Attractivité de la France cet été et les vacances des quartiers

  • l’année dernière
Les Vraies Voix de l'Art de Bien Vivre avec Emmanuel Sauvage, DG et co-fondateur du groupe Evok Hotel, Stéphane Carella, patron du Pyla Camping du Palois, Villa Navarre à Pau - restaurant 1* Maison Ruffet, Bruno Pomart, ex-policier du RAID, directeur de l’Institut des Hautes Études du Ministère de l’Intérieur et fondateur de l’association Prox’Raid Aventure, Myriam, enseignante en Seine-Saint-Denis.
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LES_VRAIES_VOIX_BIEN_VIVRE-2023-07-10##

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Transcript
00:00 Alors ce qu'il faut préciser, chère Judith Beller, c'est que ce rendez-vous chaque lundi soir pour les auditeurs de Sud Radio,
00:06 comme vous l'avez dit, c'est l'art de bien vivre.
00:08 Nous allons vous éclairer sur tout ce dont vous avez besoin en cette période.
00:13 Il y a la détente, mais pas que, n'est-ce pas Judith Beller ?
00:17 Et nous aurons nos invités.
00:18 Tout à fait. Alors nos invités, chers auditeurs, c'est Emmanuel Sauvage, qui est directeur général et cofondateur du groupe Evoque Hotel,
00:25 mais aussi vice-président de l'office de tourisme de Paris, et puis plein d'autres choses qu'il va nous redire.
00:31 Quand on parle de vacances, il sait de quoi il parle.
00:32 A priori, oui.
00:33 Bonsoir Emmanuel Sauvage.
00:35 Vous savez de quoi vous parlez quand on parle de vacances et de tourisme, a priori ?
00:39 A peu près. Vacances moins, tourisme oui.
00:40 Et puis Stéphane Carrella, patron du Pila Camping du Palois,
00:45 un des campings qui a malheureusement brûlé l'année dernière, et puis aussi de la ville à Navarre à Pau.
00:50 Ah, excellent !
00:52 Je sais que vous la connaissez, Frédéric Bardel.
00:53 Je suis déjà allé par rapport au Tour de France, tout ça, je suis passé.
00:57 Même une année où il y avait le championnat du monde de handball.
00:59 Ah d'accord !
01:00 Oui, oui, oui.
01:01 Et bien Stéphane Carrella, vous avez un aficionados. Bonsoir, bienvenue.
01:05 Bonsoir à tous.
01:06 Ah, il y a les grillons derrière. Les cigales. On adore.
01:10 C'est un décor, c'est un décor.
01:13 Alors, chers messieurs, on va commencer un petit peu par parler tourisme, tout simplement.
01:17 La France, elle a confirmé son attractivité cet été auprès des Français, de la clientèle internationale.
01:23 On a 73% des Français qui bougent, qui voyagent.
01:26 Et puis on a pas mal de gens du monde entier qui viennent chez nous, un peu dans toutes les régions.
01:31 Mais comment ça se passe pour Paris, tiens Emmanuel Sauvage ?
01:33 Bah écoutez, Paris continue sa progression, étant donné que l'année 2022 était une année record après le Covid,
01:39 après deux années de Covid, bien évidemment par rapport à 2019, parce que si on se rend compte...
01:43 Ah, évidemment !
01:44 Forcément, c'est les types, on peut leur faire dire tout ce qu'on peut.
01:48 Mais c'est une très très bonne année.
01:50 On a eu bien évidemment sur Paris quelques secousses avec la réforme des retraites.
01:54 Mais voilà, de toute façon on reste positif.
01:57 On est un pays très attractif.
01:59 On doit continuer à avoir une programmation culturelle très forte,
02:03 pour programmer à faire de l'innovation et pas rester sur ses acquis pour continuer à garder la première place.
02:08 D'accord, donc c'est toujours la place numéro un dans le cœur de la clientèle internationale.
02:12 Oui, alors on est en fonction du panier moyen ou du nombre de visiteurs,
02:17 on est entre l'Espagne et la France, oui.
02:19 D'accord.
02:20 Stéphane Carella, je l'ai dit pour vous présenter,
02:22 vous êtes entre autres patron du Pila Camping du Palois.
02:26 Déjà on voudrait savoir comment ça va, vous en êtes de la reconstruction,
02:30 est-ce que vous allez ouvrir votre porte et quand ?
02:32 Bonjour à tous.
02:34 Donc nous ça se passe très bien, on est en plein travaux,
02:36 on a la commission de sécurité qui va se passer dans deux jours.
02:40 Donc nous c'est imminent.
02:42 On pensait être près le premier, mais bon, c'est les aléas des chantiers.
02:46 Là on a reconstruit quand même 2 mm², sur 10 hectares, c'est pas une mince affaire.
02:51 Bon, dites-moi, le grillon qui est derrière, on peut lui demander de se taire ou pas ?
02:56 Ouais, on peut pas, on peut vraiment pas.
02:58 C'est le sud de la France.
03:00 C'est la pire.
03:02 J'ai trouvé un peu d'ombre, parce que c'est vrai qu'il fait très chaud.
03:06 Oui, et donc du coup, vous êtes en pleine reconstruction,
03:10 est-ce que vous vous êtes contents, est-ce que vous avez beaucoup de réservations déjà ?
03:14 Comment ça se passe en termes de fréquentation ?
03:17 C'est un petit peu calme, parce que c'est vrai qu'en plus on est en mode allégé.
03:21 Moi je vais avoir 4 verres en placement sur les 400 que j'avais initiaux.
03:25 D'autres tampines sont fermées également.
03:27 Donc on va tous être en mode allégé, c'est une année de transition,
03:30 c'est une année de reconquête pour nous,
03:32 parce qu'aujourd'hui nous on a besoin de montrer que la dune du Pila est toujours là,
03:38 que les charmes de la région sont toujours là,
03:41 qu'on a replanté des arbres, parce que c'est un petit peu ça qui fait peur à nos biens,
03:44 c'est de retrouver la clartempée.
03:46 Donc on a replanté, on a fait beaucoup de plantations,
03:49 et tous les matériels, tous les bâtiments, tous les réseaux, tout est neuf,
03:52 donc on a des campings neufs.
03:54 D'accord.
03:55 Et alors vous êtes aussi propriétaire de la Ville à Navarre, qui est à Pau,
03:59 et d'un restaurant, un étoile Maison Ruffet, bravo déjà pour votre premier étoile,
04:03 vous l'avez eu cette année.
04:04 Merci, c'est gentil.
04:06 On a eu la chance d'avoir cette première étoile à la Ville à Navarre,
04:13 ça faisait 26 ans à Pau qu'il y avait eu 26 ans de disette, qu'il n'y avait pas d'étoiles,
04:17 donc on est super contents, François Bayrou est ravi, et nous aussi.
04:22 Pau pourtant est une capitale de la gastronomie, c'est à ne rien y comprendre.
04:27 Je suis d'accord avec vous, mais il n'y avait pas d'étoiles,
04:30 donc on a mis les petits plats dans les grands,
04:32 on s'est associé avec Stéphane Carade, qui a deux étoiles Michelin aussi,
04:36 et là on vient de changer de chef,
04:38 donc on a récupéré le chef du presseur d'argent à Bordeaux,
04:41 on a fait le mercato, c'est pas imbappé, mais on a Romain Laureyson,
04:47 qui nous rejoint, qui a deux étoiles depuis 5 ans,
04:50 donc on va chercher la deuxième étoile.
04:52 On l'a annoncé officiellement la semaine dernière, et on va se battre pour.
04:56 Et alors vous, Emmanuel Sauvage,
04:58 je rappelle aux auditeurs que vous êtes patron du groupe Evac Hotel,
05:01 c'est des très beaux établissements parisiens,
05:03 vous êtes en train de vous développer à l'Europe, à l'international,
05:06 donc là vous avez ouvert un hôtel à Venise aussi,
05:08 il y en a un qui est en cours à Madrid.
05:10 Pour se recentrer un peu sur ce qui se passe à Paris dans vos établissements,
05:13 comment ça se passe justement ?
05:14 Est-ce que vous avez beaucoup de clientèle internationale cet été ?
05:16 Alors nous, ça se passe plutôt très bien,
05:18 c'est vrai qu'on a eu des petites secousses du mois d'avril
05:22 qui nous ont un petit peu perturbés,
05:24 mais c'est vrai qu'on reste toujours dans une dynamique positive,
05:26 de toute façon ça sert à rien de toujours être en train de communiquer négativement,
05:30 et même du négatif.
