Avec François Braun, Ministre de la Santé et de la Prévention
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-05-17##
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00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:05 Et l'invité ce matin, Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts.
00:09 Bonjour Marine Tondelier.
00:10 Bonjour.
00:11 Plusieurs sujets sur la table ce matin, évidemment l'agression du petit neveu de Brigitte Macron,
00:15 le climat de violence dans le débat public et politique, l'industrie verte aussi,
00:19 le nucléaire et toujours les controverses d'ailleurs pour certains autour des choix écologiques ou non.
00:23 Avant d'évoquer le sujet écologie avec l'industrie verte,
00:27 votre réaction à l'agression du petit neveu de Brigitte Macron
00:31 après l'interview du président de la République alors qu'il sortait de sa chocolaterie ?
00:35 C'est consternant mais on a un climat social qui est extrêmement inquiétant,
00:39 la violence répond à la violence, nous on prêche quand on est écologiste la désescalade,
00:45 et vous voyez ce qu'il faut se dire aussi c'est que tous ces sujets nous écartent des vrais sujets.
00:49 Et le vrai sujet dont je vais vous parler ce matin c'est les oiseaux, la disparition des oiseaux.
00:53 Ça fait des années qu'on le dit, un rapport sort hier et nous dit que l'Europe a perdu 25% de ses oiseaux depuis les années 80,
00:59 c'est 20 millions d'oiseaux qui disparaissent par an, 800 millions d'oiseaux disparus depuis les années 80,
01:05 et pour les oiseaux des champs c'est 60% des oiseaux qui ont disparu.
01:08 Donc vous voyez quand vous êtes écologiste qu'on se moque de vous en disant "alors le parti des oiseaux on s'en fout",
01:12 la réalité c'est qu'on devrait tous être le parti des oiseaux et qu'évidemment il faut commenter l'actualité comme on le fait tous les jours,
01:18 parler des européennes, de la Nupes, des érapages de cygnous et de tout ce que vous voulez,
01:22 mais pendant ce temps-là, la biodiversité est en train de s'éteindre, le vivant est abîmé et nous faisons partie du vivant,
01:28 l'habitabilité de la planète pour les 30 prochaines années est remise en question,
01:31 et je vais vous dire on entend moins en moins d'oiseaux, c'est un silence, mais un silence qui pour beaucoup d'écologistes est assourdissant.
01:37 Oui le silence peut être assourdissant.
01:39 - Non mais c'est vrai, dans les campagnes comme dans les villes, avec cette disparition, on en a parlé tôt ce matin sur Sud Radio,
01:44 cela dit, vous-même vous ne parlez pas que d'écologie et que des oiseaux, je vous ai entendu parler de réforme des retraites,
01:50 d'un tas de sujets sociaux. - Mais bien évidemment, parce que tout ça est complémentaire,
01:56 mais je remarque que les sujets sociaux viennent à moi très naturellement,
01:59 et que je dois me battre au quotidien pour parler des sujets environnementaux,
02:02 alors que quoi de plus urgent finalement que de parler de notre avenir, et du fait que les enfants qui naissent en 2023,
02:07 on ne sait pas leur garantir que la planète sera encore habitable dans 30 ans.
02:10 - C'est vrai, Marine Tondolier, est-ce que ce n'est pas parce que vous essayez d'imposer un clivage, gauche-droite également,
02:15 sur les sujets d'écologie, alors que ça doit être transversal ?
02:17 - Non, absolument pas. Le clivage, c'est le clivage des paroles et des actes.
02:21 Et on peut être de droite et de gauche, et productivistes ou sensibles à l'environnement,
02:25 moi ce que je vous dis, ce sont les faits. La France s'était engagée entre 1989 et 2018 à baisser son utilisation de pesticides,
02:31 entre 2009 et 2018, pardon, la France s'est engagée entre 2009 et 2018 à baisser son utilisation de pesticides de 50%.
02:37 Savez-vous le résultat de cette formidable initiative ? Ça a augmenté de 20%.
02:41 Et aujourd'hui, le rapport dont je vous parle, là, sur les oiseaux, montre bien que c'est ça la principale cause de disparition des oiseaux.
