Émeutes : les violences envers les Maires s'intensifient

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Olivier Araujo, maire de Charly et Jean-Marie Villain, maire de Viry-Châtillon.

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Transcript
00:00 - Jean-Jacques Bourdin. - Il est 10h43, vous témoignez de ce que vous avez vécu depuis plusieurs jours,
00:06 votre sentiment sur tous ces événements qui se sont produits dans de très nombreuses communes de France.
00:13 Et puis les maires visés. Nous sommes avec Jean-Marie Villain, le maire de Viry-Châtillon, en région parisienne.
00:19 Jean-Marie Villain, bonjour. - Bonjour.
00:21 - Merci d'être avec nous à Viry. L'école maternelle les Bleus a fait l'objet d'un départ d'incendie.
00:27 Ça s'est produit quand ? - Ça s'est produit dans la nuit de mémoire de jeudi à vendredi.
00:33 On est tous un petit peu décalés sur les jours, pour tout vous dire. Tout simplement, une vitre cassée avec un pavé.
00:42 3-4 individus, semble-t-il, sont entrés à l'intérieur, ont arrosé d'essence toutes les classes.
00:47 On fait une première tentative de mettre le feu dans une première classe. Ils l'ont fait ensuite dans le péri-scolaire.
00:55 Et porte heureusement, on a une alarme intrusion qui a permis d'alerter instantanément nos services techniques,
01:03 qui sont venus sur place, qui ont vu très rapidement le feu et qui ont appelé les pompiers, qui ont été, comme d'habitude, ultra rapides,
01:10 et ont éteint l'incendie quasiment immédiatement, avec finalement peu de dégâts du feu, mais beaucoup avec l'eau,
01:16 et puis avec une école complètement impossible à accueillir les enfants pendant 4-5 jours.
01:21 On va malgré tout essayer de le faire pour demain ou au plus tard jeudi, de façon à ce que les enfants ne finissent pas l'année scolaire ailleurs que dans leur classe.
01:29 — Les symboles républicains sont ciblés, Jean-Marie Villain. Hôtel de ville, école, bibliothèque, médiathèque, police municipale.
01:37 Les symboles républicains sont ciblés, ainsi que les élus de la République. Les maires, les conseillers municipaux, Jean-Marie Villain,
01:45 ont... Évidemment, tout le monde pense au maire de la Haile-et-Rose, que vous connaissez bien.
01:53 Cette attaque à la voiture-bélier contre le pavillon du maire de la Haile-et-Rose, portail et véhicule incendié,
01:59 son épouse qui s'est enfuie avec ses deux enfants, les deux enfants du couple, ont 5 et 7 ans, elle s'est fracturée la jambe en essayant de fuir, justement,
02:10 et de sauter par-dessus un mur. Rassemblement à midi sur le parvis de toutes les mairies de France, à Viry-Châtillon également, avec les sirènes qui sonneront.
02:19 C'est bien cela ? — Oui. Les sirènes, c'est un petit peu compliqué, parce qu'on risque justement, en déchargeant la possibilité d'un appel urgent...
02:29 Ce qui m'importe, c'est surtout de rassembler les gens, de pouvoir évoquer l'appel de l'AMR, parce que c'est vrai que c'est un moment important,
02:37 comme sera important le moment de rassemblement auprès de Vincent Gendrin, cet après-midi à 15h à la Haile-et-Rose, parce que nous devons lui apporter ce soutien,
02:48 et puis surtout montrer qu'on est tous ensemble et qu'on refuse justement de céder à cette brutalité, à ces agressions. On est là pour aider les gens.
02:58 Très franchement, on passe beaucoup de temps, et c'est parce qu'on aime bien ça aussi, mais parce qu'on a sa cheville au corps.
03:05 On a besoin d'essayer d'apporter du meilleur vivre, en particulier à ces familles qui vivent dans les quartiers en politique de la ville.
03:12 Mais on ne doit pas céder non plus à cette pression, fut-elle peut-être un peu dangereuse. On a tous été, au moment où un autre, là, on a atteint le paroxysme
03:21 avec cette agression contre la famille de Vincent. Mais on ne doit pas ni rester insensible, ni surtout ne pas bouger, et surtout pas baisser les bras.
03:30 — J'aime ce que vous dites, Jean-Marie Villain. Comment s'en prendre à des élus de la République, des élus qui font le bien pour la commune et pour ceux qui habitent les communes,
03:41 et qui sont là pour faire vivre les communes, et pour permettre le bien vivre, et le bien vivre ensemble ?
03:49 Jean-Marie Villain, prenons un autre maire avec nous, Olivier Arojo, qui est le maire de Charly, un peu plus de 4 000 habitants, métropole de Lyon.
03:57 Olivier Arojo, bonjour. — Bonjour à tous. — Merci. Nous sommes avec Jean-Marie Villain, le maire de Vierry-Châtillon, également.
