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Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie, invité du "8h30 franceinfo"  

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00:00 Bonjour Roland Lescure. Bonjour. C'est demain la sixième édition de Choose France.
00:05 Emmanuel Macron qui réunit le Gota on peut dire des investisseurs étrangers.
00:09 Ça se passe au château de Versailles. Est-ce que compte tenu du contexte social,
00:12 les manifestations contre la réforme des retraites notamment, il fallait maintenir
00:17 ce rendez-vous au château de Versailles avec le symbole évidemment que ça implique ?
00:21 Bien sûr. D'abord le château de Versailles il fait partie de la France.
00:24 Je reconnais que les manifestations aussi y compris parfois dans les images qu'on en fait à l'étranger.
00:28 Puis surtout c'est un rendez-vous incontournable qui s'est imposé en six ans comme le rendez-vous
00:33 en fait des investissements étrangers non seulement en France et en Europe.
00:36 Puis sans évidemment vous dévoiler les montants qui ne sont pas encore complètement finalisés,
00:40 on va avoir des montants records d'investissement.
00:43 Record. C'était 6,7 milliards d'investissement l'an dernier.
00:44 Alors c'était 6,7 milliards en juillet. Il y avait en plus une première fournée en janvier.
00:48 Donc au total on était à 10 milliards l'année dernière.
00:51 Mais ça sera plus cette année.
00:52 Ça sera plus et sans doute aussi en nombre d'investissements parce que les gros investissements c'est important.
00:57 On a vu ça vendredi à Dunkerque où on a annoncé, où le président a annoncé un investissement record de Prologium
01:03 qui va installer une méga-factory de batteries électriques de troisième génération à Dunkerque.
01:09 On a aussi un investissement d'Orano, d'XCC qui va fabriquer des composants de batteries électriques.
01:14 Donc on est en train de décarboner l'industrie.
01:16 On installe l'industrie de la décarbonation en France et on le fait en attirant des capitaux étrangers.
01:20 Et oui on le fait à Versailles.
01:21 D'ailleurs vous évoquez ces investissements qui ont été annoncés ces derniers jours,
01:26 qui sont tous orientés vers les industries vertes.
01:28 Le journal du dimanche nous annonce ce matin 710 millions d'euros d'investissement à venir demain en Moselle.
01:33 Est-ce que vous nous confirmez un investissement toujours dans l'industrie verte ?
01:37 Alors je vous confirme un investissement à Sarcomine en Moselle de 700 millions.
01:42 C'est pour produire des cellules photovoltaïques ?
01:46 On est en train de montrer qu'effectivement si on veut décarboner l'industrie,
01:50 si on veut faire par exemple de l'énergie décarbonée, il vaut mieux la produire en France.
01:54 Mais aussi produire les produits qui vont permettre de la produire.
01:57 Donc effectivement pendant des années on a subventionné des panneaux photovoltaïques qui étaient faits au bout du monde.
02:03 Là on va avoir des panneaux photovoltaïques made in France,
02:06 comme on aura des batteries made in France, des voitures électriques made in France.
02:09 En fait c'est l'écologie du concret.
02:11 On va fabriquer les produits qu'on va consommer en France.
02:14 Ça fait 25 ans qu'on les envoie au bout du monde.
02:16 Donc on décarbone en achetant à l'extérieur.
02:19 Nous on va produire en France, on va créer de l'emploi en France.
02:21 - Ça se traduit, voilà j'allais vous poser la question en emploi,
02:23 puisque on a beaucoup vu parler ces chiffres, on est les champions d'Europe de l'investissement étranger,
02:27 mais ça se traduit pas forcément par de l'emploi.
02:29 - Si, c'est à dire que ce qu'a montré l'enquête Ernst & Young effectivement jeudi,
02:35 c'est qu'on a beaucoup plus d'investissement que nulle part ailleurs,
02:39 y compris l'Angleterre et l'Allemagne, mais que par investissement on crée un peu moins d'emplois.