02:47 À quel moment on en parle ? Moi, dès que je parle des pesticides, j'ai la FNSEA, la coordination rurale,
02:52 le ministre de l'Agriculture qui m'explique comment on fait pousser une tomate, c'est ça être écologiste aujourd'hui.
02:55 C'est se faire moquer, conspuer, diffamer, alors qu'on parle de sujets justes, qui sont absents du débat public si on ne le fait pas,
03:01 et qui menacent l'habitabilité de la planète, la survie de l'espèce humaine, des oiseaux, des insectes,
03:07 quoi de plus important que cela, je ne sais pas.
03:09 Non mais c'est vrai, mais quand vous parlez de la FNSEA, etc., sans les caricaturer, en même temps,
03:14 ils sont là pour faire pousser des tomates, comme vous le dites, quoi, et que c'est assez difficile, quoi.
03:19 Oui, mais vous voyez, on a...
03:20 Est-ce que vous aimez les agriculteurs ?
03:22 Bien sûr que je les aime, j'ai un grand-père agriculteur, je ne renie absolument pas ni cet héritage, ni ce milieu,
03:28 mais ce que je veux vous dire, c'est qu'on a voulu dans ce pays faire des écologistes le bouc émissaire de tous les mots des agriculteurs,
03:33 et je peux vous dire que vous faites disparaître tous les écologistes de France et même du monde,
03:37 les agriculteurs auront encore un problème d'eau, encore un problème de besticier de disparition des oiseaux,
03:42 et encore un problème de comment on cultive dans une France à 4°, mais surtout,
03:45 les solutions qui sont bonnes pour les oiseaux sont aussi bonnes pour l'eau, pour tous les sujets dont on va débattre tout l'été,
03:49 parce qu'il n'y en aura plus, par exemple, 20 000 km de haies qui disparaissent chaque année en France, encore maintenant,
03:54 alors qu'on sait que c'est indispensable pour la biodiversité, indispensable pour la ressource en eau,
03:59 pour que les nappes se rechargent, comment on fait tout ça, en fait ?
04:03 Où on parle de ça dans la société française, plutôt que ces polémiques quotidiennes qui, en vrai, n'intéressent plus grand monde,
04:08 ni vos auditeurs, ni nos électeurs ?
04:10 - Alors, tout de même, quand même, je reviens d'un mot sur cette agression,
04:13 et puis la justice qui va, aujourd'hui, en comparution immédiate, juger trois personnes.
04:17 Est-ce qu'il y a eu un cap qui a été franchi quand on s'attaque à la famille du président de la République ?
04:22 - Évidemment qu'un cap est franchi, et depuis longtemps, quand je suis en déplacement dans l'Haute-Hégaronne
04:26 sous protection policière pendant deux jours, parce que le président de la Chambre de l'Agriculture
04:30 m'interdit de séjour sur du papier à Antette d'un établissement public en disant
04:34 "Vous n'êtes pas la bienvenue, je vous ferai partir".
04:36 J'ai dû déposer plainte, quand même, et être sous protection policière pendant 48 heures.
04:41 Quand Morgane Large, journaliste sur l'agrobusiness en Bretagne,
04:44 est victime de deux tentatives d'assassinat, et que quand, entre ces deux tentatives d'assassinat,
04:48 elle demande une protection policière, on la, lui, refuse.
04:51 Quand Paul François, qui a gagné son procès contre Monsanto,
04:55 parce qu'il est malade des pesticides, ça a été démontré. Il était agriculteur, vous voyez ?
04:59 Les agriculteurs ne sont pas insensibles à cette cause-là,
05:02 et même ceux qui travaillent et pour qui c'est dur.
05:05 Lui, il est séquestré, tentative d'assassinat,
05:08 on lui a fait ingérer un liquide dont on n'a jamais su ce que c'était,
05:11 et on n'entend plus parler de lui depuis, j'espère qu'il va bien, parce qu'on est très inquiets.
05:15 Quand la présidente de Sea Shepherd a, deux fois en une semaine,
05:18 des dizaines de pêcheurs dans son jardin, venus l'intimider, et ça on en parle ouf !
