BE SMART - Emission du jeudi 22 juin

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Jeudi 22 juin 2023, BE SMART reçoit Nicolas Doucerain (Président, Valumen) et Stéphane van Huffel (Fondateur, net-investissement.fr)
Transcript
00:00 Salut à tous c'est Bismarck, on est de retour pour à nouveau débattre de l'actualité de la semaine.
00:14 Évidemment demain Aurélie Planex sera là avec vous mais en ce qui nous concerne on va rassembler un peu ce qu'ont été les thématiques intéressantes quand même de ce début de semaine.
00:24 Parce qu'il y en a une qui nous fait du bien, on en parlait lundi, on en parlait un peu moins hier, on en parlait mardi, on va en reparler pas mal, c'est quand même Vivatech, l'entrepreneuriat, on respire quoi.
00:38 Donc on va continuer à respirer mais bon pas seulement.
00:43 Derrière, oui on en disait un mot hier, on va continuer là parce que c'est l'autre aspect, la bataille des arrêts de travail, intéressant, innovation, intelligence artificielle tout ça.
00:57 Je vous raconterai des petites choses et puis l'immobilier, retour, immobilier, logement, ça va être une saine discussion ça encore.
01:07 Allez c'est parti c'est Bismarck.
01:09 [Musique]
01:15 Autour de la table Nicolas Dousserin, salut Nicolas.
01:17 Salut Stéphane.
01:18 Fondateur de Valumen, Stéphane Vendufel.
01:20 Bonjour Stéphane.
01:21 Salut Stéphane, netinvestissement.fr, défenseur de l'investisseur.
01:26 Toujours.
01:27 Dans l'immobilier locatif et ailleurs.
01:30 Ecoute.
01:30 Bon on va raconter tout ça.
01:32 T'écoutes toutes les classes d'actifs.
01:33 Toutes les classes d'actifs, on fera ça dans la deuxième partie.
01:36 Donc travailler, entreprendre.
01:38 Je mets les deux.
01:40 Démarrer ou entreprendre.
01:41 Je vais vous remettre, alors on avait démarré la semaine, mardi en fait avec ça.
01:46 Et la très intéressante interview de Nicolas Julia, donc le fondateur de SORER dans les échos.
01:55 La France donc est un paradis pour entreprendre.
01:59 Je vous le disais, il met en avant l'environnement politique, les talents, l'écosystème de financement
02:06 qu'il juge performant dans l'ambition internationale qu'il donne aux entrepreneurs.
02:11 Même si il y a un petit trou dans la raquette sur les hauts niveaux de financement.
02:16 Et qu'il regrette que le marché boursier ne soit pas à l'échelle européenne ou en tout cas avec plus de profondeur.
02:24 Pour permettre un développement plus important des entreprises.
02:30 Bon, la France est un paradis pour entreprendre.
02:32 Messieurs les entrepreneurs, les deux entrepreneurs qui avaient entrepris en plus sur des secteurs différents.
02:38 Donc c'est ça qui est intéressant.
02:40 Si tu veux, moi je vais commencer parce que d'abord c'est un message qui est toujours positif.
02:43 Donc ça fait du bien lorsque tu lis comme ça qu'un entrepreneur qui réussit plus tôt est plus tôt sur des choses innovantes.
02:49 Des nouvelles façons, c'est de l'entertainment, c'est du loisir, c'est des choses un peu différenciantes de ce à quoi on est habitué.
02:55 Et finalement son analyse est assez pragmatique.
02:58 Et ça me rappelle un peu ce qu'avait fait Xavier Niel parce qu'il avait surpris son monde quelques temps.
03:03 Alors que tout le monde se plaignait surtout sur des tailles d'entreprise comme il y a de fric.
03:07 Lui avait dit finalement si on creuse un peu le truc et qu'on a un modèle ou qu'on veut donner un modèle à son entreprise.
03:14 La France n'est pas pire qu'ailleurs voire même a des atouts.
03:16 Il avait dit paradis fiscal Xavier Niel.
03:19 C'est là où je m'étais un petit peu écarté de Xavier Niel.
03:24 Pour ETI et grand groupe ?
03:25 Non, non, non, pour entrepreneur.
03:27 Non, non, c'est pas si simple que ça et a fortiori pour entrepreneur familial qui veut partir ou qui veut vendre etc.
03:35 C'est pas si simple. C'est un paradis fiscal si tu as des gens, et j'en connais des gens très bien,
03:39 qui peuvent t'accompagner dans l'utilisation de ces mécaniques.
03:42 Et c'est là où la taille d'Iliade lui permettait de faire comme Total à l'international
03:47 ce qu'on appelle, le gros mot, optimisation fiscale.
03:50 En fait le monde est un paradis fiscal parce qu'il y a toujours une loi de contrainte et une loi de détente.
03:54 Maintenant, pour revenir sur Julia, ce qui est très intéressant et il faut le féliciter,
04:00 son modèle, son besoin, c'est ce qu'il défend par rapport à ça, par rapport à son paradis.
04:05 La profondeur de la bourse européenne, c'est très bien dans le besoin qu'il a de grandir
04:11 et lui-même d'internationaliser les marchés sportifs, e-sportifs qu'il veut mettre dans son entreprise.
04:17 Il est en train de négocier avec les grands marchés sportifs américains, la NBA etc.
04:21 Donc il lui faut à ce moment-là des moyens et pour pas se faire absorber par les majors et les ligues américaines,
04:27 qu'elles soient ligues normales ou e-league, je le fais très simple pour nos auditeurs,
04:31 il a besoin d'avoir des investisseurs plus puissants.
04:33 Donc forcément, le marché français, le financement franco-français, il suffira pas, y compris,
04:39 et il le rappelle très bien, sur le haut du panier, où là on n'arrive plus à accompagner.
04:43 En France, on a deux problèmes, c'est le early stage, c'est-à-dire le démarrage.
04:46 J'ai un projet sur le papier, l'amorçage.
04:50 - Je peux pas dire que t'as un problème sur l'amorçage Stéphane.
04:53 - Ah le vrai amorçage, c'est-à-dire tu peux trouver 50 000 balles pour lancer ton petit projet,
04:58 startup, etc. Dès que ta boîte n'a pas encore dépassé le demi-million ou le million de chiffre d'affaires,
05:04 il y a un creux, il y a un vrai creux du jour au jour.
05:06 - Sur quoi ? Sur quel niveau de financement ? 1-2 millions d'euros ?
05:09 - Ah le premier prix de la cuisine, il y va pas. C'est trop petit, ça coûte trop cher en due diligence.
05:13 - Entre ce qu'on appelle le love money, tu disais 50 000 balles.
05:18 - Oui, ou alors des...
05:20 - C'est là où il y a les business angels, et on les félicite, on les remercie.
05:22 Je dis pas que c'est impossible, je dis juste que c'est plus compliqué.
05:25 Il y a un vrai problème là-dessus, et puis il y a un vrai problème, Nicolas le disait indirectement,
05:29 quand tu bascules de grosse PME vers ETI, vers boîte internationale,
05:34 quand un service ou un produit a dégagé à l'international, alors il y a la cofasse,
05:37 il y a plein d'outils qui peuvent te permettre de t'aider, mais c'est très très compliqué,
05:41 et donc je trouve que sa remarque est très juste, et elle fait du bien en disant,
05:44 on va arrêter de se plaindre, on va se dire qu'il faut entreprendre, il y a des cerveaux, il y a des moyens,
05:48 et puis si on se rend compte qu'à un moment donné on n'a plus la taille,
05:50 c'est pas le libéral qui va dire le contraire, c'est triste,
05:53 mais on sera financé par des pays européens ou par une bourse européenne,
05:55 et puis s'il faut continuer à se faire financer par des Américains ou par des Chinois,
05:59 tant qu'on n'aura pas compris la leçon, malheureusement ce sera le cas,
06:02 mais tant qu'on aura des jeunes types comme ça, qui secouent tout ça,
06:05 avec les nouvelles technologies de demain, ou en tout cas les nouvelles technologies du loisir de demain,
06:10 c'est les nouvelles générations qui vont le suivre et ça va changer, on va espérer.
06:13 Je te donne la parole Nicolas, mais je maintiens, parce que c'était devant moi qu'il le disait,
06:18 que quand Xavier Niel parlait de paradis fiscal, il parlait de paradis fiscal pour les jeunes entrepreneurs,
06:23 et je peux d'autant plus te raconter la scène que j'étais totalement désarçonné,
06:29 c'est-à-dire que tu sais très bien, le gars dit ça,
06:32 tu sais très bien que tous les gens qui sont en train de t'écouter sont en train de tomber de leur chaise et d'hurler,
06:36 mais comment il peut dire ça ? Et toi tu te dis, c'est quand même Xavier Niel, il sait de quoi il parle,
06:40 et puis t'as franchement pas les arguments, les outils pour aller le contester sur ce terrain-là.
06:47 Donc lui il maintient, en gros ce qu'il disait, c'était il y a 10 ans, est-ce que c'est encore vrai ?
06:51 Je t'écoute, c'était il y a 10 ans, lui disait en gros en France, si ton business est valable,
06:58 parce qu'effectivement, il n'y a sans doute pas de quoi financer des canards boiteux,
07:03 mais si ton business est valable, tu trouves tout l'argent dont tu as besoin.
07:07 Ce n'est pas vrai qu'une entreprise valable et qu'une idée valable ne peut pas être financée en France.
07:12 Voilà ce que disait Xavier Niel, il y a 10 ans.
07:15 Sur une partie en particulier qui était le crédit impôt recherche, il en parlait beaucoup,
07:20 pour moi ce n'est pas un paradis fiscal, c'est une subvention.
07:24 Évidemment quand tu démarres avec un projet qui est viable dans la santé, dans la petite enfance...
07:28 Enfin c'était plus jeune entreprise...
07:30 Non mais alors ça me permet, ça me permet puisque je l'ai reçu là.
07:33 Donc j'en parlais avec Nicolas avant qu'on démarre, on a fait l'interview Isabelle Béréby,
07:42 je ne me souviens plus de son prénom, pardon Madame Béréby.
07:45 On a fait l'interview de celle qui a monté ce cabinet qui s'appelle ETHER,
07:50 qui va d'une certaine manière te donner raison, parce que qu'est-ce qu'ils font ETHER ?
07:54 Eh bien ils aident les entrepreneurs à aller chercher la subvention pour l'innovation.
07:59 Ça veut dire que c'est tellement complexe qu'il faut des gars pour t'aiguiller
08:05 au sein de cette espèce d'incroyable zone industrielle, non mais on a le temps de toute façon.
