https://www.arcom.fr/actualites/larcom-celebre-la-fete-de-la-radio-les-15-et-16-juin-2023
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00:00 Mesdames et Messieurs, chers amis,
00:03 je suis particulièrement heureux de vous accueillir ce matin,
00:07 par cette journée qui s'annonce ensoleillée.
00:09 Je vous accueillera à l'Arcum pour ouvrir avec vous ces assises de la radio.
00:16 Il s'agit, cette année, vous le savez,
00:18 de la troisième édition de la fête de la radio qu'on organise avec
00:22 le parrainage et le soutien du ministère de la Culture,
00:25 que je remercie.
00:27 C'est avec plaisir que je vous vois nombreux ce matin pour échanger
00:32 ensemble, prendre un temps de réflexion collective sur l'avenir
00:36 d'un média qui est cher à nos cœurs et cher au cœur des Français.
00:41 J'ai souvent l'occasion de le souligner,
00:44 mais je veux le redire ici.
00:46 Notre mission ne se limite pas, loin de là,
00:48 à attribuer des fréquences, des autorisations,
00:53 ni à contrôler les obligations qui s'attachent à ces autorisations.
00:59 Le régulateur est singulièrement dans la période que nous traversons,
01:03 et d'abord et avant tout, à vos côtés,
01:07 aux côtés des acteurs du paysage audiovisuel,
01:09 qui sont tous engagés dans un mouvement de transformation
01:13 assez spectaculaire.
01:14 Pour avoir maintenant 40 ans de regard sur ce secteur,
01:18 je mesure l'accélération de ces transformations.
01:21 Et je le dis souvent, il n'y a pas de statu quo possible
01:24 aujourd'hui dans ce mouvement de transformation.
01:27 Et donc, pour le régulateur, comme pour les pouvoirs publics,
01:30 il est essentiel d'être aux côtés des acteurs pour les accompagner
01:34 dans ces phases de mutation, dans ces phases de transformation.
01:38 Et ces assises ont précisément pour objectif de vous rassembler,
01:43 de mettre en valeur, bien évidemment,
01:46 l'extraordinaire richesse de notre paysage radiophonique,
01:51 de souligner ce qui fait sa caractéristique et qui,
01:54 chaque fois, me touche beaucoup dans tous les déplacements que je fais
01:57 en région quand je viens à la rencontre des éditeurs de radio,
02:00 cette passion qui vous anime, cet esprit militant né au début des
02:05 années 80, antérieurement pour certains,
02:08 bien évidemment, qui reste très présent dans le secteur,
02:11 pour servir les quelques mille radios qui viennent rythmer nos
02:14 vies quotidiennes.
02:15 Permettez-moi de remercier ce matin Hervé Gauthiot,
02:19 membre du collège qui préside, vous le savez,
02:21 le groupe de travail consacré à la radio et à l'audionumérique au
02:25 sein de notre collège.
02:26 L'ensemble des équipes de l'ARCOM qui ont préparé cet événement,
02:31 je pense en particulier, bien sûr, à la direction de la radio et de
02:33 l'audionumérique et à son directeur, François-Xavier Mellon,
02:37 à tous ces collaborateurs qui sont vos interlocuteurs privilégiés,
02:42 et puis à la direction de la communication qui nous aide,
02:46 sous l'autorité de Marie-Luc Husse, à organiser cet événement.
02:50 Je remercie aussi tous les intervenants qui vont participer à
02:54 nos échanges ce matin, pour leur présence.
02:57 Je crois qu'on va avoir des discussions particulièrement riches.
03:03 J'évoquais les mutations du secteur,
03:08 mutations technologiques, mutations économiques,
03:13 mutations des usages.
03:16 J'avoue que je regarde avec confiance l'avenir du média radio,
03:20 car c'est un média qui a toujours prouvé,
03:24 dans les cent ans de son histoire, une grande capacité d'adaptation et
03:28 d'innovation.
03:29 Nous savons que la radio est par excellence le média du quotidien
03:35 et de la proximité.
03:36 Nous sommes 40 millions de Français,
03:41 soit les deux tiers de nos compatriotes,
03:43 à l'écouter quotidiennement, pour une durée moyenne d'écoute très
03:47 élevée, 2h30 par jour,
03:49 même si la tendance se resserre légèrement,
03:53 comme pour la télévision.
03:55 C'est aussi un atout extrêmement appréciable,
03:59 le média auquel les Français accordent en priorité leur
04:03 confiance pour s'informer, dans cette période de fatigue
04:07 informationnelle, de doute à l'égard de l'information.
04:12 De façon générale, le média radio a cet atout formidable
04:16 d'avoir un lien particulier avec les Français.
04:21 Et c'est, je crois, un capital très précieux que nous devons
04:25 nous attacher à préserver.
04:26 Le taux d'équipement des Français est également considérable.
04:30 On le relève dans notre référentiel des usages numériques,
04:35 qu'on publie régulièrement avec l'ARCEP.
04:38 100% de la population dispose d'un équipement qui permet
04:42 d'écouter la radio.
