• il y a 10 mois
Dans "L'heure des pros" sur CNews, Pascal Praud a réagi à la décision du Conseil d'Etat de demander à l'Arcom de ficher les journalistes, chroniqueurs et invité de la chaîne du Groupe Canal Plus. Face au secrétaire général de Reporters sans frontières, le journaliste a poussé un gros coup de colère.

"Sur chaque antenne en audiovisuel, on doit entendre des opinions différentes et une grande diversité...", a déclaré Christophe Deloire. "Vous trouvez qu'il n'y a pas des opinions différentes ? Vous trouvez que, sur CNews, ce n'est pas le cas ?", l'a interrogé Pascal Praud. "Le spectre politique est relativement restreint. Il suffit de regarder CNews pour voir que...", a répondu le patron de Reportes sans Frontières.

"Quand Madame Binet voit un micro de CNews et refuse de nous parler, je fais comment ? Quand j'invite Sandrine Rousseau et qu'elle ne vient pas, je fais comment ? Quand j'invite Jean-Luc Mélenchon et qu'il ne vient pas, je fais comment ? Ces gens-là ne veulent pas venir ! Vous savez pourquoi ils ne veulent pas venir ? Parce qu'ils ne veulent pas parler à Eric Naulleau, ils ne veulent pas parler à madame D'Ornellas. Ils refusent la conversation", a déclaré, avec colère, Pascal Praud.

Et d'ajouter : "C'est eux qui ne veulent pas venir. Sur tous les plateaux, monsieur Mélenchon ne veut pas parler avec Eric Naulleau. Pourquoi ? Parce que Naulleau est très intelligent et il va peut-être le mettre en difficulté. Ne parlez pas de pluralisme, ne parlez pas de démocratie ici ! Ne donnez pas de leçon s'il vous plait et surtout pas à moi".

Eric Naulleau, présent sur le plateau, a interpellé Christophe Deloire. "Vous vous appelez Reporters sans frontières. Maintenant, vous êtes Reporters avec frontières. Vous voulez que tous les journalistes soient à l'intérieur de frontières idéologiques bien précise. Ce que vous faites c'est absolument honteux et inadmissible ! J'aurais jamais cru qu'une association comme la votre se batte pour que des gens soient fichés politiquement", a-t-il réagi sur le plateau de CNews.

