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00:00 *Musique*
00:08 Les informés de France Info jusqu'à 9h30, ravis de vous retrouver pour cette nouvelle édition.
00:13 J'accueille ce matin Sophie Dravinel du Figaro, Etienne Girard de L'Express.
00:18 Bienvenue à tous les deux. Isabelle Laberry, rédaction internationale de Radio France.
00:22 Et là, elle aussi, tout comme Sylvain Tronchet, le correspondant de Radio France à Moscou,
00:26 vers qui on va se tourner dans quelques instants, puisque l'actualité de ce début de journée,
00:29 Renaud Delis, c'est l'inquiétude en Ukraine.
00:31 Et oui, nouvelle raison d'inquiétude aujourd'hui en Ukraine, avec des explosions qui ont partiellement détruit
00:36 le barrage hydroélectrique de Kakovo, c'est dans la région de Kherson où les combats font rage.
00:40 Donc des inondations commencent à la suite de ces explosions, des inondations qui menacent
00:45 16 000 personnes en zone critique, des évacuations qui ont commencé, et l'Ukraine et la Russie
00:51 qui se renvoient à la responsabilité de cette destruction partielle de ce barrage extrêmement important.
00:56 Isabelle Laberry, on sait que la guerre est souvent une affaire de communication.
00:59 On va tenter de rester le plus factuel possible. Que sait-on de ce qui s'est passé sur ce barrage ?
01:03 Pour l'instant, une ou plusieurs explosions ont en partie endommagé ce barrage
01:09 en créant une brèche assez large, assez énorme, qui a laissé passer les flots d'eau du réservoir du lac artificiel
01:16 qui compte à peu près 18 millions de mètres cubes d'eau.
01:19 Donc ça fait vraiment des flots énormes et qui se dirigent vers ensuite les villages qui sont situés dans le prolongement.
01:24 C'est là vraiment l'une des plus grosses centrales hydroélectriques d'Ukraine.
01:28 D'ailleurs, il faut quand même dire que dès le mois d'octobre 2022, le président ukrainien,
01:33 Volodymyr Zelensky, avait alerté sur le risque d'attaque de ce barrage par les Russes.
01:38 Il l'avait dit devant le Conseil de l'Union européenne. Il l'avait dit aussi lors de l'une de ses interventions vidéos quotidiennes
01:45 en disant "Attention, les Russes ont miné l'infrastructure, il faut une enquête internationale".
01:50 Ça n'avait finalement pas eu lieu. Aujourd'hui, ce qu'il craignait se confirme.
01:54 Ce qui est important maintenant, c'est de voir à quel rythme les évacuations des villages vont pouvoir avoir lieu pour sauver la population.
02:02 Sylvain Tronchet à Moscou. Bonjour Sylvain.
02:05 On est dans une zone, ce barrage se situe dans une zone qui est occupée par l'armée russe, c'est ça ?
02:10 Oui, alors en fait, on est sur le Dniepr, sur le fleuve.
02:15 Et sur la rive droite, au nord, il y a les forces ukrainiennes, sur la rive gauche, il y a les forces russes.
02:20 On est vraiment tout proche de la zone de contact à cet endroit-là, notamment depuis la perte de Kersone par les Russes.
02:26 On savait que ce barrage était un enjeu, on a craint ces derniers mois plusieurs fois qu'il ne soit visé.
02:33 Et puis ces derniers temps, la situation semblait un peu plus calme sur place, jusqu'à ce que ce matin, effectivement,
02:39 on découvre que des explosions ont détruit une large partie de ce barrage, qui conditionne en fait une énorme retenue d'eau,
02:46 qui fait un peu plus de 200 km de long, 20 km de large, qui en fait est un énorme réservoir d'eau,
02:54 qui sert à la fois à réguler le cours du Dniepr, à alimenter en eau la centrale de Zaporizhia,
02:59 et aussi d'ailleurs à alimenter en eau la Crimée.
03:02 Ça a été un enjeu entre l'Ukraine et la Russie ces dernières années, via le canal nord de Crimée.
