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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00 Bonjour et les 14h, soyez les bienvenus.
00:03 Je suis très heureux de vous retrouver.
00:04 La parole aux Français.
00:06 14h, 15h, une heure de sujets vous concernant au plus près.
00:10 Et vous d'ailleurs, vous pouvez apporter vos témoignages
00:13 sur cette adresse témoins@cnews.fr.
00:16 Mais tout de suite, place à l'info.
00:18 Je vous présente mes invités dans quelques instants.
00:19 Et l'info, c'est Michael Dorian.
00:22 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:23 L'actualité cet après-midi,
00:24 Emmanuel Macron reçoit en ce moment même
00:27 Mohamed Ben Salman au menu de ce déjeuner en tête à tête
00:30 avec le prince héritier d'Arabie Saoudite,
00:32 la guerre en Ukraine, l'Iran, la crise libanaise ou encore la Syrie.
00:35 Mohamed Ben Salman qui entame aujourd'hui une longue visite en France.
00:38 Il participera notamment au sommet pour un nouveau pacte financier mondial
00:42 organisé par Emmanuel Macron les 22 et 23 juin prochains à Paris.
00:48 Dans l'actualité également, le dénouement tragique
00:51 dans l'enquête sur la disparition de Karine Esquivillon.
00:54 Le corps de la mère de famille a été retrouvé dans un bois en Vendée.
00:58 Bonjour Michael Chahyou, vous êtes en direct de La Roche-sur-Yon.
01:01 Le mari de Karine Esquivillon, Michel Pial,
01:03 est donc passé aux aveux cette nuit après sa garde à vue.
01:07 Oui, c'est ça, c'est un moment charnière.
01:11 À quelques heures de la fin de la garde à vue,
01:14 aux environ d'une heure du matin, sous la pression des enquêteurs,
01:17 Michel Pial est passé aux aveux.
01:19 Oui, j'ai tiré et j'ai tué Karine,
01:23 mais c'était un tir accidentel.
01:24 Le coup est parti alors que j'étais en train de nettoyer mon arme, a-t-il dit.
01:29 Une version évidemment que les enquêteurs vont devoir vérifier
01:32 parce qu'on sait que Michel Pial est un collectionneur,
01:35 pardon, est un amateur de tir sportif
01:38 et qu'il possède légalement plusieurs armes à son domicile.
01:41 Et puis deuxième révélation, Michel Pial a indiqué
01:45 là où il avait caché le corps de Karine,
01:48 dans un bois à environ une dizaine de kilomètres de leur domicile,
01:51 sur la commune de Chaland.
01:53 Et c'est là que, vers 4h du matin,
01:56 les enquêteurs ont retrouvé le corps de l'épouse.
02:00 Alors ce qui est impressionnant dans cette affaire,
02:02 quand on regarde un petit peu dans le rétroviseur,
02:04 c'est l'aplomb de Michel Pial.
02:06 Pendant deux mois et demi,
02:08 après avoir déclaré la disparition de son épouse au gendarme,
02:12 il a dit, à qui il voulait bien entendre,
02:14 et surtout dans pas mal de médias,
02:16 il a dit sa vérité, une disparition volontaire,
02:20 organisée même par sa femme elle-même,
02:22 en donnant plein de détails, comme par exemple,
02:25 elle était partie avec un nécessaire de toilette,
02:27 avec son chargeur de téléphone,
02:28 plein d'éléments qu'il a donnés,
02:30 mais qui ont quelque part mis en lumière un récit incohérent
02:34 qui a abouti à cette garde à vue.
02:36 En ce moment même, Michel Pial est présenté à un juge d'instruction,
02:40 en vue d'une mise en examen,
02:42 et il sera vraisemblablement incarcéré dès ce soir.
02:45 - Miquel Chahut devant le Palais de Justice de La Roche-sur-Yon,
02:49 Karine Esquivillon, dont l'ex-mari était en direct sur CNews ce matin.
02:53 Christophe Kédillard a tenu à s'exprimer
02:56 pour faire part de son émotion.
02:58 Il était interrogé par Pascal Praud.
03:00 On l'écoute.
03:01 - La révolte, oui, la révolte,
03:03 c'est même plus que de la colère.
03:06 On est complètement révoltés.
03:07 Aujourd'hui, c'est vrai que je prends ma parole,
03:09 parce que je ne veux pas que les enfants,
03:12 ni ma belle-sœur, soient embêtés,
03:15 chagrinés par les médias.
03:17 Je préfère gérer ça moi-même.
03:20 - Des prières musulmanes organisées dans des cours d'école primaire
03:25 par des élèves de CM1 et de CM2.
03:28 Les faits se sont déroulés à Nice, dans les Alpes-Maritimes.
03:30 Le maire Christian Estrosi
03:32 et le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye,
03:34 dénoncent des atteintes très graves aux principes de laïcité
03:38 et précisent qu'une enquête de l'inspection générale
03:40 a été diligentée pour établir précisément les faits
03:44 et en tirer les conclusions utiles.
03:46 Dans l'actualité également,
03:47 Canlés, Français délaissent les grandes surfaces
03:50 au proche-fi des marchés.
03:52 Face à l'inflation, certains se tournent désormais
03:54 vers les étals des marchés pour payer moins cher,
03:57 notamment les fruits et les légumes.
03:58 Mais qu'en est-il réellement ?
04:00 Reportage dans le quartier de Belleville,
04:01 dans l'Est parisien, d'Augustin Donadieu.
04:05 - Du soleil, des fruits et légumes frais,
04:08 mais des petits achats.
04:11 L'inflation des prix de l'alimentation
04:13 n'épargne pas les marchés.
04:14 Alors les clients tentent de trouver des parades.
04:17 - Ils essayent d'avoir une remise, ils négocient,
04:19 mais nous sur des petits prix comme ça, c'est compliqué.
04:23 Vous enlevez 10 centimes sur 50 euros, d'accord,
04:25 mais on n'a jamais de panier à 50 euros,
04:27 mais 10 centimes sur 1 euro, c'est 10%.
04:30 Moi, vous enlevez 10% de ma paie à la fin du mois,
04:32 ma femme me fout dehors.
04:33 C'est clair et net.
04:34 Malgré la hausse des prix, les marchés restent compétitifs.
04:38 A Paris, le kilo de cerises se vend chez le primeur 15 euros.
04:41 10 à 12 euros en supermarché.
04:44 Ici, c'est 5 euros le kilo.
04:46 Alors certains clients se font plaisir.
04:49 - Moi, je ne veux pas me priver personnellement,
04:51 parce que je me dis, voilà, on ne vit qu'une fois, en fait,
04:53 et puis c'est la vérité.
04:55 - Il faut manger, il faut faire nourrir les enfants.
04:59 Et pour ceux qui veulent réaliser de plus grosses économies,
05:02 il existe des astuces à ne surtout pas répéter.
05:05 - Vous venez à midi, il y a le bras de tout.
05:08 Donc il y en a pour tous les budgets.
05:11 C'est ça, surtout, c'est que ceux qui arrivent à midi,
05:14 midi et demi, ils trouvent des barquettes à 1 euro.
05:18 Les commerçants nous le confient.
05:20 Ils réalisent plus de ventes, mais moins conséquentes.
05:23 Résultat de l'inflation qui a atteint en mai dernier 5,1% sur un an.
05:29 - Alors, reportage sur les marchés de la capitale.
05:32 C'est la fin de ce journal.
05:33 Vous retrouvez à présent Thierry Cabane
05:35 pour La Parole aux Français.
05:36 C'est parti.
05:37 - Eh oui, c'est parti.
05:38 Merci, mon cher Michael.
05:39 Prochain point avec l'info,
05:40 ça sera à 14h30 avec Somaya Labili.
05:44 Tout de suite pour cette Parole aux Français,
05:46 Céline Pina, essayiste, ravie de vous accueillir.
05:47 C'est toujours un plaisir de vous avoir avec moi.
05:49 - C'est un plaisir d'être sur votre plateau.
05:52 - Pierre Lelouch, ancien ministre, toujours aussi un plaisir de vous avoir.
05:54 Alors, on va commencer cette Parole aux Français
05:56 avec un sujet que vous connaissez bien, Pierre, si je m'abuse.
05:58 En tant qu'ancien ministre, je vais vous proposer de prendre la direction
06:01 de la vallée de la Morienne avec un vieux dossier.
06:04 Et la tension monte autour de ce projet de ligne à grande vitesse
06:08 entre Lyon et Turin. En quoi consiste ce projet ?
06:11 Explication de Mathilde Ibanez.
06:13 Et ensuite, on débattra avec Stéphane Guguigno,
06:16 qui est délégué général du comité pour la Transalpine Lyon-Turin.
06:20 D'abord, les explications.
06:22 - C'est un projet à la fois ambitieux,
06:23 vieux de plusieurs années et controversé.
06:26 La liaison ferroviaire translapine reliant Lyon à Turin va faire 271 km.
06:32 Ce projet a pour objectif de créer un accès plus rapide
06:35 et de permettre d'acheminer 40 millions de tonnes de marchandises par an
06:39 et 5 millions de voyageurs.
