Une autre histoire de l'Amérique, par Oliver Stone - 02l10 - Roosevelt, Truman et Wallace, occasion manquée

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Dans cette série de 10 documentaires, Oliver Stone nous dévoile l’histoire contemporaine des Etats-Unis comme elle ne nous a encore jamais été encore racontée.
Ce nouvel opus du grand cinéaste engagé remet en question l’idéal américain tel qu’il est présenté officiellement dans les livres scolaires depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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00:00 Le premier film de la série "The Last Jedi" est un film de la série "The Last Jedi" qui est réalisé par le directeur de la série "The Last Jedi" et qui est réalisé par le directeur de la série "The Last Jedi".
00:04 Le premier film de la série "The Last Jedi" est un film de la série "The Last Jedi".
00:08 Le premier film de la série "The Last Jedi" est un film de la série "The Last Jedi".
00:12 Le premier film de la série "The Last Jedi" est un film de la série "The Last Jedi".
00:16 Le premier film de la série "The Last Jedi" est un film de la série "The Last Jedi".
00:20 Le premier film de la série "The Last Jedi" est un film de la série "The Last Jedi".
00:24 Le premier film de la série "The Last Jedi" est un film de la série "The Last Jedi".
00:28 Le premier film de la série "The Last Jedi" est un film de la série "The Last Jedi".
00:32 Le premier film de la série "The Last Jedi" est un film de la série "The Last Jedi".
01:00 En janvier 1943, quelques jours avant la défaite allemande de Stalingrad,
01:05 Roosevelt et Churchill se rencontrent à Casablanca, au Maroc.
01:09 Staline n'est pas de la partie.
01:15 Il a rappelé ses ambassadeurs de Londres et Washington.
01:18 L'Alliance est en crise.
01:21 L'armée rouge repousse désormais les troupes allemandes vers l'ouest.
01:24 L'équilibre des forces est inversé.
01:28 Aux États-Unis, le sacrifice de l'Union soviétique est enfin reconnu.
01:32 Même le grand patron de presse, Henri Luce, anticommuniste fervent,
01:37 décerne le titre d'homme de l'année 1942 à Staline, en une de son magazine Time.
01:42 Admiratif de la réussite industrielle du pays,
01:45 il félicite Staline pour ses méthodes dures mais payantes.
01:48 "Life", une autre publication de Luce,
01:53 dépeint l'Union soviétique comme un pays jumeau des États-Unis,
01:56 décrivant "un peuple formidable, des gens qui ressemblent à s'y méprendre, à des Américains,
02:01 qui s'habillent et pensent comme des Américains".
02:04 La police secrète de Staline, réputée pour sa brutalité,
02:08 est présentée comme une force de police nationale semblable aux FBI.
02:23 Roosevelt sait que l'Alliance risque de se briser.
02:26 Comme Churchill, il craint par-dessus tout que Staline ne signe à nouveau un pacte avec Hitler
02:32 qui permettrait à l'Union soviétique de s'épargner.
02:35 Mais Roosevelt et Staline s'entendent sur de nombreuses questions.
02:40 Tous deux souhaitent faire de l'Allemagne d'après-guerre un pays affaibli, asservi et sans industrie.
02:46 Selon eux, les troubles qu'a connus l'Europe du XXe siècle découlent du militarisme allemand.
02:53 "Il faut soit castrer le peuple allemand tout entier,
02:56 soit lui faire comprendre qu'il ne peut sans cesse se reproduire
03:00 et fabriquer de nouveaux Allemands qui adopteront les comportements du passé".
03:04 C'est à Casablanca que Roosevelt annonce le plan de rédition inconditionnel.
03:10 Le message pour Staline est clair.
03:14 Les États-Unis aussi veulent la destruction totale de l'Allemagne d'Hitler.
03:20 C'est une déclaration de guerre non seulement envers les pays ennemis,
03:23 mais aussi envers les peuples allemands et japonais.
03:26 C'est en vertu de cette déclaration que les Alliés iront jusqu'à bombarder des populations civiles
03:33 et prendront la décision la plus controversée de la guerre.
03:37 Celle d'utiliser la bombe atomique.
03:45 Rétrospectivement, la rédition inconditionnelle est peut-être une des plus grandes erreurs de Roosevelt.
03:51 À Casablanca, Churchill et Roosevelt annoncent également leur décision de débarquer en Sicile,
04:00 après l'Afrique du Nord.
04:02 Cette stratégie qui repousse la création d'un second front en Europe
04:05 les empêchera de peser significativement sur l'issue de la guerre.
04:10 La campagne italienne de 1943-1945 est un véritable désastre
04:15 qui saigne les troupes alliées en Sicile au cours de batailles ravageuses et inutiles.
04:20 Le carnage d'Anzio, où les quatre batailles de Monte Cassino
04:29 ne sont qu'une égratignure dans le flanc de l'Axe.
04:33 [Musique]
04:51 Alors que les alliés s'embourbent en Italie
04:53 et que les Russes doutent de plus en plus des intentions des Britanniques,
04:56 Roosevelt rencontre Staline pour la première fois,
04:59 dix mois après Casablanca, à Téhéran, en Iran, en novembre 1943.
05:05 Il accepte la proposition de Staline, qu'il invite à séjourner à l'ambassade soviétique.
05:14 Mais durant les trois premiers jours, il le trouve distant
05:18 et craint que la conférence se solde par un échec.
05:25 Le quatrième jour, alors que Roosevelt taquine Churchill à propos de ses cigares
05:29 et de sa manière typiquement anglaise, ce dernier devient rouge et le fusil du regard.
05:34 La situation amuse grandement Staline, témoin de la scène.
05:38 Il sourit de contentement et finit par exploser de rire.
05:42 Roosevelt se met à appeler Staline "Uncle Joe".
05:50 La glace est brisée. Désormais il se parle comme des frères.
05:55 Le deuxième front
05:59 Roosevelt réaffirme son intention d'ouvrir le second front,
06:02 tant attendu, au cours du printemps suivant.
06:05 Churchill est contraint de s'engager, mais soutient que tout débarquement
06:08 devrait être mené à l'est, par les Balkans, pour rejoindre le front russe.
06:13 Le premier ministre songe trop au monde d'après-guerre et à la place de l'Angleterre.
06:20 Il craint de laisser les soviets devenir trop puissants.
06:24 Roosevelt indique clairement qu'il est disposé à laisser toute latitude à l'Union soviétique
06:29 pour façonner l'Europe de l'Est et les Etats baltes.
06:33 Sa seule condition est que Staline entreprenne ses changements judicieusement et avec tact,
06:38 sans froisser l'opinion internationale. Il lui écrit une lettre promettant
06:42 "Les Etats-Unis ne soutiendront jamais l'établissement d'un gouvernement provisoire en Pologne
06:47 qui serait hostile aux intérêts de l'Union soviétique."