05:32 Et puis, l'ensemble des clientèles sont bien présentes,
05:35 que ce soit les Etats-Unis, les Etats-Unis, le Moyen-Orient et toute l'Europe
05:39 sont bien présentes en fonction des arrondissements et des quartiers à Paris,
05:42 bien évidemment la répartition des clients est différente,
05:44 mais on a quand même une grosse clientèle long-courrier.
05:46 C'est-à-dire les gens qui viennent à Paris,
05:48 on sait que la capitale a des arrondissements très hétéroclites,
05:52 ils privilégient la grosse dépense,
05:55 ou alors certains veulent un petit peu plus low-cost
05:59 et vont aller dans des arrondissements un peu moins huppés.
06:02 Alors en fait, en termes de fréquentation, ça dépend vraiment des nationalités.
06:06 En revanche, c'est vrai qu'on travaille à l'office,
06:08 maintenant c'est Paris je t'aime, office de tourisme de Paris,
06:11 on travaille à un Paris autrement.
06:13 C'est vrai qu'on essaye de travailler à ce qui est moins de surtourisme
06:16 dans certains arrondissements, ce qui est difficile,
06:18 puisque quand on vient à Paris, notamment pour la première fois,
06:20 Tout le monde veut être à côté de la tour Eiffel, c'est ça l'idée ?
06:22 Tout le monde veut être à côté de la tour Eiffel, tout le monde veut aller voir ça.
06:24 Mais Paris regorge de merveilleuses choses,
06:27 de merveilleuses professionnelles,
06:30 que ce soit des artistes, des artisans,
06:33 plein de choses à voir, chaque quartier est une vraie pépite.
06:35 Et donc c'est vrai qu'on travaille à une communication différente
06:38 pour qu'on puisse faire connaître les autres quartiers.
06:40 Après pour l'hôtellerie, c'est pareil,
06:41 il y a du développement d'hôtellerie qui se passe dans le 19ème ou 20ème,
06:45 il y a l'hôtel Babel, il y a plein de nouveaux hôtels.
06:47 Donc là vous dites, pour les auditeurs qui ne connaissent pas bien Paris,
06:50 19ème, 20ème, c'est le Nord-Est.
06:53 C'est des arrondissements plus populaires.
06:55 C'est des arrondissements plus populaires,
06:57 mais c'est vrai qu'il y a eu depuis une dizaine d'années
07:00 une modification totale de la répartition des investisseurs hôteliers.
07:04 Beaucoup d'investisseurs qui n'étaient pas dans ces domaines,
07:08 propriétaires, ont décidé d'investir dans l'hôtellerie
07:11 et ont du coup une vision différente,
07:13 que ce soit Courby pour le groupe Les Hérèles,
07:16 mais plein d'autres, des gens qui ont fait fortune
07:19 ou qui ont vendu leur société et qui ont décidé de mettre de l'argent dans des hôtels.
07:23 Et c'est vrai que ces gens-là, que ce soit du luxe ou pas du luxe,
07:26 dans toutes les catégories, ont permis d'amener une pierre à l'édifice,
07:29 c'est-à-dire d'avoir des hôtels complètement modifiés
07:32 par rapport aux structures de chaînes internationales.
07:34 - Donc finalement, répartition ?
07:35 - On peut avoir une répartition, ce qui permet surtout,
07:37 c'est surtout que le capital devient très cher.
07:39 Très très cher.
07:40 Donc du coup, cette répartition va se faire par les quartiers.
07:44 Parce que bien évidemment, le 8ème, le 16ème, le 1ème,
07:47 est beaucoup plus cher que le 20ème, que le 19ème.
07:50 Et donc du coup, ça permet quand même justement d'avoir une répartition de clientèle
07:54 et de pouvoir rester dans Paris.
07:55 Parce que là, maintenant, les tarifs, que ce soit comme le train, l'aérien et l'hôtellerie,
07:59 sont quand même assez chers pour une famille.
08:01 - Stéphane Carrella, je rebondis sur ce que dit Emmanuel Sauvage,
08:03 vous qui êtes propriétaire justement très personnalisé
08:06 de votre établissement, de la Villa Navarre à Pau.
08:09 Est-ce que vous pensez que c'est aussi une des raisons pour lesquelles les gens aiment venir chez vous ?
08:12 C'est que quand ils viennent chez vous, finalement, ils sont un peu quand même à la maison
08:15 avec le haut de gamme qui va avec, en l'occurrence pour la Villa Navarre.
08:18 Et ça joue quand même, cette personnalisation du lieu.
08:21 - Bien sûr, c'est entièrement d'accord.
08:24 Je ne connais pas Emmanuel, mais j'aime beaucoup son discours
08:26 et j'adhère quand il dit "le négatif" à partir de "le négatif".
08:30 Et nous, notre slogan, on transforme le négatif en positif chez nous
08:34 et on se va et on a du courage.
08:36 Et voilà, on est des entrepreneurs.
08:37 On a eu la chance, c'est une petite anecdote,
08:39 on a reçu le Président de la République le jeudi dernier,
08:42 pour le Tour de France justement.
08:44 Et il a dit que de toute manière, il aimerait toujours les gens qui se courent,
08:47 qui se lèvent et qui sont des entrepreneurs comme nous.
08:50 Donc je pense que Emmanuel en fait partie.
08:52 Et voilà, moi j'adhère à son discours.
08:54 Alors par rapport à la personnalisation des hôtels,
08:56 nous on a un projet en fait à la Villa Navarre.
08:59 On a six suites et on va faire personnaliser les six suites par des grands designers.
09:04 Par exemple, au Raïto, on va faire une suite d'autres designers.
09:07 Peut-être qu'on a de la Castellane, des gens comme ça.
09:10 On va faire une suite par créateur.
09:12 Et je crois que ça n'a pas encore été fait.
09:14 - Ah oui, ça, ça va attirer les concurrents.
09:18 - Ça donne envie à Frédéric Brunel, alors gardons !
09:20 - Peut-être, peut-être.
09:21 Alors, on va marquer une petite respiration.
09:24 C'est intéressant là, parce qu'on vient de parler des Palois,
09:27 on vient de parler des Parisiens.
09:29 Mais vous finalement, qui souhaitez aller dans un endroit spécifique
09:34 de notre beau pays en France.
09:36 C'est quoi l'endroit de rêve ?
09:38 C'est quoi le lieu privilégié pour les vacances ?
09:43 Dites-le nous ! 0826 300 300.
09:46 Moi, je ne dirais pas où j'irais, parce que j'irais partout.
09:49 - Vous irez peut-être à Pau, sinon ?
09:50 - Si j'ai de la chance, à Pau.
09:52 - A tout de suite, Charles Odetta.
09:53 - C'était drôle, ça. Merci.
09:54 L'art de bien vivre chaque lundi soir.
09:58 Et on s'est fait plaisir, en commençant par les vacances.
10:01 Alors, vous n'y êtes peut-être pas comme nous, d'ailleurs.
10:03 Parce que Judith et moi, nous ne sommes pas en vacances, puisque nous sommes avec vous.
10:05 - Non, mais on vit bien avec vous, Charles Odetta.
10:07 - Heureusement que je vous avais pu constater qu'il y avait des touristes.
10:09 Et souvent, un peu partout.
10:11 Comment peut-on marcher tranquillement dans les lues du Mont-Saint-Michel ?
10:14 Comment faisons-nous, parce que tout le monde est au bord de la même plage,
10:17 et tout le monde va dans la même grande ville, à Paris par exemple ?
10:20 Eh bien, nous parlons aujourd'hui de surtourisme.
10:23 Et le surtourisme, c'est un vrai problème.
10:25 - Oui, et d'ailleurs, Emmanuel Sauvage,
10:27 c'est ce que vous avez commencé à nous raconter hors antenne.
10:29 Le surtourisme, ça pose un problème dans l'expérience, en fait, client.
10:32 C'est-à-dire qu'effectivement, quand on avance de 5 cm par heure
10:36 au Mont-Saint-Michel, du coup, on a passé un mauvais moment,
10:39 donc on n'y reviendra pas, et on a une mauvaise image du lieu et de la région aussi, j'imagine.
10:43 - Oui, c'est ça. Et puis, alors, on parle d'expérience,
10:45 donc c'est l'expérience, mais aussi la détérioration des lieux.
10:48 C'est-à-dire qu'à un moment, on ne peut pas...
10:50 C'est très important, justement, de respecter les lieux,
10:53 et de respecter... Comme quand vous allez au musée.
10:55 Bon, là, déjà, maintenant, on a des horaires.
10:57 Alors, c'est vrai, c'est contraignant, on a tout ça.
10:59 Mais on pourrait aller beaucoup plus loin.
11:01 Par exemple, on pourrait faire une politique de yield management,
11:03 donc on pourrait ouvrir les musées beaucoup plus longtemps.
