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Parlons Vrai chez Bourdin avec Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la résistance française.

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Transcription
00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Il est 12h11, réfugié en France, en 1925, Missak Manouchian a rejoint la résistance en France, résistance communiste en 1943.
00:19 Je suis avec Fabrice Grenard, historien spécialiste de la résistance française, directeur scientifique de la Fondation pour la résistance et auteur de Jean Moulin,
00:29 le héros oublié chez Plon. Bonjour. - Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:33 - Merci d'être avec nous. Je n'ai pas dit de bêtises jusque-là.
00:36 - Presque pas, mais en fait, il ne rejoint pas la résistance et le parti communiste en 1943, il rejoint le parti communiste dès 1934.
00:46 - Oui. - Et il milite clandestinement pour le parti communiste après son interdiction en septembre 1939.
00:54 Et il rejoint la résistance lorsque le parti bascule en juin 1941, au moment où l'Allemagne attaque l'URSS.
01:02 - Il venait d'Arménie, il était rescapé du génocide arménien. - Oui, rescapé du génocide arménien.
01:07 Il est né en 1906, donc il avait à peine 10 ans en 1915, au moment du génocide, lorsque les autorités ottomanes décident d'exterminer le peuple arménien.
01:19 1,5 million de victimes et les parents de Misak Manoukian figureront parmi les victimes.
01:24 Il sera récupéré, élevé comme orphelin, d'abord par une famille kurde et puis ensuite par des organismes de secours.
01:31 - Voilà. Réfugié en France, donc, en 1925, et là il rencontre le parti communiste, donc.
01:39 Dans quelles circonstances, est-ce qu'on sait comment... - Oui, alors, pas tout de suite.
01:44 - Il exerce un métier, qu'est-ce que fait-il ? - Alors, il arrive en France d'abord à Marseille, en 1925.
01:49 Et il a une double casquette, Misak Manoukian, c'est à la fois, il a une formation d'ouvrier, les menuisiers,
01:56 mais c'est aussi un homme de lettres, c'était un poète arménien.
02:00 Donc, il débute à Marseille, il arrive ensuite à Paris, il va travailler aux usines Javel, de Citroën,
02:07 tout en suivant des cours du soir à la Sorbonne, pour écrire, il écrit aussi des poèmes à cette époque-là.
02:15 Et il rejoint le parti communiste à un moment très précis, mais c'est un événement important dans l'histoire de France,
02:21 c'est le 6 février 1934, la tentative de coup d'État, interprétée comme une tentative de coup d'État fasciste par la gauche,
02:28 de la part des ligues d'extrême droite. Et c'est après cet événement-là qu'il décide de s'engager en rejoignant le parti communiste.
02:35 Il sera aussi très engagé dans un comité d'aide pour l'Arménie, où il rencontrera d'ailleurs au sein de ce comité...
02:41 - Méliné. - Voilà, Méliné, sa future épouse.
02:43 - Sa future épouse. Bien. 1943, il rejoint la résistance, dans quelles circonstances ?
02:50 Qu'est-ce qui l'a conduit à rejoindre la résistance ?
02:53 - Alors, il y a une forme de cohérence, puisqu'il est membre du parti communiste.
02:57 Donc, le parti communiste est interdit en septembre 1939, du fait du pacte germano-soviétique.
03:02 D'ailleurs, à ce moment-là, Misakma... - Alors, que dit-il du pacte germano-soviétique, justement ?
03:07 - Alors, ça, on ne sait pas. On ne sait pas. Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'il est arrêté.
03:11 Il est arrêté par la police française, puisque le... - En 1939.
03:16 - En 1939, du fait de ses sympathies pour le parti communiste. Mais il est relâché.
03:20 Et il fait le choix, à ce moment-là, de s'engager dans l'armée française, comme volontaire.
03:24 - Et il s'engage dans l'armée française ? - Il s'engage dans l'armée française, tout à fait.
03:27 Et donc, s'il est relâché, c'est qu'il a expliqué aux policiers français qu'il ne soutenait pas le pacte germano-soviétique.
03:35 - Et il s'engage donc pour le montrer, pour le prouver, en quelque sorte ?
