• il y a 2 ans
Vendredi 12 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Olivier Malteste (Directeur des investissements, Yomoni)

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00:00 [Musique]
00:10 Le dernier quart d'heure de Smartboard chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:13 Et chaque deuxième vendredi du mois à 17h45, c'est l'occasion de retrouver les équipes de Yeomanie
00:19 qui nous font profiter de leur observatoire mensuel sur l'industrie ETF au sens large,
00:25 entre les tendances de flux, les tendances de nouveaux produits.
00:28 Et nous en parlons donc avec Olivier Malteste, le directeur des investissements de Yeomanie.
00:32 Bonsoir Olivier.
00:33 Bonsoir Alain.
00:33 Ravi de vous retrouver pour ce point mensuel, donc je le disais, sur les dynamiques de l'industrie ETF.
00:39 A commencer par la dynamique de flux, qui nous intéresse en premier lieu sur les marchés.
00:44 On avait noté qu'au cours du mois de mars, il y avait une forme de normalisation,
00:48 de retour à un rythme de croisière en termes de flux de collecte.
00:51 Est-ce que c'est ce qu'on observe également sur le mois d'avril Olivier ?
00:53 Oui, on a un mois d'avril plutôt calme, plutôt dans la moyenne basse,
00:56 mais à 10 milliards environ de souscription sur la zone euro.
01:00 Donc quelque chose d'honnête, bien moins marqué que ce qu'on avait pu connaître en 2022,
01:04 mais voilà, 10 milliards quand même, donc des collectes.
01:07 Sur les classes d'actifs, actions et obligations.
01:10 Alors la particularité sur ce mois-ci, c'est que c'est le marché obligataire qui a le plus collecté au niveau des ETF.
01:15 En général, c'est le marché actions.
01:16 Les marchés des matières premières en léger repli, mais rien d'affolant.
01:21 Et sur toutes les matières premières, que ce soit l'énergie, les métaux industriaux, les métaux précieux,
01:25 pas de tendance très très forte, peu de volume, mais plutôt en déclin.
01:29 Quand on regarde un peu peut-être par géographie ou par type de produits,
01:35 qu'est-ce qu'on retrouve comme tendance dans les grandes classes d'actifs ?
01:38 Alors si on commence sur le marché obligataire, donc qui a le plus collecté,
01:41 avec environ un peu plus de 6 milliards d'euros de collecte sur le marché obligataire,
01:45 ce qu'on observe c'est que les volumes ont plutôt été sur tout ce qui va être souverain aux Etats-Unis d'une part,
01:51 et par contre en zone euro, plus sur le corporet, donc vraiment les entreprises.
01:56 Donc ça c'est les deux mouvements.
01:58 En termes de rachat, c'était un petit peu partout, avec quand même un petit point à noter
02:01 sur les obligations liées à l'inflation aux Etats-Unis, où là c'est là où on a le plus de retraits.
02:06 Donc certainement avec l'idée que, voilà, effectivement l'inflation commence à descendre.
02:09 C'est la pause.
02:10 Exactement, c'est la pause aussi sur les ETF.
02:12 Et donc voilà le retrait.
02:14 Donc ça c'était sur la partie obligataire.
02:16 Donc sur la partie actions, avec un peu plus de 4 milliards d'euros de souscription,
02:20 là vraiment c'est un retour sur les fondamentaux, j'ai envie de dire, donc vraiment sur les ETF.
02:24 Grosse capitalisation mondiale, donc on va un petit peu sur la sécurité, on fait un peu moins de différenciation.
02:30 Les deux autres thèmes qui viennent après en termes de souscription, c'est des choses que vous avez aussi beaucoup traitées,
02:34 c'est les actions japonaises, avec le réveil de la Chine qu'on attend et donc qui peut être joué effectivement par le marché japonais,
02:41 et les actions émergentes au sens un peu plus large.
02:45 Voilà, et puis en termes de rachat par contre, c'est un petit peu partout.
02:49 Si on doit vraiment là aussi essayer vraiment, mais c'est vraiment très divers,
02:53 ce serait plus sur l'énergie et sur le marché, peut-être.
02:56 Mais voilà, il n'y a pas vraiment d'élévément très marquant sur les sorties.
03:00 C'est vrai que le thème de l'énergie en termes de performance du marché a été le grand gagnant de 2022,
03:04 et il y a un retour aujourd'hui, c'est plutôt un thème qui est en retard par rapport au thème sacrifié de 2022
03:11 qui eux sont en train de revenir sur le devant de la scène.