11:05 - Yield management, c'est ça ? - Oui, ça...
11:07 - Expliquez-nous ce que c'est. - Oui, donc en fait, c'est appliqué...
11:09 En fonction de l'offre et la demande, on applique un tarif différent.
11:11 Donc, s'il y a une traite, ce que fait l'SNCF,
11:13 ce que fait toutes les compagnies aériennes.
11:15 - Est-ce qu'on le fait dans l'hôtellerie ?
11:17 - Est-ce qu'on le fait dans l'hôtellerie ? - Ah, vous faites ça aussi ?
11:19 - Merci, j'ai dit !
11:21 - Et le PH, c'est pareil, c'est pas le même prix à chaque heure ?
11:24 - Voilà, en fait, en fonction... Ça pourrait être...
11:26 Surtout, alors vous allez me dire...
11:28 Oui, mais justement, ça pourrait être beaucoup moins cher à certains horaires,
11:31 et donc encore plus bénéfique pour certains.
11:33 Et celui qui veut vraiment être là au moment où tout le monde est là,
11:36 paye plus cher. Ce qui est important aussi, c'est, je pense,
11:39 on est dans une période où la responsabilité écologique est très importante,
11:43 donc il faut aussi respecter les lieux, et c'est quand même...
11:46 On détruit, on détériore beaucoup de lieux quand il y a trop de monde.
11:49 Donc, de toute façon, c'est ni bon pour la planète,
11:52 ni bon pour le lieu, ni bon pour l'expérience client.
11:55 Donc c'est vrai qu'il faut réfléchir au tourisme différemment.
11:58 Je ne dis surtout pas qu'il faut diminuer le nombre de touristes,
12:01 il faut le réguler. - Le réguler et proposer d'autres systèmes.
12:04 - Voilà, c'est parce que c'est plus facile à dire qu'à faire.
12:07 Il faut du temps, il faut réfléchir, il faut de l'analyse.
12:10 Mais c'est vrai qu'en tout cas, on commence à y travailler,
12:12 notamment pas mal à Paris, et je pense que beaucoup de pays y travaillent.
12:16 Alors moi, je suis totalement contre, parfois, des choses qui disent
12:21 "Oui, il faut diminuer l'aérien de tant de pourcents",
12:24 je pense qu'il y a d'autres solutions.
12:26 - On doit taper sur les doigts des gens.
12:28 - Mais non, c'est pas ça. De toute façon, quand vous venez des Etats-Unis,
12:31 vous n'allez pas venir en train. - En bateau, peut-être.
12:35 - Ce qu'il faut faire attention aussi, c'est que par exemple,
12:36 parce que les touristes, vous avez un panier moyen.
12:38 Donc il ne faut pas non plus, sous prétexte de vouloir réduire
12:43 l'émission de CO2, réduire l'avion et favoriser le train.
12:48 Parce que vous avez aussi, parfois, pour avoir les mêmes recettes
12:51 et pour toute l'économie qui est autour,
12:53 il y a plein de touristes qui dépensent plus.
12:55 Donc c'est tout un tas d'équations qu'il faut travailler,
12:57 mais il faut les travailler intelligemment pour que ça se programme.
13:00 C'est un programme à long terme, mais je pense qu'il est évident
13:02 qu'il faut travailler différemment l'expérience client.
13:04 Moi, je pense que la priorité, déjà, c'est l'expérience client.
13:06 - La question, c'est comment être attractif un maximum de temps
13:08 et un maximum de période.
13:10 - Tiens, Stéphane Carrella, répondez à la question.
13:12 Comment être attractif un maximum de temps ?
13:14 Est-ce que vous, c'est des choses auxquelles vous pensez justement,
13:17 vous travaillez évidemment sur l'expérience client dans vos lieux, on imagine,
13:21 est-ce que vous réfléchissez à cette régulation,
13:24 justement dans un endroit comme le Pied-la-Camping,
13:27 où il y avait beaucoup de monde et où il y a eu ces incendies ?
13:30 Est-ce que ça serait peut-être une manière d'améliorer l'expérience en général
13:34 et de faire venir plus de monde, mais sur des périodes plus longues
13:36 et moins bourrées ?
13:38 Deux mondes, je veux dire.
13:40 - Deux mondes.
13:42 - C'est exactement ce qu'on souhaite faire.
13:44 C'est vrai que, sur l'expérience client, je veux dire,
13:46 c'est quelque chose de bateau, mais on met le client au centre de nos préoccupations
13:50 et c'est vrai que c'est eux qui nous font vivre,
13:52 on ne les prend pas pour des pigeons parce que dans les stations manières,
13:56 quand c'est un peu touristique ou très touristique comme nous,
13:59 on peut penser qu'il y a du brassage, mais nous, on veut fidéliser nos clients
14:02 et c'est vrai qu'à un moment donné, on fait beaucoup pour eux,
14:06 on a fait un camping beaucoup plus écolo, on va obtenir l'écolabel,
14:10 enfin je pense que c'est des choses qui correspondent aux demandes actuelles
14:14 et voilà, et encore une fois, on a réinventé, on suit aussi une mouvance,
14:18 on a failli, je vais vous donner une petite anecdote,
14:21 on a failli se faire refaire le camping par Philippe Starck,
14:24 donc ça n'a pas pu se faire pour des raisons de contrat,
14:27 parce qu'il avait déjà des engagements, c'est lui qui nous avait appelés.
14:29 - C'est lui qui a fait le tel, le braque de Emmanuel Sorges.
14:32 - Oui, le braque qui est super d'ailleurs,
14:34 et on a failli, il y a eu une petite ligne dans un contrat qui a fait que...
14:38 - Ah, et c'était quoi ? C'était la ligne sur le prix ou pas ?
14:41 - Non !
14:42 - Non, non, non !
14:44 - C'était la ligne sur la dispo !
14:46 - Non, non, non, le prix, on n'a même pas évoqué ça,
14:48 parce que lui, il était tellement emballé,
14:51 et c'est un vieux rêve pour lui de faire un camping,
14:54 donc voilà, ça a failli se faire, je vous le dis,
14:56 et lui, dans sa motivation, il voulait faire le camping un petit peu à la californienne,
15:00 ou vers l'hiver, avec des poêles, enfin voilà, du glamping,
15:04 et nous, on va s'inspirer de ça.
15:05 - Et ça, vous allez le faire du coup ?
15:07 - On va essayer de s'inspirer des bonnes idées qu'on peut avoir à droite à gauche, bien sûr.
15:12 - Sur le surtourisme, vous vous êtes aperçu que certains lieux, finalement,
15:17 n'étaient plus fréquentables, et que ça pouvait servir à des endroits
15:22 qui ne sont pas, on va dire, lieux balnéaires traditionnels,
15:26 comme Pau, vous avez un regain de visiteurs, finalement, à Pau, ou non ?
15:31 - Mais Pau, il n'y a pas de saisonnalité, en fait, c'est vrai qu'on a toujours...
15:35 Là, on accueille l'équipe de France de basket à la fin du mois,
15:38 le cyclisme a le tour de France, trois jours...
15:42 En août et en juillet, en août, si vous voulez, on n'a pas de piques, on n'a pas de baisses,
15:46 c'est assez linéaire chez nous.
15:48 - Petite question, justement, suite aux incendies qui ont eu lieu le 12 juillet 2022,
15:55 quelques jours après le cynisme, le président Emmanuel Macron avait promis
15:59 que les campings seraient reconstruits et rouvriraient cet été.
16:02 Une question un peu directe, est-ce que, justement, sa présence, sa venue et son soutien
16:06 vous a beaucoup aidé dans la reconstruction ?
16:10 - Je précise pour les auditeurs qui nous retrouvent qu'on parle du Pila Camping, du Palois,
16:16 dont vous êtes le responsable, Stéphane Carrella.
16:19 - Oui, tout à fait, la visite du président de la République nous a aidé aux cinq campings,
16:24 parce qu'il faut savoir qu'en site classé, la reconstruction est quand même un peu compliquée,
16:28 les autorisations administratives, ce n'est pas le maire de la commune qui les délivre,
16:32 mais c'est le ministre, donc on va taper vraiment très haut.
16:35 Et au moment où M. le président de la République a dit que les campings seraient reconstruits
16:39 au même endroit, tous ces services ont suivi et nous ont accompagnés.
16:42 Alors après, des aides, on n'a pas eu d'aide, on a eu un permis en quatre mois au lieu de huit mois.
16:47 J'ai dû avoir un permis de démolir, j'ai dû avoir un permis de construire, un permis d'aménager,
16:52 on voit les paysagers, enfin, ça nous a fait beaucoup de tracas quand même à nous tous.
