Lundi 19 juin 2023, SMART IMPACT reçoit Chloé Sebagh (Directrice du plaidoyer, Diversidays) , Karim Mokkadem (Vice-président en charge de l'électrification des avions, Airbus) , Maud Tribaudeau (Cofondatrice, Tripluch) et Bénédicte Fontaine (Fondatrice, Huguette)
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00:08 Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Heureux de vous retrouver pour une nouvelle semaine de Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif
00:14 de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale un axe fort de leur stratégie. Et voici le sommaire.
00:21 Mon invité, c'est Karim Mokadem, vice-président en charge de l'électrification chez Airbus. À l'occasion du salon du Bourget, on va détailler
00:29 ces enjeux de décarbonation vitaux, évidemment pour le secteur, pour la planète, et puis aussi réagir au plan de soutien à la filière
00:36 annoncé par le président de la République. Notre débat, il portera sur cette initiative commune de l'association Diversidez et du salon UATech.
00:44 Ils veulent révéler les impacts builders des entrepreneurs, entrepreneuses issues des diversités qui vont durablement et positivement
00:52 impacter notre société. Et puis dans Smart Ideas, vous découvrirez la marque de mode Uget avec des tissus recyclés, upcyclés et des modèles
01:02 en précommande pour éviter la surproduction. Aviation, tech, mode, trois univers, 30 minutes pour les explorer. C'est parti.
01:17 Bonjour Karim Mokadem, bienvenue. Bonjour. Vous êtes le vice-président d'Airbus en charge de l'électrification des avions. On va regarder
01:26 ensemble précisément ce que ça veut dire. Mais d'abord, ce 54e salon du Bourget qui ouvre ce lundi 19 juin avec deux enjeux majeurs qui sont identifiés.
01:35 La décarbonation, on va beaucoup en parler, et puis l'emploi. Avant de parler de l'avenir, je voudrais qu'on jette un tout petit coup d'œil dans le
01:41 rétroviseur, même si les avions n'en ont pas, à une époque où certains disent qu'il faut définir un quota de vol autorisé par habitant pour tenir le réchauffement
01:49 climatique à un niveau acceptable. On en est là dans les enjeux de décarbonation de l'aérien. Je voudrais qu'on parle des progrès faits depuis ces dernières années.
01:57 Vos avions, ils consomment... Je ne sais pas si on remonte à peut-être 20 ans. Je ne sais pas quelle est votre année de référence, mais à quel point ils
02:03 consomment moins ? – Alors, il y a eu effectivement beaucoup de progrès qui ont été faits ces dernières années. Depuis 1990, on a réduit la consommation de la flotte
02:13 par 2, de 50 %, donc c'est énorme. Aujourd'hui, nos avions les plus modernes consomment environ 2 litres au 100 par passager. Et tout ce progrès-là a été un progrès
02:25 continu qui a été fait grâce à beaucoup d'innovation. Et on arrive aujourd'hui à une situation dans laquelle on se dit que ce progrès, il ne va pas être suffisant,
02:32 parce qu'on a en face de nous un challenge qui est 2050 avec la neutralité carbone. Et il va falloir un peu revoir tout ça, aller plus loin. Et c'est l'un des grands enjeux
02:41 énergétiques de demain pour le secteur. – Ça veut dire que si on continuait dans la même ligne, c'est-à-dire qu'on pourrait encore faire faire des progrès aux avions,
02:48 c'est quoi ? Les rendre encore plus légers, avoir des moteurs qui consomment encore moins ? Il y a de la marge de progression, mais ça ne suffira pas. C'est ça, ce que je comprends.
02:54 – Exactement. Il y a de la marge de progrès. Si on regarde dans le rétroviseur, comme vous disiez, un rétroviseur qui n'existe pas, mais en fait, on a eu…
03:01 l'aviation s'est améliorée petit à petit, en jouant d'abord sur l'aérodynamique. Donc vous voyez, si vous prenez une feuille de papier, vous en faites une boule,
03:08 vous la lancez, elle tombe. Si vous en faites un petit avion, un peu décollier, ça vole un certain temps. Et ça, c'est l'aérodynamique. Donc ça, c'est extrêmement important.
03:15 Et on a fait évoluer nos avions dans ce sens-là, petit à petit, dans ces dernières dizaines d'années. Le deuxième élément qui est important, c'est le moteur.
03:23 Et on a énormément progressé sur le moteur. La 320 Néo, il consomme 20% de moins que son prédécesseur. Et donc ça, c'est lié au fait qu'on améliore la manière
03:31 dont on brûle le carburant dans les moteurs, petit à petit. Et donc ça fait un axe d'évolution extrêmement important. Le troisième élément, c'est la masse.
03:38 Si vous faites voler un avion au carton, ce n'est pas la même chose que faire voler un avion avec une petite feuille très fine. Donc la masse, on l'a diminuée.
03:44 On a utilisé 50% de composites dans notre A350. Et donc ça, c'est extrêmement important. Et une fois qu'on a fait tout ça, il y a un deuxième élément qui est très important.
