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00:00 France Info, les informés, Jean-François Ackilly.
00:03 Bonsoir, le couronnement demain de Charles III, roi d'Angleterre,
00:07 et de la reine Camilla Sibidina,
00:09 vient évidemment la une des informés.
00:11 La cérémonie, la ferveur populaire dans un contexte économique difficile.
00:15 La place de la monarchie britannique.
00:18 Nous serons en direct de Londres dans un instant avec notre correspondant Richard Plass.
00:22 Également l'Italie qui réclame des excuses après la sortie de Gérald Darmanin.
00:28 Et toujours, nous en parlerons dans la deuxième partie, les retraites.
00:31 Et cette question autour d'un hypothétique,
00:33 vous le verrez à corps, entre Emmanuel Macron et les Républicains.
00:36 Les informés avec Anne-Elisabeth Moutet, journaliste et éditorialiste au Daily Télégraph.
00:42 Alexandra Saviana, journaliste à L'Express.
00:45 Véronique Relsult, présidente de Backbone Consulting,
00:49 maître de conférences en communication de crise à Sciences Po,
00:52 et auteur, parce qu'en plus elle écrit,
00:55 de l'ultime pouvoir, la face cachée des réseaux sociaux,
00:59 aux éditions du CERF.
01:01 Félicitations chère Véronique.
01:03 Avec Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
01:06 Et Richard Plass, notre correspondant de France Info et de Radio France,
01:10 qui est avec nous en direct de Londres.
01:13 Bonsoir à tous les cinq et bienvenue.
01:15 Nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:18 C'est l'image du jour, en cette veille de couronnement du roi Charles III.
01:24 Et de son épouse la reine Camilla.
01:27 Vous le voyez sur les images sur France Info TV.
01:30 Vous les entendez.
01:31 Le roi d'Angleterre qui s'est offert un bain de foule
01:34 aux apports du palais de Buckingham,
01:36 accompagné du prince héritier William et de la princesse Kate.
01:40 Bonsoir à vous Richard Plass.
01:42 Bonsoir.
01:43 Alors vous avez été surpris vous-même par cette sortie,
01:46 on va dire inopinée, auprès des inconditionnels de la monarchie
01:50 et des quelques touristes présents ?
01:53 Un petit peu surpris et en même temps cette période, ce couronnement,
01:56 c'est justement le moment où la famille royale peut essayer
01:59 de se rapprocher un peu du peuple, de ses sujets.
02:02 Et donc finalement ce bain de foule tombait assez logiquement.
02:06 Et puis c'est une manière aussi pour Charles de s'humaniser un peu plus,
02:09 de se rapprocher justement de ceux qui sont ses sujets désormais
02:12 et de s'afficher avec le couple qui lui succédera
02:15 et un couple qui est plus populaire que lui.
02:17 William et Kate, c'est le couple parfait, rien ne dépasse,
02:20 ils font tout très bien, elle avec son sourire magnifique.
02:23 Ils sont toujours dans le bon tempo pour la famille royale,
02:26 ceux qui les contestent un peu vous direz qu'ils sont très ennuyeux.
02:30 Mais le fait est qu'ils sont allés serrer des mains,
02:32 qu'ils se montrent comme s'ils étaient très curieux
02:35 de tout ce qu'on leur dit dans ces cas-là.
02:36 Bref, ils ont joué parfaitement la partition royale.
02:39 Il y a un changement de style, Richard Plass,
02:42 de ce roi avec les sujets de la couronne.
02:46 Il est proche des gens quoi.
02:48 Il essaie d'être plus proche des gens et d'apparaître plus proche des gens
02:52 qu'Elisabeth II, sa mère qui tenait une distance clairement.
02:57 Il veut moderniser la couronne et ça passe par cela notamment,
03:01 par se rapprocher un peu plus des habitants du royaume,
03:04 par des sorties plus fréquentes.
03:06 Elisabeth II qui avait beaucoup voyagé pendant son règne,
03:08 évidemment les dernières années est très peu sortie
03:11 du fait de son grand âge, de la pandémie,
03:14 elle ne pouvait pas partir à la rencontre du Royaume-Uni et du Commonwealth.
03:18 Charles va devoir le faire beaucoup plus.
03:20 Vous restez avec nous bien sûr cette première demi-heure,
03:23 Richard Plass, Anne-Elisabeth Moutet,
03:25 vous qui connaissez bien la couronne d'Angleterre.
03:27 Même question, il y a quelque chose de nouveau là qui se produit ou pas forcément ?
03:32 Alors d'abord il y a une chose que j'entends Richard Plass dire
03:36 et la plupart des gens, c'est que ce ne sont plus les sujets de sa majesté.
03:40 Ce sont des citoyens depuis une vingtaine d'années.
03:42 Donc malgré tout, les changements sont allés délicatement mais sont arrivés.
03:47 La personne qui a commencé à serrer la main des foules, c'était Diana,
03:53 la princesse morte, qui a à la fois joué un tour pendable à Charles
04:00 parce que quand elle donne une interview à la BBC en 1995,
04:04 une interview qui a d'ailleurs été obtenue par des mensonges,
04:07 c'est-à-dire que le reporter dit "vous êtes espionné par vos agents"
04:10 "surveillez officiel" et du coup elle décide de faire une interview
04:14 où elle va se défendre et c'était pas vrai.
04:17 Et elle dit "je ne pense pas que mon mari"
04:20 elle était encore mariée, elle a divorcé peu de temps après,
04:23 "je ne pense pas que mon mari deviendra roi,
04:25 je pense que ce sera mon fils William immédiatement".
04:27 Alors c'était à la fois quelque chose de choquant
04:29 parce que c'est une monarchie constitutionnelle,
04:31 donc quelque part c'est de la haute trahison de dire "le roi ne sera pas roi"
04:34 mais c'est elle qui jouait le beau rôle
04:37 puisqu'elle était la victime d'un adultère et d'un mari qui était plus vieux
04:41 et qui ne s'occupait pas bien d'elle.
04:42 Il a fallu plus de 30 ans pour refaire le chemin d'antipathie de cette période.
04:49 On a oublié à quel point la monarchie était impopulaire à cette époque.
04:53 Elle l'était plus qu'aujourd'hui.
04:55 Oui, en 92, l'anus horribilis de la reine, c'est-à-dire une année horrible,
04:59 où elle a à la fois l'annonce de la séparation de ses deux,
05:03 de sa fille et des femmes de ses deux belles-filles,
05:08 des femmes du prince Andrew et du prince Charles,
05:11 et puis l'incendie du château de Windsor.
05:14 J'étais à Londres à l'époque et je me souviens d'un talk show à la radio
05:19 où les gens téléphonaient en disant "le château de Windsor, Milan, est en flamme"
05:24 et ils disaient "on s'en fiche, on ne paye pas, pas un rond, c'est à elle, on s'en va".
05:29 Je ne crois pas que si Versailles flambait, on dirait "non, il n'est pas question,
05:33 on n'a pas à... c'est le patrimoine national".
05:37 Alors, on va poursuivre ce tour de table un instant, rassurez-vous.
05:41 Avec vous, Richard Plass, quand même un mot sur le déroulé de la journée de demain,
05:45 comment ça va se passer ?
05:47 Alors, ça va se passer, c'est très minuté tout ça.
05:50 Normalement, les horaires devraient être respectés à la lettre.
05:53 En heure française, le carrosse royal va sortir à 11h20 de Buckingham
05:58 pour se rendre à Westminster.
06:00 À ce moment-là, il y aura une foule énorme,
06:02 on annonce même jusqu'à un million de personnes dans Londres
06:05 pour acclamer le couple royal qui sera précédé d'un gigantesque défilé militaire.
06:11 Le couple royal doit arriver à l'abbaye à midi, heure française, début de la cérémonie,
06:15 qui va durer 2h, 1h de moins que celle d'Elisabeth II, il y a 70 ans.
06:20 2300 invités, dont de nombreux chefs d'État, une centaine dans l'abbaye de Westminster.
06:26 Et un couronnement, à proprement parler, qui va intervenir vers 13h.
06:30 C'est à ce moment-là que l'archevêque de Canterbury placera la couronne de Saint-Edouard
06:34 sur la tête du roi.
06:35 Puis il y aura le couronnement de Camilla, qui sera beaucoup plus bref.
06:38 Et ensuite, il remonte dans un autre carrosse,
06:41 celui que l'on utilise normalement depuis 1831 pour les couronnements,
06:45 mais qui n'est pas très confortable.
06:46 Alors on ne va pas faire l'aller dans ce carrosse-là,
06:48 uniquement le retour pour le couple royal, 74 et 75 ans,
06:53 ils ont voulu avoir un peu de confort aussi dans cette journée.
06:55 Mais donc, le retour dans ce carrosse doré se fera vers Buckingham
06:59 et ensuite, ce sera le salut depuis le balcon de Buckingham.