02:43 Pourquoi ? Parce que les investisseurs étrangers, ils montent beaucoup de centres de recherche et d'innovation.
02:47 Ils adorent nos ingénieurs, ils adorent nos chercheurs.
02:49 J'ai envie de leur dire, adorez nos ingénieurs et nos chercheurs,
02:52 essayez aussi les employés et les ouvriers, vous allez les adorer aussi.
02:55 - Et là par exemple la Sargemin c'est combien d'emplois ? On sait déjà ou pas ?
02:58 - 1 700, donc beaucoup d'emplois.
03:01 Et tout ceci s'ajoute à plus de 3 000 emplois à Dunkerque lundi,
03:06 on va en rajouter plus de 1 000 encore avec Orano XTC, donc c'est des milliers d'emplois.
03:11 Et surtout ce qui est très important, c'est que derrière un emploi industriel,
03:14 il y a 3 ou 4 emplois induits dans les services, dans les services publics.
03:19 Vous savez pendant des années on a dit les services publics sont en train de quitter les territoires.
03:23 Mais ils quittent pas les territoires comme ça, ils quittent les territoires
03:26 parce que l'industrie elle-même a quitté les territoires.
03:28 Donc on réindustrialise la France, y compris dans des territoires comme Dunkerque.
03:32 Moi j'étais là, vendredi il y avait un enthousiasme, extrêmement enthousiasmant.
03:37 On était avec le président de la République, chez Aluminium Dunkerque,
03:41 une aluminerie, la plus grande aluminierie d'Europe,
03:43 qui consomme en électricité ce que consomme la ville de Marseille,
03:46 qui fait de l'aluminium qui va de plus en plus être décarboné.
03:50 Il y avait des gens de chez Aluminium Dunkerque, de chez Air Solar Mittal, de chez EDF,
03:55 et ils étaient là, heureux d'être là, heureux de créer de l'emploi industriel,
03:59 et au fond heureux aussi de contribuer à la décarbonation réelle de la France,
04:03 que ça c'est l'écologie réelle.
04:05 - Roland Escure, pas loin de Dunkerque, il y a cette usine Veldune,
04:08 qui est lâchée par son actionnaire chinois, le dernier fabricant en France de roues de train,
04:12 avec des syndicats qui disent "bon ben en fait on vient investir en France,
04:15 et puis après les actionnaires étrangers ils font quoi ?
04:17 Ils prennent le savoir et ils repartent."
04:18 Cet argument-là, c'est aussi celui qui a été développé hier,
04:21 ici même, par François-Xavier Bellamy, le vice-président exécutif des Républicains.
04:26 - Aujourd'hui cette réindustrialisation, elle dépend beaucoup de capitaux étrangers,
04:30 c'est quand même un vrai sujet.
04:31 Comment se fait-il qu'aujourd'hui Emmanuel Macron dit
04:33 "nous sommes le territoire le plus attractif pour les investissements étrangers" ?
04:36 Oui mais qu'est-ce que ça veut dire en réalité ?
04:38 Ça veut dire que notre économie est progressivement rachetée par des capitaux étrangers.
04:41 C'est ça la véritable signification de cet indice.
04:44 - Est-ce que c'est ça la véritable signification ?
04:46 - Franchement j'en ai un peu marre de ce misérabilisme et du syndrome du verre à moitié vide.
04:53 On a effectivement des investissements records en France,
04:55 on crée des emplois industriels pendant toutes les majorités précédentes,
04:58 y compris celle de Monsieur Bellamy, on a détruit.
05:01 On a aujourd'hui de l'investissement dans les économies décarbonées,
05:03 on crée des milliards d'emplois.
05:04 On a aussi des investisseurs français qui investissent en France.
05:08 Carlyde, une usine qui faisait des poches à perfusion, qui était en train de fermer,
05:12 nous avons trouvé un repreneur qui était à Lyon, qui est un industriel de la pharmaceutique.
05:16 Il faut arrêter d'opposer les investisseurs.