03:55 Puisqu'on peut avoir fait tout ça et le poser quelque part dans un garage. Ça ne sert à rien. Il faut le déployer. Et donc quand on change et on renouvelle les flottes,
04:02 cet impact-là, il se voit en termes d'émissions dans la flotte globale. Et ça, c'est extrêmement important. Aujourd'hui, il y a encore 75% de la flotte qui n'est pas encore renouvelée.
04:09 Donc ça, c'est un axe majeur qui va permettre encore de continuer. Et puis, il y a un troisième élément qui est comment on optimise les trajectoires aériennes.
04:17 Et en fait, plus on vole haut, moins on consomme, puisque la densité de l'air est plus faible. Il y a une certaine limite à ça. Et donc ces optimisations-là, petit à petit,
04:26 nous ont amené à réduire la consommation. Ça va continuer. Les moteurs vont continuer à s'améliorer. On va continuer à réduire la masse.
04:32 On va continuer à améliorer l'aérodynamique. Mais ça ne va pas suffire. Il va falloir à un certain moment qu'on rentre dans le cœur d'un nouveau sujet, d'un nouveau paramètre
04:39 dans cette équation globale de l'aéronautique, qui est l'énergie. Il va falloir qu'on s'attaque à quelque chose qui s'appelle le fuel.
04:44 — Alors effectivement, ce passé de kérosène, que les choses soient claires. Vous êtes en charge de l'électrification des avions. Alors moi, j'avais compris que sur des avions
04:54 qui permettent de transporter beaucoup de passagers sur des distances. Pourtant, l'avion électrique, c'était un leurre. Il faut soit de l'hydrogène, soit des carburants de synthèse.
05:02 Quand on parle d'électrification, ça veut dire quoi ?
05:04 — Alors c'est tout à fait vrai. Ce que vous venez de mentionner est vrai. Si je reviens à ce que je disais précédemment, s'attaquer au fuel, ça veut dire
05:11 s'attaquer au fuel dans le sens où il faut réduire, enlever la partie carbone de ce fuel, qui est la source du réchauffement climatique.
05:19 Et on a deux chemins, pour être extrêmement simple et très factuel. On a un premier chemin qui dit « je supprime complètement le carbone ».
05:28 Et donc là, c'est aller vers de l'électrification. Cette électrification, elle peut venir de batterie ou elle peut venir d'hydrogène avec des piles.
05:35 Et on a un deuxième axe, qui est de dire « ce carbone, je vais le maintenir, mais je vais utiliser un carbone que je peux recycler ». Ça, c'est les carburants synthétiques.
05:42 Quand on parle d'électrification, on se dit « bon là, on a le choix entre utiliser des batteries ». Et là, vous avez tout à fait raison, on va être limité en termes de taille d'avion et en termes d'autonomie.
05:56 Et ça, c'est vrai, on ne fera jamais un A320 complètement électrique, parce que tout simplement, si vous mettez à l'intérieur les batteries les plus up-to-date qui arrivent dans 50 ans, l'avion ne pourra pas décoller.
06:06 Donc voilà, ça c'est réglé, il n'y a plus besoin de se fatiguer là-dessus. C'est une certitude, il y a au moins une certitude dans ce marché, même si on explore beaucoup de choses.
06:14 Les batteries pour des petits avions, on pourra peut-être à terme faire des petits avions de moins de 10 places qui auront une autonomie d'une centaine de kilomètres.
06:21 Les taxis volants pourront utiliser des batteries. Quand on voudra augmenter l'autonomie de ces applications-là, il faudra aller soit vers de l'hybridation, et là, on va combiner l'électricité avec un « fuel » propre.
06:33 Et donc ça, c'est un peu ce que fait aussi l'automobile aujourd'hui, qui a commencé à faire l'automobile il y a 15 ans et qui s'est standardisé aujourd'hui.
06:39 – Ça veut dire que par exemple l'électrique, ça servira sur le tarmac ? L'avion sur le tarmac sera…
06:43 – Exactement, ça veut dire que toutes les opérations sur lesquelles on prélève de l'énergie sur le moteur et donc en consommant du « fuel », on va les faire grâce à une batterie.
06:53 Donc par exemple, la partie taxi, on va la faire sur le tarmac grâce à une batterie.
06:57 On va pouvoir utiliser cette batterie pour aider le moteur dans certaines situations, comme le stop and start des voitures, même chose, on va pouvoir l'aider.
07:04 Et donc ça, ça va nous permettre de gagner en consommation, améliorer le rendement des moteurs, mais il va falloir le coupler à un carburant qui sera un carburant synthétique.
07:11 Et enfin, il y a l'hydrogène qu'on peut soit faire brûler, soit utiliser avec une pile à combustible, qui sera un moyen d'aller vers des avions régionaux complètement propres.
07:23 – Donc là, c'est pas des énormes… c'est pareil, c'est des avions, quoi, une cinquantaine de passagers, 100 passagers ?
07:29 – Une centaine de passagers, oui, exactement.
07:31 – Une centaine de passagers, oui, d'accord.
07:32 – Donc il y a une multitude de technologies, je pense que ce qu'il faut garder en tête, c'est qu'il n'y a pas une voie, on est en train d'explorer plusieurs voies,
07:38 et en fonction des usages, on s'adaptera.