05:22 - Quand ces actions rébellions mènent des actions radicales aussi...
05:26 - Entre les personnes, jamais, et moi je vais vous dire, je trouve scandaleux ce qui s'est passé
05:30 pour le neveu de Brigitte Macron, mais il y a plein de gens qui ne sont pas les neveux de Brigitte Macron,
05:34 aujourd'hui, et qui se font agresser dans l'indifférence générale, y compris FNE,
05:38 recense 50 cas d'intimidation, de menaces sur ces dernières années,
05:42 et donc nous, qu'est-ce que l'on est en train de faire comme l'Etat ne nous protège pas ?
05:45 On crée un observatoire des violences faites aux écologistes, parce qu'il existe des cellules d'hémétaire
05:49 pour les agriculteurs, et c'est normal de protéger les agriculteurs, mais aujourd'hui,
05:52 les écologistes, c'est la double peine, on doit se battre dans l'indifférence générale,
05:56 et subir des violences dont on ne parle jamais, c'est mon rôle aussi de secrétaire nationale que d'en parler.
06:00 - Qui est responsable de cette violence dans la société aujourd'hui ?
06:03 - Je pense qu'on a tous notre part de responsabilité, moi je ne vais pas vous dire,
06:06 c'est pas moi, c'est les autres, évidemment qu'à l'heure de la twitterisation de la politique,
06:10 à l'heure où l'Assemblée nationale est devenue un décor Instagram pour vidéos de députés
06:14 qui font leur tirade de l'année, en fait, tous les jours,
06:18 à l'heure où même les ministres mentent, excusez-moi, normalement, moi quand j'étais petite,
06:22 on écoutait, il y avait le débat, puis il y avait le ministre, il disait un truc vrai, on était d'accord ou pas,
06:25 mais il donnait des vrais chiffres, là, en mangeant, même quand on est ministre,
06:29 la ministre qui fait la une de Playboy, c'est devenu n'importe quoi, excusez-moi,
06:33 et pendant ce temps-là, pendant qu'on polémique sur des polémiques de polémiques,
06:36 on ne parle pas des vrais sujets, et on est en train d'aller dans le mur, je ne sais pas si
06:39 vos auditeurs ont vu cette série Dont Look Up,
06:42 - Aux Etats-Unis, oui. - C'est une série Netflix,
06:45 qui fait des fois des bonnes séries aussi, et pas que celle-là,
06:48 mais qui nous dit, voilà, c'est des scientifiques qui essayent d'alerter,
06:51 et tout le débat tourne autour d'autres choses, et ils essayent d'alerter,
06:54 et ils deviennent fous, en fait, parce qu'ils disent, à quel moment vous comprenez
06:57 que dans quelques jours, c'est fini, et on est en train de foncer dans le mur,
07:00 mais les habitants de cette planète sont incapables d'ouvrir les yeux,
07:03 et de voir ce mur qui arrive, au contraire, on accélère en fonçant dans le mur,
07:06 donc moi, je ne sais plus comment vous le dire, il va falloir qu'on fasse quelque chose,
07:09 c'est ce, en tout cas, à quoi j'ai envie de m'employer comme secrétaire nationale d'Europe écologique.
07:13 - On va en parler dans un instant aussi sur les choix du nucléaire,
07:17 mais il y a eu deux histoires, parce que vous parlez de propos, etc.,
07:20 qui vous ont fait beaucoup réagir, l'un sur Fukushima, de votre part,
07:25 et puis l'autre sur CNews et les demandaires Valeurs Actuelles.
07:28 Est-ce que vous regrettez ces propos ? - Jamais.
07:31 - Jamais ? - Jamais, parce que, je vais vous dire,
07:33 si quand on est écologiste, on a peur de comment peuvent être interprétés nos propos,
07:37 qui pourtant sont très clairs, alors on ne dit plus rien.
07:39 - Sur Fukushima, ce n'était pas très clair, puisque vous dites "on a gagné".
07:42 - Non, je pense d'ailleurs que c'est polémique, qui vise des propos
07:46 que peut-être j'aurais pu formuler plus clairement, ok, pas de problème,
07:49 mais en fait, ça vise aussi à intimider.