06:41 L'objectif aussi, désengorger le sud de la France
06:44 et dévier près de 3 millions de poids lourds
06:46 qui traversent les Alpes chaque année.
06:48 Pourtant, ce projet fait polémique auprès des écologistes,
06:51 car un tunnel de base internationale de 57 km sous les Alpes va être créé.
06:56 Ce chantier représente un investissement de 8,6 milliards d'euros,
07:00 soit un engagement de 2,2 milliards d'euros pour la France.
07:04 Outre la participation des Etats français et italiens,
07:07 l'Union Européenne finance la partie internationale du programme
07:10 à hauteur de 40%.
07:12 Le projet Lyon-Turin, datant de 1991, a connu beaucoup de péripéties.
07:16 Sa mise en service est prévue en 2030.
07:20 - Ce vieux dossier suscite la polémique.
07:23 Demain, il y a une manifestation qui est prévue dans la vallée de la Maurienne.
07:26 Interdite, il faut le préciser, par la préfecture de Savoie
07:29 pour risque de débordement.
07:30 Ce rassemblement est prévu par une dizaine d'organisations
07:33 qui s'opposent au projet, dont les célèbres Soulevements de la Terre.
07:37 C'est un vieux dossier, ça, Pierre Louche.
07:38 Vous l'avez géré en tant que ministre.
07:40 - Oui, enfin, j'étais, oui, en tant que ministre des Affaires européennes.
07:45 Il faut comprendre que c'est une affaire qui date depuis les années 80.
07:49 Ça a commencé en fait en 91, donc ça fait 35 ans.
07:53 - Oui, ça rappelle certains dossiers.
07:54 - Quatre accords internationaux franco-italiens,
08:00 l'éruption de l'Europe qui paye la moitié du tunnel en réalité.
08:04 Donc, c'est une affaire lourde avec des divisions des deux côtés,
08:07 en Italie comme en France.
08:10 Et vous savez, dans ce genre d'affaires, je crois que vous êtes nantais.
08:12 - Oui.
08:13 - Bon.
08:14 - C'est le meilleur dossier de l'Azad.
08:16 - Plus ça traîne, plus c'est compliqué, plus ça coûte cher.
08:19 Au fil des années, naturellement, les prévisions ne sont plus les mêmes.
08:23 Plus il y a de dissensions, partisanes, associatives.
08:28 Et donc, on arrive à pourrir des grandes installations.
08:32 Vous savez, le tunnel du Mont-Blanc qui a été inauguré en 65 par De Gaulle,
08:35 il avait été lancé moins de dix ans avant.
08:39 Et on savait faire des grands équipements à l'époque en France.
08:41 Aujourd'hui, regardez l'aéroport de Nantes,
08:44 je reviens dans votre ville d'origine,
08:46 l'Azad et d'autres.
08:48 Regardez la Rochelle qui est enclavée,
08:50 parce que Madame Royal a décidé que ce n'était pas bien d'y amener l'autoroute,
08:54 alors que c'est une ville qui aurait besoin de développement.
08:57 Bien sûr qu'il faut faire ce tunnel.
08:58 Surtout au nom de l'écologie, il faut faire en sorte
09:00 qu'on utilise moins la route et davantage le train.
09:03 C'est le bon sens.
09:03 Je ne comprends pas que les écologistes en fassent un combat emblématique,
09:08 alors que théoriquement, c'est fait.
09:10 Justement, je crois que Madame Pina est d'accord.
09:13 - Vous avez deux mots rapides avant de retrouver notre invité.
09:16 - Je suis entièrement d'accord avec cela,
09:18 c'est-à-dire je ne comprends pas des écologistes
09:20 qui empêchent la construction de voies ferrées,
09:23 alors qu'on sait très bien qu'aujourd'hui,
09:24 un de nos problèmes principaux, c'est le transport par camion.
09:27 Et on sait à quel point sur la France,
09:29 nous sommes en retard au niveau du fret.
09:31 Ça, c'est la première chose.
09:32 Et la deuxième chose, la loi et la loi,
09:34 je ne peux pas avoir moi pour loi.
09:37 Des gens qui prétendent faire de la politique
09:39 et qui refusent tout commun au nom de leurs obsessions,
09:42 qui refusent toute interdiction et qui en arrivent
09:45 par pure démarche politique pour déstabiliser un gouvernement,
09:50 à finalement desservir les causes qu'ils prétendent défendre.
09:53 Je trouve ça franchement insupportable.
09:56 Et je pense qu'une vraie répression devrait à un moment donné s'abattre
10:00 parce que si chacun doit être le propre générateur de sa loi,
10:04 alors nous ne pourrons plus partager un monde commun.
10:07 Là, il y a des lois, il faut quand même le savoir,
10:08 en plus d'accords internationaux,
10:09 il y a plusieurs lois qui ont été votées par l'Assemblée nationale
10:12 et qui valident ce projet.
10:14 Allez, on va retrouver Stéphane Gugino,
10:16 qui est délégué général du comité pour la Transalpine à Lyon-Turin.
10:19 Soyez le bienvenu dans La Parole au français,
10:21 cher Stéphane Gugnino.
10:23 Ce projet, il est vital pour votre région ?
10:27 Bonjour, il est vital pour la région, mais pas seulement.
10:30 Il est vital pour la région, pour la France et pour l'Union européenne.
10:34 Lyon-Turin, c'est 270 kilomètres entre Lyon et Turin,
10:38 mais en fait c'est la pièce d'un puzzle beaucoup plus large.
10:40 C'est un morceau aujourd'hui qui consiste à franchir les Alpes
10:44 pour pouvoir connecter des milliers de kilomètres de réseau européen
10:48 pour les voyageurs et pour les marchandises.
10:50 L'essentiel de cette liaison est dédié aux marchandises.
10:56 Il s'agit de basculer chaque année un million de poids lourd sur le rail.
10:59 Et je rejoins de manière assez claire l'expression
11:03 qui a été émise par vos deux chroniqueurs,
11:07 parce que l'écologie n'est pas vraiment la préoccupation première
11:12 des opposants à ce projet.
11:14 Je ne citerai que la liste des organisations
11:17 qui sont à l'origine de cette manifestation interdite.
11:22 C'est donc LV et L'Effi, mais aussi le nouveau parti anticapitaliste,
11:27 Sud Rail, les Souleignements de la Terre
11:29 et beaucoup de groupuscules anarcho-libertaires
11:33 qui en France comme en Italie veulent masquer,
11:37 et habiller, maquiller avec des arguments écologiques chistes,
11:40 une opposition qui est purement idéologique
11:43 parce que le Lyon-Turin est un total.
11:45 Le préfet précise que 2000 gendarmes seront mobilisés demain dans votre région.
11:49 Quel est l'état d'esprit des habitants ?
11:51 Ils sont dans la crainte.
11:52 On a vu ce qui s'est passé notamment à Sainte-Soline.
11:55 C'est quoi l'état d'esprit ?
11:57 Très franchement, il y a une forte inquiétude de la part des populations.
12:02 Vous savez, la Ville de la Morbihan, c'est une vallée paisible,
12:04 une vallée alpine qui n'a pas l'habitude de ce type de manifestations.
12:08 Effectivement, selon la préfecture, il y a beaucoup de manifestants qui sont attendus.
12:16 Certainement parmi eux, des écologistes sincères,
12:19 des gens qui ont envie de promouvoir une idée pacifiquement,
12:22 mais il y a aussi beaucoup de casseurs venus notamment d'Italie
12:29 qui sont depuis des années passés maîtres dans l'art de l'attaque et du sabotage du chantier.
12:34 Depuis dix ans, les mesures de sécurité pour protéger le chantier du Lyon-Turin côté italien
12:40 contre une poignée d'opposants s'est élevée à 30 millions d'euros.
12:44 On aimerait éviter que ce type d'action se reproduise en Montréal.
12:50 Et effectivement, les manifestants français cherchent depuis des mois
12:53 à raccoler les casseurs italiens pour les faire venir côté français.
12:56 Pierre Lelouch le disait, c'est un vieux dossier.
12:59 Ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a déjà 20% du projet qui a débuté.
13:03 Ces 20%, vous me confirmez ce chiffre ?
13:05 Oui, la pierre angulaire, la clé de voûte de la liaison Lyon-Turin,
13:09 c'est un tunnel qui passe sous les Alpes de 57 kilomètres.
13:15 L'idée étant de s'affranchir de cette barrière physique.
13:17 Je signale que les Suisses, à quelques dizaines de kilomètres à vol d'oiseau de la Morienne,
13:23 ont réalisé trois tunnels identiques au Lyon-Turin.
13:26 Il ne me semble pas que les Suisses soient des pirates de l'environnement.
13:33 Les écologistes suisses se félicitent de ces infrastructures essentielles
13:38 qui se développent partout en Europe.
13:40 Et donc ce tunnel, il est réalisé aujourd'hui à 20% de sa totalité du projet.
13:46 Il y a 33 kilomètres de galeries qui ont été creusées,
13:49 dont 11 kilomètres du tulle définitif.