03:09 Ce que l'on sait, enfin du moins ce qui est dit côté russe ce matin, c'est que ce sont les Ukrainiens, affirme-t-il,
03:17 mais comment peut-on le vérifier ? Absolument pas, qui ont détruit ce barrage.
03:22 Ce que les Russes affirment, c'est que dans l'immédiat, il n'y aurait pas de danger.
03:26 C'est plutôt le ton du côté des autorités russes, c'est-à-dire on évacue des gens, mais des évacuations massives ne sont pas à l'ordre du jour.
03:33 Et l'opérateur russe qui gère la centrale de Zaporizhia affirme également, et ça, ça semble confirmer par l'AIEA,
03:41 que dans l'état actuel des choses, il n'y a pas de risque immédiat pour le refroidissement de cette centrale.
03:46 Mais bon, les informations sont évidemment contradictoires, sont invérifiables.
03:50 On est dans une zone qui est absolument impossible d'accès et de toute façon, les conséquences seront importantes, ça on peut sans risque le dire.
03:59 Isabelle Labéry ? Alors l'Ukraine, de son côté, elle, évidemment, elle accuse la Russie d'être à l'origine de ces explosions,
04:04 pour, c'est ce que dit la présidence ukrainienne à Kiev, freiner la contre-offensive ukrainienne qui se prépare, vous le savez, depuis des mois.
04:12 Et ces derniers jours, il y a effectivement eu beaucoup d'incursions, d'offensives réelles.
04:18 Wladimir Zelensky avait reconnu quelques succès militaires de terrain de l'Ukraine.
04:23 Donc voilà ce que disent aujourd'hui les Ukrainiens.
04:25 Les Russes tentent de cette façon de stopper notre contre-offensive qui était destinée à reprendre la main sur les territoires ukrainiens occupés par les forces russes.
04:33 Sylvain, il y a eu des déclarations officielles déjà chez vous à Moscou ou pas encore ?
04:37 Pas au niveau du Kremlin, pas au niveau du gouvernement russe.
04:40 Pour l'instant, ce sont les autorités prorusses de Novaya Krakow, qui est la commune sur le territoire de laquelle se trouve le barrage, qui font ces déclarations.
04:51 Il n'y a pas de déclaration officielle, ni d'ailleurs du côté de l'armée.
04:55 Ce que l'on peut dire pour effectivement venir appuyer ce que disait Isabelle, c'est que des informations qui circulent sur un certain nombre de comptes Telegram prorusses,
05:05 et souvent bien informées, affirment que l'armée ukrainienne qui était positionnée sur certaines îles au milieu du Dnieper aurait commencé à évacuer ces îles.
05:15 Ce qui semblerait effectivement montrer qu'elle était relativement avancée à cet endroit-là,
05:19 et que l'inondation d'une partie de cette région, évidemment, et c'est une évidence, freinerait toute véléité tentative d'offensive d'avancer dans ce coin-là.
05:29 Voilà, sur les évacuations Isabelle Laberry, on a donné tout à l'heure le chiffre de 80 villes ou villages, plutôt des villages, évacués, c'est ça ?
05:37 C'est ça, et environ 15-20 000 personnes qui devraient être évacuées dans les prochaines heures.
05:41 Voilà, j'ajoute la déclaration également des autorités locales russes installées par Moscou dans cette région.
05:47 Il y a quelques instants, autorités qui affirment qu'aucune grande ville n'est menacée d'inondation.
05:51 D'après les services de secours, l'eau est montée à un niveau entre 2 et 4 mètres, disent toujours les autorités russes sur place.
05:59 Ce qui ne menace pas les grandes localités situées en aval de ce barrage.
06:05 L'autre information, c'est donc celle qui nous est donnée cette fois-ci par le camp ukrainien,
06:11 et qui concerne la centrale nucléaire de Zaporizhchya, qui elle aussi en aval,
06:16 pas de catastrophe, pas de danger de catastrophe nucléaire à cette centrale de Zaporizhchya, dit Kiev.