07:51 Ce qui se passe sur Fukushima, on va expliquer, j'étais sur Backseat jeudi dernier,
07:54 après une semaine très longue, c'est la vie,
07:56 mais on me demande, la question est la suivante,
08:00 c'est pourquoi, alors que tout le monde était anti-nucléaire,
08:03 la société étant nucléaire, pourquoi tout d'un coup,
08:06 le mot "anti-nucléaire" revient en odeur de sainteté,
08:08 et dans les sondages, les gens n'ont plus l'air inquiets du nucléaire.
08:10 Et moi, ce que je réponds, en me trompant en plus sur la date,
08:13 parce que certes, j'étais fatiguée, et moi je me rappelle qu'au moment de Fukushima,
08:15 vous savez, on a une mémoire émotive, j'étais en campagne départementale.
08:18 Et je trouve que c'était la campagne départementale de 2011 et pas de 2015,
08:21 et quand je dis d'ailleurs, ça a fait plier François Hollande,
08:23 dans ma tête, je vois bien que c'était avant 2012,
08:26 et si je reprends, on repart en arrière à l'interview, donc je ne le fais pas.
08:29 Mais ce que je dis, et que je redis, c'est que oui, au moment de Fukushima,
08:33 les gens qui étaient anti-nucléaire, vous voyez déjà que la bataille culturelle sur le nucléaire,
08:37 elle était assez claire dans ce pays.
08:39 Les gens n'étaient pas pour le nucléaire.
08:41 Mais on avait des gens qui disaient, "oui, mais vous parlez de Tchernobyl,
08:44 mais c'était le tiers monde, vous parlez de Tchernobyl,
08:46 mais ce n'était pas une centrale sérieuse, maintenant c'est solide."
08:49 Et il y a Fukushima, et moi je peux vous dire, j'ai même rencontré le premier ministre japonais,
08:52 qui était ultra pro-nucléaire, et qui me raconte, ce soir-là, la terreur,
08:56 parce qu'il ne maîtrisait plus rien, et c'était le Japon,
08:58 et ce n'est pas des brailles industrielles, si je peux m'exprimer comme ça.
09:01 Et donc, oui, au moment de Fukushima, peut-être qu'on a baissé la garde,
09:05 parce qu'on s'est dit, c'est tellement évident que le nucléaire,
09:08 même dans des pays développés comme le nôtre, ce n'est jamais 100% sûr.
09:11 La bataille culturelle, pour nous, était terminée.
09:14 Il n'y avait plus de débat, c'était tellement évident.
09:16 Et donc on s'est occupé des autres fusées environnementaux, des oiseaux,
09:19 tout ça, on a raison de le faire aussi, mais pendant ce temps-là,
09:21 le lobby nucléaire s'est réorganisé, que voulez-vous que je vous dise ?
09:24 - Sur CNews et Valeurs Actuelles, je ne vais pas revenir sur tous les propos,
09:29 mais vous évoquez les manifestations d'ultra-droite que vous qualifiez de néo-nazis.
09:33 - Ah ben la manifestation que, si même Darmanin voulait l'interdire,
09:36 excusez-moi, c'est qu'elle devait être problématique,
09:38 parce qu'on n'est pas exactement alignés sur le sujet.
09:40 Et je vous rappelle qu'il trouve ce que Marine Le Pen est trop molle.
09:43 Donc voilà, s'il interdit une manif, c'est que ce n'est pas une manif
09:46 de gens qui votent Marine Le Pen. Ce sont des néo-nazis, oui, qui...
09:50 - Mais pas ces deux médias, CNews et Valeurs Actuelles.
09:53 - Mais je n'ai pas dit ça non plus. Merci de...
09:55 Si ce n'est pas clair, je le redis.
09:57 Oui, il y a aujourd'hui en France des manifestants néo-nazis
10:00 qui manifestent à ciel ouvert et dans l'impunité dans ce pays.
10:03 Oui, un maire démissionne parce que des gens d'extrême droite
10:06 sont venus manifester devant son domicile, ont mis le feu à son domicile
10:09 et qu'il a demandé l'interdiction de cette manif qu'on ne lui a jamais répondu,
10:12 qu'il a demandé une protection policière qui ne lui a jamais été accordée.
