L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais
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00:00:00 Il est 14h, bonjour à tous et ravis de vous retrouver.
00:00:03 C'est l'heure de la parole aux Français, on vous donne la parole.
00:00:06 Mais avant cela, on commence bien sûr par le journal de 14h.
00:00:09 Michael Dorian, bonjour.
00:00:11 Bonjour Kelly, bonjour à tous.
00:00:13 Elisabeth Borne poursuit ses entretiens à Matignon.
00:00:16 Elle reçoit aujourd'hui les chefs des partis politiques.
00:00:19 Gauthier Lebret, vous êtes sur place après Marine Tondelier d'Europe Écologie-Les Verts.
00:00:23 La Première ministre doit s'entretenir notamment avec Olivier Faure
00:00:26 alors que les groupes parlementaires ont décidé de boycotter ces réunions.
00:00:31 Oui, c'est un peu le paradoxe, Michael.
00:00:35 C'est-à-dire que vous avez Marine Tondelier qui est toujours actuellement avec Elisabeth Borne.
00:00:39 Elle doit sortir dans les prochaines minutes d'Europe Écologie-Les Verts.
00:00:42 Donc Marine Tondelier et Olivier Faure en fin d'après-midi du Parti Socialiste
00:00:45 alors que les groupes parlementaires de ces deux entités, d'Europe Écologie-Les Verts et d'UPS,
00:00:50 boycottent les réunions avec Elisabeth Borne.
00:00:52 C'est un peu un boycott sans boycotter.
00:00:55 Alors ils ont voulu fixer l'emploi des discussions avec Elisabeth Borne.
00:01:00 Ce sera le maintien de l'ordre pour Marine Tondelier,
00:01:03 l'état actuel du pays pour Olivier Faure.
00:01:05 Mais la réunion qui comptera, c'est évidemment celle de demain matin à 10h avec l'inter-syndical.
00:01:12 Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT, a déjà prévenu.
00:01:15 Si Elisabeth Borne ne retire pas sa réforme,
00:01:17 elle pourrait quitter précipitamment cette réunion avec un coup politique à jouer pour les syndicats
00:01:22 pour tenter de remobiliser pour leur nouvelle journée de manifestation.
00:01:26 Ça sera jeudi, c'est quitter précipitamment cette réunion
00:01:28 pour justement tenter de remobiliser comme après l'usage du 49.3.
00:01:33 Merci Gauthier Lebret en direct de Matignon.
00:01:35 Les images sont de Florian Paume pour CNews.
00:01:38 Une marche à l'initiative du Parti Communiste français est arrivée à l'Elysée tout à l'heure.
00:01:44 Le cortège républicain est parti aux alentours de 10h30 de l'Assemblée Nationale.
00:01:49 A son but, remettre en main propre au président de la République un courrier
00:01:53 demandant le retrait de la réforme des retraites.
00:01:55 Les députés communistes sont arrivés à l'Elysée tout à l'heure.
00:02:02 La suite de la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:02:05 Le lycée Michelet à Venves près de Paris est bloqué depuis ce matin
00:02:09 alors que la première ministre Elisabeth Borne reçoit les syndicats demain matin à 10h
00:02:13 et qu'une 11e journée de grève doit se tenir jeudi.
00:02:18 L'actualité internationale à présent.
00:02:20 Donald Trump sous le feu des projecteurs après avoir passé la nuit
00:02:23 dans son appartement new-yorkais au dernier étage de la Trump Tower.
00:02:27 Il doit comparaître aujourd'hui devant la justice pénale.
00:02:30 C'est donc une journée particulière pour l'ancien président américain
00:02:33 et aussi historique pour les États-Unis.
00:02:35 Les précisions de notre correspondante à New York, Elisabeth Guenel.
00:02:40 New York est prête à vivre cette journée historique.
00:02:42 C'est ce que répète le maire de la ville depuis plusieurs jours.
00:02:45 La police new-yorkaise en collaboration avec le Secret Service,
00:02:48 ses agents chargés de la protection de Donald Trump
00:02:50 en tant qu'ancien président des États-Unis,
00:02:52 ensemble ils ont élaboré tous les plans possibles
00:02:56 pour assurer une sécurité maximale durant la comparution.
00:02:59 Résultat, le tribunal ici dans le sud de Manhattan est transformé en véritable forteresse.
00:03:04 Des barrières partout, une présence policière très forte
00:03:07 et des hélicoptères qui sillonnent le ciel non-stop.
00:03:10 Dans quelques heures, Donald Trump arrivera ici.
00:03:13 Il entrera par l'une des portes de côté du tribunal.
00:03:17 La rue est complètement bloquée.
00:03:19 Il montera d'abord au 7e étage pour quelques formalités,
00:03:21 notamment le relevé de ses empreintes digitales,
00:03:23 avant de comparaître officiellement au 15e étage devant le juge.
00:03:27 Le juge qui a accepté que quelques photos soient prises
00:03:30 juste avant le début de l'audience.
00:03:31 C'est exceptionnel.
00:03:32 Normalement, il n'y a pas de caméra, pas de photo à l'intérieur des salles d'audience.
00:03:37 Ici à New York, Donald Trump entendra alors l'acte d'accusation,
00:03:42 les charges retenues contre lui, à priori une trentaine.
00:03:45 Il plaidera non coupable et repartira très vite prendre son avion
00:03:49 pour retourner en Floride où il compte s'adresser aux Américains.
00:03:53 Depuis chez lui à Mar-a-Lago.
00:03:55 Un train a déraillé cette nuit.
00:03:58 Une personne est décédée et 30 autres sont blessés.
00:04:01 Le train qui transportait une cinquantaine de voyageurs a heurté une grue sur la voie.
00:04:06 Un accident qualifié de terrible sur Twitter par le Premier ministre néerlandais.
00:04:10 Et voilà, c'est la fin de ce journal.
00:04:14 La parole aux Français à présence avec Clédie Mathias et ses invités.
00:04:18 Bonne après-midi sur CNews.
00:04:20 Merci, Mickaël.
00:04:20 On se retrouve à 15h.
00:04:22 Rendez-vous pour le Grand Journal de l'après-midi.
00:04:24 Mes invités, Pierre Lelouch, bonjour.
00:04:26 Bonjour Clédie.
00:04:27 Le plaisir d'accueillir dans La Parole aux Français, Yvan Rioufol.
00:04:30 Et La Parole, on vous la donne.
00:04:31 On va retourner à Marseille aujourd'hui.
00:04:33 Vous savez, il y a eu trois morts, trois fusillades,
00:04:36 dont un adolescent de 16 ans qui a perdu la vie dans la nuit de dimanche à lundi.
00:04:40 La procureure de police de Marseille parle d'un nouvel épisode sanglant
00:04:46 sur fond de guerre, de territoire et de dynamique de vente d'Etat.
00:04:49 Ce sont ces mots.
00:04:51 Karima Meziane, bonjour.
00:04:52 Vous êtes porte-parole de l'association Aléane à Marseille.
00:04:55 Donc, justement, c'est un collectif de familles de victimes.
00:04:59 Vous avez vous-même perdu votre frère il y a sept ans.
00:05:02 Ce cauchemar, finalement, j'ai l'impression, vous allez me dire si je me trompe,
00:05:05 que vous le revivez à chaque fois que vous entendez ce décompte macabre.
00:05:09 Et on le rappelle, depuis le début de l'année, 13 morts à Marseille.
00:05:11 Et là, trois morts dans la nuit de dimanche à lundi.
00:05:14 Des personnes qui sont jeunes, 16 ans.
00:05:16 Il y a un adolescent également de 15 ans qui est toujours entre la vie et la mort.
00:05:21 Karima Meziane, quand vous avez entendu les informations hier,
00:05:24 quelle a été votre première réaction ?
00:05:27 Écoutez, nous, on a été pris d'effroi.
00:05:29 Malheureusement, on constate avec regret que la situation ne fait que se dégrader de jour en jour.
00:05:35 On l'avait déjà alerté au mois de décembre, quand on venait de battre le triste record de l'année 2016.
00:05:41 Et on voit que ça continue de plus belle et que la situation est totalement hors de contrôle.
00:05:47 Voilà, je pèse mes mots quand je le dis,
00:05:49 mais on voit bien qu'il y a une violence qui se décuple sur Marseille
00:05:54 et qu'on n'est plus en mesure d'enrayer ce phénomène.
00:05:59 Thibet, rassemblement hier, on était en direct, d'ailleurs,
00:06:02 dans l'une des cités qui a été touchée par ces fusillades.
00:06:04 Encore une fois, il y en a eu trois à trois endroits différents,
00:06:07 mais dans les quartiers nord de Marseille.
00:06:09 Et sur cette pancarte, sur cette affiche, il y avait marqué "il faut sauver nos enfants".
00:06:14 Effectivement, on parle d'adolescents, on la voit ici, un stop à la mort de nos enfants.
00:06:19 15, 16 ans, parfois ils ont une vingtaine d'années, ils ne sont pas très vieux non plus.
00:06:23 Est-ce que vous partagez aussi ce sentiment que les victimes de cette,
00:06:27 à la fois dynamique de vente d'État et de cette guerre de trafic de drogue,
00:06:30 de guerre de territoire, elles sont en effet de plus en plus jeunes
00:06:32 et qu'elles touchent des très jeunes, des enfants presque ?
00:06:38 Bien évidemment, nous, on le constate chaque jour.
00:06:42 On voit bien que c'est que de jeunes victimes qui succombent.
00:06:47 Et la réalité, c'est qu'en fait, les celles de réseau, elles ne sont pas à Marteille,
00:06:51 elles ne sont pas dans les quartiers, elles vivent confortablement dans des pays étrangers,
00:06:56 qu'elles donnent des ordres d'aller décimer les populations à coups de calache
00:07:01 et que de plus en plus, en plus, il y a des jeunes victimes
00:07:04 parce qu'ils ont juste l'erreur d'être là,
00:07:07 qui finissent par recevoir des balles et décéder de manière tragique.
00:07:12 Donc c'est des vies brisées, des destins brisés,
00:07:14 de jeunes qui avaient un avenir devant eux et qui finissent par succomber sur les balles.
00:07:19 Et donc moi, je dis qu'il y a des véritables actes de guerre sur Marseille
00:07:23 et que la réalité du terrain, c'est celle-là.
00:07:25 Il y a une violence incommensurable.
00:07:28 Et puis, en fait, on voit bien que les jeunes ne veulent pas rentrer dans les réseaux,
00:07:33 ou très peu, en tout cas au niveau de Marseille,
00:07:36 et qu'on va faire du recrutement dans d'autres villes de France,
00:07:39 qu'on va prendre des mineurs isolés,
00:07:41 ou bien encore qu'on va rechercher, on va exercer des coups de pression sur ces jeunes
00:07:46 pour pouvoir les forcer à entrer dans les réseaux,
00:07:50 en leur inventant des dettes fictives ou autres,
00:07:53 ou même en menaçant leur petit frère ou leurs parents.
00:07:57 Et c'est cette réalité-là qui pointe le jour.
00:08:01 Nous, on est alertés par plusieurs parents, mères de famille ou autres,
00:08:04 qui nous demandent, qui nous supplient de les aider à déménager,
00:08:07 à trouver un autre logement parce que leur enfant est menacé,
00:08:10 qu'ils le cachent et qu'ils le dissimulent des réseaux,
00:08:12 mais qu'ils ne pourront pas y arriver éternellement,
00:08:16 et qu'un jour ou l'autre, on mettra la main sur leur enfant
00:08:18 et qu'on les obligera à vendre.
