• l’année dernière
Transcription
00:00 Bonjour à tous, nous sommes ravis de venir vous présenter notre rentrée littéraire 2023,
00:11 donc édition Bellefonds. Cette année, nous allons vous présenter trois titres. Un titre du domaine
00:17 français qui est dirigé par Magali Langlade et deux titres en littérature étrangère qui
00:24 vous seront présentés par Caroline Ast qui dirige la maison. On va commencer par le français. Magali,
00:30 je te laisse prendre la parole. Bonjour à toutes et tous, ravie de vous retrouver ou rencontrer ou
00:38 voir ici. Merci de votre présence matinale. On est en effet très heureuse de présenter nos titres
00:44 de rentrée. Je commence d'emblée avec ce premier roman français de Raphaël Zamoshnikoff. Donc,
00:51 comme son nom ne l'indique pas, il est bien né dans le Jura en 1977, date du premier Star Wars.
00:57 Détail qui a son importance dans l'univers et dans la construction de l'univers de l'auteur.
01:03 C'est un roman assez incroyable, un manuscrit assez dingue que j'ai reçu. Je ne connaissais pas
01:09 l'auteur. Il me l'a envoyé et il m'a dit voilà. C'était un manuscrit qui avait l'air assez gros,
01:15 très gros. Et il m'a dit voilà, c'est l'histoire d'Arthur, un enfant de 11 ans qui est convaincu
01:20 que sa maison a essayé de l'étrangler et pas grand chose de plus. Et ça m'a évidemment
01:26 intriguée. J'ai bien aimé cette idée là, ce point de départ là pour un premier roman. Et ensuite,
01:32 j'ai été vraiment ébloui parce que j'ai lu. C'était un monde très ambitieux qui nous a offert.
01:38 Il nous a vraiment fait surgir un univers. Donc, on part de ce petit garçon qui a 11 ans, à qui
01:44 il arrive un incident dans sa maison qui ne va pas manquer de l'inquiéter énormément. Et petit à
01:50 petit, il va enquêter pour essayer de comprendre ce qui s'est passé. Est-ce qu'il a rêvé? Est-ce
01:54 que ses parents sont au courant? Est-ce que son frère est dans le coup? Est-ce que son père,
01:57 qui est architecte, a quelque chose à voir avec le fait que cette maison soit pas nette et qu'il y
02:02 ait peut-être quelque chose de vivant à l'intérieur? Est-ce que c'était là avant? Il y a aussi une
02:07 histoire de c'est la première maison de ce lotissement périurbain. Donc, est-ce que peut-être
02:12 ils ont un peu dérangé l'ordre naturel avec les moyens du bord? C'est à dire qu'il ne faut pas
02:17 oublier qu'il a 11 ans. Il va prendre son VTT, CVHS. Il va aller chercher dans tous les livres
02:24 dans lesquels il peut puiser, puisqu'on est dans les années 80 et que fatalement, il n'y a pas
02:28 d'Internet, pas de téléphone, rien. Il n'y a que l'ennui, les forêts du Jura, donc les arbres qui
02:32 vont l'aider aussi, le renseigner, ses copains évidemment, et tout un tas de libraires,
02:37 bouquinistes, documentalistes et livres, revues, revues un peu gores, disons une poêle de fond un
02:44 peu effrayante. Je ne me mixe pas les libraires et les revues gores, je vous rassure. Mais voilà,
02:49 qui vont l'aider à trouver des réponses à ces questions. Ce que je tiens à dire, c'est que c'est
02:53 un roman de littérature générale. J'y tiens. On n'est pas du tout dans le fantastique ni la SF.
02:58 Moi-même, je ne suis pas du tout lectrice de ce genre d'habitude, en tout cas de la SF. Mais il
03:03 est vrai qu'il y a un certain nombre de phénomènes quand même de plus en plus flippants qui arrivent
03:07 dans cette maison. Pour pimenter un peu le tout, je peux vous dire que l'auteur m'a raconté que tout
03:13 était vrai, quasiment. Donc vous pouvez jouer aussi à un jeu de vrai ou faux et vous serez
03:18 étonné de découvrir que vraiment il y a des choses incroyables qui se sont passées. Qu'est-ce que
03:23 j'oublie ? L'auteur a longtemps écrit pour lui, pour le plaisir de lire des romans d'aventure
03:29 qu'il ne trouvait pas. Disons après avoir lu certains pavés, il a commencé à en écrire
03:35 vraiment pour son propre plaisir. Et c'est la première fois donc à cet âge avancé pour un
03:40 primo-romancier qu'il publie ce roman. Et on sent dans ce livre qu'il y a vraiment une maturité,
03:45 une habitude, en fait un travail aussi, un savoir-faire qui m'a vraiment profondément
03:52 impressionnée. Voilà, je ne vous parle pas du style parce que je ne sais pas depuis combien
03:56 de temps je parle. Mais en tout cas, "Plonger dedans", c'est un roman d'aventure de 10 à 95
04:01 ans. Il y a des très très belles scènes, vraiment un côté très poignant et très joyeux de la fin
04:07 de l'enfance, de la fin de l'innocence, de la découverte de l'extérieur et de l'inconnu. Des
04:11 petites touches de "Stranger Things" par-ci par-là, mélangées à du Pierrick Bailly. C'est beau,
04:16 c'est beau comme un premier roman de rentrée. On espère que ça va vous plaire. Voilà, merci beaucoup.
