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Chaque jour, des invités opposent leur point de vue sur l'actualité politique. Ce mercredi, Jérôme Béglé et Olivier Dartigolles.
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News
Transcription
00:00 8h44 sur Europe 1, le club de la presse, Dimitri Pavlenko.
00:03 Pour commenter, décrypter l'actu politique avec nous ce matin,
00:06 Jérôme Béglé, directeur général du JDD.
00:08 Bonjour Jérôme.
00:09 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:10 Olivier Darstigol également.
00:11 Bonjour Olivier.
00:12 Bonjour.
00:13 Nuit des meutes...
00:13 Ben qu'est-ce que c'est que ce bonjour là ?
00:15 Bonjour, c'est le début de la journée.
00:16 C'est une sécheresse.
00:17 Oui, désolé, bonjour.
00:18 Nuit des meutes...
00:19 Je vous charrie Olivier.
00:20 Nuit des meutes et de tensions à Nanterre.
00:22 Un mineur a été tué hier matin après un refus d'obtempérer.
00:25 Celle filmée qui a tourné en boucle sur les réseaux sociaux, vous ne pouvez pas ne pas l'avoir vue.
00:30 La mort de Naël qui a embrasé la ville de Nanterre.
00:32 Ou très vite, dès la fin de l'après-midi, la colère s'est muée en soif de vengeance.
00:37 Il y a eu beaucoup de cas, il y a eu beaucoup de flammes, malgré des renforts policiers venus de toute l'île de France.
00:43 Question qu'on se pose ce matin, messieurs, Olivier Darstigol, je vais commencer avec vous.
00:47 Est-ce qu'il faut redouter un nouveau cycle des meutes comparable à ce que l'on avait connu en 2005 par exemple ?
00:54 C'est toujours un point d'éternel, un point de comparaison.
00:55 - Il faut souligner hier une série d'interventions en responsabilité, pour prendre cette formule.
01:03 A commencer par le maire de Nanterre, mais aussi le préfet de police, Laurent Nunes, le ministre de l'Intérieur.
01:11 Des responsables de toute sensibilité politique, pas tous.
01:14 Pour d'abord être bien sûr dans l'émotion.
01:18 - Pas tous en responsabilité, c'est ça que vous voulez dire.
01:21 - Pour être d'abord en soutien à la famille, pour dire que l'enquête doit bien évidemment donner la vérité des faits.
01:32 Par-delà une vidéo qui est en effet saisissante, glaçante.
01:37 Je ne comprends pas pourquoi dans de tels moments, la justice, notamment le procureur de la République, ne donne pas un premier niveau d'information.
01:46 Notamment il y a des choses qui ont circulé sur ce jeune, et il n'est plus là pour pouvoir répondre, concernant son pseudo casier judiciaire, etc.
01:52 - Ce qu'on peut dire, c'est qu'il était effectivement connu de la justice pour défaut de permis, refus d'obtenté.
02:01 Je suis extrêmement prudent parce que l'avocat de sa famille, Maître Yassine Boussereau, promet d'attaquer quiconque suggérera qu'il avait un casier judiciaire.
02:10 Jérôme Béglé.
02:11 - Alors, dans cette affaire m'inspire deux choses. D'abord, on sait aujourd'hui que lorsqu'il y a ce genre de type d'affaires, les enquêtes diligentées à l'intérieur de la police et autour du ou des policiers,
02:22 sont toujours rapides, bien faites, et généralement incontestables.
02:27 Donc laissons deux jours, trois jours... - Quoi qu'on en dise.
02:29 - Quoi que certains veuillent polémiquer dessus. Mais on sait qu'à la fin c'est bien fait, et ça n'est pas fait pour protéger des policiers, des gendarmes, ou des personnels de ce genre.
02:39 Donc déjà, donnons deux ou trois jours pour que les premiers éléments nous parviennent, et on sait avec un peu de recul, un peu d'expérience, qu'ils seront sérieux.
02:46 Deuxièmement, les émeutes en banlieue, c'est absolument le pire cauchemar du pouvoir en place. Pas simplement du ministre de l'Intérieur, mais de l'ensemble d'un gouvernement.
02:56 - Pourquoi ?