07:40 – D'accord, et donc il faut développer les… il faut suivre ces voies en même temps, c'est ce que je comprends, pour que chaque type d'aviation ait son usage.
07:46 Je garde la main parce qu'il y a quand même le Président de la République qui annonce un plan de soutien à la filière, à la recherche, pour la décarbonation,
07:54 300 millions d'euros par an à partir de 2024, et avec cette ambition d'avoir un A320 propre, biocarburant, dans 10 ans.
08:03 Voilà ce qu'on attend du secteur au sein de l'exécutif.
08:09 Est-ce que c'est tenable, ça ? Un A320 qui vole à 100% de biocarburant dans 10 ans ?
08:13 – Oui, c'est tenable, je pense que notre Président Guillaume Fauré l'a dit clairement dernièrement.
08:17 Oui, c'est tenable, c'est notre objectif, c'est notre ambition.
08:19 On est en train d'explorer toutes ces voies-là, incluant un avion qui réduirait sa consommation de 30%,
08:24 et qui pourrait être compatible de 100% de carburant synthétique.
08:27 Et ça, c'est extrêmement important.
08:29 Et je pense qu'il n'y a pas de point d'interrogation, on va devoir le faire.
08:33 – Oui, parce que sinon, on ne prendra plus l'avion.
08:36 Non mais je pense qu'il y a déjà un mouvement qui est assez fort.
08:39 Jean-Marc Jancovici qui est un ingénieur, qui est quelqu'un de sérieux,
08:43 qui n'est pas un ayatollah de l'environnement,
08:47 il envisage qu'il y ait des quotas de vols aériens par humain et par vie.
08:54 Vous voyez ce que je veux dire, on en est là de la réflexion.
08:57 – Mais je pense que toutes les réflexions sont légitimes.
09:00 La seule chose qu'il faut garder en tête, moi je suis un ingénieur.
09:02 Donc en fait, depuis le premier vol de Clément Hadder,
09:05 où il s'est élevé de 1 m, il a fait une dizaine de mètres à 130 ans,
09:08 aujourd'hui on fait voler des avions à 10 000 m et on les fait voler pendant 12 heures.
09:13 Donc le progrès technologique, il va arriver, il a déjà existé,
09:18 il va continuer à exister et ça c'est extrêmement important.
09:20 La deuxième chose, c'est qu'il faut faire confiance à l'innovation.
09:24 Je ne crois pas qu'on soit passé de l'âge de pierre à l'âge de bronze
09:28 en disant aux hommes préhistoriques qu'ils ne devaient plus utiliser la pierre.
09:31 Il faut qu'il y ait des innovations qui permettent de nouveaux usages
09:33 et qui permettent aux gens, comme mes enfants aujourd'hui,
09:35 qui ont envie de voyager, de continuer à voyager.
09:37 Oui, parce que sinon il y a une forme d'injustice de notre génération
09:40 qui a profité de cette démocratisation du voyage pour découvrir la planète
09:44 et de le refuser à la génération suivante.
09:47 Un dernier mot, ça a filé trop vite, il nous reste une minute trente,
09:50 mais sur ces biocarburants, la difficulté...
09:53 Parce qu'aujourd'hui je crois qu'un avion peut utiliser jusqu'à 50% de biocarburants.
09:58 50% aujourd'hui, et notre objectif est d'arriver à 100% à l'horizon 2030.
10:01 Donc technologiquement ça marche, sauf qu'on n'arrive pas à les produire aujourd'hui.
10:04 Exactement.
10:05 On en manque.
10:06 C'est exactement ça.
10:08 La technologie va être prête,
10:10 la disponibilité des carburants n'est pas aujourd'hui au rendez-vous
10:16 et c'est ça qu'il faut qu'on pousse absolument.
10:18 Et donc comme on est dans un système d'offres et de demandes,
10:20 plus la technologie va être poussée,
10:22 plus on va faire voler des avions qui sont compatibles avec ces carburants-là,
10:25 plus l'offre va se structurer.
10:27 Et je pense que c'est extrêmement important.
10:30 Dernière question, est-ce que c'est...
10:33 et ça rejoint tout ce qu'on a dit,
10:35 est-ce que c'est cohérent de garder, moi je voyais les projections du secteur,
10:39 de passer à... de doubler le nombre de passagers d'ici 2040 pour atteindre les 10 milliards ?
10:45 Il y a un problème de temporalité,
10:47 c'est-à-dire qu'on n'est pas tout à fait prêt à faire voler des avions propres
10:49 mais on continue de se dire il faut faire voler 10 milliards de passagers.
10:53 En fait, c'est un peu le...
10:58 c'est l'objectif de l'exercice,
11:00 c'est-à-dire qu'il faut qu'on développe ces technologies
11:02 pour qu'on soit capable de faire voler tous ces gens-là.
11:04 Et je pense qu'il n'y a pas d'autre solution,
11:06 on peut toujours tourner autour du pot,
11:08 il n'y a pas d'autre solution.
11:09 Il faut... et le rôle des ingénieurs, le rôle de la R&D,
11:12 le rôle d'Emmanuel Macron au travers des annonces qu'il vient de faire,
11:15 c'est de dire "les gars, on y va, faites ce que vous voulez et on va vous aider".
