Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
https://www.canalplus.com/cinema/
Facebook : https://www.facebook.com/canalpluscinema/
Twitter : https://twitter.com/Canalplus
Instagram : https://www.instagram.com/canalplus/
https://www.canalplus.com/cinema/
Facebook : https://www.facebook.com/canalpluscinema/
Twitter : https://twitter.com/Canalplus
Instagram : https://www.instagram.com/canalplus/
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Dans Better Man de Michael Grasset, la vie tumultueuse de la pop star britannique
00:05Robbie Williams racontée par lui-même en voix-off et incarnée par un chimpanzé animé.
00:11Mais qu'est-ce que c'est Arthur ?
00:13Je vais vous le demander, c'est un drôle de truc, c'est un drôle de film.
00:16Moi qui ne connaissais à peu près rien ni de la musique ni de la carrière de Robbie Williams.
00:20Ni de la vie des chimpanzés ?
00:21Ni de la vie des chimpanzés, quoique peut-être plus que Robbie Williams finalement.
00:24J'y suis allé sans trop savoir à quoi m'attendre.
00:27Et à ma grande surprise, j'ai été assez cueilli par le film finalement.
00:30Notamment dans son honnêteté brutale concernant le côté narcissique, détestable, idiot, pervers du chanteur.
00:38Et aussi pour sa noirceur, je ne m'attendais pas à retrouver ça dans un produit assez calibré pour Hollywood, pour les masses.
00:44Le film est quand même très très sombre, notamment en ne faisant pas l'impasse sur les addictions diverses
00:49à toutes les drogues de Robbie Williams, sur son côté médiocre avec les femmes notamment.
00:54Et moi, ça m'a assez enthousiasmé cette espèce d'honnêteté brutale.
00:58Et je vous ai ramené une scène pour vous montrer une autre dimension qui m'intéresse particulièrement dans le film.
01:03C'est une espèce de virtuosité technique, un côté spectacle total.
01:06Donc là, on a une scène de danse sur le morceau « She's the one » avec Nicole Appleton,
01:12qui est donc une chanteuse britannique qu'il vient de rencontrer et dont il tombe amoureux.
01:15Et donc en fait, Robbie Williams, c'est quelqu'un qui rêve sa vie en permanence
01:18et la mise en scène va l'aider à le faire avec des raccords qui sont assez bien menés,
01:23qui sont des coutures très fines comme ça.
01:25On a des raccords dans l'axe en permanence, des raccords de mouvements
01:28et la caméra ne s'arrête jamais de bouger et elle nous raconte comme ça ce va-et-vient
01:31entre le réel et entre le fantasme, le rêve, la vie qu'on se rêve avec évidemment le grand amour.
01:37On est dans un film hollywoodien, il faut que ça rêve, il faut que ça nous raconte
01:40une belle histoire d'amour à laquelle on peut s'identifier.
01:43Mais c'est fait avec une espèce de mélange d'artifice et en même temps de grande maestrie à technique.
01:47Moi, c'est un film qui m'a beaucoup envoyé de paillettes dans les yeux.
01:51Et malgré ce côté artificiel, j'y étais très réceptif finalement.
01:55Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu des numéros musicaux aussi premier degré,
01:59aussi assumés dans leur volonté de juste nous faire vivre un grand numéro de Broadway en fait quelque part.
02:04C'est une sorte de tour de piste comme ça, phénoménale, auquel nous invite Robbie Williams
02:07et je trouve que dans cette dimension, c'est assez réjouissant finalement.
02:10Et est-ce que t'es années 2000 aussi qui peut séduire ?
02:13Vous entendez parler pendant l'exposition.
02:15En fait, il a choisi à mon avis une des meilleures séquences du film, cette séquence musicale,
02:18parce que c'est un film britannique et je pense vraiment qu'il y a une filiation du cinéma britannique dans ce film-là.
02:24Alors, bien qu'il ne soit pas l'Australien,
02:28mais j'ai pensé, il y a Baz Luhrmann qui est vraiment auquel on pense, notamment dans cette séquence-là.
02:32On pense à Baz Luhrmann, on pense à Danny Boyle,
02:35on pense à un mélange également dans cette séquence, par cette façon de mélanger les strates de récits,
02:39les différents niveaux de réalité, à des séquences musicales dans des Walt Disney.
02:42Et j'ai l'impression que le film réalise, comme Baz Luhrmann le voulait,
02:45une sorte d'idéal entre Walt Disney, MTV,
02:48mais qui serait également dans la continuité d'un cinéma britannique.
02:52Moi j'ai pensé, pardon, mais évidemment ce n'est pas la même chose.
02:55Mais dans les années 70, quand même Ken Russell ou Nicolas Roeg fonnaient des films,
02:59il y avait parfois cette débauche des faits que le film essaye d'atteindre.
03:03Et ça, c'est ce qu'il y a de plus intéressant dans le film.
03:06Le problème, c'est ce que ça raconte, par un moment.