08:10 Est-ce que tu as vu déjà ETHER ?
08:12 La complication pour un jeune ou un moins jeune, moi je l'ai vécu avec quelqu'un dans mon environnement
08:16 que j'aime beaucoup, qui est moins jeune, qui s'est lancé dans une activité d'auto-entreprise.
08:20 C'est pas si simple de demander l'aide d'exonération la première année parce que t'as un métier artistique.
08:26 C'est pas si simple.
08:28 Évidemment si tu creuses, que tu scrolles sur le site de l'URSSAF, qui est finalement bien fait,
08:34 et que t'as l'habitude comme moi d'aller fouiner à droite à gauche pour optimiser ceci cela.
08:37 Mais c'est vrai que tu vas y passer deux trois heures.
08:39 Quand t'es pas quelqu'un qui arrive du fiscal, du juridique, qui n'a pas fait une école de commerce comme nous,
08:45 évidemment ça va être beaucoup plus compliqué.
08:47 Donc restons sur du positif.
08:49 C'est hyper bien, on sait où sont les trous, tu as utilisé le mot,
08:52 on sait où sont les trous maintenant, essayons de trouver des solutions pour les combler.
08:56 Nicolas ?
08:57 Oui.
08:58 Alors moi je partage.
08:59 Je pense qu'entreprendre en France aujourd'hui, on a une chance assez exceptionnelle.
09:05 D'abord, sur le plan purement juridique, c'est très simple de créer une société.
09:09 Moi je le répète, j'ai créé Val Humaine sur mon site internet, le 31 décembre au soir.
09:17 Le 2 janvier, j'avais mon cabisse.
09:19 Ça fonctionne.
09:21 Je ne dis pas que ça fonctionne partout, je dis que ça fonctionne.
09:23 Le deuxième élément c'est le financement, on a parfaitement raison.
09:27 Je dirais qu'on a une petite lacune, c'est qu'on a beaucoup trop de financement.
09:31 C'est-à-dire qu'aujourd'hui quand on regarde un petit peu l'écosystème,
09:35 il y a des aides du département, de la région, il y a des fonds européens, il y a du crédit impôt recherche.
09:43 Il y a, comme on parlait il y a 10 ans, quand tu mettais 50 000 euros, 40 000 euros de capital dans ton entreprise,
09:48 tu pouvais déduire 25% de ce que tu mettais sur ton imposition sous réserve que tu gardes tes actions pendant 5 ans.
09:55 Le problème c'est qu'on a des dizaines de dispositifs...
09:59 - On pouvait réduire, c'était une réduction d'impôt.
10:01 - C'était une réduction d'impôt.
10:02 - Encore plus efficace.
10:03 - Réduction d'impôt, direct, sur le net imposable.
10:05 - Réduction sur le net imposable.
10:06 - Sur le net imposable, tu le confirmes.
10:07 - Toujours le cas.
10:08 - C'est toujours le cas.
10:10 Et tout ça pour dire que finalement on a énormément de moyens.
10:14 Le problème c'est comment aller à la source et comment justement monter ces dossiers pour éviter après, ultérieurement, d'avoir des problèmes, des redressements, des contrôles, etc.
10:24 - Donc, ce qui va me permettre de donner son bon prénom, pardon Clarisse, Clarisse Béréby, le cabinet ETR, il y en a d'autres.
10:31 - Alors, je salue Clarisse d'ailleurs parce qu'on ne peut pas lui reprocher ça.
10:37 Moi, je suis limite choqué qu'on en soit quand même à créer des cabinets.
10:41 - C'est ce dont on a parlé.
10:43 - Parce que le système est tellement complexe qu'on va utiliser une partie de l'argent public qu'on va redonner indirectement d'ailleurs à des cabinets parce qu'ils vont faire toute la démarche administrative, juridique, fiscale et autre pour récupérer de la subvention.
10:58 - Exactement.
10:59 - Ça montre à quel point on est tombé en termes de complexité.
11:01 Mais je reconnais une chose.
11:03 On a un pays fantastique, vraiment fantastique.
11:07 On a quand même globalement une qualité d'ingénieur, de jeunes étudiants, d'écoles de commerce de très, très bon niveau avec encore des mathématiciens de très bon niveau.
11:16 Je parle notamment pour la tech, qui est un sujet où les Américains, d'ailleurs, nous absorbent une grande partie de nos talents et de nos cerveaux sur ce sujet là.
11:24 On a la chance d'avoir du financement.
11:26 On est au cœur de l'Europe.
11:28 On a un écosystème qui est extrêmement favorable.
11:30 Et là dessus, je suis suffisamment critique parfois sur le gouvernement.
11:34 Je reconnais une chose, c'est que la stabilité sur le plan fiscal qu'on a maintenant depuis 7, 8 ans, qui a été de réduire l'impôt sur les sociétés, d'avoir une stabilité, donc de la visibilité pour un entrepreneur.
11:46 On est dans un écosystème qui est extrêmement favorable.
11:49 Et je pense que créer en France est une chance considérable aujourd'hui.
11:52 - Bon, ben voilà.
11:54 - La façon de créer est une chance considérable.
11:56 - Bien sûr.
11:57 - À quelque moment que ce soit.
11:58 - C'est vrai.
11:59 - C'est quand même génial de pouvoir créer d'abord une entreprise et créer son propre emploi.
12:02 Et on en parlait la dernière fois, et créer des emplois futurs.
12:05 Donc ça, c'est quand même hyper intéressant.
12:07 Après, le cadre fiscal, bon, on préférerait toujours qu'il soit meilleur.
12:11 Après, c'est plus les aberrations qui sont compliquées.
12:14 - Bon, après, créer, c'est bien, mais c'est...
12:15 - J'allais prendre une image inappropriée.
12:20 - Non, c'est après que ça se dégrade.
12:23 - Je suis intervenu auprès d'étudiants qui m'ont demandé, après 10, 15 ans, quel était le truc le plus aberrant qu'on ait pu rencontrer en ayant créé du digital.
12:30 Moi, j'ai un Iron Man géant dans mes bureaux.
12:33 Donc forcément, ils sont arrivés, ils se sont dit « il est cool ».
12:35 Et le premier truc que je leur ai parlé, c'est les impôts de production.
12:37 Alors ça, ils ramaient, parce qu'ils avaient 22 ans.
12:40 Et je leur ai expliqué que ça, c'est complètement aberrant.
12:41 C'est un impôt sur le chiffre d'affaires.
12:43 C'est-à-dire que t'as pas encore gagné d'argent, qu'on commence déjà à t'en prendre.
12:45 Et j'ai vu les 2, 3 qui étaient plutôt caractère, tu vois, entreprise un peu...
12:50 Et ils ont dit « ah oui, ça peut aller jusque-là ».
12:52 Et ils ont pas du tout conscience de ce qu'il y a dans la partie immergée de l'iceberg.
12:58 Tu crées une entreprise, le premier courrier que tu reçois en tant qu'entrepreneur, c'est l'Ursaf.
13:04 Qui te dit « on va déjà commencer par vous prendre 2500 balles et puis après on va voir... »
13:10 Tu te souviens ?
13:11 Du même côté auto-entrepreneur.
13:12 Bah oui.
13:13 Il y a même la CF qui vient me chercher quand t'es auto-entrepreneur, alors qu'on est dans ton garage.
13:16 Deux éléments quand même.
13:17 C'est qu'effectivement, c'est le premier courrier.
13:18 Vous noterez quand même que dans ce fameux courrier maintenant,
13:21 on explique quand même que l'Ursaf est à votre service et que vous avez un droit à l'erreur.
13:25 Et à la deuxième chance.
13:26 Je tire juste un petit, parce que c'est un petit sujet pour lequel on s'est battu politiquement
13:30 après la sortie de mon bouquin quand même sur le sujet.
13:32 Sur le droit à la deuxième chance.
13:33 Donc je précise quand même, ça s'est quand même un petit peu amélioré.
13:36 Non, le vrai sujet par contre auquel on est confronté aujourd'hui,
13:40 c'est un problème de ressources humaines.
13:42 C'est que l'une des faiblesses que l'on a encore, c'est qu'on a encore un code du travail
13:47 quand on embauche des salariés qui est quand même, je trouve, particulièrement obsolète,
13:53 lourd, extrêmement lourd.
13:55 J'ai un contrat de travail, ça fait 8 pages.
13:57 Il y en a dans tous les sens.
13:59 Mais ils sont un peu...
14:00 Parce que j'ai eu le bonheur d'en signer une trentaine.
14:04 C'est les contrats-types quand même maintenant qui sont assez faciles à faire.
14:06 Oui, mais il y a tout le droit maintenant.
14:09 Le droit à la déconnexion, les horaires, même la complexité des CDI, des contrats de chantier.
14:17 Ça dépend de la taille de ton entreprise.
14:18 Ça dépend de la taille de l'entreprise.
14:19 Moi, je suis rentré dans ce qu'on appelle un groupe.
14:22 Et alors là, l'harmonisation obligatoire, quelles que soient les classifications CSP, etc.
14:28 Ah oui, ça devient lourd là.
14:29 Il y a tout ça.
14:31 Avec tous les lexiques qui vont avec, d'où il ne faut plus envoyer un mail après 19h,
14:34 il ne faut pas l'envoyer avant 8h.
14:35 Alors maintenant, tu programmes tes mails.
14:36 Je programme mes mails pour pas qu'ils arrivent trop tôt le matin ou tard le soir.
14:40 J'ai vu une nouveauté là-dessus.
14:41 Ah !
14:42 Nouveauté là-dessus.
14:43 Je ne sais pas si dans la signature...
14:44 Pardon, je te redonne la...
14:45 Dans la signature d'un mail, j'envoie ce mail à l'heure qui me convient.
14:50 Cela ne veut pas dire que vous vous sentiez obligé d'y répondre ?
14:52 D'y répondre, oui, ben voilà.
14:54 Je ne sais pas si c'est légal, mais j'ai trouvé ça malin.
14:56 Vas-y, Nicolas.
14:58 Ce que je voulais dire, c'est qu'à l'ère du Covid qu'on a connu,
15:01 qui a quand même été un bouleversement majeur avec le confinement naturellement imposé,
15:06 le chamboulement du télétravail, on est tous en train de vivre,
15:09 et l'absentéisme que subissent un grand nombre d'entreprises aujourd'hui,
15:14 on a par définition un code du travail qui est inapproprié.
15:19 On regardait encore des études, notamment sur l'absentéisme,
15:22 d'ailleurs j'ai entendu un certain nombre de remarques sur le sujet.
15:26 On va en parler.
15:27 On le voit bien.