11:18 Et on va y arriver, il n'y a pas de raison de ne pas y arriver.
11:20 Eh bien on reste sur ce message.
11:21 Merci beaucoup Karim Okadem.
11:23 Bon salon du Bourget, on passe à notre débat tout de suite
11:26 quand Diversitase et VivaTech s'associent.
11:30 [Générique]
11:36 C'est le débat de ce Smart Impact.
11:38 Je vous présente tout de suite mes invités,
11:40 Maude Tribodeau, bonjour, bienvenue.
11:42 Vous êtes la fondatrice de Tripluche
11:44 et Chloé Sebag, bonjour.
11:45 Bonjour Thomas.
11:46 Directrice du plaidoyer de Diversitase.
11:49 Vous nous rappelez, même si on a déjà reçu Diversitase plusieurs fois
11:52 ici et sur la chaîne, quelles sont les missions de votre association ?
11:55 Avec plaisir.
11:56 Diversitase, c'est une association d'égalité des chances
11:58 et notre travail c'est de faire du numérique l'ascenseur social du 21ème siècle.
12:02 On accompagne des demandeurs d'emploi,
12:04 on accompagne des entrepreneurs,
12:05 on accompagne aussi des entreprises, des fonds d'investissement
12:08 pour maximiser les opportunités dans le numérique
12:11 et permettre à un maximum de talents d'entrer dans cet écosystème.
12:14 Vous unissez vos forces avec le salon VivaTech
12:17 qui se tenait la semaine dernière pour promouvoir les Impact Builders.
12:20 On en a une ici, mais qui sont-ils, qui sont-elles ?
12:23 C'est quoi le principe ?
12:24 Le principe c'est qu'en fait, dans l'écosystème tech,
12:27 il y a quand même des discriminations qui subsistent
12:30 et on s'est dit qu'il fallait ouvrir les portes à des talents,
12:33 leur permettre d'avoir un accès privilégié à cet espace
12:36 qui est très B2B, très corpo finalement.
12:38 Donc on s'est unis avec VivaTech
12:41 dans l'idée d'accompagner 9 entrepreneurs à Impact.
12:44 Donc on les a d'abord sélectionnés.
12:46 On a eu beaucoup de candidatures,
12:48 ça a été un casse-tête pas possible pour en sélectionner un.
12:50 C'est toujours dur de choisir.
12:51 C'est terrible, hein.
12:52 Donc ça a été super difficile, mais on a réussi à en choisir 9
12:55 sur des sujets assez variés, je pourrais les présenter ensuite.
12:58 On les a accompagnés autour du pitch,
13:01 autour des relations médias, autour aussi du réseau
13:04 et de la capacité justement à aller approcher des partenaires,
13:07 des investisseurs, parce que c'est pas toujours évident.
13:09 Et puis ensuite, en arrivant à VivaTech,
13:11 il y avait tout un tas d'opportunités, d'activités.
13:14 Il y a eu deux sessions de pitch, par exemple, jeudi,
13:17 dont une en présence de Jean-Noël Barraud, le ministre au numérique.
13:21 On a rencontré le président de la République également.
13:23 On a rencontré des investisseurs.
13:25 Voilà, on a essayé de maximiser tout ça.
13:27 Et puis il y avait aussi une présence sur des stands,
13:28 une présence physique.
13:29 Donc chacun avait son stand à VivaTech, pas très loin de la grande scène.
13:32 Donc voilà, ça a facilité le passage, les rencontres, etc.
13:35 Du réseau, des rencontres et potentiellement du business.
13:37 Maud Tribodeau, vous faites partie de ces Impact Builders
13:41 sélectionnés pour le salon.
13:43 Mais d'abord, il faut nous présenter,
13:44 avant de raconter ce qui se passe ou ce qui s'est passé,
13:46 il faut nous présenter Tripluche.
13:47 C'est quoi Tripluche ?
13:48 Alors, Tripluche, c'est une plateforme qui a pour ambition
13:51 de devenir l'interlocuteur unique pour trier ses biodéchets.
13:54 Aujourd'hui, on est à moins de 200 jours d'une loi qui arrive,
13:58 la loi AGEC, qui va nous demander à tous de trier des biodéchets.
14:01 Premier janvier 2024.
14:02 Voilà, premier janvier 2024.
14:04 Ça semble un peu être demain.
14:05 Et aujourd'hui, il y a très peu de solutions.
14:07 Seulement un tiers des Français sont équipés d'une solution.
14:10 Et Tripluche souhaite devenir l'interlocuteur
14:13 et accélérer la mise en place de solutions
14:15 pour le reste des Français.
14:17 C'est toute une gamme de solutions.
14:19 C'est-à-dire qu'il n'y en a pas une, ça va dépendre des villes,
14:21 ça dépend du lieu où on vit.
14:23 C'est un peu ça le principe de Tripluche ?
14:25 Exactement.
14:26 Aujourd'hui, il y a plein d'acteurs qui émergent.
14:28 On voit des gens qui veulent collecter les biodéchets à cheval,
14:31 à vélo, en camion, à biogaz.