13:51 Donc demander l'arrêt immédiat du chantier,
13:54 c'est quelque chose qui n'est pas très sérieux,
13:57 puisqu'il est établi qu'arrêter le chantier coûterait désormais plus cher que de le finir.
14:03 Merci en tous les cas pour votre témoignage Stéphane Guiguignon.
14:06 On va suivre à ça avec attention demain sur les antennes de CNews, vous vous en doutez.
14:09 Je rappelle que vous êtes délégué général du comité pour la Transalpine Lyon-Turin.
14:13 Un mot de conclusion sur ce sujet Pierre, très rapidement ?
14:16 Ce que je voudrais dire c'est quand on lance des infrastructures
14:20 aussi importantes pour le pays et pour nos voisins,
14:23 il faut essayer de faire fort et vite plutôt que de laisser traîner pendant des décennies.
14:29 Quand vous laissez traîner, vous laissez en quai dossier, ça s'enlise
14:33 et les oppositions se mobilisent pour tout un tas de raisons
14:36 qui n'ont rien à voir avec le projet lui-même.
14:38 Et c'est très politisé du côté italien comme du côté français,
14:42 ça n'a pas grand chose à voir avec l'environnement,
14:44 tout simplement parce que c'est très bénéfique
14:48 de sortir les camions de la route et les mettre sur des trains,
14:51 c'est quand même le B.A.B. de l'écologie aujourd'hui.
14:53 Allez, on va changer de sujet.
14:55 Essayons d'être efficaces.
14:56 Nouveau thème, être efficace, il ne faut jamais laisser traîner les choses, ça c'est vrai.
15:00 Le Service National Universel.
15:02 Alors ça...
15:03 On va en parler.
15:05 Il va être intégré au lycée dès le mois de mars prochain,
15:07 je vous sens très fort sur ce sujet également Pierre Lelouch.
15:10 La secrétaire d'État à la jeunesse Sarah El Haïry
15:13 l'a annoncé ce matin dans les colonnes du Figaro,
15:15 selon elle, cela rendra le SNU plus populaire.
15:18 Alors en quoi ça consiste ?
15:19 Détails avec Sarah Panzari.
15:21 Et puis nous serons également avec Leïla
15:24 qui a suivi la session du SNU en février 2022.
15:28 On lui posera la question, est-ce que ça lui a plu ?
15:30 Est-ce que ça a servi à quelque chose ?
15:31 Est-ce qu'elle a appris des choses ?
15:33 On regarde d'abord le reportage de Sarah Panzari.
15:36 Une promesse chère à Emmanuel Macron.
15:41 Le projet critiqué du Service National Universel franchira en 2024
15:47 une nouvelle étape.
15:48 Après des mois d'attente et de discussion,
15:50 la secrétaire d'État à la jeunesse Sarah El Haïry
15:53 a annoncé son intégration dès mars prochain.
15:56 Il s'agira d'un stage de 12 jours basé sur le volontariat
16:00 pour les élèves de classe de seconde,
16:02 y compris ceux qui ne sont pas de nationalité française
16:06 et qui, selon elle, ne coûtera rien aux établissements ni aux parents.
16:10 Le ministre de l'Éducation nationale, Papenjaï,
16:13 a également précisé que les classes pourront choisir
16:16 un thème tel que l'environnement, le sport, la défense
16:20 ou la mémoire.
16:21 Mais la secrétaire d'État insiste, aucune obligation.
16:25 Allez, allez, on se dépêche.
16:27 Cette nouvelle modalité coïncidera avec les séjours de cohésion
16:30 choisis à titre individuel par les jeunes
16:32 dans un autre département que le leur pendant leurs vacances scolaires.
16:37 L'État prévoit même une aide financière pour les lycéens engagés.
16:41 En 2022, 32 000 jeunes volontaires s'étaient lancés.
16:46 Alors pour savoir concrètement comment ça marche
16:49 dans ce service national universel, nous sommes avec Leïla.
16:52 Soyez là, bienvenue Leïla.
16:53 Je suis ravi de vous écrire dans La Parole au français.
16:55 Vous avez fait, je le disais, la session du SNU en février 2022.
16:59 Vous avez trouvé cela comment ?
17:00 Vous avez quel âge d'abord, Leïla ?
17:03 17 ans.
17:04 17 ans. Alors vous avez trouvé ça comment ?
17:06 Dites-nous tout.
17:07 Je l'ai beaucoup aimé parce que c'est différent de ce que j'étudie
17:10 et ça a changé de ce que je faisais.
17:12 J'étais pas comme j'étais d'habitude parce que c'était différent.
17:17 Qu'est-ce que vous avez fait durant cette formation ?
17:20 J'étais avec des gens que je connaissais pas.
17:23 J'étais avec d'autres gens, par exemple, du Nord, du Nord-Pas-de-Calais,
17:26 de l'Aisne et de l'Oise.
17:28 On était tous pas du même endroit.
17:31 Et on se levait le matin à 6h30 pour aller faire du sport jusqu'à 7h.
17:38 Après 7h, c'était l'heure du petit-déj et il fallait se doucher aussi.
17:42 Et après à 8h, c'était le moment de faire la marseillaise
17:45 et de faire le lever du drapeau.
17:47 Et après, c'était le récap de la journée, ce qu'on allait faire.
17:50 Et après, par exemple, on a fait la rencontre de sénateurs, de magistrats,
17:54 le maire de Dunkerque en question.
17:57 Et tous les jours...
17:58 Vous avez le sentiment que ça vous a été utile, Leïla ?
18:01 Franchement, oui.
18:02 Ça m'a changé, j'ai kiffé.
18:06 Bon, je vous garde.
18:08 On va retrouver maintenant un autre invité, Arthur Gaden,
18:10 qui lui est tuteur, qui est âgé de 26 ans.
18:15 Pourquoi vous êtes engagé dans cette démarche, Arthur Gaden ?
18:18 Soyez le bienvenu en tous les cas.
18:19 Bonjour.
18:21 Bonjour, merci beaucoup.
18:22 Moi, je me suis engagé principalement parce que ça m'intéresse,
18:25 la question de la transmission, la question du partage, transmettre les valeurs
18:29 et le fait de se rendre utile, de se mettre au service de quelque chose
18:33 qui nous dépasse, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup.
18:35 Je ne connaissais pas du tout le SNU et je me suis dit en février,
18:37 j'ai du temps, pourquoi pas essayer ?
18:39 Vous agissez comment à la polémique ?
18:42 Certains enseignants disent que c'est un peu le Club Méditerranée,
18:45 que ça ne sert pas à grand chose.
18:47 Qu'est-ce que vous répondez à toutes ces personnes qui s'opposent à ce projet ?
18:51 Puis je donnerai la parole également à Céline Pina et Pierre Lelouch sur ce plateau.
18:56 Non, non, non, le SNU, ce n'est pas le Club Méditerranée.
18:59 La théorie, c'est que c'est un mélange entre l'éducation populaire,
19:01 l'éducation nationale et l'armée.
19:03 Et dans la pratique, ça n'a vraiment rien à voir.
19:06 Au Club Méditerranée, on n'apprend pas à vivre ensemble.
19:09 On y va chacun en vacances.
19:11 Au Club Méditerranée, on n'apprend pas à bien ranger sa chambre,
19:13 à faire le ménage dans les espaces communs.
19:15 On n'apprend pas les gestes qui sauvent.
19:17 Au Club Méditerranée, on n'apprend pas la démocratie locale, la démocratie interne.
19:21 Le Club Méditerranée, c'est des vacances.
19:22 Le SNU, c'est beaucoup plus que ça.
19:24 C'est une expérience unique.
19:25 Et on propose aux jeunes, pendant deux semaines,
19:28 de devenir la personne qu'ils ont envie d'être.
19:30 On leur donne une page blanche et ils en font ce qu'ils veulent,
19:32 dans un cadre qui est quand même exceptionnel.
19:35 Donc non, ça n'a rien à voir avec le Club Méditerranée.
19:37 - Merci de mettre plus pour le Club Méditerranée.
19:38 Vous avez compris, je crois que si c'est le trait.
19:40 Céline Pinard, réaction.
19:43 - Tel que le service national universel nous est présenté là,
19:46 à travers le témoignage de cette jeune fille et du tuteur,
19:49 on ne peut qu'adhérer.
19:50 C'est intéressant, c'est extrêmement cadré, c'est constructif.
19:55 Moi, je rappelle simplement ce qu'on a vu il y a quelques années de ça,
19:59 où lors d'une réunion justement d'acteurs du SNU,
20:02 la laïcité avait été violemment attaquée.
20:05 La Fédération des centres sociaux et la Ligue de l'enseignement
20:08 avaient montré à quel point ils étaient des opérateurs peu fiables,
20:11 voire dangereux, voire remontant les gamins
20:15 en leur parlant de racisme d'État, etc.
20:20 Donc, je ne sais pas de quel SNU on parle.
20:22 Est-ce qu'il y en a plusieurs ?
20:24 Est-ce que ça dépend des opérateurs qui interviennent ?
