que le logement est squatté, je vais couper l'eau et l'électricité pour les faire partir."
42:02 Alors là, il peut être poursuivi pour violation du domicile qui est occupé par les squatteurs.
42:06 Donc, vous ne pouvez pas vous en sortir.
42:08 Ça vous tombe dessus.
42:09 Vous ne pouvez pas, évidemment, les faire partir vous-même.
42:11 Vous ne pouvez pas violer le domicile qui est occupé,
42:14 c'est-à-dire qui est squatté, en allant couper l'eau ou l'électrificer.
42:17 Vous devez continuer à l'entretenir,
42:19 parce que s'il arrive quelque chose au squatteur, ce sera de votre faute.
42:22 C'est lunaire.
42:23 Mais c'était déjà le cas avant, donc il n'y a pas que les sages qui ont perdu la tête.
42:26 - Georges, c'est extrêmement rare, le Conseil constitutionnel a fait aujourd'hui un communiqué
42:31 pour tenter d'expliquer sa décision.
42:33 - Oui, il y a eu un tel tollé, une telle incompréhension,
42:36 fait rarissime, le Conseil constitutionnel publie un communiqué pour expliquer
42:40 "Mais vous n'avez pas compris notre décision."
42:42 En réalité, pourquoi on a pris cette décision ?
42:45 Parce que si jamais il y avait une victime de ce bien immobilier,
42:52 ça serait disproportionné de ne pas prendre en charge la réparation de ce préjudice.
42:57 Moi, je vais vous prendre un exemple concret, on en parlait tout à l'heure.
43:01 Imaginons qu'il y ait une petite fuite de gaz dans une maison squattée,
43:06 et que le squatteur ne fasse rien, et que le propriétaire n'est pas informé.
43:11 Le jour où il y a une explosion, où il y a 10 morts à côté, qui va être responsable ?
43:15 - Le propriétaire. - Le propriétaire.
43:17 Voilà un exemple concret. Je pense que l'égislateur serait bien avisé
43:21 de revoir à nouveau ces textes, pour prévoir un texte très clair,
43:25 qu'en cas de force majeure, c'est-à-dire impossibilité d'entrer dans son bien,
43:30 on soit exonéré de responsabilité.
43:33 Trouver un nouveau vecteur législatif, le Conseil constitutionnel s'est comporté
43:37 plus en législateur qu'en juge constitutionnel dans cette affaire.
43:42 - Ça vous choque ? - C'est vrai qu'on a du mal à comprendre cette décision.
43:45 Après, ce qui me choque davantage, c'est la situation du mal-logement
43:48 aujourd'hui dans notre pays. Vous avez quand même 2 millions de personnes
43:52 qui attendent un HLM, 4 millions de personnes qui sont mal logées.
43:55 Oui, mais c'est ça le fond du sujet, c'est ça ce emploi.
43:58 - C'est le fond du sujet. - On doit apprendre.
44:00 - Et par ailleurs, la loi... - J'ai juste une question.
44:02 Vous êtes député, rappelez-moi, qu'est-ce qu'a voté la gauche sur la loi anti-squatte ?
44:04 - Ils ont voté contre, évidemment. - Oui, mais parce qu'en fait, ça n'a porté absolument...
44:08 Vous avez voté contre à l'Assemblée nationale et ensuite vous me dites que la décision
44:11 du Conseil constitutionnel vous choque.
44:13 Et ça n'améliorait pas la situation du relogement, qui est un enjeu majeur.
44:17 Ça a renforcé le droit du propriétaire, justement.
44:19 Si je peux me permettre, ce que je voudrais simplement dire, c'est que les véhicules législatifs,
44:22 les lois, en fait, existent aujourd'hui. Il s'agit peut-être de les faire appliquer.
44:25 Et en l'occurrence, quand on a des procédures d'expulsion qui durent pendant des mois,
44:28 ça, c'est effectivement inacceptable. Maintenant, il y a eu tout un débat.
44:32 Là, on a une loi, ASAP, qui a été votée en 2020 sur la question des squats.
44:36 On n'a pas encore l'évaluation. Donc, au lieu d'enfiler des lois,
44:39 comme on a l'art de le faire en France...