04:06 Olivier Arojo, vous, vous avez découvert devant chez vous une torche enflammée. C'est cela ?
04:12 — C'est ça. C'est une torche manuelle qui a été déposée dans la nuit, dans la fin de nuit de samedi à dimanche.
04:18 J'ai cette découverte fortuite en ouvrant le portail le matin, sous le choc, puisque ma commune n'a pas été... Comme certains de mes voisins,
04:29 on n'a pas connu de difficultés ces dernières nuits. Donc c'est vrai que c'est sous le choc qu'on se rend compte que, finalement,
04:36 au-delà des institutions, eh bien maintenant, on bascule dans des démarches individuelles, des attaques individuelles.
04:44 Et cela est de plus en plus inquiétant, je trouve. Heureusement, je suis bien moins touché que l'ensemble de mes collègues et de collègues
04:53 dont on vient de parler. Mais voilà, ça montre bien une difficulté que nous avons avec une certaine minorité de population qui a en gros
05:04 une difficulté avec l'autorité, quelle qu'elle soit. On va au-delà de simplement... Déjà, c'est dramatique d'imaginer des attaques de mairies,
05:13 de services publics, de bibliothèques, de cantines scolaires. Mais quand on en vient maintenant à basculer sur l'attaque des personnes
05:21 en tant que telles, de leur maison, de leur famille, cela interroge sur notre société. — Oui, vous avez raison. Cela interroge sur notre société.
05:31 Qu'allez-vous faire à Charlie, à Midi ? Même chose ? Vous appelez la population à se rassembler sur le parvis de la mairie ?
05:37 — Oui, tout à fait. Nous avons déjà eu un grand nombre de personnes qui nous ont témoigné leur soutien et leur présence. Je crois que c'est important
05:44 de montrer que nous sommes rassemblés, quel que soit ce qui se passe. Nos valeurs doivent être défendues.
05:52 — Oui. Je vous dis à tous les deux, Jean-Marie Villain, Olivier Rougeau... Enfin je vous pose la question. C'est une initiative formidable,
05:59 cette initiative à Midi, parce que c'est une manière de montrer que vous réinvestissez l'espace public, que l'espace public appartient à tous.
06:09 — C'est exactement ce que voulait la AMF. C'est bien montré que d'abord, ces bâtiments publics sont essentiels pour la vie de nos populations.
06:19 — Bien sûr. — Et qu'il faut impérativement... Quand on attaque le service d'État civil d'une mairie, ce sont les populations qui vont en avoir
06:27 encore plus de mal. Et Dieu sait s'il y a beaucoup de difficultés pour avoir des passeports et des cartes d'identité. Mais vous imaginez que si vous repoussez
06:33 ça 2 ou 3 mois encore, c'est catastrophique pour les familles. Donc c'est ça. Il faut impérativement que les gens comprennent que ces bâtiments,
06:41 c'est pas pour le maire, c'est pas pour les élus, c'est pour tout le monde. Tout le monde doit pouvoir utiliser, bénéficier de ces services.
06:50 Je suis juste inquiet, si vous me permettez, Jean-Jacques Bourdin. Je suis inquiet quand même parce que là où on devrait faire bloc, tout le monde
06:56 devrait faire bloc. La presse, les élus, la population. On devrait tous faire bloc derrière les policiers, les pompiers et tous les gens
07:04 de nos services publics. Mais quand j'entends quand même, moi, une sénatrice qui sort quand même ses ignominies de dire que la République,
07:12 c'est faite sur les émeutiers et sur le fait de détruire des bâtiments publics, aujourd'hui, c'est vraiment mettre de l'huile sur le feu.
07:18 C'est un scandale tout simplement. Moi, j'ai mal justement à d'entendre quelqu'un qui veut être élu ou qui souhaite être élu parler de cette façon-là
07:28 de nos services publics, parler de ce qui est nécessaire pour nos habitants.
07:33 - Oui, la responsabilité. On parle beaucoup, et on va en parler entre onze heures et minuit, de la responsabilité des parents,
07:39 mais il y a aussi la responsabilité des politiques, de certains responsables politiques, et la responsabilité de chacun.
07:46 Parce que c'est bien beau de tout mettre soit sur le dos de l'immigration, soit sur le dos de je ne sais trop quoi,
07:52 mais c'est aussi, ces émeutes, de la violence pure, de la délinquance pure, de la délinquance pure.
08:03 - On n'est plus du tout dans l'appel au soutien à ce pauvre gamin, qu'est-ce qu'il croit. Parce que moi, je continue de penser qu'à 17 ans,
08:10 on n'a pas le droit de mourir, quelles que soient les raisons. Maintenant, à côté de ça, quand on va piller un magasin
08:15 et qu'on ramasse tout à l'intérieur, on n'est pas dans la revendication, on est dans le vol, on est dans la voyoucratie.
08:22 - De la délinquance pure, de la violence pure, vous avez entièrement raison, dans le vol. Qu'est-ce que vous en pensez, Olivier Rejau ?