16:56 - Alors l'une des conséquences, on parle beaucoup de ces questions d'incendie,
17:01 de hypertension finalement sur cette période d'été,
17:05 est-ce que vous allez finalement tous devoir vous adapter ?
17:09 On parle de ces feux de forêt, nous parlons de ce réchauffement aussi de la planète,
17:13 avec des canicules de plus en plus présentes, est-ce que vous avez ça en tête ?
17:18 Parce que rien ne sera plus jamais comme avant, désolé, mais c'est la vérité.
17:23 - Non, c'est de vérité, alors je prends la parole, parce que les incendies,
17:27 c'est vrai que maintenant je suis plus spécialiste qu'Emmanuel,
17:30 mais... - Emmanuel Sauvage qui est avec nous en plateau.
17:35 - Je ne sais pas si c'est du vrai bois ça. - Allez-y Stéphane Carrelas.
17:39 - Non, c'est vrai qu'on sait qu'on va pouvoir revivre des choses,
17:43 mais la planète est un peu folle, elle se dérègle, et c'est vrai qu'on s'y prépare,
17:48 on a beaucoup de restrictions, on ne fait plus comme avant,
17:51 on a dû créer des zones de pompage, notamment notre piscine,
17:54 on a des bâches de 120 m3 réparties dans le camping pour pouvoir arroser éventuellement,
17:59 il y a beaucoup de pare-feu tout autour. - C'était ça ma question.
18:02 - Il y a beaucoup de pare-feu, mais vous savez Judith,
18:05 quand on a un méga-feu comme on a vécu nous, il y avait un vent de folie,
18:10 une hygrométrie très faible, il ne pleuvait pas depuis trois mois,
18:14 donc ça a été très compliqué. - Donc quoi qu'on fasse, on ne peut pas s'y préparer,
18:17 c'est ça la question Stéphane Carrelas. - Non, on ne peut pas s'y préparer.
18:20 - On ne peut pas se préparer à un scénario comme ça ? - Non.
18:22 - On ne peut pas s'y préparer, nous on était dans le déni,
18:24 on croyait que ça n'allait jamais arriver, on a laissé nos affaires dans les mobiliers,
18:27 on a dit "on va y revenir, il n'y a pas de souci".
18:30 Et les pare-feu, il y avait des pare-feu de 100 mètres qui étaient avalés en quelques secondes,
18:33 comme une vague qui arrivait et les pompiers étaient surmenés,
18:38 ils n'y arrivaient pas, c'est un méga-feu.
18:41 Je pense malheureusement qu'on doit y faire face et qu'on doit s'y préparer,
18:45 il y en aura d'autres, nous on a beaucoup moins d'arbres,
18:47 donc ça va limiter les risques, mais le climat est vraiment déréglé.
18:52 - Stéphane Carrelas, pour finir sur un mot un peu joyeux quand même,
18:55 là vous allez rouvrir je crois le 12 juillet, c'est dans pas longtemps, c'est dans deux jours.
18:59 - Oui, vu que nous sommes le 10 !
19:02 - Ah non, c'est pas vrai !
19:05 Et du coup, vous le faites dans la bonne humeur,
19:08 vous êtes content quand même d'avoir pu reconstruire,
19:11 et vous avez quand même des gens qui ont réservé, vous avez un petit peu de réservation,
19:14 donc en fait on vous souhaite plein de plaisir et plein de bonheur,
19:17 et surtout que ça fonctionne !
19:19 - Ça a marché les réservations ?
19:21 - Justement, c'était ma question d'après, vous en êtes où exactement ?
19:24 - On a des réservations, mais comme je vous le disais, je suis en mode allégé,
19:28 je vais avoir 14 mobilhommes et 20 tentes, et 50 emplacements,
19:31 donc c'est vraiment rien du tout, je vais faire 20% de mon chiffre,
19:35 mais on n'en est pas là, on n'est pas sur des chiffres,
19:38 on voulait réouvrir pour se réinscrire dans une nouvelle dynamique,
19:41 et je vous dis, faire des photos avec la piscine qui est refaite,
19:43 remontrer qu'il y a de la vie dans nos établissements, et repartir,
19:46 et puis on a pris une hypercute le 12 juillet dernier,
19:49 enfin le 18 quand ça a brûlé plutôt,
19:51 mais voilà, on est plein de courage, plein d'énergie, on est jeunes,
19:54 et voilà, on va faire mieux qu'avant !
19:57 - Comme dans la chanson, et on démarre une autre histoire !
20:00 - Je rappelle Stéphane Carrella, merci d'être venu témoigner ce soir avec nous,
20:05 dans les vraies voies de l'été, pour les vraies voies de l'art de bien vivre,
20:08 je rappelle que vous êtes patron du Pila Camping du Palois,
20:11 et de la ville à Navarre-Apô, d'un restaurant première étoile, une étoile !
20:15 Maison Ruffet, bravo et merci pour votre témoignage !
20:18 - Merci ! - Bonne soirée !
20:20 - Emmanuel Sauvage reste avec nous !
20:22 - Ah oui, Emmanuel Sauvage reste avec nous, bien sûr !
20:24 - Il reste avec nous parce que c'est spécial tourisme ce soir,
20:27 comment préparer les vacances, on arrive dans un instant,
20:30 après, la petite respiration tout de suite !
20:33 Frédéric Brindel, Judith Beller
20:36 - Et ce sera chaque lundi comme ça, nous évoquerons l'art de bien vivre,
20:41 alors bien sûr, en ce début juillet, ça passe par la question des vacances,
20:44 nous avons évoqué le tourisme, mais les vacances pour tout le monde !
20:47 Et il faut que tout le monde puisse aussi passer cette période de vacances scolaires,
20:53 notamment dans les meilleures conditions, Judith !
20:55 - Oui, tout à fait, et pour parler de ça, justement,
20:57 de ces enfants qui ne partent pas forcément en vacances,
20:59 de l'objectif Opération Quartier d'été,
21:02 on est toujours avec Emmanuel Sauvage,
21:04 qui est déjà éco-fondateur du groupe Evok Hotel,
21:06 et qui est lui-même très actif à ce niveau-là,
21:08 il bosse beaucoup avec par exemple les déterminés de Moussa Kamara,
21:11 pour aller chercher des jeunes de banlieue et leur donner des métiers,
21:14 on reçoit aussi Bruno Pomard, qui est expélicier du RED,
21:17 directeur de l'Institut des Hautes Etudes du Ministère de l'Intérieur
21:20 et fondateur de l'association Prox RED Aventure,
21:23 bonsoir Bruno Pomard !
21:24 - Bonsoir, bonsoir !
21:26 - Bonsoir Bruno, bienvenue !
21:28 Vous, vous n'êtes pas en vacances à cette période, jamais !
21:31 - Non, malheureusement pas !
21:32 - Ah oui, c'est ça !
21:34 - Et puis, une auditrice, Myriam, qui est enseignante en primaire,
21:39 je crois, en Seine-Saint-Denis, bonjour Myriam !
21:41 - Bonsoir !
21:42 - Bonsoir, bonsoir ! Ah, enseignante !
21:44 Les tout-petits, les tout-petits !
21:45 Vous avez quelle classe ?
21:47 - CM1
21:48 - Ah, les CM1 !
21:49 Oui, le tout-petit qui commence à grandir un petit peu !
21:51 - Oui, CM1, ça devient grand !
21:52 - On s'approche du collège !
21:53 - Bon, très adolescent déjà !
21:55 - Voilà !
21:56 - Alors, je vous lance tous les trois sur cette opération "Quartier d'été",
21:59 qui est un dispositif mis en place et reconduit depuis 2020 dans toute la France,
22:03 qui a pour objectif de faire de la période estivale un temps de respiration,
22:06 pour les jeunes des quartiers.
22:08 Déjà, est-ce que ça continue ? Est-ce que ça fonctionne ?
22:11 Est-ce que c'est bien mis en place cette année, Bruno Pommard ?
22:13 - Oui, c'est des dispositifs qui sont importants, vous l'avez dit tout à l'heure d'ailleurs.
22:17 Vous écoutez, le départ en vacances c'est important,
22:20 et c'est important aussi pour les jeunes,
22:22 parce que les laisser végéter dans les secteurs que nous connaissons,
22:26 qui sont déjà compliqués de nature,
22:28 il est important qu'on puisse effectivement permettre à des jeunes de partir en vacances.
22:32 Alors, je sais qu'il y aura toujours des esprits chagrins qui vont nous dire
22:35 "Mais pourquoi eux et pas d'autres ?"
