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Transcription
00:00 le secrétaire du syndicat des commissaires de police SNCP.
00:03 Merci d'avoir accepté l'invitation de France 24.
00:05 David Lebars, le parquet considère que les conditions légales d'usage de l'arme
00:10 par ce policier mis en cause n'étaient pas réunies.
00:13 Il n'y a donc clairement pas eu de légitime défense de la part de cet agent.
00:17 Écoutez, d'abord, la parole du parquet, c'est celle et elle seule qu'il faut entendre
00:23 et qu'il faut accepter.
00:24 C'est celle de la justice et elle était attendue depuis 48 heures
00:27 dans un débat public assez excessif.
00:30 Et puis, je vous dirais à titre personnel, et je le regrette pour ce policier,
00:33 mais il s'était attendu, en tout cas, il s'était redouté
00:35 puisqu'au vu des images et uniquement celles qui ont été mises à disposition du grand public,
00:40 c'est-à-dire de cette séquence-là,
00:42 l'usage de l'arme, en tout cas sur le plan légitime défense,
00:45 ne semblait pas correspondre à ce que prévoit la loi.
00:48 Pour autant, il est poursuivi, il va être mis en examen et dans l'enquête.
00:53 Sa défense lui permettra, je l'espère pour lui,
00:56 en tout cas c'est lui qui en décidera avec son avocat,
00:59 de peut-être faire état,
01:01 vu que maintenant on sait qu'il y a eu une course poursuite avec ce véhicule,
01:04 de l'article 435-1.
01:06 Alors c'est un peu technique, mais c'est le condition d'usage des armes
01:09 dans le cadre où un véhicule refuse d'optempérer
01:11 et qui peut mettre la vie des autres en danger et pas seulement celle des policiers,
01:14 qui peut-être pourra éclairer l'enquête autrement.
01:17 Mais force est de constater que le procureur ne reconnaît pas
01:19 cet usage des armes dans la poursuite initiale.
01:22 Il faut accepter cette décision de justice, il faut s'en remettre à cette décision.
01:25 Et maintenant ce qui se joue c'est le sort de ce fonctionnaire de police
01:28 qui va être évidemment mis en examen.
01:31 Il y aura une longue instruction.
01:32 Et l'autre partie de cette affaire c'est de savoir si ou pas le juge des libertés
01:35 et de la détention va à la demande du parquet,
01:38 le placer ou pas sous mandat de dépôt dans les heures qui viennent.
01:41 La mise en examen, on sera peut-être fixé dans les prochaines heures.
01:43 Vous disiez à l'instant qu'il fallait donc laisser faire la justice et cette enquête.
01:48 Néanmoins, je voudrais partager avec vous ce constat d'un sociologue
01:51 et il n'est pas le seul.
01:52 Ces 20 dernières années, la police française est celle qui a tué le plus de citoyens en Europe en 2022.
01:58 Le nombre record de 13 décès a été enregistré lors de contrôles routiers.
02:02 Est-ce qu'il n'y a pas clairement certaines dérives au sein de la police ?
02:05 Loin de jeter l'opropre sur toute la profession,
02:07 mais est-ce qu'il n'y a pas des dérives qu'il faut regarder en face ?
02:11 Alors vous savez, d'abord je vais contester deux aspects de cette affirmation.
02:16 Le nombre de morts par action de la police uniquement sur les contrôles routiers.
02:20 Je ne suis pas tout à fait certain que le chiffre de 13 soit à retenir
02:23 et surtout qu'on puisse avoir les chiffres chez nos voisins européens,
02:26 mais n'allons pas sur cette bataille sémantique.
02:29 Il s'agit de comparer des phénomènes comparables.
02:31 Est-ce que chez nos voisins européens, il y a autant de refus d'obtempérer ?
02:34 On en a un toutes les 20 minutes.
02:35 Vous savez, il faut faire très attention aux chiffres.
02:37 Quand on les prend, il faut les prendre dans toute leur globalité.
02:40 Après, personne, pas même un policier, encore moins moi,
02:44 ne se satisfait quand il y a la mort d'un homme.
02:45 Il ne s'agit pas de se satisfaire de la mort d'un homme.
02:47 Il s'agit de savoir si le contexte général de la violence
02:51 ou de la façon dont les comportements se développent sur la voie publique en France,
02:55 si cela fait en sorte que la police est plus souvent en situation de riposter.
02:59 Ça, c'est une réalité.
03:01 Et comment on fait face à cette réalité ?
03:02 Comment on fait en sorte qu'il y ait le moins de morts possible ?