03:13 Quand on regarde le prisme ESG, qui regroupe plusieurs classes d'actifs, obligations, actions,
03:21 est-ce que c'est un thème qui retrouve un peu de punch ?
03:25 Alors mars, c'était vraiment l'esoufflement de l'ESG.
03:27 On n'avait jamais vu ça chez Yeomoney depuis qu'on fait l'observatoire.
03:30 Sur avril, ça revient.
03:32 Comme le mois d'avril a été plus porté sur les marchés obligataires qu'actions,
03:39 il y a un petit retrait moyen,
03:41 mais par contre sur les marchés actions, on a environ 55% des flux qui ont été faits sur l'ESG,
03:45 ce qui est beaucoup puisqu'on est plutôt aux alentours de 35 ou 40 en moyenne.
03:48 Donc il y a un vrai retour sur l'ESG, notamment sur le marché actions.
03:52 Et sur le marché obligataire, c'est toujours un peu plus bas,
03:54 mais là aussi on voit que les flux ESG reviennent,
03:57 ce qui est une bonne nouvelle, parce que le mois de mars nous avait étonnés.
04:00 Et donc il y a un retour sur l'ESG.
04:02 C'est intéressant, ça permet de souligner qu'il y a une offre de produits ESG moins développée sur l'obligataire
04:08 que sur les actions aujourd'hui.
04:10 Ce qui est développé aussi sur l'obligataire, mais c'est plus par le biais de filtres.
04:13 Là au niveau actions, on va avoir beaucoup plus de thèmes,
04:16 soit sectoriels, soit en termes de thermatiques,
04:19 notamment par rapport au réchauffement climatique,
04:21 avec tous les indices qui sont en lien avec les états de Paris.
04:23 Il y a des paniers qui sont déjà construits pour ça.
04:25 C'est beaucoup plus détaillé sur les marchés actions,
04:27 et on voit que les flux vont plus sur les marchés actions
04:29 que sur les marchés obligataires en termes d'ESG.
04:31 Qu'est-ce qu'on peut dire du traditionnel palmarès ou podium mensuel
04:37 du côté des fournisseurs, des émetteurs d'ETF, Olivier ?
04:41 Je ne vais pas vous surprendre, toujours BlackRock.
04:43 Je ne sais pas, depuis qu'on suit avec vous, avec Jérôme O'Neill, Observataire,
04:47 je crois qu'il y a un mois où il y avait eu un truc avec BlackRock
04:50 qui n'était pas premier, mais je crois que sinon, effectivement, oui.
04:53 C'est les 10 milliards environ de collecte qu'on a vu sur le mois.
04:55 Ils ont 4 milliards 6, donc c'est impressionnant.
04:57 Et c'est en lien avec leurs parts de marché,
05:00 parce que ça fait environ 45% de parts de marché sur le marché européen.
05:03 Donc là, ils sont vraiment en lien avec leurs parts de marché.
05:05 BlackRock, toujours premier. Il n'y a pas vraiment de différence de classement.
05:08 C'est-à-dire qu'en deuxième, on va retrouver des WS.
05:10 Ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'ils sont deuxième.
05:12 Mais quand on regarde depuis le début de l'année, en termes de volume,
05:15 ils sont à 6 milliards. Ça fait quand même 4 fois moins que BlackRock qui est premier.
05:19 Donc ils sont toujours deuxième.
05:20 Toujours cet écart entre le leader incontesté et le reste.
05:23 Et ensuite, on retrouve les classiques, Vanguard et ensuite Amundi, sur les 4 premiers.
05:28 Si on veut souligner quelqu'un, parce que comme c'est à peu près tous les mois
05:31 toujours à peu près les mêmes classements, on peut souligner Invesco
05:34 qui a gagné 9 places en termes de classement depuis le début de l'année, en termes de flux.
05:40 Et qui était en collecte négative et qui repasse en collecte positive
05:43 grâce à un mois d'avril relativement soutenu pour Invesco.
05:46 Pour souligner quelqu'un qui a progressé.
05:49 En termes de quantité de nouveaux produits, qu'est-ce qu'on peut dire de ce qui s'est passé au mois d'avril ?
05:55 On a aussi un mois plutôt calme avec 8 nouveaux produits.