05:19 Ce qui est clair, c'est que si un certain nombre arrive au pouvoir,
05:22 les investisseurs étrangers, on n'en aura plus,
05:24 et voire même les investisseurs français iront ailleurs.
05:26 - Mais il y a de la conditionnalité ? Quand il y a un investissement, est-ce qu'il y a de la conditionnalité ?
05:29 Par exemple, c'est aussi ce que disait Sophie Binet qui était, elle, vendredi sur France Info,
05:32 elle dit qu'il faut que, quand on crée, par exemple, un crédit d'impôt,
05:37 comme le crédit d'impôt vert qui a été annoncé par Emmanuel Macron jeudi,
05:40 il faut qu'en face, on demande des engagements en matière d'emploi,
05:42 en matière de maintien de l'emploi en France, en matière de salaire aussi.
05:45 - Mais vous pensez que quand on négocie des investissements du type de celui de Prologium,
05:51 vendredi, il a 5 milliards d'investissements, 3000 emplois,
05:54 on ne discute pas de l'emploi ? Evidemment qu'on discute de l'emploi.
05:57 Crédit d'impôt vert, vous l'avez dit, évidemment, il est conditionné,
06:00 puisqu'il va être conditionné au verdissement.
06:03 - Mais on leur dit "vous n'avez pas le droit de repartir dans les 3 ans, 4 ans, 5 ans" ?
06:07 - Alors, ça c'est très important. Quand vous fermez une porte, elle se ferme dans les deux sens.
06:11 Si vous dites aux investisseurs "alors je vous préviens, vous sortirez jamais de France,
06:15 quand on vient en France c'est pour toujours", ben vous savez quoi ? Ils ne viendront pas en France.
06:18 La réalité, c'est qu'il faut convaincre des investisseurs de venir,
06:22 et convaincre des investisseurs de rester sur Val d'Une juste parce que c'est important.
06:25 Les salariés de Val d'Une aujourd'hui c'est en colère, je les comprends, ils sont tristes, ils sont inquiets.
06:29 Nous, le président l'a rappelé vendredi, on va tout faire pour trouver un repreneur pour ces usines de Val d'Une.
06:35 - Elle ne fermera pas ?
06:37 - Ecoutez, en tout cas, on a une obligation de moyens, on va tout faire pour trouver un repreneur.
06:41 On l'a fait sur d'autres, je parlais de Carlyde, on va aussi tout faire pour que Val d'Une trouve un repreneur,
06:46 malgré le départ, que je regrette, de l'investisseur chinois qui est là depuis 10 ans.
06:50 Donc il y a 10 ans on n'était pas là, c'est pas nous qui avons mis telle ou telle condition à l'investissement.
06:54 Mais oui, effectivement, l'économie ça va, ça vient, il y a des gens qui sortent, il y a des gens qui rentrent.
06:58 Ça fait 2 ans qu'on crée plus d'usines en France, qu'on en ferme, c'est ça la réalité du succès de notre politique.
07:05 - Est-ce que vous avez compris les propos du président Emmanuel Macron quand il parle de faire une pause dans la réglementation verte européenne ?
07:11 Il parle de quoi ?
07:12 - Il parle du fait que l'Europe aujourd'hui, un européen ça émet moins de carbone qu'un chinois, qu'un américain, qu'un moyen-oriental, qu'un indien.
07:20 L'Europe, c'est la seule zone à avoir baissé ses gaz à effet de serre depuis 20 ans.
07:26 Moins 20%, les autres c'est plus 10, plus 300, plus 400%.
07:29 - Donc il dit ça suffit, on a fait le job.
07:31 - Et ensuite, l'Europe s'est dotée d'objectifs les plus ambitieux au monde, c'est ce qu'on appelle "fit for 50 sides".
07:36 Ça veut dire quoi ?
07:37 - Décarbonation de l'économie d'ici 2050.
07:39 - Voilà, en fait d'ici 2030, donc on a baissé de 20% depuis 30 ans, on va baisser d'un autre 30% dans les 10 ans qui viennent.
07:46 Et pour ça, il y a 50 mesures qui ont déjà été adoptées en Europe.