22:36 Bah écoutez, on le sait, dans notre société, il y a beaucoup de problématiques,
22:41 et c'est vrai que sur ces quartiers, pour en prendre en charge de nombreux,
22:45 nous, tout au long de l'été, on se rend compte effectivement
22:47 que les jeunes ont besoin de partir en vacances, même des très jeunes parfois,
22:51 et c'est une bonne chose, tout simplement, pour leur équilibre,
22:54 et puis pour les familles aussi, à qui ça permet de souffler un petit peu.
22:57 - Comment se fait la sélection, justement, des jeunes ?
22:59 Parce qu'évidemment, ça doit être un crève-cœur, Bruno Pommard, non ?
23:02 - Alors, oui, nous on ne le fait pas directement.
23:04 On a plutôt un centre d'accueil, on a un site à Dreux, à Neuray-Loi,
23:06 on a un autre site à Belleflou, dans le sud de la France,
23:10 où on a un camping, où je suis maire d'ailleurs du village,
23:12 et la sélection se fait par des associations qui s'occupent socialement des enfants,
23:18 je pense à CEVER, par exemple, qui est une association qui a plusieurs structures,
23:22 qui s'occupe effectivement des enfants les plus défavorisés,
23:25 et avec des partenariats croisés, je pense à l'Agence nationale des chèques et vacances,
23:29 qui est un beau dispositif qui appartient à l'État,
23:31 qui aide au départ en vacances de plus de 30 000 familles et enfants,
23:38 tous les ans, tous les étés, et bien on fait partie de ce dispositif,
23:41 encore une fois, pour permettre à ces enfants de partir sur nos dispositifs à nous,
23:45 qui sont un peu particuliers, puisque c'est de la pratique sportive,
23:48 et en même temps de la rencontre avec les institutions.
23:50 Vous savez que je suis très engagé avec les rapprochements des jeunes,
23:53 avec la police, et c'est l'occasion aussi, vous voyez,
23:55 de faire des liens sociaux avec ces jeunes.
23:57 - Bien sûr.
23:58 Myriam, vous qui êtes enseignante en Seine-Saint-Denis, avec DCMA, on aura compris,
24:03 justement, qu'est-ce qui se passe de votre côté ?
24:05 Comment ça se passe pour les enfants de votre classe, par exemple ?
24:07 Est-ce qu'ils partent en vacances ? Est-ce qu'ils ont souffert des émeutes aussi qu'on vient de vivre ?
24:12 Est-ce qu'il y a encore des structures pour les accueillir s'ils ne partent pas dans votre ville ?
24:17 - Alors, moi, au niveau des élèves de ma classe,
24:20 la majorité de ceux qui partent en vacances sont ceux qui vont dans le pays d'origine de leurs parents,
24:26 donc la plupart du temps au Maghreb.
24:28 Sinon, le reste de la classe ne part pas en vacances,
24:32 reste la plupart à la cité, il y en a qui vont au centre de loisirs,
24:35 il y a certaines associations qui les accueillent également,
24:37 il y en a quand même, on va dire un bon tiers, qui ne part absolument pas.
24:42 - Et qui continuent à être pris en charge quand même avec les maisons de quartier ?
24:46 - Parce qu'il y a eu des destructions, comme le rappelait Judith.
24:49 - Il y en a beaucoup quand même qui ne partent absolument pas, qui restent à la cité,
24:53 d'ailleurs ça les angoisse beaucoup.
24:54 - Et qui ne vont pas non plus en maison de quartier, Myriam.
24:55 - Qui ne vont pas non plus en maison de quartier,
24:57 il y a certains enfants dont les parents ne les laissent pas aller en maison de quartier,
25:01 les colonies de vacances c'est pareil, j'ai l'impression que les parents ne sont pas trop chauds pour les laisser partir,
25:07 donc il y en a quand même un nombre important qui reste oisif.
25:11 - C'est quoi le métier essentiel à ce moment-là ?
25:14 Ce sont des éducateurs sportifs qui pourraient les encadrer,
25:17 ce sont des éducateurs sociaux, quel personnel il faudrait finalement ?
25:23 - Alors effectivement il me semble que les éducateurs on n'en voit plus trop dans nos banlieues.
25:28 Je sais qu'il y a des associations qui fonctionnent très bien dans la commune Gaugereside,
25:33 qui accueillent des enfants dans un cadre en plus assez bucolique,
25:37 il y a de la verdure, il leur faut faire plein d'activités,
25:40 le centre de loisirs aussi fonctionne relativement bien,
25:42 mais comme je vous dis il y a des parents qui ne laissent pas leurs enfants aller dans ces structures.
25:47 Donc ceux-là restent à la maison et en général c'est les enfants les plus stressés à la veille des vacances scolaires
25:52 qui sont très agressifs, on voit tout de suite qu'ils sont angoissés,
25:55 alors ils n'arrivent pas à exprimer le pourquoi du comment,
25:58 mais clairement pour eux les vacances ce n'est pas trop synonyme de plaisir.
26:03 - Donc ce n'est pas forcément un problème de structure d'accueil,
26:06 en l'occurrence dans ce que vous nous dites c'est aussi un problème de structure dans les familles et d'ouverture, c'est ça ?
26:11 - Alors il y a une enfant de ma classe avec qui j'évoquais ce problème avant les vacances,
26:15 qui me disait qu'elle ne partait pas en vacances et je lui ai demandé pourquoi elle n'allait pas en centre d'accueil,
26:19 et elle m'expliquait, enfin plutôt en centre aéré,
26:22 et elle m'expliquait que c'était un problème financier pour sa mère de payer la restauration pour les trois enfants.
26:28 - Donc c'est aussi un problème de pauvreté, tout bêtement.
26:31 - Voilà, exactement, c'est un problème de pauvreté,
26:33 peut-être aussi un problème dans certaines familles de ne pas vouloir, de ne pas faire confiance aux animateurs,
26:38 beaucoup moins qu'aux personnels enseignants d'ailleurs,
26:41 parce que les sorties avec les enseignants ce n'est pas un souci,
26:43 mais avec les animateurs je ne sais pas, il y a une crainte, un manque de confiance.
26:48 - Donc ce que disait Bruno Pommard sur le besoin de création de lien,
26:52 en l'occurrence avec la police aussi, mais avec tout le personnel public qui s'occupe d'eux, c'est capital.
27:01 - Bruno Pommard ?
27:03 - Oui, absolument, pour la socialisation, tout simplement, les enfants,
27:07 comme le disait la professeure à l'instant, effectivement,
27:09 ce sont des enfants qui n'osent pas s'exprimer, parfois c'est important de pouvoir s'exprimer,
27:13 et vous savez que le fait de ne pas pouvoir s'exprimer, parfois on en arrive à être même violents,
27:17 donc c'est important de pouvoir permettre à ces jeunes de s'éclater,
27:21 dans le bon sens du terme évidemment, parce que je dis ça,
27:23 c'est important de pouvoir les prendre en charge,
27:25 mais c'est vrai que certains restent sur le bord,
27:27 malgré quand même, il faut quand même le dire, les dispositifs qui existent et qui sont nombreux,
27:31 la CAF aide aussi les parents en vacances,
27:33 la NCV, je le disais tout à l'heure, aide beaucoup les parents en vacances,
27:37 après il y a la problématique des parents qui ne souhaitent pas parfois avoir...
27:40 - C'est ça Bruno Pommard, est-ce que finalement le plus gros du travail de vous,
27:44 qui faites tant, ce n'est pas finalement auprès des enfants eux-mêmes,
27:49 mais plus des familles, des parents ?
27:52 - Oui, c'est de faire comprendre aux parents que c'est important aussi que leurs enfants...
27:57 parce que le fait de les garder à la maison, la dame le disait très bien,
28:01 le fait de les garder en pied d'immeuble, c'est toujours sujet à des bêtises,
28:05 vous savez, un enfant ça reste un enfant, à force de ne rien faire,
28:09 à un moment donné, la bêtise arrive,
28:11 il n'y a pas en plus sur le terrain des éducateurs, des animateurs
28:14 qui sont en voie de discrétion, malgré ce qu'on dit...
28:17 - C'est ce que disait Myriam, oui.
28:18 - Et oui, on manque beaucoup, beaucoup, beaucoup d'agents de proximité,
28:22 d'éducateurs, d'animateurs tout simplement,
28:24 qui sont là tout simplement peut-être pour faire un match de foot dans le quartier.
28:27 Voilà, tout ça, ça manque, et effectivement, après on se plaint qu'il y a des débordements,
28:31 on se plaint parfois qu'il puisse y avoir des montées de tensions,
28:34 et déjà...