14:34 Et en fait, on voudrait réunir tous ces acteurs
14:36 pour pouvoir offrir la solution la plus proche à chacun,
14:38 pour rester dans une économie circulaire logique
14:41 et minimiser l'impact du transport au maximum.
14:44 Et donc, ça passera par quoi ?
14:46 C'est un site qui est adapté aux mobiles ?
14:49 Que les citoyens pourront télécharger
14:51 pour voir quelle est la meilleure solution à proximité ?
14:54 Aujourd'hui, c'est un site Internet
14:56 qui s'adapte aux mobiles aussi.
14:58 Et ça va passer par une map.
15:00 On géocalisera le besoin.
15:02 J'ai besoin de trier mes biodéchets ici.
15:04 J'ai besoin d'aide.
15:06 J'ai besoin de les faire collecter ici.
15:08 Et les acteurs les plus proches pourront dire
15:10 "Ok, je suis en mesure de vous aider.
15:12 Je vais vous accompagner dans la démarche du tri des biodéchets."
15:15 C'est un peu comme une confondatrice.
15:17 C'est ça ? Vous n'êtes pas toute seule.
15:19 On va citer votre collègue.
15:21 C'est pas compliqué. Elle s'appelle Maud aussi.
15:23 Maud Lauvergne et Maud Tribodeau.
15:25 Pourquoi ce duo vous a convaincue ?
15:27 Vous nous avez dit que vous avez eu beaucoup de candidatures.
15:29 On parlera aussi des autres sélectionnés.
15:31 Mais pourquoi elle vous a convaincue ?
15:33 Déjà parce que deux femmes s'entreprennent.
15:35 Il y en a de plus en plus.
15:37 Mais ça reste encore un sujet aujourd'hui.
15:39 Et ça reste un sujet de lever des fonds
15:41 et de trouver des financements
15:43 pour les femmes qui créent leur boîte.
15:45 Une jeune maman.
15:47 On a eu un bébé avec moi.
15:49 Vive la tête !
15:51 Mais au-delà de ça, c'est l'intérêt de la solution.
15:53 Aujourd'hui, il y a la question du tri des biodéchets.
15:55 Il y a besoin de démocratiser ça.
15:57 Aussi de faire de la pédagogie sur le sujet.
15:59 Je pense que tri+
16:01 c'est une solution idéale.
16:03 On s'est dit qu'il fallait la booster.
16:05 Quand on parle d'entrepreneuriat à impact,
16:07 ça veut dire quoi ?
16:09 C'est dans toutes les dimensions de l'impact.
16:11 On parle d'environnement.
16:13 On parle aussi de changement sociétal.
16:15 Au global, ce sont des solutions positives
16:17 pour la société.
16:19 Mais qui sont prises par le volet économique
16:21 et plus par le politique
16:23 comme c'était le cas avant
16:25 ou l'associatif.
16:27 - Avec une difficulté.
16:29 Vous nous avez dit comment choisir
16:31 et comment valider des solutions
16:33 alors que ce sont des toutes jeunes entreprises.
16:35 Par quel tami vous avez fait passer
16:37 ces candidats et ces candidates
16:39 avant de les sélectionner ?
16:41 - Il y a le potentiel de la solution.
16:43 Elles ont aussi enregistré
16:45 une petite vidéo pour nous présenter ça.
16:47 Il y avait pour certains
16:49 un début d'affaire.
16:51 Pour Maud et Maud,
16:53 c'est le début encore.
16:55 On s'est dit que la solution
16:57 pouvait se déployer facilement, rapidement.
16:59 On est passé par ces critères-là.
17:01 Et puis, il y a un autre critère.
17:03 Diversité.
17:05 On travaille sur les diversités
17:07 et on traite de tous les critères possibles
17:09 de discrimination.
17:11 On liait à la fois l'intérêt de la solution,
17:13 son développement et le fait que ça puisse lui servir.
17:15 Si la solution est trop mature,
17:17 elle pouvait déjà avoir sa place à Vivatec.
17:19 - Il n'y a pas besoin de se partre en arrière.
17:21 Comment ça se passe ?
17:23 Un salon Vivatec,
17:25 vous avez rencontré en très peu de temps.
17:27 C'est toujours le principe du salon,
17:29 des interlocuteurs.
17:31 Il vous aurait fallu un ou deux ans pour les toucher ?
17:33 - C'était intense.
17:35 On a eu des moments privilégiés.
17:37 Incroyable.
17:39 Nous, on n'a que trois mois d'existence.
17:41 On ne pensait pas qu'à ce moment-là
17:43 de notre parcours,
17:45 on allait pouvoir rencontrer un ministre
17:47 et rencontrer un Président.
17:49 C'était incroyable.
17:51 Même des investisseurs,
17:53 on n'en est pas encore là.
17:55 Mais ce sont des expériences bonnes à prendre pour la suite.
17:57 C'était incroyablement enrichissant.
17:59 Et riche.
18:01 - C'est quoi les prochaines étapes pour Tripluche ?
18:03 - Tripluche a pour ambition
18:05 en 2024
18:07 de proposer un outil complet
18:09 pour être prêt et faire face à la loi.