07:03 - Alors j'ai lu dans la presse britannique que la cérémonie aura lieu à cette abbaye de Westminster,
07:07 où se sont déroulés les couronnements depuis 900 ans,
07:12 presque un millénaire.
07:13 Le roi Charles sera donc le 40e monarque couronné dans cette abbaye.
07:17 Mais restons là-dessus, je vais faire un petit tour de table suite.
07:20 Dans un instant, il est 20h10.
07:21 Tout d'abord, c'est place au Fil info avec vous, Stéphane Goyer.
07:26 - Les syndicats seront reçus à Matignon les 16 et 17 mai prochains,
07:32 mais pas en même temps.
07:33 Elisabeth Borne recevra chaque organisation l'une après l'autre,
07:37 trois semaines avant une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
07:42 L'épidémie de Covid n'est plus une urgence sanitaire de portée internationale,
07:45 déclaration du patron de l'Organisation mondiale de la santé.
07:49 L'OMS lève le niveau d'alerte maximal contre le virus,
07:52 mais appelle à ne pas baisser la garde.
07:55 Une enquête ouverte contre le groupe Thalès pour des soupçons de corruption
07:59 dans l'attribution d'un marché de rénovation d'avions de chasse en Inde,
08:03 une information de la cellule Investigation de Radio France.
08:06 Un homme a déposé plainte en 2021, il se présente comme un intermédiaire.
08:09 Dans ce dossier, le groupe réfute ses accusations.
08:12 La colère du chef du groupe Wagner contre le Kremlin,
08:16 il menace de retirer ses troupes de Barmout, la ville ukrainienne stratégique,
08:21 dans la guerre menée par Moscou.
08:22 Une décision pour protester contre le manque de munitions envoyées par l'état-major russe.
08:28 Et puis Messi s'excuse sur Instagram.
08:30 La star argentine du PSG demande pardon à ses partenaires et au club
08:34 après un voyage non autorisé en Arabie Saoudite lundi.
08:37 Le PSG a décidé de ne pas faire jouer Messi et de suspendre son salaire.
08:41 - Je vais vous faire réagir tous, y compris vous-même, Richard Plass depuis Londres.
08:54 Ces choses entendues, ces avis partagés dans Londres,
08:58 vous allez entendre successivement des admirateurs,
09:01 certains sont français d'ailleurs, et des indifférents.
09:05 - Moi ça m'émeut, pourtant je suis française 100%, mais moi ça m'émeut beaucoup.
09:08 Moi je trouve ça...
09:10 C'est cette histoire entre son peuple et... On est différent en France.
09:15 Ici, ils sont royalistes, même s'ils ne sont pas d'accord,
09:17 mais ils sont royalistes, c'est une continuité, moi je trouve ça très beau.
09:22 - Je suis assez fier pour eux, je suis content pour eux,
09:24 je trouve que c'est un bon moment de rassemblement national
09:27 et je trouve que c'est des choses qui sont plutôt agréables à vivre en ce moment surtout.
09:31 - Je dirais que la plupart des gens ne considèrent pas ça comme important.
09:35 C'est quelque chose que nous faisons pour maintenir la tradition,
09:38 mais pas grand-chose d'autre.
09:40 - Pour le couronnement, je ne ferai probablement rien.
09:43 Je vais sûrement rester chez moi et regarder quelques films,
09:45 rien de spécial parce que ça n'est pas vraiment la chose la plus importante pour moi.
09:49 - Une sélection d'avis, avec certains peut-être mitigés,
09:55 Alexandra Saviana, en préparant l'émission, vous vouliez me dire,
09:57 vous pour L'Express, qu'il y a une forme d'indifférence de la jeunesse à vos yeux.
10:01 - Oui, absolument. Je regardais un petit peu les chiffres d'adhésion en 1953.
10:06 C'est-à-dire il y a 70 ans, il y avait 86% de la population
10:09 qui considérait la monarchie comme importante pour le pays.
10:12 Aujourd'hui, on est 70 ans plus tard.
10:14 Donc, les Britanniques connaissent pour la plupart,
10:17 pour beaucoup d'entre eux en tout cas, le premier couronnement de leur existence.
10:20 Et ils ne sont plus que 61% à penser que la monarchie est importante.
10:24 Et chez les jeunes, j'ai regardé, 78% des 18-34 ans
10:28 ne sont même pas désintéressés dans la famille royale.
10:31 Donc, en fait, on parle sans arrêt d'adhésion ou de rejet.
10:35 Mais est-ce que le pire, c'est pas finalement l'indifférence ?
10:39 - Richard Plass, vous confirmez que cette jeunesse se désintéresse un petit peu,
10:42 une forme de désamour vis-à-vis de la couronne ?
10:44 - Complètement. C'est très audible, très visible dès qu'on discute avec des étudiants, des adolescents.
10:51 C'est quelque chose qui les indiffère, dont ils se sentent très éloignés.
10:54 Alors, ce n'est pas vrai pour 100% des jeunes ici.
10:58 Mais pour les moins de 30 ans, on voit clairement,
11:00 et ça se traduit d'ailleurs dans les enquêtes d'opinion, qu'il y a un désintérêt.
11:05 Pas forcément une haine féroce envers la famille royale
11:09 et une volonté d'abolir la monarchie, mais réellement un désintérêt.
11:13 - Vous, Franck Dedieu, je vous connais par cœur.
11:16 Vous, ce qui vous intéressait, c'était le désir de proximité. Expliquez-nous ça.
11:19 - C'est-à-dire que ce que dit Alexandra Aijuste,
11:21 effectivement, vous avez une difficulté politique pour la famille royale.
11:25 C'est de se dire, est-ce qu'on va jouer la carte de la proximité ?
11:28 Est-ce qu'on va être le roi un peu sympa, pote et quelque part désacraliser la fonction ?
11:34 Ou au contraire, est-ce qu'il y a de la part des Britanniques,
11:38 et c'est ce que je crois moi, me semble-t-il,
11:40 un désir justement de transcendance, cette espèce de rituel un peu liturgique
11:49 qui semble souder le peuple ?
11:53 Vous savez, il y a un historien qui a travaillé,
11:55 il s'appelle Kantorowicz dans les années 60-50.
11:59 Il a travaillé sur les Tudors et il dit, il y avait deux corps du roi.
12:01 Il y a le corps du roi qui est terrestre et mortel.
12:04 Et puis, il y a le corps du roi qui est céleste, qui est immortel et qui est plus politique.
12:08 Et il dit, mais tout le temps, on se pose la question de savoir
12:12 sur quel pied danser, quelle est la nature finalement du roi.
12:16 Je crois qu'en ce moment, paradoxalement, contrairement à ce qu'on dit en disant
12:20 "Oh, il va être écolo, donc il va être proche des jeunes",
12:24 je crois au contraire qu'il y a peut-être un désir justement de transcendance
12:30 de la part de, je crois pas...
12:31 Vous voulez dire quoi ? Une forme de désacralisation de la fonction du roi ?
12:35 Oui, et je crois que ça ne correspond pas au désir profond des Britanniques,
12:38 comme d'ailleurs, quelque part, le président normal des Français.
12:41 Véronique Rilsout, vous faites un parallèle déjà.
12:43 Véronique Rilsout, le regard du monde sur ce qui se passe demain à Londres ?
12:49 Alors, quand on regarde les volumes partout dans le monde,
12:52 une espèce de fascination.
12:54 C'est étonnant de voir que les Anglais, normalement,
12:56 ils devraient écraser en volume les autres pays.
12:58 Pas tant que ça, parce qu'il y a 1,2 million de messages depuis quelques jours,
13:02 alors qu'en France, on a 800 000.
13:03 Donc, on peut se dire quand même que c'est étonnant.
13:06 Et après, on regarde les jeunes en particulier.
13:08 Il n'y a pas de haine, mais il y a le sentiment d'une forte absurdité.
13:13 Il y a énormément de messages qui sont partagés, par exemple,
13:15 de sans-abri qui utilisent des journaux sur le couronnement pour se protéger du froid
13:19 et donc en disant "on est en pleine absurdie".
13:23 Et puis, globalement, ils ne commentent pas de façon haineuse,
13:27 mais les vrais sujets sur lesquels ils s'arrêtent, c'est des petites histoires.
13:33 Est-ce que Atel sera là ou pas là ?
13:35 Est-ce que Harry va être au balcon demain ? Vraie question.
13:40 Et en fait, globalement, on voit bien que c'est plus un sujet,
13:43 voilà, une tradition, une habitude, mais surtout un sujet de people.
13:46 Ce sont des gens depuis la série en plus.
13:49 En fait, ils les regardent un peu comme des...
13:50 - Depuis la série sur Netflix, The Crown.
13:53 - Exactement, The Crown. Mais en fait, du coup,
13:54 c'est des commentaires qu'on aurait sur Rihanna ou sur d'autres personnalités.
