Nos forêts sont-elles en feu plus à cause de l'incivilité ou la canicule ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Arnaud Péricard, Sébastien Ménard, Catherine Euvrard, Priscillia Ludosky et Lieutenant-colonel Jérôme Bonnafoux, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-07-27##

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Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:03 Les feux de forêt ne sont pas nouveaux, mais par contre, leur fréquence et leur intensité sont largement aggravées, on le sait, par le changement climatique.
00:09 François Vimeux, qui est climatologue et directrice de recherche à l'Institut de Recherche pour Développement,
00:14 nous dit qu'avec le réchauffement de notre atmosphère, on peut considérer que dans plusieurs décennies,
00:17 les conditions estivales, à la fois de température et de sécheresse, seront propices à des développements de feux dans des régions beaucoup plus au nord.
00:24 Cela dit, qu'en est-il de tous ces départs de feux qui nous touchent depuis plusieurs jours en France et en Europe ?
00:28 Sur l'île de Rhodes, en Grèce, deux départs de feux simultanés à 800 mètres de distance ont été relevés.
00:34 L'humain reste donc aussi une des raisons majeures de ces incendies.
00:37 Et ça nous fait arriver à cette question qu'on vous pose sur Twitter.
00:41 Est-ce que nos forêts sont plus en feu à cause de l'incivilité ou de la canicule ?
00:46 Oui, alors dans un instant, nous allons avoir le porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers,
00:54 le lieutenant-colonel Jérôme Bonafoux, qui d'ailleurs revient d'une trois semaines au Canada, où les feux ont pris de l'ampleur considérable.
01:02 Mais j'aimerais, un peu comme vous les auditeurs de Sud Radio, n'hésitez pas à nous donner votre point de vue.
01:08 Mais qu'est-ce qui ressort finalement, oui, à cette canicule,
01:12 mais est-ce que s'il n'y avait pas, Catherine Evrard, d'incivilité, il y aurait autant de feux de forêt ?
01:17 Quel constat vous faites ?
01:18 D'abord, je ne suis pas vraiment très forte dans ce domaine, mais il y a de plus en plus d'incivilité partout,
01:23 pas seulement dans les forêts. On jette ses kleenex, on s'en fiche complètement,
01:29 même si, je tiens à le signaler, on a de meilleurs résultats en France cette année concernant les feux qu'en Europe.
01:36 Nous sommes un pays qui a de meilleurs résultats qu'l'année dernière.
01:38 Donc ça, c'est quand même à signaler, ça veut dire qu'il y a eu un effort et qu'il y a eu une bonne communication.
01:43 Mais en dehors de ça, je trouve ça très dommage que des forêts soient détruites par insouciance.
01:48 Alors justement, on a le lieutenant-colonel Jérôme Bonafou, qui est porte-parole, vous l'avez dit,
01:52 Frédéric, de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.
01:54 Et puis attention, le colonel dans les roues, au téléphone avec nous.
01:58 Bonjour Jérôme, bonsoir.
02:00 Bonjour, bienvenue à vous.
02:02 Alors justement, je vais vous poser la même question que celle qu'on pose à nos auditeurs sur Twitter.
02:07 Est-ce que nos forêts sont en feu à cause de plus d'incivilité ?
02:13 Ou simplement à cause de la canicule ?
02:15 Alors non, les feux, on sait très bien que 80% des origines des feux qu'on a en France,
02:21 puisque les feux notamment de forêt sont systématiquement expertisés,
02:26 sont d'origine humaine.
02:29 80% c'est énorme.
02:31 85% !
02:33 85% !
02:35 Voilà, sont d'origine humaine.
02:37 Ce qu'il y a par contre, c'est qu'on observe depuis un certain nombre d'années une sécheresse qui est de plus en plus longue.
02:43 C'est-à-dire qu'avant on avait des périodes de pluie,
02:46 notamment avant la saison, au mois de mars à avril,
02:49 ce qu'on appelait les fameuses giblets de mars, qu'on a de moins en moins.
02:53 Mais le feu part toujours très souvent de la main de l'homme.
02:57 Il peut partir, vous avez parlé de ma mission au Canada,
03:01 et ça a été notamment le Canada,
03:03 au Canada, les feux sont dus à la foudre.