06:51 Il parvient également à obtenir la promesse que l'URSS entrera en guerre contre le Japon
06:57 une fois la guerre avec l'Allemagne terminée.
07:00 Exténué, Roosevelt écrit à propos de la conférence de Téhéran "Nous avons bien avancé".
07:09 "En tant qu'Américain et un peu sans dramatique colloquialisme,
07:15 je peux dire que j'ai bien avancé avec Marshall Staline.
07:21 Je crois que nous allons bien avancer avec lui et le peuple russe.
07:27 Très bien, en effet."
07:29 En janvier 1944, l'Union soviétique pénètre sur le territoire de son ennemi éternel, la Pologne.
07:46 La prise de la Pologne, en particulier la prise de Varsovie,
07:50 est un épisode tragique et sanglant de la guerre.
07:55 Peu de peuples ont plus souffert que les Polonais au cours de cette interminable guerre,
08:00 avec 6 millions de morts, dont 3 millions de Juifs.
08:04 Mais l'URSS aussi paye très cher les libérations de la Pologne, avec 600 000 morts.
08:10 C'est aussi en Pologne que les troupes russes découvrent les premiers camps de la mort en 1944,
08:16 symbole indiscutable de la folie du régime hitlérien.
08:21 Les soviétiques établissent rapidement un gouvernement fantoche, à Lublin,
08:26 qui réprime toute opposition et déclenche une guerre civile.
08:30 Évidemment, les représentants du gouvernement polonais en exil à Londres,
08:35 farouchement anticommunistes, sont exclus du pouvoir.
08:38 Staline les considère comme des terroristes, descendants des Russes blancs
08:41 qui se sont opposés à la Révolution entre 1919 et 1922.
08:45 Staline, qui n'est pas étranger aux tactiques terroristes,
08:50 désire se débarrasser de ce gouvernement d'exil.
08:54 Après avoir ordonné en 1940 le massacre de Katyn,
09:03 au cours duquel des milliers d'officiers polonais ont été assassinés en Pologne,
09:07 les Russes décident de se débarrasser de ce gouvernement d'exil.
09:11 Ils commandent en 1944 à l'armée rouge de ne pas prendre la capitale, Varsovie,
09:17 laissant les allemands massacrer tranquillement les habitants de la ville.
09:21 Certains défendent sa décision en expliquant que l'armée rouge,
09:28 exténuée après 45 jours de combats contre les allemands
09:31 et une avancée de 700 km, était affamée, privée de moyens de communication.
09:36 et ne pouvait plus continuer.
09:39 La Pologne devient le point de friction majeur
09:42 entre les Etats-Unis, l'Angleterre et l'Union soviétique.
09:46 Il est important de préciser que beaucoup en Occident
09:50 n'ont pas compris à quel point l'antisémitisme était répandu et virulent parmi les catholiques polonais.
09:56 De plus, pour Staline, la maîtrise de la Pologne est un objectif de la Révolution.
10:02 De plus, pour Staline, la maîtrise de la Pologne est une question de vie ou de mort,
10:08 car c'est par ce corridor que les allemands avaient par deux fois pénétré en Russie au XXe siècle.
10:13 Pour ces raisons, un gouvernement ami en Pologne était une priorité pour Staline.
10:19 Une priorité semblable à la sécurité du Canada ou du Mexique pour les Etats-Unis.
10:26 En 1944 et 1945, l'armée rouge continue sa progression et envahit la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie
10:35 et grâce à l'aide précieuse de guerrillas partisanes, la Yougoslavie.
10:40 Les allemands se battent jusqu'au dernier homme à travers toute l'Europe de l'Est.
10:45 Les villes se transforment en forteresses avant d'être réduites en poussières.
10:50 Varsovie, Budapest, Vienne.
10:53 Pour libérer ces territoires, l'Union soviétique sacrifie un million d'hommes.
10:58 Alors que les russes avancent sur Berlin, le 6 juin 1944,
11:09 le second front tant attendu est enfin ouvert grâce au débarquement de la plus grande armada du monde.
11:14 11 000 avions et 4 000 navires.
11:18 Plus de 100 000 soldats alliés ainsi que 30 000 véhicules débarquent sur les plages de Normandie en France.
11:25 3 000 hommes meurent immédiatement.
11:28 Pour Hitler, l'étau se resserre à l'Est comme à l'Ouest.
11:35 La victoire alliée est inéluctable.
11:38 Un mois plus tard, le 3 juin 1944,
11:45 un événement capital survient, un événement qui va changer la face du monde.
11:49 La convention du parti démocrate à Chicago vient de s'ouvrir.
11:52 Roosevelt, pourtant affaibli, n'a aucun mal à s'assurer une quatrième nomination à la présidence des États-Unis, du jamais vu.
11:59 Henry Wallace, son vice-président, le second homme le plus populaire en Amérique,
12:04 est un choix évident pour le ticket présidentiel.
12:07 Mais il s'est fait de nombreux ennemis au cours des années.
12:12 Comme en mai 1942, avec son superbe discours évoquant le siècle de l'homme ordinaire.
12:19 "Les gens ont parlé du siècle américain.
12:21 Je dis que le siècle sur lequel nous entrons,
12:24 le siècle qui sortira de cette guerre,
12:27 peut être et doit être le siècle du commun.
12:31 Il ne doit pas y avoir de militaire ni d'économie impérialiste.
12:35 La marche de la liberté,
12:38 pendant les 150 dernières années,
12:40 a été une grande révolution pour le peuple.
12:43 Il y avait le règle américain,
12:45 la révolution française,
12:47 la révolution latino-américaine,
12:50 la révolution russienne.
12:52 Chacun a parlé pour le commun.
12:55 Certains ont été excédés,
12:57 mais les gens ont traversé leur chemin vers la lumière."
13:00 Wallace appelle les peuples du monde entier à faire la révolution
13:03 et à mettre fin au colonialisme.
13:05 Ce discours est accueilli froidement de l'autre côté de l'Atlantique,
13:10 Churchill charge ses espions de surveiller Wallace.
13:13 Wallace déteste l'Empire britannique.
13:18 "Je lui ai dit que selon moi,
13:21 le concept de la supériorité anglo-saxonne,
13:23 inhérent à sa vision,
13:25 était un affront pour le reste du monde.
13:27 Churchill, qui avait bu sa dose de whisky, me dit,
13:30 "À quoi bon s'excuser de notre supériorité ?
13:33 Nous, les Britanniques, nous sommes les plus riches du monde.
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16:56 Les nombreux Afro-Américains ont migré depuis le sud du pays pour travailler dans les usines d'armement.
17:00 Les tensions raciales se multiplient.