44:41 - Cette loi permettait aux propriétaires de retrouver ses droits.
44:45 - Effectivement, nous, vous l'avez dit au début, on l'a votée, cette loi,
44:49 parce que depuis le début, on vote toujours tout ce qui va dans le bon sens.
44:51 Et là, c'était une question... - C'est pas ce que j'ai dit non plus.
44:54 - Non, mais vous avez juste dit qu'on l'avait votée, vous l'avez rappelée.
44:56 - Bien sûr, bien sûr. - Effectivement, on l'a votée.
44:58 Tout ce qui va dans le bon sens, on le vote. Et pourquoi on a voté cette loi ?
45:01 Parce qu'effectivement, aujourd'hui, contrairement à ce que vous dites,
45:03 la loi ne protège pas le propriétaire. Voilà, c'est comme ça.
45:06 Les propriétaires, aujourd'hui, sont face à des situations où,
45:08 quand il y a des squatters, c'est compliqué de les faire partir.
45:11 Aujourd'hui, on apprend, parce que le Conseil constitutionnel l'a décidé,
45:14 que si le squatter se blesse ou a un petit souci dans le logement,
45:17 le propriétaire est responsable. Alors, il touche rien.
45:20 Il paye parfois son logement avec son crédit immobilier, parfois un...
45:23 Bah oui, désolé, moi... Non, mais je suis désolé.
45:25 Il y a des petits propriétaires, il n'y a pas que des gros capitalistes en France.
45:29 - Si vous veniez, vous souriez, au contraire. - Et moi, j'ai beaucoup de mal...
45:31 Ah non, mais ça arrive surtout à des petits propriétaires.
45:33 Ça arrive à des petits propriétaires qui n'arrivent pas à se défendre.
45:35 - Ils n'ont pas les rangs. - Parfois, quand vous achetez une maison,
45:38 c'est le résultat d'une vie, et vous vous retrouvez avec des squatters chez vous.
45:41 Mais je ne dis pas que c'est acceptable comme situation.
45:43 - Est-ce que... Alors, juste pour aller au bout de la lueur... - Rien que c'est des riches...
45:46 - Il n'y a plus de temps. - Il n'y a plus de temps, monsieur l'acteur.
45:48 Aujourd'hui, on demande aux propriétaires d'être responsables d'un squatter dont ils n'ont pas voulu.
45:52 Par contre, suite aux émeutes, on ne met pas les parents devant leur responsabilité
45:55 alors que la loi prévoit qu'ils sont censés être responsables de leurs enfants.
45:58 Et le fameux casseur-payeur qui a été rejeté à l'Assemblée nationale.
46:00 Et là, la France marche sur la tête.
46:02 C'est la fin de l'émission. Je voulais juste vous signaler deux bonnes nouvelles.
46:04 Parce qu'on a parlé des mauvaises nouvelles. On va terminer par deux bonnes nouvelles.
46:06 La France a gagné. Vous savez, vous suivez la Coupe du Monde féminine, Charlotte ?
46:10 - Contre le Brésil. - Non, vous ne suivez pas.
46:12 La France a gagné. Les Françaises ont gagné contre le Brésil.
46:15 2-1 après leur mauvais départ face à la Jamaïque.
46:17 Et puis, on a un Français champion du monde, Maxime Grousset,
46:20 qui a décroché la médaille d'or sur 100 mètres papillon au Mondiaux de natation,
46:24 qui s'y entend actuellement au Japon.
46:26 - Deux magnifiques nouvelles. - Qui n'étaient pas sa discipline.
46:28 Qui n'étaient pas sa discipline, exactement.
46:30 - Et il pensait qu'il fallait au Mando. - Je sais que vous suivez les Mondiaux du Japon.
46:33 Merci à Martin Mazur de nous avoir montré ces images
46:36 et d'avoir préparé cette émission avec moi.
46:38 Je vous retrouve demain matin à 9h avec Mister Georges Fenech, bien sûr.
46:40 Parce que sans Georges Fenech, moi, je ne viens pas.
46:42 Tout de suite, c'est Olivier de Kérenflech.
46:44 Vous restez en Bretagne pour Soir Info.
46:46 - Bonne soirée sur CNews. - L'adore.
46:48 ♪ ♪ ♪