03:05 C'est-à-dire qu'ils ont eu une période de sécheresse très importante,
03:08 avec beaucoup d'impact de foudre et ce qu'on appelle les orages secs,
03:10 ce que nous on n'a pas pour l'instant.
03:12 - Juste sur le profil des gens qui mettent le feu,
03:16 parce qu'on se pose tous la question je pense,
03:18 c'est quoi ces dépiromanes ?
03:20 Qu'est-ce qui peut pousser quelqu'un à faire un truc pareil selon vous ?
03:22 - Mais pas que des piromanes !
03:24 - Attention, parce que quand je dis l'origine de l'homme,
03:26 c'est l'actualité dans le milieu.
03:28 - C'est aussi jeter un mégot quoi, c'est ça en fait que je veux dire.
03:30 - Dans les départements de l'Hérault, on a eu deux feux.
03:32 Le premier, il est dû probablement à un mégot qui a été jeté
03:37 au bord de la route.
03:39 Et le deuxième, il est dû à un travail d'une épareuse,
03:43 d'une machine qui va désherber,
03:47 et qui, comme elle est mécanisée,
03:51 fait des intels sels lorsqu'elle touche à des pierres,
03:53 et qui peut mettre le feu.
03:55 Mais ça on l'a, parce qu'on a des conditions de sécheresse
03:57 qui sont assez élevées.
03:59 - Oui, oui, Jérôme Bonafoux, allez-y.
04:01 - Ce qu'il faut comprendre, c'est que la France,
04:03 depuis de très mémorables années,
04:05 notamment dans le sud de la France,
04:07 ça fait plus de 40 ans qu'il y a de gros travaux qui ont été faits,
04:11 il y a eu une analyse qui est assez fine,
04:13 et depuis cette année, l'État a mis en place
04:15 une météo des feux de forêt,
04:17 une vigilance, comme c'est le cas pour les inondations,
04:21 pour les coups de vent, etc.
04:23 Donc il faut que les Français se renseignent,
04:25 et puis aillent consulter ce site,
04:27 où il y a tous les jours les rives qui sont affichées.
04:31 - Alors, bon, échange avec les vrais voix,
04:33 vous connaissez le principe, Jérôme Bonafoux,
04:35 Sébastien Ménard.
04:37 - Déjà moi je rends toujours hommage
04:39 aux soldats du feu, c'est-à-dire
04:41 ces vigis qui nous aident,
04:45 qui nous accompagnent, en qualité d'élus locaux.
04:47 Nous on a eu un feu, particulièrement d'origine humaine,
04:51 dans la forêt de Shiberta, Anglette,
04:53 évidemment à quelques encablures de mes rues biarrotes.
04:57 Et comme j'ai l'habitude de le dire sur cette antenne,
04:59 il y a de plus en plus d'incivilité,
05:01 il y a de plus en plus de bêtises,
05:03 et il y a de plus en plus de tarés.
05:05 - Parle en vrai sur le site de Radio-Ave,
05:07 c'est Sébastien Ménard.
05:09 - Oui, déjà pour être pyromane,
05:11 il faut être dérangé, mais pas que.
05:13 - Je le mets toujours entre guillemets,
05:15 mais j'utilise toujours cette appellation-là,
05:17 il y a de plus en plus de tarés.
05:19 - Tarés parce que c'est plus fort que fou, quoi.
05:21 - Il faut être malade, quand même.
05:23 - On sait qu'on peut faire mal,
05:25 on peut se faire mal, on va faire mal aux autres,
05:27 on va faire mal à la collectivité,
05:29 on va mettre en danger ces héros du quotidien,
05:31 dont parfois les moyens sont contraints,
05:34 les vies sont en jeu,
05:36 et voilà, donc moi je leur rends hommage,
05:38 mais il faut moins de tarés et plus de moyens.
05:40 - Moins de tarés et plus de moyens, Arnaud Péricard,
05:42 vous répondez quoi à ça ?