03:38 - Il s'engage dans l'armée française, tout à fait, comme volontaire, pour le prouver.
03:41 Alors que le parti, à ce moment-là, avait plutôt tendance à condamner ce genre d'engagement volontaire.
03:47 - Bien sûr. - Et puis ensuite, il suit la trajectoire du parti communiste.
03:51 C'est-à-dire qu'il devient un militant clandestin du parti.
03:54 Il participe à sa reconstitution, diffuser des tracts, par exemple, sur une ligne un petit peu ambiguë,
04:00 du fait, justement, du pacte germano-soviétique.
04:03 Et il y a ce basculement-là, totalement, dans la résistance, en juin 1941,
04:08 après l'opération Barbarossa, l'éclangement de l'opération Barbarossa.
04:12 D'ailleurs, il est arrêté une deuxième fois, à ce moment-là.
04:14 - Il est arrêté une deuxième fois ? - Il est arrêté une deuxième fois,
04:16 parce que les Allemands organisent une grande rafle à Paris, en région parisienne, dans les milieux communistes,
04:23 du fait de l'opération Barbarossa.
04:25 Et il sera interné au camp de Royelles-Lieu à Compiègne, pendant plusieurs semaines.
04:29 Mais là aussi, faute de preuve, en fait, il sera ensuite libéré.
04:32 - Il sera libéré. Et il entre en résistance, donc, en 1943.
04:37 Là, il est très actif. Dites-nous un peu ces faits-là.
04:40 - Oui, il a d'abord... Alors, en 1942, il est responsable de la section Moï,
04:46 de la main-d'œuvre étrangère arménienne au sein du parti communiste.
04:49 Donc là, il a essentiellement des fonctions politiques.
04:52 Organiser la diffusion de tracts clandestins, par exemple, le journal clandestin.
04:56 Il participe aussi à ce qu'on appelle le travail allemand,
04:59 parce qu'il se trouve qu'il y a des Arméniens dans l'armée allemande qui ont été enrôlés de force.
05:03 Et donc, le travail allemand consiste à encourager les soldats allemands,
05:08 ou soldats enrôlés dans l'armée allemande, à déserter. Il fait ce travail-là.
05:12 Et puis, en 1943, tout change pour lui, puisque là, il va être muté dans les FTP Moï.
05:18 Dans la branche combattante des FTP, il est d'abord un combattant à la base,
05:22 et en août 1943, il devient le chef militaire des FTP Moï de la région parisienne.
05:27 - D'accord. D'accord. Donc là, acte de résistance, jusqu'au moment où il est arrêté et exécuté.
05:36 - Oui, on considère que... Donc, les FTP Moï étaient véritablement le commando le plus actif,
05:42 sur le plan de la lutte armée en 1943 dans la région parisienne.
05:45 On considère que sous ces ordres, il y a eu une trentaine d'actions menées, actions de guérilla.
05:49 Donc, c'était des sabotages, c'était des attaques de convois allemands.
05:54 C'est aussi l'exécution, par exemple, de Julius Ritter, en septembre 1943 à Paris.
05:58 Julius Ritter était le représentant en France de Fritz Sockel,
06:02 celui qui s'occupait des réquisitions de main-d'oeuvre en Europe.
06:05 On le surnommait le négrier d'Hitler.
06:08 Voilà. Donc, des actions très spectaculaires, très importantes.
06:12 Mais, effectivement, ce sont les policiers français, en fait, qui le traquaient.
06:18 - Ce sont les policiers français qui l'arrêtent ?
06:21 - Au sein de la police française, il y avait une brigade spéciale chargée de traquer les communistes.
06:25 Et ce sont les policiers français qui l'arrêtent, donc, le 16 novembre 1943,
06:30 alors qu'il a rendez-vous avec son supérieur, Joseph Epstein, le colonel Gilles.
06:34 Ils sont arrêtés tous les deux. Et ensuite...
06:37 - Donc, dénoncés ?
06:39 - Alors, ils ont été, on pense... - Trahis ? Non ?
06:43 - Il se trouve qu'il y a un cadre du parti qui a été arrêté,
06:46 il s'appelle Joseph Davidovich, quelques semaines plus tôt.