17:06 On peut entendre sur les chaînes d'assemblage
17:08 "Je préfère encore voir Hitler ou Hirohito gagner la guerre que de bosser dans la même usine qu'un nègre."
17:14 Exacerbés par les forces de l'ordre, exclusivement en blanche, des émeutes éclatent en juin 1944.
17:20 C'est une explosion de violence.
17:22 Les troupes fédérales interviennent pour restaurer l'ordre et tirent à balles réelles.
17:26 34 manifestants sont tués, dont 25 noirs.
17:30 Wallace est envoyé à Détroit pour constater les dégâts.
17:34 Il est atterré.
17:46 Des années plus tard, cette phrase sera rappelée par le champion des droits civiques, Martin Luther King, dans un discours sur la guerre du Vietnam.
17:54 Les patrons de syndicats comme Sidney Hillman ou Phil Murray,
18:00 deux hommes très puissants qui soutiennent publiquement Wallace, n'apprécient pas les nouveaux arrivants au pouvoir comme Burns.
18:06 Les anti-Wallace préviennent Roosevelt qu'une nomination de Wallace diviserait assurément le parti.
18:16 Mais le président refuse de céder.
18:19 Sa femme, Eleanor, lui rappelle que Wallace, un visionnaire comme lui, est à ses côtés depuis le début.
18:26 Pourtant l'attitude de Roosevelt est un mystère.
18:29 Il confie à Wallace la mission d'évaluer la situation sur le front chinois.
18:35 Chiang Kai-shek, allié des États-Unis, combat le Japon depuis plus de dix ans.
18:43 Sa femme qui a fait ses études aux États-Unis, Song Mei-ling, est aussi très liée au conservateur américain.
18:50 À son arrivée en Chine, Wallace constate l'influence grandissante de Mao Tse-tung et craint pour l'avenir de Chiang Kai-shek.
19:00 Son rapport officiel, jugé trop controversé, est aussitôt censuré.
19:07 À son retour, Wallace est immédiatement convoqué par le président afin de parler du ticket présidentiel.
19:13 Wallace redoute cet entretien.
19:16 Cette affection pour moi semble être complètement indimée, car je me souviens de lui me tirer en bas,
19:24 alors que sa bouche était à côté de mes oreilles, et lui disant "Henry, j'espère que ce sera le même ancien équipe".
19:33 Wallace compte sur le soutien de Roosevelt à la Convention, mais le président, de plus en plus malade, est contraint de rester à San Diego,
19:43 et se contente de faire parvenir un message.
19:45 Franklin Delano Roosevelt a dit que si je devais être délégué à cette Convention, je voterais pour Henry A. Wallace.
19:55 C'est un coup dur pour Wallace, et le message n'est qu'un maigre lot de consolation.
19:59 De toute évidence, le président n'est pas prêt à se battre pour son vice-président.
20:03 Pourtant, Wallace reste le favori.
20:05 Les syndicats refusent la nomination de Burns, le briseur de grève, à la vice-présidence.
20:10 Il est évincé. Désespéré, les chefs du parti, Edwin Polley, Robert Hannigan, Ed Flynn, Ed Kelly, cherchent un candidat de la dernière chance.
20:19 Leur élu est un sénateur du Missouri, Harry Truman.
20:23 C'est un homme peu qualifié, dont la plus grande qualité est d'avoir peu d'ennemis.
20:27 Il n'a pas fait de grandes études, et son expérience des affaires se limite à trois entreprises qui ont fait faillite.
20:37 Il a mené à la banqueroute son affaire la plus ambitieuse, une mercerie qui plie boutique en 1922.
20:42 En 1933, il déclare
20:44 Un an plus tard, Tom Pendergast, un politicien influent, après avoir essuyé les refus de ses quatre autres choix,
20:58 propose à Truman, alors âgé de 50 ans, de se présenter en tant que sénateur.
21:03 Pourquoi lui ?
21:05 Mon but était de démontrer qu'une machine bien huilée pouvait envoyer n'importe quel père droit à Washington.
21:10 Ignoré par la plupart de ses collègues, celui qu'on surnomme le sénateur de Pendergast n'obtient même pas le soutien de Roosevelt pour sa réélection au Sénat.
21:18 Au cours de son deuxième mandat de sénateur, il s'acharne à gagner le respect de ses pairs.
21:23 Un sondage au premier jour de la convention donne Wallace favori avec 65% des votes, contre Burns avec 3%.
21:33 Truman arrive 8ème, avec seulement 2%.
21:36 Quand Wallace arrive à la convention, Hillman et Murray, les leaders syndicalistes, ont bien fait leur travail.
21:43 Ses supporters sont présents par milliers.
21:45 Murray hurle à ses troupes "Wallace, un point c'est tout, gardons le cap".
22:00 Le discours de Wallace est régulièrement interrompu par un tonnerre d'applaudissements.
22:04 Tout le monde crie "Nous voulons Wallace".
22:07 Un de ses partisans s'empare du système de sonorisation et diffuse le thème de la campagne de Wallace.
22:20 "Iowa, Iowa, c'est là que poussent les beaux maïs".
22:27 Furieux, Ed Pauley menace d'éteindre les amplificateurs.
22:30 La victoire de Wallace est quasiment acquise.
22:33 Claude Pepper, le sénateur de Floride, sait qu'il faut agir rapidement.
22:37 Si le vote a lieu ce soir, Wallace remportera haut la main la nomination.
22:41 Il se dirige sans attente vers le microphone pour lancer le vote.
22:44 Mais les chefs du parti, à bout de nerfs et vociférants, exigent que le président des sessions, Samuel Jackson, ajourne le vote, prétextant un risque d'incendie.
22:53 Pris au dépourvu, Jackson soumet l'ajournement au vote des délégués.
22:56 Une infime minorité dit oui.
22:58 La grande majorité hurle non.
23:00 Jackson affirme scandaleusement que l'ajournement est accepté et repousse le vote.
23:04 La confusion est à son comble.
23:07 Tout s'est joué à une poignée de secondes.
23:09 Pepper, qui était à seulement quelques mètres du microphone quand les chefs du parti ont annulé le vote, aurait pu obtenir la nomination de Wallace sans difficulté.
23:18 Pepper écrira "à mon avis, pour le meilleur ou pour le pire, l'histoire a été mise sans dessus dessous ce soir-là à Chicago".
23:27 Le lendemain, il reçoit des excuses de la part de Samuel Jackson, qui lui dit "j'avais reçu des informations de la part d'Hannigan".
23:36 Évitez à tout prix que le vice-président Wallace soit nominé hier soir.
23:43 Hillman et Murray, les chefs syndicalistes, rassemblent leur troupe pour le deuxième jour de la convention.
23:48 Il faut assurer la victoire de Wallace.
23:51 Mais durant la nuit, Edwin Polley et les anti-Wallace se sont réunis derrière le candidat Truman.