04:20 Et moi, je vais vous parler donc des deux titres de la rentrée étrangère chez Belfont. Je vais
04:32 commencer par "Darragh McKeown" dont vous vous souviendrez peut-être son premier roman qui
04:37 s'appelait "Tout ce qui est solide se dissout dans l'air", qui était sorti il y a une dizaine
04:41 d'années et qui parlait de Tchernobyl d'une manière assez surprenante puisque en fait,
04:50 ça parlait surtout des répercussions de Tchernobyl sur des gens tout autour et sur une approche
04:56 presque intime pour raconter une grande histoire. Et je précise ça parce que ce livre-là est
05:02 un peu dans la même démarche. On démarre à New York de nos jours et on suit un architecte qui
05:09 s'appelle Simon qui est irlandais mais qui vit depuis longtemps à New York. Et Simon,
05:14 depuis quelques temps, refait des crises d'épilepsie très fortes, de plus en plus fréquentes. Et à
05:23 force d'essayer des tas de trucs, il se dit que c'est peut-être pas ça qu'il faut faire,
05:27 mais repartir de l'origine de ces fameuses crises d'épilepsie. Et il s'avère que ces crises
05:33 d'épilepsie ont démarré quand il avait une quinzaine d'années et qu'il a été témoin/victime
05:41 d'un événement réel qui s'est réellement passé, qui est le bombardement d'un pont en 87 dans une
05:51 petite ville d'Irlande du Nord par l'Ira. Et en fait, cet événement-là, c'est vraiment un
05:56 événement pivot dans les troubles, dans l'histoire des troubles, puisque jusque-là, il y avait une
06:04 sorte d'ambiguïté un peu autour de l'Ira sur est-ce que c'est une lutte armée en quelque
06:10 sorte propre ou en tout cas qui ne visait que des bâtiments ou des représentations du pouvoir
06:18 britannique. Mais là, il y a un tournant, puisqu'en fait, c'est des victimes civiles,
06:24 beaucoup de victimes civiles. Et à partir de là, c'est vraiment un durcissement et une autre vue
06:31 de la population. Et en fait, ce qu'il va nous raconter, c'est un peu comme son livre dans
06:36 "Tout ce qui est solide se dissout dans l'air", c'est pas tant l'histoire des troubles, c'est
06:40 vraiment les répercussions sur la vie intime des gens qui étaient tous plus ou moins liés. Et
06:48 c'est ça qui est assez poignant, c'est qu'on voit que, idéologiquement ou non, qu'on soit pour ou
06:56 contre, qu'on soit lié quelque part, ils étaient tous liés par les troubles. Il y avait toujours
07:01 quelqu'un de la famille, quelqu'un du voisinage. Et c'est la difficulté de se construire autour de
07:06 ça dans une région qui est forcément violente. Et il va même aller plus loin en imaginant un
07:13 autre personnage qui serait une sorte de double de ce Simon en question, qui serait celui qui est de
07:19 l'autre côté. Et en fait, pour montrer que vraiment tout était lié dedans. C'est un livre qui est
07:23 vraiment surprenant par l'approche qu'il a, par aussi cette écriture magnifique, qui est d'ailleurs
07:29 très bien rendue par la traductrice, Karine Chichrou, qu'on ne présente plus. Et ça donne un
07:35 livre qui est... même si on connaît bien l'histoire des troubles, qui donne encore un autre
07:43 éclairage. Et si on ne connaît pas, c'est une approche qui est peut-être plus humaniste aussi,
07:46 et qui est assez palpitante. Donc voilà pour "Le dimanche du souvenir". Et maintenant, je vous
07:55 parle de Maggie O'Farrell, qu'on ne présente plus. Je crois que c'est le dixième livre qu'on fait
08:01 chez Belfont. De toute façon, on a tout fait de Maggie O'Farrell depuis le tout début. C'est la
08:06 première fois qu'on la met en rentrée littéraire. Et c'est vrai que je ne sais même pas trop pourquoi
08:10 elle n'a jamais été en rentrée littéraire. En tout cas, on est vraiment ravis. Si vous avez lu
08:15 "Hamnet", vous verrez qu'on est là aussi exactement dans la même veine. Si vous n'avez pas lu "Hamnet",
08:22 ce n'est pas grave, vous allez adorer, je pense, j'espère. Quand je dis qu'on est dans la même
08:28 veine, c'est ce qui a surpris tout le monde, et moi la première, dans "Hamnet". C'était le fait
08:34 qu'elle puisse s'emparer comme ça d'un sujet historique et vous le faire ressentir instantanément,
08:41 comme si vous y étiez. Et là, c'est exactement pareil, si ce n'est qu'on n'est plus en Angleterre
08:45 au temps de Shakespeare. On est à Florence et à Ferrare, pendant la Renaissance italienne.