20:27 Est-ce que les changements récents ont beaucoup plus cadré les choses ?
20:31 Voilà, ce serait ma première question.
20:33 La deuxième chose que je trouve assez importante,
20:36 c'est qu'en fait, si les enseignants sont en colère,
20:39 ce n'est pas parce qu'ils sont contre le SNU,
20:41 c'est parce que c'est pris sur des heures de formation.
20:44 Et quand on voit le niveau scolaire de nos enfants,
20:47 on peut avoir l'impression que ce n'est peut-être pas la meilleure idée
20:50 et que si les jeunes veulent faire des efforts,
20:52 c'est peut-être sur des durées de vacances scolaires extrêmement étendues.
20:55 Mais pas sur le temps scolaire.
20:56 Oui, je crois que la question du temps scolaire est fondamentale dans cette histoire.
20:59 Pierre Relou, je rejoins Céline sur le temps scolaire,
21:02 mais je vais dire que c'est un détail par rapport à cette ovnie qui est devenue le SNU.
21:10 Il faut remonter au début.
21:11 Le début, c'est la première guerre du Golfe,
21:15 où on s'est aperçu qu'on ne pouvait pas envoyer des jeunes Français au combat
21:20 et qu'il était temps d'arrêter le service militaire
21:22 si on voulait faire une armée d'intervention.
21:25 J'ai été à l'Assemblée, c'était l'époque où Philippe Seguin était président de l'Assemblée,
21:30 on a supprimé le service à contre-coeur.
21:33 Pourquoi est-ce qu'on l'a supprimé ?
21:34 Parce qu'il n'y avait pas d'argent.
21:36 L'armée disait "nous on peut faire une armée d'intervention,
21:39 mais on ne peut pas s'occuper des jeunes, ou alors donnez-nous l'argent".
21:43 Et comme on n'avait pas arrêté de baisser les dépenses militaires
21:47 pendant toute la période depuis la fin de la guerre froide,
21:49 on s'est retrouvé avec une armée d'intervention bonsai qui fonctionne
21:53 et des jeunes qui sont laissés à côté.
21:55 Alors depuis, on a remué la sauce pour inventer une sorte de service à côté
22:00 qui serait civique, pas vraiment militaire, etc.
22:03 Il y a eu plusieurs incarnations de ce SNU,
22:06 maintenant on le met en classe de seconde, ce qui est complètement aberrant.
22:09 Vous entendez les jeunes, ils ont besoin de ce cadre,
22:12 ça c'est très important ce qu'ils ont dit.
22:14 Ils ont le sentiment que c'est un endroit où enfin ils découvrent la nation,
22:18 c'est ce que faisait le service militaire.
22:20 Or le service militaire, on en a besoin, voir ce qui se passe en Ukraine.
22:24 Si demain il y a une guerre, qui va défendre ce pays ?
22:27 Qui aura envie de défendre le pays ?
22:28 Moi je dis, contrairement à la loi de programmation militaire qui vient d'être votée,
22:33 que plus que jamais la question d'un service militaire obligatoire,
22:37 y compris pour les filles, se posait.
22:40 Simplement la nation a décidé de ne pas mettre l'argent.
22:42 Donc on se retrouve à la fin avec une sorte de gadget
22:45 de douzaines de jours, quinzaines de jours, en classe de seconde.
22:49 Avant c'était une journée, ça s'appelait la journée citoyenne.
22:52 C'était encore plus ridicule.
22:54 C'est dommage parce que nos jeunes, on le sent bien, ont besoin d'un cadre.
22:57 Ils ont envie de servir leur pays,
22:59 donnant leur les moyens plutôt que de mettre l'argent,
23:02 souvent dans des choses...
23:04 Et puis surtout qu'il y avait quelque chose qui revenait tout le temps
23:06 chez ceux qui avaient fait le service militaire,
23:08 où ils racontaient que c'était des fois la seule occasion qu'ils avaient
23:11 de connaître leur classe d'âge.
23:13 C'est-à-dire que contrairement à ce qu'on croit,
23:14 on est des sociétés extrêmement segmentées.
23:17 Et finalement, voilà, archipélisées.
23:20 Et c'était le seul moment où ils se retrouvaient avec des gens de leur âge
23:23 qui avaient des parcours complètement différents,
23:25 des histoires complètement différentes.
23:27 Et cet échange-là les nourrissait autant que les activités.
23:31 Et comme en plus, ils faisaient des choses ensemble,
23:34 les liens créés étaient forts.
23:36 - On reprendra, on va marquer.
23:38 - Le président Macron, il essaye de sortir de ce dilemme,
23:41 pas d'argent, pas vraiment de concept d'armée,
23:44 par ce gadget qui malheureusement ne répond pas.
23:47 - Alors Pierre, on va poursuivre le débat.
23:50 Je vous coupe la parole, je suis désolé, on doit partir en pause publicitaire.
23:53 On retrouvera Leïla et Arthur Gaden pour le mot de la fin sur ce sujet,
23:58 parce qu'on a encore les entendues un tout petit peu.
24:00 Et puis on parlera également de cannabis.
24:04 Et on prendra la direction de Becq-le-Bordeaux,
24:07 avec une initiative du maire de la ville qui fait débat.
24:10 Allez tout de suite, c'est La Parole en français.
24:12 Nous sommes ensemble jusqu'à 15h.
24:14 C'est la dernière ligne droite pour La Parole en français jusqu'à 15h,
24:20 avec mes invités dans quelques instants.
24:22 Mais tout de suite, place à l'info.
24:24 Et l'info, c'est Somaya Labidi.
24:26 - Les aveux du mari de Karine Esquivillon, Michel Pial,
24:32 a reconnu les faits et indiqué aux enquêteurs où se trouvait le corps,
24:35 selon la procureure de la République de la Roche-sur-Yon.
24:39 La dépouille de la mère de famille a été retrouvée dans un bois
24:42 et selon une source proche de l'enquête.
24:44 En fin de garde à vue, le mari a affirmé aux enquêteurs
24:47 avoir tué son épouse accidentellement en manipulant une arme.
24:52 Après un séjour de 10 jours, le pape a enfin quitté l'hôpital.
24:55 Le Saint-Père est sorti ce matin en fauteuil roulant,
24:58 souriant et accueilli par une foule de fidèles
25:01 et de journalistes massés à l'entrée de l'établissement.
25:04 Le Saint-Siège précise qu'il célébrera bien la prière de l'Angélus dimanche.
25:08 Mais son audience générale hebdomadaire de mercredi prochain
25:11 est annulée pour lui permettre de se reposer.
25:15 Et puis au moins 3 morts et une centaine de blessés au Texas
25:18 à cause d'une puissante tornade.
25:20 Des images de drones montrent plusieurs bâtiments de Perryton
25:23 détruits ou endommagés, des arbres déracinés
25:26 et des véhicules renversés dans cette petite ville
25:29 située dans le sud des Etats-Unis et qui compte 8000 habitants.
25:36 Merci beaucoup. Prochain rendez-vous avec l'information,
25:38 le Grand Journal de l'après-midi avec Mickaël Dorian à 15h.
25:41 Avec moi donc pour commenter l'actualité, Céline Pina et Pierre Lelouch.
25:44 Juste avant la pause publicitaire et ce journal,
25:46 on parlait du Service National Universal et on avait deux invités.
25:49 Leïla qui a donc fait cette session du SNU en février 2022.
25:54 Dernière question avant de vous quitter.
25:56 Hormis la Marseillaise, évidemment, le fait que vous soyez levée très tôt.
26:00 Qu'est-ce que vous avez retenu en quelques mots ?
26:02 Les valeurs que vous avez retenues de cette session, Leïla ?
26:06 La cohésion. On était tous ensemble.
26:09 Je ne connaissais personne et je n'ai fait la rencontre de personne à l'heure actuelle.
26:12 Par exemple, il y avait Camille, Anaïs et tout.
26:16 On était tous ensemble et je ne les connaissais pas.
26:19 Et à l'heure actuelle, je leur parle encore.
26:20 Et sans ce jour de cohésion, je n'aurais jamais rencontré ça.
26:24 Vous voulez faire quoi plus tard ?
26:26 J'aimerais faire un bachelor des sciences de la vision.
26:28 Très bien. Je vous souhaite plein de courage dans tous les cas.
26:30 Et merci d'avoir accepté de témoigner dans La Parole au français.
26:33 Mathieu Gardenne, un dernier mot sur les propos tenus par Céline Pinard et Pierre Lelouch
26:38 et notamment sur le fait que ces sessions aient lieu sur une période scolaire,
26:42 que ce soit peut-être plus opportun de le faire hors période scolaire.
26:47 Moi, je ne sais absolument pas quel est le meilleur moment pour faire un SNU,
26:50 sinon entre 15 et 18 ans, tel qu'il est construit là.
26:53 Ce qui est très important à mes yeux, c'est que les jeunes soient volontaires.
26:56 Et aujourd'hui, tous ceux que je vois, même ceux qui ne se sont pas inscrits eux-mêmes,
26:58 qui ont été un peu poussés par leurs parents, passent un excellent séjour,
27:01 sont très heureux d'être là à partir du deuxième ou quatrième jour selon les jeunes.