18:11 Je suis moi-même développeuse.
18:13 On arrive pour l'instant
18:15 à faire les choses nous-mêmes.
18:17 Mais on souhaite
18:19 se construire,
18:21 s'organiser pour pouvoir
18:23 accélérer un peu le développement
18:25 et être prêt pour 2024
18:27 avec un outil à peu près complet
18:29 en termes de map, de géolocalisation,
18:31 de mise en relation
18:33 et aussi d'outillage derrière
18:35 pour pouvoir aider et sensibiliser
18:37 le grand public.
18:39 - 1er janvier 2024,
18:41 l'objectif c'est d'être prêt
18:43 ou c'est 1er trimestre ?
18:45 - 1er trimestre.
18:47 - Et la question qui va avec,
18:49 est-ce que vous avez le sentiment,
18:51 puisque j'imagine que vous commencez à en discuter avec elle,
18:53 que les collectivités locales
18:55 et les mairies sont prêtes ?
18:57 Parce qu'il y a la question de nous, citoyens,
18:59 de se dire "1er janvier, on va se retrouver d'un seul coup
19:01 avec nos biodéchets, qu'est-ce que j'en fais ?"
19:03 Mais les mairies ?
19:05 - Alors ça dépend, il y a beaucoup de volonté,
19:07 il y a la bonne volonté de tout le monde.
19:09 Il y en a beaucoup qui testent quand même.
19:11 Il y en avait une centaine en 2019
19:13 qui avaient déjà mis en place une collecte séparée.
19:15 Donc il y en a qui testent.
19:17 Il y en a même qui ont réussi leur pari.
19:19 Je pense à Colmar qui a réussi
19:21 à totalement faire du 100%
19:23 en ramassage de biodéchets.
19:25 Donc ils sont encore
19:27 en train de chercher
19:29 la solution quand même idéale.
19:31 Ce qui est dur, c'est qu'on doit faire
19:33 un peu du cas particulier suivant chaque environnement.
19:35 Je suis en maison,
19:37 je peux donner un composteur, c'est plus simple.
19:39 Je suis en immeuble,
19:41 bâtiment sans extérieur, comment je fais ?
19:43 Donc on fait un peu du cas par cas
19:45 et c'est là que c'est compliqué.
19:47 Donc elles doivent choisir et elles testent en ce moment.
19:49 - Chloé Seback, donnez-nous d'autres
19:51 exemples de cette cohorte
19:53 d'impact builders.
19:55 - Je peux parler par exemple de Zahim Raï
19:57 qui a créé H24 Care
19:59 qui est une solution pour désengorger les urgences.
20:01 Oui.
20:03 - Génial. On le prend tout de suite.
20:05 C'est quoi l'idée ? C'est quoi le principe ?
20:07 - Le principe en fait c'est qu'elle met en relation
20:09 avec des médecins dans la ville à proximité,
20:11 avec les maisons de santé aussi.
20:13 Donc en fait elle travaille finalement avec tout l'écosystème de santé
20:15 pour faire en sorte que ce qui relève davantage
20:17 des petits bobos ou des inquiétudes
20:19 parce que par exemple quand ça touche un jeune enfant
20:21 et puis que ça arrive en pleine nuit,
20:23 on ne sait pas toujours comment faire.
20:25 Mais là vraiment c'est un service qu'on peut appeler
20:27 et qui redirige ensuite vers
20:29 ces professionnels de santé.
20:31 Et vraiment elle le raconte hyper bien,
20:33 elle raconte l'attente d'une maman aux urgences,
20:35 comment faire et comment aussi
20:37 permettre, on l'a vu pendant le Covid,
20:39 il y avait un vrai sujet sur la question
20:41 du désengorgement. Donc voilà une solution
20:43 hyper intéressante.
20:45 En termes de santé je pense aussi à Ordolib
20:47 par exemple qui a été créé par Yanis Barri
20:49 qui est un peu le délivre-roux des médicaments.
20:51 Alors ça peut sembler un petit peu bizarre
20:53 comme ça mais ça ne l'est pas parce que
20:55 vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a beaucoup
20:57 de personnes qui ont des soucis de mobilité
20:59 et dans ces cas-là, par exemple des personnes âgées,
21:01 des personnes blessées ou par exemple
21:03 des personnes en situation de handicap,
21:05 l'idée c'est de pouvoir leur livrer ces médicaments.
21:07 - Et puis alors j'ai une autre,
21:09 je pense que vous l'avez en tête parce que ça rejoint
21:11 un peu les enjeux de lutte
21:13 contre le gaspillage alimentaire,
21:15 c'est Fulsun.
21:17 C'est quoi Fulsun ?
21:19 - C'est une solution qui a été créée par 3 frères et soeurs
21:21 et c'est en fait une solution qui permet
21:23 de prévoir ce qui va se passer dans un restaurant
21:25 pour justement éviter le gaspillage
21:27 et être dans une logique
21:29 beaucoup plus durable.
21:31 - Autre exemple, je suis sûr que vous en avez un petit dernier à nous proposer.
21:33 - Ok, Zipza
21:35 qui a été créé par Rajah El Arak.