03:04 Mais ces débats de société, on ne peut pas les avoir avec l'émotion
03:07 d'un fait divers aussi dramatique quand il y a un mort.
03:09 On doit les avoir avec du recul, avec du droit, avec de la raison
03:12 et surtout dans un échange où tous les partenaires sont autour de la table,
03:15 pas dans une bataille sémantique.
03:17 Moi, je ne rentre pas là-dedans parce que je suis ouvert d'esprit,
03:19 je suis prêt à aller à n'importe quelle table de discussion.
03:21 Mais si on discute des mêmes choses et qu'on discute avec un petit peu de recul
03:24 et pas dans l'émotion qui est celle d'aujourd'hui et qui est bien normale.
03:26 Donc il n'y a pas de violence policière en France ?
03:29 Ah non, moi je réfute ce terme.
03:30 Je vous dis pourquoi ?
03:31 Parce qu'il y a des violences illégitimes et ça, personne ne les conteste.
03:34 Qu'est-ce que vous appelez violences illégitimes ?
03:37 C'est celles qui peuvent être commises par un policier
03:39 quand il ne respecte pas le cadre légal.
03:41 Donc des dérives existent ?
03:43 Des dérives existent.
03:44 Je n'ai jamais contesté ça.
03:45 Dans tout métier, vous savez, il peut y avoir des dérives, des fautes,
03:48 des exactions, des gens qui ne respectent pas la loi.
03:50 C'est valable partout, y compris d'ailleurs chez les médecins
03:52 ou dans des professions très respectables.
03:54 Par contre, la violences policières,
03:57 c'est de faire en sorte de relier deux mots qui sont incompatibles,
03:59 alors que malheureusement, et heureusement pour la sécurité de tous,
04:03 les violences par la police sont les violences légitimes de l'État.
04:06 Simplement, elles ne doivent pas être illégitimes.
04:08 C'est un long débat sémantique, mais qui est très important.
04:10 Donc ce que vous dites, et c'est très important de le souligner,
04:12 ce que vous dites pour être clair, c'est qu'il faut regarder au cas par cas,
04:16 en fonction des comportements, des attitudes de certains agents de police.
04:20 Mais il n'y a pas d'examen de conscience à opérer dans l'institution en général ?
04:24 Ah si, bien sûr.
04:25 Moi, l'examen de conscience dans l'institution, je ne le réfute pas du tout.
04:28 Je vous dis juste qu'on est aujourd'hui dans un fait divers.
04:30 Si je voulais vous répondre par une pirouette,
04:34 je vous dirais, oui, mais dans les six derniers mois,
04:36 les refus d'obtempérer ont fait tant de morts chez les policiers et les gendarmes.
04:39 On ne va pas commencer à jouer le nombre de morts,
04:40 ce serait d'une indécence crasse.
04:42 Et aujourd'hui, on est au moment où se déroule une marche blanche
04:44 et il y a un jeune homme qui est mort, avec un policier qui est mis en cause.
04:47 Ce que je vous dis juste, c'est que ce sont des débats de fond,
04:49 ce sont des débats qui doivent être faits dans la tranquillité
04:52 des endroits où on doit légiférer.
04:54 Si il faut revoir la loi, il ne faut pas la revoir,
04:56 parce qu'une fois, il y a un fait divers dramatique.
04:59 Ou il y a un mois, quand un gendarme ou un policier est écrasé,
05:01 on ne peut ni céder à une demande, ni à une autre.
05:04 Ce qu'il faut, c'est trouver les outils juridiques, techniques,
05:06 la façon dont nos institutions doivent faire face aux violences
05:09 pour protéger le plus grand nombre.
05:11 Ce n'est pas le plus facile,
05:12 mais il ne faut pas tomber dans cette émotion collective
05:14 dans laquelle certains essayent de nous emmener.
05:16 Regardez, aujourd'hui, il y en a même qui contestent,
05:18 je dirais, l'autorité de la justice,
05:20 que certains ont essayé de dire que la justice à Nanterre n'était pas neutre
05:24 et qu'il fallait dépayser, ce qui est complètement faux,
05:25 parce qu'en plus, les enquêteurs ne sont pas des enquêteurs de Nanterre,
05:28 je le redis, c'était des enquêteurs parisiens rattachés à l'IGPN,
05:31 sous le contrôle de l'IGPN.
05:33 Et vous voyez qu'ils ont fait leur travail,
05:34 puisque le policier va être poursuivi et personne n'en doutait.
05:38 Merci beaucoup, David Lebars.
05:40 Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions sur France 24.

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