Comment préserver les mineurs des dérives d’internet ? Comment soutenir les élus menacés ? Nos invités répondent aux questions de Marie Brette et des journalistes de la presse régionale
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00:00 Bonjour, ravi de vous retrouver dans Extra Locale.
00:02 Cette semaine nous allons parler intelligence artificielle et violence
00:07 avec deux invités Sébastien Chenu, le vice-président de l'Assemblée nationale
00:11 et vice-président du Rassemblement national, il est également député du Nord.
00:16 Et notre premier invité c'est le ministre de la transition numérique et des télécommunications,
00:21 Jean-Noël Parot, on le reçoit tout de suite.
00:23 [Musique]
00:37 Bonjour monsieur le ministre.
00:39 Bonjour.
00:39 Merci d'être avec nous pendant cette petite demi-heure
00:41 durant laquelle vous serez interrogé par trois de nos journalistes,
00:44 dont deux de nos régions.
00:45 Je vous les présente tout de suite, à commencer, deux femmes,
00:48 j'allais dire exceptionnellement, pas tant que ça,
00:50 mais de temps en temps quand même, c'est un petit peu exceptionnel.
00:53 Anne-Charlotte Duvivier qui représente les Hauts-de-France,
00:56 rédactrice en chef de la télévision des Hauts-de-France, OUEH-Hauts,
00:59 de retour parmi nous.
01:00 Bonjour Madame, bonjour monsieur le ministre.
01:01 Anne-Charlotte.
01:02 Bonjour à tous.
01:03 Delphine Blanchard, également de retour parmi nous, journaliste à La Nouvelle République,
01:07 qui représente le centre-ville de Loire et la Nouvelle Aquitaine.
01:11 Voilà, Delphine, bienvenue Delphine.
01:13 Et bienvenue Quentin Calmet qui est chez lui quand même ici,
01:16 à Public Sénat, journaliste politique et parlementaire.
01:20 Bonjour à tous.
01:20 À Public Sénat, voilà, les présentations sont faites.
01:22 Ici nous avons une petite habitude, ça s'appelle le questionnaire de Proust.
01:26 Chacun vous pose une petite question pour mieux vous connaître,
01:28 monsieur le ministre Jean-Noël Barraud.
01:30 Et c'est Anne-Charlotte qui commence.
01:31 Eh oui, j'ai une question pour vous,
01:33 en tant que ministre de la Transition numérique et des télécommunications,
01:36 je voulais vous demander quel était votre rappelé
01:38 ou le réseau social que vous préfériez ?
01:41 – C'est… comment ça s'appelle déjà ?
01:50 Évidemment, je suis…
01:52 – Préféré, vous êtes sûr ?
01:53 – Non, non.
01:54 – Votre réseau social préféré ?
01:56 – On a comme responsable politique pour suivre l'actualité
02:00 qui est celle que vous nous diffusez,
02:02 une quasi-nécessité d'être sur les réseaux sociaux
02:06 comme Twitter, comme Instagram,
02:10 où on peut se documenter régulièrement.
02:13 Mais il y a également d'autres réseaux sociaux,
02:19 comme Biril, un réseau social français,
02:23 qui vous appelle ou qui vous envoie une petite sonnerie,
02:25 une fois par jour, et vous prenez votre téléphone
02:28 qui va prendre une photo de vous, mais sans filtre,
02:32 et une photo de ce qui est en face de vous.
02:34 – Qui s'appelle Biril.
02:35 – Biril, soyez réels.
02:37 – Et c'est français ?
02:38 – C'est français.
02:39 – C'est French, quoi.
02:41 – C'est French et c'est assez populaire, c'est peut-être…
02:45 – Les jeunes, ils aiment bien.
02:46 – Oui, c'est le réseau social français qui a le mieux marché jusqu'à présent,
02:52 c'est une très belle entreprise qui a fait de belles levées de fonds
02:54 et qui a un bel avenir devant elle.
02:55 – Biril, bon, pas assez jeune manifestement.
02:58 Et l'appli préférée ?
02:59 – Biril.
03:00 – Donc c'est ça, ok, ça fait les réseaux sociaux.
03:02 – Avec celle de Public Sénat, bien sûr.
03:04 – Et applications préférées.
03:07 Votre question Delphine, pour le ministre.
03:08 – Vous venez de rencontrer, enfin vous avez rencontré la semaine dernière Elon Musk,
03:12 vous rencontrez régulièrement Sam Altman, patron de Tchad GPT,
03:16 vous le voyez bientôt, je crois.
03:18 Est-ce que vous avez un entrepreneur, une entrepreneure,
03:22 qui vous inspire, dont le parcours est inspirant pour vous ?
03:26 – Parmi les personnalités que je trouve particulièrement inspirantes
03:31 pour la mission qui m'a été confiée par le Président de la République,
03:34 c'est Alain Aspès.
03:35 Qui est Alain Aspès ?
03:36 C'est le prix Nobel de physique 2022, c'est un Français.
03:40 Sa spécialité, c'est la physique quantique.
03:42 Et il y a quelques années, quand il était doctorant,
03:46 quand il était en thèse de doctorat, il a fait une découverte majeure
03:49 qui a ouvert la voie à l'informatique quantique.
03:52 Donc ça, c'est la vie de l'université.
03:55 Mais ce qui est très inspirant chez Alain Aspès,
03:56 c'est qu'il a poussé ses élèves doctorants à créer des entreprises
04:02 et même à créer des fonds d'investissement.
04:04 Et qu'aujourd'hui, la France se distingue sur la carte de l'innovation mondiale
04:08 avec quelques entreprises, dont Pascal, Candela, Alice et Bob,
04:12 qu'on ne connaît pas encore très bien, mais qui sont leaders mondiaux
04:17 dans le domaine de l'informatique quantique.
04:19 Qui arrivent très bientôt, dont les premières applications
04:22 commencent à se faire connaître et qui vont progressivement
04:25 s'installer comme une brique essentielle de l'infrastructure numérique.
04:28 Et je trouve que c'est très inspirant parce que nous avons en France,
04:31 et c'est un peu notre drame, notre tragédie,
04:34 des découvertes scientifiques majeures.
04:36 Nous sommes la deuxième nation en termes de médailles FILS,
04:39 de prix Nobel de mathématiques, et systématiquement,
04:41 ces découvertes scientifiques nous échappent.
04:43 Et elles sont converties en innovation entrepreneuriale et industrielle ailleurs,
04:47 et notamment aux États-Unis.
04:48 Alain Aspès, c'est ce que nous voulons réussir dans la décennie qui vient,
04:52 après une décennie de la French Tech qui a montré
04:54 que nous étions capables d'être une nation entrepreneuriale.
04:57 Et bien avec cet exemple d'Alain Aspès, montrer que nos universités
05:01 peuvent nous permettre de maîtriser les technologies de demain.
05:03 Qui reste en France, contrairement à Yann LeCun qui est parti ailleurs.
05:06 Et qui reviendra, j'en suis convaincu.
05:08 Et qui reviendra, Facebook, enfin, META.
05:11 Alors, vous, dernière question ?
05:12 Oui, c'est toujours le prisme public, c'est là qu'on pose la question,
05:15 la loi emblématique.
05:17 Alors souvent les ministres, ils nous disent que c'est leur propre texte,
05:19 c'est ce qu'avait fait Olivier Régoire.
05:20 Vous ne m'avez pas encore fait adopter votre projet de loi numérique
05:23 qui arrive bientôt au Parlement.
05:24 C'est quoi la loi emblématique pour vous ?
05:26 La loi…
05:27 Le secteur ?
05:28 Une loi emblématique ?
05:28 Ah, la loi emblématique, avant celle que je présenterais au Sénat
05:32 à début juillet, c'est évidemment la LCEN, de son petit nom,
05:37 la Loi pour la confiance dans l'économie numérique,
05:39 qui a été examinée et adoptée en 2004,
05:43 à laquelle nous faisons très souvent référence dans le domaine
05:46 de la régulation du numérique, parce que c'est elle qui, la première,
05:48 a posé un cadre, le rapporteur de cette loi à l'époque,
05:52 et le maire actuel d'Agen, Jean Dionis, maire modem
05:58 de cette très belle ville de l'Ottago.
06:01 Alors, ça tombe bien que vous parliez des régions,
06:03 puisque ma dernière question, la question rituelle,
06:05 c'est quelle est votre région de prédilection, M. le ministre ?
06:08 Mon cœur est en Auvergne, en Haute-Loire où j'ai grandi,
06:11 ma vie, et en particulier ma vie familiale et professionnelle,
06:14 est dans les Yvelines, une autre région, la région Île-de-France,
06:17 qui elle aussi a beaucoup de charme.
06:19 – Vous êtes née, voilà. – Absolument.
06:21 – Autre figure imposée ici, c'est la question cash.
06:23 Exceptionnellement, puisque nous recevons le ministre
06:26 de la Transition numérique, nous avons une question cash-GPT,
06:31 si on peut dire, ou un chat-GPT, c'est donc le fameux robot conversationnel.
06:37 On lui a posé la question, une question à vous poser,
06:39 et voici ce qu'il répond.
06:40 Alors, il faut savoir qu'il n'est à jour que…
06:43 enfin, les dernières infos datent de septembre 2021,
06:46 comme vous le savez, il n'a pas été réactualisé depuis,
06:48 donc vous n'étiez pas encore ministre à l'époque.