00:08:20 Et c'est vraiment leur inquiétude de majeur,
00:08:22 et ils ont peur qu'ils finissent par prendre une balle, eux aussi.
00:08:25 Donc vraiment, je pèse mes mots quand on le dit,
00:08:28 mais oui, ce sont de jeunes enfants qui meurent à Marseille,
00:08:31 et ce n'est pas acceptable.
00:08:33 Vous avez prononcé le mot réseau.
00:08:35 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
00:08:36 a annoncé qu'il envoyait une compagnie de CRS en plus des renforts policiers.
00:08:39 Ce n'est pas la première fois.
00:08:41 Est-ce que vous pensez que ce sera utile ?
00:08:44 Alors, ça soulage les populations avec lesquelles on a parlé.
00:08:47 Elles nous disent que sur l'instant, ça les soulage un peu, ça les rassure,
00:08:51 mais en vérité, ça ne stoppe pas le phénomène,
00:08:55 parce que de toute manière, on l'a bien vu,
00:08:57 les morts sont toujours présents, voire même encore plus nombreux.
00:09:01 Et c'est juste des mesurettes, c'est juste un effet de manche.
00:09:05 Il faut de vraies mesures d'action, un vrai plan d'action pour Marseille,
00:09:09 un plan d'action où on reconcentrera tous les moyens,
00:09:12 il faut des vrais moyens pour solidifier tout ça.
00:09:16 Moi, je prends toujours l'exemple de mon frère,
00:09:17 je dis qu'il est mort le 4 avril 2016.
00:09:19 En 2017, il y a une commission rogatoire qui dressait la liste des assassins présumés.
00:09:24 On est en 2023, il n'y a toujours pas d'arrestation.
00:09:27 Et en réalité, tant que la justice ne sera pas en mesure de neutraliser les assassins,
00:09:31 il ne faut pas s'étonner qu'on continue à avoir des séries d'assassinats
00:09:36 comme ça qui se répètent inlassablement.
00:09:38 Et donc, c'est bien qu'il y a un échec du fonctionnement de la police judiciaire
00:09:42 et de la justice qui, en réalité, ont manqué de moyens depuis des années.
00:09:47 Alors aujourd'hui, on vient nous dire "mais on a fait des efforts,
00:09:49 on fait venir du renfort".
00:09:53 Mais je crois que ce renfort aujourd'hui n'est pas suffisant,
00:09:56 compte tenu de l'ampleur de la situation.
00:09:59 On a trop laissé le terrain à…
00:10:00 – Votre frère, il est très parlant.
00:10:03 Il y a 7 ans, jour pour jour.
00:10:05 – 7 ans, on est à la date anniversaire aujourd'hui, jour pour jour.
00:10:08 Et pour vous dire à quel point c'est très parlant,
00:10:10 c'est que mon frère, son dossier,
00:10:12 il n'a même pas été confié à une brigade criminelle.
00:10:15 Le dossier de mon frère, il a été confié à la brigade du proxénétisme
00:10:20 parce que la brigade criminelle était trop débordée de dossiers.
00:10:23 Donc c'est vous dire à quel point…
00:10:25 – Quel âge avait votre frère ?
00:10:27 – Alors moi, mon frère, il avait 43 ans.
00:10:30 Il n'était pas impliqué dans des réseaux de trafic de stupéfiants.
00:10:34 Mais par contre, parce qu'il faut bien le savoir,
00:10:36 parfois à Marseille, on tue parce qu'on prend des contrats.
00:10:39 Et c'est aussi ces équipes de narcotraficants
00:10:41 qui prennent des contrats pour aller tuer d'autres citoyens
00:10:44 qui n'ont soit rien à voir, soit par des histoires de vendetta
00:10:47 ou de vengeance, ce qui s'est produit dans le cas de mon frère.
00:10:50 – Une question en plateau pour vous d'Yvan Rioufol.
00:10:52 – Oui, bonjour madame.
00:10:53 Votre description fait froid dans le dos,
00:10:55 vous parlez de zones hors de contrôle, d'état de guerre.
00:10:59 Mais il y a tout de même un paradoxe, en tout cas vu de Paris,
00:11:02 sur le peu de réactions d'indignation que suscite cette réaction
00:11:06 à travers la société civile que vous représentez.
00:11:09 Comment expliquez-vous que les Marseillais,
00:11:11 ou en tout cas les habitants des quartiers les plus concernés,
00:11:14 ne se mobilisent pas davantage pour protester contre leur abandon ?
00:11:18 N'y a-t-il pas une sorte de passivité ?
00:11:21 N'y a-t-il pas une sorte de fatalisme ou je ne sais quoi,
00:11:24 ou de somnambulisme au cœur de la population ?
00:11:27 Comment expliquez-vous le fait que les Marseillais
00:11:29 ne descendent pas dans la rue pour protester de leurs conditions ?
00:11:33 – Un fatalisme certain sur la précarité de leur logement,
00:11:36 sur les charges locatives qui augmentent, c'est certain.
00:11:40 Je crois qu'ils sont fatalistes face aux…
00:11:42 Ils ne croient plus en fait à la politique ces Marseillais,
00:11:45 donc ils n'ont plus envie de croire qu'on puisse venir les aider.
00:11:48 Et eux, leur combat c'est de survivre au quotidien.
00:11:51 Et puis pour ce qui est de réagir contre ce phénomène de violence ou autre,
00:11:55 on ne peut pas leur demander de réagir.
00:11:56 Notre État, il n'arrive pas à contrôler la situation,
00:11:59 vous ne pouvez pas leur demander à eux de se manifester,
00:12:02 de sortir, de se révolter, ils ont juste peur.
00:12:05 Tout le monde est menacé, moi-même je sais que j'avais fait l'objet de menaces,
00:12:09 qu'il faut un certain courage pour pouvoir affronter tout cela.
00:12:14 Et eux, ils sont au quotidien dans ces quartiers-là,
00:12:17 ils y vivent, ils ont des jeunes enfants,
00:12:19 et ils ne peuvent pas prendre le risque d'être menacés.
00:12:23 En tout cas, voilà, on ne peut pas…
00:12:25 Si le sursaut, il n'est pas global et général,
00:12:28 on ne peut pas s'attendre à ce qu'une centaine de 200 ou 200 personnes
00:12:31 viennent sortir de leur quartier pour dire "ça suffit,
00:12:33 il faut que tout le monde sorte en même temps".
00:12:35 Et j'ai peur que dans l'esprit des populations,
00:12:38 le cheminement, la réflexion n'est pas encore faite autour de ça.
00:12:42 – Oui, il y a la peur aussi effectivement qui joue,
00:12:44 vous l'avez dit carrément.
00:12:46 Une question pour vous de Pierre Lelouch.
00:12:47 – Oui, bonjour Madame Méziennes, j'ai été très frappé
00:12:50 par ce que vous avez dit sur l'incurie de notre système républicain
00:12:55 pour s'occuper de la mort de votre frère,
00:13:00 toutes ces années perdues sans avoir de réponse de la justice,
00:13:05 et tout ça est très inquiétant.
00:13:06 Mais je voulais regarder l'autre aussi, l'autre volet des choses,
00:13:10 qui est la population et les parents.
00:13:12 Parce que ces jeunes-là sont quand même sous la responsabilité de leurs parents.
00:13:17 Est-ce que vous pensez que les gens qui vivent à côté de vous
00:13:23 tiennent leurs enfants ou pas du tout ?
00:13:25 Et qu'est-ce qu'il faudrait faire pour qu'ils les tiennent ?
00:13:27 Parce qu'on ne peut pas non plus…
00:13:28 – Qu'ils échappent au réseau, au trafic.
00:13:30 – … mettre un policier derrière chaque adolescent de Marseille
00:13:33 ou de l'Île-de-France.
00:13:35 Donc si les parents ne tiennent pas leurs enfants
00:13:37 et ne leur donnent pas l'éducation convenable,
00:13:39 et les laissent aller dans des banques pour pouvoir faire du deal,
00:13:43 il y a un problème.
00:13:44 Deuxièmement, je voulais aussi vous interroger sur l'économie de la drogue.
00:13:48 Parce que vous savez bien qu'autour de vous, il y a des gens qui en vivent.
00:13:53 Il n'y a pas que les gosses qui font du trafic,
00:13:56 cet argent irrigue aussi une économie parallèle.
00:14:01 Et ça, personne n'en parle.
00:14:03 Donc on remet la faute, à juste titre, dans l'affaire de votre frère,
00:14:06 sur l'incurie de la police et de la justice,
00:14:08 de trouver les responsables, les meurtriers.
00:14:11 Mais il y a quand même un problème de fond,
00:14:13 qui est que d'une part, est-ce que les parents s'occupent
00:14:16 et tiennent leurs enfants comme il faudrait ?
00:14:18 – Ça c'est la première question.
00:14:19 Et la deuxième question, c'est l'économie et les revenus que cela génère.
00:14:22 – Il manque tout cet argent qui fait vie quand même beaucoup de gens.
00:14:26 – Alors on va laisser répondre Caréma Méziennes, Madame.
00:14:30 – Alors oui, concernant le fait qu'on pense que les parents sont des missionnaires,
00:14:36 je ne vais pas me voiler la face et vous dire que ça n'existe pas.
00:14:40 Nous avons dans ces quartiers-là des familles, des parents isolés,
00:14:43 qui assument seules la charge de plusieurs enfants
00:14:46 et qui ont des difficultés financières énormes.
00:14:49 Et il est vrai que certains enfants sont tentés d'aller rejoindre les réseaux
00:14:55 pour pouvoir aider leurs parents.
00:14:58 Mais je pense que ce facteur-là et cette réalité-là, elle est minime.
00:15:03 En fait aujourd'hui, nous, quand on a des parents qui ont vu leur enfant assassiné,
00:15:09 la plupart, quand on les interroge sur "est-ce qu'ils savaient ?" ou autre,
00:15:13 "est-ce qu'ils étaient dans des réseaux ?"
00:15:15 Déjà un, c'était pas automatique et parfois, ceux qui le savaient
00:15:20 ont considérablement lutté pour les sortir et n'y sont pas parvenus.
00:15:23 On a une mère de famille qui nous racontait que lorsque son frère,
00:15:27 son fils avait été pris dans les réseaux,
00:15:30 elle avait passé plusieurs jours assis à guetter avec lui pour l'empêcher,
00:15:35 en lui disant "puisque tu veux faire ça, je veux rester à côté de toi"
00:15:37 et t'empêcher de le faire.
00:15:39 Mais ça n'a pas suffi, il a été quand même rattrapé par ces réseaux qui sont bien plus fortes.
00:15:44 Et il y a aussi un autre volet, c'est ces familles qui sont menacées en fait.
00:15:50 Il y a des jeunes qui ne veulent absolument pas le faire,
00:15:52 on leur demande de nous rendre service, de les conduire à tel endroit ou autre
00:15:56 et ensuite on leur dit "à cause de toi, on a perdu tel marchandise,
00:15:59 donc on te rend responsable de quelque chose qui n'a jamais existé,
00:16:02 mais on te crée une dette fictive, on va menacer tes parents,
00:16:05 on va menacer ton petit frère, ta petite soeur,
00:16:07 on va te chercher à la sortie de ton lycée ou autre,
00:16:10 on va te passer à tabac et tu deviens notre esclave et il faut que tu travailles pour nous".
00:16:14 Face à cela, les parents sont désœuvrés.
00:16:17 On a un père de famille qui avait tenté de sortir son enfant du réseau,
00:16:21 on est venu et on lui a mis un calibre sur la tête, voilà ce qu'on nous raconte.
00:16:25 Donc je n'ai pas de raison de vous être réalitaire.