06:22 Ce matin, on aura l'occasion de revenir évidemment sur les derniers développements de ce qui se passe en ce moment même en Ukraine,
06:28 dans nos prochaines éditions. Merci beaucoup Isabelle Labery, Sylvain Tronchet, en direct de Moscou.
06:33 Partons pour l'heure tard, 9h12, le Fil info, Sophie Echenne.
06:35 En Corse, les agresseurs du petit Kenzo sont activement recherchés.
06:39 L'enfant de 8 ans, malade d'un cancer, avait été invité en loge pour assister au match entre Ajaxio et Marseille,
06:45 samedi pour la dernière journée de Ligue 1. Lorsqu'elle a été prise à partie avec ses parents par des supporters corse,
06:50 Emmanuel Macron a demandé des sanctions claires et fortes.
06:53 Un règlement de compte a fait 6 blessés par balle, dont 3 graves cette nuit à Grenoble,
06:58 dans une cité connue pour être un point de deal.
07:00 A Marseille, un jeune homme de 18 ans est mort dans une fusillade hier soir dans la cité du Kastéla.
07:05 En Ukraine, le danger de catastrophe nucléaire augmente rapidement à la centrale de Zaporizhchya, selon Kiev,
07:10 après la destruction partielle d'un barrage hydroélectrique ce matin qui a provoqué l'inondation de plusieurs villages.
07:16 L'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, tempère et assure qu'il n'y a pas de danger nucléaire immédiat.
07:22 Et puis allons-nous assister au retour de Jenny Le Sommer et Amandine Henry ?
07:25 Le sélectionneur des Bleus, Hervé Renard, dévoilera cet après-midi la liste des joueuses choisies pour le Mondial féminin de football.
07:31 Ce sera cet été en Australie.
07:33 [Musique]
07:44 Toujours avec Sophie Dravinel du Figaro et Tine Girard de L'Express.
07:47 Et la question à présent Renaud Delis du harcèlement scolaire après le suicide d'une collégienne du Pas-de-Calais.
07:52 Et oui, la petite Lindsay, collégienne dans le Pas-de-Calais, qui s'est suicidée le 12 mai dernier
07:56 après avoir été victime de harcèlement pendant des mois au sein de son établissement scolaire et sur les réseaux sociaux.
08:03 Le ministre de l'Education nationale, Papendia, y a reçu hier la famille de la petite Lindsay.
08:08 Une entrevue lors de laquelle le ministre s'est dit extrêmement peiné.
08:12 Il a fait preuve évidemment de son soutien, de sa compassion et il a reconnu un échec collectif dans cette affaire.
08:17 Au sortir de cette entrevue, la famille a fait part de sa déception.
08:21 Elle a considéré que, je cite la famille, la mère de Lindsay et que le ministre n'étaient pas sincères.
08:26 Et leur avocat a dénoncé un aveu d'impuissance de la part du ministère de l'Education nationale.
08:31 Que peut faire l'Education nationale pour lutter contre ce fléau du harcèlement scolaire ?
08:37 Le ministre de l'Education, Papendia, y était l'invité de France Info ce matin.
08:41 Et il a détaillé un certain nombre d'annonces en la matière.
08:44 Nous allons mettre des moyens supplémentaires, d'abord avec un référent harcèlement dans chaque établissement qui sera attaché au chef d'établissement.
08:55 De surcroît, nous mettons des moyens supplémentaires sur le 30, 20 et le 30, 18.
09:01 Et puis j'ai enjoint au chef d'établissement de prendre contact systématiquement en cas de harcèlement avéré avec le procureur de la République, avec les autorités judiciaires.
09:12 Le 30, 20 et le 30, 18, rappelons que ce sont des numéros justement qui visent à alerter en cas de harcèlement, soit à l'école, soit sur les réseaux sociaux.
09:20 Le ministre Papendia, il déploie donc un certain nombre de moyens.
09:23 Est-ce que c'est à la hauteur de cet enjeu ?
09:25 Pourquoi est-ce que l'État a peut-être tardé en la matière ?
