Grâce aux personnages de Vanessa et Badri, B.R.I aborde des sujets rarement traités dans les séries policières, notamment le statut de femme ou l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle dans une telle brigade.
À propos :
À la BRI Versailles, unité historique spécialisée dans le grand banditisme, Saïd prend la tête d’une équipe constituée de jeunes flics d’élite : Badri, Vanessa, Julien et Socrate. Il devra trouver sa place au sein de son groupe, en imposant des méthodes bien différentes de celles de Patrick, l’ancien chef charismatique et respecté qui entretient des liens troubles avec le voyou Éric Perez, alors qu’une guerre des gangs risque d’embraser la capitale.
Une série de Jérémie Guez avec Sofian Khammes, Ophélie Bau, Théo Christine, Rabah Nait Oufella, Waël Sersoub, Bruno Todeschini, Sami Outalbali, Emmanuelle Devos, Nina Meurisse et Vincent Elbaz
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À la BRI Versailles, unité historique spécialisée dans le grand banditisme, Saïd prend la tête d’une équipe constituée de jeunes flics d’élite : Badri, Vanessa, Julien et Socrate. Il devra trouver sa place au sein de son groupe, en imposant des méthodes bien différentes de celles de Patrick, l’ancien chef charismatique et respecté qui entretient des liens troubles avec le voyou Éric Perez, alors qu’une guerre des gangs risque d’embraser la capitale.
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TVTranscription
00:00 -Allez, tout le monde en place !
00:01 Caméra en place, s'il vous plaît !
00:03 Et moteur en commande !
00:04 -Aujourd'hui, j'ai tourné dans les locaux de la BRI.
00:14 Dans mon bureau, plus précisément.
00:16 C'est Saïd qui entre dans nos bureaux
00:19 parce qu'il vient de se faire destituer de sa fonction de chef de brigade.
00:22 À ce moment-là, j'ai envie de lui parler de l'après-coup
00:26 par rapport à Aslan,
00:28 qui est l'un des personnes que je tue dans le cadre de ma fonction.
00:30 Les gars sont partis sur Hamza, du coup, je t'ai attendue.
00:33 Si t'as 5 minutes, j'aimerais bien...
00:34 -J'ai pas envie de parler de ce qui s'est passé hier.
00:37 -Non, mais c'était pas du tout pour te parler de ça.
00:39 Tu m'as dit que je pouvais te voir si j'avais besoin de te poser des questions,
00:43 de parler de ce que je ressentais par rapport à Aslan.
00:45 -On peut en discuter.
00:47 -Coupé !
00:49 -C'est là où elle va se rendre compte que vraiment, rien ne se passe en elle.
00:52 Elle ressent pas grand-chose.
00:53 Que ce soit physique, émotionnel...
00:55 -Police !
00:57 -Elle a l'impression qu'elle ressent pas la peine, la douleur, l'angoisse...
01:03 -C'est vraiment un aspect qui est pas souvent mis en exergue, finalement.
01:06 Aujourd'hui, on voit beaucoup de films d'action, de séries,
01:10 où on tire à la volée,
01:12 où les personnages ont l'air complètement insensibles à tout ça.
01:15 Moi, j'y crois absolument pas.
01:17 -Il vous a tiré dessus avant que vous ne répliquiez ?
01:19 -Il a porté la main à son arme.
01:21 -Les caméras de surveillance confirmeront ?
01:24 -Oui, puisque c'est ce qui s'est passé.
01:26 -Comme on dit dans notre jargon, à partir du moment où on fait usage
01:30 de la force, effectivement, ça a des conséquences énormes.
01:33 Ça a des conséquences personnelles, pénales, administratives,
01:38 sur l'enquêteur lui-même.
01:40 -Je sais jamais comment ton corps va réagir au début.
01:42 J'ai vu des mecs maigrir, grossir, certains qui se pètent des trucs,
01:47 qui se déclenchent des cancers.
01:49 -Mais aussi, ça aura des conséquences sur son groupe,
01:51 sur son entité, sur la police, sur sa famille.
01:54 -Qu'ils jouent, qu'ils boivent...
01:56 -C'est marmureusement eux qui se rendent maîtres de leur destin.
01:59 Nous, on fait usage de la force qu'en cas de...
02:02 Quand je dis "force", c'est l'usage du feu,
02:04 qu'en cas de légitime défense.
02:05 Donc, quand on est en cas de légitime défense,
02:07 il y a une question de vie derrière.
02:11 Chacun fait ses choix à ce moment-là, eux font les leurs,
02:14 nous, on fait les nôtres.
02:15 -Dans sa tête, c'était soit lui, soit elle.
02:19 Pour elle, elle a accompli sa mission, elle en avait une,
02:22 elle a entraîné pour ça, elle a tiré, point barre, ça s'arrête là.