24:00 Les négociations vont bon train.
24:04 Ceux qui vendent leur voix vont devenir ambassadeurs ou obtenir un poste dans la future administration.
24:11 Certains reçoivent même de l'argent liquide.
24:13 Les chefs du parti annoncent au président de chaque délégation que Roosevelt soutient désormais la nomination de Truman.
24:20 Et Bob Hannigan perçoit 16 de ses protégés qui soutiennent Wallace de voter Truman.
24:26 Pourtant, quand le vote commence, la balance penche à nouveau en faveur de Wallace.
24:31 "I, Howard, the greatest agricultural state in the Union,
24:36 gives to this convention and to the Democratic Party
24:40 its illustrious, distinguished son, Henry Wallace,
24:45 for the foundation of the voice of the people."
24:49 À la fin du premier vote, la tendance éclaire.
24:57 Wallace obtient les votes de 429 délégués, Truman 319.
25:01 Mais en l'absence d'une majorité absolue, un second vote est organisé.
25:05 Et cette fois, les accords secrets passés avec les chefs du parti font leur effet.
25:09 Jackson annonce que le second vote va commencer immédiatement.
25:12 Les forces de police reçoivent l'ordre de la part du maire Kelly d'interdire l'accès à des milliers de supporters de Wallace.
25:18 Ceux qui ont réussi à entrer se mettent à scander des slogans pro-Wallace dans le but de retarder un second vote.
25:23 Sans succès, le vote commence.
25:26 Et Wallace prend rapidement la tête.
25:28 Mais il perd son avance au fur et à mesure que les protégés de Hannigan choisissent Truman.
25:34 Truman remporte la nomination.
25:37 Tout est fini.
25:41 Le premier jour de la campagne de la victoire.
25:44 Je pense que c'est juste une autre cause perdue, Monsieur Payne.
25:52 Toutes vous ne savez pas des causes perdues.
26:00 Monsieur Payne le sait.
26:03 Il a dit qu'ils étaient les seuls causes à lutter pour.
26:08 Et il a lutté pour eux.
26:13 Et je t'ai aimé, Ford.
26:15 Et tu sais que tu luttes pour les causes perdues plus fort que pour les autres.
26:19 Oui, tu mourras pour eux.
26:21 Tu penses que je suis en retard.
26:23 Vous tous pensez que je suis en retard.
26:27 Je ne suis pas en retard.
26:30 Et je vais rester ici et lutter pour cette cause perdue.
26:34 Même si cette pièce est remplie de fois comme celle-ci.
26:37 Et les tailleurs et leurs armées viennent marcher dans ce lieu.
26:43 Quelqu'un va m'écouter.
26:45 Dis-moi.
26:47 Arrête.
26:52 Arrête.
26:55 Tout en reconnaissant sa défaite, Wallace accorde son soutien au tandem Roosevelt Truman.
27:00 Et accepte de rester au sein du cabinet ministériel.
27:03 De nos jours, dans les livres d'histoire, les pages racontant cette période omettent les événements de la convention du Parti Démocrate de 1944.
27:12 Ils ont pourtant fait dérailler le cours de l'histoire.
27:17 L'homme qui aurait pu devenir président a été cantonné au rôle de simple spectateur.
27:23 [Musique]
27:29 Cette même année, de l'autre côté de l'Atlantique, leur est aussi aux accords secrets passé en coulisses.
27:36 Churchill, qui ne partage pas l'optimisme de Roosevelt concernant le destin de l'Europe, s'envole pour Moscou pour rencontrer Staline.
27:47 Se souvenant de l'isolationnisme des États-Unis au lendemain de la Grande Guerre, l'un et l'autre sont persuadés que les troupes américaines quitteront l'Europe après la guerre.
27:55 Churchill est convaincu qu'il doit consolider la place de l'Angleterre dans l'Europe d'après-guerre.
28:01 Sur un bout de papier qu'il tend à Staline, il partage l'Europe détaillant les sphères d'influence anglaise et russe.
28:11 L'URSS aura 90% de la Roumanie, 75% de la Hongrie et de la Bulgarie.
28:17 La Yougoslavie sera divisée à parts égales. L'Angleterre prendra 90% de la Grèce.
28:23 La Grèce est en effet un territoire vital pour les intérêts britanniques en Méditerranée.
28:28 Proche de l'Égypte et du canal de Suez, c'est un point stratégique à la croisée des routes commerciales.
28:34 Les flux proviennent de l'Afrique de l'Est, du Moyen-Orient, de l'Inde, le cœur de l'Empire.
28:40 Et même de l'Extrême-Orient où Singapour est redevenue britannique.
28:45 Même s'il ne veut pas que la Pologne devienne communiste, Churchill a une autre priorité, plus grave encore.
28:56 Maintenir la puissance navale britannique.
28:59 Staline examine le papier et trace un grand trait au crayon bleu, signe d'approbation.
29:09 Churchill lui dit...
29:10 "Ne trouvera-t-on pas un peu cynique que nous ayons l'air d'avoir réglé d'une façon aussi cavalière ces problèmes dont dépend le sort de millions de gens ? Brûlons ce bout de papier."
29:22 Mais Staline lui conseille de conserver le bout de papier, un document historique que Churchill appellera "le vilain document".
29:33 "Pour la première fois au record, Staline est venu au port de la Pologne pour souhaiter à ses invités de Dieu le bonheur."
29:39 Roosevelt, qui cherche précisément à empêcher ce type d'accord passé en secret, déclare lors d'une conférence de presse en 1944 à propos de la Gambie, une colonie britannique qu'il a visitée l'année précédente...
29:51 "Je n'ai jamais rien vu d'aussi effroyable de toute ma vie. Les populations autochtones ont 5 000 ans de retard sur nous.
30:00 Les Britanniques sont ici depuis 200 ans. Pour chaque dollar que la couronne a donné à la Gambie, elle a récupéré 10 fois la mise. C'est de l'exploitation pure et simple."
30:09 Depuis longtemps, Roosevelt appelle de ses voeux un système de tutelle qui permettrait aux colonies de préparer leur indépendance.
30:16 Par exemple, Roosevelt estime que l'Indochine ne doit pas être rendue à la France après la guerre, contrairement aux voeux de Churchill et du chef du gouvernement français en exil, Charles de Gaulle.
30:28 À Cordell Earle, le secrétaire d'Etat, Roosevelt confie en 1944 "Les Français sont dans ce pays depuis près de 100 ans, et les 100 millions d'habitants y vivent plus mal qu'à leur arrivée."
30:39 Churchill quant à lui explique à la fin de l'année 1944 à son bras droit, Anthony Hayden...
30:46 "Il est hors de question que par un quelconque jeu de séduction ou de manipulation, nous laissions penser que l'Empire britannique est disposé à abandonner sa souveraineté dans ses dominions et colonies.