15:28 Le sujet d'avoir aujourd'hui des arrêts de maladie,
15:32 on va dire "je suis désolé" pour certains qui sont évidemment de complaisance,
15:37 et évidemment dès lundi, dès vendredi, on ne peut pas contrôler,
15:39 on ne peut pas saisir pour lancer une contre...
15:42 j'allais dire...
15:43 Une contre-expertise.
15:45 Tout ça coûte des milliards d'euros, des milliards d'euros aux contribuables,
15:50 et tout ça au détriment de qui ?
15:52 Finalement des vrais malades qui eux sont atteints de cancer,
15:55 de maladies graves, pour lesquelles on a des listes d'attente pas possibles
15:58 pour passer des examens de santé qui attendent dans certaines régions de France
16:02 jusqu'à 4 mois ou 5 mois, et c'est là où il y a le vrai scandale,
16:04 et là je trouve qu'en termes de droit social, on est déconnectés,
16:08 enfin ils ne correspondent plus.
16:09 - Donc tu es pour, puisque...
16:10 Alors allons-y, puisque c'est l'autre sujet que je vous proposais.
16:14 Tu es pour le jour de carence d'ordre public.
16:17 Donc on en parlait un petit peu hier, MEDEF et CGPME,
16:20 donc effectivement c'est Geoffroy Roudbézieux qui a mis un peu les pieds dans le plat,
16:25 puisqu'il s'en va, il peut dire ce qui se passe.
16:28 - Il est beaucoup plus engagé.
16:29 - Il peut raconter la vérité.
16:32 - Il peut dire ce qu'il pense.
16:33 - Oui il peut dire ce qu'il pense, voilà, il peut dire ce qu'il pense.
16:36 Donc, Geoffroy Roudbézieux dit,
16:41 Covid, Covid, oui, mais enfin, nous on a regardé,
16:44 c'est quand même beaucoup le lundi et le vendredi.
16:46 Donc effectivement, il veut la mise en place avec la CPME
16:50 d'un jour de carence d'ordre public,
16:53 identique pour tous les salariés quels qu'ils soient,
16:56 interdisant toute dérogation conventionnelle,
16:59 tout remboursement par les mutuels privés.
17:02 - Oui.
17:02 - Voilà.
17:03 Donc forcément...
17:05 - Why not, les amis ?
17:07 - Le jour de carence du vendredi, tu le payes, voilà,
17:10 et ça devient un jour de congé sans solde, on va le dire comme ça.
17:12 - Oui, surtout qu'on n'est pas comme aux États-Unis,
17:16 enfin je veux dire, globalement on a 5 semaines, je répète, de congé payé,
17:20 la majorité des cadres ont en moyenne entre 10 et 15 jours de RTT par an,
17:25 enfin c'est pas comme si on manquait de...
17:28 - Plus le télétravail qui est devenu extrêmement...
17:30 - Le télétravail qui est devenu assouplir et qui permet justement un certain nombre de choses.
17:33 - Et attention, attention, est-ce que c'est peut-être pas les mêmes ?
17:36 - Non, c'est peut-être pas les mêmes.
17:37 - Eh bien, ceux qui sont, alors je dois dire, je n'ai pas la statistique,
17:40 mais est-ce que dans les 44% de salariés qui ont donc été en arrêt de travail
17:45 au moins un jour durant l'année 2022,
17:49 c'est peut-être ceux qui justement ne peuvent pas télétravailler ?
17:52 - Oui, on n'est pas le contraire, je dis juste qu'il y a d'autres façons de faire,
17:54 mais tout n'est pas la faute forcément des salariés, il y a une réflexion.
17:58 - Non, c'est ce que dit aussi Roudbézieux quand même,
18:00 il faut réfléchir sur les pratiques managériales,
18:02 les raisons pour lesquelles dans certains cas,
18:04 le sentiment de malaise au travail augmente.
18:06 - Ah, toi tu dois le voir, enfin forcément.
18:08 - Non, mais moi je le vois bien, de toute façon depuis que je suis entrepreneur,
18:11 depuis 25 ans, je suis en dessous de tous les ratios,
18:14 j'ai très peu d'arrêts de maladie dans toutes mes entreprises,
18:16 mais franchement très faibles.
18:17 Alors, je ne pense pas que j'ai eu plus de chance,
18:19 j'ai eu jusqu'à une centaine de salariés.
18:22 Je me souviens d'ailleurs une petite anecdote,
18:25 j'étais très faible au niveau des arrêts,
18:26 mais vraiment à un niveau, mais quatre fois inférieur au niveau national.
18:30 Bon, je pense que c'est beaucoup lié encore une fois au management,
18:32 on en parlait dans une présente émission sur les ressources humaines.
18:35 Par contre, je vais vous raconter une anecdote,
18:37 on avait la chance d'avoir une excellente mutuelle
18:40 que j'avais négociée pour mes salariés,
18:41 qui était l'une des meilleures mutuelles qu'on ait eue.
18:44 Or, j'ai en tant que dirigeant le bilan en fin d'année
18:48 entre les recettes et les dépenses.
18:51 Et mon courtier vient me voir, il me dit écoute Nicolas,
18:53 on a un très gros problème, les dépenses ont progressé de 80%.
18:58 Voilà, on est en fort déficit,
19:00 on n'a pas d'autre choix que d'augmenter de,
19:02 c'était 8,5 ou 9,5% la prime cette année.
19:05 J'étais furieux, je dis je ne comprends pas,
19:07 je n'ai pas d'arrêt de maladie, qu'est-ce qui se passe ?
19:09 Et là, j'ai découvert la supercherie.
19:10 La supercherie c'était quoi ?
19:12 C'est qu'à l'époque, tu pouvais te faire faire des lunettes chez ton opticien,
19:16 on était à ce moment-là déplafonné,
19:19 un petit salarié malin a dit vous savez,
19:21 vous pouvez vous faire des lunettes de vue, puis de soleil,
19:23 vous allez chez votre opticien, il vous fait la double facture, etc.
19:26 Il a filé l'info à tous les salariés de l'entreprise,
19:28 qui sont tous des cadres globalement dans mon ancienne entreprise,
19:31 et des BAC+5, je précise,
19:33 et c'est comme ça qu'on est parti dans un déficit pas possible.
19:36 J'ai réuni tout ce petit monde,
19:37 je peux vous dire que j'aurais fait l'éducation,
19:39 j'aurais expliqué ce que c'était que le but d'avoir une mutuelle,
19:42 j'aurais expliqué ce que c'était que d'avoir une très grave maladie,
19:45 et que le système qui était en place,
19:46 il était fait pour aider ceux qui étaient atteints de cancer, de graves maladies,
19:50 et là, il devait y avoir une solidarité nationale,
19:52 et l'argent qu'on "reversait" à l'ensemble des organismes,
19:57 devait aider ces gens-là,
19:58 d'autant plus qu'on a une assistante qui est décédée d'un cancer,
20:00 en plus, c'était un sujet...
20:02 - Attends, Nicolas, je me permets de te contester là-dessus.
20:05 - Bah non.
20:05 - La grave maladie, elle n'est pas du ressort des mutuelles, pour le coup.
20:09 La grave maladie, elle est totalement prise en charge par la Sécu.
20:11 - Non, alors, oui.
20:12 - Les mutuelles, et c'est bien le sujet, c'est les dentistes et les lunettes, hein.
20:14 - Alors, tu as raison, tu as raison en partie.
20:17 Sur le cœur, tu as parfaitement raison.
20:18 Par contre, avoir ta chambre individuelle...
20:21 - Non mais c'est... - C'était ça le sujet.
20:22 - On parle de quatre...
20:23 - Mon assistante, elle est comme ça,
20:24 elle a pu bénéficier d'une chambre individuelle,
20:26 d'être dans meilleures conditions, etc.
20:28 C'est la mutuelle qui a payé toute cette différence.
20:30 - D'accord.
20:31 - Et j'étais plus choqué par le fait qu'on détourne un système,
20:35 c'est sous prétexte qu'on paye une mutuelle à un bon niveau,
20:38 on a le droit à tous les services et on abuse du système.
20:41 - Ça a été inspirational, ça, Nicolas.
20:42 Après, je... - C'est presque un autre sujet.
20:44 - Tu sais que le salarié n'est pas seul à avoir cette idée brillante, hein.
20:47 Il y a aussi quelqu'un derrière qui lui fait une double facturation
20:50 et qui lui vend un corps de lune.
20:51 - Des opticiens ?
20:51 - Mais bien sûr !
20:52 - Les arrêts de complaisance dont parle le Bézieux,
20:54 qui, à un moment donné, va pas reposer le problème sur le docteur.
20:56 - Pourquoi est-ce qu'on peut pas contrôler ces médecins ?
20:58 Pourquoi est-ce qu'on peut pas contrôler ces médecins ?
21:00 - Il y a un arrêt de complaisance derrière.
21:01 - Attends, juste sur les mutuelles.
21:02 Un mot, parce que, pour le coup, c'est un sujet que je connais bien.
21:07 C'est un des mystères, en fait, de notre système.
21:10 Enfin, un des mystères, non.
21:11 C'est-à-dire que les mutuelles se font la guerre
21:14 sur les remboursements de frais d'optique.
21:17 Et à chaque fois, tu leur dis
21:20 « Mais pourquoi est-ce que vous êtes dans ce qu'on appelle en économie
21:22 une échelle de perroquet ? »
21:24 L'idée, c'est toujours donner plus.
21:26 Il faut que ça s'arrête, parce que c'est comme l'immobilier
21:27 dont on parlera tout à l'heure.
21:28 À un moment, ça rentre dans les prix.
21:30 À un moment, les paires de lunettes elles-mêmes
21:33 deviennent, avec un prix ahurissant,
21:35 puisque plus personne ne paye, en fait.
21:37 Et les gars te répondent « Mais le premier qui débranche est mort. »
21:40 Le premier qui dit « Avec moi, mutuelle responsable,
21:44 on arrête cette hausse des prix délirante sur les frais d'optique. »
21:48 - Et on a les frais d'optique parmi les plus chers d'Europe.
21:51 - À cause de ça. - À cause de ça.
21:53 - C'est ce que je t'explique, t'es sûr.
21:53 - Mais le mec va disparaître du marché.
21:55 - Et puis Stéphane, c'est pas que ça aussi.
21:56 Pas tout est complexe dans l'immobilier,
21:58 ce sera encore plus criant.
21:59 - En l'occurrence, là, je t'assure que ce que je viens de te dire
22:02 est validé par...
22:03 - J'ai un cousin chirurgien au Salmo,
22:05 le petit de mes dirigeants de mutuelle.