09:28 Et puis au-delà d'ailleurs de l'action du gouvernement, est-ce qu'il est nécessaire aujourd'hui une véritable prise de conscience collective
09:34 qui concerne aussi bien sûr le rôle, l'impact des réseaux sociaux ?
09:37 Sophie Dravinel.
09:38 Oui, évidemment, c'est un problème extrêmement large et qui est d'autant plus difficile à gérer qu'il concerne plusieurs domaines dans des silos qui ont du mal à communiquer entre eux.
09:48 On voit évidemment ce qu'a très bien soulevé Renaud Delis après les paroles du ministre, la question de la justice.
09:54 On voit la question de l'école et on voit la question familiale parce que la question du cyberharcèlement, c'est aussi la responsabilité parentale dans la gestion des outils numériques
10:05 que ces adolescents, puisqu'il s'agit souvent d'adolescents en période de collège, ont en main.
10:10 Il y a évidemment la responsabilité judiciaire avec l'encombrement que l'on sait des services judiciaires et celle des collèges.
10:17 Et dans les collèges, il faut distinguer évidemment celle du chef d'établissement et un point sur lequel je voudrais appuyer qui est celui de la médecine scolaire.
10:24 La médecine scolaire qui est vraiment en difficulté avec un nombre de médecins par élève qui baisse et qui descend largement.
10:31 Nous sommes aujourd'hui quelque chose comme autour d'un petit millier, voire 900 médecins pour quelques 12 millions d'élèves.
10:39 Nous sommes évidemment dans un chiffre beaucoup trop bas. Nous étions en 1400, en 2006, ensuite c'est tombé à 1000.
10:44 Il faudrait aussi étudier le rôle des infirmières scolaires, des assistantes sociales.
10:49 Les infirmières scolaires, souvent dans les établissements, elles viennent une après-midi.
10:53 Évidemment, il y a des disparités par un disparité géographique et tout cela crée un problème absolument énorme qu'il faut prendre à bras le corps.
11:01 Et évidemment, dernier point, celui des RASED qui sont ces établissements dans lesquels les élèves en difficulté particulière, psychique ou autre,
11:10 sont entre guillemets "confiés" avant d'être réintégrés dans l'éducation nationale.
11:15 Il n'y en a pas assez et du coup, les élèves en difficulté psychique restent aussi dans les établissements, ce qui crée évidemment pour eux et pour les autres des difficultés.
11:22 Etienne Gérard ?
11:23 Oui, phénomène majeur. On dit que 10% des élèves seront victimes de harcèlement scolaire à un moment ou à un autre.
11:31 Et il y a de longue date un problème culturel dans la gestion de ce problème majeur au sein de l'éducation nationale.
11:40 Et je pense qu'il faut le dire de façon tranquille, sans jeter la pierre, parce qu'on peut complètement comprendre ce problème culturel.
11:46 C'est que dans les écoles, dans les collèges, dans les lycées, les personnels éducatifs n'ont pas forcément envie d'en arriver immédiatement à des moyens extrêmement répressifs,
11:57 de type saisine du procureur de la République.
12:01 D'ailleurs, les enfants de moins de 13 ans, et il y a parmi les harceleurs des enfants de moins de 13 ans, eux ne sont pas susceptibles d'être sanctionnés en justice.
12:11 Donc culturellement, la sanction judiciaire, ce n'est pas quelque chose qui fait partie du monde scolaire.
12:17 Maintenant, on voit bien que si on ne fait rien, si on ne change pas de vitesse, on va se retrouver 3, 4, 5 fois par an, tous les ans,
12:25 à commenter ce type de drame et ce type de suicide d'enfants.
12:31 Donc il faut sans doute, oui, aller beaucoup plus loin.
12:35 Le programme lancé par Papendiaï semble pertinent.
12:40 C'est ce que disent les enseignants qui ont...
12:43 Vous parlez du programme Phare, c'est ça ?
12:44 Oui, le programme Phare.
12:45 Le programme Phare qui a été expérimenté à la rentrée 2019, qui a été étendu à la dernière rentrée.
12:49 C'est assez nouveau, assez frais en tout cas dans les écoles et les collèges.