07:51 - Donc c'est pas de ça qu'il s'agit quand il parle de pause.
07:53 - Donc, appliquons déjà les normes qu'on a votées, on sera les mieux disants et les mieux faisants au monde.
08:00 Parce que c'est bien beau de donner des leçons.
08:02 Moi j'en ai un peu marre de ceux qui donnent des leçons, mais qui font pas grand chose.
08:05 - Les Verts disent que finalement vous ne tenez pas l'ambition écologique.
08:07 - Oui, puis les Verts, moi j'ai entendu la secrétaire nationale d'Europe Écologie, les Verts dire que Fukushima c'était une victoire.
08:13 Alors, moi j'en ai marre des slogans, j'en ai marre des leçons.
08:16 Ce que je veux dire, c'est que depuis 5 ans, on a eu à la fois de la croissance de l'emploi et une baisse des émissions de gaz à effet de serre.
08:21 Ce que je peux vous dire, c'est qu'on va accélérer dans les 4 ans qui viennent, à la fois sur la réindustrialisation et sur la décarbonation.
08:29 - Vous allez dire quoi ? Que les Verts font de la mauvaise foi ? Si je comprends bien ce que vous êtes en train de dire.
08:32 Ils n'ont pas compris les propos du chef de l'État ?
08:34 - Non, moi je pense qu'effectivement on a tendance à prendre 3 mots, les sortir du contexte, essayer d'en faire des montagnes.
08:39 Moi ce que j'aimerais, c'est que sur le verdissement de l'industrie, on puisse se retrouver.
08:44 Nous présentons avec Bruno Le Maire un projet de loi, mardi en Conseil des ministres.
08:48 J'espère qu'il va être voté très largement parce qu'au fond, l'industrie aujourd'hui, elle n'a pas de couleur de maillot.
08:53 On est tous derrière l'industrie française, surtout si c'est pour décarboner notre économie.
08:57 En fait, vous savez, on réconcilie fin du mois et fin du monde.
09:01 Merci, on réconcilie écologie et économie.
09:04 - Ministre délégué à l'industrie, vous restez avec nous, 8h42 déjà, c'est l'heure du Fil info avec Diane Fershit.
09:08 Le mouvement royaliste Action Française peut rendre hommage à Jeanne d'Arc.
09:12 Ce matin à Paris, le tribunal administratif suspend l'arrêté de la préfecture de la capitale qui interdisait la manifestation.
09:19 La justice estime qu'il porte une atteinte grave à la liberté de manifester.
09:23 Hier déjà, l'Action Française a pu tenir son colloque qui était aussi concerné par l'interdiction du préfet.
09:29 Cinq blessés dont trois en urgence absolue à Villerue, en Lorraine, touchés lors d'une fusillade sur fond de trafic de drogue.
09:34 Un tireur avec une arme de guerre précise sur France Info le directeur général de la police nationale.
09:39 Il constate la présence de bandes criminels structurées désormais implantées un peu partout sur le territoire.
09:45 Le décret vient d'être publié au journal officiel.
09:47 Les soignants non vaccinés contre le Covid pourront dès demain reprendre le travail.
09:51 Le texte prévoit leur retour au même poste ou un poste équivalent à celui qu'ils avaient avant la mise en place de l'obligation vaccinale.
09:58 Et de 11 pour Teddy Riner, 11 titres de champion du monde de judo.
10:02 Teddy Riner s'est imposé à Doha au Qatar grâce à son mental d'acier à 15 mois des Jeux Olympiques de Paris.
10:09 Bonjour avec Roland Lescure, ministre délégué à l'industrie.
10:20 Je reviens au sommet Chousse-France.
10:22 Donc c'est plus de 200 dirigeants de grands groupes réunis à Versailles demain.
10:26 Est-ce que ce ne sont que des investissements dans l'industrie verte que vous nous avez évoqués ?
10:29 Ou est-ce qu'il y a par exemple des investissements dans l'industrie pharmaceutique ?
