• il y a 2 ans
InVivo regroupe 185 coopératives agricoles autour de quatre grands métiers : négoce international, agriculture, agroalimentaire, retail. Son nom a récemment surgi dans l’actualité autour du rachat de Casino.

Le directeur général du groupe, Thierry Blandinières, nous détaille la tournure des discussions dans ce dossier complexe. Mais il revient également sur d’autres sujets d’actualité comme l’inflation des produits alimentaires, la souveraineté industrielle ou encore la décarbonation de la production d’engrais.

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Transcription
00:00 Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de l'opinion.
00:06 Nous vous proposons ce matin un tour d'actualité agricole et agroalimentaire avec un témoin
00:10 de choix.
00:11 Je suis très heureuse de vous recevoir Thierry Blandinière.
00:13 Merci de votre invitation.
00:14 Vous êtes le directeur général d'Invivo.
00:16 Alors Invio c'est une entreprise structurante pour l'agriculture et l'agroalimentaire français.
00:20 On vous connaît assez mal.
00:21 Vous êtes une entreprise B2B, un peu dans l'ombre, 13 milliards d'euros de chiffre
00:25 d'affaires et un acteur vraiment important.
00:27 Vous couvrez toute la chaîne depuis les coopératives agricoles jusqu'à la distribution, passant
00:32 par la transformation.
00:33 Et votre nom a beaucoup surgi dans l'actualité ces derniers temps parce qu'on a parlé de
00:38 vous via votre filiale Terract pour reprendre une partie des actifs de casinos mais vous
00:42 avez finalement renoncé à intervenir dans ce dossier.
00:45 Alors expliquez-nous pourquoi.
00:46 Oui, alors d'abord vous dire que Terract c'est une nouvelle structure, qu'il n'y a pas un
00:50 an qu'on a créée, pour porter une agriculture durable, faire la commercialisation des produits
00:56 filiaires dans la durée, sachant que dans Terract vous retrouvez le retail, donc le
01:00 retail, la partie jardinerie avec Jardinland, Gambert, Delbar et puis aussi maintenant des
01:05 boulangeries Louise qu'on vient de racheter et puis aussi des magasins alimentaires de
01:09 proximité.
01:10 Donc on s'était dit qu'avec casinos on aurait pu combiner le meilleur des deux mondes
01:15 et accélérer le projet Terract en fait.
01:18 Donc c'était ça les bases de discussion parce que la direction de casinos voulait
01:22 se réinventer, imaginer un nouveau modèle, voilà, quitter l'ancien motel étant un bout
01:26 de souffle pour relancer le projet.
01:28 Et donc finalement Terract c'était très intéressant pour eux, on se retrouvait sur
01:32 la même vision du monde quelque part en disant on peut réinventer un modèle de distribution.
01:36 Donc on est parti sur ces bases là puis on a commencé à discuter.
01:39 Malheureusement, voilà, depuis le début d'année la situation de casinos s'est dégradée,
01:45 ils sont rentrés en conciliation, donc on n'est pas en l'état de signer quoi que ce
01:48 soit aujourd'hui.
01:49 C'est la raison pour laquelle on n'a pas reconduit les périodes d'exclusivité
01:53 que nous avions négociées, deux fois 45 jours, et on a communiqué qu'on arrêtait
01:57 d'un commun accord.
01:58 Donc ça, ça veut dire qu'on dit stop parce que de toute façon les conditions financières
02:02 capitalistiques ne sont pas réunies pour aller plus loin.
02:04 Et donc ce qu'on a fait c'est qu'on a réinventé une autre façon de discuter,
02:08 donc quelque part on continue à travailler sur les filières, donc sur la logique, structuration
02:14 de centrales d'achat potentielle, y compris avec Intermarché je rappelle qui a signé
02:17 un accord, de voir si on peut continuer à se retrouver ensemble.