13:58 Et ils ne parlent pas tellement de politique,
14:00 mais ils ne s'arrêtent pas au sujet de ce sont...
14:03 Nous ne sommes ni leur sujet, ni des citoyens.
14:04 Dans le fond, ils ne le vivent pas comme ça.
14:05 Ils le vivent comme...
14:07 Voilà, ce sont des personnalités attirantes ou pas attirantes,
14:11 mais des people qu'on a envie de commenter.
14:13 - Des people, vous dites, qu'on a envie de commenter.
14:15 Anne-Elisabeth Moutet, puis vous-même, Richard Plass, depuis Londres.
14:18 Je vous pose la même question à tous les deux.
14:19 D'abord, Anne-Elisabeth, est-ce que cette couronne,
14:21 une question toute simple, mais au fond, qui va rassembler, ramasser
14:24 tout ce qui a été dit, est-ce que cette couronne fait encore recette ?
14:28 Est-ce que les citoyens britanniques ont encore envie de ça ?
14:33 - Eh bien, jusqu'à...
14:34 Il y a une dizaine de jours, on se disait,
14:35 "Oh, ça va être en demi-teinte, etc."
14:37 Et puis, on se rend bien compte que ça y est,
14:39 ça a pris franchement de la force dans les derniers huit jours écoulés, à peu près.
14:45 Et oui, les Britanniques ont encore besoin de ça.
14:47 Mais je voudrais reprendre ce qu'on a dit à l'instant sur le fait
14:49 qu'une grande majorité des Britanniques parlait de l'importance de la monarchie
14:55 au moment du couronnement d'Elisabeth II en 1953.
14:58 Elisabeth II, elle est la fille du roi qui a été le roi de la Deuxième Guerre mondiale,
15:03 qui a tenu le pays, qui n'était pas, heureusement,
15:06 le frère qui a décidé de démissionner et qui n'était pas pro-nazi,
15:10 et qui a représenté la résistance aux nazis,
15:14 littéralement en restant à Buckingham Palace.
15:16 Et le jour où Buckingham Palace a été bombardée, la reine-mère,
15:19 enfin, qui était à l'époque la reine, a dit,
15:22 "Je peux enfin aller rencontrer des gens dans l'East End,
15:25 où étaient tous les entrepôts qui étaient bombardés par les avions allemands,
15:28 et regarder les gens sans avoir honte."
15:31 Donc, c'est quelque chose de très fort,
15:33 et c'était un souvenir qui existait immédiatement.
15:35 C'est aussi un moment où l'Angleterre est encore sous les restrictions,
15:38 c'est-à-dire qu'il y a des billets de rationnement,
15:43 des tickets de rationnement jusqu'en 1954 en Angleterre.
15:46 Ils ont beaucoup plus souffert,
15:47 ils sont sortis de la Deuxième Guerre mondiale beaucoup plus exsangues que nous.
15:50 Et en France, ça s'arrête en 1949, les tickets de rationnement.
15:53 Et donc, cette fête en 1947, c'est pratiquement la première fête nationale.
15:58 En 1947, la première fête nationale, plus exactement, c'est le mariage royal.
16:03 Et en 1953, une année avant l'arrêt des tickets de rationnement,
16:06 c'est une deuxième fête où on se dit,
16:09 le pays tout entier peut enfin se dire que l'après-guerre commence.
16:14 Et la recette, vous savez qu'on va peut-être en parler,
16:16 il y a ici une quiche officielle cette année.
16:18 Mais c'était un truc qui s'appelle le poulet couronnement,
16:22 "coronation chicken", et c'était fait avec de la mayonnaise au curry,
16:26 avec du curry en poudre parce qu'on ne pouvait pas trouver d'ingrédients.
16:29 C'était difficile de trouver des ingrédients.
16:31 Donc, l'importance de la monarchie, c'est aussi un moment,
16:36 je voudrais rappeler que par exemple, des rois comme Georges IV
16:39 ont été extraordinairement impopulaires avec des libelles contre eux
16:42 qui étaient aussi méchants que ceux contre Louis XVI et Marie-Antoinette.
16:45 Donc, c'est plus compliqué que ça, la popularité, le manque de popularité.
16:48 - C'est plus compliqué. Vous confirmez, Richard Plass,
16:50 est-ce qu'il y a une forme de désamour ou de désintérêt
16:54 qui s'installe au fil des années ?
16:56 - C'est compliqué à dire parce que sonder toute une population
17:00 et tout le désir d'un peuple, c'est impossible.
17:04 Il y a effectivement une vraie difficulté pour Charles
17:07 qui à la fois veut moderniser la couronne, mais en même temps,
17:10 puisqu'on parlait de président normal tout à l'heure,
17:13 continuons dans les métaphores,
17:16 c'est presque un pape le roi d'Angleterre,
17:18 d'ailleurs, il est chef aussi de la religion d'État.
17:21 Donc, doit-il préserver le dogme ou doit-il le faire évoluer ?
17:24 Il doit bien préserver les traditions parce que c'est le fondement même
17:28 de sa famille, de cette famille royale, de cette couronne,
17:31 mais il doit bien aussi la faire évoluer un peu,
17:34 au moins un peu dans son époque et donc parler d'environnement,
17:38 revenir peut-être pourquoi pas aussi, il a ouvert les archives
17:41 pour une historienne pour explorer les liens entre la famille royale et l'esclavage.
17:45 Donc, il doit faire les deux, à la fois aller serrer des mains,
17:49 se rapprocher du peuple et en même temps être le garant, le tenant d'une histoire.
17:53 Va-t-il y arriver ? C'est vrai que c'est son défi aujourd'hui au roi Charles III.
17:57 On va l'évoquer dans un instant, 20h21.
18:00 Minute sur France Info.
18:02 Tout d'abord, le détour par le fil info avec vous, Stéphane Goyer.
18:07 Les invitations sont envoyées.
18:09 Elisabeth Borne propose au syndicat des réunions de travail le 16 et le 17 mai.
18:14 La Première ministre recevra chaque organisation l'une après l'autre
18:17 et non pas en intersyndical.
18:20 La phase de crise est passée mais le Covid-19 n'a pas disparu.
18:23 Mise au point de l'Organisation mondiale de la santé
18:25 après la levée du niveau maximal d'alerte face au virus,
18:29 le Covid-19 n'est plus une urgence sanitaire de portée internationale,
18:32 déclare le patron de l'OMS.
18:35 Des drones utilisés dès la semaine prochaine dans le quartier des Moulins,
18:39 à Nice, une annonce de la préfecture auprès de nos confrères de France Bleu Azur,
18:43 d'après le syndicat policier unité SGPFO,
18:45 une vingtaine de coups de feu a été tirés en l'air ce matin,
18:48 un homme a été placé en garde à vue.
18:51 Il avait éborgné un gilet jaune en 2019,
18:53 en marge d'une manifestation parisienne avec une grenade lacrymogène.
18:57 Un CRS a été mis en examen pour violences volontaires
19:00 par personnes dépositaires de l'autorité publique le 30 mars dernier.
19:05 Et puis des inondations meurtrières en République démocratique du Congo.
19:08 Les autorités locales parlent d'une centaine de morts
19:11 après les pluies tombées hier soir dans l'est du pays,
19:14 deux jours après un phénomène similaire dans le Rwanda voisin
19:17 qui a tué au moins 130 personnes.
19:19 Le couronnement de Charles III d'Angleterre pendant le Fil info,
19:32 nous étions en train, hors micro, d'évoquer la fameuse quiche,
19:35 nous allons y revenir dans un instant si c'est possible.
19:38 D'abord sur la personnalité de Charles,
19:40 on va écouter ce qu'en a dit tout à l'heure Dominic Greave,
19:42 l'ancien procureur général pour l'Angleterre et le pays de Galles
19:45 et avocat général pour l'Irlande du Nord.
19:47 C'était du temps de David Cameron, né ancien député conservateur,
19:50 il était invité du 18-20 France Info.
19:53 Le roi Charles, il a eu beaucoup d'années comme prince de Galles,
19:56 il a eu des points de vue qui sont bien connus sur l'environnement.
19:59 C'est une personnalité dans un sens beaucoup plus décontractée
20:03 et assez accessible.
20:05 Donc de ce point de vue-là, oui c'est un changement
20:07 et je crois que c'est un changement qui sera apprécié.
20:10 Mais par contre, il faut aussi se rappeler
20:12 que dans les 8 mois qu'il a été au trône,
20:14 il continue à maintenir sa position constitutionnelle impeccablement.
20:19 Il est vrai que succéder à la reine Elisabeth II,
20:23 c'est une chose qui n'est pas facile.
20:25 Et son fils, le prince William, est certainement extrêmement populaire,
20:28 mais je ne crois pas que ça lui fait d'ombre.
20:30 D'ailleurs, c'est un homme qui n'a pas ce genre de sentiment.