05:44 - Pas nuancer ce que disait le lieutenant-colonel,
05:47 mais simplement dire qu'au nord de la Loire,
05:50 moi je gère un domaine forestier
05:52 avec l'ONF de 4000 hectares,
05:54 qui est la forêt de Saint-Germain-en-Laye,
05:56 et qu'on constate depuis 10 ans
05:58 des phénomènes de stress hydrique.
06:00 - Ah oui ?
06:01 - Ah oui, complètement, une évolution des essences,
06:04 on ne replanque plus les mêmes essences
06:06 dans nos massifs forestiers,
06:08 le fait que nos forêts sont de moins en moins
06:10 des puits de carbone,
06:12 et donc on a quand même un terreau
06:14 qui est plus propice à la propagation des feux.
06:17 Et nous, l'année dernière dans les Yvelies,
06:19 on a eu un feu de forêt à Rambouillet,
06:21 Rambouillet pourtant, c'est pas les roses,
06:23 c'est pas le 64, c'est pas le 83,
06:26 c'est pas le 06.
06:27 - Il y en a eu en Bretagne aussi.
06:29 - Et en Bretagne aussi, sur un domaine l'année dernière.
06:31 Donc on est quand même confrontés
06:33 à quelque chose, je pense, qu'on n'a pas connu avant.
06:35 Alors, est-ce que c'est encore la main de l'homme,
06:38 ou une responsabilité humaine ?
06:40 Mais il y a quelque chose qui se passe quand même,
06:42 qui fait que nos forêts, d'une manière générale,
06:44 sont en moins bon état qu'elles ne l'étaient
06:46 il y a quelques années,
06:47 et ça peut quand même expliquer, je pense,
06:49 un certain nombre de ces phénomènes,
06:50 ou d'accroissement de ces phénomènes d'incident de forêt.
06:53 - Mais c'est ce que disent les climatologues,
06:54 dont celle que j'ai citée tout à l'heure,
06:56 Françoise Vimeux, c'est que c'est le réchauffement
06:58 de l'atmosphère aussi, qui fait que dans quelques années,
07:00 on aura certainement des feux aussi
07:02 au fin fond de l'Islande ou de la Norvège.
07:04 Priscillia ?
07:07 - Oui, carrément, on estime à 40%
07:09 l'augmentation des feux de forêt
07:11 si jamais on atteint, enfin,
07:13 si jamais on passe les 1,5 degrés.
07:16 Et je pense qu'il y a l'action collective humaine,
07:20 en général, qui augmente la température de la planète,
07:23 qui fait que c'est plus propice, le terrain,
07:25 à ce que les feux se déclenchent,
07:26 ou dure la sécheresse, etc.
07:28 Mais l'activité individuelle, moi,
07:29 c'est celle aussi qui m'inquiète,
07:30 parce qu'il y a le pyromane,
07:32 qui est un criminel, pour moi,
07:35 dont on ne sait pas pourquoi il agit.
07:37 Est-ce que, voilà, je ne suis pas psychologue,
07:38 je ne suis pas psychiatre,
07:39 donc je ne sais pas qu'est-ce qui provoque ça.
07:40 - C'est vrai que là, c'est le domaine de la part.
07:42 - C'est autre chose.
07:43 Et l'action individuelle...
07:46 - Et après, il y a la non-civilité, c'était dans la question.
07:47 - Voilà, c'est ça, et l'incivilité,
07:48 le fait de jeter des mégots.
07:49 Donc, ce qui m'intéresse, je ne sais pas
07:50 si la personne qui est en ligne a des chiffres,
07:51 peut-être que c'est la police qui aurait ces chiffres,
07:53 mais sur quelles sont les suites, en fait,
07:55 une fois qu'une personne est arrêtée
07:56 parce qu'elle a jeté un mégot,
07:57 est-ce qu'on les retrouve, ces personnes-là,
07:58 et quelles sont les suites ?
07:59 - Vous savez ça, lieutenant ?
08:00 - Jérôme Benafouc, oui.
08:01 - L'action collective et l'action individuelle,
08:02 couplées, je trouve ça très inquiétant.
08:04 C'est quand même 350 millions d'hectares
08:06 qui sont brûlés chaque année, quoi.
