La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00La grande interview, c'est News Europe 1. Bonjour, Aurore Berger.
00:03Bonjour.
00:04Merci d'être avec nous ce matin, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes
00:09et chargée également de la lutte contre les discriminations.
00:12On va, comme tous les matins, parler de toute l'actualité.
00:14Je voulais qu'on commence évidemment à vous entendre sur l'abominable meurtre de la jeune Louise, 11 ans,
00:21tuée par ONL, 23 ans, qui a avoué les faits.
00:25Il a choisi sa victime totalement au hasard, était très énervé,
00:29avait la rage, a-t-il expliqué, car il venait de perdre aux jeux vidéo.
00:32Comment avez-vous réagi en apprenant cela ?
00:35Je pense déjà en tant que maman moi-même.
00:37Imaginer qu'une enfant soit sauvagement assassinée, prise pour cible,
00:41uniquement parce qu'elle a un petit téléphone autour du cou pour prévenir ses parents
00:45qu'elle est sur le chemin du retour, c'est absolument insupportable.
00:51Et puis ça dit quand même des choses de la société,
00:54cette hyper-violence de plus en plus jeune, de plus en plus tôt,
00:58qui frappe comme ça au hasard.
01:01Et je crois que c'est ça sur quoi il faut qu'on lutte,
01:03c'est-à-dire comment on peut accepter qu'une société devienne de plus en plus violente
01:08et les raisons qui conduisent aussi à cette augmentation de la violence.
01:13Il avait déjà opportuné une autre petite fille,
01:15ce lâche n'essayait attaqué qu'à des filles, même à des fillettes.
01:18Et à sa propre sœur, dont je veux saluer le courage,
01:21parce que sa sœur, elle, a porté plainte,
01:24elle a dénoncé les faits qui la concernaient,
01:27ce qui n'est jamais évident quand ça se passe au sein d'une même famille,
01:30et puis elle a dit la vérité, toute la vérité, évidemment aux enquêteurs.
01:35Donc je veux aussi saluer ça, le courage de cette jeune fille,
01:38de cette jeune femme qui a dit, qui a dénoncé,
01:41et donc la question aussi de la répétition des faits,
01:43c'est-à-dire comment on prend au sérieux dès le premier fait de violence
01:47en se disant que malheureusement ça peut entraîner une violence
01:50bien plus importante et bien plus grande jusqu'à ce drame absolu.
01:54Souvent on entend les Français dire que les politiques ne s'occupent pas assez d'eux.
01:58Ce drame a terrifié de nombreuses familles
02:01et je trouve qu'il y a eu très peu de réaction politique.
02:03Je pense que c'est toujours difficile aussi de réagir
02:06à partir du moment où il y a un deuil,
02:08et il y a une famille qui est endeuillée, et cette violence-là.
02:11Donc il faut trouver les mots pour pas qu'on nous accuse de racolage,
02:14pour pas qu'on nous accuse de quelconque récupération,
02:17qu'on respecte le temps, qui est d'abord le temps intime de la famille,
02:20et que nous on réagisse au bon niveau, c'est-à-dire agir.
02:23Moi, mon sujet, ce n'est pas tant de réagir,
02:25c'est d'agir pour garantir que les filles,
02:29notamment, qui sont trop souvent prises pour cible,
02:32n'aient pas peur en sortant dans la rue,
02:34c'est lutter contre les violences intrafamiliales.
02:37Ça, c'est mon sujet, parce que c'est quand même un peu lié,
02:39là, à partir du moment où cette sœur elle-même
02:41avait déjà été victime de son frère.
02:43– Aurore Bergé, invitée de la grande interview CNews Europe 1,
02:46vous lancez aujourd'hui les assises contre l'antisémitisme.
02:49La date d'aujourd'hui n'a d'ailleurs pas été choisie au hasard,
02:52le 13 février, jour de la mort d'un véritable martyr de l'antisémitisme,
02:57Ilan Halimi, qui a subi un véritable calvaire.
