Latifa Ibn Ziaten, fondatrice de l'association "Imad pour la jeunesse et la paix" , était l'invitée de BFMTV pour réagir aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre.
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00:00 Aujourd'hui, il y a des familles qui montent pour changer l'adresse, pour envoyer leurs enfants étudier ailleurs.
00:05 Est-ce que c'est normal ? Ce n'est pas normal.
00:07 On doit retirer cette carte scolaire et laisser les familles pour leurs responsabilités.
00:13 Pourquoi on bloque tout ce problème-là ?
00:16 Le problème, on a laissé le vide dans les cités.
00:19 Ce vide, aujourd'hui, il est rempli par la haine.
00:23 Il y a un vide, et ce vide-là, il faut le remplir par le bien, par l'apaisement.
00:27 Il faut y aller vers les familles.
00:28 Il faut dialoguer.
00:30 Il faut trouver des acteurs de terrain pour faire des tables rondes.
00:33 Et plus de mixité.
00:34 Plus de jeunesse.
00:35 Il faut savoir comment on peut trouver des solutions.
00:37 Donc ça passe aussi par l'école.
00:38 Mais on ne peut pas fermer les yeux.
00:40 Il y a tellement de choses que moi, j'ai vues personnellement.
00:42 Vous savez, quand j'entends un jeune de 11 ans ou de 13 ans à l'école,
00:48 « Madame, je n'ai pas l'espoir, je n'ai pas le rêve », ça me fait peur, moi.
00:54 Là, j'ai ramené des jeunes à Grasse, je les ai ramenés au Maroc.
00:57 On a fait un projet éducatif.
00:58 Des gens qui étaient un peu étudiés, mais c'était faible.
01:01 J'ai dit « Écoutez, vous avez passé le bac, là, oui.
01:05 Vous êtes en CP, oui.
01:07 Alors si vous recevez votre bac, le CAP, je vous promets,
01:12 je vous prends avec moi en vacances ».
01:14 Et là, ils ont eu aujourd'hui.
01:16 Je suis très fière.
01:17 C'est ça qu'il faut donner.
01:18 Vous allez avoir du monde en vacances, ça fait avec vous.
01:21 Ce n'est pas le problème.
01:22 Il faut donner de l'espoir.
01:24 Mais il faut se donner aussi.
01:25 Il faut tendre la masse et de jeunesse.
01:26 Vous donnez l'accès aussi aux grandes écoles ?
01:27 Oui, beaucoup de talent.
01:28 Je vous assure, des gens du quartier, on parle que ceci, cela,
01:32 il y a beaucoup de talent qu'on ne voit pas.
01:35 Et quel dommage qu'on ne parle pas d'eux.
01:37 C'est quel dommage.
01:38 C'est pour ça qu'il faut aller sur le terrain, voir ce qui se passe.
01:42 Ça fait 11 ans, moi, je vais sur le terrain, je n'ai pas peur.
01:45 Je ne connaissais pas les cités.
01:46 Il fallait que je perde un fils pour voir ce qui se passe.
01:49 Vous savez quand vous avez une famille
01:51 et que quatre enfants dorment dans la même chambre,
01:55 vous avez la même chose chez vous ?
01:56 Ou chez vous, monsieur ?
01:58 Ou chez vous ?
01:59 Non, mais bien entendu, c'est tout le problème.
02:01 C'est ça qu'il faut voir.
02:03 Il y a une souffrance, il y a une pauvreté.
02:05 Qu'on ferme les yeux et qu'on s'en de loin.
02:07 Vous allez à Nice, ce n'est pas loin.
02:09 Et à la plage, il n'est pas loin.
02:11 Le transport, il arrête où ?