02:57 - Parce que on sait quand ça commence, on sait jamais quand ça termine.
03:00 On sait également que les jeunes, parce qu'il y a souvent des jeunes qui sont à l'origine de cela, sont extrêmement déterminés, et que peuvent surgir, de cave ou d'ailleurs, des armes dangereuses, dont il est toujours très difficile de se défaire et d'interdire l'utilisation.
03:17 Donc si ça commence, si ça a commencé cette nuit, ou si ça commence la nuit prochaine, on sait qu'on peut potentiellement partir sur plusieurs jours ou plusieurs nuits d'émeute.
03:25 Donc personne n'a intérêt à jeter de l'huile sur le feu.
03:29 Ni élus locaux, ni représentants des forces de l'ordre, ni l'opposition, ni la majorité, ni qui que ce soit.
03:35 - Vous êtes sûr de ça ? Que personne n'a intérêt à jeter de l'huile sur le feu, qu'on faire certaines déclarations, et Olivier D'Artigolle a commencé à le suggérer, du côté de la France Insoumise, où on instruit un procès de la police, etc.
03:46 - Vous avez raison, je vais reformuler ma phrase, aucune personne responsable, aucune personne censée, aucune personne qui veut un jour exercer des pouvoirs et des fonctions importantes dans ce pays, n'a intérêt à jeter de l'huile sur le feu.
04:00 - C'est pas un manque d'arbitrant électoral justement, la cause antifolice ?
04:03 - Il ne faut absolument pas, il n'y a pas de violence policière systémique. La police dans notre pays assume des missions.
04:12 - Mais c'est pas une vérité, c'est une opinion ça, Olivier D'Artigolle, aujourd'hui.
04:14 - C'est tout à fait bien.
04:15 - C'est-à-dire que vous allez trouver fortement, je vais vous trouver plein de noms de gens qui vont vous dire exactement le contraire.
04:19 - Oui mais tout ça est renseigné, est informé, c'est un métier extrêmement contrôlé, comme le vient de le dire Jérôme, les enquêtes seront menées, et nous savons que nous aurons des informations précises sur ce qui s'est passé par-delà cette vidéo.
04:33 Mais ce que je veux dire, personne n'a intérêt à une instrumentalisation, d'où qu'elle vienne.
04:38 D'un côté en disant "la police se tue", en présentant une pseudo-violence systémique.
04:43 - Mais "police" décrite comme une milice de classe, c'est ça ?
04:45 - De l'autre, quand je lis des tweets, quelques heures, quelques minutes même après la mort, en disant "mais ça fait une racaille de moins sur les réseaux sociaux",
04:54 qui sur ces journées comme hier sont un cloac immonde, il faut quand même aussi le dire, ça appelle en effet à ce que la parole publique, qu'elle soit médiatique, politique, soit au niveau de la situation.
05:06 - C'est un pièce versée au dossier à propos du cloac, si je peux me permettre, Olivier Dartigold.
05:11 C'était ce matin sur Europe 1, Mathieu Vallée, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police, que vous connaissez tous les deux messieurs.
05:18 Voici ce qu'il nous disait ce matin sur Europe 1 à 7h10.
05:21 - Cette nuit, sur les réseaux sociaux, ont été diffusées l'identité, ainsi que la commune de domiciliation du policier qui a fait en fait ouverture de feu.
05:30 Et ça c'est inadmissible. On voit qu'il y a des délinquants qui ont une volonté de mener une vendetta sur ce policier,
05:36 et de remplacer la justice et l'état de droit de notre pays qui devrait faire toute la lumière sur ces faits.
05:40 - Comment c'est possible ça Jérôme Béglé ?
05:42 - Il a raison, je continue de dire qu'il faut une police beaucoup plus sévère sur les réseaux sociaux et sur les GAFAM.
05:49 - Il fallait interdire la circulation de cette vidéo ? C'est compliqué, dès qu'elle est copiée, mirevoir, etc.
05:55 - Il faut la paume, je répète ce que je dis, deux choses. Premièrement, non à des comptes anonymes.
06:00 Quand on ouvre un compte, on s'appelle Dimitri Pavlenko, on s'appelle Jérôme Béglé, on s'appelle Olivier Dardigolle, on ne s'appelle pas Fifi33.