00:16:29 Exactement, on a une personne de famille qui vit.
00:16:33 Oui madame, je comprends très bien vos explications,
00:16:36 vous décrivez une population terrorisée d'un côté
00:16:39 et peut-être aussi un peu à travers la question de Pierre Lelouch,
00:16:43 une population parfois connivente malgré tout, il faut aussi ouvrir les yeux.
00:16:47 Mais moi ce qui me frappe c'est votre solitude, votre solitude apparente.
00:16:52 C'est-à-dire, je n'ai pas le sentiment que votre association regroupe beaucoup de personnes.
00:16:56 Et je voulais, ma question, alors je me trompe peut-être,
00:16:58 mais ma question était, est-ce qu'il existe d'autres associations de ce genre,
00:17:02 de défense des riverains et est-ce que ces associations ne pourraient pas se regrouper
00:17:06 si elles existent pour faire effet de masse et pour peser dans le débat public
00:17:10 afin de réveiller la somnolence, la passivité des hommes politiques ?
00:17:14 Parce que ce sont quand même des hommes politiques qui au bout du compte
00:17:18 sont censés vous protéger.
00:17:21 Alors nous de notre côté effectivement, notre association, on l'a créée depuis plus d'un an.
00:17:26 Il y a d'autres associations sur le terrain qui luttent
00:17:28 et qui tentent également de résoudre cette difficulté.
00:17:31 Nous de notre côté, ce qu'il faut savoir c'est qu'on est mobilisés
00:17:34 et qu'on est sollicités par plusieurs autres villes de France.
00:17:37 Nous avons Perpignan qui subissent les mêmes méfaits et les mêmes problématiques,
00:17:42 qui se sont rejoints à nous.
00:17:44 Nous avons également Lyon, nous avons également Grenoble, Avignon,
00:17:50 donc vraiment Paris, de nombreuses autres villes où des associations
00:17:54 ou des membres des familles de quartier viennent vers nous
00:17:58 et nous demandent de les aider et de faire des actions avec eux.
00:18:02 Et nous effectivement, nous sommes en train de nous organiser sur un niveau national
00:18:05 parce que nous sommes convaincus que la problématique n'est pas exclusivement marseillaise.
00:18:10 Et qu'elle pourrait toucher d'autres villes, oui bien sûr, vous avez raison.
00:18:14 Ils se gangrènent dans plusieurs villes et que les problématiques sont les mêmes
00:18:17 et qu'il faut agir sur un vrai plan d'action national
00:18:22 avec une mesure qui touche aussi bien, comme on disait, sur le volet éducatif
00:18:27 que sur le volet répressif.
00:18:29 Un échelon supérieur.
00:18:30 Merci beaucoup en tout cas pour votre témoignage,
00:18:32 Karima Mezian depuis Marseille.
00:18:35 On va changer radicalement de sujet, on va partir en Seine-Saint-Denis
00:18:39 parce que certaines copropriétés ne bénéficient pas du bouclier tarifaire.
00:18:43 On va voir ça avec Eric de Ritmaten du service d'économie de CNews
00:18:47 que je profite pour saluer.
00:18:49 Bonjour, et voient leurs factures d'électricité, d'énergie, mais alors explosées.
00:18:55 Avant de parler avec un président d'un syndic de copropriétés
00:19:01 qui va nous expliquer et nous montrer en détail ces factures,
00:19:04 je voudrais comprendre Eric de Ritmaten,
00:19:06 il y a donc certaines copropriétés qui bénéficient du bouclier tarifaire,
00:19:10 d'autres qui n'en bénéficient pas.
00:19:12 Expliquez-nous le principe.
00:19:16 Oui, parce que vous avez le bouclier tarifaire.
00:19:18 J'ai appelé tout à l'heure le ministère de l'économie pour leur redemander où on en était.
00:19:22 Alors ça continue ce bouclier.
00:19:23 Il ne faut pas oublier que si on n'en avait pas,
00:19:25 la hausse d'électricité, du tarif d'électricité aurait été de +99% en 2023.
00:19:32 Là, elle est bloquée à +15%.
00:19:34 C'est pour ça qu'il y a des particuliers ou des copropriétés qui disent
00:19:36 « tiens, on a quand même une hausse, c'est vrai, 15% ».
00:19:39 Alors ce qui est étonnant dans ce cas-là, c'est que les copropriétés doivent être couvertes
00:19:43 par ce bouclier tarifaire.
00:19:45 Il y a peut-être des exceptions, il y a aussi des particuliers qui disent
00:19:47 « mais ce n'est pas vrai, ma facture a explosé, comment ça se fait ? ».
00:19:50 Eh bien, la réponse est très simple, c'est que pour bénéficier de ce bouclier tarifaire,
00:19:55 il faut avoir un tarif réglementé, c'est-à-dire EDF.
00:19:58 Et beaucoup de Français avaient choisi de payer moins cher avant la crise.
00:20:03 Ils étaient allés chez des fournisseurs alternatifs qui sont sur Internet, vous savez.
00:20:06 Eh bien, si on n'a pas changé à temps son abonnement,
00:20:09 souvent même si c'est compliqué de changer, on est encore soumis aux anciens tarifs.
00:20:13 Alors nous sommes en ligne avec Jean-Marc Rivet qui est président du cabinet Rivet-Le-Noble,
00:20:16 un syndic de copropriétés comme je vous le disais, en Seine-Saint-Denis, notamment à Livret-Gargan.
00:20:21 Bonjour Monsieur, merci de témoigner en direct sur ces news.
00:20:23 Expliquez-moi les factures que vous avez eues, les hausses que vous avez
00:20:27 dans au moins deux de vos copropriétés.
00:20:30 Alors d'abord, il faut expliquer par rapport à ce que vient d'expliquer votre collaborateur,
00:20:34 c'est que ces copropriétés qui sont en tout électrique, elles n'ont pas eu le choix.
00:20:39 En 2015, elles ont été obligées de quitter le tarif réglementé
00:20:43 parce qu'elles avaient des puissances scriptes qui étaient supérieures à 36 KVA.
00:20:48 Oui, comme si c'était des mini entreprises finalement.
00:20:51 Exactement, c'est-à-dire qu'elles ont été assimilées à des PME, PMI ou TPE.
00:20:56 Or, ces copropriétés sont uniquement d'habitation,
00:20:59 donc elles devraient très logiquement bénéficier effectivement
00:21:02 et être restées dans le tarif réglementé, ce qui n'a pas été le cas.
00:21:07 Et au jour d'aujourd'hui, ce qui s'est passé en août 2022,
00:21:12 c'est que Engie, pour le comité Livry-Gargan,
00:21:15 le Jardin de la Garenne et puis les Gémeaux 2 et EDF pour la Renardière à Coubron,
00:21:21 ont tout simplement envoyé des hausses de tarif qui allaient donc de 400% à 1000 et quelques %.
00:21:28 Ah oui, 400% à 1000%.
00:21:30 Oui, donc on imagine que parfois les propriétaires qui vivent dans ces copropriétés
00:21:36 voient les charges augmenter, ils ne peuvent pas faire face, ça devient…
00:21:40 Alors, la particularité c'est que c'est arrivé à partir d'août ou octobre 2022,
00:21:47 les budgets de 2022 étaient déjà votés et même les budgets de 2023
00:21:51 qui ont été votés dans les assemblées générales en 2022.
00:21:54 Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, les propriétaires n'ont pas conscience,
00:21:57 sauf les conseils syndicaux qui bien entendu ont été alertés immédiatement, de la répercussion.
00:22:03 Quand on regarde les calculs et tout, c'est simple, pour la copropriété Gémeaux 2 par exemple,
00:22:08 on a un budget annuel de 200 000 € avec à peu près un budget électrique de 57 000 €.
00:22:14 Avec l'augmentation de ENGIE, nous passons à plus de 150 000 € d'électricité,
00:22:21 ce qui amène donc à un budget de près de 300 000 €,
00:22:25 c'est-à-dire on augmente le budget global de plus de la moitié à ce niveau-là.
00:22:32 Mais sur la renardière à Coubron, c'est pire,
00:22:35 parce qu'ils ont été obligés de signer un contrat à 800 % d'augmentation,
00:22:39 ce qui était moins que les 1 000 % qu'on leur a annoncés.
00:22:43 Mais la problématique c'est quoi ? Ils ont un budget annuel de 350 000 €.
00:22:47 Or, les facturations EDF pour octobre, novembre, décembre, janvier, février 2023, c'est 355 000 €.
00:22:57 C'est-à-dire qu'en cinq mois, il y a une facturation d'électricité
00:23:00 qui est équivalente à la totalité du budget de la copropriété.
00:23:04 Les conséquences, d'abord, c'est que personne ne peut payer ces sommes-là.
00:23:09 À Coubron, la renardière, l'impayé EDF, il est de 300 000 €.
00:23:13 Oui, oui, c'est complètement fou.
00:23:15 Autre conséquence, j'imagine que vous êtes obligé de couper dans certaines choses,
00:23:18 c'est-à-dire que des petits travaux que vous deviez réaliser,
00:23:21 vous allez devoir les reporter ou ne pas les faire du tout ?
00:23:23 Non, alors en fait, on ne peut pas couper dans les petits travaux,
00:23:25 ce que nous on appelle les travaux d'urgence, parce que l'on est obligé de les faire.
00:23:29 Par contre, il y a deux conséquences très importantes dans cette situation.
00:23:33 La première, c'est que les gens qui souhaitent vendre aujourd'hui ne trouvent pas preneur.
00:23:36 Pourquoi ? Parce que dès qu'on annonce effectivement les charges de copropriété,
00:23:41 ça effraie bien entendu les acquéreurs.
00:23:43 Et pourtant, ce sont de belles résidences et bien tenues et bien gérées.
00:23:47 La deuxième conséquence de cette situation,
00:23:49 c'est qu'on ne peut envisager aucun travaux,
00:23:52 notamment gros travaux, notamment de rénovation énergétique.
00:23:55 Personne n'est capable de pouvoir les payer,
00:23:57 parce que déjà, les gens, alors que ce sont des copros
00:24:00 où il y a peu d'impayés, voire pas d'impayés,
00:24:02 ce sont des copropriétés qui vont exploser dans les impayés.
00:24:06 Et on va se retrouver en Seine-Saint-Denis,
00:24:08 paradoxalement, avec trois copropriétés qui sont les fleurons de leur ville,
00:24:13 et ces trois copros risquent de sombrer dans les copropriétés qu'on connaît,
00:24:18 malheureusement dans notre département, les copropriétés dégradées et tout,
00:24:21 où l'État d'ailleurs, pour le reconnaître,
00:24:23 investit des millions d'euros d'argent public pour les rénover et les réhabiliter.
00:24:27 Alors on a très peu de temps, il nous reste une moitié de seconde,
00:24:30 je vais essayer de cumuler deux questions, une d'Eric, très courte s'il vous plaît.
00:24:33 Très courte, pour vous demander, quand même le gaz,
00:24:36 enfin surtout l'électricité, a baissé quand même depuis quelques mois,
00:24:39 c'est même plutôt bas, pas encore en dessous d'avant la crise,
00:24:41 mais vous devriez en bénéficier, non ?
00:24:43 Et une autre question de Yves-Henri Aufol, si je cumule, si elle concernait.
00:24:46 Oui, il y a une rupture d'égalité évidente,
00:24:49 est-ce que vous avez des droits de recours afin de ne pas payer ?
00:24:52 Je vous demanderai des réponses extrêmement courtes, je suis désolée.
00:24:55 D'accord, alors sur la première, l'électricité, pas de baisse de tarif au jour d'aujourd'hui.