27:07 Et ils sont tous très tristes de repartir.
27:08 Donc pour l'instant, c'est une grande réussite pour tous les jeunes qui le font.
27:11 Et pour moi, c'est un plaisir de les encadrer.
27:12 Et c'est un honneur d'encadrer la Maisonnet 7.
27:15 Bon, écoutez, merci de ce témoignage Arthur Gardenne, tuteur, âgé de 26 ans.
27:19 Vous voulez faire quoi plus tard ?
27:22 Je ne sais pas. Je vais faire un troisième SNU le mois prochain.
27:24 Très bien. OK, mais ce n'est pas un métier, SNU encore.
27:28 Pas encore.
27:29 Très bien. Merci beaucoup en tous les cas pour votre témoignage dans La Parle aux Français,
27:33 cher Arthur Gardenne.
27:35 Allez, on va prendre la direction de Bègles-Bordeaux avec un sujet,
27:38 j'en suis persuadé, qui va vous faire réagir.
27:40 La ville de Bègles, qui est près de Bordeaux,
27:42 voudrait être une ville test en France autour de la légalisation du cannabis.
27:47 De quoi s'agit-il ?
27:48 Explication Jérôme Rampnou.
27:50 Et on en parle juste après.
27:54 La ville de Bègles, près de Bordeaux, connaît elle aussi son lot de trafic de cannabis.
27:58 Pour essayer d'endiguer les points de deal, le maire aimerait que sa vente soit légalisée.
28:02 Légalisation encadrée, ça ne veut pas dire open bar.
28:05 On ne pourra pas acheter à tous les coins de rue,
28:06 on ne pourra pas consommer dans l'espace public,
28:08 les mineurs ne pourront pas consommer évidemment.
28:10 L'idée c'est réduire les trafics, réduire la consommation des mineurs,
28:13 encadrer la consommation des majeurs, les accompagner.
28:17 Parce que c'est une drogue, donc je ne fais pas l'apologie du cannabis, absolument pas.
28:21 Pour les spécialistes de l'addiction, le problème n'est pas la légalisation,
28:24 mais plutôt d'aider la population à réduire sa consommation.
28:27 On est dans un vide sidéral où on a une répression à tous les étages,
28:30 on a un million de consommateurs réguliers.
28:33 Aujourd'hui on a des gens qui sont incarcérés uniquement pour leur consommation
28:36 et derrière on ne travaille pas une politique de prévention et de réduction des risques efficace.
28:40 Dans les rues, les habitants sont partagés.
28:42 Apparemment dans certaines villes ça a bien marché à l'étranger,
28:46 parce qu'en Hollande apparemment pour le cannabis il y en a moins,
28:51 mais je pense qu'il y a vraiment d'autres problèmes à se régler sur la commune que ça.
28:55 On pourra contrôler le taux de THC présent dans le produit tout simplement
28:58 et c'est quand même ce qui cause un grand problème auprès des consommateurs
29:01 puisque le taux est de plus en plus élevé dans les ventes actuellement.
29:05 Beigle aimerait servir de ville-test, une demande a été envoyée à Emmanuel Macron en ce sens.
29:10 Ici, on aimerait que la France rejoigne d'autres pays européens, comme Malte,
29:13 qui fut le premier à légaliser le cannabis en 2021.
29:17 En tous les cas, le visionnage de ce reportage ne vous laisse pas du tout insensible.
29:24 Céline Pina et Pierre Louche. Céline.
29:27 Oui, d'abord parce que la première question à se poser,
29:29 c'est est-ce que fondamentalement l'échelon de la ville est le bon échelon pour tester ce genre de choses ?
29:34 Ne serait-ce que pour une simple et bonne raison,
29:36 c'est bien beau de vouloir légaliser le cannabis, mais vous vous fournissez où ?
29:40 Si vous vous fournissez aujourd'hui dans ce qui vous est proposé,
29:43 eh bien vous alimentez la violence internationale, le crime et les mafias.
29:47 Ce qui veut dire que le seul moyen d'envisager une légalisation du cannabis,
29:51 c'est de le produire nous-mêmes.
29:53 Autrement dit, de créer une forme de CITA des drogues, gérée par l'État,
29:56 qui cultiverait des champs de cannabis et les mettrait à disposition du consommateur.
30:01 On voit déjà que quand on pose les choses comme ça,
30:04 le projet est autre chose que ce qui nous est présenté ici.
30:07 Donc finalement, la véritable question, c'est soit on pense que l'être humain
30:11 a toujours eu besoin de formes de drogue, que ce soit via l'alcool, les médicaments, etc.
30:16 et qu'il faut encadrer ce type de pratiques au détriment peut-être de la santé publique,
30:21 ou alors on met en avant la santé publique et la nécessaire autonomie de l'homme
30:26 par rapport à ses produits et on a une toute autre politique.
30:29 Aujourd'hui, on a le sentiment que personne ne sait exactement où il veut aller.
30:32 Pierre Euges, rapidement.
30:33 Alors un, les 15 minutes de gloire d'Andy Warhol, le maire de Bègue,
30:38 qui a envie de montrer à la télé.
30:40 Donc il a décidé d'avoir un pouvoir législatif autonome sur la question de la drogue,
30:46 qui est quand même le fléau national.
30:48 5 milliards de trafic, des centaines de morts qui sont liées à la drogue.
30:54 C'est un vrai sujet.
30:55 Ce genre de gadget a tendance à m'orripiler.
30:59 Article 1.
31:00 Article 2, j'ai entendu beaucoup de bêtises dans la bouche des gens qui s'exprimaient.
31:04 Non, personne n'est en prison aujourd'hui pour consommation de drogue.
31:09 Ça se saurait.
31:10 Demandez à M. Palmad et quelques autres.
31:13 Personne va en prison à cause de la consommation.
31:15 Ce n'est pas vrai.
31:17 Deux, on a entendu aussi que ça se passe très bien en Hollande
31:20 et dans les pays qui ont libéralisé.
31:23 L'ancien ministre député que je suis, qui a été en Hollande,
31:27 regardez ce qu'il se faisait, regardez à Zurich.
31:29 Les endroits où on a déprimalisé n'ont pas du tout arrêté le trafic.
31:33 Au contraire, ils l'ont doublé.
31:35 Dans le cas de la Hollande, c'est quand même le QG de la distribution de la drogue
31:40 dans toute l'Europe qui n'arrive pas envers nous aussi.
31:43 Malheureusement, on est en train de devenir.
31:44 Mais le quartier général de la drogue en Europe, c'est le pays qui a déprimalisé.
31:48 Donc, il faut arrêter de raconter n'importe quoi.
31:52 On est devant un problème gravissime.
31:54 Il faut apprendre aux gens à se débarrasser de ce fléau.
31:57 Consommateurs de réduire, d'être, par exemple, sans pitié pour les automobilistes
32:02 qui utilisent du cannabis et qui causent la mort des gens.
32:06 Moi, j'observe qu'il y a des radars sur la vitesse.
32:08 Personne contrôle la consommation ou très peu de contrôle sur les consommations d'alcool
32:14 et surtout de cannabis.
32:15 Aujourd'hui, on sait que les proportions sont terrifiantes.
32:18 Donc, il y a un vrai sujet et s'amuser à faire ça, c'est ne pas rendre service au pays.
32:22 Alors, on va demander à un spécialiste ce qu'il pense de cette initiative du maire de Bègle.
32:27 Nous sommes avec Dan Velea, psychiatre et addictologue.
32:30 Soyez le bienvenu, Dan Velea.
32:32 Bonjour.
32:33 Heureux de vous accueillir.
32:34 Alors, vous en pensez quoi de cette initiative du maire de Bègle ?
32:38 Très concrètement.
32:39 C'est une initiative, c'est un effet d'annonce.
32:42 On ne sait pas exactement.
32:44 De toute façon, ça s'inscrit aussi dans l'écho des débats qu'on a, nous,
32:47 les spécialistes de santé publique, médecine, psychiatrie, les pouvoirs publics aussi,
32:53 par rapport à l'éventuelle légalisation du cannabis,
32:56 parce qu'on est dépassé par le trafic,
32:58 parce qu'on est vraiment dans des inconnus à chaque fois que les gens utilisent le produit
33:03 en termes de concentration, en termes de provenance et de mélange qui existe là-bas.
33:07 Si c'était dans une visée de santé publique,
33:09 dans le sens de connaître réellement le produit,
33:11 avoir comme sur les bouteilles d'alcool le niveau de gré, de THC, de produit actif,
33:17 oui, pourquoi pas, ça serait à titre expérimental,
33:20 mais vraiment, il faut souligner autre chose.
33:22 On nous donne souvent l'exemple de la Hollande,
33:24 pays qui a réussi magnifiquement le contrôle de la consommation de cannabis.
33:29 À Amsterdam, si vous y allez, vous pouvez consommer que dans les coffee shops.
33:34 Dan Velea.