10:15 Oui, on en est là. Maintenant, ce que je dis, et que je redis si vous voulez,
10:18 c'est qu'il y a une extrême droitisation du pays
10:21 et que certains médias, oui, y contribuent fortement.
10:24 CNews et Valeurs Actuelles en tête de gondole.
10:27 Alors si, quand je dis ça, je suis harcelée depuis par Français de souche,
10:30 riposte laïque, tout ce que la face aux cheffières tente de contre
10:34 de blogueurs et de médias influents, peut-être que j'ai visé juste.
10:37 Peut-être que quand CNews fait une journée entière, entière,
10:40 chaque créneau horaire pendant 24 heures,
10:43 de débats sur Marine Tondelier et tel extrémiste, etc.
10:46 Peut-être que c'est exactement ce que je tentais de démontrer.
10:49 Peut-être que l'Arkham devrait faire son travail dans le cas de CNews
10:52 qui ne respecte pas les règles du pluralisme.
10:55 Moi, je ne demande pas, comme du législateur, de fermer CNews. Je veux qu'ils respectent la loi.
10:58 Je veux aussi que, quand on donne de l'argent à des médias...
11:01 - Normalement, ils doivent respecter, parce que c'est... - Oui, normalement.
11:03 Mais encore une fois, tout est entre la théorie et la pratique.
11:05 Et ils sont condamnés plusieurs fois. Mais il y a encore des choses qu'ils ne respectent pas
11:08 et qu'on les laisse faire. Ce n'est pas possible.
11:10 - Bon, Marine Tondelier... - Mais ce n'est pas eux, les néonazis, comme je l'ai précisé.
11:13 - Je voudrais savoir si vous êtes favorable, quand même, au projet de loi
11:17 qui est destiné à favoriser une réindustrialisation décarbonée du pays
11:21 qui a été présentée hier autour de l'hydrogène vert. Vous le soutenez, ce plan, ou pas ?
11:25 - Alors, moi, quand j'entends Emmanuel Macron dire "industrie verte",
11:28 je préfère ça que quand il dit "industrie dégueulasse", ça c'est sûr.
11:31 Mais quand il dit "vert", je ne sais pas ce qu'il entend par "vert".
11:35 Parce que je pense qu'on ne veut pas dire la même chose par "vert".
11:38 Et donc, certaines industries, clairement, pour lui et pour moi, ne seront pas vertes.
11:42 D'autres, clairement, pour lui et pour moi, seront vertes.
11:44 Et puis, il y a au milieu des trucs qui, pour lui, seront verts et pour moi, pas du tout.
11:48 Je viens d'une région, les Hauts-de-France, qui était, avec le Grand Est,
11:51 les deux grandes régions industrielles de ce pays,
11:53 et qui sont en train d'en crever, en termes de santé environnementale,
11:57 et aussi parce que la désindustrialisation nous a dit...
12:01 La santé, l'environnement, ok, mais il y a l'emploi.
12:04 Et aujourd'hui, on n'a ni la santé, ni l'environnement, ni l'emploi, puisque ça ferme.
12:08 Donc oui, c'est un sujet, mais vous voyez, j'étais à Val d'Une,
12:11 c'est un site qui est à Trissain-Léger, près de Valenciennes,
12:14 et à Lefrancoute, près de Dunkerque.
12:15 Ils produisent des roues de train.
12:17 Et je vais vous dire, même s'ils produisent d'autres choses, je défendrais leur emploi par principe.
12:20 Mais là, aujourd'hui, eux, on les laisse tomber,
12:22 alors que c'est les derniers qui fabriquent des roues de train en France,
12:25 et que ça veut dire que quand on nous parle de grands plans pour le ferroviaire, etc.,
12:29 demain, on aura peut-être enfin de l'argent pour le train,
12:31 mais pour acheter des choses en Italie, en Espagne, en Tchéquie et en Chinois,
12:35 et je n'ai rien contre les travailleurs de ces pays,
12:37 mais ça vient quand même de plus loin.