03:03Il avait été enlevé le 20 janvier 2006, était mort 24 jours plus tard,
03:08retenu et torturé par les membres du gang des barbares,
03:12les bien-nommés membres du gang des barbares.
03:15C'était important de choisir ce 13 février ?
03:18– Oui, je trouve que ça a une portée symbolique,
03:20mais c'est aussi rappeler ce qu'est l'antisémitisme,
03:23c'est-à-dire à quel point il se nourrit de stéréotypes
03:26qui, malheureusement, ont survécu siècle après siècle,
03:30c'est-à-dire que le martyr d'Ilan Halimi, d'un jeune homme ordinaire,
03:35a été choisi, pourquoi possible ?
03:37A été choisi parce que les Juifs, forcément, ont de l'argent.
03:40Et donc, au départ, c'est cette affaire absolument macabre,
03:43d'un guet-apens qui lui est tendu,
03:45d'une jeune femme qui cherche à la pâter,
03:48et il est choisi parce que, forcément, comme il a de l'argent,
03:51ils vont pouvoir demander une rançon,
03:53ils vont pouvoir avoir de l'argent grâce à ça.
03:55Et c'est ça que, je pense, les Français doivent entendre et comprendre,
03:58c'est que ces stéréotypes dont on est nourri, dont on est abreuvé,
04:02ces thèses complotistes dont on est abreuvé,
04:05elles nourrissent la haine, elles nourrissent le ressentiment,
04:07elles nourrissent l'antisémitisme,
04:09et un antisémitisme, aujourd'hui,
04:11qui touche aussi directement les personnes.
04:13S'il y avait un seul chiffre à retenir,
04:15parce que pour moi, c'est le plus glaçant,
04:17c'est que, tous les trois jours,
04:19une personne juive dans notre pays
04:21est agressée physiquement.
04:23Physiquement.
04:24Donc, ça veut dire qu'il y a les insultes,
04:26il y a les menaces, il y a le cyberharcèlement,
04:28parce que les réseaux sociaux décuplent ça,
04:30il y a les tags,
04:31mais il y a aussi ces violences physiques,
04:33et je trouve une trop grande indifférence
04:35de la société par rapport à ça.
04:37Qu'est-ce qu'on fait ?
04:381500 actes antisémites ont eu lieu en 2024, l'année dernière.
04:41Qu'est-ce qu'on fait ?
04:42À peu près les mêmes chiffres, d'ailleurs,
04:44qu'après 2023,
04:45qui a été une année tristement record,
04:47parce que le 7 octobre,
04:49qui est d'abord un point de départ d'attaques terroristes,
04:51avec le Hamas qui perpétre
04:53ces attentats terroristes,
04:55avec 42 Français qui sont assassinés en Israël,
04:59provoque,
05:01une vague non pas d'empathie,
05:03de soutien, de solidarité,
05:05mais une vague qui serait la réaction
05:07qu'on aurait dû attendre de notre société.
05:10Donc moi, ce à quoi j'appelle,
05:12c'est ce réveil et ce ressaisissement collectif
05:14de la part, évidemment, de la société.
05:16Et moi, je veux agir sur deux piliers.
05:18D'abord, la question de l'éducation,
05:20parce qu'on ne peut pas se dire
05:21qu'il y a des générations qui sont perdues,
05:22qu'il y a des générations qui ne comprennent plus
05:24ce qu'est l'antisémitisme,
05:25qui ne connaissent plus notre histoire,
05:27qui se laissent, elles, avoir, gangrénées,
05:30appâtées par ce qu'elles lisent
05:33et la manière avec laquelle elles peuvent
05:35être désinformées sur les réseaux sociaux,
05:37sur la question du conflit israélo-palestinien
05:39et sur les répercussions que ça a
05:41dans notre société et sur l'antisémitisme.