10:33 Et vous voyez où je veux en venir dans un contexte de pénurie de plus de 3000 médicaments actuellement en pénurie en France.
10:39 Écoutez, on verra si on en a demain.
10:40 En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est qu'on en a eu hier.
10:43 C'est-à-dire que l'année dernière, il y avait déjà un certain nombre de groupes pharmaceutiques,
10:47 dont Pfizer, qui avait annoncé des investissements importants en France.
10:50 Alors pourquoi il manque des médicaments ?
10:52 Il manque des médicaments parce que pendant une vingtaine d'années, on a été malheureusement un peu trop naïf.
10:56 On pensait que le monde était plein et que si les médicaments étaient produits au bout du monde, dans un seul endroit, tout se passerait bien.
11:02 Donc on a eu... Alors, il ne faut pas généraliser ni dramatiser.
11:06 On a eu un certain nombre de cas particuliers qui nous ont alertés.
11:09 On les a gérés au cas par cas.
11:11 Mais avec François Braun, on a décidé que le cas par cas, ça allait cinq minutes, qu'il fallait avoir une approche stratégique.
11:16 Et donc on est en train d'identifier une quarantaine de médicaments critiques pour traiter des maladies importantes,
11:23 les cancers, les maladies cardiaques, les anti-épileptiques, des enjeux liés aux anesthésistes.
11:31 Vous vous souvenez que pendant la Covid, à un moment, on a cru qu'on allait manquer de curare,
11:36 qui est un élément indispensable du réveil.
11:38 Ça peut paraître paradoxal, mais il faut du curare pour réveiller les patients.
11:41 Ça peut prendre combien de temps pour sécuriser, si je vous suis, cette ligne de production pour ces 40 produits ?
11:46 Et pour poursuivre, est-ce que ça veut dire qu'il y aura, comme pour les masques ou comme pour d'autres produits, des stocks stratégiques ?
11:50 Non, je pense que ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
11:52 Ce ne sont pas les stocks stratégiques ?
11:53 Non, sur chaque molécule sur laquelle on fait face à des défis.
11:56 On sait, par exemple, sur l'amoxycilline, on a fait face à quelques défis.
12:00 On s'arrange pour gérer la crise.
12:02 Donc on gère la crise et on s'assure qu'on ait de l'amoxycilline.
12:05 Donc c'est parfois un peu compliqué, il faut faire 3-4 pharmacies plutôt qu'une,
12:08 mais on n'a pas manqué de médicaments en France.
12:10 Vous parlez de l'anti-épileptique.
12:11 Aujourd'hui, ceux qui ont un traitement de fond aux anti-épileptiques, évidemment, ils ont accès.
12:18 C'est un peu plus compliqué parce que le principe actif qui est fait au bout du monde, là encore,
12:22 a commencé à manquer.
12:23 Donc tout ça est réglé au cas par cas.
12:25 Mais de manière stratégique, ce qu'on souhaite faire, c'est de se dire
12:28 pour les 40 molécules dont on vient de parler,
12:30 on va avoir pour chacune d'entre elles
12:32 une stratégie soit de réindustrialisation en France,
12:35 soit d'accès à des sources diversifiées en Europe.
12:38 Bref, on va s'assurer qu'effectivement, de manière stratégique,
12:41 on ne peut plus faire face, y compris en période de crise,
12:44 on n'avait pas prévu la Covid, on n'est pas les seuls,
12:46 à des manques potentiels de médicaments.
12:48 Donc ce n'est pas des stocks, c'est des filières d'approvisionnement ?
12:51 - Regardez le paracétamol par exemple.
12:54 On est en train de relocaliser le principe actif.
12:57 Donc c'est l'usine Séquence, en Isère, qui est en train d'être construite,
13:01 qui va faire que d'ici 2 à 3 ans, on aura le principe actif
13:05 qui permet de faire du paracétamol.
13:06 Du paracétamol, on en fabrique en France.
13:08 - On peut même en faire en officine, dans le cas...