08:07 - Alors, pour ça, oui, effectivement,
08:09 on les retrouve, puisque depuis maintenant
08:13 un certain nombre d'années,
08:14 il y a ce qu'on appelle
08:15 une cellule technique de recherche des causes,
08:16 qui est une cellule qui va investiguer
08:19 tous les départs de feu,
08:21 et qui est une cellule qui est pluridisciplinaire,
08:23 avec à la fois des pompiers, des forestiers
08:25 et des policiers ou des gendarmes,
08:27 qui est activée sous les yeux du procureur de la République
08:30 et qui, très souvent, arrive à remonter,
08:33 et arrive, en tout cas,
08:35 lorsque vous parliez des pyromanes,
08:36 donc arrive à interpeller les pyromanes.
08:39 Nous, on en a interpellé,
08:41 dans mon département, plusieurs.
08:44 Il faut savoir que tous les feux,
08:46 ils sont considérés comme suspects.
08:49 Donc nous, on sollicite l'intervention
08:52 de cette cellule technique de recherche des causes.
08:54 Donc là-dessus, il y a des statistiques.
08:56 Vous avez une base nationale
08:57 qui s'appelle la base Prométhée,
08:59 qui est accessible à tout le monde,
09:00 sur laquelle vous avez tous les feux,
09:02 donc avec leur origine,
09:05 ce qui est accessible sur le site internet,
09:07 qui est une base publique.
09:08 Et moi, je voulais revenir à ce qu'a dit
09:10 sur l'entretien des forêts,
09:11 parce qu'on parle, bien évidemment,
09:13 la conséquence aujourd'hui,
09:15 en tout cas, l'effet du dérèglement climatique,
09:18 c'est que dans les départements du Sud,
09:20 mais c'est également pour toute la France,
09:22 on manque de plus en plus d'eau.
09:24 C'est-à-dire que nous, on a des conditions.
09:26 Aujourd'hui, on a des communes,
09:28 on est obligé de ravitailler
09:29 parce qu'il n'y a plus d'eau.
09:30 Donc nous-mêmes, les pompiers,
09:32 si je prends le département de l'Aéro,
09:34 on utilisait l'eau potable
09:36 pour éteindre les incendies.
09:37 Maintenant, on s'est mis à utiliser
09:39 les ressources naturelles.
09:41 Et lorsqu'il y a, je prends l'exemple
09:43 de ce qu'on a fait cet après-midi,
09:44 lorsqu'il y a une collectivité
09:46 qui vit une piscine pour la vidanger
09:47 ou pour la nettoyer,
09:48 on récupère cette eau
09:50 qu'on stocke dans des cuves de capes coopératives
09:52 qui ne servent plus.
09:53 - Oui, c'est une réorganisation aussi
09:55 qui se met en place.
09:56 - C'est ça. Mais surtout ce qu'il y a.
09:58 On sait bien,
10:00 ça ne va peut-être pas faire plaisir,
10:02 ça va peut-être choquer, ce que je vais dire,
10:03 mais en ce moment,
10:05 l'écologie est vraiment à la mode.
10:07 C'est-à-dire qu'on n'entretient plus les forêts,
10:09 on débroussaille plus les forêts.
10:11 - Et ça, c'est un tort.
10:12 Donc vous nous le confirmez.
10:13 - Le dernier exemple qui est très flagrant,
10:15 c'est-à-dire que dans le département de l'Aéro,
10:17 parce que je prends celui-là
10:18 qui est un département viticole,
10:19 on avait à l'époque les vignes.
10:21 Lorsqu'il y avait une vigne,
10:22 c'était censé faire un coup de feu.
10:23 Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
10:25 C'est que les viticulteurs ne désherbent plus
10:27 parce qu'on interdit le désherbant.
10:29 Et donc vous avez,
10:30 comme on fait du bio,
10:31 comme on fait de la culture bio,
10:32 vous avez les vignes dans lesquelles
10:34 il y a une petite couche d'herbe qui pousse
10:37 et qui sèche puisqu'elle n'est pas arrosée.
10:39 Et donc qu'est-ce qui se passe quand il y a un feu ?
10:41 Maintenant, c'est feu, c'est vigne qui vous écoupe feu.
10:43 Le feu passe par ces herbes qui n'ont pas été enlevées.