12:53 Mais tout le monde n'a pas eu le temps d'être formé.
12:55 Pour les lycées, ce sera en septembre, le début de la généralisation.
12:58 Le principe, c'est que 5 personnels de l'établissement sont associés à ce programme,
13:04 qui est un programme de lutte contre le harcèlement, avec également des élèves ambassadeurs
13:09 qui seront eux chargés de signaler les problèmes qu'il peut y avoir dans les classes très tranquillement.
13:16 Les deux jambes semblent pertinentes, c'est-à-dire ce volet préventif, ce volet haut niveau de l'établissement.
13:23 Et puis peut-être que quand ça s'est envenimé, effectivement, culturellement, quand on est enseignant,
13:28 on n'a pas envie de le faire, mais il faut en passer par ce volet répressif vis-à-vis des parents.
13:33 Il y a même un rapport parlementaire d'Erwan Balanant, qui a donné lieu à une loi sur le harcèlement scolaire,
13:39 qui proposait d'ouvrir des sanctions vis-à-vis des personnels scolaires qui font preuve de négligence,
13:44 qui refusent de voir ces situations de harcèlement dans les établissements.
13:49 Peut-être, oui, qu'il faudra en passer par là pour vraiment prendre le problème à bras-le-corps.
13:52 Sophie Dravinel et ensuite Renaud Delis, Premier ministre.
13:54 Juste un mot à propos du système PHAAR. Je discutais avec une déléguée FCPE qui me disait que c'était effectivement,
14:01 lui semblait-il, pertinent, intéressant, mais là encore, le souci, c'est que cela dépend, comme vous l'avez bien souligné,
14:10 de la bonne volonté du personnel concerné, ce qui n'est pas toujours facile à obtenir.
14:15 Et pas peine d'y arriver, il y a ajouté ce matin que les personnels qui acceptaient de suivre ces formations
14:20 et de participer à ce programme PHAAR toucheront les primes, vous savez, les fameuses primes pour les enseignants
14:25 qui sont promis à partir de la rentrée. 9h20, le Fil info, Sophie Echene et Renaud Delis, promis juste après.
14:31 En Ukraine, l'eau est montée à un niveau entre 2 et 4 mètres dans le sud du pays,
14:36 là où un barrage a été détruit en partie ce matin après plusieurs explosions.
14:40 80 communes en zone inondable ont été évacuées. La centrale nucléaire de Zaporyazhia, située non loin de là,
14:46 n'est apparemment pas menacée. Bruno Le Maire redemande aux industriels de l'agroalimentaire
14:51 d'accélérer les négociations avec les distributeurs pour faire baisser les prix.
14:55 Le ministre de l'Economie avertit, si ces négociations ne commençaient pas avant le 15 juin,
15:00 il n'y aurait pas de baisse de prix avant l'automne.
15:03 Les parents de Lindsey sont ressortis déçus de leur rendez-vous avec le ministre de l'Education.
15:07 Hier, Lindsey, c'est cette adolescente de 13 ans, victime de harcèlement, qui a mis fin à ses jours il y a trois semaines.
15:13 Ce France Info a pas peine dit, et reconnaît, des dysfonctionnements,
15:16 notamment dans le dispositif phare mis en place pour lutter contre le harcèlement scolaire.
15:20 C'est une information France Info, l'agence de voyage "Voyageurs du monde", victime d'une cyberattaque
15:25 par des pirates du groupe russophone Lockbeats.
15:28 Plus de 10 000 copies de passeports ont été publiées sur le Darknet.
15:32 [Musique]
15:35 France Info
15:36 [Musique]
15:37 Les informés, Renaud Dely, Marc Fauvel.
15:41 [Musique]
15:42 Toujours avec Étienne Girard, rédacteur en chef à L'Express, Sophie Dravinel, grand reporter service politique du Figaro.