02:20 En attendant, on nous voit plus clair sur la gestion de la dette et que le conciliateur
02:25 ait trouvé des solutions avec des partenaires financiers.
02:27 Alors Terract c'est majoritairement une filiale Invivo, mais vous avez des partenaires
02:31 dans cette filiale, notamment Xavier Niel, Mathieu Pigasse, eux vont continuer en leur
02:35 nom propre à discuter sur le dossier casinos.
02:37 Eux ils restent actionnaires de Terract, minoritaires, je rappelle qu'on a 75% des
02:42 titres, donc on est largement, mais sûr, majoritaires, je parle d'Invivo.
02:46 Et pour autant on ne voulait pas mélanger le traitement de la dette et l'entreprise
02:51 industrielle.
02:52 Donc Terract continue son chemin en termes d'entreprise industrielle, et donc nos partenaires
02:55 financiers vont créer leur propre structure pour négocier la dette avec le conciliateur
03:01 et regarder ce qui est possible ou pas.
03:02 Mais on ne voulait pas que Terract soit le véhicule qui porte cette négociation, donc
03:06 finalement on a découplé le modèle.
03:07 Et donc chacun dans son terrain de jeu.
03:09 Pour autant, ça veut dire que l'idée de fédérer la distribution comme ça se fait
03:15 notamment en Italie, où les agriculteurs détiennent des centrales de distribution
03:18 comme COP, ça n'est pas du tout une idée qui est exclue désormais, ça continue à
03:22 être un acte de travail.
03:23 Dans Invivo, vous l'avez dit, il y a quatre grands métiers, donc un métier important
03:27 c'est la distribution.
03:28 Donc on a 1600 points de vente en France au niveau des jardineries, on a un maillage
03:34 territorial formidable, donc on s'est dit que finalement, rajouter de l'alimentaire
03:38 ça a son sens, puisqu'on est déjà dans le retail historiquement.
03:41 Et donc on s'est dit, ça nous permettrait de reconnecter aussi avec les filières.
03:44 Donc on y croit beaucoup, c'est notre projet de long terme, on sait que ce n'est pas simple,
03:48 qu'il y a énormément de compétition, vous le savez bien, mais bon, on essaie quand
03:51 même de trouver le chemin qui nous va bien.
03:53 L'ambition pour nous, ce n'est pas de concurrencer les grands de la distribution,
03:56 c'est de démontrer qu'une autre négociation entre l'agriculture et le commerce est possible.
04:01 Alors justement, puisqu'on en parle, c'est intéressant, on est dans une période d'inflation
04:04 massive, nos concitoyens le voient quand ils passent à la caisse.
04:06 Je serais curieuse d'avoir votre point de vue sur cette inflation alimentaire qui continue,
04:11 alors plus doucement, mais qui continue toujours.
04:13 Comment est-ce qu'on explique pour vous l'inflation alimentaire et comment est-ce que ça va continuer
04:18 ou se calmer dans les prochains mois ? Comment est-ce que vous voyez l'avenir ?
04:20 Je crois que tout part des prix des céréales.
04:24 Vous voyez bien, quand il y a eu la crise en Ukraine, tout le monde a eu peur de ne
04:27 pas avoir assez de céréales pour nourrir la population sur la planète et la France aussi.
04:31 Alors là, je veux dire, vous êtes bien placé pour le savoir, vous êtes le premier acteur
04:34 français du négociation de céréales.
04:36 Voilà.
04:37 Donc on avait alerté, je me rappelle très bien, une table ronde avec Michel, voir Leclerc,
04:40 au tout début de la crise, qui disait « la baguette à 29 centimes, on ne lâchera rien
04:45 là-dessus ». Et je lui répondais « ce n'est pas possible techniquement, on sera
04:49 oublié de bouger parce qu'il y a une tsunami qui va arriver sur les prix ».
04:53 Nous, on voit arriver, parce que ça s'est levé en Ukraine, finalement, il y a eu des
04:56 impacts considérables dans le monde entier.