06:50 Donc ça, c'est la question qu'il vous pose,
06:51 quels sont vos principaux objectifs pour favoriser la transition,
06:54 je parle comme un robot, numérique en France,
06:57 et comment comptez-vous les atteindre ?
07:00 Question un petit peu soft, bateau, un peu…
07:03 n'est-ce pas Nelphine, vous voulez peut-être la remusquer ?
07:05 – Un peu trop simple, donc l'intelligence humaine,
07:08 elle est un petit peu plus cash, un peu plus poil à gratter.
07:11 En fait, ça sert à quoi, un ministre de la Transition numérique ?
07:14 – Excellente question.
07:14 – Oui, j'ai l'impression à rien, mais vous allez me dire que…
07:17 – Excellente question.
07:18 – Évidemment, ça sert à quelque chose.
07:19 – Ça sert, on vient d'en parler, à soutenir l'innovation.
07:22 Pourquoi soutenir l'innovation ?
07:23 Parce que l'innovation apporte avec elle beaucoup de promesses,
07:27 d'amélioration de notre vie quotidienne,
07:30 mais aussi parce qu'il est impératif que nous puissions maîtriser
07:34 les technologies qui s'installent l'une après l'autre dans notre quotidien.
07:37 La deuxième mission, c'est celle de garantir l'égalité d'accès
07:42 de tous nos concitoyens à la société et à l'économie numérique.
07:46 C'est la fibre, c'est le mobile et c'est l'accompagnement
07:49 de toutes celles et ceux qui se sentent aujourd'hui éloignés du numérique,
07:52 et ils sont nombreux.
07:53 Un Français sur trois est aujourd'hui éloigné du numérique,
07:56 soit parce qu'il n'est pas internaute,
07:57 soit parce qu'il ne se sent pas compétent.
07:59 Et la troisième mission, c'est de garantir qu'en ligne,
08:04 les droits et les devoirs sont respectés
08:06 et que l'ordre public règne en régulant,
08:09 en installant un certain nombre de règles
08:11 et en faisant en sorte qu'elles soient appliquées.
08:14 Voilà ce à quoi ça sert.
08:15 – Vous parliez d'innovation, je rebondis tout de suite,
08:17 on investit cinq fois moins à peu près en innovation technologique
08:21 que les Américains et les Chinois, on a un retard conséquent.
08:23 Comment on fait là aujourd'hui ?
08:25 Vous qui êtes à la manœuvre et c'est votre premier argument,
08:28 quand est-ce qu'on met les moyens sur la table pour les licornes
08:31 qu'on a tant mis en avant et qui aujourd'hui,
08:34 sont finalement secondes sur la doigte d'une main ?
08:37 – Il y a une question de moyens financiers,
08:38 c'est tout l'objectif du plan France 2030,
08:40 54 milliards d'euros,
08:42 dont à peu près 5 milliards consacrés aux technologies numériques,
08:47 avec pour ambition de maîtriser précisément ces briques technologiques
08:51 sur lesquelles demain vont reposer la société et l'économie numérique.
08:55 On a parlé d'intelligence artificielle,
08:56 mais c'est aussi le cloud, c'est aussi la cybersécurité,
09:00 c'est aussi le quantique, j'en ai dit un mot,
09:02 ce sont les futurs réseaux de télécommunication.
09:04 Mais financer n'est pas suffisant, il faut également former
09:08 et c'est la raison pour laquelle le Président de la République
09:11 s'étant engagé en 2022 pour l'élection présidentielle
09:15 à former 400 000 experts du numérique en plus
09:17 à l'horizon de la fin du quinquennat.
09:19 Nous sommes en train d'essayer d'orienter nos leviers de formation,
09:25 que ce soit l'université, les lycées professionnels avec la future réforme
09:30 et puis France 2030 avec un volet de 2 milliards et demi d'euros
09:34 consacrés à la formation métier d'avenir.
09:36 Tout cela doit participer à former les talents
09:39 dont nous avons besoin dans ces secteurs.
09:40 Quentin ?
09:41 Je voulais vous poser une question d'actualité,
09:42 on a vu ce rapport de l'Arcom, le régulateur d'internet
09:45 et de l'audiovisuel qui a donné cette étude sur le porno et les jeunes.
09:50 Vous avez forcément vu ces chiffres, un jeune sur deux,
09:53 âgé de 12 à 13 ans qui consulte chaque mois des sites pornographiques
09:56 alors qu'on le rappelle, la loi dispose que ces sites doivent empêcher
10:01 à des mineurs d'avoir accès à des images pornographiques.
10:04 Est-ce que l'État est impuissant ? Pourquoi est-ce que vous n'arrivez pas
10:06 à mettre en place une régulation ?
10:08 La situation est connue mais les chiffres publiés hier sont terrifiants
10:12 par leur ampleur, 2 millions d'enfants exposés chaque mois
10:15 aux contenus pornographiques, par leur progression,
10:19 plus 600 000, plus 600 000, 700 000 depuis 5 ans
10:25 et puis par la jeunesse des enfants qui sont exposés à ces contenus.
10:30 Vous l'avez dit, parmi les garçons de 12 ans,
10:32 la moitié sont exposés chaque mois à ces contenus pornographiques
10:35 pendant une durée d'une heure en moyenne.
10:38 Comment est-ce qu'on tord le bras à ces plateformes ?
10:40 Youporn, etc. ?
10:42 Comment est-ce qu'on les force à interdire l'accès aux mineurs ?
10:45 En 2020, une loi a été prise pour imposer aux sites
10:49 qui diffusent des contenus pornographiques
10:50 de vérifier sérieusement l'âge de leurs utilisateurs.
10:54 Absolument, cette loi a donné lieu à un décret d'application
10:58 qui a été pris et qui a été suivi par l'ARCOM,
11:01 le gendarme de l'audiovisuel et de l'internet,
11:03 qui a mis en demeure les 5 sites principaux,
11:06 il y a à peu près un an et demi,
11:08 de mettre en place la vérification de l'âge.
11:09 Au bout de 15 jours, les sites n'ayant pas installé ces vérifications,
11:12 l'ARCOM a saisi le tribunal judiciaire de Paris,
11:14 une procédure est en cours, le verdict sera rendu le 7 juillet.
11:18 Donc, on attend…
11:19 Nous souhaitons qu'il soit exemplaire.
11:20 Évidemment que non, et c'est la raison pour laquelle
11:24 les sénatrices, Borchio Fontimpe, Billon, Cohen et Rossignol
11:30 ont remis un rapport remarqué, dont vous avez parlé ici,
11:33 "Porno, l'enfer du décor", dans lequel elles recommandent
11:35 de donner directement à l'ARCOM le pouvoir de bloquer
11:38 en quelques semaines, ou plus précisément,
11:40 d'ordonner le blocage et le déréférencement
11:43 sur les moteurs de recherche des sites pornographiques.
11:45 J'ai repris cette proposition des sénatrices,
11:48 je l'ai inscrit dans le projet de loi que j'ai présenté
11:50 devant le Conseil des ministres la semaine dernière.
11:52 Réguler et sécuriser l'espace numérique.
11:54 Et cette proposition sera, je l'espère,
11:56 adoptée par le Parlement, ce qui nous permettra d'agir.
11:58 Quand est-ce que les jeunes seront en sécurité sur Internet
11:59 et n'auront plus accès à ces contenus ?
12:00 Vous le dites, à l'automne, il y aura des mesures effectives.
12:03 Quand ?
12:03 Lorsque le projet de loi aura été définitivement adopté,
12:07 l'ARCOM aura le pouvoir de mettre en demeure,
12:09 et au bout de quelques semaines seulement,
12:11 d'ordonner le blocage des sites.
12:13 Je pense que cette menace les contraindra finalement
12:17 à mettre en place ces vérifications d'âge,
12:18 ces outils de vérification d'âge qui existent d'ailleurs,
12:20 qui sont disponibles.
12:21 Mais ils ne sont pas performants.
12:22 Aujourd'hui, un enfant de 8 ans, il est sur les réseaux sociaux,
12:25 il est où il veut, vraiment.
12:26 Mais les réseaux sociaux ne vérifient pas plus
12:28 que les sites pornographiques, l'âge de leurs utilisateurs.
12:31 C'est là peut-être le problème.
12:31 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, comment on fait pour s'assurer
12:33 qu'un enfant de 8 ans n'atterrit pas sur ces plateformes ?
12:37 Vous avez un certain nombre d'outils pour le faire.
12:40 Ils sont perfectibles, c'est la raison pour laquelle j'ai incité...
12:42 C'est avec la carte bleue, c'est avec la reconnaissance faciale,
12:45 c'est quoi la piste du gouvernement ?
12:46 Il existe des solutions de ce type-là,
12:47 qui aujourd'hui sont un moindre mal
12:50 pour mettre fin à cette situation désastreuse.
12:52 Mais nous voulons aller plus loin.
12:54 Nous voulons que, quels que soient les services
12:57 dont nous voulons protéger les mineurs,
12:59 qu'il puisse y avoir des outils de vérification d'âge.
13:02 Mais lesquels, effectivement, Quentin ?
13:04 Qu'est-ce que vous avez choisi ?