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Transcription
00:00 C'est-à-dire que sur chaque antenne, en audiovisuel et particulièrement en télévision,
00:05 on doit entendre des opinions différentes et une grande diversité.
00:10 - Et vous trouvez qu'il n'y a pas des opinions différentes ?
00:12 - C'est ce que prévoit la loi et jusqu'à présent c'est ce que l'Arkom faisait.
00:15 - Et vous trouvez par exemple que sur CNews ce n'est pas le cas ?
00:17 - De fait, le spectre politique est relativement restreint.
00:21 - Alors qu'est-ce que... restreint ?
00:22 - Honnêtement, vous en conviendrez, il suffit de regarder CNews pour voir que...
00:25 - Mais monsieur Dart...
00:26 - J'imagine que le débat ici va être extrêmement contradictoire, mais pour l'instant...
00:29 - Mais moi je vous pose une question, quand madame Binet, Sophie Binet voit un micro de CNews
00:34 et qu'elle refuse de parler, je fais comment ?
00:36 Quand j'invite Sandrine Rousseau tous les jours et qu'elle ne vient pas, je fais comment ?
00:39 Et quand j'invite Jean-Luc Mélenchon tous les jours et qu'il ne vient pas, je fais comment ?
00:42 Ces gens-là ne veulent pas venir. Et vous savez pourquoi ils ne veulent pas venir ?
00:45 Parce qu'ils ne veulent pas parler à Éric Nolot, ils ne veulent pas parler à madame Dornelas.
00:49 Ils refusent la conversation et vous m'accusez, moi, de pluralisme ?
00:55 C'est eux qui ne veulent pas venir ! C'est eux qui ne veulent pas venir !
00:58 Alors quand M. Mélenchon, sur tous les plateaux, il ne veut pas parler avec Nolot,
01:02 pourquoi ? Parce que Nolot est très intelligent et il va le mettre en difficulté ?
01:05 Peut-être. Peut-être. Donc ne parlez pas de pluralisme, s'il vous plaît.
01:10 Et ne parlez pas de démocratie. Et ne donnez pas de leçons, s'il vous plaît.
01:15 Surtout pas à moi. Surtout pas à moi. Je vous pose des questions depuis un quart d'heure,
01:18 il n'y a pas l'ombre d'une réponse dans vos questions.
01:20 - M. Deloye, vous me demandez... - Attendez, une seconde.
01:24 Je ne vous ai pas parlé encore. Admettez que vous avez dit une connerie,
01:28 on passe à autre chose. Parce que là, je vais vous dire comment c'est perçu.
01:31 Vous êtes incapable de répondre à une question très simple.
01:33 Vous avez dit "CNews teste la démocratie", vous êtes infoutu de donner le moindre fait.
01:38 Alors moi, je vais vous expliquer ce qui se passe.
01:40 Il y a une mise au pas de tout ce qui ressemble à une dissidence sur la base d'un syllogisme.
01:45 Tous les gens qui s'éloignent d'un iota de la doxa sont classés à l'extrême droite.
01:48 Une fois que tout le monde est classé à l'extrême droite, vous arrivez en disant
01:51 "Regardez à CNews, ils sont tous d'extrême droite. C'est anormal, il faut faire quelque chose."
01:55 Donc c'est basé sur un syllogisme complètement absurde.
01:59 Vous n'arrivez pas à assumer parce que vous vous appelez "reporteur sans frontières"
02:02 et maintenant vous êtes "reporteur avec frontières".
02:04 C'est-à-dire que vous voulez que tous les journalistes soient à l'intérieur de frontières idéologiques bien précises.
02:09 Ce que vous faites, c'est absolument honteux et inadmissible.
02:13 Je n'aurais jamais cru qu'une association comme la vôtre,
02:16 qui s'est battue pendant des années et des années pour la liberté d'expression
02:20 dans des pays où elle n'avait pas droit de citer,
02:22 se batte maintenant pour que des gens soient fichés politiquement parce que c'est ça qui se passe.
02:27 On vous donne une dernière chance, je vous répète la question de Pascal Praud,
02:30 en quoi CNews teste la démocratie ?
02:34 En quoi sur ce plateau ou sur d'autres de CNews, il se passe des choses antidémocratiques ?
02:39 Il se tient des propos antidémocratiques.
02:41 C'est votre dernière chance, parce que j'ai bien fait de prendre du café, je suis en train de m'endormir.
02:44 Vous n'assumez pas ce que vous avez dit, vous n'assumez pas ce que vous avez écrit.
02:47 Je vous pose une dernière fois la question de Pascal Praud.
02:49 Dites-nous quel est le problème que nous posons à la démocratie.
02:52 Mais dites-moi quelle sera la sanction quand vous exécuterez votre menace.
02:56 Quelle menace ?
02:58 Vous m'avez dit que c'était la dernière fois.
02:59 Mais monsieur De Mart, quelle menace ?
03:01 Laissez-moi vous répondre.
03:03 En fait, vous dites n'importe quoi. Quelle menace a été dite ?
03:05 Vous voyez, ce qui est en train de se passer, c'est un peu...
03:07 Mais vous dites n'importe quoi, mais vous me traitez de menace.
03:09 Mais quelle menace ? On vous pose une question.
03:11 Où est le journalisme dans ce débat ?
03:12 Le journalisme, c'est quand même d'abord aller rechercher des faits.
03:15 On vous pose une question, on vous est incapables de répondre à une question et de parler de menace.
03:22 Je n'ai pas encore réussi à expliquer le sens de la décision, la nature de la décision.
03:26 Vous ne m'en laissez pas le temps.
03:27 On est là dans une inflation du commentaire parce que vous avez un brancot qui lui récite "contre la liberté d'expression".
03:33 Excusez-moi, pour une organisation dont mes collègues prennent des risques,
03:38 certains finissent en prison et allaient dire que nous sommes contre la liberté d'expression.
03:41 Vous avez dit que la ligne éditoriale de CNews n'était pas le problème.
03:44 Je retiens cette phrase d'ailleurs, qui est formidable.
03:47 C'est dément.
03:48 Je dis que ça n'était pas une question de ligne éditoriale exactement.

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