33:35 Ce n'est pas ce que dit Pierre Lelouch, c'est plutôt un échec.
33:38 Non, non, je vais vous expliquer dans quel sens.
33:41 Déjà en vert, ce n'est pas en Hollande, c'est en Belgique.
33:44 Et c'est là le port d'entrée en Europe de la drogue.
33:47 Non, ce qui se passe à Amsterdam, depuis les années 70,
33:51 sur la Damplatz, donc le palais royal d'Amsterdam,
33:53 il y avait beaucoup d'usagers de drogue.
33:55 Ils ont pris une initiative qui était révolutionnaire à l'époque,
33:58 qui reste révolutionnaire.
33:59 Donner un cadre de consommation avec des centres de soins,
34:02 avec des centres d'accompagnement.
34:05 Ils ont préparé pendant une dizaine, une quinzaine d'années,
34:07 les gens à l'usage, on va dire, simplement récréatif,
34:11 avec le respect des autres.
34:12 À Amsterdam, vous ne pouvez pas fumer un pétard au milieu de la route
34:15 parce que vous vous faites vraiment tout de suite allumé par la police.
34:18 Vous pouvez fumer dans les coffee shops ou chez vous.
34:21 Donc il y a tout un côté éducationnel qu'on devrait penser avant de se dire
34:25 on va faire comme les Hollandais.
34:27 Il y a un côté excessif, on le voit dans les accidents de la route,
34:29 on le voit dans la désinscription et démultiplication des jeunes
34:35 étudiants et jeunes lycéens qui fument du cannabis.
34:38 On voit dans tous ces phénomènes d'expérimentation.
34:41 Donc c'est un sujet qu'on ne peut pas faire comme ça sur un coin de la table
34:44 en disant tiens j'ai pris une initiative, on va voir ce qui se passe.
34:47 On sait aussi, et ça c'est un autre aspect,
34:49 c'est que malgré tout ce qu'on va faire par rapport au cannabis,
34:52 il y aura tout le temps des produits de synthèse.
34:54 Je parle aussi des produits de synthèse dérivés du cannabis,
34:56 on entend maintenant de Bouddha Blue, on entend le péton cerveau,
35:00 on entend maintenant parler du HHC, qui vient enfin d'être interdit,
35:04 mais il y aura aussi une escalade.
35:06 Le mot escalade, ça peut faire attention,
35:08 ce n'est pas dans un sens très réactionnaire,
35:11 mais il y aura sûrement de la part des dealers
35:13 qui vont se trouver privés d'un aspect économique,
35:16 escalade vers des produits beaucoup plus durs,
35:18 que ce soit Xtazine, cocaïne, héroïne, produits avec coupé ou autre chose.
35:22 Mais il y a aussi cet aspect de l'interdit de la transgression.
35:25 Si on ne travaille pas là-dessus, en disant à la limite
35:27 si vous voulez fumer un pétard c'est avec du plaisir,
35:30 mais ce n'est pas parce que vous avez envie d'enfreindre la loi,
35:33 on va se trouver avec des résultats,
35:35 on va dire sur un point médical, très délicat et très difficile à soigner.
35:39 Donc fausse ou bonne idée ?
35:42 L'idée serait bonne du moment qu'on a un cadre,
35:46 et on manquera de cadre.
35:48 Est-ce que tu peux fumer ?
35:49 Et le grand débat sur le cannabis,
35:51 si tu fumes un pétard, tu es positif au niveau des effets psychiques
35:54 pendant 3, 4, 5, 6 heures.
35:56 Le problème c'est qu'il reste concentré dans le sang.
35:59 Qu'est-ce qu'on va faire en termes de prévention routière ?
36:00 On va se trouver avec quelqu'un qui enfreint la loi routière,
36:04 mais qui est positif parce qu'il a fumé il y a deux semaines,
36:06 en sachant que les effets psychiques ne seront plus là.
36:08 Donc il y a un flou juridique et des vides
36:11 qui doivent être d'abord abordés,
36:13 avant de se lancer "youpi on fait l'expérimentation,
36:15 on va par la suite".
36:16 Vaut mieux pas casser les outils avant d'avoir essayé
36:20 et de voir réellement les dégâts éventuels.
36:23 Merci beaucoup Dan Delia.
36:25 Pierre Louche ?
36:25 Oui, je voudrais confirmer le lapsus en vers,
36:28 c'est en Belgique, Amsterdam, Hollande.
36:30 Petite leçon de géographie,
36:31 et dans la parole en français, ça ne fait pas de mal.
36:33 Mais le lapsus ça existe aussi.
36:35 Et en plus les deux sont malheureusement
36:37 des points d'entrée majeurs de la drogue en Europe.
36:40 Non, moi ce que je retiens,
36:42 c'est la prudence de ce qu'on vient d'entendre,
36:44 mais surtout je veux dire ceci,
36:48 tout ce que j'ai vu professionnellement,
36:50 c'est que quand on commence dans la drogue,
36:52 en général on passe à la drogue suivante.
36:55 Malheureusement le plus sûr chemin vers la cocaïne
36:59 et les choses les plus dures ou les drogues de synthèse,
37:01 c'est de commencer par les fameux pétards
37:04 qui arrivent du Maroc.
37:06 Donc je crois qu'il n'y a pas de recette miracle dans cette affaire,
37:10 on le sait bien.
37:11 Mais je pense vraiment que la prohibition
37:13 est la moins mauvaise solution,
37:16 en sachant que ça ne règle pas grand chose à condition,
37:19 encore une fois, d'avoir une vraie politique internationale
37:21 par rapport aux pays qui produisent.
37:23 Parce que je suis toujours frappé par l'impunité
37:26 de ceux qui le produisent et qui nous colonisent
37:30 avec ce genre de produit.
37:32 Céline, un mot de la fin sur cette thématique.
37:35 Malheureusement, la prohibition a aussi montré ses limites.
37:38 On se souvient des États-Unis et de toutes les opérations
37:41 qui ont été montées contre la drogue
37:44 et qui consistaient aussi à aller bombarder des champs
37:47 dans des pays, en Afghanistan, etc.
37:50 Et on a vu qu'on n'a jamais réussi à contrôler cette mafia
37:53 et tout ce trafic.
37:56 Et c'est de plus en plus inquiétant parce qu'aujourd'hui,
37:59 ce à quoi on assiste sur notre territoire,
38:01 c'est à l'explosion du trafic de cocaïne,
38:03 largement alimenté par le trafic qui a lieu dans les ports,
38:07 et à la difficulté réelle d'intervention de la police
38:10 qui est souvent sous-dotée et qui n'a pas les moyens.
38:13 On a eu idée, à travers quelques procès, notamment au Havre,
38:16 de comment étaient corrompus certains dockers.
38:20 Et c'était par exemple 50 000 euros pour déplacer un conteneur.
38:24 Et on se rend compte que les moyens des trafiquants
38:27 sont absolument délirants et ils ont des moyens financiers
38:31 aussi puissants que des États.
38:32 Et là, ça commence quand même à faire froid dans le dos.
38:34 Il y a un risque pour la France de devenir un narco-État.
38:38 Il y a un vrai risque.
38:39 Il faut prendre cette affaire extrêmement au sérieux.
38:41 C'est pour ça que ce n'est pas un gadget municipal qui nous fait.
38:44 Il faut essayer d'avoir la politique la plus coordonnée possible,
38:48 qui commence au niveau des pays de production jusqu'à la consommation.
38:52 Mais je ne pense pas que la légalisation, honnêtement, soit le cours.
38:56 C'est comme si, vous savez, sur la route,
38:58 on va dire "bon, on est dépassé par le trafic,
39:00 on va supprimer la ligne jaune et puis on va voir ce qui se passe".
39:03 Vous supprimez la ligne jaune, vous allez augmenter le nombre d'accidents.
39:06 Je crois vraiment que ce n'est pas une bonne idée.
39:08 La ligne est devenue blanche.
39:10 Oui, encore à l'absurde.
39:14 Dan Velléa, l'expérimentation a priori sera visée
39:18 à un certain nombre de consommateurs
39:20 et ils seront suivis par des médecins et des addictologues.
39:24 Le maire précise qu'il n'y aura pas, évidemment, de cannabis en vente libre.
39:29 Et précision aussi, l'association Addiction France soutiendrait l'initiative du maire.
39:34 Tout à fait, j'imagine que les associations sont dans ce type de soutien
39:38 parce que ça permettrait de voir aussi si l'encadrement,
39:41 si l'accompagnement de ces gens-là par des spécialistes
39:44 peut éventuellement cerner chez certains d'entre eux,
39:47 au-delà du côté excitation, transgression, d'utilisation d'un pétard,
39:51 si quelque part, ce n'est pas un effet automédication.
39:53 On le sait que beaucoup de gens soignent un mal-être à l'heure actuelle,
39:56 le stress au quotidien, toute la problématique qui se pose à tous les gens,
40:01 soignent avec des médicaments psychotropes,
40:04 du cannabis, de l'alcool et d'autres produits.