00:25:00 Le gaz, oui il y a des baisses de tarif,
00:25:02 mais les contrats ont été renégociés à l'époque.
00:25:05 Juste pour vous donner un exemple sur le gaz,
00:25:07 on avait négocié en 2019 le prix du gaz, la molécule, 18 euros.
00:25:12 On a re-signé des contrats pour l'ensemble de nos propriétés,
00:25:15 et encore c'est le tarif le moins cher qu'on a trouvé, à 75 euros.
00:25:18 C'est-à-dire que vous avez là également 4 fois le prix,
00:25:20 et aujourd'hui c'est en train de baisser, mais on est au moins occupé pendant un an.
00:25:24 Quand je dis occupé, c'est qu'on est pris par cette renégociation au moins pendant un an.
00:25:29 Donc aujourd'hui pour les copropriétés en électricité,
00:25:32 toutes électriques, il y a une chose qui serait simple à faire,
00:25:35 c'est de prendre un décret qui dit que toutes les copropriétés d'habitation
00:25:39 qui sont en toutes électriques, je rappelle que c'est 1980-1985,
00:25:45 c'était une obligation suite au choc pétrolier,
00:25:47 ils ont construit en toutes électriques.
00:25:48 On a imposé à ces copropriétés donc d'acheter de toutes électriques.
00:25:53 Il suffit que ces copropriétés ne soient plus considérées comme des PME-PMI,
00:25:55 et de les remettre.
00:25:56 Et ça reviendra, et on reviendra dans le giron.
00:25:58 Je suis désolée, je suis obligée de vous interrompre,
00:26:00 mais on est contraints par les temps,
00:26:01 mais un grand merci Jean-Marc Rivet d'avoir répondu à nos questions.
00:26:04 Je vous en prie, merci à vous.
00:26:05 On se retrouve juste après quelques instants de pub,
00:26:06 et puis on ira en Seine-et-Marne parler à un agriculteur qui est révolté,
00:26:11 qui est en colère contre les menaces et intimidations de l'ultra-gauche.
00:26:18 Fyniouz, c'est la parole aux Français.
00:26:20 On commence par le Flash Info avec Somaïa Labidi.
00:26:22 Fin de l'entretien entre Marine Tendelier et Elisabeth Borne à Matignon.
00:26:29 Une série de consultations lancées hier par la Première ministre
00:26:33 pour tenter d'apaiser les tensions dues en majeure partie à la réforme des retraites.
00:26:38 La patronne du parti écologiste a profité de cet entretien
00:26:42 pour parler notamment du maintien de l'ordre.
00:26:45 Classements ensuite dans l'enquête qui visait Chrysoula Zakharopoulou
00:26:49 après deux plaintes pour viol.
00:26:51 Un classement sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée,
00:26:55 précise le parquet, la secrétaire d'État chargée au développement
00:26:59 était accusée d'avoir imposé des gestes à ses patientes
00:27:02 lorsqu'elle exerçait comme gynécologue des accusations
00:27:05 qu'elle a toujours niées les qualifiant d'inacceptables et de révoltantes.
00:27:09 Et puis là, Finlande devient officiellement le 31e membre de l'OTAN,
00:27:14 un tournant stratégique provoqué par l'offensive russe en Ukraine
00:27:18 et qui permet à l'OTAN de doubler la longueur de la frontière
00:27:21 que partagent ses membres avec la Russie.
00:27:23 Une adhésion aussitôt fustigée par le Kremlin
00:27:26 qui y voit une nouvelle aggravation de la situation et une atteinte à la sécurité.
00:27:33 Retour sur le plateau, on commence par la parole aux agriculteurs.
00:27:35 Nous sommes en ligne avec Gauthier Charles qui est agriculteur en Seine-et-Marne.
00:27:38 Bonjour monsieur, vous cultivez des betteraves, des céréales.
00:27:41 Vous êtes actuellement, si je vois bien, dans votre tracteur d'ailleurs,
00:27:45 dans vos champs certainement.
00:27:47 L'épisode des bassines à Sainte-Sauline, il y a quelques jours,
00:27:50 a mis en avant des actions de groupes d'ultra-gauche, écologistes radicaux aussi,
00:27:54 contre l'agriculture ou du moins contre un certain type d'agriculture.
00:27:58 Et puis, il y a quelques jours, Marc Fesneau a pointé du doigt
00:28:02 une campagne menée par le groupe Extinction Rébellion.
00:28:05 Il l'a fustigée, il dit voilà, la discussion est obligatoire
00:28:08 car ça c'est une campagne abjecte méticuleusement pensée pour intimider
00:28:12 et livrer à la vindique des femmes et des hommes parce qu'ils nous nourrissent.
00:28:16 Et aujourd'hui, Somaïa Labidi vient nous le dire,
00:28:18 Marine Tondelier a été reçue par Élisabeth Ban.
00:28:20 Voici en substance ce qu'elle a pu dire à la Première Ministre.
00:28:23 Dire que les écolos sont des ennemis des agriculteurs, c'est faux.
00:28:26 Les ennemis des agriculteurs, c'est ceux qui leur disent,
00:28:29 ce sont ceux qui leur disent que tout peut continuer comme avant.
00:28:33 Je voudrais déjà vous faire réagir à cette phrase de Marine Tondelier,
00:28:35 c'est la patronne des verts.
00:28:39 Pour moi, il y a une méconnaissance du monde agricole
00:28:41 quand on entend ce genre de propos.
00:28:44 Et il faut rappeler que notre agriculture, elle est la plus vertueuse au monde.
00:28:47 Nous agriculteurs, on doit faire preuve de pédagogie,
00:28:51 montrer les efforts que nous faisons pour nous adapter,
00:28:53 notamment au changement climatique,
00:28:55 mais aussi en termes de protection de l'environnement.
00:28:57 On est les premiers à respecter les règles en termes d'écologie.
00:29:02 Il faut souligner les efforts qui sont déjà faits
00:29:06 et arrêter de monter les gens les uns contre les autres sur ce point-là.
00:29:10 Il y a eu le problème de l'eau qui a été soulevée,
00:29:12 notamment entre autres par les bassines.
00:29:14 Il y a le problème des pesticides aussi qui revient régulièrement sur la table.
00:29:19 Vous dites que l'agriculture française est extrêmement vertueuse,
00:29:22 est-ce qu'elle pourrait l'être encore plus,
00:29:24 sans pour autant détruire l'équilibre ?
00:29:26 Parce qu'encore une fois, le ministre de l'Agriculture l'a dit,
00:29:29 il faut quand même nourrir les hommes.
00:29:31 Déjà, il faut rappeler que l'eau c'est la base de la vie
00:29:34 et on ne fait pas d'agriculture sans eau.
00:29:36 Autre chose, c'est que sans l'eau, l'été, les plantes ne poussent pas,
00:29:40 ce qui équivaut à pas de fixation de carbone
00:29:42 et par conséquent pas de rejet d'oxygène dans l'air.
00:29:45 Il faut rappeler que sans ces projets de stockage raisonnés de l'eau l'hiver,
00:29:49 c'est l'agriculture qui est directement menacée.
00:29:52 On risque de faire disparaître toutes les exploitations de taille familiale,
00:29:55 des exploitations de 80, 100 hectares avec une centaine de vaches,
00:29:59 et d'ouvrir la porte aux importations des autres pays.
00:30:01 Et ça va engendrer un gros risque pour la souveraineté alimentaire de notre pays.
00:30:06 Vous-même, est-ce que vous avez été la cible de menaces, d'actions
00:30:09 de la part de radicaux ou de groupes d'écologistes ou d'ultra-gauche ?
00:30:16 Non, non, pas du tout.
00:30:18 Mais le but, c'est aujourd'hui d'expliquer notre métier,
00:30:21 de montrer comment on fonctionne pour que ce genre de choses ne se reproduisent pas.
00:30:27 J'aimerais parler du fonctionnement d'une retenue d'eau
00:30:30 et que les gens comprennent bien qu'on leur ment à ce sujet-là.
00:30:34 Déjà, pour parler des bassines, comme vous les appelez,
00:30:37 le remplissage de ces bassines est prévu l'hiver,
00:30:39 à partir des eaux de pluie qui arrivent à la nappe phréatique.
00:30:42 Mais le pompage pourra se faire uniquement lorsque le niveau des nappes
00:30:45 aura atteint le seuil fixé par les administrations compétentes.
00:30:48 C'est donc uniquement le surplus qui sera pompé,
00:30:51 qui sinon a pour destination finale la mer.
00:30:53 Et ça évitera donc l'été de puiser dans les cours d'eau et les nappes phréatiques,
00:30:58 et ce qui en sera que mieux.
00:30:59 Donc voilà, il faut défendre et expliquer notre métier
00:31:03 pour éviter ce genre d'actes envers les agriculteurs.
00:31:07 Alors des questions au plateau, Yvan Rioufol pour vous, puis Pierre Lelouch.
00:31:10 Je comprends parfaitement votre agacement face à des écologistes
00:31:13 qui ne savent rien de la nature, mais malgré tout,
00:31:16 et pour me faire l'avocat,
00:31:17 Enfin, ils savent rien, ils ont leur vision.
00:31:18 Ils ne savent rien de la nature, en tout cas en ce qui concerne cette agriculture-là,
00:31:21 mais malgré tout, sans me faire l'avocat du diable,
00:31:23 est-ce que vous êtes sensible à certaines critiques qui peuvent être faites,
00:31:26 venant d'eux ou d'autres,
00:31:28 notamment sur les limites d'une agriculture intensive ?
00:31:31 Alors j'ai l'impression, Pierre Lelouch,
00:31:32 j'avais sensiblement la même question.
00:31:34 Si vous voulez compléter, c'est à dire Yvan Rioufol.
00:31:36 Je voulais demander à monsieur quel type d'exploitation il a,
00:31:39 combien d'hectares, quelle est sa dominante de production,
00:31:43 et s'il fait des betteraves.
00:31:44 Allez-y, allez-y, s'il vous plaît.
00:31:46 Nous, c'est une exploitation familiale,
00:31:49 donc céréales et betteraves sucrières.
00:31:52 Et une exploitation qui a pour but de respecter l'environnement et de s'adapter.
00:31:59 Combien d'hectares vous avez ?
00:32:02 200 hectares.
00:32:04 Pas mal.
00:32:04 Dites-moi, qu'est-ce que vous avez fait sur les betteraves ?
00:32:09 Comment vous avez réagi à l'application des règles
00:32:12 qui ont été votées il y a trois ans
00:32:13 et qui ont été remises au jour par la Cour européenne de justice ?
00:32:18 On s'adapte.
00:32:19 On a planté nos betteraves sans l'insecticide,
00:32:24 sans cet enrobage de semences.
00:32:26 Aujourd'hui, ça va être une année pivot pour nous.
00:32:30 Si jamais nos betteraves sont détruites par la jaunisse,
00:32:35 il faut savoir qu'on arrêtera la betterave.
00:32:37 Ce sera des importations de sucre qui se feront d'autres pays,
00:32:41 notamment le Brésil.
00:32:43 Et ça va mener à la destruction d'une filière d'excellence en France,
00:32:46 qui est la betterave sucrière,
00:32:47 qui aujourd'hui représente 27 000 planteurs
00:32:50 et qui fait travailler 40 000 personnes en France.
00:32:52 Vous n'êtes pas labellisé bio ou agriculture raisonnée ?
00:32:55 Non, on est en agriculture raisonnée
00:32:59 et on est engagé dans une démarche de certification de niveau 2
00:33:03 au niveau environnemental.
00:33:04 Donc, ce sont des efforts qui sont fournis sur l'exploitation,
00:33:07 notamment la plantation d'œufs haies,
00:33:10 l'implantation de cultures piège à nitrate,
00:33:14 la réduction de phyto.