13:05 Je n'ai rien choisi.
13:06 J'ai demandé à des entreprises d'expérimenter
13:10 des solutions qui préservent l'anonymat, la vie privée,
13:13 tout en assurant un niveau élevé de fiabilité
13:17 de la mesure d'âge de l'utilisateur,
13:19 des expérimentations techniques sont en cours,
13:21 elles permettront, lorsque le projet de loi aura été adapté…
13:23 Mais elles ne sont pas techniques encore.
13:25 On a des solutions très intéressantes,
13:27 mais qui sont expérimentées.
13:28 Pas encore, il appartiendra du moment venu
13:30 aux entreprises de le faire.
13:30 Alors, il faudra peut-être en parler à Damien Bancal.
13:32 Est-ce que vous connaissez Damien Bancal ?
13:33 On parle de la protection des mineurs.
13:35 Lui, c'est un spécialiste de la protection des données
13:37 et de la cybersécurité.
13:38 Il a une question pour vous.
13:40 Écoutez, la question mobile.
13:42 Monsieur le ministre, bonjour.
13:44 Je m'appelle Damien Bancal,
13:46 je suis un spécialiste en cyberintelligence
13:48 et depuis 30 ans, avec mon blog,
13:50 j'informe la population,
13:51 les entreprises de cyberattaques.
13:53 Depuis plusieurs mois, avec Zattage.com,
13:55 mon blog, on alerte et on montre
13:57 qu'il y a de plus en plus de cyberattaques
13:59 sous forme de rançonnages, de ransomware.
14:02 Les entreprises sont prises en otage,
14:04 leurs fichiers, leurs ordinateurs.
14:06 Pourtant, l'ONSI, l'Agence Nationale de Sécurité
14:08 des Systèmes d'Information,
14:09 mais aussi cybermalveillance.gouv.fr,
14:11 ne cesse d'informer, d'éduquer.
14:14 Bref, ils sont là pour aider et pourtant,
14:16 on voit énormément d'entreprises se faire encore piéger.
14:19 Ne pensez-vous pas qu'au bout d'un moment,
14:21 il va falloir quand même taper sur les doigts
14:23 des chefs d'entreprise,
14:24 des chefs d'entreprise qui ont pris un petit peu trop
14:26 à la légère leur cybersécurité ?
14:28 Alors, est-ce qu'il faut taper sur les doigts
14:31 des chefs d'entreprise ?
14:31 Il y a les entreprises, il y a les collectivités.
14:33 On est chez Extralocal.
14:34 Rappelez que depuis l'été dernier,
14:36 c'est l'hôpital de Versailles,
14:37 l'hôpital de Corbeillesson,
14:38 la ville de Caen, la ville de Lille,
14:40 la ville de Chaville,
14:41 le département des Alpes-Maritimes,
14:42 Seine-Maritime, Seine-et-Marne,
14:43 la région Guadeloupe, la région Normandie,
14:46 la collectivité de Martinique qui ont été attaquées
14:49 et qui ont vu leur service aux populations compromis.
14:52 Il nous faut donc apporter des réponses globales.
14:55 Une directive européenne qui s'appelle NIS2
14:59 va élargir le champ des entreprises
15:01 qui sont assujetties à des obligations
15:03 un peu plus importantes de vigilance
15:05 sur la cybersécurité de leur système d'information.
15:08 Cette directive sera transposée d'ici la mi-2024
15:12 et viendra répondre à la proposition de Damien Bancal.
15:17 En parallèle, il faut aussi aider certaines entreprises.
15:19 C'est la raison pour laquelle j'ai annoncé un dispositif
15:21 dont le guichet va s'ouvrir dans quelques semaines
15:24 et qui permettra à certaines de nos grandes PME,
15:29 ETI de taille moyenne,
15:31 lorsqu'elles sont situées dans des chaînes de valeur sensible,
15:34 de bénéficier d'un cofinancement de la part de l'État
15:37 pour pouvoir bénéficier d'un programme de cybersécurité
15:40 sous l'égide de l'ANSSI, notre agence nationale
15:42 pour la sécurité des systèmes d'information.
15:44 Il faut donner effectivement certaines obligations
15:47 mais également accompagner les entreprises
15:49 qui, comme celles que je viens de citer,
15:51 se situent dans des secteurs critiques
15:53 pour qu'elles puissent faire cette transition
15:55 le plus rapidement possible.
15:55 – Alors, parlons un peu de l'intelligence artificielle,
15:58 on ne parle que de ça.
15:59 Est-ce que la boîte de Pandore a été ouverte ?
16:01 C'est l'objet de notre première partie extra.
16:04 [Musique]
16:08 – Voilà, l'IA, comme on l'appelle, dangereuse ou indispensable,
16:13 elle peut être indispensable dans ce qu'on appelle les zones blanches
16:16 et auprès des blouses blanches.
16:18 Regardez ses applications, par exemple, en région Bretagne.
16:21 – Nous entrons dans la cabine.
16:25 Voilà, donc le patient s'installe.
16:30 Donc il va commencer par introduire sa petite carte vitale.
16:34 Il crée son dossier en mettant ses coordonnées.
16:39 Donc là, le médecin sera en visio avec vous
16:41 et vous dira, par exemple, de prendre le thermomètre,
16:45 l'otoscope, le tensiomètre et fera la prise de mesure à distance.
16:49 – Face à la pénurie de médecins et au délai de consultation toujours plus long,
16:54 des pharmacies font le choix d'installer des cabines de téléconsultation.
16:57 Un moyen pour les patients d'obtenir rapidement un rendez-vous médical.
17:01 – Les patients n'arrivent plus à prendre le rendez-vous,
17:04 les médecins sont saturés.
17:06 – L'alerte arrive directement sur le téléphone de cette soignante pendant sa garde.
17:11 – On se coupe quelqu'un !
17:14 – Sur l'application, la soignante peut voir d'où provient l'appel
17:17 et aller aider sa patiente.
17:19 – Ça va madame la mander ? – Ça va.
17:22 – Si la soignante a pu réagir aussi vite,
17:24 c'est grâce à ce boîtier installé dans les 200 chambres du centre.
17:28 La nuit, il détecte les bruits suspects des patients
17:31 et prévient les soignants en cas de danger.
17:33 – Il nous fallait trouver un dispositif qui permette d'alerter les soignants
17:37 s'il y a une situation d'urgence dans la chambre.
17:39 – Le dispositif est commercialisé depuis un an et demi
17:42 et équipe déjà plusieurs hôpitaux et structures médicales en France.
17:46 Trois ans d'expérimentation étaient nécessaires pour le créer,
17:49 le temps que l'intelligence artificielle fasse le tri
17:52 entre bruit suspect et bruit du quotidien.
17:56 – Et voilà l'intelligence artificielle qui est de plus en plus présente,
17:58 est-ce que c'est la solution aux déserts médicaux ?
18:01 – En tout cas, ça va révolutionner la santé.
18:03 Ça a d'ailleurs déjà commencé à la révolutionner,
18:05 puisque que ce soit en termes de diagnostic,
18:08 on a déjà un certain nombre de cas de cancer
18:11 qui jusqu'à présent n'étaient pas diagnostiqués,
18:13 qui le sont désormais grâce à l'intelligence artificielle
18:16 qui peut détecter dans des examens médicaux les prémices d'un cancer.
18:20 – Plus performants que les oncologues.
18:21 – Ensuite, la découverte des traitements et des vaccins.
18:24 Nous n'aurions jamais pu découvrir le vaccin contre la Covid
18:27 sans l'intelligence artificielle ou en tout cas pas aussi vite.
18:30 Et puis enfin, sur l'organisation des soins.
18:32 Doctolib qui nous a permis d'organiser la campagne de vaccination
18:35 s'appuie évidemment sur de l'intelligence artificielle.
18:38 – Sur Doctolib, je voudrais quand même vous mentionner
18:40 ce que disent beaucoup de médecins généralistes,
18:42 il y a des rendez-vous qui sont pris et qui ne sont pas honorés
18:45 parce que c'est tellement simple d'aller sur une appli.
18:47 Première question, donc les limites de ces applications-là.
18:51 Et une deuxième question, est-ce que ça ne déshumanise pas
18:53 malgré tout le système de santé qui va très très mal ?
18:57 Ça c'est une porte ouverte de dire ça.
19:00 Mais de se retrouver dans une cabine de téléconsultation,
19:04 je ne suis pas persuadée que ce soit vraiment une bonne chose
19:06 sur la psychologie des citoyens dans quelques années.
19:09 – Que certaines applications soient perfectibles, c'est un fait.
19:13 Que la machine ne vienne jamais se substituer à l'humain,
19:18 c'en est un autre.
19:19 Mais il faut réaliser que le modèle dont s'est inspiré
19:22 Tchad GPT qu'on évoquait tout à l'heure,
19:25 a été initialement utilisé pour synthétiser des protéines.
19:29 Pour synthétiser une protéine, pour découvrir sa structure,
19:32 il fallait jusqu'à présent quelques années de thèse,
19:35 de doctorat pour une protéine.
19:37 Grâce à ces modèles, au modèle qui a donc donné lieu à Tchad GPT,
19:42 c'est plusieurs centaines de millions de protéines
19:44 qui ont pu être synthétisées, c'est-à-dire peut-être
19:47 plusieurs milliards d'années de recherche
19:49 qui ont pu ainsi être économisées
19:52 et une accélération considérable de la recherche médicale.