40:07 Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est rappeler à ces gens-là
40:10 qui se lancent dans ce type de projet, si le projet aura lieu,
40:13 qu'il s'agit quand même d'un produit psychoactif
40:15 qu'il y a quelques années on caractérisait comme drogue douce,
40:18 mais maintenant c'est fini.
40:19 Les concentrations moyennes en THC, c'est de 20%
40:22 par rapport au pétard marocain de mon époque,
40:25 qui était à peu près à 4-6% en THC, en produit actif.
40:28 Et les effets sont exponentiels.
40:30 Donc si on se lance en disant "Youpi, tout est très bien,
40:33 on peut le faire, on va réussir",
40:34 oui, là on va vers un désastre sanitaire.
40:39 Merci beaucoup, Dan Velléa, merci pour votre témoignage.
40:42 C'est important de vous avoir, je rappelle que vous êtes psychiatre,
40:45 addictologue, et puis on va suivre ce qui se passe du côté de Bègle
40:48 et sur cette initiative, si effectivement elle est suivie des faits.
40:51 Allez, on voyage beaucoup dans cette parole aux Français,
40:54 après la région bordelaise.
40:57 C'est un sujet qui va vous plaire aussi.
40:58 On va prendre la direction du sud de la Provence,
41:02 avec cette histoire qui fait couler beaucoup d'encre.
41:06 Le petit-fils de Marcel Pagnol, mis à la porte du château de la Buzine,
41:11 demeure mythique, ô combien, de l'écrivain évidemment.
41:14 Benoît Payan, le maire de Marseille,
41:17 souhaite confier le lieu à une association ouvrière
41:19 en charge de la gestion de centres sociaux.
41:21 Et ce, malgré un bilan excellent de Nicolas Pagnol et de son équipe.
41:26 Et on va retrouver dans quelques instants Sylvain Defrance,
41:31 qui est amateur de catamarans à Marseille,
41:33 qui est un grand acteur du développement économique de Marseille
41:36 et qui est révolté par cette décision.
41:38 Avant de nous retrouver, qu'est-ce que vous en pensez Céline Pina ?
41:42 Moi, ça me choque.
41:43 C'est la Provence, c'est l'histoire de la Provence, Pagnol.
41:45 Comment on peut exclure Nicolas Pagnol ?
41:48 En fait, c'est aussi simple que ça, mais ça me choque énormément
41:51 parce que ce sont des livres qui sont des livres mythiques,
41:54 qui ont forgé notre enfance.
41:58 Moi, j'ai un attachement très, très fort à l'œuvre de Pagnol
42:00 et à la qualité de son écriture et au message très humaniste
42:04 qu'il fait passer à travers ses œuvres.
42:06 Et je trouve scandaleux qu'un endroit aussi symbolique et aussi habité
42:11 en envire la famille de l'équipier qui lui a donné tout son renom.
42:16 Et je trouve que ça dit beaucoup de l'absence de fond de nos politiques.
42:22 C'est-à-dire, ce sont des gens qui ne s'adossent à aucune tradition,
42:26 à aucune transmission, à aucune culture,
42:29 qui sont là uniquement pour servir le court termisme et donner...
42:34 Alors, je vois très bien, on va parler d'associations ouvrières,
42:37 c'est le moyen de ne pas se faire attaquer.
42:39 Regardez, je donne à des associations qui ont pour but l'éducation populaire.
42:43 On sait qu'aujourd'hui, ces associations, en règle générale,
42:46 elles ne sont plus comme elles étaient avant.
42:49 Les gestions de centres sociaux fourmis de personnalités extrêmement woke,
42:56 qui délivrent une idéologie qui est extrêmement contestable.
43:01 Je trouve que chasser Pagnol du château de sa mère,
43:06 symboliquement, est insupportable.
43:09 Et pour en faire un projet dont on ne sait franchement pas où il va,
43:12 si ce n'est qu'on met en clignotant le mot ouvrier pour dire "je suis inattaquable",
43:15 regardez, je fais ça pour les pauvres, Moripil particulièrement.
43:19 Pierre Lelouch, c'est un sujet qui ne vous laisse pas insensible, évidemment.
43:21 C'est quand même l'histoire de la Provence.
43:23 C'est lamentable parce que, d'abord, c'était la propriété de Marcel Pagnol.
43:28 Il l'avait acheté en 1941.
43:30 Il voulait en faire un centre de cinéma pour la ville.
43:34 Ça a capoté. Ça n'a pas fonctionné.
43:36 Il y a eu des opérations immobilières sur cet endroit qui était magnifique.
43:41 Et ensuite, la ville l'a repris pour que ce soit un musée,
43:46 une sorte de musée qui fonctionne et qui est dirigé par le petit-fils de Marcel Pagnol.
43:50 Et ça donne de bons résultats.
43:52 Maintenant, ils font une opération politique en se tournant vers les...
43:57 - Les centres sociaux.
43:58 - Les centres sociaux, etc.
44:00 Comme si on va utiliser le château de la Busines pour transformer ça en logement de migrants.
44:04 - Alors, Pierre, vous savez quoi ?
44:06 Nous avons en invité Nicolas Pagnol dans La Parole aux Français.
44:11 - Il sera mieux de défendre...
44:12 - Mais voilà, Nicolas Pagnol.
44:14 Nicolas Pagnol, je vous cède la parole.
44:17 Je suis ravi de vous accueillir dans La Parole aux Français.
44:20 Vous comprenez que ça suscite une vive émotion, ce qui vous arrive, racontez-nous.
44:24 Soyez bienvenus en tous les cas.
44:25 Et je suis très heureux de vous avoir.
44:26 - Je vous remercie. Bonjour, bonjour.
44:28 Oui, je suis assez surpris par l'ampleur que prend cette affaire.
44:34 Bon, Marcel est aimé par les Français, là, on en a une preuve encore plus claire.
44:42 Effectivement, je suis assez...
44:43 Enfin, je suis dans l'incompréhension vis-à-vis du choix du Collège qui a décidé
44:49 de ne pas reconduire la délégation de services publics de l'association du château de la Busines.
44:55 Ça fait cinq ans maintenant que je suis à la tête de cette association
45:00 et qu'avec mes équipes, nous gérons le château avec un résultat qui me semble très satisfaisant.
45:09 Nous avons multiplié la fréquentation par huit, nos comptes sont à l'équilibre,
45:14 nous fonctionnons uniquement avec uniquement 40% d'argent public,
45:19 tout le reste provenant de l'activité du château.
45:24 Nous avons reçu 13 000 enfants par an, nous avons des ateliers d'écriture, de musique, de théâtre,
45:32 beaucoup d'activités scolaires, périscolaires, nous faisons des expositions.
45:36 Et d'un lieu qui avait une renommée locale, nous avons, je crois, réussi à faire un emblème de la Provence
45:44 qui rayonnait au niveau national et même mondial.
45:48 Et c'est l'œuvre de votre grand-père aussi que l'on attaque, là, en vous excluant de ce château.
45:53 Je trouve que ce n'est pas très sympa, quand même.
45:56 Je ne sais pas si c'est l'œuvre de mon grand-père, non, je ne pense pas.
45:59 Je pense que la municipalité actuelle est provençale et M. Pagnol aussi.
46:06 Je pense qu'on paye sans doute d'autres choses, je ne saurais pas dire quoi,
46:09 parce que je suis très peu concerné par la politique locale.
46:17 Non, je pense que je suis dans l'incompréhension.
46:23 Je suis dans l'incompréhension.
46:24 Moi, j'ai géré ce château avec beaucoup de passion.
46:27 J'avais l'impression de réussir là où mon grand-père avait échoué,
46:33 c'est-à-dire à faire vivre ce lieu.
46:34 L'histoire ne lui a pas laissé l'occasion de créer sa cité du cinéma.
46:38 Et j'étais très heureux de faire vivre ce lieu, que son nom soit toujours associé à ce lieu.
46:44 Bien sûr, dans l'imaginaire collectif, grâce au château de ma mère,
46:47 mais aussi dans sa gestion, grâce à moi.
46:51 Je crois que Benoît Payan, qui est le maire de Marseille aujourd'hui,
46:55 après, un peu par hasard, parce qu'il y avait normalement quelqu'un d'autre
46:58 qui avait été élu avant lui, mais enfin, ils se sont arrangés entre eux.
47:01 Monsieur Payan, qui est un bon appareil socialiste, à mon avis,
47:04 il s'est trompé sur le niveau d'affection des Français par rapport à...
47:09 C'est pour ça qu'on en parle dans "La parole aux Français".
47:11 Voilà. Et donc, si on en parle aujourd'hui, si le petit-fils de Marcel Pagnol
47:16 est avec nous aujourd'hui, c'est que les Français se sentent quelque part
47:18 heurtés par ce qui se passe.
47:20 Parce que, en plus...
47:22 C'est pour ça que je disais, on attaque l'œuvre de Pagnol,
47:23 quand on s'attaque au petit-fils et au château, etc.
47:26 Enfin, je veux rendre hommage au jeune Pagnol qui est avec nous,
47:29 parce que lui, il a fait une opération qui fonctionne et qui n'est,
47:34 et comme il l'a dit lui-même, qui n'est pas entièrement subventionnée par l'État.