10:45 Donc je pense qu'il faudra,
10:47 qu'au moment donné, on se pose la question,
10:49 qu'est-ce qu'on veut ?
10:50 On a des zones naturelles à 2 000 et qu'il faut tout laisser.
10:52 Voilà.
10:53 Il y a ça aussi qui participe.
10:55 Alors ça peut être, comme le disait l'auditeur précédent,
10:58 effectivement, les végétaux sont de plus en plus stressés.
11:01 Mais c'est surtout parce qu'il y a un manque d'eau.
11:03 Et on le dit, c'est très clair,
11:05 l'année dernière, pour les feux de l'Andira,
11:07 s'il y avait une grosse sécheresse,
11:09 cette année, ce n'est pas le cas.
11:11 - Allez, 0826-300-300,
11:13 on est toujours avec notre auditeur Simon.
11:15 Vous êtes là, Simon ?
11:16 - Oui, oui.
11:17 - Alors Simon, voilà.
11:19 - Pas de Mont-de-Marsan.
11:20 - Voilà, vous êtes près de Mont-de-Marsan.
11:22 D'ailleurs, est-ce que dans votre coin,
11:23 il y a eu des problèmes d'incendie ?
11:25 - Les fameux pains des Landes.
11:26 - Je suis près de Perpignan, pas de Mont-de-Marsan.
11:28 - Oh !
11:29 - Vous savez que je suis mélangé.
11:30 - C'est de ma faute, c'est de ma faute.
11:31 Bon, écoutez, de Perpignan sur les hauteurs de Canet,
11:34 sur les hauteurs d'Argelès-sur-Mer, de Collioure,
11:36 là, il y a de la forêt aussi.
11:37 - Est-ce que vous avez...
11:38 - Alors, même question.
11:39 - Voilà, même question pour Perpignan, du coup, Simon.
11:40 - Oui, oui, d'autant plus, encore pire.
11:43 Simplement, moi, comme je l'ai dit,
11:46 pareil, un propos très court,
11:48 concernant la canicule et la sécheresse,
11:52 c'est un élément, effectivement,
11:54 favorisant la prise de feu et la propagation.
11:58 Et, effectivement, la démultiplication,
12:01 par la démultiplication des incivilités de tout genre,
12:05 font que, évidemment, les départs de feu
12:07 sont de plus en plus nombreux.
12:09 La négligence de l'être humain,
12:11 qui ne se préoccupe pas de son voisin,
12:13 fait que, ce qui l'intéresse,
12:15 c'est pouvoir s'occuper de lui-même,
12:17 sans se soucier des conséquences de ses actes.
12:21 Et voilà, on en arrive à ce genre de résultats.
12:24 - Bon, alors, écoutez, on va déjà libérer
12:27 le lieutenant-colonel, Bona Fux.
12:28 - Notre cher lieutenant-colonel,
12:29 il doit être très occupé, oui.
12:30 - Merci de nous avoir accordé un peu de votre temps.
12:32 Vous nous avez donné les bases,
12:33 on continue d'en parler avec les vrais voix, justement.
12:36 - Merci, lieutenant-colonel.
12:37 - Merci, bon courage.
12:38 - Merci.
12:39 - Alors, justement, on entend parler
12:40 de ces incivilités qui nous amènent
12:43 à avoir de plus en plus d'incendies.
12:45 Finalement, Catherine Wrath,
12:46 est-ce que ce n'est pas global,
12:48 cette montée des incivilités,
12:50 comme on en parle, finalement, depuis tout à l'heure ?
12:52 - Vous avez raison, mais c'est dommage
12:53 qu'il soit parti, le lieutenant-colonel,
12:54 parce que j'avais quand même...
12:55 - Oui, mais maintenant, c'est à vous de parler.
12:56 - Allez, franchement.
12:57 - J'ai une question pour lui.
12:58 Je me demande aussi
12:59 s'il n'y a pas des incendies criminels,
13:01 c'est-à-dire, comme on cherche des terrains
13:02 dans toute la France...
13:03 - Il y en a, il y en a, il y en a.
13:04 - Est-ce qu'il n'y a pas des gens
13:05 à qui on dit, je vais te donner un peu de flouze,
13:06 enfin, je suis grossière,
13:07 et tu vas me mettre une petite flambée ici ou là,
13:09 comme ça, on va pouvoir construire.