06:06 Voilà, comme ça c'est beaucoup plus simple d'aller récupérer ceux qui ont posté des messages ou des images ou des photos qui sont contraires à la loi, premièrement.
06:15 Deuxièmement, les hébergeurs doivent être responsables de ce qu'ils hébergent.
06:19 Le directeur de la publication, un directeur de la rédaction, j'en sais quelque chose, nous sommes responsables de ce que nous publions dans nos médias respectifs.
06:25 Et je ne comprends pas pourquoi Google, tous les réseaux sociaux auxquels je ne ferai pas d'ailleurs de publicité,
06:34 peuvent librement faire circuler ça et dire "bah non, c'est pas moi, c'est celui qui a le titulaire du compte".
06:40 Sauf qu'aller retrouver Fifi33 pour lui faire un procès, c'est pas très simple.
06:43 - Grâce à Jérôme Béglé ce matin, Fifi33 va doubler le nombre de ses abonnés.
06:47 Je peux vous remercier. C'est un vrai sujet.
06:50 C'est-à-dire qu'on instruit ce débat sur des formes de régulation des réseaux sociaux,
06:57 mais sans avoir approché le Graal qui permet véritablement d'avoir des solutions qui obtiennent des résultats.
07:08 Et hier, je vous assure, on a vraiment envie sur certains moments, tel le dégoût circule, de couper tout ça.
07:16 Parce que bien sûr on pense à ce jeune, on pense à la famille, on pense y compris à ce qui peut se passer à Nanterre et ailleurs,
07:26 et ça réveille des souvenirs qui ne sont pas positifs.
07:29 Vous savez, quand la jeunesse des quartiers populaires part sur des formes d'action, c'est d'abord elle qui en subira les conséquences.
07:38 Quand je vois qu'il y a, par exemple, du service public, un centre d'accueil de loisirs détruit dans une ville la sette nuit,
07:45 c'est les populations qui habitent ces quartiers qui sont les premières pénalisées par ce type d'action.
07:52 - Marie de Cartier, aussi, du Val-Fouret, à Mantes-la-Jolie, il y a eu beaucoup de feu, il y a eu beaucoup d'incendie.
07:58 D'ailleurs, vous pouvez aller lire le récit de Paul Sujit dans Le Figaro ce matin.
08:01 Tiens, je vous lis un passage de son papier, Jérôme Béglé.
08:04 Voici ce que raconte Paul Sujit ce matin.
08:06 "À l'entrée du quartier du Vieux-Pont, une cinquantaine d'individus cagoulés montent la garde.
08:10 Le retrait des forces de l'ordre résonne comme une victoire militaire.
08:13 Le terrain est à eux. Et malheur aux journalistes qui s'approchent pour photographier les vestiges des affrontements.
08:18 Bientôt, plusieurs individus en scooter s'approchent, nous encerclent.
08:22 Entre les cris et les insultes fuse un ordre clair. Il faut sortir son téléphone, effacer sous leurs yeux les images prises.
08:28 Ici, c'est zone interdite. Qu'est-ce que tu filmes ? Barres-toi de là. T'es pas chez toi. On s'exécute. Pas le choix."
08:34 Fin de citation.
08:35 - C'est connu, ça s'appelle les hôtes de non-droit, ça s'appelle les territoires perdus de la République,
08:39 expression, je crois, de Jean-Pierre Chevènement, ça s'appelle les quartiers avec un Q majuscule.
08:45 Voilà, malheureusement, ça n'est pas nouveau. Ce qui m'inquiète, c'est que je ne vois pas de vraies tentatives ou de vraies politiques
08:53 pour regagner le terrain perdu.
08:55 - Ça s'appelle aussi Bac Nord, mais les policiers ne souhaitent pas qu'on parle de zone de non-droit.
09:01 Ils continuent à nous dire "on peut aller partout, on y va dans des conditions difficiles".
09:05 - Cette nuit, c'était pas le cas. Ils ont dû battre à plusieurs reprises.
09:08 - Tant qu'on puisse tenir un objectif qui est de dire "aucun territoire n'échappe à la République".