22:08 Et il t'explique aussi qu'en l'espace de 15 ans,
22:10 les marques des lunettes demandées par les gens ne sont plus les mêmes.
22:13 - Mais oui, mais pourquoi ?
22:14 - Parce que c'est devenu un objet de luxe.
22:15 - Mais non, parce qu'ils ne les payent pas.
22:17 - Stéphane, il n'y a pas que le fait qu'ils ne les payent pas
22:20 qui se disent maintenant...
22:20 - Si, s'ils les payaient...
22:22 - Je veux du Chanel, je veux des lunettes de vue.
22:25 - Oui, mais s'ils les payaient, ils ne le demanderaient pas.
22:29 La racine, c'est qu'ils ne les payent pas.
22:32 - Indirectement, ils les payent au travers de sa mutuelle.
22:34 - Mais oui, mais ils ne le savent pas.
22:36 - Mais c'est comme tout.
22:36 - Ils ne payent pas son médecin en l'occurrence.
22:39 - Et s'ils les payaient, à ce moment-là, libre à eux.
22:42 Ce serait un produit de consommation comme un autre.
22:44 - Aucun problème, on serait ravis.
22:46 - Mais revenons sur...
22:47 - On devrait peut-être s'en tenir juste aux lunettes de base.
22:49 - Bah oui.
22:51 - Y compris par la mutuelle, mais comme c'est privé, c'est plus compliqué.
22:54 Bref, c'est un sujet qui est...
22:55 - C'est un autre sujet.
22:56 - Mais revenons sur les...
22:57 - Revenons sur quoi d'ailleurs ?
22:57 - Arrêt de travail de complaisance.
22:58 - Revenons sur les arrêt de travail de complaisance.
23:00 - Arrêt de travail de complaisance.
23:01 - Mais sont-ils de complaisance ?
23:03 Alors, éditorial très intéressant de ma consoeur Bertil Bayard
23:07 dans Le Figaro, qui parlait de décivilisation du travail.
23:13 C'est évidemment une forme de jeu de mots autour de ce concept de décivilisation.
23:21 Et j'aime bien sa phrase, elle est un peu complexe, mais...
23:23 Est-ce que ce qui se passe autour de ces arrêts de travail, de ce malaise qui visiblement monte,
23:28 est le reflet de la réalité ?
23:30 Ou la traduction de la représentation du travail dans le discours ambiant ?
23:36 A force de, à longueur de journée pendant le sujet des retraites,
23:40 de parler de souffrance au travail,
23:42 et les gens qui d'ailleurs parlaient à la télé de souffrance au travail
23:46 étaient quand même rarement des travailleurs,
23:48 mais ils en parlaient beaucoup,
23:50 non mais il faut bien dire ce qu'il y a quand même, voilà, tiens.
23:52 Est-ce qu'on n'a pas mis ça dans la tête de tout le monde, quoi ?
23:58 - Bah si, sans doute un petit peu,
24:00 parce que pas plus tard que ce matin,
24:02 je prenais un petit déjeuner avec une entrepreneuse qui traversait des difficultés,
24:08 et qui me dit la chose suivante,
24:10 bon je vais arrêter mon activité professionnelle parce que je n'en sors pas,
24:15 et mon objectif c'est de redevenir salarié pour récupérer des droits
24:19 et retrouver un peu de liberté du temps à moi.
24:22 Je lui ai dit écoute, je ne suis pas sûr que ce soit le bon raisonnement tout de suite
24:26 parce que tu n'as pas encore fait tout à fait le deuil d'arrêter ou pas,
24:29 donc on a travaillé sur autre chose,
24:30 mais je partage assez ce point de vue, c'est-à-dire que c'est toujours pareil,
24:33 à force de dire que le travail, moi je me suis insurgé pareil sur les réseaux,
24:37 sous prétexte que le travail est une corvée, qu'on est malheureux, etc.
24:41 Mais moi je me défends là-dessus, le travail est une source d'épanouissement incroyable.
24:45 - Les nôtres Nicolas Jaurès, un peu planté sur,
24:48 attend il faut prendre du recul, on a des chouettes boulots,
24:51 les gens ils ont un boulot qu'ils subissent.
24:53 - Je ne sais pas, moi quand j'étais salarié vendeur dans l'automobile,
24:56 j'adorais mon métier Stéphane, je suis désolé, moi j'ai commencé à 18 ans.
24:59 - Oui parce que vendeur dans l'automobile, c'est funky d'être vendeur dans l'automobile,
25:02 c'est quand même vraiment sympa.
25:03 - Je ne sais pas, moi j'adorais mon métier,
25:05 j'aimais la vente, j'aimais le contact des gens, j'ai découvert des gens qui sont des amis des relations.
25:10 - Les mecs sur les marchés, les mecs sur les marchés qui se lèvent hyper tôt,
25:13 qui bossent comme des chiens, la grande majorité vont te dire qu'ils adorent leur boulot,
25:15 ce n'est pas eux qui vont parler de son travail.
25:17 - Regarde Emmanuel Macron, il adore son boulot.
25:19 - Ah bah lui, il a commencé, il a remis une couche, tu vois, donc c'est qu'il a insisté.
25:22 Ce qui est hyper intéressant dans l'article sur la décivilisation,
25:24 c'est qu'elle parle bien d'un mouvement qui s'est fait, c'est de la rhétorique,
25:29 le métier, le travail était une contrainte, c'est devenu une souffrance.
25:35 Et là, c'est fondamental, pour moi, je me suis dit, alors attends, prise de recul de manager,
25:38 contrainte, oui, pour tous les trucs, les boulots, pas drôle,
25:42 les boulots alimentaires, quand c'est alimentaire, très difficile de trouver,
25:46 quand tu es logisticien, quand tu fais les 3.8 chez PSA, les boulons, on t'aime les voitures.
25:52 Mais c'est moins sympa que de changer les roues de Lewis Hamilton sur un circuit,
25:56 c'est le même métier mais il est moins sympa.
25:58 Ça, c'était de la contrainte, pour moi, c'est de l'alimentaire.
26:00 Là, on sent de la souffrance.
26:01 Et je disais, le groupe qui nous a rachetés, je discutais un peu avec les services RH
26:06 sur le télétravail, l'aménagement, etc.
26:08 Et en fait, il y a un vrai gros mouvement de ça.
26:10 Y compris, toi, dans le service financier, etc.
26:14 Tous les postes, ça va être Middle Office,
26:16 où là, c'est des métiers pas forcément très funky, jusqu'à des cadres commerciaux très bien payés,
26:21 mais qui prennent le TGV trois fois par semaine, qui vont dormir à l'hôtel, etc.
26:25 Et en fait, il y a, ce que tu disais Stéphane, une ambiance, tu vois,
26:29 où finalement, on s'interroge tous sur le sens, finalement, du travail.
26:33 Et c'est peut-être ça qui est intéressant à revoir, tu vois.
26:37 Et c'est peut-être pour ça que le télétravail a eu une telle importance.
26:40 Et on est en train de se rendre compte que ça fait pchit,
26:42 mais parce que les gens se sont dit, tiens, c'est une nouvelle façon peut-être de travailler,
26:45 en donnant du sens au temps que je donne au travail par rapport à ma vie privée.
26:49 Je peux, moi, par contre, confirmer un point.
26:51 Un mot et il faut qu'on marque une chose.
26:52 Je confirme un point qui est par rapport à l'article.
26:54 Elle indique d'ailleurs dans son article qu'il y a de plus en plus d'indépendants,
26:57 ce qu'on appelle de freelancing.
26:59 Et c'est vrai que moi, au niveau de mon activité de management de transition,
27:03 l'un des premiers critères sur les primo-accédants,
27:06 je ne parle pas des managers de transition aguerri qui font ça depuis 8 ans,
27:09 c'est le fait d'avoir cette liberté de mener des missions,
27:13 de stopper, de s'arrêter 3 mois, puis de pouvoir reprendre.
27:16 Et ça, c'est vrai, je le ressens sur les primo-accédants.
27:19 C'est l'un des premiers critères qu'ils évoquent, c'est de pouvoir faire ça.
27:23 Bon, à l'arrivée, je voulais quand même que,
27:25 parce qu'à l'arrivée, c'est quand même une productivité qui recule,
27:28 et je voulais juste quand même remettre la petite image.
27:32 - Oh bah non ! - Bah si !
27:33 - Ça, ça fait mal.
27:34 - Eh oui, c'est l'image qui fait mal, mais que nous avait apportée Étienne Wassmer.
27:37 Je ne sais pas si vous vous souvenez.
27:38 Alors, allez écouter son interview sur le déclin.
27:43 Il faut bien parler d'une forme de déclin de notre production.
27:48 On est aujourd'hui complètement décroché, notamment par rapport aux États-Unis.
27:53 Bon, l'ensemble de cette... - Et la Suisse.
27:57 - Et la Suisse. L'ensemble de cette discussion, de ces discours, de ces sujets,
28:02 ne vont pas nous permettre de faire remonter... - Le PIB, c'est du volume.
28:05 - C'est par tête, hein. - Le PIB par habitant, c'est du volume.
28:08 Il faut faire attention.
28:09 - Ah bah oui. - Un calcul de richesse brute sur le nombre d'habitants.
28:12 - Ouais, mais Stéphane, c'est toujours le...
28:14 - Le moindre loyer à Genève est à 3 800 balles, donc à l'air plus riche quand t'es Suisse, mais...
28:20 - Stéphane, Stéphane, c'est tout le problème.
28:22 Tu vas aller écouter cette interview d'Étienne Wassmer, où quand tu vois cette courbe...
28:27 Je suis désolé si vous nous écoutez en podcast, on va pas vous la décrire.
28:30 Quand tu vois cette courbe, tu demandes à Étienne, donc économiste, hein,
28:33 tu demandes à Étienne « Pourquoi on n'en parle pas plus ? »
28:35 Et Étienne te dit « Parce que, justement, on vit en parité de pouvoir d'achat ».
28:39 Et donc, finalement, ce déclin, quand tu restes en France, tu le vis pas.
28:44 - Non. - Non.
28:45 - C'est ça. - Simplement, c'est ta puissance qui est en train, petit à petit, de baisser, de s'étioler.
28:50 - Bien sûr. Bien sûr.
28:51 - C'est ton épargne qui perd de sa valeur et c'est le début de notre discussion.
28:55 C'est des entrepreneurs qui, en fait, ont d'une certaine manière de plus en plus de mal à se financer
29:01 quand il faut qu'ils se comparent avec ceux qui ne le sont pas en parité de pouvoir d'achat avec toi.
29:06 Voilà. Non, c'est un pur sujet, mais un sujet masqué. Justement.