05:43Donc comment, concrètement, on fait
05:45pour éduquer, pour sensibiliser,
05:47pour former différemment nos enseignants,
05:49pour garantir que tous nos enfants adolescents
05:51et jeunes adultes aient des contenus
05:53et puissent réellement, réellement
05:56être formés sur ce qu'est l'antisémitisme
05:58et lutter contre.
05:59Et puis, il y a un autre sujet,
06:01c'est quoi l'antisémitisme aujourd'hui ?
06:03C'est quoi l'antisémitisme aujourd'hui, en 2025 ?
06:05C'est quoi ce qu'on entend ?
06:07C'est quoi les insultes que nos enfants
06:08et nos adolescents juifs entendent
06:10quand ils entendent « génocidaire », par exemple ?
06:13C'est une nouvelle forme d'antisémitisme.
06:15Sur CNews comme sur Europe 1,
06:17on dit les choses très concrètement
06:19et on ne tourne pas autour du type
06:20qui sont les antisémites aujourd'hui, en France.
06:22Il y a plusieurs formes d'antisémitisme.
06:24Il y a cet antisémitisme larvé,
06:26qui vient de loin, les stéréotypes que je rappelais.
06:28Et il y a aujourd'hui un antisémitisme
06:30dans un certain nombre de nos quartiers,
06:32qui conduit d'ailleurs...
06:33C'est quoi un quartier ?
06:34Vous habitez un quartier ?
06:35De quartiers plus populaires.
06:37C'est le fait ?
06:38Alors, ça veut dire quoi, « populaire » ?
06:40Écoutez, on voit qu'on avait des lieux de vie
06:43où il y avait une communauté juive
06:45qui était importante.
06:46Ce sont des quartiers qui se sont dépeuplés
06:48parce que la peur a conduit
06:51un certain nombre de nos compatriotes juifs
06:53à ne plus y vivre.
06:54Et donc, se pose la question, évidemment,
06:56de la manière avec laquelle nos adolescents sont élevés
06:59et cette espèce de ressentiment
07:02du conflit israélo-palestinien
07:03et de ses répercussions.
07:05Est-ce que c'est un antisémitisme
07:06dans certaines communautés religieuses ?
07:08Historiquement, oui, ça l'a été.
07:10Et je pense que ça peut l'être encore aujourd'hui.
07:13La question aussi d'un certain nombre
07:15de responsables politiques
07:17qui attisent aussi cette...
07:18Mais quelle religion, celle-là ?
07:19C'est pas une religion en elle-même
07:21qui contient ça.
07:23Aucune religion ne contient en elle-même cette haine-là.
07:25Mais on voit bien que dans un certain nombre,
07:27encore une fois,
07:28de nos territoires et de nos quartiers,
07:30on a cette nouvelle forme d'antisémitisme.
07:32Et moi, c'est ça aussi que je veux qu'on appréhende.
07:35Parce que quand j'ai des étudiants qui me disent
07:37qu'ils sont harcelés sur des campus,
07:39qu'on leur demande de dire
07:42qu'ils désapprouvent ce qui se passe à Gaza
07:44pour avoir le droit d'entrer dans leur amphi,
07:47qu'ils sont traités de génocideurs,
07:49on voit bien que c'est une nouvelle forme d'antisémitisme,
07:52c'est une nouvelle forme de haine.
07:53Et donc, il faut se poser la question.
07:55On l'a dit mille fois, mais sans nommer les choses,
07:57rien n'a bougé.
07:58Et c'est pour ça que moi, je demande à des gens
08:00qui sont supposés savoir, magistrats,
08:02des avocats, des professeurs de droit public,
08:04des universitaires, je ne leur laisse que deux mois,
08:06mais deux mois pour travailler sérieusement
08:08et pour me dire est-ce que oui ou non,
08:09il faut qu'on change notre droit ?
08:10Est-ce qu'il faut qu'on change notre code pénal ?
08:12Est-ce qu'il faut qu'on change la définition même
08:14de ce qu'est l'antisémitisme,
08:15pour non seulement mieux l'enseigner,
08:17mais surtout mieux le sanctionner ?