09:13 Après, oui, c'est une guerre de reconquête. Et la guerre de reconquête, elle se fait par des politiques publiques,
09:19 par de la présence, par des commissariats de proximité, par de l'éducation, de la culture, du loisir.
09:25 - Transition toute trouvée. Emmanuel Macron, il y avait cette ambition de reconquête, si je puis dire, à Marseille,
09:32 présentée comme, on va le redire mille fois, le laboratoire des politiques publiques macroniennes,
09:38 la zone finalement la plus compliquée de France.
09:40 Bon, est-ce que c'est de l'argent dans la lutte contre l'insalubrité, des renforts de police, etc.
09:46 Est-ce que c'est par ces choses-là, Jérôme Béglé, qu'on va parvenir à éviter ce genre de drame ?
09:51 - L'argent est important, je ne vais pas dire nécessaire, mais en tout cas important,
09:56 si on veut effectivement refaire des quartiers.
10:00 Souvenez-vous, pour ceux qui connaissent un peu Marseille, il y a 15 ans, le quartier du Pannier,
10:04 c'était un endroit dans lequel on ne mettait pas les pieds.
10:07 Aujourd'hui, c'est un quartier gentrifié, si vous me permettez l'expression.
10:11 La rue de la République, qui va en gros du Vieux-Port jusqu'à la Joliette,
10:16 plus grande artère haussmanienne de France,
10:19 sa dernière partie était, je ne sais pas, insalubre, mais en tout cas vidée de ses habitants.
10:24 Aujourd'hui, c'est une rue que je qualifierais même de jolie, en tout cas dans sa première partie,
10:28 dans laquelle il y a encore quelques commerçants et des gens peuvent habiter.
10:32 Donc ça n'est pas impossible.
10:34 Simplement, Marseille, on le sait très bien, depuis Gaston de Fer,
10:36 donc ça remonte à un temps des temps qu'à Ville-Mémorieux,
10:38 on a dit "on va simplifier la vie, on va faire un pacte avec FO, la CGT, la mairie,
10:44 des mairies d'arrondissement à qui on va donner pas mal de pouvoir,
10:48 et puis chacun va gérer son quartier, et puis moyen dans l'air...
10:51 - Le milieu marseillais, oui.
10:53 - C'est vrai que quand on parle de Gaston de Fer, il ne faut pas oublier ça, vous avez raison.
10:56 Et puis je vais fermer les yeux, et moi j'aurais d'emmerdes, mieux ce sera.
11:00 Au bout d'un moment, ces politiques-là montrent leurs limites,
11:03 et Jean-Claude Godin et Benoît Payan, qui ne sont pas exempts de tous reproches,
11:07 récoltent aussi ces fruits-là.
11:09 - Dégout de... à l'insta que Marseille est une très belle ville,
11:14 avec ô combien des difficultés à gérer,
11:16 je dois dire que je goûte de moins en moins ce Macron-circus-tour marseillais.
11:22 De deux, trois jours avec des annonces, avec la chemise relevée,
11:27 avec un discours, une forme d'auto-satisfaction de son propre discours,
11:32 devant les acteurs locaux, puis repartant à Paris.
11:36 Je comprends pas, je vois qu'il y a de la communication,
11:39 mais je pense que la corde est un peu usée.
11:43 - Oui, vous n'y croyez pas.
11:45 - Pas trop, mais après vous allez peut-être me donner davantage envie d'avoir envie de ça,
11:49 mais c'est un peu longué ces trois jours.
11:52 - Ce qui est vrai, c'est que c'est un format visite d'État, trois jours.
11:55 - Le faire savoir l'emporte un peu sur le savoir-faire.
11:58 - Jolie formule. On va s'arrêter là-dessus.
12:01 Merci beaucoup messieurs, Jérôme Béglé, Olivier Dardigolle, bonne journée à tous les deux.
12:04 - A bientôt.
12:05 - 8h56 sur Europe 1, l'info continue.
12:07 18h vous avez rendez-vous avec Laurence Ferrari pour Punchline.
12:11 A midi, Romain Desarbre, chez qui vous prenez la parole ?
12:14 0139 12, non 0180 20 39 21.

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