28:35 - En tout cas, vos témoignages à tous les deux, Myriam et Bruno,
28:39 apportent déjà un élément de réponse au débat politique
28:43 qui s'est installé sur la responsabilité des parents.
28:46 - Alors justement, Emmanuel Sauvage,
28:49 dans vos hôtels, vous formez, vous recevez des jeunes,
28:53 qui sont beaucoup issus de la diversité, des quartiers, etc.
28:56 - Oui, j'en suis fier, parce que justement, pour moi...
28:59 - C'est des hôtels cinq étoiles, je le précise, chers auditeurs.
29:01 - Oui, et c'est vrai que j'en suis d'autant plus fier,
29:03 parce que justement, là, on parle de ces enfants qui ne vont pas en vacances,
29:06 ou qui ne vont pas justement dans ces centres.
29:08 Mais même déjà, d'aller en vacances, ou d'aller dans d'autres centres,
29:11 et de changer d'air, de changer de quartier,
29:13 permet d'apprendre certains codes en plus.
29:15 Parce que j'imagine que forcément, s'ils n'ont jamais pas le droit de sortir
29:18 pour aller en vacances, ou aller dans des centres d'animation,
29:21 du coup, ils ne sont pas forcément dans les codes de ce qui se fait,
29:24 dans les codes de sortie, dans tous ces codes-là.
29:26 Et c'est vrai que ce qui est très important,
29:29 c'est... moi, la plus grande des fiertés,
29:31 c'est d'avoir ces personnes issues de la diversité,
29:33 qui, quand elles sont arrivées, n'avaient pas du tout les codes,
29:36 et qui progressent, qui évoluent,
29:39 et du coup, qui, pour beaucoup, ont une belle réussite derrière.
29:43 - Qui avaient soif aussi d'apprendre. - Qui avaient soif d'apprendre, bien évidemment.
29:46 C'est sûr que sinon, ce n'est pas possible.
29:48 - Mais c'est la majorité, ça, finalement, non ?
29:50 - Je pense que c'est la majorité, de toute façon.
29:52 Mais c'est vrai que, rien que d'aller passer une semaine,
29:56 si c'est avec le RAID, ou tout ça,
29:58 vous voyez autre chose, vous avez d'autres règles,
30:00 vous voyez un autre univers, vous changez d'univers de la cité.
30:03 Donc c'est vrai que, de rester toujours dans le même univers,
30:05 et alors là, c'est encore pire que je ne pensais,
30:07 c'est sûr qu'il s'y reste pendant deux mois, en pied de cité,
30:10 il ne faut pas s'étonner du reste, après, par la suite.
30:12 - Emmanuel Sauvage, je reviens sur votre occupation,
30:15 l'hôtellerie, est-ce que c'est un métier
30:18 qui fait rêver encore les jeunes générations ?
30:22 Parce qu'il y a un côté magique, vous l'avez dit, les hôtels 5 étoiles, en plus.
30:25 - Alors, moi, je vais vous dire une chose,
30:27 il y a un problème, et c'est mondial,
30:29 parce que c'est-à-dire qu'on a une pénurie de personnel
30:32 dans le monde entier, dans le service.
30:34 Après, certains peuvent penser, pour moi, je trouve ça passionnant,
30:38 mais certains peuvent penser que c'est rabaissant.
30:41 Mais les problèmes de personnel sont valables dans tous les métiers,
30:44 les ingénieurs, tous les métiers.
30:46 Donc ce n'est pas un problème d'attractivité.
30:49 Ces métiers sont passionnants, vous êtes au service du client,
30:51 vous voyez de belles choses.
30:52 Alors, dans nos maisons, c'est quand même magnifique.
30:54 En plus, vous avez toute la partie, on va dire, agréable,
30:58 de voir des gens très connus, de voir tout ça.
31:01 Et finalement, les codes du tourisme et de l'hôtellerie ont bien changé.
31:05 - On parlait de personnalisation tout à l'heure.
31:07 - Voilà, je reviens là-dessus.
31:08 Quand vous étiez dans un palace, à l'époque,
31:10 vous deviez être à des codes très stricts.
31:12 Maintenant, vous avez les codes, on peut les complètement changer.
31:16 - Un peu plus décontractés, c'est ça ?
31:18 - Oui, ça dépend. J'ai un designer qui est un peu...
31:20 - Le designer dans le marais, à Paris.
31:22 - Je pense, moi, vous savez, cet hôtel,
31:24 je l'ai conçu comme le Studio 54 et le Palace.
31:28 Je dirais que j'ai toujours dit, cet hôtel, c'est l'hôtel de tout le monde.
31:31 Et en fait, on est une équipe qui est d'une telle mixité,
31:34 je me dis, jamais on pourrait l'avoir dans le 16 ou dans le 8.
31:37 - Mais ça fonctionne, la mixité ?
31:39 - Mais ça fonctionne très bien.
31:40 Je veux dire, quand on a envie, on y arrive.
31:43 C'est juste une question d'envie, et puis aussi une question d'apprentissage.
31:47 Et c'est vrai que je trouve que ces métiers sont des métiers passionnants.
31:50 En plus, on peut évoluer, c'est encore des métiers
31:52 où on a cette chance de pouvoir évoluer rapidement.
31:54 Et les salaires sont plutôt très bons.
31:56 Bien évidemment, on va toujours parler tout de suite du bas salaire.
31:59 Les horaires, c'est pareil.
32:00 On dit, oui, mais je travaille le soir.
32:02 Tu travailles le soir, tu n'arrives pas le matin.
32:03 - Il n'y a pas de coupure chez Bouquin.
32:04 - Il n'y a pas de coupure.
32:05 Tu commences à 15h, tu finis à 1h du matin.
32:07 Bon, OK, mais tu as toute ta matinée, tu as deux jours de repos par semaine.
32:10 Bon, voilà, tu as 39h.
32:11 - C'est un salaire.
32:13 - Il y a un salaire qui peut être conséquent,
32:15 et avec les pourboires, qui peut être très conséquent.
32:17 Donc, en fait, ce n'est pas forcément une question de salaire pour l'attractivité.
32:21 Alors, parfois, chez certains, oui,
32:22 mais c'est simplement que tous les métiers sont en tension pour le moment.
32:26 - Myriam, justement, pour rebondir sur ce que dit Emmanuel Sauvage,
32:31 finalement, ce n'est pas un problème de diversité,
32:33 c'est un problème de structure et de potentialité, d'ouverture.
32:35 C'est-à-dire que ces enfants qui restent enfermés,
32:38 ce qui leur manque, c'est de savoir que ça existe dehors.
32:40 - Non seulement ceux qui peuvent appartenir en vacances restent en vase clos ou en famille,
32:48 et en plus de ça, c'est vrai que même au sein des écoles et de leur quartier,
32:51 ils sont constamment avec des enfants qui ont exactement le même profil qu'eux,
32:55 qui vivent les mêmes difficultés.
32:57 Ils n'ont pas d'ouverture sur la France en général.
33:02 Ils sont vraiment limités à leur petit monde, à leur quartier, au grand des quartiers.
33:11 Ils écoutent la même musique, ils s'habitent tous de la même manière,
33:13 ils n'ont pas d'ouverture du tout, et ils ne connaissent pas la France d'ailleurs.
33:18 - Merci à tous les trois, on va continuer juste après cela.
33:22 - Oui, vous restez bien avec nous.
33:24 - Le vrai voix de l'art de bien vivre. Myriam, on vous garde encore un peu.
33:28 - Très bien.
33:29 - Allez, à tout de suite, chers auditeurs, restez, on revient avec Emmanuel Sauvage,
33:33 Myriam et Bruno Pommard. À tout de suite.
33:36 - Les vraies voix de l'été, Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Beller.
33:42 - De beaux projets et de belles réflexions avec nos invités dans cet art de bien vivre.
33:49 Histoire de se dire que finalement, si on y met les formes,
33:52 tout le monde peut passer juillet et août dans les meilleures conditions.
33:56 Et peut-être, quand on est dans les quartiers difficiles, aussi s'élever pendant cette période.
34:01 - On peut s'élever et on peut aussi travailler, c'est en s'élevant, notamment grâce à l'apprentissage.
34:07 - Oui, j'allais y revenir, parce qu'on parlait de vacances,
34:09 on peut aussi s'élever en travaillant, en faisant des stages et en faisant de l'apprentissage.
34:14 - Et c'est Emmanuel Sauvage qui vous parle, le DG co-fondateur du groupe Évoque Hôtel,
34:18 qui est avec nous, tout comme nos autres invités.
34:20 - Oui, on est avec Myriam, enseignante, notre auditrice, et puis Bruno Pommard,
34:25 qui est ex-policier du RED, directeur de l'Institut des Hautes Etudes du ministère de l'Intérieur
34:28 et fondateur de l'association Prox RED Aventure.