20:33 – Dominique Grieve, pas facile effectivement de succéder à "mummy"
20:37 comme il l'appelait, donc de son vivant.
20:40 Richard Plass, sur le financement de la couronne britannique,
20:45 il y a toujours un débat outre-manche là-dessus.
20:49 Est-ce qu'elle doit s'auto-financer ?
20:50 Elle coûte très cher finalement à la communauté nationale.
20:53 Est-ce que ce débat-là va évoluer ?
20:56 De ce que vous pouvez en savoir.
20:58 – Ça ne fait pas un énorme débat ici, pour être tout à fait honnête.
21:01 Ce genre de sujet, on en est très friand en France.
21:05 Ici, on l'évoque, il y a des gens qui le dénoncent évidemment.
21:08 Le coût du couronnement, on ne le connaît pas officiellement
21:10 parce qu'il y a des estimations, mais la fourchette est large
21:14 puisqu'on parle de 57 à 114 millions d'euros.
21:17 C'est le contribuable britannique qui va payer.
21:20 Mais ceux qui défendent la couronne rappellent toutes les retombées,
21:24 notamment pour les peuples, les restaurants, les compagnies de transport.
21:28 – Ça risque d'être très rentable, Richard.
21:30 – Ah oui, ça va être très rentable pour les peuples par exemple
21:33 qui pendant ce week-end vont verser 62 millions de pintes.
21:36 Donc oui, pour eux, ça va être rentable,
21:38 pour une industrie qui a énormément souffert avec la pandémie.
21:42 Donc là-dessus, ce n'est pas juste anecdotique.
21:44 Mais c'est vrai que le fait que le peuple, les gens financent
21:49 par leurs impôts cette famille, ça pose évidemment question à des gens dans le pays,
21:53 surtout dans un pays qui actuellement souffre d'une inflation à deux chiffres
21:57 et se retrouve dans des grandes difficultés économiques.
21:59 – Alexandra Saviana, est-ce qu'il est vrai, comme le disait à l'instant Richard Plass,
22:03 qu'il est peut-être erroné d'avoir une lecture française
22:06 de ce qui se passe de l'autre côté de la Manche ?
22:08 – En tout cas, Charles III prend visiblement en compte les remarques
22:12 qu'on a pu faire sur la taille de la monarchie.
22:15 On le voit à travers cette cérémonie qui est quand même plus courte,
22:19 qu'il veut plus resserrer, un peu comme un symbole de sa monarchie à lui,
22:24 où la famille royale va être plus réduite, ce sera moins les tantes, les cousins,
22:29 et absolument toute la dynastie, mais plus la ligne directe.
22:32 Donc il essaie d'imprimer une marque plus simple.
22:35 – Vous me corrigez Richard Plass, il y aura 2200 ou 2300 invités dans l'abbaye,
22:40 c'est quatre fois moins que pour Elisabeth, c'était 8000, ça fait du monde, en 1953.
22:46 – Oui mais pour autant, la cérémonie de Charles va coûter plus cher que celle de sa mère,
22:52 essentiellement à cause des coûts liés à la sécurité
22:54 qui sont beaucoup plus élevés 70 ans plus tard.
22:56 – Et des caméras donc dans cette abbaye pour retransmettre la cérémonie,
22:58 tradition depuis Georges VI en 1937.
23:01 Là-dessus, Franck de Dieu, vous avez, vous, un regard toujours assez sévère
23:06 sur ce qui se passe là-bas, on peut comprendre que c'est différent chez nous quand même.
23:11 – Nous, on a aujourd'hui interviewé le représentant du parti républicain britannique,
23:16 il en existe un.
23:17 – Pour Marianne.
23:18 – Oui absolument, alors il les compare, il a une formule,
23:21 il dit "ce sont les kardashians avec l'impôt des britanniques",
23:24 c'est un peu, ça montre un peu sa colère et il dit aussi,
23:29 ça peut-être prend ses rêves pour les réalités,
23:32 qu'il y a 25% de républicains dans les sondages au fil des années, au fil des problèmes.
23:38 Maintenant, ce que je crois, pour répondre à la question du coût, c'est que c'est ça qui…
23:43 – Si la popularité au contexte dans lequel ce couronnement se fait,
23:48 c'est vrai que le contexte en ce moment est compliqué,
23:49 donc les anglais ont juste envie d'un peu de légèreté, sans doute,
23:54 et donc ils ne prennent pas ce couronnement au sens littéral de,
23:57 c'est le couronnement d'un roi, mais plus un moment de partage,
24:01 je ne sais pas si c'est les kardashians, mais en tout cas,
24:03 des people qu'on va regarder.
24:04 – Oui, avant de vous donner la parole, Richard, place pour cette conclusion
24:07 sur cette demi-heure concernant ce couronnement J-1,
24:10 un mot là-dessus Anne-Elisabeth Moutet, la quiche, vous l'avez goûtée ?
24:14 – Alors, j'ai goûté une version française de la quiche,
24:17 qui n'est peut-être pas une quiche, mais c'est une recette végétarienne,
24:21 pas vegan puisqu'il y a de la crème et des œufs,
24:23 mais c'est une recette avec des épinards, des fèves et du fromage.
24:29 Et Cyril Lignac, l'excellent cuisinier, a fabriqué une quiche en suivant la recette,
24:33 mais il l'a interprétée, et donc il a fait quelque chose d'absolument formidable,
24:37 j'en ai eu un petit morceau, c'était épatant,
24:39 parce qu'on se dit une quiche, il faudrait des lardons,
24:42 mais le cheddar suffisamment ancien, il a ce côté fumé
24:47 qui remplace totalement la place du lardon.
24:50 Il raconte comment il a cuit deux fois les épinards pour qu'elles ne dégorgent pas d'eau,
24:54 alors c'est moelleux, c'est bon, enfin, bravo !
24:56 On se dit, ça, si on sait le faire, c'est formidable.
25:00 Mais ce qui est plus intéressant dans cette histoire, je dirais,
25:04 c'est le fait que pourquoi un plat comme ça facile à faire et pas chic ?
25:08 Parce qu'il va y avoir un millier, au moins des milliers de pique-niques dans les rues,
25:12 où les gens vont apporter quelque chose pour contribuer au pique-nique,
25:16 et c'est justement cette notion de partage bon enfant
25:20 qui est la clé de voûte de la solidité de la suite du règne du Rochard.
25:25 - Richard Plass, vous avez le mot de la fin, ce sera la fête demain.
25:28 Je ne sais pas si la météo est au rendez-vous ?
25:31 - Elle sera britannique, elle sera parfaitement en adéquation avec la fête.
25:34 - Il va pleuvoir, ce que vous nous dites en fait.
25:36 - C'est ça !
25:37 - Il va pleuvoir, merci en tous les cas, merci Richard Plass
25:40 pour nous faire vivre avec passion ce couronnement de Charles III
25:45 et de la reine aussi, Camilla.
25:48 Je sais que la journée sera très longue pour vous, cher Richard.
25:51 Merci d'avoir été en direct dans ces informés depuis Londres.
25:55 Il est 20h30 sur France Info.
25:57 Et l'Info, c'est avec vous, bonsoir Benjamin Recouvreur.
26:06 - Bonsoir à tous.
26:07 Le dialogue va reprendre entre les syndicats et Elisabeth Borne.
26:10 La Première ministre recevra cinq organisations dans dix jours,
26:14 les 16 et les 17 mai.
26:15 Des rencontres au format bilatéral et non en intersyndical
26:18 alors que l'exécutif veut tourner la page des retraites.
26:21 Elisabeth Borne qui joue l'apaisement ce soir sur le front de la crise ouverte
26:25 entre la France et l'Italie.
26:26 Après les propos de Gérald Darmanin hier,
26:29 le ministre de l'Intérieur accusait la chef du gouvernement italien
26:32 d'être incapable de gérer l'immigration dans son pays.
26:35 La Première ministre française plaide pour la concertation
26:39 et pour une relation apaisée entre les deux pays.
26:41 Le gros de la crise est passé,
26:43 mais le Covid ne disparaît pas pour autant.
26:45 L'OMS lève aujourd'hui l'alerte maximale après plus de trois ans de pandémie.
26:50 Il ne faut pas baisser la garde pour autant insiste
26:52 l'Organisation mondiale de la santé.
26:54 En Ukraine, les autorités russes annoncent qu'elles vont évacuer
26:57 une vingtaine de localités autour de Zaporizhia, territoire occupé.
27:01 Elles font face à des bombardements de plus en plus intenses,
27:05 proches de la ligne de front.
27:06 À Nice, les forces de l'ordre vont pouvoir utiliser des drones
27:09 la semaine prochaine pour surveiller un quartier
27:12 dans lequel des coups de feu ont été tirés ce matin.
27:14 Dans l'Eure, en revanche, la justice suspend l'utilisation de ces aéronefs
27:19 pour une manifestation prévue ce week-end contre un contournement autoroutier.