00:33:16 Et voilà, ce sont des efforts qui sont faits
00:33:19 depuis déjà plusieurs années sur nos exploitations.
00:33:25 Il faut souligner tous les efforts qui sont faits.
00:33:28 Et moi, je voudrais aujourd'hui qu'on soit fier de notre agriculture
00:33:31 et qu'on encourage ceux qui portent des projets
00:33:34 pour faire évoluer notre agriculture,
00:33:35 plutôt que de mettre en avant ceux qui prônent la décroissance de notre métier.
00:33:38 Mais il y a des choses,
00:33:40 il y a des incompréhensions aussi de la part du public,
00:33:42 parce que, par exemple, il y avait,
00:33:43 alors je n'ai pas retenu le nom, le METACLAN,
00:33:47 vous allez savoir beaucoup mieux que moi,
00:33:48 qui concerne le maïs, notamment le soja,
00:33:51 un herbicide, un produit phytosanitaire
00:33:55 qui a été souvent montré du doigt comme cancérigène
00:33:58 et qui vient d'être de nouveau autorisé.
00:33:59 Et je pense que les gens, en tout cas,
00:34:03 à la fois se méprennent, ne comprennent pas,
00:34:06 ou alors, voilà, manque d'informations aussi
00:34:08 sur certains types de produits qui font peur.
00:34:11 Oui, mais ce qu'on veut dire, c'est que
00:34:14 on ne veut pas d'interdiction sans solution,
00:34:16 c'est-à-dire que, d'accord, on interdit des produits,
00:34:19 si ça se trouve, c'est peut-être ce qu'il faut faire,
00:34:21 il ne faut pas aller dans ce sens-là,
00:34:22 mais il faut des solutions en face
00:34:24 pour qu'on puisse continuer à produire
00:34:27 et produire pour nourrir.
00:34:28 Donc, c'est important, il faut mettre en avant la recherche
00:34:33 et montrer qu'il y a peut-être des solutions alternatives
00:34:36 qui vont arriver dans les années à venir,
00:34:38 on le souhaite, on ne demande que ça,
00:34:40 mais ça prend du temps, il faut faire de la recherche.
00:34:45 Et dialoguer aussi, vous n'avez pas répondu
00:34:48 à la question d'Yvan Rioufol,
00:34:49 Yvan, je vous laisse la reposer.
00:34:50 Oui, je la complète.
00:34:52 Est-ce que vous êtes sensible, donc, aux critiques
00:34:54 qu'on peut vous faire, malgré tout,
00:34:56 sur l'agriculture intensive ?
00:34:59 Et est-ce que vous êtes prêt à vous ouvrir
00:35:00 ou est-ce un monde parallèle
00:35:02 quand on vous parle d'une culture plus biologique
00:35:05 et plus proche de la terre encore ?
00:35:09 Bien sûr qu'on est sensible aux critiques,
00:35:12 mais aujourd'hui, dire que le bio c'est la solution,
00:35:16 je ne suis pas d'accord.
00:35:19 Il faut qu'on ait une agriculture qui soit la plus propre,
00:35:25 la plus propre au monde, enfin, qu'il l'ait déjà,
00:35:28 parce que si vous voulez aller voir l'agriculture
00:35:31 aux États-Unis, au Brésil et dans les autres pays,
00:35:34 ils produisent déjà avec des normes
00:35:35 qui sont diagonalement opposées aux nôtres.
00:35:37 Donc, il y a arrivé un moment
00:35:39 où on a déjà l'agriculture la plus saine au monde,
00:35:42 on a été reconnu l'agriculture la plus saine au monde.
00:35:45 On cherche encore à s'améliorer,
00:35:47 mais il faut peut-être aussi un peu pointer du doigt
00:35:49 les mauvaises élèves, donc,
00:35:51 ils sont les autres pays qui produisent avec des normes
00:35:54 qui sont complètement différentes des nôtres
00:35:55 et des productions qui vont se retrouver
00:35:57 sur les étables de nos supermarchés.
00:36:00 Donc, il faut aussi avoir les pieds sur terre
00:36:05 et revenir sur terre et dire
00:36:07 que l'agriculture en France, ce n'est pas si mal.
00:36:10 Il y a encore des efforts à faire,
00:36:11 on a fait énormément d'efforts
00:36:12 et il y a encore des efforts à faire,
00:36:14 mais il ne faut pas tout le temps la stigmatiser,
00:36:17 la pointer du doigt,
00:36:18 soyons fiers de notre agriculture
00:36:19 et encourageons les bonnes pratiques,
00:36:22 ce qui se fait déjà bêtot en avant de notre agriculture.
00:36:24 Une question de Pierre Lelouch.
00:36:26 Oui, moi, je voudrais dire, M. Charles,
00:36:27 que je suis le premier à défendre les agriculteurs
00:36:31 et à comprendre la pression dans laquelle vous êtes soumise,
00:36:34 parce qu'en même temps, la France, via l'Europe,
00:36:38 s'ouvre aux marchés sud-américains et autres,
00:36:40 et donc on n'arrête pas d'importer tout un tas de saloperies
00:36:45 bourrées d'OGM, bourrées de pesticides.
00:36:48 La moitié de nos légumes viennent d'Espagne,
00:36:49 où c'est à très forte dose de pesticides.
00:36:52 Il faut que le gouvernement,
00:36:54 parce que nous sommes quand même au contrôle
00:36:56 de notre commerce extérieur,
00:36:59 de prendre les mesures nécessaires là-dessus.
00:37:01 Mais quant à l'agriculture française,
00:37:03 ne pensez-vous pas quand même, M. Charles,
00:37:05 qu'on ne peut pas continuer à vivre en plantant des betteraves
00:37:08 et en tuant toutes les abeilles de votre région ?
00:37:10 Donc il faut se passer de ces pesticides.
00:37:12 De la même façon, combien de temps va-t-on continuer à faire du maïs,
00:37:17 qui n'est pas une plante française,
00:37:18 une plante qui consomme énormément d'eau l'été,
00:37:21 au moment où nous entrons dans une période où il n'y aura plus d'eau ?
00:37:23 Donc il faut bien que, tout en défendant l'agriculture,
00:37:27 il faut être capable de la repenser, vous voyez ?
00:37:30 Excusez-moi de vous couper,
00:37:31 mais pour en venir sur la betterave,
00:37:32 vous dites que c'est une culture avec un insecticide qui tue les abeilles,
00:37:37 mais moi je vous rappelle que je n'ai jamais vu une betterave sucrière fleurir.
00:37:40 Donc je ne vois pas à quel moment une abeille peut être en contact avec cet insecticide.
00:37:45 Mais enfin, parce que l'insecticide, comme vous le savez,
00:37:48 a un impact durable et sur de grandes, grandes surfaces.
00:37:52 L'impact des néo-nicotinoïdes a été malheureusement démontré.
00:37:56 Et là, il y a beaucoup de...
00:37:58 Tu as peut-être une dernière question, Yvan Rioufol ?
00:38:00 Non, pardon.
00:38:02 Ah bah je croyais, je vous avais vu...
00:38:04 Non, non, vous m'avez pris le cours d'accord.
00:38:06 La quiesse à peu près.
00:38:07 Je suis un peu déçu par la matière que vous m'avez apportée sur l'agriculture biologique.
00:38:14 Il me semblait malgré tout que cet axe-là devait également pouvoir être intéressant pour vous.
00:38:22 Mais à ce moment-là, je veux bien, on met toute la ferme en agriculture biologique,
00:38:27 toute la France, enfin la ferme française en agriculture biologique,
00:38:30 mais à ce moment-là, on met la France sous cloche.
00:38:33 C'est-à-dire qu'on stoppe toutes les importations de produits d'autres pays,
00:38:37 produits avec des normes différentes des nôtres.
00:38:39 C'est ce qu'il faut se dire, c'est qu'on nourrira pas la population française avec le bio.
00:38:43 Oui, ou les sous-taxés.
00:38:44 Mais le problème, c'est que...
00:38:45 Le problème aujourd'hui, et c'est pour ça que j'ai beaucoup de sympathie pour vous, M. Charles,
00:38:50 parce que je vois bien que vous êtes coincé entre la compétition internationale
00:38:54 avec des normes qui ne sont pas les nôtres,
00:38:56 et ici en France, un système de coopérative branché sur le crédit agricole,
00:39:00 branché sur la grande distribution, qui étouffe encore plus les agriculteurs
00:39:04 et les condamne à un modèle qui est un modèle destructeur
00:39:08 et qui vous coupe de la population française.
00:39:10 Donc tout le monde est perdant.
00:39:11 Et c'est pour ça qu'au lieu d'avoir un ministre de l'Agriculture qui dit
00:39:14 "rajoutez, rajoutez encore des pesticides",
00:39:16 il faut avoir le courage de repenser cette agriculture avec vous.
00:39:19 Et de faire des produits qui sont meilleurs.
00:39:21 Il ne faut pas exclure les gens qui travaillent justement la terre.
00:39:24 Et c'est ce que le ministre de l'Agriculture a appelé la concertation du dialogue.
00:39:28 Malheureusement, ce n'est pas ça qui est fait.
00:39:30 Un grand merci Gauthier Charles d'avoir témoigné justement des difficultés
00:39:36 de ce que vous vivez et de nous avoir dit qu'il fallait être fier de l'agriculture française.
00:39:41 Autre sujet, on en parlait déjà hier, mais il est suffisamment important,
00:39:45 c'est une crise de la représentativité qui se dessine,
00:39:48 vous le savez, de l'Association des maires de France,
00:39:50 qui évalue à environ 1 500 le nombre d'agressions d'élus municipaux en France en 2022.
00:39:56 Ça a augmenté de 15% sur un an.
00:39:58 Et parmi les conséquences, c'est bien des démissions,
00:40:01 des maires qui jettent l'éponge, qui n'en peuvent plus face aux menaces,
00:40:04 aux insultes et parfois aux agressions.
00:40:06 C'est ce qui vous est arrivé, M. le maire Charles-Alexandre Prokopovit,
00:40:09 vous êtes maire d'hiver droite de l'Isle-et-Lanois, c'est dans le Nord.
00:40:13 Racontez-nous déjà ce qui vous est arrivé.
00:40:17 Bonjour. Tout d'abord, ce qui m'est arrivé, en fait,
00:40:19 c'est que je circulais dans la commune
00:40:22 et il y a une motocrosse qui arrive en sens inverse
00:40:25 avec un individu casqué et un passager qui était non casqué.
00:40:30 Je leur fais un geste pour se calmer,
00:40:33 parce qu'ils faisaient un petit peu n'importe quoi sur la voie.
00:40:36 Et donc moi, je continue ma route et ils ont fait demi-tour.
00:40:39 Ils se sont attaqués au rétroviseur de ma voiture.
00:40:42 Puis ils m'ont dépassé.
00:40:46 On est allé en direction de la zone industrielle.
00:40:49 Ils m'ont demandé de les suivre, ce que je n'ai évidemment pas fait.
00:40:51 J'ai pris le rond-point. Je suis retourné vers la mairie
00:40:54 et je me suis aperçu dans mon rétroviseur qu'ils me suivaient.
00:40:58 Et on s'est arrêté. J'ai dû me ralentir à un feu rouge.
00:41:01 Et le passager est descendu et il m'a cassé mon rétroviseur en me proférant des menaces.
00:41:07 Et quand la moto qui s'était mise devant moi a bougé,
00:41:12 j'ai pris la fuite et à quelques centaines de mètres,
00:41:15 il y avait le local de la police municipale et la mairie où je me suis arrêté.