29:11 - Je suis... Tu te dois d'être méfiant sur le PIB par habitant,
29:15 parce que le PIB par habitant le plus élevé est aux États-Unis.
29:18 Et si tu te balades un peu aux États-Unis, c'est pas du tout une sensation que tu as.
29:21 - Non, mais la richesse produite par le pays, elle est incontestable.
29:25 - C'est ce que je dis, mais c'est brut. Voilà.
29:27 L'important, c'est quand même d'avoir une notion du ruisselement réel.
29:30 - Oui, mais il est incontestable qu'il y a 20 ans, nous produisions autant de richesses que les Américains
29:35 et il est incontestable qu'aujourd'hui, ils en produisent 80% de plus. 80% de plus.
29:42 - Oui, oui. - C'est pas à l'épaisseur du trait, tu comprends ?
29:45 - Oui, mais si tu prends le top 10 des entreprises de toute façon qui créent des marges...
29:48 - C'est pas à l'épaisseur du trait. - La moitié est américaine.
29:50 - On marque une pause.
29:52 On repart. Alors, innovation IA.
30:01 Ah oui, alors je vous raconte un dîner passionnant que j'ai animé avec une quinzaine de patrons d'ETI.
30:10 Sur des belles ETI, etc. Tout ça est évidemment confidentiel, mais on est sur des belles ETI, machin.
30:15 Et donc autour de l'intelligence artificielle.
30:17 Et on va dire, puisque évidemment il y en a des centaines, mais ce qui se passe en ce moment,
30:22 c'est la fameuse IA générative concentrée dans aujourd'hui de GPT, mais évidemment, c'est pas forcément de GPT.
30:29 Et c'était super intéressant parce qu'en fait, on se retrouve donc, ces gars-là sont évidemment des gars qui sont à l'affût,
30:38 avec deux comportements radicalement différents.
30:41 Il y en a qui disent à leurs équipes, toutes leurs équipes, je veux que vous l'utilisiez.
30:48 Jouez avec, utilisez-le. Je veux que vous l'utilisiez tous les jours.
30:52 Trouvez un moyen d'augmenter votre travail grâce à ce sujet-là.
30:59 Perdez du temps, j'en sais rien, je m'en fous.
31:02 Et les autres, au contraire, qui disent, je ne veux pas que vous y touchiez,
31:06 à moins que vous veniez me voir avec une démonstration claire de ce que ça va apporter dans le processus de production.
31:14 Les uns disant, ça va transformer nos vies.
31:18 Et the sooner the better, il faut absolument que mes gars apprennent à se servir de ça efficacement.
31:25 Les autres disant, ils vont perdre du temps avec ça.
31:29 Ils vont me faire, je vais prendre des vessies pour des lanternes.
31:33 Ils vont inventer des innovations incrémentales qui n'ont pas beaucoup de sens,
31:38 avec des centaines de faux positifs qui vont venir complètement polluer mes systèmes.
31:43 Pour l'instant, je ne veux pas en entendre parler. Super intéressant.
31:46 Entre les deux, on n'a pas arbitré.
31:49 Mais je pense, pourquoi est-ce que je vous l'ai raconté, parce que je pense que vous êtes beaucoup à être,
31:53 aujourd'hui, dans ces questionnements autour de l'utilisation de ce qui est en train de se passer et d'intelligence artificielle.
32:00 Et troisième catégorie, il y a ceux qui ont peur et qui, par essence, ne s'y intéressent pas du tout.
32:04 Ils ne dirigent pas des ETI.
32:06 Ils ne dirigent pas des ETI.
32:08 Oui, parce que c'est intéressant, ETI, parce que les gars savent très bien qu'ils n'ont pas le droit à l'erreur.
32:13 Une PME peut se gourer, à la limite, bon, elle peut rattraper le truc, etc.
32:17 Une TPE encore plus.
32:18 Eux, il faut qu'ils soient dans le mouvement.
32:20 Et ils étaient tous plutôt dans l'innovation ?
32:24 Ah ben non, aucun. Non, mais c'est ça qui est intéressant.
32:26 Je peux te dire, il y avait un fabricant de robinet.
32:29 Alors, il y en avait, oui. Il y avait un gros, gros, gros cabinet d'expertise comptable.
32:33 D'accord.
32:34 Alors, je peux te dire que lui, il est dedans, mais jusqu'au cou.
32:39 Il y avait des gars qui faisaient aussi du marketing, évidemment, qui sont dedans jusqu'au cou.
32:43 Mais tu avais un gros réseau de crèche, par exemple.
32:46 Et ben, le gros réseau de crèche, il regarde.
32:48 Alors que tu te dis, garder des gamins, ben oui, tu vois, Nicolas, il dit, qu'est-ce que...
32:52 Ben oui, mais justement, c'est ça qui fait, je veux dire, l'entrepreneur.
32:57 Et là, tu as un petit réflexe comme ça, mais je pense qu'au bout de cinq minutes, tu as compris en me disant...
33:00 Bien sûr.
33:01 Oui, oui, forcément, il y a peut-être quelque chose à faire pour lui.
33:03 Et tout de suite, il dit, en fait, le truc qui serait génial pour nous, c'est la reconnaissance faciale.
33:08 Si on pouvait savoir exactement quel bambin on a, dans quelle crèche, avec quel animateur et comment ça se passe...
33:14 À tout moment.
33:15 À tout moment. Mais là, ce serait fantastique. On n'a pas le droit.
33:18 Donc, on va laisser poser.
33:20 Le sujet est en train d'arriver, là.
33:22 Oh, quand même, ce serait chaud, quoi.
33:24 Non.
33:25 Ce serait chaud.
33:26 Bref, enfin, voilà.
33:27 Tout ça était absolument passionnant. Voilà, je tenais à raconter ça.
33:29 Parce que Stéphane voulait parler des innovations de rupture, justement.
33:32 D'abord, sur le chat JPT, si tu veux bien, de petites mots.
33:35 Je t'en prie, je t'en prie, on est bien.
33:37 Les intelligences artificielles, moi, au début, j'ai trouvé ça un peu...
33:41 Tout de suite, le réflexe un petit peu de recul, parce que nous sommes une génération Terminator.
33:46 Ça, c'est pour le petit sourire.
33:48 Où il y avait Skynet, qui est en fait une intelligence artificielle.
33:52 C'est là où les scénaristes sont géniaux.
33:54 C'est une intelligence qui se nourrit de tout ce que tu peux lui apporter.
33:59 Et qui, à un moment donné, se rend compte qu'elle n'a plus besoin de toi.
34:02 Mais là, pour le coup, on sait qu'aujourd'hui, ça n'est pas possible techniquement.
34:05 La team Elon Musk, c'est ce que dit Elon Musk.
34:08 Ce que tu décris là, c'est ce que dit Elon Musk.
34:10 Ils sont debout d'ailleurs, en demain.
34:11 Exactement.
34:12 Il suffit juste d'appuyer pour l'instant et ça s'arrête.
34:14 Donc moi, la première approche que j'ai eue, c'est évidemment, pas par rapport à notre métier de conseil, etc.
34:20 J'ai dit à mes équipes du digital et du marketing digital, trouvez-moi un truc à faire avec cet outil-là.
34:25 Donc, vous étiez dans le camp, utilisez-le.
34:27 Évidemment, parce que d'abord, je voulais savoir si un client qui vient voir et qui lui dit,
34:31 qu'est-ce que je fais avec 10 000 euros, est-ce qu'il va avoir...
34:33 Parce qu'il a beaucoup plus d'agrégation en une fraction de seconde que je n'en ai.
34:37 Et qu'est-ce qui va sortir ?
34:38 Et en fait, pour l'instant, toutes ces machines sont très normandes dans leurs réponses.
34:42 Elles sont maîtrisées.
34:43 C'est-à-dire, elles ne disent pas à blanc ou noir, c'est gris.
34:46 Pondérer les risques.
34:47 Toujours pondérer les risques.
34:48 Diversifier les portefeuilles.
34:50 Donc, tu vois, ça n'apporte pas encore un vrai conseil, mais c'est quand même très intéressant.
34:54 Parce que ça permet peut-être de faire, de retravailler nos contenus, nos façons de penser,
34:58 de digitaliser ou de numériser un peu nos discours par rapport à des générations
35:02 qui vont passer leur temps à les utiliser.
35:04 C'est-à-dire, ceux qui arrivent là.
35:05 Ça, c'était la première chose.
35:06 Après, je voulais parler des innovations de rupture, parce que ça en est une.
35:09 Évidemment, ça va en être une.
35:11 Et puis, il y a un truc qui m'a fait très plaisir, c'est Apple.
35:13 C'est pour ça que je voulais parler du casque Vision Pro.
35:15 Parce que le métaverse, la réalité virtuelle, etc., c'est des choses dont on parle depuis 10 ans.
35:19 Bon, Zuckerberg s'est très clairement cassé le nez, pour l'instant, sur le sujet.
35:23 On n'entendait pas parler d'Apple.
35:25 Et là, Apple arrive, en arrivant apparemment avec un truc, une fois de plus, qui va être très fort.
35:29 Tout le monde dit que depuis l'invention de l'iPhone, il n'y a pas eu un truc chez Apple aussi innovant,
35:35 y compris tous les petits trucs qu'ils ont faits entre-temps,
35:37 et qui pourrait vraiment changer cette notion de rapport à la réalité virtuelle par Apple.
35:43 Et donc, je voulais en parler parce que, dans mon métier, avec des clients dont on fait beaucoup d'innovation,
35:49 on pousse beaucoup nos clients à avoir de la profondeur de marché.
35:51 Et là, on est typiquement dans les innovations de rupture.
35:54 Ça faisait très longtemps qu'on n'en avait pas eu une.
35:56 Il y a ChatGPT, mais dans notre quotidien, depuis le smartphone à la place du téléphone,
36:04 il n'y avait pas eu un truc folichon, folichon de dingue.
36:07 Donc là, on serait potentiellement, tu sais, à l'ère de tous ces films de science-fiction qu'on a vus,
36:12 où tu pourrais, tout seul, assis avec ton truc, faire des gestes.
36:16 C'était juste pour en dire, oh, oh, il y a des vraies opportunités, là, quand il y a une innovation de rupture.
36:21 Mais ça me permettait aussi de parler des autres innovations, les innovations de remplacement.
36:25 Parce que moi, j'aime beaucoup les innovations de remplacement.
36:28 Quand tu fais de l'investissement, tu dis à un client, tu peux faire de la rupture, tu prends énormément de risques,
36:32 tu ne sais pas si ça va marcher.
