Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, est l'invité d'Apolline de Malherbe dans le "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce lundi 12 juin.
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00:00 Le Parlement a pris sa position et maintenant dans les semaines et mois qui viennent,
00:05 ils vont harmoniser et ça va devenir une loi qui va s'appliquer pour tout le monde.
00:08 D'abord, c'est d'avoir un contrôle renforcé aux frontières avec des moyens.
00:13 10 000 personnes qui vont être là, donc Frontex, pour précisément pouvoir exercer...
00:21 - Ça c'est autour de Shanghai ?
00:22 - Autour, autour, donc sur tous nos pays, c'est normal.
00:26 Quand on rentre, il faut pouvoir contrôler.
00:29 Deuxièmement, des lieux d'accueil renforcés.
00:31 Troisièmement, et c'est très important, le fait qu'il s'agit d'un règlement,
00:35 donc ça veut dire que ça va s'appliquer pour tout le monde.
00:37 On va enfin avoir un droit d'asile unifié.
00:39 Vous savez qu'aujourd'hui, du reste c'est implicite dans votre question,
00:42 il y avait certains États qui étaient plus laxistes, on va dire, que d'autres.
00:46 Et bien désormais, ce sera interdit.
00:48 On rentrera dans n'importe quel point de l'Union,
00:49 on aura exactement les mêmes conditions d'application ou non,
00:54 savoir si vous pouvez bénéficier de l'asile ou si...
00:57 - Mais ça va s'aligner sur quel mode d'accueil ?
01:00 Est-ce que ça va s'aligner sur les pays, en effet, les plus ouverts ?
01:04 Moi, je n'ai pas forcément envie de dire laxistes,
01:05 parce que ce n'est pas la question, c'est les critères.
01:06 - Les critères.
01:07 - Est-ce que ça va s'aligner sur les pays qui ont les critères les plus lâches
01:11 ou les plus resserrés ?
01:12 - Non, les critères sont définis maintenant,
01:13 donc ils sont harmonisés pour tout le monde.
01:15 Ils sont stricts, ils sont rigoureux,
01:17 ils sont uniquement conformes, encore une fois, au droit international.
01:20 Et donc, on aura enfin une harmonisation du droit d'asile.
01:24 Troisième point.
01:25 À partir du moment où on a des pays qui sont plus exposés que d'autres,
01:27 on le sait, c'est en particulier, évidemment, l'Espagne, c'est l'Italie,
01:30 c'est bien sûr Malte, c'est aussi la Grèce et c'est également Chypre,
01:34 qui sont les principaux points d'entrée, on le sait,
01:37 et notamment des migrations qui viennent du sud de l'Europe.
01:40 Et bien, pour ces points, on va renforcer, évidemment, les lieux d'accueil.
01:45 Et puis, à partir du moment où quelqu'un pourra bénéficier du droit d'asile,
01:50 on va demander à chaque pays s'il veut l'accueillir ou pas,
01:54 et s'il ne le veut pas, à ce moment-là, on paiera pour que, précisément,
01:58 les États où il se trouve puissent avoir, je dirais,
02:03 une compensation par rapport aux lieux de résidence de la personne concernée.
02:08 - 20 000 euros par minimum, qui ne seraient pas accueillis, c'est ça ?
02:11 - Absolument, qui ne seraient pas accueillis, qui seront accueillis,
02:12 mais qui ne trouveraient pas un autre pays d'accueil,
02:16 de façon à ce qu'on puisse traiter dignement, mais aussi compenser, je dirais,
02:22 parce qu'évidemment, tout ça est à la charge des pays d'accueil,
02:24 et donc que chacun soit contributif.
02:26 - Mais, Pierre-Éric, moi, je suis pas connu, je trouve ça une incohérence.
02:30 - Non, je crois sincèrement, il faut le regarder très en détail.
02:32 Alors, bien sûr, il peut être encore amélioré, et c'est un sujet très compliqué.
02:37 Et donc, dans les trilogues, si les États membres veulent encore améliorer,
02:41 voire renforcer, ils auront la possibilité de le faire.
02:43 On rentre maintenant dans cette phase de discussion ultime.
02:46 Il y a aussi ensuite, derrière, la question, évidemment, du retour,
02:49 parce que ceux qui ne pourront pas bénéficier,
02:53 et je rappelle qu'il y a à peu près uniquement un quart qui peuvent bénéficier du droit d'asile,
02:56 donc les autres, il faudra effectivement qu'ils rentrent dans leur pays d'origine,
03:01 et ça, c'est encore quelque chose qui devra être discuté par les États membres.