04:58 On est passé, je vous rappelle, d'un cours de 180 à 200 euros la tonne jusqu'à 440.
05:04 Et tout le monde disait « effectivement, ça peut monter à 1000 euros la tonne s'il
05:07 n'y a pas de solution, dans un premier temps, trouver pour le corridor, donner ça pour
05:11 sortir les bieux ukrainiens, les maïs ukrainiens ».
05:13 Et donc finalement, il y a eu une frayeur incroyable à ce moment-là.
05:17 Et donc du coup, maintenant, je pense que l'opinion publique a bien compris que le
05:21 cours des céréales est déterminant sur l'inflation, sur toutes les chaînes alimentaires, directement
05:26 ou indirectement.
05:27 Et donc aujourd'hui, on en est où ? Il y a eu un reflux, comme dans l'énergie.
05:31 On est autour de 230, 240 euros la tonne.
05:34 Donc forcément, il va y avoir un retour sur les prix au niveau de la consommation.
05:39 Simplement, il faut gérer ce qu'on appelle la couverture.
05:42 C'est-à-dire qu'en fonction des clients, il y en a qui sont couverts à des prix, c'est
05:45 comme sur le gaz, beaucoup plus cher.
05:47 Et donc, ils ne peuvent pas baisser tout de suite.
05:48 Par contre, ils vont en rebaisser quand ils vont se recouvrir sur des prix moins chers.
05:50 D'autres, ils sont moins couverts en long, quelque part, et ils peuvent acheter en spot
05:55 et ils peuvent baisser plus rapidement.
05:56 Donc un mix de tout ça fait qu'on peut espérer des baisses de prix à partir de septembre,
06:01 qui demande juillet.
06:02 Sauf à ce qu'on ait un incident climatique grave quelque part sur la planète.
06:06 Croisons les doigts pour que, effectivement, comme l'équilibre entre l'offre et la demande
06:10 est très juste aujourd'hui, puisqu'en fait, tous les pays du monde, tous les grands producteurs
06:14 céréaliers du monde se sont réunis quelque part potentiellement pour compenser le manque
06:20 de volume dans l'Ukraine.
06:22 On a retrouvé un équilibre.
06:23 Et le marché, la bourse de Chicago, a acté cet équilibre, ce qui explique le prix aujourd'hui
06:27 relativement stable à un prix de 140 euros.
06:29 Il suffit qu'il y ait un incident climatique.
06:31 On voit ce qui se passe par exemple au Canada avec les feux au Canada, New York, cela a
06:34 fumé.
06:35 Il suffit qu'il y ait un incident climatique.
06:36 Du coup, le déséquilibre de l'offre et la demande peut être là.
06:40 Et là, il peut y avoir effectivement, c'est comme il a dû le mettre, hop, des prix qui
06:43 remontent.
06:44 Donc on est quand même toujours dans une situation un peu précaire.
06:46 Il y a un autre point que j'aimerais bien évoquer avec vous, c'est celui de la réindustrialisation
06:50 française.
06:51 Alors on le voit, c'est une priorité gouvernementale et c'est tant mieux.
06:53 Mais comment ça se traduit sur le terrain ? Alors vous, dans votre périmètre, vous
06:57 avez beaucoup d'industries agroalimentaires, des malteries notamment.
07:00 Comment est-ce que ça se traduit cette réindustrialisation quand on veut la mettre concrètement en œuvre
07:06 ?
07:07 Alors il y a le plan du gouvernement qui a été lancé, soutenu par la BPI, qui pousse
07:12 énormément les acteurs à bouger, à essayer d'investir, de relocaliser des productions,
07:17 de relocaliser des productions.
07:18 Il s'agit de souveraineté ainsi dont il est question.
07:22 Après, on a toujours des freins sur les territoires.
