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Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations est l‘invitée de BFM Politique ce dimanche 30 mars 2025.

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Transcription
00:00Plusieurs entreprises françaises, on me l'a appris hier, ont eu la surprise de recevoir un courrier de l'ambassade américaine leur demandant purement et simplement de supprimer au plus vite leur programme de diversité si elles souhaitent continuer à travailler avec l'état fédéral américain.
00:15Alors l'ambassade explique que cela fait suite à un décret qui a été signé par le président américain Donald Trump le premier jour où il est revenu à la Maison-Blanche et qui vise à mettre fin à tous les programmes pour la diversité.
00:27L'ambassade explique que ça s'applique également et obligatoirement à tous les prestataires et les fournisseurs de l'état américain. Qu'est-ce que vous répondez ce matin à l'ambassade américaine aux Etats-Unis ?
00:37Déjà qu'il y a la loi française et en droit français, il n'y a pas de discrimination positive. Par contre, il y a une loi sur l'égalité entre les femmes et les hommes et l'égalité salariale.
00:47Il y a des droits sociaux qui sont associés. Il y a un principe qui est celui d'un principe de non-discrimination évidemment, que ce soit discrimination liée à l'origine, que ce soit discrimination envers les personnes LGBT.
00:58Et ça, c'est la loi française. Et la loi française, elle va continuer à s'appliquer. Il y a ensuite des entreprises qui allaient plus loin de manière positive.
01:06Je pense à des entreprises qui ont devancé la loi, qui ont créé des congés paternités avant que ce soit possible. Et ça, il est hors de question qu'on empêche nos entreprises de porter des progrès sociaux,
01:17des droits sociaux supplémentaires. Et donc, on suit la situation de très près avec Éric Lombard, qui est le ministre de l'Économie, pour voir comment accompagner les entreprises.
01:25– C'est certain que les entreprises françaises qui veulent continuer à défendre la diversité ne perdent pas des contrats, ne soient pas punies par les Américains aujourd'hui ?
01:33– Aujourd'hui, beaucoup d'entreprises nous disent qu'elles n'envisagent pas de répondre à ce courrier, qu'elles vont juste en prendre acte mais qu'elles ne vont pas répondre
01:41parce qu'elles n'ont pas à répondre, en fait, à une forme d'ultimatum qui est posée aujourd'hui par l'ambassade des États-Unis dans notre pays.
01:48La loi française, elle doit pouvoir s'appliquer et s'appliquer pleinement. Et nos entreprises, elles portent à travers le monde. Et tant mieux, c'est aussi notre force.
01:55Ce n'est pas juste des enjeux commerciaux. C'est d'abord, évidemment, quand vous êtes une entreprise, des enjeux commerciaux. Mais c'est aussi des valeurs, les principes qu'elles portent.
02:01– Vous dites aux entreprises françaises, n'en tenez pas compte.
02:03– On dit aux entreprises françaises. Elles sont souveraines, les entreprises françaises. Mais d'abord, il y a la loi française.
02:08Cette loi française, elle est au-dessus des ultimatums qui seraient posés, évidemment, par l'ambassade des États-Unis.
02:14D'autre part, heureusement, beaucoup d'entreprises françaises n'envisagent pas de changer leurs règles du jeu.
02:20Tout simplement, déjà, parce que les consommateurs y sont attachés.
02:23Quand vous voyez aux États-Unis des entreprises qui ont renoncé à un certain nombre de politiques qu'elles avaient mises en place,
02:27vous voyez qu'il y a une désaffection des consommateurs. C'est plutôt réjouissant aussi de le voir.
02:31De voir qu'à un moment, par nos actes d'achat, on a aussi un enjeu qui est un enjeu citoyen.
02:37Et qu'elles vont continuer, évidemment, à promouvoir ces valeurs.

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