34:32 Alors, justement, Bruno Pommard, sur les choses que vous mettez en place
34:36 pour que ces jeunes soient occupés en été, est-ce qu'il n'y a que des vacances,
34:40 ou est-ce qu'il y a aussi des propositions de cours, de stages,
34:43 de choses qui vont leur apprendre autre chose et leur faire voir d'autres horizons ?
34:46 - Non, au contraire, on n'est pas là juste pour faire du sport,
34:49 ça fait partie, évidemment, quand on est jeune, on a envie de faire du sport,
34:52 quoique parfois on est surpris un petit peu par le rythme de certaines des jeunes.
34:56 Mais, quoi qu'il en soit, on leur apprend l'effort en équipe.
35:01 On essaie de trouver toujours un fil conducteur, pédagogique, éducatif,
35:05 pour ces gamins, parce que c'est important, le fait de vivre en équipe, en "bande",
35:09 entre guillemets, mais dans le bon sens de la bande, évidemment,
35:12 de pouvoir faire des épreuves de canoë, de VTT, etc.,
35:15 de découvrir l'environnement, que lorsqu'on est dans la petite région d'Occitanie
35:19 et dans l'Aude, en particulier, il y a de beaux endroits qu'ils peuvent découvrir,
35:22 on va à la rencontre des fermiers, on leur fait découvrir tout un tas de choses
35:26 qui les émancipent et qui leur permettent de voir autre chose,
35:29 comme on peut faire, comme le fait Emmanuel, avec la formation,
35:32 la prise en charge de jeunes qui voudraient travailler dans les hôtels, dans les restaurants,
35:36 c'est important, parce que ça permet aux jeunes, au contraire, de s'ouvrir,
35:39 d'aller vers l'autre, et je crois que c'est très important.
35:41 Donc, ce que l'on fait, nous, à travers l'animation sportive,
35:44 ça c'est important, la rencontre avec l'autre, puisque nous, c'est souvent l'institution
35:48 qui est présente, c'est-à-dire des policiers, mais également des éducateurs
35:52 qui nous accompagnent, voilà, on essaie de faire un vrai travail éducatif
35:55 à travers ces jeunes, comme ça, ils font non seulement le plaisir d'être en vacances,
35:58 mais en même temps, quelque chose qui les construit un petit peu plus,
36:01 qui peut aider nos amis de l'éducation nationale qui, parfois, rencontrent des problèmes
36:05 avec cette jeunesse, qui n'est pas toujours évidente à gérer,
36:08 eh bien, si on peut apporter quelque chose de plus à nos compatriotes de l'éducation nationale,
36:12 eh bien, à travers ces séjours, c'est un moyen pour nous de le faire,
36:15 et encore une fois, c'est quelque chose de très positif, et qui est très apprécié de la jeunesse.
36:19 - Vous parlez de canoë à kayak, il faut plutôt commencer par le kayak,
36:23 parce qu'on est assis, alors que le canoë, ça tangue, on a un genou dessus.
36:27 - C'est un connaissant qui parle.
36:29 - Oui, oui, oui, mais quand il fait très chaud, c'est pas mal aussi de tomber à l'eau.
36:33 - Donc, vous les mettez au canoë plutôt qu'au kayak.
36:36 - En général.
36:37 - Et la culture, alors, Myriam ? Parce que vous, qui êtes institutrice,
36:41 on parle des sportifs, c'est bien, nous en sommes tous, plus ou moins, Judith, voilà.
36:46 Mais sur l'aspect culturel...
36:49 - Quand je mets mes gants de boxe, je deviens très sportive, Frédéric Mouradel.
36:52 - Je sais ça, je sais ça.
36:53 Myriam, la culture, est-ce que ça parle encore, vous qui êtes auprès des jeunes ?
36:59 - Est-ce que vous organisez des trucs, effectivement ?
37:01 Est-ce que vous mettez en place des possibilités en été,
37:04 pour qu'ils puissent découvrir autre chose à travers des activités culturelles ?
37:09 - Alors moi, en tant qu'enseignante, non, l'été, je suis en vacances,
37:12 donc je n'organise rien du tout.
37:14 Après, dans le courant de l'année scolaire,
37:16 effectivement, j'essaie de les sensibiliser un maximum à la culture,
37:19 je les emmène au musée, tant que possible,
37:23 on fait de l'histoire des arts,
37:25 donc ils voient un peu toutes les formes d'art,
37:28 de la peinture jusqu'à l'architecture,
37:30 et a priori, s'ils se sont bien amenés, ils adorent ça.
37:33 Au départ, ils sont plutôt...
37:34 - Ça veut dire quoi, être bien amenés ?
37:36 Comment on amène bien, justement, Myriam ?
37:39 Ça veut dire quoi, bien amenés, exemple ?
37:42 - Alors, moi, par exemple, je fais de l'histoire des arts avec eux,
37:46 dans le cadre des dictées,
37:47 donc je leur propose une œuvre d'art à peu près toutes les deux semaines,
37:51 et ensuite, à partir de cette œuvre d'art,
37:52 il y a une dictée qui est faite à partir de cette œuvre d'art,
37:55 et ils apprécient vraiment découvrir...
37:57 Alors c'est vraiment de l'art dans le monde entier,
38:00 toute œuvre d'art, ça va de l'estampe à la peinture, à la musique,
38:04 et puis je leur fais écouter aussi le lundi matin,
38:07 la musique du lundi matin,
38:09 et donc je leur passe des cubes des années 70-80,
38:13 qu'ils ne connaissent absolument pas.
38:14 - Le Lundi au soleil, alors ! Le Lundi au soleil de Claude François !
38:16 Moi, je vois l'âme tout de suite, là !
38:18 - Exactement, voilà, ce genre de chanson.
38:20 - Ah mais il fait beau, s'il vous plaît !
38:21 - Ah bah ça c'est bon, je sais, je te dis, ça c'est bon.
38:23 - Ils adorent, et les premiers mois, ils se moquent de moi,
38:26 puis au bout de deux, trois mois,
38:27 ils veulent absolument leur chanson du lundi matin,
38:29 et ils la chantent avec moi, de bon cœur.
38:32 - Donc il faut aussi leur apprendre le plaisir,
38:34 notre belle tradition musicale,
38:38 et pas que, française, pour leur ouvrir le chemin.
38:41 D'ailleurs, Emmanuel Sauvage, c'est un peu ce que vous proposez aussi
38:43 dans vos établissements, c'est des parcours d'essence, quoi.
38:46 - Oui, de toute façon, il faut s'ouvrir,
38:49 et moi je suis pour une ouverture totale,
38:51 donc de tout, j'aime que la culture, pour moi la culture,
38:53 la culture est reliée au tourisme et aux vacances,
38:56 parce que finalement, le tourisme, souvent, c'est quand même,
38:58 alors il y a différents touristes, mais bon,
39:00 quand même, le tourisme, souvent, est quand même relié aux vacances,
39:02 que ce soit dans une capitale, que ce soit au soleil et tout,
39:05 et c'est vrai qu'on a la chance d'avoir un pays magnifique,
39:09 et du coup, beaucoup de choses sont faites, d'ailleurs, pour les gens des quartiers,
39:13 au niveau de la culture, beaucoup de lieux sont ouverts,
39:16 beaucoup de lieux sont ouverts, je crois, pratiquement gratuitement pour les étudiants,
39:19 donc on a la chance d'être un pays comme ça.
39:21 Nous, sur les établissements, ce qu'on aime, justement,
39:23 c'est ramener aussi beaucoup d'art,
39:26 on produit des artistes, on accompagne des artistes,
39:30 on fait un prix littéraire, on fait beaucoup d'expositions,
39:34 donc de gens connus, plus ou moins connus, tout dépend, voilà.
39:37 Mais je trouve que c'est très important,
39:39 parce que ça fait vivre les lieux, ça interroge,
39:42 ça permet aussi de communiquer,
39:45 et je trouve que c'est passionnant, c'est des sujets dont on ne se lasse pas,
39:48 et du coup, ça fait aussi beaucoup de rencontres,
39:51 et ça mélange, parce qu'on parle de diversité,
39:54 mais la diversité, c'est dans tout, et donc...
39:56 - Et notamment culturel !
39:58 - Voilà, la diversité, pour moi, c'est positif,
40:00 vous allez dire que je suis toujours positif,
40:02 mais pas toujours, parce que quand je n'y suis pas, vous ne me voyez pas.
40:05 - Mais sur les tests antidopage, vous êtes positif !
40:08 - Je ne sais jamais !
40:11 - Je parlais pour vous, Frédéric !