15:48 Et Renaud Dely, on n'a pas évoqué, Renaud, la responsabilité des réseaux sociaux,
15:52 enfin de ceux qui sont sur les réseaux sociaux, puisque dans le cas de cette affaire Lindsey,
15:56 cette adolescente de 13 ans qui s'est donc suicidée,
15:59 elle avait été certes victime de harcèlement scolaire,
16:02 mais cela a continué après l'exclusion de la personne qui l'a harcelée,
16:06 qui a été exclue.
16:07 La principale en tout cas, la principale harceleuse, fin février.
16:09 Ça a continué pendant des mois, ça continue encore aujourd'hui.
16:12 Effectivement, encore aujourd'hui d'ailleurs, il y a des messages qui sont postés,
16:15 qui sont particulièrement ignominieux à la suite du suicide de cette jeune Lindsey.
16:19 Alors les messages disparaissent, sont supprimés, mais d'autres réapparaissent.
16:22 Vous le disiez, ce harcèlement a continué en ligne après l'expulsion du collège de la principale harceleuse.
16:28 Donc ça souligne une fois de plus la responsabilité.
16:30 Alors évidemment des gens qui anonymement, pour la plupart ou la totalité,
16:36 pratiquent ce genre de comportement, mais aussi la responsabilité des plateformes
16:41 qui continuent de jouer au fil des drames, on le dit suffisamment,
16:45 un peu un rôle de ponce-pilates, en tout cas qui agissent avec beaucoup de légèreté,
16:51 dont l'irresponsabilité quant à la publication des contenus est quand même surlignée à chaque drame.
16:56 Alors le ministre Papendia annonçait ce matin qu'il y aurait prochainement,
17:00 qu'il tiendrait prochainement une réunion justement, très rapidement,
17:03 avec son homologue Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, le garde des Sceaux,
17:08 Éric Dupond-Moretti, le ministre en charge de la transition numérique.
17:11 Mais on voit bien qu'il y a une urgence à légiférer et à responsabiliser davantage,
17:15 donc à sanctionner davantage les plateformes.
17:17 On sait aussi qu'en règle générale, c'est une urgence, c'est un mode d'action
17:23 qui nécessite des décisions qui dépassent simplement le territoire, l'hexagone,
17:29 et qu'il faut prendre des décisions d'abord à l'échelle européenne,
17:32 voire à l'échelle internationale.
17:33 Mais on voit bien qu'en tout cas, l'impact des réseaux sociaux, une fois de plus,
17:36 sur cette affaire a été déterminant et qu'il est temps de les sanctionner
17:41 de façon efficace en tout cas, et de façon concrète.
17:44 Juste un dernier point, souvent on redoute, on craint, et parfois légitimement,
17:50 vous savez, les législations, les annonces, les mesures législatives prises dans l'émotion.
17:55 On pointe souvent le rôle de tel ou tel responsable politique…
17:57 Un fait divers, une loi.
17:58 Voilà, selon la thématique en question d'ailleurs,
18:01 que ce soit un fait divers ou que ce soit un autre drame.
18:04 Je pense que l'émotion aussi parfois peut être génératrice de bonnes décisions politiques.
18:09 Évidemment, il faut que ces décisions soient encadrées,
18:11 mais on voit bien si l'émotion est très forte sur le cas de la petite Lindsay,
18:15 même si ce n'est pas malheureusement le premier drame de ce type,
18:18 c'est aussi parce qu'on sait que la maire avait alerté,
18:20 elle avait tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises,
18:22 elle avait alerté le principal du collège,
18:24 elle avait alerté un certain nombre de services, et que ça n'a pas fonctionné.
18:28 De fait, Papandia y a aussi rappelé ce matin d'ailleurs que des enquêtes,
18:31 dont une enquête administrative, étaient en cours,
18:34 et qu'il en tirerait les conclusions à l'issue évidemment,
18:37 et qu'il y aurait d'éventuelles sanctions selon les conclusions de ces enquêtes.
18:41 Et là, à mon sens, on n'est même plus dans le cadre d'une proposition de loi
18:47 sous l'émotion de ce qui vient de se passer avec la jeune Lindsay.