21:37 En gros c'est une solution
21:39 pour réunir
21:41 tous les conducteurs qui sont en capacité
21:43 de prendre des passagers
21:45 en situation de handicap,
21:47 que ce soit des personnes en fauteuil,
21:49 que ce soit aussi des personnes âgées,
21:51 vraiment handicapés au sens large.
21:53 C'est une super solution parce qu'il y a
21:55 beaucoup de sujets sur l'accessibilité
21:57 de la mobilité en France et notamment
21:59 à Paris avec l'arrivée des JO, ça va être un gros sujet.
22:01 - Bon, je vais prendre la liste
22:03 parce que comme on a une chronique start-up
22:05 dans cette émission, dans Smartapak,
22:07 je pense qu'il y a quelques invitations
22:09 à venir. Un dernier mot,
22:11 sur les enjeux quand même
22:13 de cette collecte
22:15 des biodéchets, c'est toute une filière
22:17 qu'on a derrière de production
22:19 de biogaz, de biocarburant,
22:21 c'est ça l'enjeu en fait ?
22:23 - Il y a deux enjeux en fait,
22:25 soit on décide de composter,
22:27 donc on fait sur place, et là on limite
22:29 aussi tout ce qui est transport, donc ça peut être
22:31 une solution à privilégier.
22:33 Et ensuite il y a la collecte, et en effet
22:35 la collecte il y a des acteurs avec
22:37 tout un réseau de logistique,
22:39 des infrastructures assez grandes pour pouvoir
22:41 traiter les biodéchets et puis ensuite
22:43 les emmener au méthaniseur pour en faire du biogaz.
22:45 Donc oui, il y a toute une chaîne
22:47 d'acteurs pour le biogaz,
22:49 mais il y en a une autre aussi pour le compost,
22:51 qui aujourd'hui
22:53 est une solution aussi à ne pas négliger,
22:55 qui peut rassembler les gens, créer du lien social,
22:57 et aussi ré-enrichir
22:59 nos sols. C'est un gros enjeu
23:01 aujourd'hui, le compost est
23:03 magnifique pour donner à nos sols
23:05 une fertilité
23:07 que l'on attend, et redonner aux terres
23:09 agricoles ce dont elles ont besoin pour
23:11 produire des bons fruits et légumes.
23:13 Voilà une belle perspective,
23:15 merci beaucoup à toutes les deux et à bientôt
23:17 sur Bsmart. On passe à
23:19 Smart Ideas, la mode
23:21 responsable au programme.
23:23 Smart Ideas, notre rubrique
23:31 consacrée aux startups éco-responsables
23:33 avec Bénédicte Fontaine,
23:35 bonjour. Bonjour. Bienvenue, vous êtes
23:37 la fondatrice de Uget,
23:39 quand, pourquoi l'avez-vous créée, cette marque ?
23:41 Alors, je l'ai créée il y a à peu près
23:43 deux ans,
23:45 parce qu'en fait, j'ai, d'aussi
23:47 loin que je me souvienne, j'ai toujours eu
23:49 envie, en fait, de travailler dans
23:51 l'industrie de la mode. C'est vrai que j'ai commencé d'abord
23:53 par travailler dans l'univers du textile
23:55 pendant dix ans,
23:57 et puis j'ai pris un virage
23:59 à la trentaine, et je me suis dit que c'était
24:01 le moment. En fait, ma grand-mère
24:03 était couturière dans l'univers
24:05 du luxe, en fait, elle faisait des robes de mariée
24:07 des robes de soirée sur mesure,
24:09 et ma mère, elle travaillait
24:11 dans la reliure d'art, donc elle travaillait le cuir.
24:13 Et c'est vrai que j'ai toujours baigné, en fait,
24:15 dans cet univers, qui m'a
24:17 donné très envie, en fait, après de travailler
24:19 dans la mode. Et donc, vous
24:21 créez une marque de mode
24:23 avec un certain nombre de principes.
24:25 On va d'abord parler des matériaux, le sourcing
24:27 des matériaux, et surtout, ce que vous
24:29 en faites. C'est quoi le principe ? Alors, le principe,
24:31 en fait, c'est de ne pas produire de tissu
24:33 ou de matière, c'est-à-dire que je vais
24:35 travailler avec des tissus qui existent
24:37 déjà, ce qu'on appelle des stocks dormants
24:39 de grandes maisons ou de créateurs.
24:41 Ce sont des stocks qui seraient, en fait, brûlés
24:43 et qui seraient finalement plus polluants
24:45 de les détruire que de produire
24:47 de nouveaux tissus, si des créateurs, finalement,
24:49 comme moi, n'en utilisaient pas.
24:51 Mais je vais sourcer vraiment, je vais aller plus loin, je vais
24:53 récupérer aussi des tissus vintage, dans
24:55 certains de mâles de ma grand-mère.
24:57 Mais aussi, je vais récupérer
24:59 des tissus, par exemple, utilisés par les palaces,
25:01 des chutes de tissus, donc j'ai
25:03 travaillé aussi avec du tissu d'ameublement
25:05 et je vais faire pareil avec la passementerie
25:07 et les boutons. - Donc, c'est vraiment...