00:41:18 Puis ils sont partis en m'insultant et ensuite j'ai déposé plainte.
00:41:22 Ils étaient au courant que vous étiez le maire ? Ils vous ont reconnu ?
00:41:25 Non, je ne sais pas.
00:41:27 Peu importe. D'ailleurs, on touche aussi à une fonction.
00:41:33 Vous êtes élu, vous êtes le maire de cette ville dans le Nord.
00:41:38 Oui, mais là, j'ai évidemment la chance d'être maire de ma commune,
00:41:44 mais je pense que ça n'arrive pas à tout citoyen.
00:41:46 C'est ça, aujourd'hui, le souci.
00:41:47 Et ce n'est pas dans ma commune, c'est une commune qui est calme.
00:41:50 Mais ça peut arriver partout en France aujourd'hui et c'est bien ça le drame.
00:41:55 Est-ce que vous avez envisagé de démissionner ?
00:41:57 Jamais.
00:41:58 Jamais. Vous tenez bon, malgré tout ça.
00:42:00 Puis on en parle régulièrement quand même de ces élus qui, encore une fois,
00:42:04 soit il y a des véhicules incendiés, soit ils sont agressés physiquement.
00:42:07 Parfois, on a pu en parler ou alors ce sont des mesures d'intimidation.
00:42:12 Et que certains, et c'est ce que rappelait David Lysnard,
00:42:14 le maire de LR de Cannes et qui est par ailleurs président de l'Association
00:42:18 des maires de France, dénoncé hier dans Le Figaro,
00:42:20 en disant qu'on est face à une crise où les gens ne veulent plus être maire.
00:42:25 Oui, de toute façon, l'engagement pour les autres est de moins en moins important,
00:42:29 dans tout, que ce soit dans les associations, dans les comités de quartier
00:42:32 et évidemment aussi au niveau des fonctions municipales.
00:42:38 Ça, c'est certain.
00:42:41 Une question d'Yvan Rioufol, ou une réflexion alors ?
00:42:44 On n'est pas sûr en fait que monsieur le maire ait été attaqué parce qu'il était maire.
00:42:48 Donc, on ne peut pas généraliser sur l'insécurité que subirait les maires.
00:42:51 Moi, ce que je vois, ma réflexion, c'est de voir que cette insécurité
00:42:55 qui frappe les maires aujourd'hui est le résultat d'une politique plus générale.
00:42:58 C'est-à-dire que la politique qui a été suivie a été dans le fond d'effacer
00:43:02 le rôle du citoyen au profit du rôle du consommateur.
00:43:05 Et le maire est aujourd'hui vu comme le garant dans le fond d'une consommation,
00:43:09 d'une consommation de services publics avec une individualisation des intérêts
00:43:13 qui font que dès que quelqu'un est frustré d'un mauvais fonctionnement
00:43:16 d'un service public local, notamment, il s'en prend aujourd'hui au maire.
00:43:20 Donc, c'est une incivilité qui s'est instituée au nom d'un consumérisme.
00:43:24 Et donc, pour remonter à la source, ce que j'aime bien faire d'habitude,
00:43:28 c'est qu'il faut aller rechercher qui est coupable dans le fond d'avoir gommé
00:43:32 le rôle de citoyen au profit du rôle de consommateur.
00:43:36 Une question peut-être de Pierre Lelouch ?
00:43:38 Oui, monsieur le maire. Donc, ce n'est pas le maire lui-même qui était visé,
00:43:41 il ne le sait pas. Il est peu probable que les gens qui étaient sur la moto
00:43:46 savaient qui était le maire, à moins qu'il y ait une cocarne.
00:43:48 Je ne crois pas que ce soit le cas, monsieur le maire.
00:43:51 Non, moi, j'ai regardé les chiffres de David Lysnard hier, dont on a beaucoup parlé.
00:43:57 On a 36 000 communes en France et un million d'élus.
00:44:02 On a 236 démissions et quelques billiers de conseils municipaux.
00:44:07 Voilà, il ne faut pas non plus exagérer.
00:44:09 Ce que dit Yvan Rufolle et ce qu'a constaté le maire, c'est qu'effectivement,
00:44:15 on a des concitoyens qui sont devenus des consommateurs de services
00:44:19 et qui prennent souvent leur maire ou leurs élus pour leurs serviteurs.
00:44:22 Et ça, c'est difficile à vivre, d'autant que, en général,
00:44:25 dans les petites communes, en plus, les émoluments sont très faibles,
00:44:27 les moyens de travail sont très faibles.
00:44:29 C'est beaucoup de respect qu'on doit avoir pour ces élus parce que c'est pas grand chose.
00:44:34 On prend beaucoup de temps, ce sont temps, c'est chronophage, la nuit, le week-end, etc.
00:44:38 Moi, j'ai beaucoup d'estime pour eux, mais en même temps,
00:44:40 je note que l'adhésion républicaine reste très forte.
00:44:43 Parce que les chiffres, encore une fois, sont faibles.
00:44:47 236 démissions sur 36 000.
00:44:48 1000 maires démissionnaires.
00:44:49 Voilà.
00:44:50 Et grande confiance au maire dans les sondages.
00:44:52 Autant, il y a une défiance vis-à-vis des...
00:44:53 Toute mon estime à M. le maire et à ses collègues parce que je les connais bien.
00:44:59 Et en général, ils font le job et Dieu sait que c'est...
00:45:03 M. le maire, je vous laisse réagir peut-être à ces réflexions plutôt que des questions d'ailleurs.
00:45:07 Je ne peux qu'être d'accord.
00:45:09 Il faut quand même se rendre compte aussi que pour beaucoup de citoyens,
00:45:12 toutes les permanences physiques n'existent plus.
00:45:15 Et le seul lieu, le premier lieu, et d'ailleurs,
00:45:17 c'est un acquis de la Révolution française, c'est la maison commune.
00:45:19 Le premier lien, c'est la mairie.
00:45:21 Quand les gens ont des problèmes de retraite, ont des problèmes de sécurité,
00:45:23 en général, ils viennent en mairie.
00:45:26 Et on l'a bien vu pendant la perte du confinement, là où je venais d'être élu maire,
00:45:32 les gens venaient en mairie.
00:45:34 C'était le premier recours, c'était la mairie.
00:45:36 Il ne restait plus que nous, les pompiers, les communes, les pompiers, la police
00:45:41 et l'hôpital au niveau des services publics.
00:45:44 Tout était fermé et aujourd'hui, tout est fait de manière numérique.
00:45:47 Donc, le seul accès, c'est la commune, c'est la mairie.
00:45:51 Et mieux, comme le disait justement M. Ruffeul,
00:45:55 les gens sont de plus en plus consommateurs.
00:45:57 Donc, leur frustration, ce sont les élus ou les employés municipaux
00:46:02 qui prennent de temps en temps des insultes ou d'autres colibés.
00:46:06 C'est ce que j'allais vous poser comme question.
00:46:07 Comment vous l'expliquez vous aussi ?
00:46:09 Est-ce que, voilà, il y a ce côté, on est passé du citoyen au consommateur.
00:46:12 Est-ce que vous voyez d'autres leviers d'explication ?
00:46:16 Je pense qu'il y a cette frustration de ne pas pouvoir être toujours entendu,
00:46:21 que l'administration se complique.
00:46:22 Je vais aussi regarder divers reportages
00:46:25 et c'est vrai que ça devient de plus en plus juridique,
00:46:27 de plus en plus administratif.
00:46:28 C'est compliqué pour des permis de construire,
00:46:31 pour le changement de poubelle.
00:46:35 Les gens, ça les perturbe et donc ça les énerve.
00:46:38 Ce sont des détails, mais c'est compliqué.
00:46:41 Après, on parle aussi de cas qui sont ultra minoritaires aussi.
00:46:44 La plupart, la quasi-totalité des citoyens sont des gens très calmes,
00:46:48 très réfléchis et la seule chose qu'ils veulent,
00:46:50 c'est vivre en tranquillité et pouvoir dormir la nuit sans aucun problème.
00:46:54 Eh bien, on vous remercie en tout cas, M. le maire,
00:46:56 d'avoir témoigné sur CNews.
00:46:58 C'est la fin de l'émission.
00:46:59 On se retrouve dans quelques instants, minutes,
00:47:01 pour le Grand Journal de l'après-midi.
00:47:02 A tout de suite.
00:47:03 Merci.
00:47:07 CNews à 15h, c'est le Grand Journal de l'après-midi
00:47:10 avec Mickaël Dorian, avec Alain Hune aujourd'hui.
00:47:13 Oui, Alain Hune de l'actualité.
00:47:14 Elisabeth Borne poursuit sa série de consultations
00:47:16 avec les chefs des partis politiques
00:47:18 pour tenter d'apaiser les tensions.
00:47:20 À 17h, la Première ministre recevra le premier secrétaire
00:47:25 du Parti Socialiste, Olivier Faure.
00:47:27 Emmanuel Macron attendu en Chine demain
00:47:29 pour une visite d'État de trois jours.
00:47:30 Le président de la République sera accompagné
00:47:32 de son ministre de l'Économie, Bruno Le Maire,
00:47:34 et d'une cinquantaine de patrons.
00:47:35 On en parlera avec notre journaliste éco,
00:47:38 Eric de Ritmaten.
00:47:40 Nous nous rendrons également à New York,
00:47:41 où Donald Trump a passé la nuit.
00:47:43 L'ancien président américain doit comparaître
00:47:45 aujourd'hui devant la justice pénale.
00:47:46 Il est accusé d'avoir, en 2016, acheté le silence d'une star du X.
00:47:51 Le collectif Extinction Rebellion,
00:47:52 connu pour ses actions coup de poing comme sur la tour Eiffel
00:47:55 ou plus récemment à Saint-Sauline,
00:47:56 s'attaque aujourd'hui aux agriculteurs.
00:47:58 Nous en parlons.
00:47:59 Les rendez-vous se suivent à Matignon.
00:48:04 Elisabeth Borne reçoit aujourd'hui les chefs des partis politiques.
00:48:07 Gautier Lebret, bonjour.
00:48:09 Vous êtes sur place avec Florian Paume.
00:48:11 Après Marine Pondollier d'Europe Écologie-Les Verts,
00:48:13 la Première ministre doit s'entretenir notamment
00:48:15 avec Olivier Faure, alors que les groupes parlementaires
00:48:18 boycottent ses réunions.
00:48:22 Oui, c'est assez paradoxal.
00:48:23 Les groupes écolo et du Parti socialiste,
00:48:26 l'ensemble même des groupes de la NUPES boycottent effectivement
00:48:29 ses entretiens avec Elisabeth Borne.
00:48:30 Mais pourtant, Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
00:48:34 et Marine Pondollier, la chef du Parti écolo,
00:48:37 Europe Écologie-Les Verts, font le choix de venir quand même
00:48:39 discuter avec Elisabeth Borne en imposant chacun
00:48:42 leur thème de discussion.
00:48:43 Pour Marine Pondollier, c'était le maintien de l'ordre.
00:48:45 Et justement, à la sortie, elle a vivement ciblé
00:48:48 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.
00:48:49 Je vous propose de l'écouter.
00:48:51 On a demandé ce rendez-vous parce que M. Darmanin
00:48:56 parle d'éco-terrorisme, maintenant de terrorisme intellectuel.
00:48:59 Et un ministre de l'Intérieur ne devrait pas dire ça.
00:49:03 On voit qu'il y a une tentation dans ce pays
00:49:06 de criminaliser l'écologie et d'en faire finalement
00:49:09 le bouc émissaire de tout ce qui n'irait pas.