03:09C'est une sorte de psychodrame, un autopsychodrame narquois,
03:14avec une sorte presque de sentiment d'emprise sur le spectateur,
03:17qui fonctionne assez bien. Je l'ai vu en salle,
03:19les gens applaudissaient à la fin, après les 15 dernières minutes,
03:22où, véritablement, Robbie Williams nous fait pleurer sur ses défauts.
03:27Sur ses propres défauts, il y a un côté prévaillant pour nos mots.
03:30Évidemment, c'est produit par l'artiste, c'est normal.
03:33Très plaisant, quoi.
03:34Moi qui m'intéresse, me passionne assez pour les effets spéciaux,
03:37j'aimerais dire à celles et ceux qui nous écoutent, si c'est quelque chose qui vous intéresse,
03:40il y a un travail, notamment, sur ce qui est l'intégration d'un personnage virtuel.
03:44Contrairement à la planète des singes, parce qu'on y pense forcément,
03:47on n'est pas dans un décor fantasmatique post-apocalyptique,
03:49on est dans un monde réel. Techniquement, c'est incroyable.
03:50Si ça vous intéresse, il faut le voir pour ça.
03:52Parce que sinon, le film, moi, m'a reconnecté à un vieux trauma terrible,
03:57qui s'appelle le clip de Robbie Williams.
03:59On a tous souffert, dans les années 90 et 2000, de cette soupe...
04:02Non, c'est l'épice trémoussée sur Take That, donc on ne peut pas...
04:05De cette soupe affreuse qui n'existait que grâce à son enrobage technique.
04:10Et bien là, c'est pareil. Et en plus, c'est un biopic de faux modeste.
04:13Un type qui dit, vous savez, je ne peux pas me représenter,
04:16je ne suis qu'un singe, à 300 millions de dollars en numérique.
04:18C'est même un peu plus pervers que ça.
04:20Ce n'est pas son idée, ce n'est pas son idée.
04:21C'est même un peu plus pervers que ça.
04:22Loé Mouk qui était donc au concert des Take That.
04:24Plusieurs fois, même.
04:24Plusieurs fois !
04:25Non, non, ce n'est pas son idée.
04:26Je crois que c'est le réalisateur qui a vraiment voulu,
04:28qui lui a demandé quel était son animal spirituel,
04:31et il a répondu un singe.
04:32Et puis, il y a toute une filiation aussi avec l'idée un peu bête de foire
04:35des jeunes dans les Boy's Monde.
04:36Ce qui est génial, c'est que cette séquence que j'adore...
04:39On va donner beaucoup de choses à un singe.
04:40On lui demande beaucoup, oui.
04:42Et puis, il y a aussi le côté sous-évolué.
04:43C'est là que le film n'est pas tendre avec son protagoniste.
04:46Mais ce que la séquence montre,
04:47c'est que c'est aussi une comédie musicale en plus d'un biopic.
04:50C'est-à-dire qu'on n'a pas la vie, puis l'écriture, l'enregistrement des chansons.
04:54Là, les chansons viennent rythmer la vie de l'artiste, en fait.
04:57Ce qui permet une liberté dingue dans la mise en scène des séquences musicales,
05:01puisqu'on n'est plus cantonné aux quatre murs d'un studio.
05:04Et donc, on pioche dans le répertoire de Robbie Williams.
05:06Les chansons ne sont pas du tout par ordre chronologique.
05:08Et ça permet de rythmer complètement un récit,
05:10et de s'octroyer, de permettre un peu plus de folie et d'élan au film,
05:14comparé au biopic habituel qu'on voit ces derniers temps.
05:16Mais son dernier film s'appelait The Greatest Showman.
05:19C'était son premier, c'était son premier long.
05:21Et là, ça pourrait aussi s'appeler The Greatest Showman.
05:23Oui, mais il y a un lien entre les deux, parce que...
05:25The Greatest of the Greatest.
05:26Parce que Jack Mann, sur le tournage de ce précédent film,
05:29avait un doute sur la musique.
05:30Et comme il était fou de Robbie Williams, il lui a demandé son avis.
05:33Et c'est comme ça que Michael Grasset a rencontré Robbie Williams.
05:36Ils ont sympathisé.
05:37Et c'est vrai que ce qui est intéressant,
05:39c'est que c'est la vision de l'intérieur de Robbie Williams.
05:41La voix-off, c'est vraiment 18 heures d'enregistrement,
05:44d'interview avec Robbie Williams, qui raconte réellement.
05:50Et ce côté singe, c'est très intéressant de voir
05:53la matérialisation de son univers fantasmatique,
05:57y compris dans ce fameux concert où il voit dans la foule
06:00tous les clones de lui-même qui viennent le saboter.
06:03Et ça devient une bataille comme à la Plaine des Singes.
06:05C'est très passionnant.
06:08Le film est très, très intriguant.
06:10Le film peut énerver par moments.
06:11Il dure deux heures et quart.
06:13Mais en même temps, il est très stimulant.
06:15Moi, je recommande sa vision.