36:34 En revanche, c'est des innovations qui sont des innovations d'adaptation de ton modèle à la modernité.
36:39 Et je ne sais pas si on en avait parlé sur ce plateau, mais le confinement a soulevé tout un tas de sujets
36:44 qui, moi, m'ont passionné. Je ne sais pas si ça m'a passionné, trop pire, sinon je serai tout seul.
36:48 La grande distribution, par exemple, ça a été un truc génial.
36:52 Ils ont été obligés de complètement se réinventer.
36:55 On parle de Wal-Mart, on parle de Carrefour, on parle de Décathlon.
36:59 Dans tout leur process de livraison, de packaging, de se fournir,
37:03 parce que comme il y a la Chine, il était fermé, etc.
37:05 Et en fait, cette innovation-là, elle représente 85% du potentiel d'innovation en France.
37:11 Et souvent, quand on parle d'innovation, je n'ai rien contre Saurer ou même contre Net Investissement.
37:16 On est plus un peu dans la rupture ou la disruption.
37:19 Le gros des marchés, là où l'Europe pourrait peut-être avoir d'énormes choses à faire
37:23 avant de vouloir faire notre Facebook, notre Google et notre Amazon,
37:26 ce serait de regarder toutes ces industries qu'on a, tout ce qu'on sait bien faire,
37:30 et travailler sur l'innovation de remplacement.
37:32 C'est pour ça que je voulais t'embêter avec mon innovation de rupture,
37:35 parce que les gens pensent toujours "intelligence artificielle, espace".
37:38 Mais dans la santé, dans la transition climatique, il y a énormément d'innovation de remplacement.
37:44 Et il y a donc, alors là c'est le conseiller en investissement qui parle,
37:47 d'énormes opportunités, quels que soient l'état des marchés, des flux.
37:52 Le temps, il y a tout à muter.
37:54 Tu vois ce que je veux dire ? L'innovation, c'est de la mutation.
37:57 Stéphane, je vais t'amener vers un autre bouquin, le bouquin de Thomas Philippon,
38:00 qui s'appelle "Les gagnants de la concurrence", économiste français qui vit aux États-Unis.
38:05 Et le sujet que tu mets en avant est absolument passionnant,
38:10 et malheureusement, ma réponse va te déprimer un peu.
38:13 - Comme d'habitude.
38:14 - Parce que... Quelle question pose Thomas Philippon ?
38:19 Thomas Philippon a exactement le même raisonnement que toi.
38:23 Pourquoi est-ce que ce n'est pas la grande distribution française qui a tout inventé,
38:28 qui n'a pas inventé Amazon ?
38:30 La suite de la grande distribution française, c'est Amazon.
38:34 Pourquoi ?
38:36 Pourquoi est-ce que ce n'est pas l'automobile allemande qui a tout inventé,
38:41 qui n'a pas inventé Tesla ?
38:43 - La suite de l'automobile allemande, c'est Tesla.
38:47 - Pourquoi est-ce que ça, c'est aux États-Unis ?
38:49 Pourquoi est-ce que ces innovations de remplacement...
38:52 - Elles ont été inventées.
38:53 - Oui, mais pourquoi est-ce que ces...
38:54 - La redoute Camif, tout ça, ça avait inventé la livraison.
38:57 - Peut-être, à l'arrivée, Amazon, c'est en Amérique.
38:59 - Bien sûr.
39:00 - Et les premiers moteurs électriques, c'est Renault, évidemment.
39:02 - Et à l'arrivée, Tesla est en Amérique.
39:04 - Et voilà.
39:05 - C'est pas un manque de génie.
39:07 - Non, non, non.
39:08 - On revient sur ce sujet.
39:09 - C'est une baisse du risque.
39:10 - De thunes.
39:11 - Non, non, non.
39:12 - Il n'y a pas de secret.
39:13 C'est un manque d'argent.
39:14 - Non, non, non.
39:15 Qui tue ? Mais non.
39:16 - SpaceX va écraser le marché de l'espace uniquement parce que la NASA a envoyé...
39:20 - Ce sont nos capitalistes, Stéphane.
39:22 C'est notre capitalisme de connivence.
39:25 - On revient à ça.
39:26 - Évidemment.
39:27 - C'est pour qui, nous ?
39:28 - C'est notre capitalisme de connivence qui s'installe et qui tue l'innovation.
39:33 - Ça, ça va avec.
39:34 - Mais c'est ça, le moteur.
39:35 - C'est ça, c'est la raison.
39:36 - L'Amérique a cette force de défoncer, en fait, la connivence.
39:40 - On dit la même chose, Stéphane, de façon différente.
39:42 - Voilà.
39:43 Et je finis.
39:44 Ce que dit Thomas Philippon, il dit ce qui est en train de se passer là, c'est pour
39:46 ça qu'il appelle ça les gagnants de la concurrence, ce qui est en train de se passer en ce moment,
39:50 c'est que l'Amérique est en train de s'européaniser et que, en fait, et son explication, c'est
39:56 le financement des campagnes électorales, la concurrence est en train de s'affaiblir
40:00 aux Etats-Unis et le capitalisme de connivence est en train de s'installer aux Etats-Unis.
40:06 Attention, dit-il, les Européens, parce qu'on a un petit discours, peut-être que vous partagez.
40:12 L'Europe a fait trop de place à la concurrence, l'Europe a trop privilégié la concurrence,
40:18 il faut absolument revenir à une Europe puissance, à une Europe industrielle, à une Europe
40:23 qui concentre les marchés.
40:24 Non, non, non.
40:26 Si Alstom est aujourd'hui le leader mondial du ferroviaire, c'est peut-être parce que
40:32 Madame Vestager, qui a pourtant été vouée aux gémonies, a refusé que Alstom se marie
40:38 avec Siemens parce que sinon t'aurais eu, en fait, un espèce de conglomérat qui,
40:42 BAM !
40:43 Oui, qui aurait été européen.
40:44 Exactement, et aurait ainsi installé…
40:46 Airbus, c'est un excellent exemple.
40:48 Tu vois, ça c'est super intéressant, mais la réalité, c'est que l'automobile,
40:53 Tesla est américain et Amazon est américain.
40:56 La réalité, c'est la puissance financière, c'est cette espèce de fantasme que les
41:00 gens ont, que l'État américain est un État ultra-libéral, par des agences qu'on
41:04 ne connaît même pas en France, parce qu'elles sont non pas fédérales mais étatiques,
41:08 par des banques locales que seuls les Allemands et les Américains ont, qu'on n'a pas
41:12 en France, qui ne sont pas régulées par les banques centrales, ils arrivent à financer
41:15 tout, tout.
41:17 Je ne suis pas d'accord avec toi, non, ce n'est pas une question de financement.
41:19 Et je finis, Thomas, qu'est-ce qu'il est en train de dire ? Et on le vit en direct, nous.
41:22 Qu'est-ce que le prochain grand ratage, en fait, pour la France ? C'est l'agriculture.
41:28 C'est l'industrie agroalimentaire.
41:30 Et qu'est-ce qu'on vit là, pendant que l'Amérique est en train d'inventer l'agriculture
41:34 du 21ème siècle ? Nous, on a des gars qui cassent les cerfs, qui arrachent les salades,
41:39 qui… voilà, on interdit les OGM, on interdit… Tu vois, le risque, la culture du risque,
41:46 voilà.
41:47 Alors, pour une fois, là, je suis complètement d'accord avec Stéphane.
41:51 Je pense que…
41:52 Lequel ? J'avais compris que c'était avec lui, ne t'inquiète pas.
41:55 Non, le boss.
41:56 Oui, parce que tu m'as regardé, je l'ai compris.
41:58 Non, je suis complètement d'accord.
42:00 Et moi, ce qui m'a frappé, je n'ai plus le titre précis, mais quand tu regardes la
42:04 presse aujourd'hui, tu regardes l'Europe s'exprimer.
42:07 Elle est sur la défensive, sur tous les sujets.
42:11 Tout ce qui intéresse l'Europe aujourd'hui, c'est quoi ? C'est de coller une amende
42:14 à Google, coller une amende à Facebook, se protéger, se recroqueviller.
42:18 C'est-à-dire qu'on n'est pas dans l'innovation, on n'est pas dans l'élaboration de nouveaux
42:22 projets innovants, structurants, capables de devenir des leaders mondiaux.
42:26 On est comment se protéger des autres, parce qu'on pense qu'en essayant de se protéger,
42:30 on va protéger notre industrie.
42:32 Le résultat, il est là.
42:33 On est en train de s'appauvrir, on est en train de cramer de l'énergie, du temps
42:38 considérable pour essayer d'élaborer des barrières, alors qu'on devrait consacrer
42:44 ce temps et cette énergie, et donc les moyens financiers derrière, à élaborer des grands
42:48 projets européens.
42:49 Et là, je partage complètement, moi je suis frappé par cette Europe qui se recroqueville
42:53 sur elle-même et qui est totalement impuissante.
42:55 Qui a peur.
42:56 Qui a peur.
42:57 Non, mais tu sais, Christian Saint-Etienne utilise toujours, et je ne partage pas toujours
43:03 tout ce qu'il dit, mais là il parle, dernièrement il a fait un très bon papier sur l'absence
43:07 totale en France, et c'est très bien pour l'Europe, d'état-stratège.
43:10 En fait, on n'a pas choisi d'être des libéraux ou des protectionnistes.
43:14 En fait, on n'a pas choisi.
43:15 Il y a des sujets sur lesquels on va être hyper bon pour faire concurrence au monde,
43:19 parce que technologiquement, on a la technologie, on a la puissance financière.
43:22 Je redis, Airbus est arrivé à une taille où il y a une puissance financière, qu'elle
43:27 soit européenne ou pas, elle fait la nique aux Chinois et elle fait la nique à Boeing.
43:30 Parce que c'est une énorme boîte qui a les moyens de se financer, qui n'est pas dans
43:34 une… Mais ne me parle pas d'état-stratège, enfin ! Non, mais non, c'est pas possible !
43:39 Comment tu changes ça ? Ce que tu racontais, là, Apple, tu crois que c'est sorti du
43:42 cerveau d'un fonctionnaire quelconque ? Mais jamais de la vie ! Tesla, c'est sorti du
43:47 cerveau d'un fonctionnaire quelconque, jamais de la vie ! Même Carlos Ghosn, quand en 2008,
43:51 il dit "l'avenir de l'automobile sera électrique", c'est pas un fonctionnaire
43:54 qui dit ça, jamais ! Pas toi, pas un état-stratège ! C'est pas ce que je dis Stéphane, attention.