08:19Parce qu'encore une fois,
08:21il y a trop de remontées,
08:22notamment dans l'enseignement supérieur,
08:24d'étudiants qui se font harceler
08:26par le simple fait d'être juif
08:28ou du simple fait, tout simplement,
08:29d'avoir exprimé de la solidarité
08:31vis-à-vis de ce qui s'est passé le 7 octobre
08:33et d'avoir témoigné de l'empathie
08:35après les attentats terroristes.
08:36Donc moi, je veux qu'on définisse bien
08:38pour sanctionner mieux.
08:39– Aurore Berger,
08:40invitée de la grande interview CNews Europe 1,
08:42ce matin, la proposition de loi de Gabriel Attal
08:44sur la justice des mineurs
08:46est examinée à l'Assemblée nationale.
08:47C'est un tour de vis vers plus de sévérité,
08:50comparution immédiate possible à partir de 16 ans,
08:52retour de la comparution immédiate
08:54que Nicole Belloubessou et Emmanuel Macron
08:57avaient suspendue, c'est le retour.
09:00Et la fin de l'excuse de minorité
09:02à partir de 16 ans pour les faits les plus graves.
09:04Ça va dans le bon sens ?
09:05– Je crois que c'est attendu par les Français.
09:07Je crois que c'est attendu par les Français
09:08parce que regardez le drame
09:10par lequel on a dû ouvrir cette interview.
09:13C'est-à-dire qu'on voit bien qu'on a des faits
09:15avec des gens de plus en plus jeunes.
09:17Là, il a 23 ans, mais on a très régulièrement des faits
09:20avec des gens qui ont moins de 18 ans.
09:22Et il ne faut pas se cacher derrière, en effet,
09:24cette excuse dite de minorité
09:26pour garantir que les faits les plus violents puissent agir.
09:29Et il ne faut pas utiliser aussi notre jeunesse pour ça.
09:32Parce qu'on le voit bien dans le cadre du narcotrafic, notamment,
09:34où ce sont des très jeunes qui sont utilisés
09:37en se disant, eux, finalement, ne risqueraient rien.
09:40Et donc c'est ça, évidemment, qu'il faut appréhender.
09:42Donc je ne sais pas si c'est un tour de vie.
09:44Je sais que c'est la nécessité d'être implacable
09:46en matière d'autorité.
09:47Parce que je pense que c'est la première attente
09:49qu'on a vis-à-vis de nous, membres du gouvernement.
09:51C'est de garantir, encore une fois, l'autorité de l'État.
09:54Qu'est-ce que vous dites à la gauche ?
09:55Et à la gauche de la Macronie, notamment,
09:57qui ne veut pas aller vers plus de sévérité pour les plus jeunes ?
09:59Bah, écoutez, en tout cas...
10:00Ça l'irrite.
10:01Hier, le débat a été lancé sur la proposition de loi.
10:05La gauche, pas la gauche de la Macronie,
10:07la gauche avait déposé une motion de rejet,
10:09elle est socialiste, pour empêcher que le débat existe,
10:12pour que cette loi ne soit même pas examinée.
10:14Et ça a été très nettement rejeté à l'Assemblée nationale.
10:17Il y a un véritable déni chez certains.
10:19Ça irrite également dans une partie de la gauche de la Macronie.
10:22Peut-être, mais en tout cas, moi, je considère que c'est nécessaire.
10:25Je considère que c'est nécessaire,
10:26parce qu'on ne peut pas venir sur des plateaux, se lamenter,
10:28et dire que la violence est de plus en plus jeune,
10:32et que d'ailleurs, les auteurs sont de plus en plus jeunes,
10:34et les victimes sont aussi de plus en plus jeunes,
10:36et dans le même temps, ne pas changer la loi
10:38pour permettre de mieux appréhender ces violences-là,
10:41de mieux les caractériser, et de mieux les sanctionner.
10:44Et encore une fois, notre enjeu, c'est de sanctionner,
10:46et de sanctionner vite.