27:23 Les risques de troubles à l'ordre public ne sont pas caractérisés
27:26 selon le tribunal administratif de Rouen.
27:29 Et puis le mea culpa de Lionel Messi dans une vidéo publiée sur Instagram.
27:34 La star argentine s'excuse auprès du Paris Saint-Germain de ses coéquipiers
27:38 après son voyage non autorisé en Arabie saoudite.
27:40 C'était en début de semaine.
27:42 Ça lui a valu une suspension.
27:44 Il dit maintenant attendre la décision de son club.
27:47 « Dans cette deuxième partie des informés de France Info,
28:00 l'Italie qui réclame des excuses après la sortie de Gérald Darmanin.
28:04 Les retraites toujours et la question d'un hypothétique accord
28:07 entre Emmanuel Macron et les Républicains,
28:09 c'est une enquête que nous propose Véronique Reils-Soult.
28:13 Cette deuxième partie avec Elisabeth Moutet,
28:15 journaliste, éditorialiste au Daily Télégraph,
28:17 Alexandra Saviana, journaliste à l'Express,
28:20 Véronique Reils-Soult, la présidente de Backbone Consulting
28:23 et Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
28:26 Avant d'évoquer cette crise,
28:28 c'est-à-dire d'une crise réellement franco-italienne allumée par Gérald Darmanin,
28:32 je vais vous faire réagir à cette annonce de l'OMS
28:36 que nous venons d'entendre à l'instant, évoquée par Benjamin Recouvreur.
28:40 La pandémie de Covid-19, désormais suffisamment sous contrôle
28:44 pour lever le niveau maximal d'alerte.
28:47 Décision prise aujourd'hui par l'Organisation mondiale de la santé
28:50 après plus de trois ans et au moins 20 millions de morts.
28:54 Mais pourtant, il ne s'agit pas de baisser la garde.
28:56 Que comprenez-vous là-dedans ?
28:58 Tiens, Véronique Reils-Soult.
29:00 En fait, le nouveau, c'est toujours intéressant de regarder
29:04 la différence entre de perception d'un pays à l'autre.
29:08 En Italie, ça a été vécu comme quelque chose d'absolument insupportable.
29:14 Et donc, les commentaires sont plus que énervés.
29:18 Et M. Darmanin a acquis une forme de notoriété.
29:22 Ah oui, vous parlez, vous, de la crise franco-italienne, mais sur l'OMS, sur le fait que...
29:26 Ah non, mais je ne savais même pas et je n'ai pas regardé.
29:28 Je ne savais même pas. En toute sincérité,
29:30 je pensais que l'alerte était finie depuis très longtemps.
29:31 Voilà, c'est ce que j'attendais de vous comme action.
29:33 Mais gardez-vous, gardez patience.
29:35 Je pensais sur l'Etat-libre, en fait.
29:37 Frère de Dieu, combien de fois vous êtes venu sur ce plateau pour évoquer...
29:40 Donc, vous voulez dire que c'est un grand jour, quelque part ?
29:42 Est-ce que c'est un soulagement ?
29:44 Et à la fois... Non, mais c'est-à-dire que les peuples réagissent par rapport au Covid
29:50 et à la fin du Covid à l'aune de leur propre drame et de leur propre histoire.
29:54 Et là, cette décision-là, effectivement, elle a un caractère légèrement administratif.
29:59 C'est-à-dire que quelque part, on devrait considérer,
30:00 on aurait dû faire notre une là-dessus,
30:02 après avoir été, je dirais, omnibulé par ces questions-là,
30:06 l'avoir largement commentée.
30:07 Et là, effectivement, dans la mesure où c'est une sorte de déclassification,
30:11 si j'ose dire, un peu administrative,
30:13 ça ne nous touche pas parce que ce qui nous a touchés dans cette crise sanitaire,
30:16 ce sont finalement ceux qui étaient à portée de main et autour de nous.
30:22 – Alexandra Savianna, que comprenez-vous avec l'annonce de l'OMS,
30:24 c'est fini mais pas encore ?
30:27 – C'est la grande question.
30:29 J'ai envie de vous dire que je partage l'avis de Franck, en fait.
30:33 C'est assez surprenant de voir que quelque chose qui nous a autant obsédés,
30:37 et qui a été aussi grave et qui a eu un impact aussi important sur notre quotidien,
30:41 finalement, s'éteint, en tout cas symboliquement,
30:45 un peu dans le silence et l'indifférence générale.
30:47 Je pense que la plupart des gens dans la rue ignorent
30:50 que nous étions encore sous pandémie.
30:52 – C'est à tel point absent du débat public
30:54 que même Véronique Rilsoud ne m'en parle même pas,
30:56 elle me passe déjà autre chose.
30:57 – Non, alors du coup, je vais regarder et je vous confirme que les gens sont…
31:01 – S'en moquent.
31:02 – Non, s'en moquent pas, ils sont étonnés, pensant aussi…
31:04 et que ça relance un petit débat avec ça, mais c'est un autre sujet.
31:06 – Anne-Élisabeth Moutet pour clore là-dessus,
31:10 c'est devenu apparemment une grille de plus,
31:12 il y a eu pourtant ce que nous avons traversé pendant des mois et des années, deux années.
31:17 – J'ai un peu l'impression que cette déclaration de l'OMS,
31:20 c'est quelque chose qui est de l'arbitrage entre la crise économique,
31:26 la crise psychologique, les crises nationales qui ont été causées par cette pandémie,
31:31 et puis la situation de santé elle-même,
31:33 c'est-à-dire est-ce qu'on va essayer de faire comme on fait les Chinois
31:36 et quelques autres pays, et du total, zéro Covid,
31:39 on a bien vu que c'était totalitaire, ça dérange les Chinois,
31:43 pas les Chinois, mais ça dérange d'autre chose.
31:45 D'une part, et d'autre part, oui ça va continuer à exister,
31:50 et oui on peut vivre avec, on peut se battre avec.
31:53 La question que je me poserais, et ça c'est, on a parlé au début,
31:56 il y a trois ans, d'immunité de groupe,
32:00 finalement, est-ce que le monde a développé une immunité de groupe ou bien pas ?
32:03 J'en sais rien.
32:04 – Et toujours des questions autour de cette épidémie,
32:07 décidément, allez, l'Italie qui existe des excuses,
32:10 après la sortie de Gérald Darmanin, rappelle le ministre français de l'Intérieur
32:13 qui avait déclaré hier sur RMC,
32:16 "Madame Mélanie, le gouvernement d'extrême droite
32:19 choisi par les amis de Madame Le Pen,
32:21 est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue".
32:26 Donc l'Italie est en colère,
32:28 le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani,
32:31 avait annulé son déplacement à Paris,
32:34 il s'exprime dans le Corrières et des Laceres,
32:36 quand quelqu'un offense de façon gratuite une autre personne,
32:39 le minimum est qu'elle présente ses excuses.
32:41 La Première Ministre, Elisabeth Borne, aujourd'hui,
32:45 explique qu'on va privilégier la concertation,
32:47 et un dialogue "apaisé" dit-elle, pour continuer à travailler ensemble.
32:51 Et ce matin, un grand nombre de ministres
32:54 sont montés au créneau dans les médias,
32:56 pour tenter d'apaiser le débat, comme elle dit,
32:59 plutôt qu'éteindre l'incendie.
33:00 Vous allez entendre successivement Gabriel Attal pour les comptes publics sur BFMTV,
33:05 Papendia est chez nous, Education Nationale sur France Info,
33:08 et Agnès Pannier-Runacher, Transition énergétique sur LCI.
33:12 Je vais vous dire, moi je pense que très vite,
33:13 cet incident sera derrière nous, parce que
33:16 la France a trop besoin de l'Italie, et l'Italie a trop besoin de la France,
33:19 sur tous les sujets, mais singulièrement sur la question de l'immigration.
33:22 Je crois qu'il y a eu aux portes de l'Italie, depuis le début de l'année 2023,
33:26 beaucoup plus d'arrivées qu'il y en avait eues les années précédentes.
33:28 La France et l'Italie, de même que l'Union européenne,
33:31 ont besoin de travailler ensemble sur cette question,
33:33 qui est une question à la fois politique, mais aussi une question humanitaire.
33:36 Il y a des milliers de migrants qui meurent en Méditerranée chaque année,
33:40 et nous devons absolument nous préoccuper de ça.
33:43 Ce type de problème est profond, complexe,
33:45 bien sûr que Georgia Meloni s'emploie à trouver des solutions,
33:49 mais comme tous les responsables européens,
33:51 ça ne se règle pas dans un claquement de droit,
33:53 et ceux qui vous promettent des miracles sont des menteurs ou des bonimenteurs.
33:56 Alexandra Saviana, compliqué pour les membres du gouvernement,
34:00 qui sont en service commandé, il faut le dire,
34:02 d'essayer de boucler cette affaire,
34:05 ne pas renoncer au message qui est porté,
34:08 et en même temps essayer de calmer le jeu.