07:25 On part avec bonnes intentions, mais ensuite quand il faut construire la réalité sur
07:30 le territoire, vous avez toujours des freins sur une usine à côté de chez moi, ce n'est
07:35 pas intéressant.
07:36 On les veut, mais pas dans son jardin.
07:37 Voilà, c'est un peu comme les éoliennes.
07:38 Donc ça c'est la France, on vit avec ça, mais pour autant je pense qu'il y a quand
07:42 même des territoires, des zones industrielles où on va pouvoir revisiter ces zones industrielles
07:47 sans pour autant construire sur des terres agricoles ou sur des terres forestières,
07:52 ou prairie, et dire comment on essaye de revisiter.
07:55 Alors ça c'est un coup, il faut voir comment on peut resilier tout ça pour reconstruire
07:58 sur des usines existantes, des nouvelles usines.
08:01 C'est ça l'enjeu en fait pour nous.
08:02 La souveraineté alimentaire française, qui s'est quand même beaucoup érodée,
08:05 on le voit sur notre balance commerciale au cours du temps, il n'y a plus que les
08:08 céréales et le vin qui tire un peu la machine.
08:09 Vous y croyez ?
08:10 Sur la souveraineté alimentaire ?
08:13 Oui, est-ce que vous croyez à sa restructuration ?
08:15 Je crois que c'est un combat qu'il faut mener à l'échelle européenne déjà,
08:18 parce qu'à l'échelle française, ça va être compliqué de tout relocaliser
08:22 pour la consommation française.
08:24 Nous sommes en Europe, l'agriculture c'est un pilier fondateur historique de l'Europe,
08:31 comme le charbon et l'acier quelque part, rappelez-vous.
08:33 Et donc là je crois qu'il faut revisiter ce pilier.
08:35 C'est-à-dire qu'aujourd'hui quand on dit qu'il faut moins de PAC européennes
08:38 et plus d'actions locales, je dis attention, parce qu'on a besoin d'être à l'échelle
08:44 européenne pour pouvoir être compétitif par rapport aux Américains, aux Chinois,
08:49 aux Brésiliens.
08:50 Donc c'est à l'échelle européenne qu'on doit essayer de réfléchir la souveraineté
08:53 alimentaire, pour garder notre identité et défendre nos intérêts le mieux possible.
09:00 Et nos critères de qualité ?
09:01 Et nos critères de qualité, parce que du coup on pourrait réinventer une agriculture
09:05 durable, se différencier en allant plus vite que les autres, en disant finalement
09:08 bien sûr c'est du local entre guillemets ou des européens, mais c'est aussi du durable
09:13 parce que nous on a pris des initiatives en ce sens, dans nos modes de production agricole,
09:18 dans nos modes de transformation, nos modes de commercialisation, dans les spécteractes.
09:22 Voilà, on essaye de revisiter notre modèle.
09:24 Alors il y a un sujet, un sujet sur lequel nous sommes dans une situation d'hyperdépendance,
09:29 c'est celui des engrais.
09:30 L'engrais, on en est dépendant que ce soit pour ses composants, puisqu'on les fait
09:34 encore à base de gaz, les engrais agricoles.
09:37 La France, l'Europe sont hyperdépendants et quand les prix montent on se retrouve
09:43 un peu pris à la gorge.
09:44 Alors vous, vous avez un credo, c'est qu'il faut réarmer l'Europe en termes d'engrais
09:48 et le faire de manière verte.
09:50 Alors comment est-ce qu'on peut faire ça ?
09:51 Absolument.
09:52 Quand on parle d'écarbonation de la filière alimentaire, on regarde les choses et on
09:57 dit finalement l'agriculture est aussi responsable.
10:00 Et dans l'agriculture, il y a une partie qui est très importante, c'est le coût
10:04 des engrais.
10:05 C'est le vrai 25% du bilan carbone de la ferme.
10:07 Donc quelque part, comment on peut traiter ces engrais ?
10:11 C'est de basculer sur ce qu'on peut appeler les engrais verts.