04:43 C'est un chiffre qui parle à lui tout seul.
04:47 Les chiffres du référentiel, j'y faisais allusion,
04:51 montrent aussi l'évolution des usages,
04:54 comme dans le reste du paysage audiovisuel,
04:56 avec des modalités d'écoute qui se transforment,
05:00 l'arrivée de nouveaux acteurs, donc avec les plateformes de
05:03 streaming musical en particulier et des formats qui évoluent.
05:08 L'usage des enceintes connectées, lui aussi, progresse.
05:12 Cinq points en un an.
05:15 De son côté, le podcast se développe très rapidement dans
05:21 son format de rattrapage pour beaucoup,
05:23 mais de plus en plus sous sa forme native.
05:27 Il a incontestablement trouvé son public.
05:31 Je constate moi-même d'ailleurs que je lui consacre un temps,
05:35 pas infini, mais un temps important,
05:38 quand même, pas dans mon quotidien,
05:41 mais au moins dans ma semaine.
05:42 Il permet de développer de nouveaux contenus,
05:45 plus approfondis, plus thématisés,
05:48 ce qui en fait une opportunité à la fois pour les auditeurs
05:52 et pour les radios.
05:54 C'est d'ailleurs l'essor de ce format qui nous a conduits avec
05:59 la direction générale des médias à mettre en place un observatoire
06:04 pour mieux suivre les évolutions, les tendances de ce nouveau marché.
06:09 Ces innovations soulignent, je le disais, l'agilité,
06:14 la capacité d'innovation des acteurs qui,
06:17 malgré leur diversité, parviennent quand même à se fédérer
06:22 face à ces transformations.
06:25 J'insisterai beaucoup sur ce point.
06:28 Ça vaut d'ailleurs aussi pour le monde de la télévision combien
06:32 l'union est essentielle dans les périodes dans lesquelles nous
06:36 sommes engagés.
06:37 Nous devons rassembler nos forces,
06:39 je le dis à tous les acteurs de la radio ici rassemblés,
06:42 pour faire face à ces mutations, pour accompagner ces évolutions.
06:47 Chacun, naturellement, peut défendre ses intérêts.
06:51 C'est tout à fait légitime, mais je crois qu'il ne faut pas
06:53 perdre l'objectif général, qui est la transformation de
06:57 notre paysage et la nécessité de s'y adapter collectivement.
07:01 De ce point de vue-là, le régulateur,
07:04 je l'ai dit, est à vos côtés pour tirer le meilleur
07:07 parti de ces transformations et des opportunités qu'il offre.
07:10 De ce point de vue, le déploiement de la radio
07:13 numérique est pour nous un chantier prioritaire.
07:16 La France était en retard, donc nous avons souhaité
07:19 accélérer ce déploiement ces dernières années.
07:23 C'est un vecteur qui ouvre de nouvelles perspectives.
07:26 On connaît ses qualités de confort,
07:30 l'expérience d'écoute qu'elle offre à l'auditeur,
07:33 sa contribution à la transformation de notre paysage.
07:39 Il a aussi des avantages en matière environnementale,
07:43 technologie qui est plus sobre, en énergie.
07:46 Elle a l'avantage aussi de ne pas exposer les acteurs à un risque
07:51 d'intermédiation.
07:52 On a franchi maintenant des étapes importantes.
07:56 50% de couverture à la fin de ce mois-ci pour la population
08:02 métropolitaine.
08:03 Désormais, 35 villes de plus de 150 000 habitants sont couvertes
08:07 par un multiplex.
08:09 Déjà, 562 radios de toute catégorie diffusent en France en DAB+.
08:17 Le lancement des multiplex métropolitain fin 2021 a marqué
08:22 une étape importante.
08:25 Et cette année, on va également avoir des phases de démarrage
08:28 très significatives dans des villes comme Reims, Troyes, Montpellier,
08:33 Perpignan, Rennes, Nancy, Metz, Brest, Pau, Bayonne ou encore
08:37 Clermont-Ferrand, pour ne citer qu'elle.
08:39 D'autres territoires sont bien évidemment prévus.
08:43 J'étais en Corse il y a quelques jours.
08:45 Nous pensons lancer un appel à candidature sur l'île dans un an.
08:52 Le temps de faire des planifications préalables nécessaires.
08:56 Et l'outre-mer n'est bien sûr pas oubliée.
08:58 Nous avons une phase d'expérimentation en Martinique et
09:02 nous explorons également une option sur l'île de la Réunion.
09:09 L'équipement des foyers progresse, même s'il reste bien évidemment
09:13 des progrès importants à réaliser.
09:16 On est à 15% des 13 ans et plus équipés d'un poste en DAB+,
09:22 proportion à qui devrait progresser.
09:25 Les véhicules neufs, vous le savez maintenant,
09:27 sont systématiquement équipés depuis trois ans.
09:30 C'est une obligation légale et de ce point de vue,
09:34 nous ne pouvons que soutenir la proposition de loi du président
09:39 Lafond au Sénat qui prévoit que tous les équipements de radio,
09:44 y compris les entrées de gamme, disposent à l'avenir d'une puce
09:49 DAB. Le DAB n'est bien sûr pas la réponse unique aux mutations du
09:54 secteur, mais c'est un atout important pour le média radio,
09:59 pour son image.