06:49 - Qui a parlé ? - Qui a certainement parlé, voilà.
06:51 Qui a donné des informations... - Peut-être sous la torture, certainement.
06:55 - Bien sûr, bien sûr. Et il sera exécuté, d'ailleurs, en décembre 1943.
06:58 Il sera relâché ensuite par la police française.
07:00 Et il sera exécuté par un commando communiste.
07:03 - Ah, d'accord. - Voilà. Du fait de cette trahison.
07:06 - Donc, il est arrêté, et il est exécuté rapidement ?
07:10 - Alors, il est arrêté par les policiers français,
07:12 qui, après l'avoir interrogé, vont le transmettre aux Allemands.
07:16 Et là, les Allemands vont organiser un procès très rapide
07:20 devant le tribunal militaire allemand à Paris, le 19 février.
07:23 Il est condamné à mort, avec 23 membres de son organisation.
07:27 Et 22 de ces 23 membres vont être exécutés au Mont-Valérien,
07:31 le 21 février 1944. - Voilà. Au Mont-Valérien.
07:34 C'est la raison pour laquelle...
07:37 Bon. Au Mont-Valérien, il était exécuté 22 des 23, me dites-tu ?
07:40 - Oui, puisqu'il y avait une femme, Olga Bonsic,
07:42 qui, elle, sera déportée en Allemagne et sera exécutée en Allemagne.
07:45 - Et sera exécutée en Allemagne. - Tout à fait.
07:47 - Bien. Méliné, son épouse, était aussi résistante.
07:50 - Oui, elle l'a accompagnée dans ses activités,
07:53 à la fois ses activités militantes.
07:55 D'ailleurs, ils se sont rencontrés au comité d'aide
07:59 en faveur de l'Arménie, dans les années 30,
08:01 qui était aussi un comité très engagé en faveur de l'antifascisme.
08:06 Ils ont tous les deux, à ce moment-là, participé aussi,
08:08 au moment de la guerre civile espagnole, à l'aide aux républicains espagnols.
08:11 Et dans la résistance, Méliné l'aidait.
08:14 Alors, vous savez, dans la résistance, les tâches étaient un petit peu genrées.
08:17 Là où Michel Manoukian, lui, Missac Manoukian, combattait,
08:22 elle, elle avait des tâches considérées comme plus féminines.
08:25 Transporter en secret des armes, délivrer des informations,
08:29 repérer les cibles aussi, repérer les cibles.
08:31 - Repérer les cibles. - Où on allait procéder à des attentats
08:34 et transporter les tracts qui allaient être diffusés.
08:37 - Quel rôle le FTP dans la résistance ?
08:43 Est-ce qu'il y avait une rivalité avec les autres résistants ?
08:46 Comment ça se passait à ce moment-là ?
08:49 - Alors, la résistance est compliquée. - À ce moment-là, 42-43 ?
08:52 - Au départ, il y a beaucoup de rivalité entre les résistants
08:55 et les différentes organisations de lutte armée.
08:58 Même s'ils ont un ennemi commun, bien sûr, l'occupant allemand.
09:02 Mais 43, c'est aussi l'année de l'unification.
09:04 C'est la création du Conseil National de la Résistance.
09:07 C'est le moment où les communistes acceptent de reconnaître
09:10 le général de Gaulle comme chef de tous les résistants.
09:13 Donc, chaque organisation militaire, je dirais, agit un petit peu séparément.
09:18 Donc, les FTP-Moi agissent de façon indépendante et autonome
09:22 par rapport aux autres organisations non-communistes.
09:24 Mais en même temps, tout ça s'inscrit désormais dans un combat commun,
09:27 dans une lutte commune.
09:29 - Avec Jean Moulin, par exemple.
09:31 - Ah, ils n'ont pas eu de contact avec Jean Moulin.
09:33 - Pas de contact, non ? - Non, non, bien sûr.
09:35 - Aucun contact. - Mais le Parti communiste est représenté
09:38 au Conseil National de la Résistance. - Oui, bien sûr.
09:41 - Donc, la branche armée du Parti communiste, les FTP,
09:44 du coup, participent aussi à ce travail d'unité.