30:57 Bas les pattes sur l'Empire britannique, telle est notre devise. Je ne laisserai pas salir ou affaiblir l'Empire pour faire plaisir aux pleurnichards anglais ou étrangers, quelle que soit leur couleur politique."
31:09 "Merci."
31:10 Churchill envoie les troupes anglaises pour prendre le contrôle d'Athènes.
31:35 Son intention est de réprimer les partisans communistes qui ont mené la résistance contre les nazis, et qui s'opposent désormais aux forces réactionnaires et royalistes.
31:44 Mais le peuple grec n'a aucune envie de troquer le joug nazi pour une monarchie obsolète.
31:50 Les combats de rue font rage dans la capitale. Churchill ordonne à ses troupes de traiter Athènes comme une ville conquise.
31:58 Le général anglais Scobie envoie les bombardiers en piquet. Mais Staline, qui tient la promesse faite à Churchill, refuse d'apporter son soutien aux partisans communistes.
32:07 Roosevelt aurait alors déclaré "Comment les britanniques peuvent-ils oser se comporter ainsi ? Ils sont vraiment prêts à tout pour s'accrocher au passé."
32:19 A l'aube de la victoire totale en Europe, Churchill, Staline et Roosevelt se rencontrent pour la dernière fois à Yalta, sur la mer Noire, au début du mois de février.
32:29 La Russie est soucieuse de sa sécurité. L'Angleterre désire préserver son empire.
32:35 Les États-Unis, quant à eux, veulent obtenir l'aide des Russes pour, d'une part, mettre un terme à la guerre dans le Pacifique, et d'autre part, instaurer un espace économique ouvert aux investissements et aux échanges commerciaux avec leur pays.
32:48 Les Américains sont également désireux de mettre en place les Nations Unies pour garantir la nouvelle paix du monde.
32:54 Les médecins de Roosevelt l'ont supplié de ne pas se rendre à Yalta. Chaque jour un peu plus affaibli, le président américain fait preuve d'une immense volonté.
33:03 "Cette guerre a été mondiale. Nous devons faire en sorte que la paix le soit aussi."
33:15 Il n'y a pas de temps à perdre. Même si les opinions sur le sort de l'Allemagne divergent, les trois grands s'accordent sur certains points.
33:22 L'Allemagne sera désarmée, démilitarisée, et divisée en quatre zones militaires, dont une, contrôlée par la France.
33:32 Les États-Unis ont encore une carte dans leur jeu. L'aide économique à la reconstruction de l'Union soviétique, ravagée par la guerre.
33:44 Une commission pour les réparations fixe la somme à 20 milliards de dollars, dont la moitié doit aller à l'Union soviétique. Le gros lot.
33:53 Le cas de la Pologne est l'objet de sept des huit sessions de travail à Yalta.
34:02 Pour finir, les trois grands s'accordent sur l'installation d'un gouvernement provisoire, d'union nationale, ou couleur politique volontairement vague.
34:11 Le chef d'état-major de la marine, William Leahy, un vétéran de la guerre hispano-américaine, prévient Roosevelt.
34:17 "Cet accord est si élastique que les Russes pourront les tirer de Washington à Yalta sans techniquement le rompre." Roosevelt en a conscience.
34:27 "Je le sais très bien, mais c'est tout ce que nous sommes en mesure d'offrir à la Pologne pour l'instant."
34:32 En vérité, les États-Unis et l'Angleterre sont en train de se débrouiller.
34:38 Les États-Unis et l'Angleterre ont perdu toute force de négociation en créant le second front si tardivement.
34:43 Ainsi, on peut dire qu'à la conférence de Yalta, Staline n'obtient rien de Roosevelt qu'il n'ait déjà.
34:49 D'un autre côté, Staline n'a aucune intention de mettre en place des changements révolutionnaires, surtout pas dans la précipitation.
34:58 En dépit de leur rôle décisif dans la résistance contre les nazis, les communistes ont un poids minoritaire dans le paysage politique des pays libérés,
35:07 comme la Grèce. Staline le sait bien. Contrairement à Trotsky, il ne souhaite pas imposer le communisme à l'échelle internationale.
35:15 Selon lui, le communisme s'y a à la Pologne comme une selle s'y est à une vache.
35:21 Ces tensions, particulièrement sur la question polonaise, conduiront finalement à la dislocation de l'Alliance.
35:27 La conférence apporte cependant une satisfaction à Roosevelt.
35:34 Staline s'engage définitivement à entrer en guerre contre le Japon, trois mois après la fin de la guerre en Europe.
35:39 Près de deux millions de soldats japonais sont toujours sur le territoire chinois.
35:44 Et sans l'appui soviétique, les américains craignent que la guerre ne s'éternise.
35:48 En échange, Roosevelt et Churchill promettent des mesures d'incitation économique, ainsi qu'un redécoupage territorial,
35:55 qui en essence permettrait à l'URSS de récupérer les territoires perdus au cours de la guerre contre le Japon de 1904 à 1905.
36:04 De plus, les trois grands parviennent à s'entendre sur l'Assemblée des Nations Unies, qui doit se réunir en avril 1945,
36:10 ainsi que sur un système de curatel ouvrant aux territoires colonisés la perspective d'une libération.
36:16 Mais la conférence ne permet pas de préciser les rôles toujours vagues des empires français et britanniques en Indochine, en Afrique et en Asie.
36:24 Yalta fait souffler un vent nouveau sur une planète en malle d'optimisme depuis plusieurs décennies.
36:31 L'ancien président des États-Unis, Herbert Hoover, qualifie la conférence de "grand espoir pour le monde".
36:37 Le correspondant de guerre de CBS, William Shearer, déclare que Yalta est un événement majeur de l'histoire humaine.
36:47 Roosevelt revient aux États-Unis triomphant. Devant le congrès auquel il s'adresse pour la première fois à Sea, il défend les résultats de la conférence.
36:56 C'est le début de notre structure permanente de paix,
37:00 de laquelle nous pouvons commencer à construire, sous Dieu,
37:06 un meilleur monde dans lequel nos enfants et nos enfants-enfants,
37:11 votre et mon,
37:14 enfants et enfants-enfants de tout le monde,
37:18 devraient vivre et peuvent vivre.
37:23 C'est une conclusion magnifique et l'avis extraordinaire de Franklin Delano Roosevelt.
37:27 Pourtant, les accords de Yalta seront la source de grandes controverses,
37:31 et on reprochera régulièrement et injustement à Roosevelt d'avoir capitulé devant Staline.
37:36 Dans les semaines qui suivent, des désaccords avec les Russes à propos de la question polonaise, entre autres sujets, apparaissent.