34:10 Oui, c'est compliqué, et on comprend en même temps l'agacement des Italiens,
34:15 alors que cette déclaration réanime un peu tous les clichés
34:18 sur l'indolence d'un peuple qui ne saurait pas garder ses frontières, etc.
34:22 Moi, ce que je trouve assez intéressant dans cette histoire,
34:25 c'est de voir la diplomatie usée à des fins de politique intérieure,
34:29 parce qu'on comprend bien que Gérard Darmanin s'adresse à travers Mme Meloni,
34:36 à Marine Le Pen, tient à montrer qu'il est un rempart,
34:39 qu'il est le champion du président de la République,
34:41 et qu'il peut cogner contre le RN en cognant sur Gérard Meloni.
34:46 Maintenant, la question, c'est pourquoi faire ça ?
34:49 Pour Matignon, peut-être, mais est-ce qu'on a vraiment intérêt
34:52 à se fâcher avec les Italiens pour des questions de politique intérieure ?
34:56 - Anne-Elisabeth Moutet, là-dessus, sur cette stratégie d'aller,
34:59 au fond, si je puis dire, chercher la responsable du gouvernement italien
35:05 et pour essayer de taper Marine Le Pen, est-ce que c'est vraiment efficace ?
35:09 - C'est surtout irresponsable,
35:11 parce qu'on voit bien qu'on n'a plus de corps diplomatique en France
35:14 et maintenant, tout le monde s'improvise diplomate,
35:16 mais ça, ce n'est pas de la diplomatie, c'est vraiment l'inverse de la diplomatie,
35:19 c'est créer du conflit à un endroit où ça n'était pas nécessaire.
35:22 Si le ministre de l'Intérieur n'est pas capable d'imaginer des choses
35:25 à opposer à Marine Le Pen en France, on a tout de même un problème majeur.
35:28 Et aller chercher Giorgia Meloni, qui est assez différente,
35:33 comme première ministre italienne, de Marine Le Pen,
35:36 elle a dit qu'elle voulait travailler dans l'Europe,
35:37 elle soutient absolument l'Europe, l'Ukraine,
35:40 le réarmement de l'Ukraine,
35:42 elle est en train de surprendre beaucoup d'observateurs
35:45 parce qu'elle a bien observé ce qui s'est passé,
35:49 c'est visiblement une femme intelligente et elle dit "je ne veux pas rater",
35:51 ce qui est une bonne motivation pour un homme politique ou une femme politique.
35:55 Et venir l'accuser absolument gratuitement,
35:59 probablement parce qu'il y a 3-4 ans, elle a donné un discours
36:02 où elle avait parlé d'Emmanuel Macron,
36:05 il y a un côté de courtisanerie quelque part,
36:07 en se disant "je peux rentrer dans le chou de Mme Meloni
36:10 puisqu'elle avait fait ça à Emmanuel Macron il y a 3-4 ans".
36:13 Ce sont des enfantillages, donc ce n'est pas sérieux.
36:16 Des enfantillages, nous restons là-dessus,
36:17 je poursuis le tour de table sur cette question de crise franco-italienne.
36:21 20h40 sur France Info, retour du Fil Info avec Stéphane Gouaillet.
36:24 Trois ans et demi après son apparition,
36:28 le Covid-19 n'est plus une urgence sanitaire de portée internationale,
36:32 une annonce du directeur général de l'Organisation mondiale de la santé.
36:36 Si le nombre de décès causés par le virus a chuté de 95% depuis janvier,
36:41 au moins 20 millions de personnes ont été tuées par la maladie, indique l'OMS.
36:45 En moins de 24h, les syndicats de police obtiennent un rendez-vous à l'Elysée.
36:49 Mené par Alliance Police Nationale,
36:51 ils ont envoyé hier un courrier au président de la République
36:54 pour réclamer en urgence une loi anti-casseurs.
36:57 Ils seront reçus dans une semaine par le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron.
37:02 Pas de drone ce week-end au-dessus d'un rassemblement prévu à Rouen,
37:06 la justice suspend l'arrêté préfectoral qui autorisait leur utilisation
37:09 pour surveiller le festival des bâtons dans les routes,
37:13 un événement organisé pour protester contre un projet de contournement autoroutier.
37:17 Entre 1000 et 1500 personnes sont attendues sur place.
37:20 Moscou annonce l'évacuation temporaire de 18 localités ukrainiennes,
37:24 toutes dans la région de Zaporygia, dans le sud du pays.
37:28 Une décision prise face aux récents bombardements ukrainiens autour de la zone,
37:32 annonce les autorités locales installées par la Russie.
37:36 France Info
37:38 20h, 21h, les informés, Jean-François Aquiline.
37:45 Alors ça ne va pas en rester là puisque Jordan Bardella,
37:49 le président du Rassemblement National donne une interview à La Republica
37:54 qui est publiée demain.
37:56 Et que dit-il Jordan Bardella ?
37:58 Je vous le dis en français puisque j'ai les yeux en italien.
38:01 Les mots de Darmanin sont irresponsables.
38:03 Macron et son gouvernement isolent la France en Europe.
38:07 Donc l'affaire va se poursuivre à coup de communiquer.
38:11 Franck de Dieu, derrière ce duel, Bardella-Darmanin,
38:16 c'est un bras de fer Macron-Le Pen ?
38:19 Oui et je crois que l'intervention de Bardella
38:22 remet une pièce dans le jukebox en disant finalement
38:25 on va instrumentaliser, on va faire de ce problème,
38:28 qui en fond est relativement technique.
38:31 Et je crois sans faire de la psychanalyse de supermarché
38:35 que le ministre de l'Intérieur et la première ministre italienne
38:39 sont quelque part confrontés à un même problème.
38:42 C'est-à-dire qu'effectivement, Mélanie n'a pas vu venir la crise tunésienne.
38:46 Elle est confrontée à une vague très forte comme tout le monde
38:49 dans les pays méditerranéens d'immigration.
38:52 Et puis d'autre part, je dirais,
38:54 eh bien vous avez les mêmes problèmes juridiques.
38:59 Mélanie, à la différence de Salvini,
39:03 respecte les règles de droit,
39:05 respecte, je dirais, un certain nombre de considérations européennes.
39:11 Ce qui n'était pas du tout le cas de Salvini
39:13 qui fermait des ports, qui compliquait la vie des ONG.
39:16 Là, c'est pas véritablement...
39:17 Or autrement dit, quelque part, il y a une forme de, je dirais,
39:21 de parallélisme des problématiques entre les deux
39:24 qui autorise toute forme d'instrumentalisation et puis un peu d'invective.
39:29 - Véronique Ressoult, vous disiez tout à l'heure
39:31 que cette affaire a créé une forme de surprise
39:34 parce qu'elle, au fond, elle arrive de nulle part.
39:36 - Elle arrive de nulle part et en fait, ce que je disais,
39:39 c'est que quand on regarde en Italie,
39:41 évidemment, le gouvernement réclame des excuses,
39:44 mais les Italiens sont extrêmement énervés
39:46 parce que l'immigration est un sujet extrêmement sensible dans ce pays
39:50 et qu'effectivement, il y a une crise compliquée,
39:53 qu'ils l'ont vécue comme une forme d'insulte
39:56 face à la réalité qu'ils ont au quotidien.
39:59 Et je vous disais que M. Darmanin, en quelques jours,
40:02 est devenu beaucoup plus connu qu'il ne l'était
40:04 et que les mots associés sont extrêmement violents
40:07 et on pourrait presque résumer, du coup, quand on regarde l'ensemble,
40:11 si c'était le RN visé et c'est l'Italie touchée, quoi.
40:14 Parce que la réalité, c'est que pour les Italiens,
40:17 ils ont compris que c'était un sujet sans doute de communication interne,
40:20 on va dire, mais ils n'apprécient pas en disant
40:23 "Voilà, nos problèmes sont suffisamment graves,
40:25 on est extrêmement impliqués,
40:27 on essaye de trouver des solutions en respectant le droit".
40:29 Enfin, ils l'ont très bien compris.
40:31 - Mais l'idée, c'est de ne pas exporter des règlements de comptes politiques hexagonaux
40:34 hors frontières. - Exactement.
40:36 Et le message d'Antonio Tajani,
40:39 qu'il a posté sur les différents réseaux,
40:42 a été extrêmement repris, soutenu.
40:45 Et même si en Italie, eux aussi ont quelques difficultés
40:48 avec le gouvernement, là, la réalité,
40:51 c'est que ça a fait un effet
40:54 où ils font front face à nous.
40:56 Et donc c'est un sujet beaucoup plus compliqué
40:59 que simplement quelques excuses qui pourraient...