12:38 - Vous défendez une certaine souveraineté, alors, notamment sur l'industrie.
12:43 - Je défends évidemment le produire local,
12:44 et surtout le respect des compétences, des décennies d'expertise française.
12:50 On a le record de vitesse, par exemple, du TGV,
12:53 560 km/h pour aller sur le TGV Est,
12:55 la roue, elle a été fabriquée là.
12:56 C'est les gens qui ont fabriqué ça, cette compétence, cette excellence, qu'on laisse tomber.
13:00 Et Lefrancoute, donc toujours le site Val d'Une,
13:02 là où les cylindres d'acier sont compressés,
13:05 c'est la dernière forge de France.
13:06 Quand elle ferme, il n'y a plus aucune forge en France,
13:09 et on ne perd à jamais cette compétence,
13:11 parce que jamais on ne pourra réouvrir ce genre d'industrie
13:13 quand on a perdu le savoir-faire.
13:14 Donc oui, moi, ça me donne envie de pleurer, en fait,
13:16 et de voir Macron se pavaner pour dire
13:18 "moi je fais 20 000 emplois de batterie gigafactory",
13:21 ok, mais sur des terres qui, en plus, si ça tombe,
13:23 dans 20 ans seront sous la flotte,
13:24 parce que Dunkerque, c'est quand même d'épaule d'air,
13:26 regardez le trait de code dans les années qui viennent,
13:27 sur des terres en plus agricoles, parce qu'il aurait pu trouver...
13:30 - Donc vous ne soutenez pas ce plan ?
13:32 - Evidemment qu'il faut de l'industrie,
13:33 et évidemment que c'est mieux quand elle est verte.
13:35 Mais vous voyez, alors qu'il y a plein de friches partout dans cette région,
13:39 le mettre sur des terres agricoles,
13:41 on est quand même en train de marcher sur la tête,
13:44 sans jamais remettre en question la direction vers laquelle on va.
13:47 Et tant qu'on fait ça, ça ne marchera pas.
13:48 - Bon, et un dernier mot, il nous reste une minute, Marine Tondolier,
13:51 sur la réforme des retraites,
13:52 les syndicats rencontrent aujourd'hui encore Elisabeth Borne.
13:55 - Je leur souhaite bien du courage,
13:57 et de garder leur sérénité et leur détermination,
14:00 moi je leur fais entièrement confiance,
14:02 je suis la direne maire d'un syndicat,
14:03 je suis extrêmement fière de ce qu'ils ont réussi à faire
14:05 dans la réforme des retraites,
14:06 et cette mobilisation n'est pas terminée.
14:08 Je vais vous dire, on m'a reproché d'avoir dit la ZAD,
14:11 mais on est là en ce moment exactement dans le moment de la ZAD.
14:13 Vous savez, les ZAD arrivent au moment où le projet a du plomb dans l'aile,
14:20 mais personne ne décide de l'arrêter,
14:22 et personne n'arrête le combat non plus,
14:24 et donc c'est cet entre-deux où personne n'a gagné,
14:26 personne n'a perdu, c'est là où ça se joue.
14:28 C'est qui lâche l'affaire en premier,
14:30 et je peux vous dire que ce ne sera pas nous.
14:32 - Oui, parce que l'article 40 pourrait être utilisé à l'Assemblée nationale,
14:35 vous avez vu, pour empêcher le texte avec la proposition de loi des groupes qui...
14:39 - Après le 49.3, le 47.1, je vais vous dire,
14:40 j'ai appris plein de numéros d'articles, comme tout le monde,
14:43 ces dernières semaines.
14:44 On va suivre avec attention quel nouvel article ils sortent du chapeau
14:47 pour ne pas se confronter à la réalité,
14:49 c'est-à-dire que les députés, majoritairement,
14:51 sont contre cette réforme,
14:52 et qu'ils ont raison, parce que c'est ce que leur demande
14:54 une grande, grande, grande majorité des Français,
14:56 9 Français actifs sur 10.
14:57 - Merci Marine Tondolier, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts,
15:00 qui était l'invité ce matin de Sud Radio.
15:02 - Merci à vous.