37:43 Mais Roosevelt ne perd pas espoir. Le dernier câble qu'il transmet à Churchill indique
37:50 « Je n'accorderai pas trop d'importance aux problèmes soviétiques,
37:54 dans la mesure où chaque jour de tels problèmes apparaissent,
37:58 et la plupart d'entre eux finissent par s'arranger d'eux-mêmes. »
38:02 Roosevelt a toujours été persuadé qu'il verrait l'établissement de la paix mondiale.
38:07 Après douze ans et deux mois à la présidence des États-Unis, son immense cœur finit par céder.
38:14 Roosevelt est terrassé par une hémorragie cérébrale.
38:18 Il est le président américain qui a servi le plus longtemps de toute l'histoire du pays,
38:22 et c'est lui qui a guidé la nation pendant ses périodes les plus difficiles,
38:26 la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale.
38:30 Et sans lui, la paix mondiale de l'après-guerre conçue à Yalta avec Churchill et Staline n'a aucune chance de survie.
38:39 À côté de ces géants, il y a aussi le président américain,
38:46 qui est le seul à ne pas être reconnu.
38:48 À côté de ces géants, le nouveau président américain n'est que l'ombre de son prédécesseur,
38:54 et ce dernier n'a aucun mal à le reconnaître.
38:57 À son arrivée au pouvoir, des reporters lui demandent comment se passe son premier jour.
39:10 Truman répond.
39:13 "Vous savez, ça, c'est maintenant qu'il faut le faire. Je ne sais pas si une botte de paille vous est déjà tombée dessus,
39:18 mais quand on m'a appris la tragique nouvelle hier, j'ai eu l'impression que la Lune, les étoiles et toutes les planètes me tombaient dessus.
39:25 J'ai maintenant le boulot le plus important qu'un homme ait jamais eu."
39:29 Quand un reporter lui lance "Que la chance soit avec vous, monsieur le président", Truman répond.
39:34 "J'aurais préféré que vous n'ayez pas à m'appeler comme ça."
39:37 L'humilité dont fait preuve Truman n'est pas feinte.
39:41 Il n'a parlé que depuis 82 jours, et il n'a adressé la parole au président que deux fois.
39:45 Il est si méprisé que personne n'a cru bon de le tenir informé du fait que les États-Unis sont en train de construire l'arme la plus puissante de l'histoire.
39:54 Le 15 avril, Truman et Wallace, un nouveau secrétaire au commerce, accueillent le cortège funéraire en gare de Washington.
40:09 Jimmy Burns est aussi présent.
40:11 Truman, alors qu'il était encore jeune sénateur, surnommé "le pantin de Pendergast", avait trouvé en Burns un mentor.
40:20 Le nouveau président est encore impressionné par Burns, qui a fait le voyage avec Roosevelt à Yalta.
40:29 Même si par la suite, il apprendra qu'en réalité Burns a quitté la conférence très rapidement,
40:36 au-dessus de toutes les conversations importantes, Truman fait de Burns son conseiller principal.
40:40 C'est d'ailleurs Burns qui lui annonce l'existence de la bombe, un engin explosif assez puissant pour détruire la Terre entière.
40:48 Un engin explosif qui mettrait les États-Unis dans une position de force pour imposer leurs conditions après-guerre.
40:54 Mais Burns ne précise pas à qui les États-Unis veulent imposer leurs conditions.
40:59 [Applaudissements]
41:25 Cet instant crucial de l'histoire du monde a sombré dans l'oubli.
41:29 Mais il mérite qu'on s'y penche de plus près.
41:32 La première personne qui croise Truman juste après la mort de Roosevelt, le 13 avril 1945, est Edward Stettinus, le secrétaire d'État.
41:41 L'ancien président du directoire de US Steel n'a jamais eu l'oreille de Roosevelt.
41:46 Mais il s'empresse de mettre Truman en garde face à la tromperie et à la perfidie des Russes,
41:52 affirmant que Churchill lui aussi s'en méfie terriblement.
41:55 Ce dernier ne tarde pas à confirmer cette vision en envoyant des câbles et en missionnant à Washington son ministre des Affaires étrangères, Anthony Hayden.
42:04 L'ambassadeur de Grande-Bretagne aux États-Unis, Lord Halifax, n'est pas impressionné par le nouveau président américain.
42:12 Le qualifiant d'amateur médiocre mais bien intentionné, diligent et honnête et entouré d'amis avocats de bas étage.
42:20 Le même jour, Truman s'entretient avec Burns, confessant son ignorance crasse.
42:26 Il implore de tout lui raconter, de Téhéran à Yalta en passant par tout le reste.
42:31 Burns trop heureux s'exécute et organise une série de rencontres au cours desquelles il appuie le discours de Stettinus.
42:39 Les Russes ne respectent pas les accords de Yalta.
42:42 Il implore le président de se montrer intransigeant.
42:46 Truman souhaite le nommer secrétaire d'État dès que Stettinus aura aidé au lancement des Nations Unies.
42:52 Dans cette atmosphère, l'ambassadeur américain en Union soviétique, Avril Hariman, revenu précipitamment à Washington,
43:03 avertit le nouveau président que les États-Unis vont devoir faire face à des invasions barbares en Europe.
43:08 Il l'exhorte à faire preuve de fermeté sur la question polonaise face à Molotov, le ministre russe des Affaires étrangères.
43:16 Selon Hariman, dès que les Russes prennent le contrôle d'un territoire, ils mettent en place une police socrète et oblitèrent toute liberté de parole.
43:24 Cependant, il garantit que les Russes veulent maintenir les relations avec les États-Unis
43:28 en raison de l'aide économique à la reconstruction que Roosevelt a promise.
43:32 Truman dépassait Fanfaron pour cacher ses limites.
43:36 Parlant à Hariman, il affirme qu'il n'espère pas obtenir 100% de ce qu'il veut des Russes, mais 85%.
43:45 Il est important de noter que les adversaires les plus virulents de l'Union soviétique partagent des origines sociales similaires,
43:51 ainsi qu'une haine viscérale pour tout ce qui s'apparente de près ou de loin à du socialisme.
43:56 Hariman est le fils d'un mania des chemins de fer, fondateur de la banque d'investissement Brown Brothers Hariman.
44:03 James Forrestal a fait fortune grâce à la bourse.
44:06 Stetinus a été président du directoire du US Steel, la plus grande entreprise du pays.
44:11 Leurs amis sont des banquiers à la fortune immense, des avocats d'affaires à Wall Street ou à Washington,
44:17 des dirigeants d'entreprises qui ont hérité ou qui ont fait fortune pendant l'entre-deux-guerres.
44:22 Ce sont ces hommes qui vont façonner la politique étrangère de l'Amérique d'après-guerre.
44:27 Des hommes comme Dean Acheson, Robert Lovett, John McCloy, John Dulles et son frère Allen, Nelson Rockefeller et Paul Nitze.