10:00 Et cette stratégie de développement,
10:03 elle s'inscrit aussi dans un concert européen dont il faut avoir tous
10:08 conscience. D'autres pays sont engagés dans ce mouvement et souvent
10:11 plus en avance que nous.
10:12 Je pense à la Norvège, la Suisse,
10:14 qui va bâtir complètement l'année prochaine en DAB,
10:17 le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Belgique,
10:19 les Pays-Bas ou encore l'Italie.
10:21 Il y a aujourd'hui, et nous le savons bien,
10:24 un enjeu de communication qui est essentiel autour de cette technologie.
10:32 On s'engage et on s'emploie avec les acteurs à valoriser cette
10:38 technologie. Et de ce point de vue-là,
10:39 on se réjouit que l'association de promotion du DAB ait enfin vu le
10:43 jour. C'était un peu long, mais on a fini par y arriver.
10:48 Et je sais qu'elle est en initiative pour lancer,
10:51 dès l'automne prochain, des actions attendues de communication sur le sujet.
10:57 Nous avons reçu nous-mêmes, il y a quelques jours,
11:00 la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale dans
11:03 cette enceinte pour lui faire une présentation du DAB+ et vanter ses
11:09 atouts. Il est important que les pouvoirs publics accompagnent aussi
11:13 ce déploiement.
11:15 Il faut saluer l'initiative du ministère de la Culture de renforcer
11:21 le fonds de soutien à l'expression radiophonique pour aider les
11:24 radio-associatives à mieux supporter les coûts de double diffusion dans
11:28 cette phase intermédiaire dans laquelle nous nous trouvons.
11:31 Mais ce sujet de l'information est aujourd'hui tout à fait central.
11:38 Il y a bien sûr une question qui commence à poindre dans nos échanges,
11:43 et je ne doute pas que vous l'évoquerez ce matin,
11:46 qui est celle de la durée de la cohabitation entre l'AFM et le DAB.
11:53 C'est la raison pour laquelle on a souhaité lancer la réalisation d'un
12:00 livre blanc, à l'image de ce que nos voisins britanniques
12:04 avaient réalisé il y a quelques années maintenant,
12:07 sur le devenir du média radio, pour entendre tous les acteurs,
12:11 pour échanger avec vous et ceux qui participent de ce travail de
12:15 réflexion collective, pour dessiner des scénarios possibles
12:19 de mutation et de transition pour les années qui viennent.
12:23 On a bien conscience que ce n'est pas demain matin que cette bascule
12:27 pourra se faire, mais je pense qu'il est temps maintenant
12:29 de tracer une perspective, de fixer un horizon pour se mettre
12:33 tous en ordre de marche.
12:36 Et ce travail, ce livre blanc, se fera mener avec tous les acteurs.
12:43 Les auditions sont engagées déjà depuis plusieurs semaines.
12:46 L'ADGMI qui est ici présente est bien sûr associée à ce travail,
12:52 et nous espérons rendre nos conclusions au début de l'année
12:55 prochaine pour ouvrir la perspective que j'évoquais.
12:59 Nous avons lancé en simultané, je profite de cette réunion pour
13:04 le rappeler, une consultation sur un sujet très important,
13:10 très important pour la télévision, mais qui intéresse aussi la radio,
13:13 qui est la question de la liste des services d'intérêt généraux.
13:16 C'est une disposition de la directive Services, Média,
13:19 Audiovisuel qui a été transposée dans notre droit.
13:21 Et je rappelle que les contributions sont attendues pour le 13 juillet prochain.
13:27 Donc ce ne sera pas des devoirs de vacances,
13:30 ce sont des devoirs pré-vacances.
13:31 En tout cas, je souligne l'importance de ce sujet.
13:35 Voilà, chers amis, je le redis ici, notre paysage audiovisuel est
13:41 engagé dans une phase de mutation accélérée.
13:45 Elle soulève pour tous des questions naturelles.
13:48 Elle exige pour chacun des efforts d'adaptation.
13:52 J'ai la conviction que le statu quo n'est pas possible.
13:55 J'observe que tous les éditeurs de télévision comme de radio sont
13:59 aujourd'hui engagés dans ce mouvement de transformation.
14:02 Je regarde pour ma part l'avenir de notre secteur avec beaucoup de
14:07 confiance, en particulier pour la radio,
14:09 parce que nos fondamentaux, nos atouts de départ sont très solides,
14:15 notamment la confiance et l'attachement que les Français portent à ce
14:19 média, qui est un atout sans prix.
14:20 En tout cas, soyez assurés de la détermination de l'ARCOM,
14:24 de son collège, de ses services, d'être à vos côtés pour accompagner
14:30 ces transformations.
14:31 Et merci à tous de votre écoute.
14:34 Je vous souhaite de bons travaux ce matin autour de ce média qui
14:38 nous est particulièrement cher.
14:40 [Applaudissements]