19:56 Bien sûr que l'IA ne va pas tout résoudre et qu'en particulier
20:02 sur la question des aires médicaux, la question des ressources humaines,
20:06 la capacité que nous avons à avoir face à nous un thérapeute, un humain,
20:11 ça l'intelligence artificielle ne pourra jamais s'y substituer
20:15 parce qu'il n'y a pas de volonté artificielle,
20:17 il n'y a pas d'intention artificielle.
20:19 Il y a une machine qui peut processer de l'information
20:24 mais il n'y a pas d'humanité dans cette machine.
20:26 Vous parlez du domaine de la santé, moi je voudrais vous parler du domaine du travail.
20:29 On a beaucoup parlé des retraites, de l'après du coup le travail.
20:33 On a très très peu parlé du travail et de l'intelligence artificielle.
20:37 Alors derrière vous il y a une une qui met le tsunami à commencer,
20:40 alors vous ne la voyez pas mais nous on la voit.
20:42 On a l'impression que systématiquement quand on parle de l'IA,
20:46 c'est un danger, un danger pour le travail, un danger pour les salariés.
20:50 Aujourd'hui est-ce qu'il n'est pas essentiel d'expliquer,
20:54 de faire de la pédagogie et surtout de montrer que certes,
20:58 les métiers vont évoluer, peut-être certains vont disparaître
21:01 mais pour autant il faut y aller.
21:03 On ne va pas attendre que ça se passe devant nous
21:05 et attendre surtout encore longtemps.
21:07 Sur la France, ça a tendance à regarder en attendant que...
21:10 Et coûteux danger sur la démocratie aussi.
21:13 Sur le travail qui est un sujet qui soulève un certain nombre d'inquiétudes,
21:17 je crois qu'effectivement il faut se saisir de l'outil
21:20 en connaissant, en comprenant ses limites et d'une certaine manière
21:23 ce sont les mêmes que celles qu'on a pu évoquer dans le cadre de la santé.
21:28 Il n'y a pas de volonté, il n'y a pas d'intention artificielle.
21:31 Et donc il ne faut pas attendre de l'intelligence artificielle
21:34 plus que ce qu'elle peut produire et donc ne pas craindre trop
21:38 qu'elle vienne se substituer à l'humain.
21:41 En revanche un certain nombre de tâches qui nous prenaient
21:43 collectivement beaucoup de temps vont pouvoir être accélérées
21:46 par l'intelligence artificielle.
21:48 Et de la même manière que le moteur automobile nous a permis
21:51 d'atteindre plus vite la destination sans nous priver du choix,
21:54 l'intelligence artificielle va nous permettre d'accomplir
21:56 certaines tâches beaucoup plus rapidement que nous le faisions auparavant
21:59 et donc de dégager du temps pour en réaliser d'autres.
22:02 – Mais supprimer énormément d'emplois aussi à terme.
22:05 Certains patrons parlent de 80% de jobs qui disparaîtront dans le temps.
22:10 – Recomposer un certain nombre d'emplois, modifier certaines tâches
22:14 associées à ces emplois, en créer aussi de nouveaux puisque ces machines
22:19 n'ayant aucune volonté ni aucune intention, il va falloir les guider, les orienter.
22:23 Et donc vous aurez aussi des créations d'emplois.
22:24 Et s'agissant de la désinformation qui est à mon avis à court terme
22:29 un sujet qu'il faut impérativement régler, il se trouve que dans le règlement
22:34 européen, puisque vous savez que l'Europe est la première démocratie
22:37 à avoir décidé avant même l'éruption de chaque GPT de se doter d'un cadre
22:41 pour l'intelligence artificielle, il est déjà prévu que les contenus
22:45 émanant des modèles et en particulier des modèles comme chaque GPT
22:50 soient marqués pour qu'il ne puisse y avoir aucune confusion
22:55 entre l'homme et l'automate dans l'interaction entre l'homme et la machine.
22:59 – Alors justement ça tombe bien, nous avons un autre sujet là-dessus
23:01 qui nous vient de Bretagne, on a vu les applications positives
23:03 de l'intelligence artificielle, voici une application plus problématique
23:06 qui interroge, regardez.
23:08 On est tombé sur ce compte et il est un petit peu particulier.
23:12 C'est celui d'Anne Kerdy qui promeut la Bretagne sous tous ses aspects
23:16 paysage, gastronomie, culture, jusque-là rien d'anormal.
23:20 Sauf qu'à y regarder de plus près, on se rend bien compte
23:22 qu'il y a quelque chose qui cloche.
23:24 En fait ce compte est géré par l'IA, ses messages et une grande partie
23:27 de ses photos sont générés grâce à l'intelligence artificielle
23:30 mais il y a plusieurs internautes qui sont tombés dans le panneau
23:33 et qui pensaient avoir affaire à une vraie personne.
23:36 Il faut dire qu'il y a certaines images, des scintographies
23:39 qui sont des photos très réalistes générées par l'IA.
23:42 Derrière ce compte se cache un orphinistérien de 36 ans.
23:45 On l'a contacté, il nous a expliqué que c'est lui qui l'a créé de toute pièce
23:48 parce qu'il avait envie de montrer à la fois le côté positif
23:51 de l'intelligence artificielle et de la Bretagne.
23:55 – Alors le côté positif mais ça interroge quand même.
23:57 Et puis évidemment il y a toute la question aussi de ce qu'on appelle
23:59 les deepfakes, on ne sait plus où est la vérité, la réalité.
24:04 – Absolument. – Débanquer tout ça.
24:06 – D'abord on a un cadre pour lutter contre la désinformation
24:10 qu'on a renforcé d'ailleurs en 2018 avec la loi dite "un fox".
24:14 La question qui est posée c'est de savoir si ces objets nouveaux
24:18 qui apparaissent, qui sont hybrides, qui sont des hyper-trucages
24:21 générés par l'intelligence artificielle, sont bien couverts
24:24 par les dispositifs juridiques existants pour lutter
24:29 contre la diffamation, la désinformation.
24:33 Ensuite s'agissant plus précisément de ces modèles-là,
24:35 plus spécifiquement de ces modèles-là, comme je le disais,
24:37 l'Europe dans le cadre du règlement sur l'intelligence artificielle
24:41 a déjà prévu que les contenus puissent être marqués,
24:45 puissent être indiqués comme étant issus de l'intelligence artificielle
24:48 parce que c'est vrai et on l'a dit, dans le cadre de la santé
24:52 c'est particulièrement sensible.
24:53 Il est important que même si nous nous appuyons
24:56 dans plein de dimensions de notre vie d'ores et déjà,
24:58 mais ça sera encore plus vrai avec ces nouveaux modèles,
25:02 qu'on puisse toujours faire la différence entre ce qui provient
25:05 d'une machine et ce qui provient d'un autre.
25:07 – Ce qui est de plus en plus difficile.
25:08 – On a vu que les élections en Turquie avaient pu avoir été comme cela,
25:12 brouillées par ces deepfakes, ces informations
25:14 qui sont générées par l'intelligence artificielle.
25:17 Est-ce que vous avez des craintes ?
25:18 Est-ce que vous avez des informations sur ce qui pourrait se passer
25:20 dans des élections en France ?
25:22 Est-ce que vous comptez encadrer davantage le processus électoral là-dessus ?
25:25 – On n'a pas attendu Tchad GPT puisque j'évoquais tout à l'heure
25:30 la loi Infox, la loi contre la manipulation de l'information,
25:32 adoptée en 2018, qui permet de donner,
25:35 ou qui ouvre des procédures rapides dans les périodes électorales.
25:39 Mais on a aussi créé, le Président de la République l'a souhaité,
25:41 Viginum qui est une agence de l'État qui surveille les ingérences étrangères
25:46 dans nos processus électoraux.
25:48 Lors des élections présidentielles législatives 2022,
25:50 ce sont cinq ingérences étrangères, c'est-à-dire manipulation
25:54 des réseaux sociaux par des organisations étrangères
25:57 à but de déstabilisation de nos processus, qui ont été détectés
26:01 et auxquels Viginum a fait échec.
26:05 – On arrive à la fin de cette première partie.
26:09 Comme d'habitude, je vais vous soumettre trois "une"
26:11 de notre presse quotidienne régionale.
26:14 Donc on ne va pas parler d'intelligence artificielle ni numérique,
26:17 je vous les propose, c'est des "une" vraiment de la semaine
26:19 qu'on va proposer également à notre prochain invité,
26:22 Sébastien Chemut qui nous attend.
26:24 Donc le Dauphiné qui revient sur la violence faite aux élus,
26:28 ses maires, ils ont été pris pour cibles.
26:31 La Voix du Nord qui revient bien sûr sur ce drame
26:35 des trois policiers tués, cet hommage national.
26:38 Et puis la Nouvelle République sur l'homophobie
26:41 et ce centre LGBTI de nouveau attaqué.
26:45 Est-ce qu'il y en a une sur laquelle vous voulez réagir,
26:46 Monsieur le Ministre ?