02:25 -Je ne suis pas fatiguée, je mange tout le temps,
02:27 je prends du muscle.
02:29 -Ca te préoccupe, ça ?
02:30 -Bah ouais, franchement, ouais.
02:32 Après, c'est ce que j'ai toujours voulu,
02:33 mais je ne comprends pas pourquoi ça se débloque maintenant.
02:36 Surtout après ça.
02:37 -Sa problématique, c'est plus de ne pas avoir de culpabilité
02:40 par rapport à une action qu'elle estime légitime.
02:45 -T'as survécu.
02:47 Enfin, la norme dans ce cas de figure,
02:49 c'est le stress et la dépression.
02:50 Quand ça t'arrivera, c'est contre ça qu'il faudra que tu luttes.
02:53 -Mais ça ne m'arrive pas.
02:55 -Entre Saïd et Vanessa, c'est une relation très proche.
02:59 Ca se joue dans des silences, des regards,
03:01 mais souvent, ils sont dans la même direction.
03:04 -Et toi, comment t'as tenu ?
03:07 -A maintenant, je donne ma famille.
03:09 Dieu.
03:10 -Dieu ?
03:11 -Oui, Dieu.
03:12 -Ah ouais ?
03:13 -En fait, Saïd, je pense que c'est quelqu'un, par rapport aux autres,
03:16 qui a plus l'expérience de la...
03:19 Pas de la violence, je dirais, mais du chaos,
03:21 comme c'est un ancien militaire.
03:22 Donc il a forcément quelque chose à lui apprendre
03:24 sur la gestion du stress post-traumatique
03:27 ou les questions légitimes qu'on peut se poser par rapport à ça.
03:29 -Et moi, je crois pas en Dieu, j'ai pas de famille, je fais comment ?
03:32 T'es bon pour remonter le moral, toi ?
03:38 -Ils estiment avoir partagé le même genre d'expérience,
03:41 ce qu'elle a plu au bout d'un moment avec ses collègues,
03:43 notamment Badri, dont elle est le binôme en commençant la saison.
03:47 -Tu veux qu'on en parle ?
03:48 -Je veux parler de quoi ?
03:49 C'est passé ce qui s'est passé, on a eu de la chance, c'est tout.
03:52 -T'as raison de le prendre comme ça, franchement.
03:54 T'en poses pas 10 000 questions.
03:55 -C'est plus un chemin vers une prise de conscience
03:58 que les seules entraves qu'elle a, c'est les siennes propres.
04:00 C'est plus de fantasmer le regard que les gens peuvent avoir
04:04 sur son action, pas ce que femme,
04:05 et elle va se rendre compte que, pour les gens, en tout cas, de son groupe,
04:08 ça change absolument rien.
04:09 -Après, c'était de ça, la saison entière ?
04:12 -Quoi ?
04:13 -Que t'es plus forte que tout le monde ?
04:16 Alors te prends pas la tête plus que ça, va.
04:19 ...
04:29 -Aujourd'hui, on est à Villiers-le-Bel.
04:30 On est dans la cité d'où vient Badri,
04:32 une cité dans laquelle il a grandi,
04:34 mais où personne n'essaye son vrai métier.
04:36 -OK.
04:37 -Saïd 1, Ophélie 2, Théo 3...
04:40 -OK. -Rabah et Wael.
04:42 -Cette scène, elle est un peu particulière,
04:43 et je l'appréhendais beaucoup,
04:44 parce que c'est une scène importante de ce personnage, en tout cas.
04:47 -Tape caméra B.
04:48 -Le personnage de Badri doit faire une intervention
04:51 au sein même de sa cité.
04:52 Il est confronté, justement, aux gens qu'il croise tous les jours,
04:54 à ses amis, notamment à sa mère.
04:56 -C'est qui, les cagoulés, là ?
04:58 Eh, vas-y, montrez mon gueule !
04:59 Pourquoi vous vous cachez ? Montrez mon visage !
05:01 -Il y a un entroutement.
05:02 Il y a la mère de Badri qui commence à faire du bruit,
05:04 qui commence à être agitée.
05:05 -Ta gueule ! Tu me fais mal !
05:08 -Badri est obligé d'intervenir, c'est sa mère avant tout.
05:12 Il a pas envie que son équipe se rende compte que c'est sa mère
05:15 ou bien qu'il a des intérêts ou bien qu'il connaît cette cité.
05:17 -Lâche-moi, putain de merde !
05:19 -Il se retrouve en fait tiraillé de tous les côtés.
05:21 -Connard !
05:22 Attire-moi, mec !
05:25 -Il a une mère qui est très anti-police
05:27 et qui est pas quelqu'un de facile à gérer.
05:29 -Eh, je crois que je bosse pour les riouches, là.
05:30 Tu l'appelles, tu lui demandes, au lieu de me saouler, là !
05:32 -Il a une relation un peu fusionnelle avec sa mère.