41:02 - Si je peux rappeler,
41:05 c'est pas la première fois que Gérard Darmanin
41:08 offense un pays étranger,
41:11 puisqu'il y a eu l'affaire du Stade de France,
41:13 où il a accusé absolument à tort
41:16 les supporters britanniques d'être des hooligans,
41:19 d'avoir fraudé en masse, etc.
41:21 Ça n'était pas vrai, au contraire, ils ont été extrêmement calmes,
41:23 ils étaient venus en famille.
41:25 Et il a maintenu ça, alors qu'il savait déjà que c'était pas vrai,
41:28 pendant des semaines. Alors pour les Britanniques, c'est le ministre menteur.
41:31 Donc c'est une mauvaise réputation au nord et au sud.
41:34 - Alexandra Saviana, dans cette affaire, au fond, il y a un règlement de comptes
41:37 et vraisemblablement une envie
41:40 mordante de la part du gouvernement
41:43 d'aller chercher Marine Le Pen,
41:46 parce qu'elle présente évidemment une forme de menace.
41:49 - Oui, manifestement, là, on sort d'une séquence en plus sur les retraites,
41:52 où elle n'a pas dit grand-chose,
41:55 pas proposé grand-chose, diraient certains,
41:58 et où elle a pourtant tiré les morons du feu en termes de popularité.
42:01 Donc le gouvernement, il s'étend bien que mal
42:04 de lui rendre l'appareil. Gérald Darmanin l'a invectivé
42:07 justement en début de semaine pour essayer
42:10 de donner le change.
42:13 Et là, on le voit encore une fois avec ce qu'il dit sur
42:16 Georgia Meloni, l'idée c'est que les populistes
42:19 font des promesses de papier et donc
42:22 regardez la réalité, ils s'écrasent entre le mur
42:25 de la réalité, en fait. - Mais elle n'a pas dit grand-chose,
42:28 Véronique Rehlsoult, vous qui sondez souvent l'opinion publique,
42:31 tous les jours d'ailleurs, pourquoi souvent,
42:34 ça ne marche pas cet argument qui a été effectivement
42:37 présenté par la classe politique en boucle ?
42:40 Ça n'empêche pas Marine Le Pen et le Rassemblement national
42:43 de progresser dans les enquêtes d'opinion ?
42:46 - De progresser et dans le fond, oui, elle n'a pas dit grand-chose,
42:49 mais le fait de ne rien avoir dit, c'est plutôt toutes
42:52 les personnalités qui n'ont pas parlé qui ont progressé,
42:55 parce que je vous rappelle qu'Edouard Philippe n'a pas dit grand-chose non plus
42:58 et il progresse, donc globalement, en se taisant, ça permet peut-être
43:01 à ses sympathisants de se projeter et d'imaginer que
43:04 ces solutions sont celles qu'ils aussi imaginent.
43:06 - Avec Anne-Elisabeth Moutet, derrière tout ça, un vrai grand sujet,
43:09 ça a été dit autour de cette table, celui du problème
43:12 des migrants en Europe, qu'il va falloir
43:15 peut-être un jour prendre à bras-le-corps de façon plus rationnelle,
43:18 avec les moyens afférents.
43:21 - Là, je vais être absolument en accord avec Gérald Darmanin,
43:24 c'est un problème extraordinairement compliqué.
43:27 Il y a maintenant 2 milliards de personnes en Afrique,
43:30 qui, Dieu merci, n'ont pas envie toutes de partir de leur pays.
43:33 Il y en a certaines qui se battent pour que leur pays, au contraire,
43:36 fasse de progrès, mais ça ne peut pas rentrer
43:41 dans un continent de 450 millions d'habitants.
43:44 Il faut se rendre compte aussi de l'utilisation de mafias
43:47 qui font du trafic humain,
43:50 et je dirais d'ONG qui parfois sont irresponsables,
43:54 parce que quand les No Borders à Calais encouragent les gens
43:57 à aller dans la Manche, ça veut dire que c'est un encouragement
44:02 pour faire quelque chose qui est trop dangereux.
44:05 Ensuite, on dit que c'est de la faute des États,
44:08 si les gens se disent que non, ce n'est pas de la faute des États,
44:11 mais c'est très bien de trouver des gens,
44:14 quand on se met en opposition.
44:17 Il m'est arrivé de parler avec des policiers qui travaillaient à Calais
44:20 et qui étaient remontés à Vendéebourg en disant
44:23 "on nous dit, mais vous ne les laissez pas partir".
44:26 Et ils ont à mourir, parce que si ça devient paroxystique,
44:29 s'il y a des drames, de toute façon, ils gagnent.
44:32 Il faut qu'on se pose la question assez sérieusement.
44:35 C'est de l'incitation à mettre des gens en danger
44:38 que font certaines organisations.
44:41 - Crise diplomatique, ou peut-être crise d'humeur
44:44 entre deux pays membres, partenaires de l'Union européenne,
44:47 la France et l'Italie, crise politique aussi,
44:50 dans notre pays, en France, bataille politique
44:53 entre le gouvernement et le RN.
44:56 Nous sommes dans l'après-loi retraite.
44:59 Ces deux dates qui sont avancées ce soir,
45:02 de réception de propositions de recevoir les syndicats matignons
45:05 par Elisabeth Borne, les mardis 16 et mercredi 17 mai prochain,
45:08 date à confirmer, avec en toile de fond
45:11 cette question, Véronique Rilsult,
45:14 la présidente de Backbone Consulting,
45:17 sur la capacité d'Emmanuel Macron à gouverner, et avec qui ?
45:20 Vous avez publié avec l'institut Odoxa pour le Figaro
45:23 une enquête qui révèle la chose suivante.
45:26 - 61% des sympathisants LR seraient assez favorables
45:29 à ce que leur parti signe un accord de gouvernement
45:32 avec Emmanuel Macron. - 6 sympathisants républicains
45:35 sur 10 favorables pour un accord
45:38 avec le gouvernement. - Pour certains,
45:41 il faudrait que cet accord amène un premier ministre LR,
45:44 pour d'autres, tout simplement un accord
45:47 qui permettrait de sortir de la situation actuelle.
45:50 Donc, plutôt étonnant comme propos.
45:53 Après, pas si étonnant, parce que dans le sondage,
45:56 on a aussi demandé aux gens s'ils considéraient qu'Emmanuel Macron
45:59 était plutôt à droite, plutôt à gauche, ou un peu les deux.
46:02 Et on s'aperçoit que pour les républicains,
46:05 Emmanuel Macron est plutôt à droite. Et pour les français,
46:08 globalement aussi, puisque pour les français,
46:11 ils considèrent qu'Emmanuel Macron est un homme de droite
46:14 à 50%. Donc, on peut dire que
46:17 c'est l'explication peut-être de cette
46:20 envie d'un rapprochement. Et puis après, on voit bien que
46:23 dans le sondage, les sympathisants et les militants
46:26 sont un peu désespérés, ne croient pas forcément
46:29 à un avenir indépendant parce qu'ils ne voient pas
46:32 d'issue en soi. Ils ont l'impression bien souvent,
46:35 ils reprochent à Emmanuel Macron d'avoir
46:38 affaibli, plus qu'affaibli l'EPS. Aujourd'hui, il affaiblit
46:41 plus qu'affaibli les LR. - Allez, ce regard de
46:44 votre institut, Back One Consulting, sur
46:47 ce possible, ce désir d'accord
46:50 de la part des sympathisants de droite traditionnel
46:53 avec le gouvernement d'Emmanuel Macron. Et puis cette
46:56 en creux, en fond, cette bataille contre le Rassemblement
46:59 national. Il se passe quelque chose, parce qu'il va
47:02 falloir gouverner les quatre années qui viennent. Nous allons
47:05 l'évoquer dans un instant. 20h51 sur France Info.
47:08 Tout d'abord, retour du Fil Info avec Stephen Goyer.
47:11 - Le rendez-vous est fixé. Reste à connaître la réponse
47:16 des invités. Elisabeth Borne convie 5 syndicats
47:19 à Matignon les 16 et 17 mai. La Première
47:22 ministre recevra chaque organisation à part et non pas
47:25 en intersyndical. La France a investi 15 milliards
47:28 d'euros dans la solidarité internationale en 2022
47:31 contre 10 milliards en 2017, l'annonce d'Emmanuel Macron
47:34 dans une vidéo postée sur Twitter pour le chef de l'Etat
47:37 de l'Union Européenne.
47:40 - Après les records de température atteints autour
47:43 de la Méditerranée fin avril, le changement climatique
47:46 a multiplié par au moins 100 la probabilité de cette vague
47:49 de chaleur d'après une étude du réseau WWA. Les températures
47:52 ont grimpé de 37 à 39 degrés en Espagne et au Portugal.
47:55 Et puis les excuses de Lionel Messi auprès du PSG
47:58 de ses coéquipiers. "Je demande pardon à mes partenaires
48:01 et au club", déclare la star de foot argentine sur Instagram
48:04 après avoir raté un entraînement lundi à la
48:07 raison d'un déplacement en Arabie Saoudite non autorisé
48:10 par le club.