43:59 Il faut juste avoir l'amour du risque. Reprendre ! Et donc, à un moment donné, où est-ce
44:04 que tu situes le rôle régaliant de l'État dans le risque, dans les normes ? Vous parlez
44:08 de normes de protection de douane, c'est là où je te dis qu'on n'a pas un état-stratège.
44:11 L'État, il en fait le moins possible. On autorise l'Espagne et la Pologne à acheter
44:15 des avions qui ne sont pas construits par des constructeurs européens, alors qu'on
44:20 subventionne les constructeurs aéronautiques européens. Le rôle de l'État, Stéphane,
44:24 c'est le même depuis, je crois que c'était les marchands de Bordeaux, devant Turgot.
44:30 Laissez-nous faire ! Laissez-les faire ! Mais bien sûr, après t'as la loi, t'as le régalien,
44:37 t'as tout ce que tu veux, mais laissez-les faire !
44:39 - Tu sais très bien que je suis un profond libéral. Je parle d'état-stratège, je dis
44:42 que l'État doit faire son rôle. Il est un acteur économique. Le marché qui se libère,
44:46 laissez-nous faire, on ne peut pas, ça ne marche pas. Quand en face, tu pénètres,
44:50 parce que tu parlais de "on veut pénaliser Google", mais BNP, Société Générale, Deutsche
44:56 Bank, à chaque fois qu'il y a un truc qui ne va pas aux États-Unis, ça se règle à
44:59 coup de milliard, ils leur mettent des pénalités. Il faut se rendre à l'évidence, l'État
45:02 américain, il est ultra-protectionniste aussi. Je ne parle même pas de l'autre superpuissance
45:06 mondiale qu'est l'État chinois. J'entends ce que vous voulez dire, mais on ne peut pas
45:10 imaginer de se dire qu'il n'y a que l'Europe qui manque de risques, c'est l'entrepreneur
45:14 qui dit. - Quel est Stéphane le grand ? Parce qu'on
45:17 parle d'Airbus, et au demeurant, c'est une fabuleuse réussite. Quel est le dernier grand
45:23 projet européen des dix dernières années ?
45:28 - Mais non, mais pardon, mais en même temps, c'est une discussion passionnante, on peut
45:34 continuer là-dessus, puis on parlera d'immobilier un autre jour. Mais vous vous gouez les gars.
45:37 Si effectivement, vous attendez que la technostructure vous ponde quelque chose, c'est de ça dont
45:42 on crève. Ce n'est pas la technostructure à un moment qui va faire Elon Musk. Ce n'est
45:46 pas la technostructure qui va faire Facebook. Ce n'est pas ça le sujet. Le sujet, c'est
45:50 qu'il y a des entrepreneurs... - Moi, je ne te parle pas de la BPI. Je ne
45:52 te parle pas de la technostructure où le mec va dire "tiens, demain, c'est super de faire
45:56 ça". Je parle de la BPI. - C'est ça qu'un financier de l'État dit.
45:59 - Stéphane, Elon Musk doit tout à la NASA. Les gars, tout.
46:03 - Ils connaissent l'histoire par cœur. - Les premières batteries électriques de
46:05 Tesla, c'était aussi acheté par l'État. - Mais on connaît tous l'histoire par cœur.
46:09 - Ils ont tous eu ces aides-là. - Et Arianespace, ils ont eu quoi comme
46:13 aide ? - Je ne dis pas le contraire.
46:15 - A l'arrivée, on va en lancer deux. Il va en lancer 100. Alors, c'est quoi le sujet ?
46:18 - La différence, c'est la puissance. - Arrêtons avec ça. Elon Musk doit tout à
46:21 la NASA. Ça m'exaspère. - Parce qu'en fait, il a plus d'argent. Je
46:24 suis désolé, je reviens. Point de départ. Il a bien plus d'argent.
46:27 - Mais non, il n'a pas plus d'argent. Juste, ça va plus vite. À un moment, on fait confiance.
46:31 À un moment, on dit "ok, c'est toi qui vas le faire". - Je suis d'accord.
46:33 - Quelle, aujourd'hui, agence d'État-stratège confierait à une boîte privée existant
46:41 depuis cinq ans l'idée de renvoyer des mecs sur la Lune ?
46:44 - Oui, ça, on est d'accord. - Jamais, personne. Voilà. C'est tout.
46:47 C'est ça, le sujet. Il n'y en a pas d'autre. - Ce que je voulais dire au niveau de l'Europe,
46:50 je suis d'accord, ce n'est pas l'Europe qui doit évidemment décider des projets,
46:54 des types d'entreprises à créer. Ce n'est pas ce que je veux dire. C'est rendre tout
46:58 le système favorable d'émancipation, de créativité, de diversité, de financement,
47:03 etc. C'est là où l'Europe doit jouer son rôle.
47:05 - Stratège. - Oui, d'accord.
47:07 - Vous ne savez pas dire pilote. - Non, c'est pas stratège.
47:10 - C'est l'image que prend assez souvent notre ami Nicolas Dau, je crois qu'il la doit à Basquiat,
47:17 d'ailleurs, c'est un peu le sujet. C'est quoi le boulot ? C'est de labourer la terre
47:22 et ensuite de laisser travailler les jardiniers. Voilà. Mais laboure la terre, effectivement.
47:28 - Et tu laisses bosser. - Et laisse bosser les jardiniers.
47:30 Ça n'empêche, ça n'enlève pas le régalien, ça n'enlève pas la capacité, et tu as parfaitement raison,
47:36 on le fait nous aussi. Là aussi, autre interview passionnante, Laurent Kohentanudji,
47:40 sur l'extraterritorialité des sanctions. On n'est pas les derniers à le faire.
47:44 - On n'est pas les derniers à le faire. - Voilà, on n'est pas les derniers à le faire.
47:46 - Et ça, c'est la stratégie. Pour moi, ça me choque. - Voilà, mais...
47:48 - La stratégie, elle a sa place. - On est d'accord. Ça, c'est le rôle,
47:50 effectivement, de la puissance publique. - La CDC a sa place, le PPI a sa place.
47:52 - Ça, c'est le rôle de la puissance publique. - C'est des gens qui sont très prêts à faire leur métier.
47:54 - Mais derrière, tiens, par exemple, fais respecter la propriété privée.
47:57 Et quand t'as des gars qui viennent arracher des plans de salade innovantes dans des serres,
48:03 bah là, tu joues ton rôle, oui, d'être un gars... - Le regain d'air, bah oui, tu fais quoi ?
48:07 - Voilà. - Je pense qu'on se rend pas compte de l'objet, parce qu'on est bien chauds, là.
48:11 (Rires)
48:14 - Non, tiens. Ah bah non, non, non. Ce qui va bien, regarde.
48:17 Tiens, est-ce que... Juste, c'est une petite image, parce qu'après, je saurais pas où la mettre,
48:20 mais ça m'a frappé. Petite image sur le monde d'après.
48:24 Sibyl va nous mettre ça. Je sais pas si ça appelle des commentaires.
48:28 C'était dans le même numéro des Echos. Je sais plus quand c'était. Lundi, mardi, en milieu de semaine.
48:33 Donc je décris pour ceux qui nous écoutent en podcast un article.
48:38 Donc Salon du Bourget, Airbus et la compagnie indienne font le show avec une commande hors norme de 500 à 320.
48:46 Et Renault veut sa place dans les SUV haut de gamme.
48:51 - Avec un SUV qui s'appelle Rafale. - Avec un SUV qui s'appelle Rafale.
48:55 - Présenté au Salon du Bourget. - Bon, c'est quoi, tu vois ?
48:58 C'est monde d'après, pas monde d'après ? Same player, shoot again ?
49:01 La société n'a rien compris. On ne comprend rien. On est indécrottable. On n'avance pas.
49:06 - Il faut faire confiance à l'innovation, Stéphane. Je repense à des gens qui me disaient
49:10 « Ah bah là, le confinement, l'aéronautique, c'est terminé. »
49:13 - Mais bien sûr, c'est pour ça que je voulais mettre ça.
49:16 - C'est un investissement à Toulouse, mais on était très tournés là-dessus.
49:18 - Il y a beaucoup d'autres industries à Toulouse. Bon bah là, t'as 35 ans de carnet de commandes
49:23 juste sur le site toulousain. 35 ans d'activité à temps plein.
49:27 - T'en as jamais eu autant ? - Jamais.
49:29 - C'est colossal. - Et ce qui est génial...
49:32 - Mais en même temps, est-ce qu'il a forcément tort le gars qui nous dit qu'il faut prendre 4 fois l'avion dans sa vie ?
49:37 - Fondamentalement, oui. Dans mon monde à moi. - Tu crois, toi ?
49:40 - Il faut changer l'avion. Voilà. Il faut juste que l'avion...
49:43 - Ouais, enfin, les 35 ans de carnet de commandes, c'est avec des avions carbonés ou pas des carbonés.
49:46 Les indiens, ils s'en foutent complètement. - Non mais c'est la 320 Néo, déjà, c'est celui qui décarbone le plus.
49:50 - Oui, mais enfin, les indiens s'en foutent complètement quand ils ont signé leur truc, on est d'accord.
49:53 Non mais on peut se le dire, quand même. - Oui, oui, mais...
49:55 - Et Renault, là, tu sens pas, tu vois, quand tu revois, je sais pas si on peut revoir l'image,
49:58 quand tu vois la face avant de la bagnole, tu la sens pas très... très woke, quoi, tu vois.
50:04 - Tu la sens pas Tesla, quoi. - Tu la sens pas très nouveau monde.
50:07 - J'ai envie de ma petite anecdote personnelle. - Elle est assez agressive, quoi, tu vois.
50:09 - J'ai une petite anecdote personnelle, je vis donc dans une très jolie ville du sud-ouest qui m'attend à un maire écologiste,
50:13 qui, je le rappelle, était le juriste de Greenpeace, donc on a un vrai écolo, qui a lancé la chasse au SUV.
50:19 Pas de pot. J'ai un énorme SUV Mercedes. - Ça m'étonne pas, ça, toi.
50:23 - Le truc débile, toi, débile. Bah, figurez-vous qu'il est électrique.
50:26 Donc, en fait, il ne consomme rien. C'est-à-dire que si tu le compares à la Polo Volkswagen de ma conjointe,
50:31 il consomme deux fois moins. - Il est full électrique ou il est hybride ?
50:35 - Il est hybride, mais je ne roule qu'en électrique, parce que je ne suis qu'en ville, moi.
50:38 - Et tu le recharges, donc ? - Mais pourquoi tu prends un SUV pour rester en ville ?
50:42 - Parce que j'ai une petite famille à mettre dedans et que, tu vois... Eh bah oui, mon chéri, et puis...