10:15 On peut parler aussi d'engrais organiques, mais tout ça c'est l'économie circulaire,
10:19 c'est partie de la solution, mais ça ne peut pas être la solution globale.
10:21 Ça voudrait dire redévelopper beaucoup d'élevage, ce n'est pas la tendance.
10:25 Ce n'est pas la tendance, absolument.
10:26 Il faut qu'on fasse attention, à la marge peut-être, mais ce n'est pas la solution.
10:29 La solution c'est de faire des engrais à base d'énergie renouvelable, éolienne,
10:34 électrovoltaïque et pourquoi pas nucléaire aussi, quelque part, parce qu'il s'agit
10:38 d'avoir des engrais qualifiés verts.
10:40 C'est-à-dire qu'au lieu d'utiliser du gaz, on utilise l'air ?
10:44 Absolument, l'hydrogène, l'air, etc.
10:46 Et donc on se dit que c'est l'opportunité pour nous, peut-être, de penser avec nos
10:50 partenaires de l'industrie, qui font de l'énergie, de dire pourquoi pas saisir ce moment pour
10:56 relocaliser des fabrications d'engrais verts en France ou en Europe, justement, à un prix
11:01 compétitif, bien sûr, il faut en parler, pour justement accélérer la décarbonation
11:07 des filières alimentaires et ainsi, peut-être, demain, avoir les premiers blés décarbonés
11:11 RSE qu'on pourrait faire coter sur Ronex.
11:14 Et alors ça, ça nécessite quel investissement ? Parce qu'en même temps, il faut bâtir
11:18 une filière qui n'existe pas.
11:19 Oui, absolument.
11:20 Il faut un acteur pour structurer, vous êtes un peu au candidat à ça, mais à votre avis,
11:24 il faut investir combien pour décarboner les engrais en Europe ?
11:26 Alors on fait une étude, on a monté un groupe de projets, on a investi et on a quelques
11:31 chiffres à avancer.
11:34 On sait qu'une usine de 500 000 tonnes d'engrais, 600 000 tonnes, ça coûte un milliard de
11:39 cèdes à peu près.
11:40 Donc ce n'est pas nous qui allons financer l'usine, mais nous, ce que l'on peut faire,
11:43 c'est apporter les 600 000 tonnes dans cette usine avec une négociation de contrat à
11:48 longue durée qui permettrait d'avoir donné une sécurité quelque part aux investisseurs,
11:54 des investisseurs qui doivent être absolument des grands groupes français de l'énergie.
11:57 Donc on les encourage à discuter avec nous pour voir si on peut pas relocaliser.
12:01 Alors si ce n'est pas en France et en Espagne, pourquoi pas le faire effectivement en France.
12:05 Mais les Espagnols avancent aussi dans ce sens, il faut le savoir, donc il y a une petite
12:07 compétition entre pays, mais on pense qu'il y a une solution.
12:10 Donc il y a 2 millions de tonnes d'engrais commercialisés en France, tout ça c'est
12:16 importé ou fait par des usines de sociétés étrangères en France.
12:20 C'est l'occasion pour nous de cocher toutes les cases.
12:22 Du local, l'industriel et du vertueux environnemental.
12:27 Le levier de décarbonation pour être neutre carbone et participer à la lutte contre le
12:32 réchauffement climatique, le fameux 1,5°C qu'on doit déchircher.
12:35 Et donc là on apportera des solutions à l'agriculteur, parce que c'est ça aussi
12:38 l'enjeu, c'est apporter des solutions à l'agriculteur en termes de produits.
12:40 Il y a des moyens de s'engager dans cette transition agricole.
12:45 Merci beaucoup Thierry Blondinière pour ce panorama, c'était riche.
12:49 Je vous souhaite une très bonne journée et moi je vous retrouve très bientôt sur ce
12:51 plateau de l'opinion.
12:52 [Musique]

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