10:48Parce que quand je vois qu'encore aujourd'hui,
10:51on a des condamnations pour les mineurs
10:54qui prennent parfois jusqu'à un an,
10:56c'est aussi ça qui est une véritable difficulté,
10:59sur la célérité, l'efficacité de la peine,
11:01et le sens de la peine.
11:03Parce que comment être un jeune qui va comprendre
11:05qu'il est appréhendé immédiatement,
11:08qu'il risque en effet une peine lourde,
11:11et que cette peine n'est prononcée qu'un an,
11:13qu'un an après la commission des faits ?
11:15Ça n'a pas de sens.
11:16Il faut que la peine ait du sens,
11:17il faut qu'elle soit sévère,
11:18mais surtout il faut qu'elle soit rapide.
11:19Je voulais qu'on revienne sur les assises
11:20contre l'antisémitisme.
11:21À vos côtés, vous l'avez dit,
11:22il y aura la ministre de l'Éducation.
11:24Elisabeth Borne, tout à fait.
11:25C'est un signal fort.
11:26C'est dès le plus jeune âge
11:27que les valeurs fondamentales de la République
11:29qui sont de plus en plus attaquées
11:31doivent être inculquées.
11:33C'est à l'école que les enfants peuvent subir
11:34en premier des remarques antisémites.
11:36Comme une jeune fille, Romie,
11:38l'a confiée à Louise Salé, pour Europe 1.
11:40C'était surtout sur WhatsApp, 17 jeunes filles,
11:43quand on se voyait en groupe,
11:45c'était vraiment des blagues très trash,
11:46avec des mots très durs à entendre,
11:48surtout sur la Shoah.
11:50Le devoir de l'école est de sensibiliser
11:52pour éviter ces comportements.
11:54Ça commence à quel âge ?
11:56Ça commence de plus en plus jeune.
11:57J'ai des témoignages d'enfants
11:59qui sont à l'école primaire
12:02et qui me disent
12:03« Moi, à la cantine,
12:04on ne veut pas s'asseoir à côté de moi. »
12:06Mais on vit dans quel type de famille
12:07quand on est enfant ?
12:08Moi, en classe de découverte,
12:09on ne veut plus partager ma chambre.
12:11Un enfant de 6 ans, 7 ans, 10 ans,
12:13il n'est pas naturellement antisémite.
12:16Personne n'est programmé dans son ADN
12:18pour être antisémite ou pour être raciste.
12:20Ça veut dire que vous entendez ça chez vous.
12:25Ça veut dire que vous lisez ça,
12:27parce que malheureusement,
12:28nos enfants sont aussi intoxiqués
12:29de plus en plus jeunes.
12:30Et c'est un fléau sur les réseaux sociaux
12:33et sur cette désinformation massive
12:35sur les réseaux sociaux.
12:36Regardez ce qui s'est passé aux États-Unis
12:38dans une des soirées,
12:39la soirée la plus populaire au monde,
12:41le Super Bowl,
12:42où une très grande star américaine
12:44a cru mettre en vente des T-shirts
12:47avec des croix gammées.
12:48Kanye West.
12:49Des croix gammées.
12:50Oui, oui.
12:51Comme étant un symbole de ralliement.
12:53Vous imaginez ce que ça veut dire
12:55et l'insulte qui est faite
12:57aux millions de morts de la Shoah
12:59de se dire que dans un des moments
13:01les plus regardés au monde sur la télévision,
13:04on peut commercialiser des T-shirts
13:06avec des croix gammées.
13:07Donc, il ne faut pas qu'on accepte
13:09cette banalisation de l'antisémitisme.
13:11Et il ne faut pas qu'on accepte aussi
13:13cette falsification de l'histoire
13:15qui est faite quand on dit à un juif,
13:17parce que c'est ça,
13:18quand on l'interpelle en disant
13:19qu'il est génocideur.
13:20Un, c'est faux sur la situation
13:22et sur ce qui se passe au Proche-Orient.