18:52 C'est trois ans plus tard, plus ou moins,
18:55 ce qui s'est passé au moment de l'affaire Paty,
18:58 sur le volet réseaux sociaux,
19:00 c'est-à-dire qu'on a des délits caractérisés qui sont commis sur les réseaux sociaux,
19:06 et qui tardent à être modérés.
19:08 Il y a une défaillance qui est béante de la part du diffuseur Facebook,
19:16 en l'occurrence la famille a porté plainte,
19:18 et rien ne se passe parce que, Renault l'a dit,
19:22 on peine à savoir à qui s'adresser.
19:26 Facebook en France se défausse sur Facebook la maison mère aux Etats-Unis,
19:33 les sanctions ne marchent pas,
19:35 il faut sans doute aller beaucoup plus loin dans l'arsenal,
19:39 il n'y a pas que Facebook, il y a aussi la police.
19:42 La famille de Lindsay porte également plainte contre la police,
19:47 sans doute pour des signalements sur la plateforme Pharos,
19:50 qui n'ont pas eu le temps d'être pris en compte.
19:54 Et on peut comprendre, vous savez combien de policiers et gendarmes travaillent pour Pharos,
19:58 cette plateforme qui est chargée de lutter contre le harcèlement en ligne,
20:01 tous les délits commis en ligne.
20:03 54 policiers et gendarmes, à l'échelle du territoire français,
20:07 ce n'est pas du tout assez.
20:09 Et on comprend que dans ces conditions, les gendarmes et policiers de Pharos,
20:13 ils se concentrent avant tout sur les menaces d'attentats,
20:17 sur le terrorisme, et pas sur le cyber-harcèlement.
20:20 Or, on sait très bien que dans notre monde,
20:24 le cyber-harcèlement est devenu sur les réseaux sociaux un phénomène majeur,
20:29 et on doit vraiment changer d'échelle là-dessus.
20:31 - Sophie Dravidel.
20:32 - Alors moi je dirais que oui certes, effectivement,
20:35 Pharos, Facebook, Facebook France, Facebook Etats-Unis,
20:38 mais moi je pense que c'est une espèce de tonneau d'édanaïde,
20:42 ou d'impossibilité d'y accéder, ou au moins dans un temps urgent.
20:47 Je pense qu'il faut aussi remettre un petit peu de lumière
20:51 sur la responsabilité du domaine de l'intime,
20:54 c'est-à-dire de l'intime de la famille,
20:56 parce qu'il me semble que, en tout cas c'est ce que disent
21:00 un certain nombre de psychologues, qu'il y a vraiment des lacunes,
21:04 évidemment en termes de communication familiale,
21:06 en termes de communication entre les élèves,
21:09 en termes de constitution d'une communauté amicale
21:12 ou n'importe quelle autre sportive qui peut protéger les élèves entre eux.
21:16 Moi je pense qu'il y a une forme de complaisance vis-à-vis aussi
21:20 de cette violence en ligne, et j'ai été très surprise
21:23 de voir la meilleure amie de Lindsay apparaître sur un plateau télé
21:26 extrêmement médiatique dans lequel on a lu devant cette jeune femme
21:29 des menaces de mort contre elle en disant que tu ailles rejoindre Lindsay.
21:32 Je me mets à la place de ceux qui ont écrit ces menaces-là sur les réseaux sociaux.
21:37 Comment est-ce que cela peut ne pas nourrir l'envie de continuer,
21:41 l'envie d'abonder dans cette espèce de violence verbale
21:44 qui manifeste et qui signifie pour moi aussi
21:47 des gros problèmes de communication intra-familiale ou intra-scolaire.
21:50 Merci à tous les trois. Sophie Dravinel, la une du Figaro ce matin,
21:54 qui revient sur la visite d'Emmanuel Macron au Mont-Saint-Michel.
21:57 Hier, Macron invoque l'histoire pour faire oublier la crise.
22:00 La une, Étienne Girard de L'Express, politique, militant, Berlin,
22:05 il torpille notre nucléaire.
22:07 Belle journée à tous. Le retour des informés ce soir 20h.
22:09 à bientôt.
22:09 [Musique]

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