Le président de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard "
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00:00 Il y a deux choses. D'abord, il y a une règle déontologique de base quand on est président de l'Association des maires de France, c'est de jamais porter un jugement sur les actions de maire.
00:08 Dans l'occurrence, ce que vous me dites, si le maire a pris cette décision, c'est forcément pour des bonnes raisons. C'est-à-dire pour protéger ses agents et en proposant une offre culturelle par ailleurs.
00:16 Mais tout ça révèle effectivement des phénomènes qui ne sont plus de l'ordre du fait divers, qui sont des phénomènes structurels dont les causes sont complexes.
00:25 On part à la fois parfois de la faiblesse de l'état régalien mais aussi de décennies de déconstruction, enfin de doutes existentiels.
00:33 On ne va pas faire de la philosophie de base d'étage. Et donc, il faut inverser cette tendance.
00:37 Et inverser cette tendance, c'est évidemment rétablir l'ordre et rétablir une politique de sécurité qui soit graduée, qui soit d'un état de droit, mais qui soit efficace, concrète, rapide.
00:49 Mais ça ne suffit pas. C'est aussi porter une ambition culturelle et une ambition éducative. Et c'est ce qui nous manque.
00:55 Le déclassement éducatif du pays, le recul de l'exercice de la raison critique, le fait qu'à cause de Parcoursup, l'épreuve de philo ne compte même plus pour le bac.
01:04 Parce que vous savez que vous avez votre bac avant par le contrôle continu et que vous êtes votre affectation, si je puis dire, dans l'enseignement supérieur avant même les résultats du bac et avant même d'aller passer la philo.
01:14 On a dégradé toutes ces notions essentielles qui font la vie bonne. Donc, il faut retrouver de la performance publique et du pragmatisme pour que la police soit efficace, que la justice soit efficace et rétablir l'ordre.
01:27 Et parallèlement, mener une vraie politique d'élévation culturelle. C'est pour moi prioritaire.
01:32 En l'occurrence, la réponse, c'est une colonne de CRS. 3 jours, 4 jours, 5 jours, 1 semaine devant une médiathèque. On est d'accord que ça ne peut pas suffire, que ce n'est pas la solution.
01:41 Il y a des solutions. Il y a des problèmes à régler dans l'immédiat. Mais je vous l'ai dit, je ne vais pas commenter. Je connais mal la situation. Ce serait pas bien de ma part.
01:49 Mais vous avez. Vous savez, quand vous êtes maire, vous êtes obligé de trancher et parfois entre des mauvaises solutions. Et lorsque vous avez un lieu qui est devenu un lieu soit de prévarication, soit de violence, soit de deal.
01:59 Vous devez tout de suite protéger les personnes honnêtes qui y bossent ou qui y viennent et ensuite trouver des solutions structurelles.
02:05 Ça passe parfois par des CRS dans des lieux culturels, dans un objectif d'ordre public immédiat.