13:11 Je me suis demandé si ça n'arrivait pas, ça.
13:13 - Sébastien Ménard.
13:14 - Moi, je vais parler, après, je laisserai...
13:16 Enfin, c'est pas à moi de distribuer la parole,
13:18 mais je vais dire ce qu'on fait chez nous.
13:20 Chez nous, quand ça brûle,
13:21 c'est pas pour rendre les terrains constructibles.
13:23 On a même replanté.
13:25 - Non, mais je me pose la question,
13:26 mais je ne vous dis rien.
13:27 - Non, mais je pense que la tentation a pu exister.
13:33 Mais aujourd'hui, on est dans une sanctuarisation,
13:39 je dirais, du vert.
13:41 Pour nous, c'est un trésor, clairement.
13:43 Donc, quand un pain des Landes brûle,
13:47 on en replante trois.
13:49 - Ça, c'est bien.
13:51 Arnaud Péricard.
13:52 - Je crois que tout ça met un petit peu en exergue
13:55 l'extrême importance de nos massifs forestiers.
13:59 Alors, pour lutter contre une idée qui est reçue,
14:03 les domaines forestiers, tous les ans, s'accroissent en France.
14:06 Et il y a une étude, d'ailleurs,
14:08 il y a des chiffres qui ont été donnés
14:09 disant qu'il faudrait peut-être mettre
14:11 8 à 10 milliards d'euros sur les 10 prochaines années
14:14 pour poursuivre au-delà des 500 millions d'euros
14:16 qu'on met dans la reforestation.
14:18 Et puis, ne pas oublier que tout ça n'est pas le fruit du hasard.
14:20 La forêt des Landes, c'est Napoléon III.
14:22 Les grands parcs américains,
14:24 c'est aussi les présidents américains qui,
14:26 pendant le New Deal, ont dit,
14:28 "On va aller replanter des arbres et on va créer des parcs."
14:30 Donc, il faut aussi un peu d'initiative,
14:32 il faut un petit peu d'audace,
14:34 il faut reforester, il faut reboiser absolument,
14:37 il faut compléter nos massifs forestiers
14:39 qui ont été amputés pour justement dégager du foncier
14:41 et pour construire.
14:42 Ça a été fait dans les années 50, 60, 70.
14:45 Et je pense qu'on a la possibilité,
14:48 dans le cadre des objectifs climatiques
14:50 que l'on a pour notre pays,
14:51 d'être l'un des pays avec peut-être
14:52 le plus important massif forestier d'Europe,
14:54 en tout cas par habitant.
14:55 Et je pense que c'est une belle ambition.
14:57 Peut-être reconstruire demain,
14:58 ou replanter la forêt des Landes en diffus sur tout le pays,
15:02 c'est quelque chose qui serait, à mon avis, intéressant à suivre.
15:05 - Alors, action à mener aussi au niveau européen,
15:07 parce que Priscilla Ludovsky, on le voit,
15:09 la Grèce, la Croatie, l'Italie sont victimes
15:12 et les incivilités, elles sont donc partout.
15:15 C'est comme si on avait l'impression
15:17 qu'on n'avait pas pris conscience
15:19 et que ça ne sanctionnait pas assez, finalement.
15:23 - C'est pour ça que j'avais cette question
15:25 sur les suites données quand on a des incivilités.
15:28 Donc peut-être qu'à une autre occasion, on en parlera.
15:30 Mais au-delà de l'action individuelle,
15:32 il y a vraiment cette action contre le dérèglement climatique,
15:34 en fait, que ce soit à l'échelle française ou à l'échelle européenne.
15:37 C'est qu'est-ce qu'on fait pour que la terre soit en meilleure santé,
15:40 pour que les terres soient moins sèches
15:43 et qu'on puisse lutter efficacement.
15:45 Et je n'ai pas l'impression,
15:47 on a vu qu'à la Convention citoyenne pour le climat,
15:49 on avait fait 149 propositions
15:51 pour aller dans le sens de la transition écologique.