08:53 Et là aussi, vous avez l'impression d'y être. Vous avez l'impression d'entrer dans le château,
09:00 vous avez l'impression de manger au banquet, d'assister au noce de Lucrèce de Médicis,
09:06 puisque c'est le personnage qu'elle utilise, qui est une très jeune fille, qui a 14 ans au début
09:14 du livre, 15 ans quand elle va épouser son futur mari. Et c'est une jeune fille qui n'est pas prête
09:22 du tout pour ça, même si elle vient d'une famille, bien entendu, les Médicis. Mais c'est une jeune
09:30 fille qui est un peu plongée dans une énorme famille. Elle est la troisième fille, cinquième
09:36 enfant et donc personne n'attend rien d'elle, sauf que le destin va se charger de la marier,
09:43 en fait, pour des raisons politiques, diplomatiques, etc. Et là, elle va vraiment nous plonger au
09:51 cœur de ça, c'est-à-dire la détresse d'une très très très jeune femme qui est vraiment pas prête
09:56 pour tout ça. Et en plus, avec une espèce de... De toute façon, c'est dit dès le tout début du
10:01 livre, pratiquement du jour où elle épouse son mari, qui est donc un homme plus âgé, dont elle
10:07 ignore tout, elle sait qu'il va vouloir la tuer. Et du coup, vous avez ce livre qui se déroule
10:14 devant vous, qui donne une espèce de profusion de descriptions, de moments, c'est étonnant,
10:24 vraiment sa manière de parler de cette période-là et en même temps, avec cette espèce de menace
10:29 permanente qui plane, qui fait que vous êtes bouleversé par le destin de cette très jeune
10:36 femme. Et je pense qu'au-delà de l'espèce... C'est même pas une reconstitution historique,
10:42 mais vraiment essayer d'avoir la perception la plus presque sensorielle de ce que ça pouvait
10:48 être de vivre à cette époque-là. Je crois qu'il y a aussi un message adressé aux très
10:54 jeunes femmes mariées trop tôt, à ces jeunes femmes aussi qui envisageaient bien d'autres
11:00 choses pour elles-mêmes et qui sont prises dans cette espèce de mécanique qui leur échappe
11:06 dramatiquement. Et là aussi, je voulais signaler la traduction parce que vraiment, Maggie O'Farrell,
11:13 elle a un style qui est... Je sais même pas tellement comment le décrire, entre une espèce
11:18 de poésie, de lyrisme et en même temps de romanesque très, très efficace. Et c'est
11:24 Sarah Tardy qui l'a traduit depuis plusieurs livres maintenant. Et je pense vraiment qu'il
11:28 y a une espèce de gémellité qui s'est mise en place entre les deux. Et ça fait un livre que,
11:35 vous allez dire, je suis pas hyper objective, mais que je trouve vraiment extraordinaire.
11:40 Et juste, elle sera en France parce qu'elle est extrêmement occupée, traduite dans 35
11:49 pays. Deuxième autrice actuellement, deuxième auteur, je sais pas comment on dit du coup,
11:54 si on veut être inclusive. En tout cas, le champion de toute catégorie, c'est Murakami,
12:02 la deuxième, c'est Maggie O'Farrell. Du coup, elle est beaucoup sollicitée, mais elle nous
12:06 fait quand même l'amitié de venir en France au mois de septembre. Ma Kéone sera là aussi,
12:11 et donc on est bien content parce qu'on retrouve enfin les auteurs étrangers qui voyagent. Et
12:15 bien sûr, Raphaël sera là tout le temps. Merci beaucoup en tout cas. Bonne lecture.
12:22 Et je précise que vous allez recevoir dans vos colis le O'Farrell. Voilà. Et pour toutes les
12:31 autres demandes, vous connaissez bien Angélique Vimon, Relations Libraires, donc qui peut vous
12:37 répondre et vous envoyer les titres que vous voulez lire. Merci à tous.
12:41 Merci.
12:42 [APPLAUDISSEMENTS]
12:44 (Applaudissements)

Recommandations