25:09 On parle d'upcycling,
25:11 c'est-à-dire que c'est pas seulement
25:13 réutiliser les matériaux, c'est leur donner
25:15 une nouvelle vie, en
25:17 quelque sorte, avec
25:19 l'aspect créatif. Et les chutes,
25:21 parce que là, vous parliez des chutes, les chutes
25:23 de vos vêtements, vous en faites quelque chose aussi ?
25:25 - Exactement. Je vais aller plus loin, en fait,
25:27 dans le processus. Donc déjà, j'ai utilisé, par exemple,
25:29 d'anciens draps, d'anciens rideaux que je vais découdre
25:31 pour en refaire des vêtements.
25:33 Et ensuite, mes propres chutes,
25:35 je vais les donner, en fait, à une association
25:37 qui les réutilise pour faire des
25:39 patchwork pour les femmes atteintes de cancer
25:41 du sein, donc pour leur faire
25:43 des couvre-chefs. Et aussi, je vais
25:45 les donner à des maternelles
25:47 ou différentes écoles pour les loisirs
25:49 créatifs, pour réveiller l'essence.
25:51 - OK. Et ça vous a permis d'obtenir le label
25:53 "Entreprise Zéro Déchet" en
25:55 février-mars de cette année.
25:57 Alors, l'autre levier d'une mode durable,
25:59 c'est de ne pas produire
26:01 en grande série. Donc, c'est quoi, là aussi,
26:03 le principe du get ? - Alors, le principe du get,
26:05 c'est de produire en petite série.
26:07 Donc, on va être maximum sur une quinzaine de pièces.
26:09 Mais aussi des pièces
26:11 uniques, puisque je vais proposer
26:13 aussi, en fait, un service de personnalisation.
26:15 Et je vais produire localement,
26:17 ce qui va limiter aussi l'impact, en fait,
26:19 environnemental, l'empreinte carbone de mon vêtement.
26:21 Et je vais produire en
26:23 précommande, c'est-à-dire que je vais produire
26:25 ce qui est vraiment nécessaire, ce qui a vraiment été
26:27 commandé par les clientes. Ce qui va éviter
26:29 de tomber dans une frénésie, ensuite, d'avoir
26:31 du stock, de faire des soldes.
26:33 C'est vraiment tout à l'opposé, ce qu'on
26:35 appelle la slow fashion. - Oui, évidemment.
26:37 On est vraiment au cœur de la slow fashion. Avec
26:39 une vraie question, est-ce que c'est forcément
26:41 du luxe ? Est-ce que c'est forcément
26:43 des modèles chers ?
26:45 Puisqu'on est dans, presque, c'est presque de l'artisanat,
26:47 ce que vous nous décrivez. - C'est complètement de l'artisanat.
26:49 Tout est fait vraiment en main. C'est ma mère
26:51 et moi qui coupons les tissus, clairement.
26:53 Ça permet, en fait,
26:55 si vous voulez, d'avoir de la qualité.
26:57 Parce qu'on a des tissus de marques
26:59 prestigieuses, comme du groupe LVMH,
27:01 à des prix, justement, beaucoup plus
27:03 abordables, en fait. C'est tout le but.
27:05 - Mais, quand on se pose la question
27:07 du développement d'une entreprise que vous venez de créer,
27:09 est-ce qu'on ne touche pas aussi les limites
27:11 de la montée en
27:13 gamme, en croissance de
27:15 votre marque ?
27:17 Si on veut maintenir ces principes, vous voyez,
27:19 vous n'allez pas vous mettre à produire des séries
27:21 de 1000, 5000, 10 000. - Non, complètement.
27:23 C'est pas du tout, en plus, l'objectif.
27:25 Mais c'est vrai que je vais être, entre guillemets,
27:27 limitée ou contrainte par
27:29 les stocks de tissus que je vais trouver.
27:31 Puisque, forcément, ça va être des chutes. Parfois, il y aura
27:33 un rouleau de 20 mètres, parfois 100 mètres.
27:35 Donc, en fait, c'est là aussi l'intérêt
27:37 de composer avec, en fait,
27:39 l'existant. Donc,
27:41 par exemple, là, j'ai
27:43 développé un ensemble. Il a cartonné.
27:45 On m'en a redemandé, mais il n'y avait plus
27:47 de tissu. Donc, je le propose dans un autre tissu.
27:49 Mais c'est aussi le côté
27:51 exclusif et l'intérêt, en fait, de la marque.
27:53 - Oui, et ça oblige à être particulièrement créative.
27:55 - Exactement. - Oui. - Complètement.
27:57 - Merci beaucoup, Bénédicte Fontaine
27:59 et bon vent à Huguette.
28:01 Voilà, c'est la fin de ce numéro de
28:03 Smart Impact. Un grand merci à toutes
28:05 les équipes de BeSmart.
28:07 Et merci à vous de votre fidélité
28:09 à la chaîne des Audacieuses. On en a eu
28:11 plusieurs sur ce plateau et des Audacieux.
28:13 On en a eu aussi. Salut.
28:15 (indicatif musical)
28:17 Sous-titrage Société Radio-Canada
28:19 ♪ ♪ ♪