13:11 - Oui, on peut même en mélanger en officine, effectivement,
13:15 notamment pour le paracétamol pour les enfants.
13:18 Mais on a eu un risque de manque de principe actif.
13:23 Donc on rapatrie les principes actifs.
13:26 - N'a-il à la trousse ?
13:27 - Enquête ouverte en Bretagne, Roland Lescure.
13:29 Après le sabotage de la voiture de la maire de Pougrestan,
13:32 c'est tombé il y a quelques heures.
13:33 Les freins de cet élu ont été tout simplement sectionnés.
13:36 Et vendredi, c'est une autre maire, la maire de Longeville-sur-Mer en Vendée,
13:41 qui a vu ses bureaux pris pour cible par des tirs de chevrotines.
13:45 Les agressions contre les élus se multiplient.
13:47 Ce matin, Elisabeth Borne, dans le journal du dimanche,
13:49 dit "si nous avions été insuffisamment réactifs,
13:52 nous allons davantage nous mobiliser pour protéger les élus".
13:56 Ça veut dire que l'État ne protège pas assez les élus.
13:58 C'est un aveu.
13:59 - Non mais vous vous rendez compte de quoi on parle ?
14:00 Juste une seconde, parce que vous l'avez bien décrit.
14:02 On parle d'élus dont les voitures sont incendiées chez eux.
14:05 On parle de tirs de chevrotines.
14:07 - Et je n'ai pas évoqué Saint-Brévin avec le maire qui a déclenché
14:09 qu'il était à l'incendie de son domicile.
14:11 - Exactement, à Saint-Brévin, avec des voitures incendiées
14:12 à la moitié de son domicile, des tirs de chevrotines,
14:15 des véhicules qui sont...
14:18 - Sabotés.
14:19 - Sabotés.
14:21 Donc, effectivement, on est en train de changer de dimension.
14:23 Alors attention, parce que la violence est un continuum.
14:26 Donc, quand on appelle à de la violence,
14:30 et un certain nombre de groupes, y compris des groupes parlementaires,
14:32 l'ont fait en traitant des ministres d'Assence,
14:35 en posant le pied sur une telle ministre...
14:36 - C'était les Insoumis qui ont fait ça.
14:37 - Mais oui !
14:38 - Vous dites qu'eux aussi ont une part de responsabilité dans ces violences ?
14:41 - Mais bien sûr, on est en train de banaliser la violence en général,
14:44 et la violence par rapport aux élus en particulier.
14:47 Moi, je respecte...
14:47 - Ils n'appellent pas directement à prendre pour soi...
14:49 - Mais non, évidemment, évidemment, et heureusement,
14:51 heureusement, vous vous rendez compte, mais on a aujourd'hui...
14:53 - Mais c'est quoi, ça crée un contexte qui favorise ensuite ce type de passage à l'acte ?
14:57 - On a un contexte de dramatisation, parfois d'insulte,
15:01 qui, évidemment, crée un contexte général où, au fond, les barrières tombent.
15:06 Donc, il faut faire très attention à ça.
15:07 Est-ce que ça veut dire qu'il ne faut rien faire ? Non, évidemment.
15:10 - Est-ce qu'il y a eu... - Si la violence monte d'un cran,
15:12 il faut que la réponse publique monte d'un cran.
15:14 - Est-ce que l'État était insuffisamment réactif ?
15:16 Ce sont les mots utilisés par Elisabeth Warren.
15:18 - Vous le dites, il y a des enquêtes, donc on verra si elles le montrent,
15:20 mais en tout cas, ce que dit la Première Ministre,
15:22 et on va commencer dès la semaine prochaine
15:24 en mettant en place à la fois une cellule de prévention et de lutte
15:27 qui va coordonner la réponse publique de manière à ce qu'elle soit extrêmement ferme.
15:31 - Y compris en amont, quand il y aura des menaces ?
15:33 - C'est-à-dire que si vous avez des craintes, il faut que les gens soient protégés.
15:37 Quitte parfois à en faire trop, c'est dommage.