05:59 Souvent, on a plus en termes d'activités ETF.
06:02 Le titre se répartit sur 7 actions et un indice obligataire, un ETF obligataire de DWS sur la zone émergente.
06:09 Le reste, c'est vraiment actions.
06:11 Le point aussi à noter par contre, c'est qu'en termes ESG, sur les 8 nouveaux produits,
06:15 5 sont en lien avec l'ESG, avec une gamme de produits Action Monde lancés par Invesco
06:22 sur différents secteurs, comme l'énergie, ce qui est toujours difficile à traiter aussi en termes ESG.
06:27 Mais l'énergie, la santé, la nouvelle technologie.
06:30 Et puis, un indice aussi UBS, qui est vraiment très spécifique, qui est sur l'Australie en low carbon.
06:37 Ce thème ESG, d'ailleurs, comment vous l'abordez chez Yeomanie ?
06:41 Olivier, vous avez labellisé sous label ISR, qui est un des labels, le label connu français aujourd'hui.
06:52 Deux de vos stratégies, deux de vos fonds,
06:55 qu'est-ce qui a motivé cette envie ou ce besoin de labelliser une partie de votre gamme ?
07:01 Est-ce que c'est le début d'une labellisation générale ?
07:05 Quels sont les retours de terrain que vous avez vis-à-vis de vos clients ?
07:08 Est-ce qu'il y a une vraie demande pour des produits labellisés ?
07:11 Et derrière la question, que vaut ce label pour vous ?
07:15 Il vaut quelque chose forcément, mais qu'est-ce qu'il vaut concrètement pour vous ?
07:19 Yeomanie est en lien avec la finance durable de manière progressive.
07:25 On a un positionnement qui est qu'on ne veut pas donner de leçons,
07:27 par contre on veut accompagner et laisser le choix.
07:29 En 2021 déjà, au niveau de l'assurance vie, on avait ouvert une offre vraiment dédiée à l'ESG.
07:34 L'idée c'était de dire, on vous laisse le choix, vous clients vous choisissez,
07:37 par contre nous on vous accompagne, parce que lorsqu'on fait de l'ESG et lorsqu'on fait de la labellisation ISR,
07:42 il faut sélectionner les ETF et donc on vous offre les deux.
07:44 Donc nous avons les deux offres en assurance vie déjà depuis 2021 au sein de Yeomanie.
07:49 Et là nous avons franchi effectivement une étape en labellisant deux de nos fonds,
07:52 qui sont un fonds 50/50 taux et actions et un fonds uniquement actions,
07:57 Yeomanie monde et Yeomanie allocation.
07:59 Et l'idée c'est d'offrir et d'accompagner dans le compte-titres et dans le PER également nos clients,
08:04 en faisant ce choix du label ISR.
08:06 Alors pourquoi le label ISR tout simplement ?
08:08 Parce que c'est un label français, alors il est par moment décrié effectivement,
08:11 mais il a le mérite d'exister, il a été décidé par l'État et on sait qu'il va évoluer.
08:15 Donc là aussi c'est vraiment le signal qu'on souhaite envoyer,
08:18 c'est l'idée d'une vision et l'idée d'un développement.
08:20 Donc effectivement il n'est pas parfait, mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire.
08:23 Donc on va et on suit ce label ISR, il les continuera d'évoluer et nous...
08:27 Oui c'est ça, on sait que ce sont des labels évolutifs.
08:29 Exactement, exactement et donc c'est vraiment ça.
08:32 Et en termes de demande client, on voit vraiment les deux.
08:34 L'année 2022 en termes de performance a aussi marqué un petit frein,
08:38 évidemment sur la demande de certains clients,
08:41 donc certains clients peuvent être un peu inquiets à l'idée de faire de l'EIG.
08:45 Mais nous on sait que sur le long terme, on est persuadé que sur le long terme,
08:47 ça apporte quelque chose, que ce soit en évitant d'avoir des controverses par exemple,
08:54 en ayant une meilleure gouvernance et ainsi de suite.
08:56 Mais voilà, on accompagne tranquillement, on n'est pas des donneurs de leçons
09:00 et on travaille à améliorer notre gamme, à améliorer notre offre
09:03 et à permettre aux clients de faire leur choix.
09:05 C'est vrai que ça a été dur cette année 2022, on en discute beaucoup avec des gens de l'EIG.