26:47 – Elles disent toutes la même chose, c'est la violence qui s'installe,
26:54 la violence à l'encontre notamment des dépositaires
26:56 d'une forme d'autorité et c'est un enjeu majeur,
27:00 un enjeu démocratique auquel il faut que nous puissions
27:03 apporter des réponses qui passent à la fois par évidemment
27:08 la sanction des auteurs mais on le voit bien,
27:10 par une restauration de la conscience civique
27:13 sans laquelle nos processus démocratiques s'enraillent.
27:16 – Une violence qui va aussi sur le numérique.
27:18 – La décivilisation c'est le terme d'Emmanuel Macron
27:21 utilisé en Conseil des ministres,
27:23 vous l'avez entendu utiliser ce terme mercredi
27:24 lors du Conseil des ministres,
27:25 comment est-ce que vous l'avez interprété vous ?
27:27 – Je l'ai interprété comme étant une description
27:31 de la fragilisation de l'esprit civique,
27:34 un sujet sur lequel il nous faut agir,
27:37 agir dès le plus jeune âge, ça commence à l'école
27:39 et dans toutes les dimensions de la vie de nos enfants,
27:42 le numérique en fait partie, nous y travaillons.
27:44 – Merci beaucoup Monsieur le Ministre,
27:46 on va continuer à parler décivilisation
27:49 et autres violences avec notre prochain invité,
27:51 Sébastien Chenu, c'est intra.
27:54 [Musique]
27:58 Pour recevoir le député RN du Nord également,
28:01 vice-président de l'Assemblée nationale
28:02 et vice-président du Rassemblement national,
28:04 je vous propose un condensé de l'actualité des régions
28:08 vues par Roselyne Pagès, c'est "Territoire hebdomadaire".
28:11 [Musique]
28:16 Le recueillement d'Emmanuel Macron à Roubaix,
28:19 hommage de la nation aux trois jeunes policiers tués.
28:24 – Au nom de la République française,
28:27 nous vous faisons chevalier de la légion d'honneur.
28:30 – Toute la semaine, stupeur et émotion au commissariat Andeuiller
28:35 où Gérald Darmanin est également intervenu.
28:38 – Ces policiers, ils faisaient l'ambition de police secours classique,
28:43 ils amenaient, vous le savez, une jeune femme victime de violences hôpitales
28:46 pour pouvoir faire les examens, pour pouvoir l'aider à déposer plainte.
28:51 Et évidemment, ce drame du dimanche matin nous touche tous.
28:54 Et donc, ils y sont en très grande partie effondrés, très touchés.
28:58 Ça me rappelle la difficulté de leur métier.
29:01 – La carcasse du véhicule témoigne de la violence du choc.
29:05 Percutés par une voiture à contresens,
29:07 les trois policiers sont morts sur le coup,
29:10 tout comme le conducteur de l'autre véhicule,
29:12 fortement alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants.
29:16 Une enquête a été ouverte pour homicide et blessure involontaire.
29:20 [Générique]
29:23 Nettoyer les traces de la malveillance, pour la sixième fois depuis janvier.
29:28 Au centre LGBT de Tours, la loi des séries ne connaît pas de répit.
29:32 Cette fois, une bouteille contenant un liquide explosif
29:36 a été lancée contre le local.
29:38 – Il n'y a rien d'acquis dans la défense des droits LGBT.
29:42 Il n'y a rien d'acquis, il faut continuer,
29:44 il ne faut surtout pas se laisser intimider.
29:46 – Les patrouilles autour du centre vont être renforcées
29:49 en attendant sa sécurisation.
29:51 Selon le ministère de l'Intérieur,
29:53 les agressions des personnes LGBT ont augmenté de 3% en un an,
29:57 avec plus de 4000 faits enregistrés.
30:00 [Générique]
30:04 La commune de Plougrescan est encore sous le choc.
30:07 Sa mère, Anne-Françoise Pied-Dalhu, a été prise pour cible,
30:11 victime du sabotage de sa voiture,
30:13 dont les freins ont été sectionnés.
30:16 – C'est au fil des heures qui passent et des jours qui s'écoulent
30:19 que je réalise l'ampleur de la chose.
30:23 L'enquête est en cours,
30:25 donc j'espère qu'on va réussir à trouver très vite
30:27 qui peut être à l'origine de cet acte sur ma propriété.
30:31 Il y a eu violation aussi de domicile, sur l'entrée chinoise.
30:35 – Une plainte contre X a été déposée,
30:37 c'est le second acte de malveillance subi par l'élu.
30:40 Dans le village, les administrés rejettent majoritairement
30:44 les actes de violence.
30:45 – C'est intolérable, point.
30:48 [Générique]
30:53 – Bonjour Sébastien Chenu. – Bonjour Madame.
30:55 – Merci d'être avec nous pour cette petite demeure qui reste.
30:59 Alors, comme avec le ministre,
31:01 on vous propose un questionnaire de Proust.
31:03 – Très bien.
31:03 – Pour démarrer.
31:04 Et c'est Anne-Charlotte qui s'y colle pour la première question,
31:07 pour mieux vous connaître.
31:08 – Alors j'ai une question pour vous.
31:09 Alors après le rose Hidalgo, plutôt socialiste,
31:13 le bleu Copé ou Madeleine, le bleu Marine ou encore le vert Empire,
31:17 comme la cravate que vous avez reçue pour votre anniversaire,
31:19 je voulais vous demander quelle était votre couleur préférée ?
31:22 – Non, ça reste… c'est une couleur qui n'en est pas une,
31:25 c'est le drapeau tricolore, c'est des trois couleurs.
31:27 C'est le bleu, le blanc, le rouge.
31:29 Le bleu, le rouge, la Commune de Paris,
31:31 le blanc, la France éternelle.
31:33 Je trouve que c'est la plus belle des alliances.
31:37 – J'aurais pu vous demander quel animal,
31:38 si vous étiez un caméléon aussi, vu votre parcours politique.
31:41 – Non, je suis resté à droite toute ma vie,
31:42 j'ai fait ma carrière politique, enfin ma carrière politique,
31:45 mes engagements politiques de l'âge de 16 ans à 40 ans,
31:49 à droite, dans la droite dite classique,
31:51 c'est-à-dire le Parti Républicain,
31:52 qui après s'est transformé, devenu DL et devenu l'UMP.
31:54 – Vous êtes allé voir le colis d'Anne Hidalgo à un moment ?
31:56 – Non, pas du tout, j'ai souhaité faire battre Nathalie Kosciusko-Morizet
31:58 à l'élection municipale de Paris,
32:00 parce qu'elle se tenait très mal avec ses troupes.
32:02 Donc voilà, ça ne m'a pas transformé en homme de gauche pour autant.
32:06 Mais aujourd'hui, je dois dire que je ne me reconnais pas du tout
32:08 dans l'axe droite-gauche, c'est-à-dire que je pense que cet axe,
32:11 et Emmanuel Macron, comme Marine Le Pen d'ailleurs,
32:14 bien souvent fait cette analyse, disant que ça n'existe plus,
32:17 on sait les valeurs qu'on porte, on sait comment on se construit,
32:20 je ne dis pas que la droite et la gauche n'existent pas,
32:22 mais je pense que le rapport dans l'aspect politique
32:25 ne se fait plus sur cet axe-là, c'est plutôt d'un côté,
32:28 des mondialistes, des libéraux, des européistes,
32:32 et de l'autre côté, des nationaux, des patriotes, des souverainistes,
32:36 et je pense qu'on a ces deux grandes familles,
32:37 plus une famille d'extrême-gauche un peu rouge et carlate,
32:41 qu'on connaît bien, et je pense que le paysage politique s'est recomposé,
32:45 c'est pour ça qu'on trouve des gens venant de droite et de gauche chez Macron,
32:48 et venant de droite et de gauche chez Marine Le Pen.
32:50 – Des couleurs multicolores.
32:51 Je passe à vous Delphine Blanchard, pour la deuxième question.
32:54 – Une figure tutélaire à laquelle vous vous référencez
32:57 quand quelque chose va mal, quand il faut que vous ayez un pilier,
33:00 ça serait qui ?
33:02 – Il y a des figures très connues médiatiquement,
33:04 et j'aurais envie de dire Philippe Séguin,
33:06 parce que c'était mon premier engagement.
33:07 La première fois que j'ai voté dans ma vie,
33:09 et la première fois que j'ai collé une affiche,
33:11 c'était contre Maastricht.
33:12 Donc, vous voyez, j'ai cette cohérence dans mon parcours,
33:16 et Philippe Séguin, c'était une puissance intellectuelle,
33:19 et c'est vrai que lorsque je monte à la tribune de l'Assemblée,
33:21 au perchoir plus exactement, je ne peux pas m'empêcher de penser
33:25 que Philippe Séguin a présidé cette Assemblée.
33:27 Et puis dans les gens qui sont peut-être un peu moins connus,
33:29 moi j'ai été structuré politiquement, intellectuellement,
33:33 par quelqu'un comme Michel Pognatowski,
33:35 puisque j'ai été le collaborateur de son fils Axel,
33:37 qui lui succédait à ce moment-là.
33:39 Michel Pognatowski, Parti républicain,
33:41 menait campagne aussi contre Maastricht,
33:43 c'est comme ça que je l'ai aussi découvert.
33:45 – Et Quentin pour la dernière question.
33:48 – C'est le prisme public Sénat, donc quelle est votre loi emblématique ?