09:48 - Ce travail d'unité. Mais il n'y avait pas, comment dire,
09:52 une organisation commune sur les actes de sabotage ?
09:55 - Alors, il y aura, un petit peu plus tard, les FFI,
09:58 les Forces françaises de l'intérieur. - Oui.
10:00 - Et les FTP vont travailler avec les FFI,
10:03 tout en gardant leur autonomie organisationnelle.
10:06 - Enfin, quand les FFI avaient un objectif, les FTP le savaient.
10:10 - Oui, et parfois, il y a une coopération sur le terrain
10:15 qui se développe, on se prête aussi des armes.
10:18 - Alors, pourquoi est-ce que le Président de la République
10:21 a salué la bravoure et l'héroïsme tranquille de Missak Manoukian,
10:26 selon vous ? - Alors, la bravoure et l'héroïsme,
10:29 j'ai évoqué la trentaine d'actions qui sont effectivement
10:32 très spectaculaires. La première action de Missak Manoukian,
10:35 lorsqu'il intègre les FTP-Moi, consiste à attaquer
10:38 un détachement allemand à la grenade, voyez.
10:40 - Oui. - On est en mars 1943.
10:42 Et puis ensuite, il y a toutes ces opérations qu'il va superviser,
10:45 comme l'exécution de Julius Ritter, c'est l'un des plus hauts dignitaires
10:49 nazis présents en France, qui est exécuté par la Résistance.
10:53 Le côté tranquille, dans tous les témoignages
10:56 qui vont être livrés autour de Missak Manoukian,
10:59 et on le voit d'ailleurs dans le film de Robert Guédiguian,
11:01 "L'armée du crime", Missak Manoukian était quelqu'un
11:05 de très posé, c'était aussi un intellectuel,
11:08 il réfléchissait beaucoup. C'était pas quelqu'un
11:11 qui était adepte, par exemple, des opérations suicides.
11:15 Il tenait beaucoup à la survie des membres de son organisation.
11:21 Donc je pense que tout ça participe à ce côté peut-être tranquille
11:24 défini par le président Macron.
11:26 - Est-ce que c'est une façon aussi de rendre hommage
11:29 à tous les combattants étrangers ?
11:31 - Oui, parce que... - Espagnols, Italiens, Arméniens,
11:35 ou venus d'autres continents ?
11:37 - Oui, évidemment, le symbole est triple avec Missak Manoukian.
11:39 - Oui, le symbole est triple. - C'est rescaper du génocide arménien.
11:42 On sait que la France est très engagée pour faire reconnaître le génocide arménien.
11:45 C'est un membre du Parti communiste.
11:47 Il y a déjà eu des résistants panthéonisés, de Gaulle,
11:50 pardon, Jean Moulin, Brossolette, des femmes,
11:53 Geneviève Antonius de Gaulle, par exemple.
11:55 Il n'y a jamais eu de communiste, voilà.
11:57 Or, le Parti communiste, à partir de juin 1941,
12:00 c'est l'un des fers de lance de la résistance intérieure.
12:03 Et puis il y a le résistant étranger.
12:05 Effectivement, il y a des milliers d'étrangers
12:07 qui sont venus trouver refuge en France dans les années 30
12:09 parce qu'ils fuyaient les régimes totalitaires de l'entre-deux-guerres,
12:13 que ce soit Franco en Espagne, Hitler en Allemagne,
12:16 Mussolini en Italie.
12:18 Et ces étrangers, qui avaient déjà eu un engagement antifasciste avant la guerre,
12:22 vont le poursuivre après la défaite de la France
12:25 et seront bien souvent les premiers à passer à l'action,
12:28 les premiers à basculer dans la résistance.
12:30 Et derrière Missak Manoukian, vous avez bien sûr tous ces républicains espagnols,
12:34 tous ces arméniens, tous ces polonais, tous ces roumains,
12:37 tous ces antifascistes italiens.
12:39 - Que représentaient-ils ?
12:41 Que représentent-ils dans la résistance ?
12:43 - Numériquement.
12:44 - Numéralement, ils étaient importants ?
12:46 - Oui, dans les maquis par exemple, vous avez beaucoup de républicains espagnols.
