Mercredi 3 mai 2023, SMART TECH reçoit Charlotte Gaudin (fondatrice, AML Factory) , Emeline Desmots (Senior Mobile Messaging Consultant, Sinch) et Jérôme Bouteiller (Fondateur, Écran Mobile)
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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous, ravie de vous retrouver dans Smartech, le rendez-vous des nouvelles technologies de Bsmart.
00:14 Au sommaire de cette émission, comme chaque mercredi, on commence par la grande interview de la semaine.
00:19 Je vous propose de revoir notre entretien avec Charlotte Godin, CEO et fondatrice d'AML Factory.
00:25 En 2019, elle crée son entreprise avec l'objectif de révolutionner la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
00:32 Comment ? Eh bien en l'automatisant.
00:35 Enfant, elle rêvait de devenir commissaire de police et d'arrêter les méchants.
00:38 On n'est pas si loin de ça, finalement.
00:40 On revient aussi, vous verrez, sur son parcours de femme entrepreneur dans la fintech.
00:45 Et puis le grand rendez-vous, le SMS, c'est déjà un incontournable outil du marketing.
00:50 On vous dit tout aujourd'hui du SMS conversationnel, une manière encore plus interactive d'échanger avec ses clients.
00:56 L'IA permet en effet désormais de générer un SMS, mais aussi de répondre aux questions du client.
01:00 On en parle tout à l'heure avec notre expert, Jérôme Bouteiller, rédacteur en chef d'EcranMobil.fr
01:05 et son invité, Emeline Desmaux, senior mobile messaging consultante chez Cinch.
01:11 Mais comme promis, on commence donc cette émission par la grande interview. C'est parti !
01:15 [Générique]
01:21 L'invité de notre grande interview, je le disais, c'est Charlotte Godin,
01:25 une entrepreneur qui a su s'imposer sur le secteur financier en 2019 avec sa fintech AML Factory.
01:31 Bonjour Charlotte Godin.
01:32 Bonjour.
01:33 Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui dans Smartech AML Factory.
01:37 On va en parler dont l'objectif est d'aider les entreprises à gérer leurs obligations liées à la réglementation
01:42 en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
01:45 Ce rêve d'enfant dont je parlais en préambule de cette émission de devenir commissaire de police,
01:50 il n'est finalement pas si anodin que ça, puisqu'il vous a amené à vous intéresser à cette problématique. C'est ça ?
01:56 Tout à fait. Alors en fait, je voulais surtout être criminologue.
01:59 J'étais assez fascinée par les tuants en série.
02:02 Je trouvais que c'était assez extraordinaire ce qu'un être humain pouvait faire à un autre être humain.
02:06 Malheureusement, ce métier n'existait pas en France.
02:10 Donc, commissaire de police, c'était l'option qui s'en rapprochait le plus.
02:15 Et donc après avoir fait du littéraire, je suis rentrée en droit, du droit pénal.
02:20 Et puis j'ai fait quelques stages en prison, en centre médico-légal, en cour d'assise.
02:26 Je me suis rendue compte que je ne voulais ni envoyer les gens en prison, ni voir les victimes, la souffrance des victimes.
02:31 Donc c'était un peu compliqué d'être commissaire de police.
02:33 Et donc j'ai bifurqué vers l'administration centrale.
02:36 J'ai passé deux ans au ministère de l'Intérieur.
02:38 Et là, on a creusé des sujets un peu plus profonds.
02:41 Notamment sur les problématiques du financement du terrorisme, bien sûr.
02:45 Et tout ce qui a été trafic d'êtres humains, ce genre de choses.
02:48 Donc ça, ça s'est fait à ce moment-là ?
02:49 C'est à ce moment-là de votre parcours que vous vous êtes orientée vers ce dont on va parler aujourd'hui ?
02:52 La conformité bancaire et financière, c'est ça ?
02:55 Parce qu'effectivement, c'était la lutte anti-blanchiment qui me plaisait bien.
02:58 Qui était un bon moyen de lutter contre les crimes sexuels et les atteintes aux personnes.
03:03 Et je me suis rendue compte à ce moment-là que je ne voulais pas faire de l'administration centrale.