47:38 Je vais comparer ça, si vous me donnez une seconde...
47:40 Une seconde, parce qu'on arrive à la terme.
47:42 L'immigration à Paris, qui est quand même un absolu scandale.
47:45 Il y avait la dernière campagne de pub dans le métro,
47:48 qui dit que Louis XIV, en gros, est le fils d'un migrant.
47:54 Cette vaste blague est entièrement financée par le contribuable.
47:57 Les contribuables mettent 14 millions d'euros pour faire tourner le musée de l'immigration,
48:02 lequel n'utilise que 5% pour des activités culturelles.
48:07 Pierre, je vous coupe, parce qu'on arrive au terme de l'émission.
48:09 J'aimerais céder la parole à Nicolas, quand même.
48:11 Nicolas, il y a une pétition de 3000 signatures.
48:14 Ça vous fait plaisir. C'est quoi le mot de la fin ?
48:16 Qu'est-ce que vous avez envie de dire ?
48:17 Profitez-en, vous êtes en direct dans La Parle aux Français sur CNews.
48:20 Quel est le message que vous avez envie de dire aux Français qui nous regardent ?
48:24 Déjà, on est à 10 000 signatures aujourd'hui.
48:26 Le message que j'ai envie de leur dire, c'est que bien sûr,
48:29 Pagnol appartient à tous les Français.
48:33 Je me suis donné corps et âme à ce château.
48:35 Je crois que ce bâtiment a besoin d'une incarnation.
48:39 J'ai tout fait pour l'être et je serai effondré de ne pas pouvoir célébrer moi-même
48:46 le 50e anniversaire de la mort de mon grand-père l'année prochaine au château de ma mère.
48:51 Merci mille fois.
48:52 C'était un vrai plaisir de vous avoir dans La Parle aux Français.
48:55 Ainsi se termine La Parle aux Français. On est très en retard.
48:57 Merci Philippe Pilain, merci Pierre Lelouch.
48:59 On marque une pause.
49:00 On se retrouve dans quelques instants pour Le Grand Journal avec Michael Dorian.
49:04 À tout de suite.
49:08 Il est 15h, c'est l'heure de votre Grand Journal de l'après-midi
49:11 qui vous est présenté par Michael Dorian.
49:13 Bonjour Michael.
49:13 Re-bonjour Thierry, bonjour à tous.
49:15 Le dénouement tragique dans l'enquête sur la disparition de Karine Esquivillon,
49:19 le corps de la mère de famille a été retrouvé dans un bois en Vendée.
49:22 Son mari Michel Pial est passé aux aveux pendant sa garde à vue.
49:26 Malgré son interdiction, la manifestation prévue demain contre le projet ferroviaire à Lyon-Turin
49:31 est maintenue. Au total, une dizaine d'organisations,
49:34 dont les Soulevements de la Terre, comptent dénoncer l'impact écologique du projet.
49:39 Et puis des prières musulmanes organisées dans des cours d'école primaire
49:42 par des élèves de CM1 et de CM2 à Nice.
49:44 Le maire Christian Estrosier et le ministre de l'Éducation nationale Papendia
49:48 y dénoncent des atteintes très graves aux principes de laïcité.
49:53 Et on commence ce journal par cette information qu'on vous donnait depuis ce matin.
49:56 Le corps de Karine Esquivillon a été retrouvé dans un bois de Vendée.
49:59 Son mari Michel Pial a avoué pendant sa garde à vue
50:02 l'avoir tué accidentellement en manipulant une arme à feu.
50:05 Écoutez la réaction du maire de Maché, la commune où vivait la victime,
50:10 près de la Roche-sur-Yon.
50:12 La stupéfaction, la colère aussi, et puis une très très grande tristesse.
50:18 Parce que malgré le fait qu'on se doutait que tout cela avait de fortes chances de mal finir,
50:24 on avait toujours quand même une petite lueur d'espoir, évidemment.
50:27 Une très grande tristesse et puis une pensée immédiate pour les enfants.
50:31 Parce que c'est d'une violence inouïe de savoir que leur mère a été tuée.
50:36 Et maintenant, d'après les aveux du père, c'est le père qui l'a tuée.
50:40 D'un coup, nul à seul, ces enfants, je rappelle que c'est 12 et 14 ans,
50:44 se retrouvent sans parents.
50:46 C'est ultra violent.
50:47 Malgré son interdiction, la manifestation prévue demain contre le projet ferroviaire Lyon-Turin
50:53 est maintenue. Au total, une dizaine d'organisations,
50:55 dont les soulèvements de la terre, comptent dénoncer l'impact écologique de ce projet.
51:00 Alors, à quoi faut-il s'attendre ?
51:01 Éléments de réponse avec le préfet de Savoie, François Ravier.
51:04 Il était interrogé tout à l'heure sur notre antenne.
51:06 - On attend effectivement plus de 3000 personnes,
51:10 dont plus de 400 personnes radicales en Morienne,
51:15 qui devraient commencer à arriver aujourd'hui même,
51:20 dans un endroit montagneux, avec une route départementale
51:25 qui ne permettra pas une telle affluence.
51:28 À proximité immédiate des sites de chantier.
51:31 Une difficulté bien entendu également pour une manifestation
51:36 qui traversera des Hameaux, des Bourgues, plusieurs communes.
51:40 Et également d'ailleurs une difficulté pour l'acheminement des secours.
51:44 Des prières musulmanes organisées dans des cours d'école primaires
51:48 par des élèves de CM1 et de CM2.
51:50 Les faits se sont déroulés à Nice, dans les Alpes-Maritimes.
51:53 Le maire Christian Estreusy et le ministre de l'Éducation nationale, Papandiaï,
51:57 dénoncent des atteintes très graves au principe de laïcité.
52:00 Papandiaï qui, sur Twitter, a précisé que le gouvernement prendrait
52:04 toutes les mesures nécessaires pour faire respecter la laïcité dans les écoles.
52:10 - Dans l'actualité également, une conférence intitulée
52:12 "La grande rencontre des jeunes musulmans interdite à Paris".
52:16 Selon une source proche du dossier AC News,
52:18 le prédicateur Vincent Souleymane prévoyait plusieurs conférences
52:22 ces prochains jours à Paris et à Lyon.
52:23 Le ministre de l'Intérieur a demandé aux préfets de les interdire.
52:27 S'il arrêtait a été pris pour Paris.
52:29 La préfecture de Lyon l'a de son côté signalé à la mairie.
52:34 - Emmanuel Macron reçoit en ce moment même à l'Elysée Mohamed Ben Salmane,
52:38 un tête-à-tête avec le prince héritier d'Arabie saoudite,
52:41 qui ne fait pas l'unanimité, selon moi, que l'on puisse dire.
52:44 Plusieurs ONG ont condamné cette rencontre.
52:47 Amnesty International demande notamment au président français d'intervenir
52:50 pour exiger de l'Arabie saoudite qu'elle suspende l'exécution
52:54 des sept jeunes hommes condamnés pour des faits commis
52:56 alors qu'ils étaient mineurs.
52:58 - Emmanuel Macron qui plus tôt dans la journée a dévoilé
53:01 une série de mesures pour développer un avion du futur.
53:05 Un avion zéro émission.
53:06 Le chef de l'État était ce matin en visite chez Safran, Senn et Marne,
53:09 une entreprise française spécialisée dans l'étude et la fabrication de moteurs
53:14 pour l'industrie aéronautique et spatiale.
53:16 Il a annoncé que l'État allait mettre 300 millions d'euros par an pour aider.
53:20 La filière est promis l'installation d'une usine de biocarburant
53:24 dans les Pyrénées-Atlantiques.
53:26 Et puis regardez bien ces images.
53:28 Depuis plusieurs jours, des millions de sauterelles ont envahi
53:32 la petite ville d'Elko dans l'état du Nevada aux États-Unis.
53:36 Les insectes recouvrent routes et maisons et ont même compliqué l'accès à l'hôpital.
53:42 Phénomène qui, selon les experts, n'a rien d'anormal en raison de l'augmentation
53:46 des zones habitées.
53:48 Le Nevada avait déjà connu une situation similaire en 2019.
53:51 Ainsi se termine ce journal. Merci Michael Dorian.
53:54 Je voudrais remercier également Myriam Essama et Célia Gruyère
53:57 qui m'ont assisté dans la préparation de La Parole en français.
54:00 Dans quelques instants, vous allez réécouter l'interview politique
54:03 de la matinale de Romain Desarbois.
54:05 L'invité, je le rappelle, était Sarah El Haïry, secrétaire d'État à la Jeunesse.
54:09 Et puis n'oubliez pas ce rendez-vous à 15h30, évidemment.
54:14 Rendez-vous que vous ne manquez jamais.
54:15 C'est avec Nelly Denac pour 92 Minutes Infos.
54:19 Moi, je vous souhaite une belle journée sur ces news
54:21 et je vous donne rendez-vous demain à midi pour Midi News Week-end.
54:24 Belle journée.
54:25 ♪ ♪ ♪

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