00:49:11 Alors je veux bien que quand on soit agriculteur,
00:49:13 on vive des choses très compliquées.
00:49:15 Moi, je viens d'une famille d'agriculteurs.
00:49:16 Je suis tout à fait consciente des difficultés de cette profession.
00:49:19 Mais ils ne pourront pas continuer à faire comme avant
00:49:23 pendant des années et des années.
00:49:24 Ils ne pourront plus partout continuer à cultiver
00:49:26 les mêmes choses, avec autant d'eau, avec les mêmes températures.
00:49:29 Et ce n'est pas de la faute des écologistes.
00:49:31 On est plutôt celles et ceux qui avons alerté là-dessus depuis longtemps.
00:49:33 Voilà pour Marine Pondollier.
00:49:37 La réunion qui va vraiment compter, c'est celle de demain matin,
00:49:39 évidemment à 10h ici avec l'intersyndicale.
00:49:42 Et Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT,
00:49:45 a déjà prévenu, elle pourrait quitter précipitamment
00:49:48 cette réunion si Elisabeth Borne ne retire pas
00:49:50 sa réforme des retraites.
00:49:51 Il y a un enjeu politique pour les syndicats,
00:49:53 car ils doivent remobiliser pour leur nouvelle journée d'action.
00:49:57 C'est le lendemain de leur réunion ici à Matignon.
00:49:59 Ce sera évidemment jeudi.
00:50:00 Merci beaucoup Gauthier, avec les images de Florian Pau.
00:50:03 Les mots à présent d'Olivier Véran après le Conseil des ministres.
00:50:06 Le gouvernement reste ouvert au dialogue.
00:50:08 Le porte-parole qui s'est exprimé au sujet de la rencontre
00:50:10 prévue justement demain entre Elisabeth Borne et l'intersyndicale.
00:50:14 À la demande, Olivier Véran le rappelle, des syndicats.
00:50:18 Écoutez-le.
00:50:19 Nous avons entendu la demande de l'intersyndicale
00:50:23 d'être reçue, de pouvoir travailler, discuter, dialoguer.
00:50:27 Et ça tombe bien parce que nous sommes, côté gouvernement,
00:50:29 dans cette volonté de dialogue, d'écoute et de travail en commun.
00:50:31 Il y a beaucoup de sujets qu'on doit voir ensemble.
00:50:33 Il y a la question de la réforme des retraites, bien sûr.
00:50:36 Mais il y a aussi toutes les questions qui ont trait au travail.
00:50:39 Emmanuel Macron attendu en Chine demain
00:50:42 pour une visite d'État de trois jours.
00:50:44 Le président de la République souhaite réengager le dialogue
00:50:47 avec Pékin, notamment sur le sujet de la guerre en Ukraine.
00:50:49 La Chine est selon l'Élysée le seul pays au monde
00:50:52 en mesure d'avoir un impact immédiat et radical
00:50:55 sur le conflit dans un sens ou dans l'autre.
00:50:58 La chronique éco, justement, d'Éric de Ritmaten à présent.
00:51:00 Emmanuel Macron effectue ce voyage en Chine.
00:51:11 Éric, accompagné de son ministre de l'Économie, Bruno Le Maire,
00:51:14 et de plusieurs patrons, ça veut dire qu'il va y avoir
00:51:16 des contrats signés du business ?
00:51:17 Espérons-le. J'ai appelé tout à l'heure le ministre de l'Économie.
00:51:20 Eh bien, d'abord, vous savez, il y a 58 patrons.
00:51:22 Donc la liste est longue, je ne vais pas vous la lire.
00:51:25 Mais il y a Plastique Omnium, La L'Oréal, le groupe SEB,
00:51:28 Danone, Airbus, le Club Med avec Giscard.
00:51:31 Il y a le patron des galeries Lafayette.
00:51:32 Il y a les produits de beauté Nuxe, BNP Paribas,
00:51:35 Michelin, Air Liquide Alstom et, je vais vous dire,
00:51:38 même le zoo de Beauval est invité.
00:51:40 Ainsi que Nicolas De Villiers pour le Puy du Fou.
00:51:43 Alors, en fait, je vais vous dire, le principal pour toutes ces entreprises,
00:51:46 c'est de reprendre pied en Chine, car pendant la période Covid,
00:51:49 elles ont perdu beaucoup d'activités et les entreprises
00:51:52 ont supprimé beaucoup d'emplois.
00:51:54 Donc maintenant, elles veulent revenir en Chine.
00:51:56 La France reste malgré tout extrêmement dépendante de la Chine.
00:51:59 Les importations ont bondi de 20 % en l'espace d'un an.
00:52:02 Vous allez voir les chiffres.
00:52:03 Cela fait 77 milliards d'euros que la France verse à la Chine
00:52:08 pour acheter des produits chinois.
00:52:09 Et en retour, c'est maigre.
00:52:10 Seulement 24 milliards de produits français vendus à la Chine.
00:52:15 Et la part de marché de la France en Chine est très faible, 1,3 %.
00:52:20 La France reste appréciée.
00:52:22 Vous avez les vins, les spiritueux, les avions.
00:52:24 Cela marche très bien.
00:52:25 Ensuite, il y a les cosmétiques et la pharmacie.
00:52:27 Mais alors, sur ces deux points, il y a énormément de concurrents.
00:52:29 Et là, ce n'est pas simple.
00:52:31 Alors oui, il y a des places à prendre, mais je termine par là.
00:52:33 À condition toutefois que le climat ne se dégrade pas
00:52:36 depuis que la Chine semble flirter avec la Russie de Vladimir Poutine.
00:52:41 Merci Éric de Ryd-Mathen.
00:52:42 On va continuer de parler argent avec le budget des armées françaises
00:52:46 qui va poursuivre sa hausse jusqu'en 2030.
00:52:49 Le projet de loi de programmation militaire
00:52:52 a été présenté ce matin en Conseil des ministres.
00:52:54 Écoutez le ministre des Armées, Sébastien Lecambre.
00:52:58 Mais on ne peut pas emmener une armée à bouger
00:53:01 si les industriels de défense ne bougent pas en même temps.
00:53:04 Rapport au stock, rapport au prix, rapport au délai pour produire
00:53:08 et rapport à l'export.
00:53:10 Je le rappelle, notre modèle s'équilibre parce que nous exportons des armes.
00:53:13 On peut payer, pardonnez-moi cette expression, le rafale
00:53:16 parce que précisément, à un moment donné, Dassault
00:53:18 ira vendre des rafales à l'étranger.
00:53:19 C'est ce qui équilibre évidemment ces programmes d'armement
00:53:23 qui sont particulièrement lourds et que nous pouvons encore nous payer
00:53:26 parce que précisément, il y a aussi une stratégie à l'exportation.
00:53:29 C'est absolument clé.
00:53:31 Aux États-Unis, après avoir passé la nuit dans son appartement
00:53:34 new-yorkais du dernier étage de la Trump Tower,
00:53:36 Donald Trump doit comparaître aujourd'hui devant la justice pénale.
00:53:40 Elisabeth Guedel, bonjour.
00:53:42 Vous êtes notre correspondante à New York.
00:53:43 Il a un tout petit peu plus de 9 heures du matin sur place.
00:53:46 Quelle est l'ambiance pour le moment devant le tribunal de New York ?
00:53:49 Une présence policière de plus en plus importante
00:53:58 devant le tribunal pénal ici dans le sud de Manhattan.
00:54:01 Cette police new-yorkaise qui prépare depuis des jours
00:54:04 cette inculpation historique en collaboration avec le Secret Service,
00:54:08 ces agents qui protègent Donald Trump comme ancien président des États-Unis.
00:54:14 Donc, beaucoup de barrières de surveillance.
00:54:16 Quelques manifestants, vous les voyez derrière moi.
00:54:18 C'est un groupe de Black for Trump, d'Afro-Américains
00:54:23 qui soutiennent Donald Trump.
00:54:24 Mais pour le moment, il n'y a pas eu beaucoup de manifestants.
00:54:27 C'est ce que craignent les autorités ici,
00:54:29 qu'il puisse y avoir quelques débordements.
00:54:32 Donc, beaucoup d'agitation au pied du bâtiment du tribunal
00:54:35 et beaucoup de journalistes.
00:54:37 Quelques curieux également des New-Yorkais
00:54:38 qui espèrent voir arriver dans quelques heures
00:54:42 Donald Trump ici au tribunal.
00:54:44 Elisabeth, comment va se passer cette journée
00:54:45 pour l'ancien président américain ?
00:54:47 Il va arriver dans quelques heures en voiture.
00:54:54 Il va rentrer par une porte de côté du tribunal.
00:54:57 La rue est barricadée.
00:54:58 On ne pourra pas voir, a priori, entrer le président.
00:55:02 Il va monter d'abord au 7e étage pour quelques formalités,
00:55:06 prise de ses empreintes digitales.
00:55:08 A priori, pas de photo d'identité.
00:55:11 Vous savez, le mugshot pour les personnes arrêtées
00:55:13 et puis pas de menottes pour l'ancien président américain.
00:55:15 Ensuite, il montera au 15e étage
00:55:17 et là, ce sera vraiment le cœur de cette inculpation.
00:55:19 Il comparaîtra officiellement devant le juge,
00:55:22 le juge qui a accepté exceptionnellement,
00:55:25 c'est très rare à New York, que des photographes,
00:55:28 cinq, sont autorisés à entrer dans la salle d'audience
00:55:30 juste avant le début de la comparution en elle-même.
00:55:34 Ils auront quelques minutes pour prendre quelques photos.
00:55:36 Donc, on verra des photos de Donald Trump devant le juge.
00:55:38 Ensuite, quand ils seront sortis,
00:55:40 le juge lira l'acte d'accusation.
00:55:42 A priori, une trentaine de charges sont retenues
00:55:44 contre Donald Trump pour, notamment,
00:55:46 faux en écriture dans les comptes de la Trump Organization.
00:55:50 Le juge demandera ensuite à Donald Trump
00:55:52 s'il peut être coupable ou non coupable.
00:55:53 Donald Trump sera non coupable et Donald Trump repartira
00:55:56 le plus vite possible, prendre son avion pour la Floride
00:55:58 où il compte s'adresser aux Américains,
00:56:01 faire une déclaration depuis chez lui à Mar-a-Lago.
00:56:05 Merci Elisabeth Guédel, notre correspondante à Manhattan,
00:56:08 devant le tribunal de New York.
00:56:10 Harold Iman nous a rejoint,
00:56:11 spécialiste des questions internationales.
00:56:13 Harold, bonjour.
00:56:14 Qui soutient encore Donald Trump aujourd'hui ?
00:56:16 Alors déjà, les élus et politiciens ex-élus républicains.
00:56:21 C'est un soutien y compris de ses adversaires aux primaires,
00:56:25 dont son principal adversaire qui est le gouverneur
00:56:28 de l'État de Floride, Ron DeSantis,
00:56:31 qui a soutenu le président publiquement
00:56:34 alors qu'il l'attaque sur tout le reste.
00:56:37 Dans les sondages, Trump connaît une constante érosion,
00:56:41 évidemment, depuis son pic de popularité de 57 %
00:56:45 pendant sa présidence.
00:56:46 Il reste très populaire dans le parti, auprès de sa base.
00:56:51 Mais si on regarde les Américains,
00:56:52 c'est eux qui vont voter,
00:56:55 les deux tiers ne veulent pas vraiment
00:56:57 qu'il revienne à la présidence.
00:56:59 Donc aujourd'hui, plus d'un tiers des Américains l'apprécient,
00:57:03 mais voterait-il pour lui ? Voilà la question.