40:13 - Je ne me suis jamais fait...
40:17 - Un petit peu de humour !
40:19 - Je trouve que c'est toute une diversité positive,
40:21 et de toute façon, dans la diversité, justement,
40:23 il faut y voir tout ce qu'il y a de positif,
40:25 et c'est à nous d'accompagner pour ça.
40:27 - Eh bien, Bruno Pommard, justement,
40:29 pour revenir un petit peu sur ce qui est mis en place actuellement,
40:33 dans les quartiers d'été,
40:35 je sais que par exemple, il y a des colos apprenantes,
40:37 des vacances apprenantes, il y a des écoles ouvertes,
40:39 c'est des systèmes qui sont mis en place,
40:41 et qui continuent à peu près dans toute la France, en fait.
40:44 - Tout à fait, d'ailleurs, cet après-midi,
40:46 je peux vous dire, avec le cabinet du ministre de la Ville,
40:49 Olivier Klein, justement,
40:51 qui veut proposer encore plus de possibilités
40:54 pour les jeunes de partir en vacances cet été,
40:56 et c'est normal de pouvoir proposer ça,
40:59 mais c'est important, oui, ce type de classes,
41:01 les classes vertes, j'appelle ça,
41:03 la professeure doit connaître bien ça,
41:05 c'est important, on en accueille,
41:07 et c'est très sympa aussi,
41:09 c'est des moments encore où les jeunes sortent avec la classe,
41:11 évidemment, de leur contexte habituel,
41:13 et viennent sur notre site,
41:15 soit à Dreux, soit dans le Sud,
41:17 et ça aussi, c'est des moments importants,
41:19 puisqu'ils font une partie de cours,
41:21 et une partie d'activités sportives,
41:23 donc c'est vachement intéressant,
41:25 et puis ils sont un peu dans la continuité,
41:27 ils font moins de cours que dans l'année, évidemment,
41:29 sur le travail éducatif, à proprement parler,
41:31 écrire, faire des diktats,
41:33 des choses comme ça,
41:35 et puis hop, et ensuite, il y a le côté ludique,
41:37 sportif, donc ça c'est important, je pense, pour les gamins aussi.
41:39 - Mais ça, Bruno Pommard, pour toute une génération,
41:41 et nous en faisons partie,
41:43 la colonie de vacances, la colonie,
41:45 la classe de mer, la classe de neige,
41:47 tout cela, ça fonctionnait très bien,
41:49 alors, j'y vois deux bémols,
41:51 le premier, c'est qu'on sort d'une période
41:53 de confinement,
41:55 et ça a un petit peu tout désorganisé,
41:57 et le deuxième, c'est la confiance,
41:59 en les encadrant, avec
42:01 beaucoup de faits divers, est-ce qu'aujourd'hui,
42:03 on peut vraiment capitaliser
42:05 sur l'organisation de ces colonies de vacances ?
42:07 - Oui, oui, il y a des gens
42:09 très sérieux qui travaillent,
42:11 je pense à Magenta,
42:13 à des structures que je connais bien, Feuvert d'ailleurs,
42:15 qui fait de formidables, de formidables séjours
42:17 avec des jeunes, mais vous savez aussi, la jeunesse a évolué,
42:19 alors tout au moins, une partie de la jeunesse
42:21 que j'ai, qui est plutôt,
42:23 ne faisons pas de stigmatisation, mais des jeunes
42:25 qui sont quand même, parfois, assez compliqués
42:27 à prendre en charge, nous les prenons,
42:29 nous, parce qu'on a l'habitude de
42:31 ce type de jeunes,
42:33 c'est pas toujours facile, c'est pas toujours facile de trouver
42:35 effectivement les compétences pour pouvoir
42:37 prendre en charge ces gamins, ça c'est vrai,
42:39 et on se rend compte qu'effectivement,
42:41 ce ne sont pas les enfants, moi ça fait 30 ans
42:43 que j'existe, il y a 30 ans, les gamins
42:45 que j'ai accueillis en vacances, ce ne sont pas les mêmes que j'ai
42:47 actuellement, c'est beaucoup plus compliqué
42:49 dans le comportement, voilà, c'est pour ça
42:51 qu'on fait un travail éducatif à côté,
42:53 parce qu'on est obligé de le faire,
42:55 parfois, de les tenir pour éviter
42:57 qu'il y ait des débordements, donc c'est vrai que c'est plus compliqué
42:59 maintenant de faire ce travail-là,
43:01 pas avec l'ensemble des jeunes, encore une fois,
43:03 ne mettons pas tous les jeunes dans le même pot,
43:05 mais c'est vrai que
43:07 c'est un sujet, et trouver les gens
43:09 en face, ce n'est pas évident,
43:11 parce qu'il y a beaucoup de manque dans le domaine
43:13 éducatif, animateurs,
43:15 médiateurs, ou tout au moins les éducateurs,
43:17 c'est vrai que c'est un
43:19 métier qui devient compliqué
43:21 et où on voit de moins en moins de monde.
43:23 - Emmanuel Sauvage, vous aurez le dernier mot,
43:25 des vraies voix... - Comme à chaque fois,
43:27 paraît-il, non ? C'est ça ?
43:29 - De l'art de bien vivre,
43:31 justement, pour rebondir sur ce que dit
43:33 Bruno Pemard,
43:35 finalement, il faut
43:37 continuer à ouvrir, comme vous dites.
43:39 - Moi, je trouve que la diversité n'est pas du tout
43:41 un problème, en revanche, c'est vrai que
43:43 je pense que notre problème majeur en France, c'est pas la diversité,
43:45 c'est l'autorité. - C'est la structure, oui.
43:47 - Parce que s'il y avait une autorité,
43:49 un respect de l'autorité, on n'aurait pas ces problèmes-là.
43:51 Et ça n'a pas du tout un problème de diversité,
43:53 simplement,
43:55 on a tous besoin d'autorité.
43:57 On en a tous besoin.
43:59 Et tant qu'on n'aura pas une autorité,
44:01 je ne dis pas... Je n'aime pas le mot "fort"
44:03 parce que je trouve que c'est dur, mais une autorité...
44:05 - Oui, c'est pas gros mot,
44:07 c'est pas gros mot, d'ailleurs. - Oui, une autorité,
44:09 on va dire, parce que voilà... - Myriam, vous êtes d'accord
44:11 avec ça ? - Oui, oui, je suis clairement d'accord
44:13 avec ça. - Voilà, parce que, en fait,
44:15 j'allais dire, ils sont bons en rien, en fait.
44:17 C'est-à-dire que si, quand vous avez
44:19 17 ans, que vous faites une bêtise, que vous êtes
44:21 mis... Vous avez une petite sanction,
44:23 là, il y a que des rappels à l'ordre. Bon, on aime tous
44:25 un rappel à l'ordre, en fait. - Il y a eu quelques
44:27 condamnations pharmaco-mêmes. - Un petit peu, mais par rapport au
44:29 nombre, il n'y a pas... De toute façon, il n'y a pas les nombres de places suffisants
44:31 en prison. De toute façon, c'est un service. Mais ce que je veux dire,
44:33 pour moi, le problème n'est pas la diversité,
44:35 mais l'autorité. C'est tout ce que je voulais dire.
44:37 Et la diversité est plutôt un atout qu'autre chose.
44:39 - Merci à vous trois. - Merci beaucoup.
44:41 - Merci, Emmanuel Sauvage. Je rappelle que vous êtes
44:43 PDG, directeur général,
44:45 cofondateur du groupe
44:47 Evok Hotel. Et puis,
44:49 Bruno Pommard, vous êtes ex-policier du RED,
44:51 directeur de l'Institut des Hautes Etudes Ministères de l'Intérieur.
44:53 - On ne connaît que Bruno Pommard. Et d'ailleurs, ça ne bouge
44:55 pas avec lui.
44:57 - Et puis, Myriam, vous êtes enseignante
44:59 en Seine-Saint-Denis. Merci pour votre témoignage.
45:01 Merci à tous les trois. - Merci à vous.
45:03 - Merci, chers auditeurs.
45:05 - Et nous nous retrouvons... - C'était là, au rendez-vous.
45:07 - C'était notre première avec Judith.
45:09 - Nous nous retrouvons demain, si tout va bien.
45:11 On ne sait jamais.
45:13 - Bien sûr. - Tout de suite,
45:15 sur Sud Radio, Yvan Cujus
45:17 prend la main, le Loft Music, l'invité
45:19 Ben l'oncle Soul. Ah, ça, c'était bien.
45:21 - On adore. - Je ne suis pas...
45:23 - Allez, allez, vous allez la pousser,
45:25 la chansonnette. - Yvan Cujus.

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