08:29 - Je pense qu'un certain nombre de personnes utilisent cette période pour mettre à mal notre système, mettre à mal nos valeurs,
08:39 tout ce qui fait le principe de notre République. Et je parle aussi de certains élus qui prennent des positions qui mettent le doute
08:47 dans les esprits des uns et des autres. C'est bien pour ça qu'il faut défendre nos valeurs haut et fort. On doit les afficher,
08:54 on doit partir du principe que, quelle que soit la situation, on doit défendre notre République et ne pas laisser cette culture,
09:03 cette culture finalement de l'incivilité se mettre en place. Parce que finalement, on crée un peu le droit à la délinquance, on accède à tout,
09:11 et il nous faut une fermeté absolue, car bien sûr, ce que nous avons vécu ces dernières nuits n'a rien à voir avec le drame familial
09:19 qui est un peu à l'origine de tout cela. Il faut faire le distinguo, mais nous devons être d'une rigueur par rapport au respect des règles dans notre pays.
09:29 — C'est intéressant ce que vous dites, le droit à la délinquance, Olivier Rogeau. J'ai même lu une députée, je la cite, Alma Dufour,
09:38 qui est une députée LFI. Je la cite parce que, disons les choses clairement, dans la vie, il faut dire, qui dit la faim justifie les moyens, quoi.
09:46 La violence... — C'est comme cette candidate au sénatorial qui annonce que les émeutes, finalement, ça va reverser peut-être la Ve République.
09:55 Moi, je suis désolé, mais la VIe République, ça doit arriver. Elle doit se faire en respectant nos valeurs, en respectant nos règles
10:02 et en respectant, pour l'instant, la Ve République et nos institutions. On ne change pas la République parce qu'on a aussi ce droit de vivre ensemble,
10:12 de le vivre en se respectant. Et ces gens-là, pour moi, ne respectent plus rien. — Bien. Merci à tous les deux. Merci.
10:19 — Hommage à travers vous deux. Hommage à tous les maires de France. Je rends hommage à tous les maires de France. C'est un sacerdoce pour beaucoup.
10:29 Vous savez, quand on est maire d'une petite ou grande commune, d'ailleurs, on est dérangé jour et nuit. Le moins de problèmes, on se tourne vers le maire.
10:40 C'est un homme et une femme essentiels. Essentiels, d'ailleurs, c'est l'élu. C'est l'élu qui est le plus plébiscité par les citoyens.
10:48 C'est pas un hasard, hein. C'est pas un hasard. Merci à tous les deux. Merci pour tout ce que vous faites à travers vous.
10:54 Tous les maires de France, donc, rassemblement. Alors je lance un appel 0826-300-300 à tous nos auditeurs qui ont peut-être envie de s'exprimer,
11:03 qui eux-mêmes iront. Irez-vous. Irez-vous tout à l'heure sur le parvis des mairies. Irez-vous au soutien de tous ces élus.
11:14 Vous nous dites. Les symboles républicains sont ciblés parce que c'est vrai qu'on a oublié depuis... Malheureusement, cet homme,
11:23 on a oublié la mort de Nahel. On a oublié le départ de tout cela. Maintenant, c'est passé à tout autre chose.
11:31 Maintenant, on en profite. On en profite pour détruire. Le plaisir de détruire, c'est la société dans laquelle nous vivons,
11:39 la violence dans laquelle nous vivons. Le plaisir de détruire. Éprouver un plaisir de détruire. Et puis, il y a le vol. On en profite.
11:46 C'est l'opportunité. On est là. On passe. Tiens. On voit un magasin ouvert, détruit. Qu'est-ce qu'on fait ?
11:52 On entre dans le magasin, puis on vole ce que l'on peut voler. C'est ça aussi, malheureusement, la société. Et d'ailleurs, on vole quoi ?
12:02 On vole des objets de marque. On vole quoi ? On vole chez Apple. On vole chez Nike. On vole... Mais c'est la société de consommation.
12:12 C'est ça, la société de consommation. Mais oui, c'est la société dans laquelle nous vivons. Il est 10h55. Et pardon, mais en plus,
12:21 chacun jette de l'huile sur le feu. Je parlais de cette LULFI qui explique que la violence est légitime. Puis je parle aussi de cette cagnotte
12:30 lancée en soutien aux policiers soupçonnés d'avoir tué Nael. C'est une provocation. C'est une façon d'ajouter de l'huile sur le feu également.
12:38 Mais tout cela, ce sont des volontés politiques. Dites-vous bien que derrière les uns et les autres, il y a une volonté politique.
12:45 Or, là, pardon, mais on dépasse la politique. Demain, d'ailleurs, entre 11h et midi, j'ouvrirai un débat sur les responsabilités politiques.
12:55 Ça va être intéressant. Et vous allez intervenir. 0826 300 300. Il est 10h56.

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