44:39 On compte aussi parmi eux le président de General Motors, qui avait affirmé que les États-Unis devaient se doter d'une économie de guerre permanente.
44:46 Issus pour la plupart de l'administration Roosevelt, ces hommes n'avaient-tu sur l'ancien président qu'une influence mineure.
44:53 D'autres vétérans de la politique ne considèrent pas forcément l'Union soviétique comme une puissance antagoniste.
44:59 C'est le cas d'Henri Stimson, du général George Marshall ou encore de Henry Wallace.
45:07 L'amiral Ley rappelle d'ailleurs la trop grande flexibilité des accords de Yalta.
45:11 Selon lui, on ne peut reprocher aux Russes leur attitude.
45:15 Il aurait été le premier surpris s'ils avaient agi différemment.
45:20 Marshall, qui a été élu homme de l'année 1943 par le magazine Time, estime que les relations avec les Russes doivent être préservées
45:30 dans la mesure où les États-Unis sont trop dépendants de l'Union soviétique pour vaincre l'Empire japonais.
45:36 Même le conservateur Henry Stimson, ministre de la guerre, qui se battait déjà au siècle précédent contre les Huttes,
45:42 une tribu indienne et qui aime toujours se faire appeler le colonel, fait figure de modéré.
45:47 Sur le problème des acquisitions de territoires par la force, il considère que l'URSS a toujours été un allié de confiance,
45:54 qui d'un point de vue militaire, a toujours tenu ses promesses.
45:58 S'adressant à Truman, il rappelle l'importance de la Pologne pour l'Union soviétique.
46:04 Faisons confiance aux Russes pour savoir ce qu'exige la sécurité de leurs territoires.
46:08 Auparavant, il avait remarqué...
46:11 Avant 1914, la Russie possédait tout le territoire polonais jusqu'à l'Allemagne,
46:15 et pourtant les Russes n'ont pas réclamé la restitution de tous ces territoires.
46:19 Il ajoute qu'en dehors des États-Unis et de l'Angleterre, très peu de pays partagent la vision occidentale des élections libres.
46:31 Malgré ces mises en garde, le 23 avril, onze jours après la mort de Roosevelt,
46:36 lorsque Molotov, ministre des affaires étrangères de l'Union soviétique, arrive à Washington pour sa première visite au nouveau président,
46:42 Truman s'empresse de l'accuser d'avoir rompu les accords de Yalta, en particulier sur la question polonaise.
46:47 Quand Molotov tente de lui expliquer le point de vue de Staline sur les accords de Yalta, et le problème de la Pologne, Truman l'ignore.
46:54 Quand il tente d'aborder d'autres sujets, Truman répond sèchement.
46:58 Ce sera tout, monsieur Molotov. Je vous serai gré de bien vouloir transmettre mon point de vue au maréchal Staline.
47:04 Personne ne m'a jamais parlé ainsi.
47:07 Respectez vos engagements si vous ne voulez pas qu'on vous parle ainsi.
47:10 Molotov furieux claque la porte. Après l'entrevue, Truman se vante.
47:15 Je n'y ai pas été par quatre chemins. Je l'ai assommé. Un joli enchaînement qu'il a mis au tapis.
47:21 Cette attitude de brute de cours de récréation rappelle le comportement de John Peanuts Truman.
47:26 John le Minus, 1m60. Le père de Harry Truman, 1m70.
47:32 Dans son Missouri natal, Truman père a pour habitude de se bagarrer avec des hommes d'une tête de plus que lui, pour montrer qu'il est un vrai dur.
47:40 Il veut que ses fils soient aussi des durs. Vivian, le jeune frère d'Harry, est fait du même bois que lui.
47:47 Mais Harry, atteint d'une maladie rare des globes oculaires, est contraint de porter des lunettes épaisses.
47:52 Il ne peut pratiquer aucun sport et se fait sans cesse chahuter par les autres garçons qui le traitent de femmelette et le tyranisent après la classe.
48:01 Il revient souvent en larmes à la maison et sa maman le console en lui disant de ne pas s'en faire parce qu'en réalité, il aurait dû être une fille.
48:09 Cette remise en question de sa masculinité le hantera pendant des années et il parlera souvent de ses traits féminins et de ses qualités féminines.
48:17 Désormais, plus question qu'on le prenne pour une femmelette.
48:21 Il est capable de tenir tête à la deuxième puissance mondiale. Son père, dont il n'obtient jamais l'approbation, serait aujourd'hui fier de lui.
48:29 Staline, qui se sent trahi, répond à Truman par câble dès le lendemain.
48:34 Il lui rappelle que Roosevelt avait accepté que le cœur du nouveau gouvernement polonais soit d'obédience pro-soviétique.
48:40 Il ajoute qu'à son avis, les gouvernements de Belgique et de Grèce ne sont pas non plus des exemples de démocratie,
48:47 mais qu'il s'est refusé à en faire toute une histoire parce qu'il comprend que ces deux pays sont capitaux pour les intérêts britanniques.
48:53 Staline ne mâche pas ses mots.
48:56 Alors que l'ouverture des Nations Unies à San Francisco, deux jours plus tard, le 25 avril 1945, aurait dû être l'occasion de célébrer le début d'une nouvelle paix internationale,
49:05 la conférence est gâchée par des tensions entre les alliés.
49:08 La demande des Russes de laisser siéger le gouvernement polonais pro-soviétique est rejetée.
49:16 Les relations continuent à se dégrader.
49:19 Truman se rend compte que sa tactique de dur à cuire ne produit pas les résultats qu'il attendait.
49:26 Il rencontre alors Joseph Davis, l'ancien ambassadeur des États-Unis en Union soviétique.
49:31 Cet ancien avocat d'affaires conservateur avait surpris les observateurs politiques de gauche en sympathisant avec l'expérience soviétique.
49:39 Davis explique au président que les Russes sont très à cheval sur la réciprocité entre alliés.
49:44 Si les soviétiques ont toléré l'installation du gouvernement pro-britannique en Afrique, en Italie et en Grèce,
49:51 peu représentative des forces antifascistes de ces pays,
49:54 c'est parce qu'ils ont conscience que ces territoires constituent des intérêts vitaux pour les États-Unis et l'Angleterre.
49:59 Ils attendent en retour la même considération pour les questions vitales à la sécurité de leur pays, comme la Pologne.
50:06 Davis souligne que les relations entre les deux anciens alliés ont changé en grande partie sous l'influence britannique.
50:13 Il avertit Truman que si les Russes devaient avoir l'impression que les États-Unis et l'Angleterre se liguent contre eux,
50:18 ils riposteraient en adoptant une ligne dure.