12:49 Au maquis d'Aiglière, il y avait une soixantaine de républicains espagnols.
12:53 Et surtout, ils apportaient leur savoir-faire.
12:55 Parce que c'était des gens qui avaient déjà combattu avant la guerre,
12:58 qui avaient une expérience.
13:00 Qui avaient aussi une expérience du combat antifasciste,
13:03 là où beaucoup de jeunes résistants étaient beaucoup plus novices.
13:06 Donc ils ont souvent servi aussi de cadre à la résistance.
13:09 - Et les arméniens, dans la communauté arménienne,
13:11 il y avait beaucoup aussi de résistants ?
13:13 - Oui, bien sûr, Missak Manoukian.
13:16 - Il a recruté peut-être dans leur communauté arménienne.
13:20 - On estime qu'il y avait à peu près 7000 arméniens au sein de la section Moïe.
13:25 - 7000 ?
13:26 - Voilà, 7000. Alors tous ne basculeront pas en résistance,
13:29 mais un certain nombre d'entre eux.
13:31 - Missak et Méliné Manoukian étaient très proches, par exemple, de la famille Aznavourian.
13:36 Les parents de Michel Aznavour.
13:38 C'est même cette famille qui accueillera, hébergera Méliné après l'exécution de son mari.
13:45 - Après l'exécution de son mari. Elle lui a survécu 45 ans, je crois.
13:48 - Oui, décédée en 1989.
13:51 - Voilà, en 1989.
13:53 C'était indispensable.
13:56 - Vous pensez que là, c'est vraiment...
13:59 Parce que j'ai vu que c'était un geste qui avait été applaudi par la gauche, évidemment.
14:03 Je n'ai pas vu une seule critique.
14:05 Parce qu'en général, en France, dès qu'on fait quelque chose, tout le monde critique.
14:11 Mais là, je n'ai pas vu une seule critique.
14:13 - Le symbole est beau, le symbole est fort.
14:15 Alors, ça fait un petit moment déjà que c'était un petit peu un serpent de mer, cette entrée de Manoukian au Panthéon.
14:20 François Hollande avait refusé.
14:22 - Il avait refusé ?
14:23 - Oui, il avait refusé. Il avait privilégié...
14:25 Il faudrait lui demander, il faudrait lui poser la question.
14:27 Mais il avait fait entrer deux femmes, Germaine Tillon et Geneviève Antonios de Gaulle, ainsi que Pierre Brossolette.
14:33 Mais il avait refusé Missak Manoukian.
14:37 Le symbole est aussi fort parce qu'on parle beaucoup d'immigration en ce moment, on parle beaucoup d'intégration.
14:41 Et là, on a une image très forte de quelqu'un qui était apatride,
14:45 rescapé du génocide arménien, qui n'avait pas la nationalité française,
14:49 et qui pourtant a combattu pour la libération de la France, dans la lettre qu'il a laissée à son épouse Mélinée.
14:55 Il a même écrit qu'il se considérait comme le combattant régulier d'une armée de libération nationale française.
15:01 Vous voyez, le symbole est très fort.
15:03 Et son épouse Mélinée, elle obtiendra d'ailleurs la nationalité à la fin de la guerre.
15:07 - Oui, parce que lui n'a jamais eu la nationalité française.
15:10 - Non, non, il ne l'a pas eu.
15:11 - Donc, c'est le premier à entrer au Panthéon à ne pas être français ?
15:14 - Alors, certainement. Il faudrait vérifier, mais...
15:17 - Il faudrait vérifier, mais effectivement.
15:18 - Alors, il rentre avec son épouse, qui est là.
15:23 Et on a là, bien sûr, une image très forte d'intégration réussie, d'intégration positive.
15:29 - Je comprends. Merci beaucoup.
15:31 Passionnant, Fabrice Grenard.
15:33 - Merci à vous.
15:34 - Je vois que vous connaissez tout cela par cœur.
15:36 C'est normal, directeur scientifique de la Fondation pour la Résistance et auteur de Jean Moulin,
15:41 le héros oublié aux éditions Plomb. Merci beaucoup.
15:44 - Merci beaucoup.
15:45 - Il est 12h27, André Bercov.

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