Pierre-Frédéric Billet, le maire LR de Dreux, est l'invité de BFMTV ce dimanche matin.
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00:00 Vous êtes mère LR de Dreux. Vous-même, vous avez été la cible de menaces, on va y revenir dans un instant, mais avant, votre sentiment ce matin après ce qu'il s'est passé à Lailero, c'est quoi ? Vous êtes effaré, vous êtes inquiet, vous êtes en colère ?
00:13 C'est une sidération, d'abord c'est une sidération parce que les mères et leur famille ne sont pas là pour ça. Moi j'étais victime de plusieurs menaces de mort et surtout celle qui m'a choqué c'était sur ma femme et mes enfants.
00:24 On a eu une protection policière quelques jours, c'est quand même compliqué d'expliquer aux enfants quand ils sont jeunes. Et puis il y a un phénomène de masse, aujourd'hui l'AMF estime qu'il y a entre 25 et 30 000 démissions depuis 3 ans des élus locaux sur les 512 000.
00:38 Donc c'est un phénomène qui s'accélère et l'une des principales raisons c'est effectivement le sentiment d'abandon, ou en tout cas de non-soutien quand on est face à des menaces ou des violences physiques, verbales, tout ce que vous voulez.
00:51 Il y a un élément qui est très particulier dans ce qui s'est passé à l'Isle-et-Rose, c'est la dimension familiale de l'attaque. On entend parfois des femmes de policiers ou des femmes de militaires qui disent "nous on n'a pas choisi".
01:01 Votre famille n'a pas choisi non plus ?
01:02 Elle n'a pas choisi et puis on n'est pas là pour ça si vous voulez. Nous, surtout qu'en tant qu'élu, on est là pour essayer de faire prospérer le bien commun et qu'on a à cœur un territoire, des citoyens et qu'on a envie de porter un projet pour le territoire.
01:15 On le fait, je pense que tous les élus locaux, avec beaucoup de sincérité. D'ailleurs, les Français aiment particulièrement leur maire. C'est l'élu, le préféré dans notre territoire.
01:25 Mais vous savez, il suffit de quelques dégénérés pour qu'ils se chauffent et qu'ils viennent agresser les maires parce que pour eux c'est une symbolique, c'est un symbole.
01:34 Moi, j'ai été menacé 4 ou 5 fois de mort depuis que j'ai été élu depuis 3 ans. Alors 2, c'était des gens qui avaient fait l'hôpital psychiatrique, donc on fait des mains courantes parce que ça ne sert à rien d'aller déposer plainte.
01:43 Et puis le dernier, c'était un chef d'entreprise. Son voisin avait eu un permis de construire qui avait été d'ailleurs donné par mon prédécesseur et il considérait que sa vie privée était moins bien assurée qu'avant.
01:56 Mais ce qui est terrible, c'est que ça paraît tellement dérisoire finalement ce qu'on vous reproche par rapport aux actes, par rapport aux menaces de mort.
02:02 Et là, Damien le disait, on a franchi un cap. Là, c'est la famille qui a été directement ciblée. La mère des enfants, des enfants qui ont 5 et 7 ans.
02:09 Est-ce que vous, ce scénario-là, vous l'avez déjà imaginé quand vous avez reçu des menaces ? C'est quelque chose que vous appréhendez qu'un jour, on puisse s'en prendre à votre propre famille ?
02:18 Encore très récemment, il y a 2 jours, il y a eu beaucoup d'émeutes adreux qui se sont calmées heureusement parce qu'il y a eu des services de l'ordre ont fait leur travail.
02:26 Mais par exemple, mon épouse et mes 3 enfants, au deuxième jour, je les ai mis ailleurs, à la campagne.
02:33 Vous les avez protégés ?
02:35 Oui, bien sûr, parce que moi j'étais sur le terrain jusqu'à avant-hier, 7h du matin, hier 6h du matin. Je suis quand même là parce que je voulais en parler.
02:44 Mais effectivement, je les ai mis ailleurs parce qu'il faut les protéger, parce que je peux comme ça travailler sereinement et ne pas me poser de questions, savoir si mes enfants, ma femme, est en danger.
02:53 Pierre-Frédéric Billet, le maire de Saint-Brévin-les-Pins, il y a quelques semaines, il y a eu un incendie dans chez lui et il a dit "Allez, j'arrête, terminé, terminé, j'arrête".
03:01 Est-ce que parfois ce qui vous arrive, alors il y a des bons côtés quand on est maire, mais ces mauvais côtés, est-ce qu'ils sont de nature à questionner votre engagement en politique ?
03:09 C'est une question familiale, ce n'est pas une question que personnelle. On le fait parce qu'on a à cœur de bien faire pour notre territoire, pour plein de raisons.
03:17 Mais quand on se lance, souvent c'est une décision de famille, on en parle à ses enfants s'ils ont l'âge de comprendre la situation, on en parle à son épouse, à son époux.
03:26 Et puis quand des choses comme ça arrivent à votre domicile, là où on doit être serein en réalité, la question se pose en famille bien entendu.