48:13 - France Info.
48:16 - 20h, 21h, les informés,
48:19 Jean-François Ackilly.
48:22 - Vous voulez réagir, Franck Dedieu, ça vous fait bondir.
48:25 - Oui, c'est-à-dire que moi j'aime bien regarder les chiffres,
48:28 les sondages, etc. Et il y a quand même un élément
48:31 dans ce sondage qui est quand même inouï, c'est que
48:34 les Français dans leur ensemble sont 56%
48:37 à souhaiter que LR reste un parti indépendant.
48:40 Ce chiffre-là, chez les sympathisants LR,
48:43 est inférieur, il est de 51%.
48:46 C'est-à-dire que vous avez la définition exacte d'une crise existentielle.
48:49 Vous avez un désir d'autodissolution
48:52 par les sympathisants LR qui est supérieur
48:55 au désir de dissolution de l'ensemble du corps social
48:58 et du corps électoral. Donc ça, ça veut quand même dire
49:01 que quelque part, je dirais que la droitisation
49:04 d'Emmanuel Macron, qui a aspiré
49:07 tout le logiciel LR, a véritablement réussi.
49:10 C'est-à-dire que quelque part, il y a véritablement
49:13 une crise, plus qu'institutionnelle, je dirais existentielle.
49:16 Et il l'a fait de façon assez tactique.
49:19 Droitisation tactique, à la fois d'un point de vue,
49:22 et ça le dit d'ailleurs dans les sondages,
49:25 du point de vue des idées, je ne reviens pas sur les retraites,
49:28 sur le RSA contre le travail,
49:31 dans une certaine mesure, c'est à l'heure de l'immigration, mais aussi
49:34 une tactique avec les individus. Votre sondage
49:37 dit que les sympathisants LR
49:40 voient à Matignon davantage
49:43 des non LR, enfin des non LR aujourd'hui,
49:46 c'est-à-dire Bruno Le Maire, que des
49:49 membres d'LR. C'est quand même...
49:52 Il y a vraiment du souci à se faire.
49:55 Il y a également un aspect particulier sur le choix
49:58 d'un éventuel, on parle de possible remaniement,
50:01 Premier ministre, pour faire cette jonction-là. Qu'est-ce que ça dit ?
50:04 - On a posé la question sur les ministres
50:07 qui sont de droite, mais dans le gouvernement, et comme le dit très bien
50:10 Franck Dedu, en fait, Bruno Le Maire est plébiscité
50:13 par tout le monde, y compris par les sympathisants
50:16 LR, puisque 53% des sympathisants LR disent Bruno Le Maire
50:19 serait très bien. - Bruno Le Maire.
50:22 - Et puis vous avez 27% des Français qui disent "oui, Bruno Le Maire
50:25 très bien". Et après, on a posé la question
50:28 sur les personnalités de droite, et en fait, il n'y en a aucune qui émerge
50:31 aussi haut que Bruno Le Maire, puisque les deux
50:34 qui sortent le plus haut auprès des sympathisants LR,
50:37 c'est Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez, à 33.
50:40 Donc on voit bien, il y a quelque chose d'assez étonnant
50:43 en soi, sachant qu'après, globalement,
50:46 il y avait un item qui était aucun
50:49 de ceux-là, et dans tous les cas de figure, le aucun
50:52 le remporte de loin, parce que
50:55 pour les ministres actuels, c'est 59% des Français qui disent
50:58 "aucun", et pour les personnalités de droite,
51:01 c'est 55% "aucun". - Alors le ministre de l'économie songe-t-il
51:04 à Matignon la question ? Et figurez-vous, il lui a été posé hier
51:07 sur TV5Monde, Bruno Le Maire,
51:10 invité de Cyril Viguier, face au territoire
51:13 qui a répondu de façon un peu cinglante.
51:16 - Je n'aime pas ces spéculations. Je vous le dis très sincèrement,
51:19 Cyril Viguier, je n'aime pas ces spéculations. Je vais vous dire
51:22 pourquoi je trouve ces spéculations déplacées. D'abord,
51:25 elles sont déplacées vis-à-vis de la Première Ministre, Elisabeth Borne,
51:28 qui fait un travail remarquable, qui se bat,
51:31 qui est solide, qui, aujourd'hui, anime
51:34 l'équipe gouvernementale de manière très efficace.
51:37 - C'est une bonne Première Ministre ? - Je ne pense pas qu'un ministre ait à juger
51:40 la Première Ministre. Là aussi, je trouve tous ces débats
51:43 profondément malsains et profondément déplacés.
51:46 - Alexandra Savia, la question interdite. Il ne faut pas la poser, celle-là.
51:49 - Manifestement. Mais, enfin,
51:52 vous savez, comme d'habitude, la meilleure façon de faire campagne,
51:55 c'est de ne pas faire campagne. Une bonne partie
51:58 du gouvernement, si ce n'est tout le gouvernement,
52:01 sait qu'il y a une date d'expiration à cet exécutif
52:04 aujourd'hui, qui est la fameuse date des 100 jours
52:07 qui a été portée par Emmanuel Macron précédemment.
52:10 Et donc, maintenant, tout le monde s'aligne
52:13 façon course des petits chevaux pour maintenir son poste
52:16 ou aller peut-être à Matignon et Bruno Le Maire en fait partie.
52:19 On en a parlé avec Gérard Darmanin tout à l'heure.
52:22 Ils se fendent tous les deux de déclaration, chacun dans son style.
52:25 Darmanin, c'est plutôt le cogneur.
52:28 Bruno Le Maire, c'est le sérieux, c'est le chiffre, c'est
52:31 la dignité. - Nous verrons bien. Le mot de la fin avec vous,
52:34 Anne-Elisabeth Moutet, au Daily Télégraph, vous avez l'œil sur
52:37 la planète. Ce qu'on vit, ce qu'on traverse ici,
52:40 vous le sentez ailleurs aussi ?
52:43 Il se passe la même chose ? Cette
52:46 situation de patinée ? - Non, je pense que
52:49 à part la situation belge qui est différente, vous savez,
52:52 quand ils ont resté 500 jours sans gouvernement. Nous, on a
52:55 encore un gouvernement et on a un peu l'impression que ça patine.
52:58 Mais je dirais que moi, ce qui nous frappe le plus, c'est évidemment
53:01 le contraste entre... Bon, la France,
53:04 c'est peut-être un exemple exacerbé, mais d'autres,
53:07 les pays d'Europe occidentale qui continuent à faire de la politique
53:10 comme avant, et puis l'Europe orientale
53:13 qui dit qu'il y a une guerre,
53:16 une guerre meurtrière qui se passe sur le continent, qu'il faut
53:19 se préparer, que dire "Ah, j'aime pas la guerre",
53:22 c'est pas un choix parce que c'est pas vous qui choisissez, c'est l'autre.
53:25 Et donc, je sais pas si... J'espère
53:28 qu'il y aura pas de troisième guerre mondiale, puisque les gens en parlent, mais je pense
53:31 que de toute façon, quand la guerre en Ukraine sera finie,
53:34 on se demandera aussi ce que
53:37 croient penser les pays de bras occidentaux.
53:40 - Avec vous, Anne-Elisabeth Moutet, j'imagine que le Daily Télégraph à la une
53:43 est sur le couronnement ? - Oui.
53:46 - Oui, incontestablement. - Totalement.
53:49 - À la une, Daily Télégraph, le couronnement. Alexandra Saviana, la une
53:52 de L'Express sur Erdogan,
53:55 Erdogan, oui. - Le risque du chaos, il y a l'élection
53:58 le 14 mai, il est au pouvoir depuis 20 ans, il n'a jamais paru
54:01 aussi fragilisé. Que va-t-il se passer ? - Le président
54:04 turc Erdogan qui joue sa réélection, le risque du chaos à la une
54:07 de L'Express, la une avec vous, Franck de Dieu, de Marianne.
54:10 - Ces profs qui lâchent la laïcité, on est allés sur le terrain
54:13 de façon très précise, on a interviewé, il y a
54:16 une montée tout de même de cette
54:19 peur, de cette indifférence, de ce militantisme
54:22 qui sont des atteintes à la laïcité,
54:25 y compris dans le sanctuaire de la République.
54:28 Attention, effectivement, c'est quand même une minorité
54:31 de profs, mais c'est quand même inquiétant. - Et c'est la une de Marianne, je rappelle
54:34 le titre de votre ouvrage, votre nouvel
54:37 ouvrage, Véronique Relsult, "L'ultime pouvoir, la face
54:40 cachée des réseaux sociaux", aux éditions du Cerf que je vais
54:43 dévorer ce week-end. Merci à tous les quatre,
54:46 c'est la fin des Informés, bonne soirée, restez avec nous,
54:49 bien évidemment sur France Info.

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