33:53 Vous venez de faire référence au perchoir,
33:54 on a compris que vous êtes vice-président de l'Assemblée Nationale,
33:57 au titre du RN, vous avez un des deux sièges de vice-président.
34:01 Une loi emblématique, là encore, à laquelle vous vous référez ?
34:05 – Vous voulez dire une loi que j'ai combattue ou une loi que j'ai soutenue ?
34:08 – Non, plutôt en général, c'est des références assez positives de nos invités.
34:12 – D'accord, mais moi j'aime…
34:14 alors il se trouve qu'en tant que député, j'ai été un député d'opposition,
34:18 donc j'ai plutôt combattu beaucoup de lois proposées par Emmanuel Macron,
34:22 mais moi j'aime les lois qui donnent des libertés aux individus.
34:26 Donc voilà, dans l'histoire, j'aime la loi qui donne le droit de l'avortement,
34:30 j'aime la loi qui donne le mariage pour tous,
34:32 j'aime les lois qui rendent les gens libres.
34:35 – Très bien, et pour moi, c'est la dernière question rituelle,
34:39 votre région de prédilection, l'Oise, forcément ?
34:42 – Les Hauts-de-France, parce que l'Oise, j'y suis né,
34:43 mais je vis dans le Nord, et on se dit souvent entre nordistes,
34:48 quand le Nord est un peu décrié ou moqué, ce qui arrive un peu à Paris,
34:52 on dit qu'ils ne viennent pas voir, on est tellement bien dans le Nord,
34:55 qu'ils ne viennent pas tous voir, qu'ils restent sur leurs idées préconçues,
34:58 et puis le Nord et mon territoire de Denain, ça m'a sensibilisé,
35:02 ça m'a fait découvrir quelque chose qui, je pense,
35:04 a changé mon regard sur la vie pour toujours, qui est la culture ouvrière,
35:07 et ça, je l'ai vraiment découvert dans le Nord,
35:09 et ne serait-ce que pour ça, je suis reconnaissant aux hommes
35:11 et aux femmes du Nord de m'avoir accueilli.
35:13 – Alors, comme pour le ministre, je vous propose trois "Unes" de la semaine,
35:16 les mêmes que celles proposées par le ministre,
35:18 qui répondent d'ailleurs aux territoires hebdo que vous venez de voir.
35:22 Elles viennent donc pour la Voix du Nord sur l'hommage aux policiers à Roubaix,
35:27 la Nouvelle République qui revient sur l'homophobie,
35:29 et la sixième attaque contre un centre LGBTI de Touraine,
35:33 et le Dauphiné, lui, reparle de ces violences faites aux élus,
35:36 il y a eu aussi cette semaine le rassemblement en soutien
35:38 aux maires des missionnaires de Saint-Brévin.
35:40 Est-ce qu'il y a une "Une" qui vous parle davantage,
35:43 Monsieur le Vice-président ?
35:45 Voilà, le journaliste derrière la "Une" vous pose une question cash.
35:49 – C'est évidemment celle des trois policiers
35:52 qui ont trouvé la mort le week-end dernier,
35:54 j'arrive de Denain, où ce vendredi matin,
35:56 j'étais aux obsèques du jeune Steven,
35:58 qui a été porté en terre avec les Donésiens dans sa commune de naissance.
36:04 J'étais hier à l'hommage de la Nation aux trois jeunes policiers.
36:08 C'était particulièrement émouvant, mais surtout, derrière,
36:10 j'ai envie de dire, il n'y a pas de fatalisme.
36:12 On aura peut-être l'occasion d'en reparler,
36:14 mais que des jeunes gens, des fonctionnaires de police en l'occurrence,
36:17 mais ça aurait pu être aussi d'autres personnes,
36:19 se fassent, trouvent la mort parce que quelqu'un en face
36:22 arrive en état d'alcoolémie, a un casier judiciaire visiblement,
36:26 et surtout est sous la conduite de stupéfiants,
36:28 je pense que ça n'est pas une fatalité.
36:30 On peut mener des politiques publiques qui font reculer l'alcoolémie au volant
36:33 et la consommation de stupéfiants.
36:35 Ça tombe très bien que vous disiez ça, parce que c'était justement ma question.
36:37 On a l'impression qu'il y a quand même un sentiment d'impunité,
36:40 vous venez de le décrire.
36:41 Qu'est-ce que vous proposez, qui n'est pas déjà fait, justement,
36:44 pour éviter que ce genre de choses se produisent ?
36:48 Et c'est un exemple parmi tant d'autres.
36:50 Vous avez raison, et ce matin, les habitants de Denain,
36:52 avec lesquels j'en parlais, les gens étaient peinés, consternés,
36:54 et la grand-mère du jeune Steven a dit qu'il ne faut plus que ça se reproduise.
36:57 Il ne faut pas que les gens qui commettent ce genre de délits routiers
37:01 puissent ressortir quelques temps après comme si de rien n'était.
37:04 Et moi, je pense que notre société a un combat à mener contre la drogue,
37:07 mais contre les usagers de la drogue.
37:09 Je m'explique.
37:09 J'entendais Gérald Darmanin, il y a un an, dire "on va faire fermer tous les points de deal".
37:13 Quel honte d'avoir dit ça pour, un an après,
37:15 s'apercevoir que dans notre pays, il n'y en a pas un qu'à fermer.
37:17 Je veux dire, on sait où sont les trafics,
37:19 et on sait aussi où sont les consommateurs.
37:21 Et c'est là où je pense qu'on passe à côté.
37:24 Il y a une espèce de bien-pensance,
37:25 il y a une espèce de tolérance, presque mondaine parfois,
37:28 sur le fait de pouvoir consommer un certain nombre de stupéfiants,
37:31 c'est-à-dire qu'on connaît le type qui consomme un joint,
37:35 le type qui, à Paris, consomme de la coke,
37:36 et puis on ferme un peu les yeux,
37:38 on se dit "c'est dans le showbiz", mais pas du tout.
37:39 Ça ravage nos campagnes.
37:41 Ça commence par, effectivement, le cannabis,
37:43 et puis ça arrive rapidement sur de la drogue dure.
37:45 Ça ravage les soirées des gamins, ça ravage les campagnes, ça ravage…
37:48 J'avais rencontré les pêcheurs du port de Boulogne
37:51 pendant ma campagne régionale,
37:52 et beaucoup d'entre eux m'ont dit "nous, c'est un métier très dur",
37:55 et oui, on consomme, pour certains, des drogues.
37:58 Mais on ne peut pas accepter ça,
38:00 on doit avoir, je pense, beaucoup plus d'autorité,
38:02 moins de laxisme sur la consommation de la drogue.
38:04 Je voulais revenir sur les élus qui ont été agressés,
38:07 c'était l'une des trois autres "une" qu'on a vues.
38:10 Il y avait ce rassemblement à Saint-Brévin cette semaine,
38:12 le Rassemblement national n'y était pas.
38:15 En plus, ce maire, il s'opposait…
38:17 Justement, il allait avoir sur sa commune
38:19 un centre d'accueil des réfugiés.
38:22 Il y a une difficulté pour votre parti politique à soutenir ce maire ?
38:25 Non, aucune, et d'ailleurs ce maire a dit
38:26 qu'il ne voulait aucun parti politique.
38:28 Il a dit "je regrette l'instrumentalisation
38:31 que la gauche fait de cette affaire".
38:32 Il n'a pas dit "je voulais tous les partis politiques",
38:34 il a dit "je n'en voulais aucun".
38:36 Il a aussi dit qu'il avait apprécié la standing ovation au Sénat
38:39 qui veut intégrer tous les partis politiques à l'Assemblée nationale,
38:41 on ne voulait pas lever lorsqu'il fallait s'allier de ce maire.
38:44 C'est le ménage de l'ensemble de la République.
38:46 Moi je suis tout à fait solidaire de ce maire,
38:47 comme des 1300 d'ailleurs qui ont démissionné,
38:49 pas tous pour des raisons de violence.
38:51 Je pense d'ailleurs à Philippe Baudrin qui lui n'a pas démissionné,
38:53 maire de Main dans ma circonscription,
38:56 qui a eu affaire à des violences,
38:57 il a été attaqué sur un terrain de sa commune,
39:00 il a été reçu par le président de la République,
39:01 c'était il y a deux ans, qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
39:04 Il était venu avec des propositions ce maire.
39:05 Vous avez fait une erreur de ne pas vouloir
39:07 vous lever à l'Assemblée nationale.
39:08 Non, parce qu'on ne répond pas aux injonctions d'une extrême gauche
39:09 qui venait encore une fois de taper sur la police,
39:12 dans la même phrase, et qui une phrase après,
39:14 demande qu'on se lève pour quelqu'un,
39:15 alors qu'il venait de taper sur la police.
39:17 C'est comme d'ailleurs un peu les élus de la France insoumise
39:19 qui sont aux obsèques des trois jeunes policiers,
39:21 alors qu'ils retournent à l'Assemblée nationale,
39:23 cracher sur la police.