00:57:06 Alors Harold, Donald Trump peut-il échapper
00:57:09 à une condamnation et peut-il donc briguer
00:57:12 un nouveau mandat à la Maison-Blanche ?
00:57:14 Alors, les faits incriminés n'ont pas été commis
00:57:17 pendant la présidence.
00:57:19 Donc on peut poursuivre Donald Trump pour ces faits-là.
00:57:23 Tout ce qui a été jugé pendant sa présidence
00:57:25 par l'impeachment est effacé.
00:57:27 Donc, selon la Constitution américaine,
00:57:30 rien n'empêche un candidat d'être élu
00:57:33 alors qu'il est en prison ou il est en procès,
00:57:36 ou il a été condamné avec sursis.
00:57:39 Donc juridiquement, c'est possible.
00:57:42 Bien sûr, il ne pourrait pas beaucoup se déplacer
00:57:44 s'il était derrière les barreaux
00:57:46 et donc cela nuirait à sa campagne.
00:57:49 Merci beaucoup, Harold.
00:57:50 Une information inquiétante, puisqu'une personne sur six
00:57:52 est touchée par l'infertilité dans le monde.
00:57:54 C'est le constat que fait l'Organisation mondiale
00:57:56 de la santé, qui précise que près de 18%
00:57:59 de la population adulte mondiale est impactée,
00:58:01 quel que soit le lieu de vie et les ressources
00:58:03 dont les personnes disposent.
00:58:06 Huit étrangers en situation irrégulière
00:58:08 se sont évadés du centre de rétention administrative
00:58:11 de SET dans l'Hérault.
00:58:12 La préfecture précise que trois d'entre eux
00:58:15 ont été interpellés et que cinq sont toujours en fuite.
00:58:18 On en parle avec vous, Amaury Bucaud,
00:58:20 du service Police-Justice de CNews.
00:58:22 Ce n'est pas la première évasion,
00:58:24 puisque depuis notre décompte,
00:58:25 au moins 45 étrangers en situation irrégulière
00:58:28 se sont évadés depuis le 1er septembre 2022,
00:58:31 dont 24 depuis le 1er janvier.
00:58:34 Plusieurs raisons à cela, selon nos sources policières.
00:58:36 D'abord, les conditions de retenue de ces étrangers
00:58:39 qui sont moins strictes que les conditions
00:58:41 de détention des prisonniers.
00:58:42 S'ajoute à cela le profil à risque de ces retenues,
00:58:45 puisque la majorité d'entre eux sont issus
00:58:47 du milieu carcéral,
00:58:48 ou que les autres ont souvent aussi commis
00:58:50 des délits sur le territoire.
00:58:51 Ces retenues-là ont donc moins peur de la police
00:58:55 et sont donc plus déterminées.
00:58:56 Autre facteur aussi, la saturation des centres de rétention,
00:58:59 ce qui fait que les policiers ont plus d'étrangers à surveiller.
00:59:02 Et enfin, la dernière raison, plus ponctuelle,
00:59:04 c'est le ramadan qui met la sécurité
00:59:06 des centres de rétention à l'épreuve,
00:59:08 puisque les policiers moins nombreux la nuit
00:59:10 ont pour instruction de consacrer une partie de leur temps
00:59:13 à la distribution de la nourriture pour les fidèles musulmans.
00:59:17 C'est l'ensemble de ces facteurs qui ont permis aussi,
00:59:19 par exemple, l'évasion de 16 étrangers en situation régulière
00:59:22 du centre de Wassel fin mars.
00:59:24 Ces derniers ont profité de la distribution
00:59:25 des repas du ramadan pendant la nuit
00:59:28 pour s'échapper par une chambre dont une précédente évasion
00:59:30 avait déjà eu lieu via l'ouverture d'un volet roulant.
00:59:34 Merci beaucoup Amaury.
00:59:36 Le collectif Extinction Rébellion,
00:59:37 qui était connu pour ses actions coup de poing,
00:59:39 vous vous souvenez certainement de ce qui s'était passé
00:59:42 sur la tour Eiffel ou plus récemment, bien sûr,
00:59:44 à Sainte-Soligne dans les Deux-Sèvres.
00:59:46 Ce collectif s'attaque aujourd'hui aux agriculteurs.
00:59:48 Son but est de dénoncer l'attitude de la Fédération agricole
00:59:51 à travers des actions ciblées.
00:59:53 Les précisions de Maxime Lavandier.
00:59:56 Nouvelle campagne et nouvelle guerre
00:59:58 pour le collectif Extinction Rébellion.
01:00:00 Baptisé "changement de régime",
01:00:02 le collectif décrit sur son site web
01:00:04 des actions à mener contre le monde agricole.
01:00:06 Il appelle notamment les manifestants à agir
01:00:08 devant les chambres d'agriculture
01:00:10 et lors d'événements spécifiques comme le salon de l'agriculture
01:00:13 ou sur les manifestations de la Fédération nationale
01:00:16 des syndicats d'exploitants agricoles.
01:00:18 Objectif de cette campagne ?
01:00:19 Dénoncer, selon leurs mots, l'hypocrisie de la Fédération
01:00:22 qui est en faveur de l'agro-industrie et de l'agro-business.
01:00:25 La répartition des rôles, le matériel adéquat aux actions,
01:00:28 mais surtout un brief juridique qui renseigne les peines encourues
01:00:31 en cas de vandalisme, sont précisés sur le site.
01:00:34 Des comptes Twitter d'acteurs du monde agricole
01:00:35 sont aussi identifiés comme celui du nouveau président
01:00:38 de la Fédération agricole, Arnaud Rousseau,
01:00:41 ou des agriculteurs comme Cédric.
01:00:43 Extinction Rébellion qui lance une campagne de harcèlement
01:00:45 contre les agriculteurs et j'en fais partie.
01:00:47 Mon nom est cité dans la liste, donc là je me demande
01:00:50 jusqu'où ça va aller.
01:00:52 Est-ce que ça va être des agressions physiques ?
01:00:53 Enfin, on va aller jusqu'où la Extinction Rébellion ?
01:00:55 Vous prenez pour qui tout ça ?
01:00:56 Parce que j'ose défendre mon métier.
01:00:58 De son côté, le ministre de l'Agriculture
01:01:00 a condamné la campagne menée par le collectif
01:01:02 sur son compte Twitter.
01:01:04 Une campagne abjecte, méticuleusement pensée
01:01:06 pour intimider et livrer à la vindicte des femmes et des hommes.
01:01:09 Parce qu'ils nous nourrissent.
01:01:10 Un appel clair à des actes de vandalisme et de dégradation
01:01:13 qui sonnent comme une atteinte préméditée à nos lois.
01:01:15 Marc Faino a réitéré son soutien aux agriculteurs
01:01:18 ainsi qu'à leurs proches victimes de ces agressions.
01:01:21 On s'améliore de jour en jour sur les trottoirs parisiens.
01:01:25 Les éboueurs annoncent une nouvelle mobilisation.
01:01:28 Un préavis de grève reconductible a été déposé par la CGT
01:01:31 à Comté du 13 avril.
01:01:33 Les images des ordures qui s'accumulent dans les rues de la capitale
01:01:36 pourraient donc faire leur retour.
01:01:39 Thomas Bonnet.
01:01:40 On pensait ces images révolues.
01:01:43 Les poubelles qui débordent et les trottoirs en vailles d'ordures à Paris.
01:01:46 Pourtant, après une interruption de quelques jours,
01:01:48 les éboueurs vont reprendre la grève.
01:01:50 Annonce faite dans un communiqué de la CGT
01:01:53 qui appelle donc à une grève reconductible à Comté du 13 avril
01:01:56 ainsi qu'à une mobilisation pour la journée de jeudi.
01:01:59 La perspective d'un retour des poubelles sur les trottoirs parisiens
01:02:01 partage les riverains interrogés.
01:02:03 Il y a ceux qui soutiennent les grévistes coûte que coûte.
01:02:06 Je trouve que c'est très bien parce qu'en fin de compte,
01:02:07 il faut que ça continue jusqu'à ce que le gouvernement
01:02:11 rende des comptes sur ce passage en force de la retraite.
01:02:15 En parlant des éboueurs, oui, ils font un travail énorme.
01:02:21 Bien évidemment, nous respectons cela.
01:02:23 Et puis les autres, pour qui la situation n'a que trop duré.
01:02:25 J'espère qu'ils vont trouver un arrangement et négocier en attendant
01:02:29 parce que ce n'est pas très agréable de vivre dans les poubelles.
01:02:33 Trop, c'est trop.
01:02:34 Parce qu'il faut penser à la sécurité et à la santé des gens.
01:02:37 Les autres, les millions de personnes qui sont à Paris, etc.
01:02:40 Ça va, je ne suis pas contre la grève, mais il y a des limites.
01:02:44 La grève précédente avait été interrompue le 29 mars dernier
01:02:47 après trois semaines de non-ramassage des ordures.
01:02:50 Au plus fort du mouvement,
01:02:51 plus de 10 000 tonnes de déchets jonchaient les rues de la capitale.
01:02:55 Depuis, la situation revient progressivement à la normale
01:02:57 avec, selon le dernier des comptes de lundi, 650 tonnes encore non ramassées à Paris.
01:03:03 Une accalmie avant le retour de la grève
01:03:05 dont la date du 13 avril n'a pas été choisie par hasard.
01:03:08 On sera à la veille de la décision du Conseil constitutionnel
01:03:11 sur le texte de loi de la réforme des retraites.
01:03:14 Le sport et du foot avec Nantes qui reçoit Lyon ce soir
01:03:17 en demi-finale de la Coupe de France de foot.
01:03:20 Notre programme avec Groupe Verlaine.
01:03:22 Installateur de panneaux solaires Thomson, garantie 25 ans.
01:03:26 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
01:03:28 Comme une histoire d'amour qui dure pour le FC Nantes,
01:03:31 les tenants du titre reçoivent l'Olympique lyonnais
01:03:34 en demi-finale de Coupe de France ce mercredi à la Beaujoire.
01:03:37 Les Canaries jouent toujours leur maintien en Ligue 1 cette saison
01:03:40 et restent sur cinq défaites lors des huit derniers matchs,
01:03:43 toute compétition confondue.
01:03:45 Au micro de Canal+, Moussa Sissoko s'est confié
01:03:48 sur cette fin de saison à enjeu.
01:03:50 Notre but premier, c'est de nous maintenir au plus vite.
01:03:55 Mais on sait que ce match face à Lyon est un grand match.
01:04:00 Un grand match de la saison parce que c'est une demi-finale
01:04:04 qui peut nous permettre d'aller en finale,
01:04:06 quelque chose qu'ils ont déjà vécu l'an dernier.
01:04:08 Je pense qu'il y a quelque chose de magique
01:04:11 entre le FC Nantes et la Coupe.
01:04:14 Vous avez regardé votre programme avec Groupe Verlaine.
01:04:17 Isolation thermique par l'extérieur avec aide de l'Etat.
01:04:19 Groupe Verlaine, le climat de confiance.
01:04:22 C'est la fin de ce grand journal de l'après-midi.
01:04:24 Merci beaucoup, Michael.
01:04:26 Dans un instant, le débat qui reprend sur CNews.
01:04:28 Nelly Denac et ses invités, 90 minutes info.
01:04:30 On reviendra bien sûr sur ces terribles fusillades à Marseille.
01:04:34 Trois morts, huit blessés et souvent de jeunes, très jeunes victimes.
01:04:38 Comment endiguer les trafics de drogue ?
01:04:40 Que peut faire l'Etat ?
01:04:42 Il en est question et il en sera à débat dans un instant sur CNews.
01:04:45 ...