50:21 Selon lui, c'est exactement ce qu'ils ont fait en 1939, quand ils ont signé le pacte de non-agression avec Hitler,
50:27 convaincus que l'Occident ne les aiderait pas à combattre l'Allemagne nazie.
50:30 Davis assure également au président que les soviétiques, quand ils sont traités amicalement et généreusement,
50:36 répondent avec une plus grande générosité encore.
50:38 Il organise une entrevue entre Staline et Truman.
50:46 Pendant ce temps, trois armées russes sont massées aux portes de Berlin.
50:50 Deux millions et demi de soldats sont prêts à mettre fin au projet d'Hitler.
50:55 Mais les Allemands, malgré d'immenses pertes humaines, ont réussi l'exploit de réunir un million d'hommes dans les bunkers ou dans les airs,
51:07 pour un effroyable Gotterdam-Rung, le crépuscule des dieux.
51:13 Symbole tragique du fanatisme, ils ont recruté des enfants soldats.
51:17 C'est le chant du signe du Troisième Reich.
51:20 La bataille est sanglante.
51:22 80 000 soldats de l'armée rouge perdent la vie.
51:25 Les combats font 300 000 morts au total.
51:28 Gagnés rue par rue, Berlin tombe en quatre jours.
51:32 Hitler et sa maîtresse, Eva Braun, se marient et se suicident le lendemain.
51:42 Animés d'un terrible sentiment de revanche pour le viol de la mère patrie perpétré par les Allemands,
51:47 les Russes pénètrent dans Berlin, l'esprit rempli des images des camps de concentration qu'ils viennent de libérer.
51:53 Majdenek, Sobibor, Treblinka, Auschwitz.
51:57 Sur les Allemands vaincus s'abat le courroux des soldats de l'armée rouge, qui ne leur épargne aucune brutalité.
52:03 Sali ne fait rien pour les en empêcher.
52:09 Quand la nouvelle parcourt le monde, que des hordes de soldats russes ravagent l'Allemagne,
52:12 des ordres venus de la hiérarchie mettent fin à la vague de viols.
52:15 Pourtant le mal est fait.
52:17 Certains portent aujourd'hui à 2 millions le nombre de femmes victimes de viols.
52:21 En l'espace de seulement quelques semaines, 100 000 femmes ont eu besoin d'aide médicale pour viol.
52:27 Dans les mois suivants, commence le démantèlement du pays vaincu.
52:32 La pastoralisation de l'Allemagne, prévue par Staline et Roosevelt.
52:38 100 000 wagons chargés de matériaux de construction et de biens personnels partent vers l'URSS.
52:43 Les matériaux doivent servir à reconstruire une économie en ruine.
52:46 Et les fourrures, les peintures, l'or et les bijoux sont emportés pour leur valeur marchande.
52:51 Mais l'impression générale et durable à travers le monde est celle de l'invasion d'un pays européen civilisé
52:57 par un peuple brutal et barbare venu d'Asie.
53:01 Le dictionnaire définit ainsi le mot "empathie".
53:03 Faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui et de percevoir ce qu'il ressent.
53:08 Un sentiment que Truman semble incapable d'éprouver.
53:11 Sourd à la douleur et aux souffrances qu'a enduré le peuple russe et hermétique à leur motivation.
53:16 Roosevelt, lui, avait compris que les alliés devaient la victoire en France.
53:25 Roosevelt, lui, avait compris que les alliés devaient la victoire en Europe au sacrifice du peuple russe.
53:31 Et que la paix mondiale dépendrait d'un respect mutuel.
53:35 Même Churchill reconnaît que c'est bien l'armée rouge qui a éventré la machine de guerre allemande.
53:45 Staline était un tyran, cela ne fait aucun doute.
53:48 Un dictateur paranoïaque et sans pitié qui n'avait que mépris pour la conception américaine de la démocratie.
53:54 Mais il s'inscrivait également dans la longue tradition impériale des tsars.
53:59 De toute évidence, Staline s'entendait bien avec Roosevelt.
54:03 Selon de nombreux témoins de premier ordre, il a honoré toutes les promesses qu'il a faites.
54:08 Staline souhaitait avant tout que les relations cordiales avec les Etats-Unis continuent.
54:13 La guerre froide plonge le monde dans un hiver diplomatique et l'URSS ne recevra jamais les lauriers de sa victoire sur l'Allemagne nazie.
54:21 Des lauriers volés, ou plutôt oubliés.
54:24 Il faudra attendre vingt longues années pour qu'un président américain, vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, John Fitzgerald Kennedy,
54:33 un homme qui a vécu toute sa vie dans la douleur et dans l'attente de la mort, rende hommage à la contribution de l'Union soviétique à la victoire.
54:42 Aucune nation dans l'histoire de la guerre a souffert plus que l'Union soviétique dans la Seconde Guerre Mondiale.
54:48 Au moins 20 millions ont perdu leur vie.
54:51 Des millions de maisons et de familles ont été tuées ou cassées.
54:56 Un tiers de la territoire de la nation, y compris deux tiers de son base industrielle, a été transformée en pêche.
55:04 Une perte équivalente à la destruction de ce pays à l'ouest de la Chicago.
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55:20 Le 7 mai, le jour officiel de l'arrédition de l'armée allemande.
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55:31 La guerre en Europe a terminé.
55:34 Inconditionnellement et enfin, notre ennemi allemand a surrendu à la Russie, à la Prusse et à sa Communauté, à l'Amérique,
55:41 aux millions qui ont battu avec leur cœur et leur âme, aux gens de toutes les nations libres.
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55:50 Alors que la victoire en Europe est fêtée dans le monde entier, l'Union soviétique, comme le prévoyait les accords de Yalta, s'apprête à entrer en guerre dans le Pacifique.
56:00 La date est fixée au 8 août, trois mois avant le 1er novembre, date prévue de l'invasion terrestre du Japon par les Alliés.
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56:11 Quand Truman et Burns, son nouveau secrétaire d'État, rencontrent Staline et Churchill pour la conférence de Potsdam, dans la banlieue de Berlin,
56:19 ils ne connaissent pas encore le résultat de l'essai nucléaire effectué dans le désert d'Alamogordo.
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56:29 Truman a repoussé la rencontre de deux semaines, dans l'espoir de connaître l'issue, avant d'entamer les négociations avec Staline.
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56:38 Selon Oppenheimer, l'équipe de scientifiques recluses dans le désert subit une pression incroyable pour lancer le test avant Potsdam.
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56:49 L'attente s'avère payante.
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56:59 La pression est devenue plus forte.
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57:07 La pression est devenue plus forte.
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57:16 Par câble, Groves transmet les résultats préliminaires à Stimson, qui se précipite à son tour à la rencontre de Truman et de Burns.
57:23 Tous sont enchantés, ils savent qu'ils ont rendez-vous avec le destin.
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58:09 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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