15:53 Si les États ne mettent pas en place
15:55 des mesures plus ambitieuses
15:58 et qui n'ont pas d'impact négatif
16:01 sur les gens et leur portefeuille
16:03 pour faire face au dérèglement climatique,
16:05 je pense que ça contribuera,
16:07 ça ne résoudra pas, puisque les actes d'incivilité,
16:09 ça c'est l'individu, je ne sais pas bien
16:11 qu'est-ce qu'on peut faire pour ça.
16:13 - On peut sanctionner.
16:15 - Je ne sais pas à quel point la sanction est efficace,
16:17 parce que ça c'est encore un autre sujet.
16:19 Mais je pense que l'action collective,
16:21 en tout cas on peut agir dessus avec les politiques publiques écologiques.
16:23 - Catherine Evrard, comment on fait pour faire plus de mesures
16:25 sans dépenser plus d'argent ?
16:27 - Dès que vous crachez un chewing-gum dans la rue,
16:29 vous avez immédiatement un policier qui vous donne une sanction.
16:31 - C'est ce que vous voudriez en France ?
16:33 - Peut-être pas les chewing-gum,
16:35 parce que finalement c'est pas mauvais,
16:37 mais les, j'ose pas dire le mot,
16:39 les chiens, tout ce qui se passe.
16:41 - Les déjections canines.
16:43 - Ça serait quand même pas mal quand on en coince quelques-uns.
16:45 - Et les incivilités en général finalement.
16:47 - Ça fait preuve d'incivilité totale.
16:49 - Alors il y a ça, oui,
16:51 c'est-à-dire on jette les mégots par terre,
16:53 on laisse le chien, etc.
16:55 En fait c'est une habitude collective
16:57 qui peut amener à des débordements
16:59 et on vient au-dessus.
17:01 - Est-ce que c'est pas un peu franco-français tout ça, Sébastien Ménard ?
17:03 - Si, il y a du "Jean-foutisme".
17:05 C'est-à-dire que le Gaulois réfractaire,
17:07 il est en partie "Jean-foutiste".
17:09 Il n'est pas que contestataire.
17:11 Et on a beau faire des rappels au civisme,
17:13 plus que des rappels à la loi,
17:15 par exemple à Biarritz,
17:17 imaginez bien,
17:19 nous on passe de 25 000 habitants
17:21 à l'année,
17:23 depuis le post-Covid,
17:25 à, cher Arnaud,
17:27 on sera un peu plus de 200 000 ce week-end.
17:29 Pour arriver à, allez,
17:31 400 000 certaines journées
17:33 aux alentours du 15 août.
17:35 Donc vous avez beaucoup plus de détritus,
17:37 vous avez beaucoup plus de mégots, de clopes,
17:39 vous avez beaucoup plus de déjections canines,
17:41 vous avez beaucoup plus de...
17:43 Et que,
17:45 quand bien même on met à disposition
17:47 des cendriers sur les plages,
17:49 des poubelles,
17:51 des containers de recyclage, etc.,
17:53 ça déborde, déjà, un,
17:55 premier élément, et deuxième élément,
17:57 il y a des gens qui passent à côté,
17:59 le petit mouchoir que j'ai dans la main,
18:01 ils le jettent dans le caniveau,
18:03 à défaut de traverser la rue pour le poser dans une poubelle.
18:05 - Allez, Catherine Auvard, très rapidement.
18:07 - Il y a des villes en France, quand même, où vous voyez
18:09 toute la journée des petites poubelles, des mini-poubelles
18:11 qui passent en permanence,
18:13 vider les corbeilles, parce que je pense
18:15 qu'il n'y en a pas assez, et je peux vous dire
18:17 que dans ces cas-là, j'ai quelques villes en tête,
18:19 les villes sont très propres,
18:21 et les gens sont beaucoup plus civiques, je trouve.
18:23 - Allez, après
18:25 ce débat
18:27 chaud, c'est le cas de le dire,
18:29 - Brûlant. - Brûlant, voilà.
18:31 On va se faire un peu plaisir avec
18:33 5 minutes de bonheur,
18:35 donc 0826 300 300,
18:37 vous pouvez toujours nous appeler et réagir, évidemment,
18:39 et puis restez avec nous,
18:41 on revient tout de suite.

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