13:23Deux, c'est une falsification de l'histoire
13:25et c'est renvoyé à des personnes
13:27qui, dans leur chair,
13:28ont vécu l'antisémitisme
13:29et ont connu parfois
13:30dans leur propre famille la Shoah
13:31ce fait-là.
13:32Et ça, c'est absolument insupportable.
13:34Et vraiment, moi, mon premier sujet,
13:36c'est de lutter contre l'indifférence.
13:37Aujourd'hui, il y a trop de gens
13:38qui détournent les yeux,
13:39qui se disent
13:40« ce n'est pas mon affaire,
13:41c'est l'affaire des Juifs ».
13:42Ce n'est pas que l'affaire des Juifs,
13:43l'antisémitisme.
13:44C'est notre affaire à nous.
13:45C'est notre affaire d'être en solidarité
13:47vis-à-vis des victimes,
13:48de ne rien laisser passer
13:49et de ne jamais, évidemment,
13:51accepter que de tels comportements
13:53se produisent dans la société.
13:54– Aurore Berger,
13:55invitée de la grande interview
13:56CNews Europe 1.
13:57Une dernière question
13:58sur la perspective de 2027
14:00et sur les candidats
14:03qui commencent à se mettre en place.
14:05– On ne va pas échapper.
14:07– Vous venez de la droite.
14:08Bruno Retailleau est candidat
14:09à la présidence des Républicains.
14:11Laurent Wauquiez devrait annoncer
14:13également sa candidature.
14:14Vous êtes plutôt Bruno Retailleau,
14:15Laurent Wauquiez ?
14:16– Je m'abstiendrai de tout commentaire.
14:17Je ne crois que ça n'aiderait personne
14:19que je fasse le moindre commentaire
14:20sur le sujet.
14:21Je ne suis plus membre des Républicains.
14:22Je sais d'expérience
14:23que les campagnes internes
14:24sont toujours les plus délicates
14:25et les plus difficiles.
14:26Donc je laisse les électeurs LR
14:29choisir et désigner.
14:30– Bruno Retailleau est un bon ministre de l'Intérieur ?
14:31– En tout cas, je crois qu'il est reconnu
14:32par les Français
14:33comme étant un bon ministre de l'Intérieur
14:34parce que je pense qu'il dit
14:35et qu'il fait.
14:36Et c'est ça dont on a besoin.
14:37On est un gouvernement
14:38de gens où on fait.
14:39Et je crois que c'est ça
14:40qui était attendu de nous.
14:41– Gérald Darmanin appelle à une primaire
14:43avec les Républicains.
14:45La Macronie et les Républicains.
14:46Qu'est-ce que vous en pensez ?
14:47– Moi, pour avoir vécu
14:49de l'intérieur les primaires,
14:50je ne suis pas certaine
14:51que ce soit toujours
14:52le meilleur mode de désignation.
14:53Ça a rarement désigné
14:54les vainqueurs, les primaires.
14:56Ce que je sais,
14:57c'est qu'il faudra qu'on trouve
14:58les voies et moyens
14:59de travailler ensemble.
15:00Et on le fait aujourd'hui
15:01au sein du gouvernement.
15:02Et je crois que ce n'est pas
15:03une alliance de briquet de brogue
15:04qui est la nôtre,
15:05c'est une alliance qui était nécessaire
15:06pour le pays,
15:07pour garantir de la stabilité
15:08parce que c'est la première chose
15:09que les Français nous ont demandé
15:10et pour garantir
15:11de la cohérence politique.
15:12Donc j'espère que ce qui est en train
15:14de se passer au gouvernement,
15:16eh bien, peut continuer à permettre
15:19encore une fois qu'on offre
15:20ce pôle de stabilité,
15:21de clarté et de cohérence politique
15:22pour les Français.
15:23– Aurore Bergé est l'invité
15:24de la grande interview CNews Europe 1.
15:26Merci beaucoup d'être venue ce matin
15:28sur le plateau de la matinale.
15:29Bonne journée à vous et à bientôt.