39:24 Moi je n'ai pas à subir les injonctions de l'extrême gauche
39:26 qui se comportent si mal, qui attendent à se faire pardonner
39:29 concernant l'autorité, le rapport à la police et à la justice,
39:32 et surtout je pense que je respecte tout à fait
39:35 ce que dit le maire de Saint-Brévin,
39:37 il ne faut pas d'instrumentalisation de ces faits,
39:39 il faut les résoudre,
39:41 les élus sont sous une menace permanente,
39:43 je crois que là encore…
39:44 Sur son cada aussi, il avait raison de maintenir
39:46 ce centre d'accueil des réfugiés.
39:48 Non pas du tout, là c'est une prise de position politique,
39:51 nous ne sommes pas d'accord avec l'installation
39:52 de populations migrantes,
39:54 ni dans les campagnes ni d'ailleurs dans les villes,
39:56 nous considérons que c'est faire faux chemin,
39:58 et d'ailleurs ça crée des tensions incroyables dans les communes,
40:01 nous ne sommes pas d'accord,
40:01 mais ça c'est une position politique que nous assumons.
40:04 Vous êtes au phase avec cette notion de grand remplacement
40:07 qu'on entend quand même dans vos rangs ?
40:08 Moi je n'ai jamais utilisé ce terme-là.
40:10 Vous n'en dites pas mais d'autres l'utilisent.
40:11 Je n'utilise pas ce terme-là,
40:12 je considère qu'on a un problème avec l'immigration,
40:15 qu'aujourd'hui certains voient l'immigration comme un projet,
40:17 je pense au président de la République,
40:18 avec la loi si un jour elle arrive,
40:20 la loi sur l'immigration,
40:21 en juillet.
40:22 Oui, enfin on nous a déjà dit dix fois qu'elle devait arriver,
40:25 puis après qu'elle arriverait par morceaux,
40:26 on ne sait pas dans quel état tout ça va finir,
40:28 mais nous on considère que c'est un problème,
40:29 et quand je dis nous, avec les Français,
40:32 puisque très majoritairement,
40:33 au-delà de toutes les appartenances politiques,
40:35 les Français considèrent qu'il y a un problème avec l'immigration,
40:38 les Français très majoritairement demandent
40:40 que les double-peines soient revues,
40:42 soient remises d'actualité,
40:43 demandent la fin du laxisme,
40:45 demandent des politiques qui soient fortes,
40:47 mais surtout, demandent aussi d'être consultés,
40:50 et c'est peut-être, ça nous rappelle le Saint-Brévin,
40:52 et si on consultait les Français,
40:53 quand on leur impose l'arrivée de campements, de migrants,
40:57 et si on consultait les Français…
40:58 – Il y a des gens extérieurs qui sont venus s'opposer au Cadavre,
41:01 je pense à Saint-Brévin,
41:02 ça se passait très bien avec les migrants sur le sol.
41:04 – Alors si ça se passe très bien, très bien !
41:06 – On n'est pas soutenus.
41:08 – Non mais attendez, s'il n'y a pas de problème
41:09 et que les habitants donnent leur la parole,
41:11 non je ne me contredis pas du tout,
41:12 je ne me contredis pas,
41:13 je vous dis que je m'oppose à des politiques,
41:15 je m'oppose à des politiques nationales,
41:17 et je dis qu'on peut donner la parole aux Français,
41:19 et puis on verra, parce que vous dites que ça se passe très bien,
41:21 qu'est-ce que vous en savez ?
41:22 Vous avez eu des témoignages,
41:24 trois, quatre personnes qui ont témoigné,
41:25 moi je dis, consultons les Français,
41:26 faisons des référendums,
41:28 c'était dans notre programme de l'élection présidentielle.
41:30 – À quel niveau ?
41:31 – Un référendum national,
41:33 qui revoit le code de la nationalité,
41:35 comment est-ce qu'on acquiert la nationalité française,
41:37 comment est-ce qu'on la perd,
41:38 combien de temps on peut rester sur le territoire,
41:41 quelles sont les possibilités d'entrée et de sortie du territoire,
41:43 qui revoit aussi les conditions d'expulsion des délinquants étrangers,
41:47 bref ce projet nous l'avions présenté,
41:49 au moment des élections présidentielles,
41:50 il passe par une réforme évidemment de la constitution,
41:53 parce que si on ne fait pas ça, on perd le contrôle.
41:56 Je note d'ailleurs que le président de la noble institution
41:58 dans laquelle vous êtes hébergé,
42:00 enfin le Sénat,
42:01 condamnait notre proposition au moment des élections présidentielles,
42:04 et puis maintenant trouve le copier-coller,
42:07 version un peu tocard, vite fait, mal fait, des Républicains,
42:10 le trouve très bien.
42:11 Donc en fait la réalité,
42:12 c'est que tout le monde sait qu'il y a un problème avec l'immigration,
42:14 tout le monde le sait, il faut consulter les Français.
42:16 – Alors Delphine,
42:17 vous ajoutez un peu d'huile sur le feu en disant ça,
42:20 et ce qui fait qu'ensuite il y a une minorité de personnes
42:23 qui font ce qu'elles font…
42:26 – Donc c'est de notre faute, Madame…
42:27 – En tout cas je vous demande,
42:28 est-ce que vous ne rajoutez pas un peu d'huile sur le feu ?
42:30 – Vous irez dire ça, Madame,
42:32 nous ne sommes pas en responsabilité,
42:34 ça fait 40 ans que la situation se dégrade,
42:36 nous arrivons à des niveaux insupportables d'arrivée de populations étrangères
42:41 qui n'ont rien à voir avec le droit d'asile,
42:43 qu'il faudrait d'ailleurs revoir aussi.
42:44 Vous ne pouvez pas nous dire que nous mettons de l'huile sur le feu.
42:47 – Une paix, vous auriez pu rendre hommage au maire de Saint-Denis-20
42:51 et que ça échait de la paupole.
42:52 – Non, non, je suis solidaire de lui,
42:55 mais vous ne dites pas ça à l'extrême gauche
42:57 qui essaye de se refaire la cerise sur le maire de Saint-Denis.
42:59 – Tu leur ferais la même.
43:00 – Ce n'est pas le sujet, ils sont responsables, tous,
43:03 tous les gens que vous semblez épargner dans votre discours,
43:07 la droite, la gauche, depuis des années,
43:08 ils sont responsables de cette situation que vivent les Français,
43:12 et que vivent les Français les plus modestes.
43:13 Nous on propose des solutions, on ne peut pas être d'accord avec nous,
43:16 c'est le débat démocratique,
43:17 et parmi les solutions que nous proposons,
43:19 il y a celle de donner la parole aux Français,
43:21 mais je pense que ça fait peur à beaucoup de donner la parole aux Français.
43:23 – Vous avez vu cette résurgence de mouvements d'extrême droite,
43:26 de manifestations ouvertement dans les rues de grandes villes,
43:29 est-ce que ça vous inquiète, notamment aussi pour les minorités,
43:32 les homosexuels qui peuvent être attaqués par ces groupes d'extrême droite ?
43:35 – Attendez, ne confondons pas tout,
43:37 et je voulais juste rajouter qu'il y avait aussi quelque chose,
43:38 parce que Xavier Driancourt, un ancien ambassadeur de France en Algérie,
43:41 a publié aujourd'hui une tribune fort intéressante dans Le Figaro,
43:44 Xavier Driancourt n'est pas membre du Rassemblement national à ma connaissance,
43:47 dans lequel il demande de revoir les accords de 68,
43:50 je pense que c'est une excellente porte d'entrée
43:52 par rapport aux relations que nous avons avec l'Algérie.
43:54 Sur les groupes d'extrême droite,
43:55 au mois d'octobre Marine Le Pen…
43:57 – Alors là, c'est le centre LGBT qui a été attaqué.
43:58 – Oui, j'y viens, j'y viens.
43:59 – Ça ne se voit pas de nulle part, ma question.
44:01 – J'y viens, sur les groupes d'extrême droite,
44:03 au mois d'octobre Marine Le Pen a écrit à Elisabeth Borne
44:05 demandant qu'on dissolve les groupes d'extrême droite et d'extrême gauche.
44:09 Nous n'avons toujours pas eu de nouvelles,
44:10 ça n'a toujours même pas été fait, rien n'a été fait,
44:12 le centre LGBT aurait peut-être été épargné,
44:13 je ne sais pas qui a cassé le centre LGBT,
44:17 mais moi je condamne toutes les violences,
44:18 j'ai un rapport, vous savez, assez serein à la vie politique,
44:21 moi je considère que c'est la confrontation des idées,
44:24 l'écoute, l'échange d'arguments, mais surtout pas la violence.
44:28 Donc moi je considère que les gens qui utilisent la violence
44:30 et les black blocs soutenus par l'extrême gauche,
44:32 par les élus de Jean-Luc Mélenchon,
44:34 on leur trouve toujours des circonstances atténuantes,
44:36 on essaie de dire "oui mais il y a aussi l'extrême droite".
44:38 Il y a des groupes d'extrême droite, il faut les dissoudre,
44:39 il n'y a pas de problème, il faut dissoudre tout ça,
44:41 mais aujourd'hui, qui casse le pays,
44:44 c'est des groupuscules d'extrême gauche,
44:45 et les black blocs, on l'a vu dans les manifs.
44:47 Sur le centre LGBT de Nantes, évidemment,
44:50 je leur envoie tout mon soutien,
44:53 ils n'ont pas à se faire attaquer, bien sûr.