15:39 Je veux dire, moi je peux vous dire qu'aujourd'hui,
15:42 en tant que ministre de la République, je suis protégé.
15:44 Alors, c'est vraiment pas la partie du job que je préfère.
15:48 Et je préférerais que, comme dans d'autres pays,
15:51 je puisse aller au bureau en vélo comme je le faisais avant quand j'étais député.
15:54 Je le regrette, mais on est effectivement dans une société de violence aujourd'hui
15:58 qui fait qu'on a monté d'un cran.
16:00 Et donc l'État doit aussi monter d'un cran sa réponse, et on va le faire.
16:04 Et on sera, mais, extrêmement ferme et définitive là-dessus,
16:07 parce que c'est inacceptable.
16:08 Ensuite, il y a un sujet de désescalade.
16:11 Est-ce qu'on peut calmer le jeu ?
16:13 Est-ce que chacun d'entre nous peut imaginer qu'il a une responsabilité personnelle
16:18 pour que ces violences, elles diminuent ?
16:20 Et je pense que ça, ça doit concerner toute la classe politique.
16:23 On doit se retrouver derrière ça.
16:24 C'est inacceptable.
16:25 - Roland Escoeur, mercredi, le maire de Saint-Brévent-les-Pins,
16:27 le maire des Missionnaires, est reçu d'ailleurs par Elisabeth Borne.
16:29 Mais c'est pas le seul rendez-vous.
16:30 Je crois qu'à Bercy, vous recevez aussi les industriels de l'agroalimentaire
16:34 pour leur demander de baisser les prix.
16:35 Eux, ils disent "on peut pas baisser les prix".
16:37 Est-ce que ça veut dire que ça va forcément mal tourner les rendez-vous ?
16:39 Qu'est-ce qu'il faut en attendre ?
16:39 - Non, non.
16:40 D'abord, les industriels de l'agroalimentaire, c'est 98% de TPE, de PME,
16:44 qui aujourd'hui souffrent.
16:46 Et puis 2% en nombre, qui représentent quelques grands groupes industriels.
16:49 On parle de ces quelques grands groupes industriels.
16:52 - Mais t'es pas tous les industriels dans le même panier.
16:53 - Il y a un an, ils sont venus nous voir et nous ont dit "les prix montent,
16:56 l'énergie, le blé, etc.
16:58 Laissez-nous renégocier avec les distributeurs".
17:01 On a dit "banco".
17:02 Un an plus tard, les prix baissent, énergie, blé, etc.
17:06 Il faut aussi qu'ils renégocient avec les distributeurs.
17:09 Quand ça marche à la hausse, ça marche à la baisse.
17:11 - Et comment faire pour leur forcer la main ?
17:13 - On n'a pas besoin de leur forcer la main.
17:14 Vous savez, aujourd'hui, ce qui me gêne un peu d'ailleurs,
17:17 mais au moins c'est un pacte là,
17:18 les négociations commerciales, elles se font ici sur les plateaux.
17:20 On a des grands distributeurs qui viennent régulièrement à ma place.
17:23 Vous racontez que les industriels sont des méchants.
17:25 Des industriels qui viennent à ma place,
17:27 vous racontez que les distributeurs sont des méchants.
17:28 - Il y a une forme de ce qu'on appelle le "name and shame".
17:30 C'est-à-dire qu'on pointe du doigt ces industriels.
17:33 - Oui, mais il y a aussi une filière qui est aujourd'hui incapable
17:35 de s'organiser de manière à assumer ses responsabilités sociales.
17:38 - Mais est-ce qu'il faut nommer ces industriels, ces grands groupes ?
17:41 - En tout cas, ce que je peux vous dire,
17:42 c'est que nous, on a étudié en détail les marges de l'ensemble de la chaîne.
17:46 En 2022, il n'y a pas eu de profiteurs de guerre.
17:49 Il ne faut pas qu'il y ait des profiteurs de baisse des matières premières
17:52 en 2023 non plus.
17:53 - Roland Lescure, merci beaucoup.

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