50:46 - On peut pas mettre une famille dans une série... - Moi, j'achète l'européen, monsieur.
50:50 - Hein ? - J'achète l'européen. Pardon, c'est le seul truc.
50:53 - Moi aussi, j'achète l'asile en posant comme un chien. - Les montres, tout ça, je m'en fous.
50:56 - Moi aussi. - Laissez-moi me faire un petit kiff, quand même.
50:58 - Moi aussi, un Tesla européen, fabriqué en Allemagne. - Ah, c'est ça, ouais. Voilà.
51:02 - Moi, j'achète la technologie. - C'est sûr, parce que plus de la moitié des Teslas sont fabriqués en Chine.
51:06 - Ah, bah voilà. Tiens. - Donc, qu'est-ce que t'as fait ?
51:09 - Je vais vérifier. - On va revoir ton bilan RSE, tiens. Voilà.
51:13 - Tu sais, bon, allez, on finit. On est en roue libre, c'est très bien comme ça.
51:18 Je voulais peut-être déjà raconter "Convention"...
51:22 Oh, je peux... Oui, enfin, non, allez. Oui, si, je peux le citer.
51:26 "Convention d'un très grand groupe de distribution avec des indépendants".
51:30 Voilà, on va dire ça comme ça. "Très grand groupe de distribution avec des indépendants".
51:33 T'arrives à la convention. Mais mon vieux, c'était le salon de l'auto.
51:36 Mais le truc, hein, mais des bagnoles, invraisemblable !
51:40 - Oui, on voit que tu parles. - Invraisemblable !
51:42 - J'ai une protégée. - Et alors t'arrives, donc, etc.
51:46 Tu te dis, eh bien, on va faire une convention pour parler des marges et tout.
51:50 C'est quand même un métier de chien, la grande distribution et tout.
51:53 Je vois les bagnoles, les gars, ça va.
51:55 Et en fait, le type dit exactement ce que tu viens de dire, Stéphane.
51:58 Il dit, vous savez, on bosse combien ? 80 heures par semaine.
52:01 - Ah bah, oui. - On sait pas quoi faire du pognon, donc on achète des bagnoles.
52:05 C'est idiot, disait le mec. Le mec qui brève, on dit, c'est idiot, on est conscient.
52:09 Mais on achète des bagnoles.
52:10 - Les deux pôles de dépenses. - Qui est quand même le plus mauvais placement que tu puisses faire, on est d'accord.
52:13 Ça se déprécie. Tu sors de la conception, t'as déjà perdu la moitié de la valeur.
52:18 - Je reviens sur le terme, il l'est pas adapté, mais c'est du kiff.
52:20 - C'est un procédé. - C'est bon, c'est bon, c'est bon.
52:22 - Ils habitent à 15 minutes en supermarché ou hypermarché.
52:26 Donc c'est même pas le truc où tu vas passer 4 mois.
52:28 - Non, mais c'est un plaisir. La voiture, c'est avant tout un plaisir.
52:31 Initialement, moi qui étais vendeur de voitures dans ma jeunesse, c'est un plaisir, la voiture.
52:36 Le plaisir du moteur.
52:38 - C'est pour ça, quand il nous dit, j'ai une famille à mettre, c'est juste l'hypocrisie de la réponse en disant, j'ai des enfants.
52:44 - Non, parce que tu peux avoir, je pourrais avoir une Tesla, je pourrais avoir...
52:47 Il y a d'autres voitures de luxe qui sont aussi hybrides.
52:49 C'est juste que là, ça me faisait rire.
52:51 - Là, c'est full électrique.
52:52 - Non, mais ce qui était marrant, c'était par rapport à la remarque.
52:54 Comme c'est un SUV, c'est sale.
52:56 Non, figurez-vous que les SUV d'aujourd'hui, ils polluent 10 fois moins qu'une Clio des années 90 qu'on voit tout le temps dans la rue.
53:04 C'est ça le problème de l'aviation.
53:06 C'est que posons-nous les vraies questions, innovons vers des avions qui consommeront moins.
53:09 On peut pas se dire, arrêtez de prendre l'avion, ça n'a pas de sens.
53:12 C'est le truc qui a libéré le monde.
53:14 - Là où je suis inquiet pour Renault quand même sur leur pub, c'est que ni la face avant fait très...
53:18 - C'est pas de la pub, c'est un article.
53:19 - Enfin, l'article. Ni la face avant fait de la pub.
53:22 Et quant au nom, bon, ça fait pas très innovant parce que Rafale, ça existe depuis...
53:26 - Oui, mais là, je pense que c'était un petit coup parce qu'il y avait le projet, ils voulaient faire un coup marketing.
53:30 - Parce que ça, c'est intéressant sur le management, sur le système, etc.
53:36 Lucas Desmeaux, en présentant ça, donc à un moment, à cette phrase, c'est vrai qu'on est en retard sur l'électrique, mais en même temps, on a démarré après tout le monde.
53:47 - Or, en 2007-2008, Carlos Ghosn, Zoé, Liff...
53:53 - Zoé ?
53:54 - Oui, mais c'est très intéressant comme réflexion sur qu'est-ce qu'un patron.
53:58 C'est-à-dire que tu as... et qu'est-ce qu'une performance durable ?
54:02 Non seulement Carlos Ghosn, en fait, a détruit... alors, j'en sais rien, moi, je crois que... fondamentalement, innocence, peu importe, ça a explosé.
54:13 Donc, c'est de sa faute.
54:14 Et donc, non seulement il a détruit sa création, c'est-à-dire l'alliance Renaud-Nissan, mais en plus, il a fait finalement reculer...
54:21 Parce que Lucas Desmeaux, s'il dit ça, c'est qu'il ne l'invente pas, quoi, tu vois.
54:24 Ça a fait reculer toute l'entreprise.
54:26 Les 10 ans qu'ils avaient gagnés, finalement, ils les ont perdus.
54:29 Ça me fait vraiment, moi, réfléchir sur le...
54:31 - Stéphane, c'est là où on revient un peu sur le mot, pardon, je reste un peu braqué, mais parce qu'en fait, gouverner, c'est anticiper, c'est prévoir, c'est d'être stratège.
54:41 C'est pas forcément toi qui pilote tous les sujets, mais c'est d'avoir déjà cette vision, même si toi, tu es dépassé par le truc parce que t'es trop âgé ou c'est pas ton truc.
54:49 C'est d'avoir la vision de se dire quel sera mon secteur d'activité dans 10, 15, 20 ans et s'entourer de managers qui sont faits pour ça, prêts à faire cette transition, etc.
54:58 Et c'est ce que je dis dans la grande distribution.
55:00 Moi, j'ai discuté, enfin, on a eu un échange avec Alexandre Bompard, qui est plutôt assez jeune, etc., etc., mais qui disait, toi, t'es fou, il y avait quand même de la grosse baronnie, quoi.
55:09 Et finalement, les mecs ont été hyper bien managés. Ils ont été accompagnés dans cette transition.
55:14 Et ça a vraiment secoué le truc et ça a redonné à un groupe qui, par moments, commençait un peu à péricliter, en tout cas à se tasser, à repartir sur des nouveaux secteurs.
55:23 Et ça réouvre l'innovation, y compris intellectuelle, de tes managers.
55:27 – Stéphane, il corrige à la marge. Tu sais, c'est le problème de réformer Air France. C'est le problème de réformer Renault-Nissan.
55:33 La différence par rapport aux exemples qu'a cités Stéphane tout à l'heure avec Tesla et Amazon, ou SpaceX, c'est qu'ils sont repartis d'une feuille blanche.
55:42 C'est beaucoup plus compliqué de prendre un groupe et de le transformer pour en devenir un leader.
55:47 Et je pense même, je vais te dire, c'est impossible parce que t'as un historique, parce que tu parles avec des coups, évidemment, des savoir-faire, des compétences.
55:57 Et transformer tout ça prend forcément beaucoup plus de temps que de repartir d'une feuille blanche. Et c'est peut-être là aussi l'une des solutions.
56:04 – Pourtant, tu vois Nicolas, après ça touche tout le monde.
56:08 – Une minute.
56:09 – Nous, avec Carl, on a eu cette chance il y a un peu plus de 10 ans.
56:11 – Ton confondateur.
56:12 – Et Stéphane l'a vécu.
56:13 – Enfin, t'as surtout eu la chance de me rencontrer.
56:15 – Vérité. Les trois choses les plus importantes qui me sont arrivées dans ma vie professionnelle, j'ai rencontré Stéphane Saumier.
56:21 On voulait faire un truc qui était aberrant. Enfin, même lui avait dit "tu vas détruire ton métier".
56:25 On voulait digitaliser la relation commerciale, c'est-à-dire ne plus se voir, tout faire en visio.
56:29 Mais on avait ce sentiment.
56:32 Quand arrivent les confinements, est-ce que tu as vu à quelle vitesse, tous les gens qui disaient "moi je veux voir, moi je ne peux pas faire ci, moi je ne peux pas faire ça".
56:39 Tout le monde, les banques, tout le monde se sont mis à ce système.
56:43 Et finalement, tu fais les choses très bien.
56:45 Ça a poussé les notaires à faire des signatures électroniques faciales.
56:48 – Oui, bien sûr.
56:49 – La transition elle est vachement intéressante.
56:51 – Chaque crise est une opportunité.
56:53 – On va rester là-dessus.
56:55 – Ouais.
56:56 – Chaque crise est une opportunité.
56:59 Si ça nous permettra de parler de l'immobilier la prochaine fois.
57:01 – Non, c'est l'autre grande phrase.
57:03 À un moment, je n'en pouvais plus, je sortais mon flingue dès que j'entendais.
57:06 En chinois, le même idéogramme pour crise et pour opportunité.
57:10 Vous l'avez entendu 5 000 fois.
57:12 – Oui, j'ai entendu.
57:14 – Il me semble que ce soit le même idéogramme pour crise et opportunité.
57:17 – Mais qui t'a dit ça ? Un tatoueur chinois ?
57:19 – Mais non, tu l'entendais à la télé tous les jours.
57:21 – On va vérifier.
57:23 – Ouais, vérifie pour moi parce que j'aime les vérifier.
57:25 – Oui, c'est ça.
57:27 – Les amis, merci de nous avoir suivis.
57:29 – Merci.
57:31 – Pour ceux qui ont pu suivre, ce qui a quand même été un grand foutoir cet après-midi.
57:35 On se retrouve lundi et évidemment demain.
57:40 Aurélie Planex est au rendez-vous de Bismarck.
57:42 Bonne soirée.
57:44 [Musique]