44:56 – Sixième fois qu'ils se font attaquer à l'argent explosif.
44:58 – Mais venons-en peut-être à cette une sur l'homophobie.
45:02 Vous savez, moi je suis un lecteur assidu
45:04 du rapport de SOS Homophobie chaque année,
45:06 qui dresse des constats très clairs et très factuels
45:09 de la situation dans notre pays.
45:11 Oui, les atteintes aux biens et aux personnes pour homophobie
45:15 augmentent dans notre pays,
45:17 mais on explique toujours qui sont les victimes,
45:19 et c'est très bien de faire un panel des victimes,
45:21 mais on n'explique pas qui sont les agresseurs,
45:23 pourquoi ils agressent, et bien moi j'aimerais qu'on sache qui agresse.
45:26 Est-ce que ce sont des gens avec des serre-têtes
45:27 de la manif pour tous qui vont agresser,
45:29 ou est-ce que ce sont des gens qui considèrent que l'homosexualité,
45:32 qu'être en couple avec quelqu'un de son sexe dans la rue pose un problème,
45:35 ou est-ce qu'ouvrir un centre LGBT dans une grande ville
45:38 pose un problème, rend agressif ?
45:40 Moi j'ai défilé pour le mariage pour tous,
45:43 et je considère aujourd'hui que ces lois n'ont pas à être remises en cause,
45:46 ce sont des lois d'apaisement qui sont parfaitement intégrées dans la société.
45:49 Certains de vos collègues ne seront pas sur cette…
45:51 Mais y compris dans les majorités, sur le sociétal, madame,
45:54 sur toutes les problématiques sociétales,
45:56 et c'est le mariage, et c'est la fin de vie, et c'est la corrida,
46:00 vous trouvez dans tous les partis politiques, sans aucune exception,
46:03 des gens qui n'ont pas les mêmes avis,
46:05 parce que c'est un rapport à l'intime très différent.
46:07 Je note d'ailleurs que les députés LFI,
46:09 contrairement à moi par exemple,
46:11 n'ont salué à aucun moment sur les réseaux sociaux
46:14 les disants du mariage pour tous.
46:16 Qui veulent-ils choyer ?
46:18 À qui veulent-ils envoyer un message en faisant cela ?
46:22 – Quentin.
46:23 – Oui, j'avais une question sur cette direction de votre parti,
46:27 dont vous êtes porte-parole, qui a donné l'ordre à ses cadres
46:29 de boycotter la chaîne d'information BFM TV,
46:33 c'est une information qui a été vérifiée par France Inter dernièrement,
46:36 en cause selon le RN, la décision de la chaîne d'info en continu
46:39 de choisir une journaliste qui vient de l'émission "Quotidien".
46:42 Pourquoi avoir décidé de boycotter BFM TV ?
46:44 – Non mais je crois qu'on fait ce qu'on veut
46:46 et on répond aux provocations comme on a envie de le faire.
46:49 – Vous choisissez une journaliste ?
46:50 – Non pas vraiment, et vous savez, nous répondons à tout le monde,
46:53 et je peux vous dire que cette journaliste n'est pas encore arrivée.
46:55 – Non c'est vrai, c'est du progrès d'en septembre.
46:57 – Donc on verra en septembre ce qui se passe.
47:00 On a voulu envoyer un signe à BFM,
47:02 disant que nous envoyer des journalistes qui sont des militants,
47:04 qui ont des cartes de presse,
47:05 qui ont passé leur temps à décrier le Rassemblement National
47:08 et en faire les référents du Rassemblement National,
47:10 ça nous semble être au mieux une provocation,
47:13 au pire une certaine forme,
47:14 de façon d'aborder le traitement du Rassemblement National.
47:17 – Oui parce qu'il y a des problématiques en démocratie,
47:19 que les partis politiques décident de ce qui leur pose des questions.
47:21 – Mais pour l'instant, nous parlons à tout le monde,
47:23 nous avons toujours parlé à tout le monde,
47:25 nous n'avons pas toujours été très bien traités par tout le monde,
47:28 en tous les cas pas de la même façon,
47:29 et donc nous considérons qu'aujourd'hui nous sommes des gens libres
47:32 et nous parlons à tout le monde.
47:33 – Juste un exemple, je me perds, mais Hénin Beaumont,
47:35 on sait très bien que les journalistes de la Voix du Nord
47:37 n'ont pas été conviés.
47:39 – D'abord c'est de la presse écrite, ça c'est de la presse écrite.
47:41 – Pour autant c'est quand même aussi…
47:43 – Je crois que tout ça est assez planifié aujourd'hui,
47:45 ils ont été longtemps en conflit,
47:46 avec des subsessions de droits de réponse,
47:48 on a le droit d'être en conflit avec la presse,
47:50 on a le droit de ne pas être d'accord.
47:51 – De là à interdire le Conseil municipal, c'est un peu un défi démocratique.
47:55 – Tout ça est assez apaisé aujourd'hui,
47:56 parce qu'il y avait des problèmes de droits de réponse
47:57 que la Voix du Nord ne voulait pas diffuser de mémoire,
48:00 mais tout ça me semble assez apaisé aujourd'hui,
48:01 mais on a le droit de ne pas être d'accord aussi avec les journalistes,
48:03 on a le droit de ne pas accepter une certaine doxa,
48:06 une certaine bien-pensance que moi je dédonce.
48:10 – Allez Quentin, je voulais lancer des sujets, je ne peux pas.
48:13 – Je suis désolé, c'est une question très importante pour Public Sénat,
48:15 c'est les élections sénatoriales.
48:17 Puisque votre parti miserait, ce sont des informations,
48:20 des indiscrets qu'on a pu lire notamment dans Politico,
48:23 entre 5 et 10 sénateurs, vous êtes élu du Nord,
48:27 vous pourriez avoir un sénateur dans ce département,
48:29 dans le Pas-de-Calais sans doute un également,
48:31 peut-être Pyrénées-Orientales, vous vous tablez sur combien en septembre ?
48:33 L'élection est le 24 septembre.
48:34 – Moi je suis beaucoup plus prudent, je suis beaucoup plus humble,
48:37 c'est une élection difficile pour nous,
48:38 on n'a pas beaucoup de grands électeurs dans les départements
48:41 qui se sont renouvelables.
48:41 – Il y a les maires à 95% – Oui, donc on n'a pas énormément
48:43 de grands électeurs, donc moi je suis beaucoup plus prudent,
48:46 je ne sais pas qui dit entre 5 et 10,
48:48 moi je pense que si on fait notre entrée au Sénat,
48:50 si on arrive au Sénat, si on revient au Sénat,
48:52 1, 2, 3, eh bien c'est très bien, on aura rempli la mission.
48:56 – Vous savez, je pense que… – Dans le Nord, il y a des chances,
48:57 votre couloir peut gérer.
48:59 – Oui, Josphat Auchard, qui est conseiller municipal et communautaire
49:01 de Denain, fait une campagne, hier il me disait avoir rendez-vous
49:04 avec 18 maires dans les jours qui viennent,
49:07 Christopher Zurek dans le Pas-de-Calais fait la même campagne,
49:09 je pense que oui, ce sont des territoires où c'est très réceptif,
49:12 où on est bien reçu. – Pyrénées-Orientales.
49:14 – Oui, mais les Pyrénées-Orientales, ce n'est pas le même mode de scrutin,
49:17 donc la difficulté est encore plus importante,
49:19 mais en Moselle, on peut imaginer aussi.
49:21 Bon, maintenant, on est prudent, il faut qu'on revienne au Sénat, voilà.
49:24 – Allez Anne-Charlotte, question éthique pour finir.
49:26 – Question éthique, alors oui, vous avez voté pour l'abrogation
49:30 de la suspension des soignants qui étaient non-vaccinés,
49:33 je me demandais quand même si ce n'est pas…
49:35 alors on n'est pas à l'abri d'une nouvelle crise sanitaire,
49:37 on le sait tous, ce n'est pas un mauvais signal envoyé
49:40 à tous ces soignants qui à un moment,
49:42 "je suis soignant mais je ne crois pas à la science".
49:45 – Je ne sais pas si je ne crois pas à la science,
49:46 moi j'y crois, moi je suis vacciné.
49:48 – On ne se vaccine pas, mais qu'on est soignant en première ligne,
49:50 c'est quand même particulier.
49:51 – Moi je vous l'ai dit en début de notre conversation,
49:53 moi je suis très attaché à quelque chose qui s'appelle la liberté,
49:55 et la liberté vaccinale me semble être un des piliers
49:58 du rapport que vous avez avec votre santé.
50:01 Donc je pense qu'effectivement, vous avez le droit ou pas de vous soigner,
50:05 et puis après, il y a les conséquences.
50:06 On a bien vu que le vaccin vous protégeait des formes graves,
50:09 et tant mieux, moi j'ai été vacciné trois fois,
50:12 et vous protégeait bien des formes graves,
50:13 mais en revanche, ne permettait pas d'empêcher de transmettre le virus,
50:18 donc par conséquent, le débat est clos.
50:21 – Le débat est clos, et l'émission également.
50:23 Merci beaucoup Sébastien Chenu, merci à vous trois,
50:25 merci à vous derrière vos écrans,
50:27 très très bon week-end, à la semaine prochaine.
50:29 [Musique]