09:10 Il a fallu 10 ans pour évangéliser, faire comprendre que oui c'était un super outil
09:16 de gestion des risques, de gestion des controverses,
09:19 mais que c'était aussi un outil qui pouvait apporter de l'alpha, comme on dit dans ces métiers.
09:24 Et donc toute la question de savoir, est-ce que si j'ai un filtre EIG très important dans ma stratégie,
09:29 est-ce que forcément je perds en performance financière ?
09:32 Il a fallu des années pour traiter cette question.
09:35 On arrivait au moment où l'écosystème EIG arrivait à faire passer le message,
09:40 documenter, argumenter que non, ça ne se faisait pas au détriment de la performance
09:45 et même ça pouvait générer un peu d'alpha, un peu de performance supplémentaire.
09:48 Et c'est vrai que les performances de 2022, qui ont été anti-EIG,
09:53 d'une certaine manière remettent un peu le travail sur la table.
09:56 Oui Grégoire, mais vous savez, ça remet aussi en compte,
09:58 moi j'entends aussi beaucoup de gens qui remettent en cause la gestion diversifiée avec l'année 2022
10:03 et l'absence de Corelac.
10:04 Oui, oui, je suis bien d'accord.
10:08 Donc ça fait encore plus longtemps et ça remet aussi en cause ponctuellement, par moment.
10:12 Ce qu'il faut prendre en compte, c'est qu'il y a des effets de marché,
10:15 qui de toute façon, sur le long terme, le bon sens nous conduit de toute façon
10:19 à considérer l'EIG de manière très sérieuse et à proposer les offres.
10:23 Bon, en termes de gestion, qu'est-ce qu'on fait au mois de mai chez Iomoney,
10:27 pour le compte des clients, Olivier ?
10:29 On a décidé d'être prudents, mais pas particulièrement inquiets.
10:34 Mais c'est vrai qu'il y a quand même beaucoup de zones d'ombre
10:36 qui ont l'air de se focaliser sur le mois de mai
10:39 et beaucoup de zones d'ombre qui sont liées aux politiques, notamment aux Etats-Unis.
10:42 Donc que ce soit le traitement des banques régionales,
10:45 où effectivement, on a bien vu, que toutes les autorités prenaient vraiment les dossiers à bras le corps
10:49 et très rapidement, ils étaient très très réactifs.
10:52 On le sait aussi, et la FED l'a annoncé clairement,
10:55 c'est qu'à un moment, il y a un problème de hasard moral,
10:58 c'est-à-dire que politiquement, est-ce qu'ils sauveront toujours tout le monde ?
11:01 Ça, c'est le premier épisode un peu politique,
11:04 et évidemment, le plafonnement de la dette,
11:07 dont on regarde évidemment avec attention, on n'est pas inquiets sur un défaut des Etats-Unis,
11:12 mais là aussi, les jeux politiques vont être très importants.
11:14 Donc on préfère rester prudents, donc on est revenu sur une position plutôt neutre.
11:18 Donc on est à 55% d'actions, obligations, par exemple, sur les profils diversifiés.
11:21 Et on garde par contre nos thématiques qu'on avait depuis un certain temps,
11:25 à la fois sur les actions technologiques mondiales, où on pense qu'il y a encore du potentiel,
11:29 et s'il y a un petit peu de tension qui rebaisse, ça devrait aider aussi,
11:32 au mois de mars, ça avait bien aidé, donc ça c'est le premier point.
11:35 Et on a initié aussi une petite position en action émergente, en ETF d'action émergente,
11:40 là aussi sur une idée de faiblesse du dollar, même si le dollar revient un petit peu là récemment,
11:44 et puis de réveil aussi de la Chine sur la différence de cycle économique entre les deux zones.
11:50 Merci beaucoup Olivier, merci pour cet observatoire ETF que vous nous apportez chaque mois,
11:56 qui nous permet de comprendre un peu le fonctionnement de cette industrie,
11:59 d'en tirer les tendances en matière de flux, de collecte pour l'Europe,
12:03 et de discuter de votre positionnement, Olivier Malteste, directeur des investissements de YoMoney,
12:08 qui est avec nous donc chaque deuxième vendredi du mois, dans le quart d'heure thématique de Smart Bourse, à 17h45.
12:13 Voilà pour cette édition, très bon week-end, on se retrouve lundi à 12h30 en direct sur Bsmart.
12:19 [Musique]

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