05:35 La scène, par exemple, où sa mère s'énerve contre les flics
05:38 et il se retrouve obligé de la ceinturer,
05:40 c'est, pour lui, je pense, quelque chose d'horrible à faire.
05:43 -Ils ont un écartage très faible.
05:46 -Trouve-toi une meuf et fais du sport, je sais pas, moi !
05:48 -Ils ont des rapports un peu frères et sœurs,
05:50 plus que fils, mère...
05:52 Mais bon, voilà, il a...
05:53 une mère compliquée.
05:56 -J'ai tourné une scène avec Badri, juste après l'intervention,
06:00 après qu'il soit intervenu auprès de sa mère.
06:02 -Badri, je te dépose.
06:03 -Et donc, moi, je sais pas que c'est sa mère,
06:06 mais je trouve que c'est un peu inadmissible, ce qu'il a fait.
06:08 Donc, voilà, je le prends à part pour en discuter avec lui.
06:12 ...
06:17 -Tu dois m'expliquer pourquoi t'as fait ça.
06:18 -Fais quoi ? -Pourquoi t'as parlé à cette femme ?
06:21 -Le moment des explications avec Saïd,
06:23 il fallait que ce soit vraiment entendu.
06:25 -Quand il dit "T'en connais beaucoup, des daronnes",
06:27 Marc a un petit moment...
06:29 -Avant de le... Pourquoi tu fais ça ?
06:31 -Il se fout de ta gueule. -Exactement comme ça.
06:33 -T'en connais beaucoup, des daronnes, dans cette cité ?
06:35 -Cette scène, elle était vachement intense,
06:39 elle était compliquée à...
06:41 Enfin, en tout cas, dans les émotions à sortir.
06:43 La clagoule a beaucoup aidé.
06:45 -Tout ça, j'en ai rien à foutre !
06:47 Ce qui m'intéresse, c'est le groupe, c'est le terrain !
06:49 Ça rentre dans ta tête, ça ?
06:51 -Moi, cette scène est importante
06:52 parce qu'il assoie son autorité sur lui.
06:54 C'est un switch qui se joue à ce moment-là.
06:58 -Si tu lâches encore une fois tes collègues, ça va pas le faire.
07:01 -On avait vraiment envie que ce soit vraiment, genre,
07:03 demain, l'alpha qui s'explique.
07:05 -Parce que la prochaine fois
07:08 que tu mets tes collègues dans cette situation, ça va pas le faire.
07:11 -Je te le dirai pas deux fois, ça.
07:13 La dernière fois que tu me parles comme ça, t'as bien compris ?
07:17 Je suis pas ton pote, non.
07:18 -Je pense qu'ils se sont pas compris tout de suite.
07:20 De temps en plus qu'après, il prend le parti de Patrick
07:23 à un moment dans la série.
07:24 -Patrick est quelqu'un qui travaille un petit peu
07:26 avec des méthodes à l'ancienne.
07:27 Donc, il n'hésite pas à faire du copinage avec des voyous
07:30 pour essayer de sortir telle ou telle affaire.
07:32 Et Badri a appris à travailler comme ça,
07:34 donc il connaît que cette façon de travailler.
07:36 Donc quand Saïd arrive, c'est une nouvelle façon de travailler.
07:38 Donc pour Badri, forcément, c'est pas la bonne.
07:41 Vu qu'il a toujours travaillé d'une certaine façon,
07:42 qui a toujours marché.
07:44 -Musique dégradée, t'es un voyou, toi.
07:45 -Badri, sa problématique, c'est de mentir à sa maman
07:51 et d'être perçu comme un social-traître, un peu, dans sa famille.
07:55 -Fais pas les provoquer, comment tu gueules sur la vidéo ?
07:59 -Eh, mais t'es de quel côté, toi ?
08:01 Il a raison, ton cousin t'a changé.
08:05 -Il a un peu cette relation étrange avec son cousin,
08:07 du fait que Badri soit flille,
08:10 et que son cousin ne le sait pas,
08:11 et que son cousin est un peu à frontière
08:13 entre l'égal et l'illégal.
08:15 On comprend pas trop ce qu'il fait en saison 1.
08:16 -Vas-y, casse-toi, vas-y.
08:19 Casse-toi, là !
08:22 -En dévoilant son visage à son cousin,
08:23 il dévoile aussi le mensonge.
08:26 C'est une sacrée gifle pour la famille de Badri.
08:28 -Comment tu peux faire ce métier-là ?
08:30 Comment tu peux être avec eux alors que t'as grandi ici, putain ?
08:33 -Ouais, c'est bon.
08:34 -Ça veut dire quoi ?
08:36 Que j'ai élevé un harki ? C'est ça ?
08:37 -Il se rend compte qu'en fait, la personne qu'on croit connaître
08:39 le plus au monde nous ment depuis des années.
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