03:08 C'était un peu trop plan-plan par rapport à mon dynamisme.
03:11 Et donc j'ai cherché dans le secteur privé ce qui existait en lien.
03:15 Et effectivement, il y avait la notion de contrôle interne.
03:18 Dans laquelle on trouvait la compliance.
03:20 Dans laquelle il y avait la lutte anti-blanchiment.
03:22 Et c'est comme ça que j'ai bifurqué vers le privé dès 2007.
03:25 On va parler de ce que vous faites évidemment aujourd'hui avec ML Factory.
03:28 Juste pour placer un peu le contexte, quels sont les grands enjeux aujourd'hui de la lutte contre la criminalité financière ?
03:34 Ensuite, on verra comment vous, vous y répondez avec votre solution et votre entreprise.
03:39 Alors disons que les gouvernements se sont rendus compte, je ne sais pas si c'est tôt ou tard, mais en tout cas c'était fin des années 80.
03:46 Donc soit 15 ans après la naissance de Don Corleone de 1916.
03:50 Que s'ils voulaient démanteler les organisations de stupéfiants, il fallait traquer les flux plutôt que de traquer la drogue.
03:57 Et c'est comme ça qu'est née la réglementation en matière de lutte anti-blanchiment.
04:00 Qui ensuite a été élargie au fur et à mesure à d'autres crimes pour pouvoir mieux prévenir les infractions beaucoup plus larges.
04:07 Et donc au fur et à mesure, ils ont intégré des nouveaux professionnels, qu'on appelle des professionnels assujettis.
04:13 Donc des entreprises qui doivent respecter cette réglementation, qui doivent identifier leurs clients, vérifier leurs flux, etc.
04:18 Pour les déclarer aux autorités pour qu'elles puissent faire leur job.
04:21 Et donc maintenant, ça couvre n'importe quelle infraction qui est punie depuis le moment d'emprisonnement.
04:25 Et ça couvre une trentaine de secteurs d'activité différents.
04:28 Donc des entreprises qui doivent respecter cette réglementation.
04:30 Alors voilà, expliquez-nous à qui s'impose cette réglementation.
04:32 Vous, vos clients, aujourd'hui, ce sont des acteurs privés du secteur financier, c'est ça ?
04:36 Expliquez-nous exactement.
04:37 Alors, il y a deux types d'acteurs qui sont soumis.
04:40 Donc tout le secteur financier, donc tout ce qui est banque, assurance, mutuelle, les paiements, la crypto, ce genre de choses.
04:45 Et vous avez aussi une partie du secteur non financier, avec les secteurs qui vont être en lien avec des produits ou des vecteurs de grands prix,
04:56 type l'immobilier, les jeux, les notaires, les avocats, les huissiers, les sociétés de domiciliation, même tout ce qui est tout le monde de l'art.
05:05 Parce que justement, ce sont des produits qui peuvent permettre de transférer de l'argent depuis un point A à un point B.
05:10 Et donc nous, aujourd'hui, on travaille principalement avec le secteur financier, effectivement,
05:14 puisque le secteur non financier est en… peu mature encore sur le sujet et peu sanctionné par les autorités.
05:20 Il n'a pas forcément encore compris l'importance du sujet et en tout cas, il n'a pas les sanctions qui lui imposent de faire beaucoup de choses, on va dire.
05:28 Comment alors les entreprises, avant votre solution, je ne sais pas si on peut le dire comme ça,
05:32 gèrent-elles aujourd'hui ces contraintes en matière de lutte contre le blanchiment ?
05:36 Quels sont les obstacles qu'elles rencontrent ?
05:38 Alors, depuis les années… fin des années 80, il y avait deux types d'acteurs qui pouvaient les aider, donc la partie conseil, conseil ou avocat,
05:45 qui va permettre aux entreprises de bien comprendre la réglementation, de définir des procédures, des normes internes,
05:50 une organisation, une gouvernance qui permettent de répondre aux différents points de la réglementation.
05:54 Ce que vous avez fait pendant quelques années, d'ailleurs ?
05:56 Exactement, ce que j'ai fait pendant mes douze premières années d'entrepreneuriat.
06:00 Et puis, à côté, une fois qu'ils ont ces magnifiques procédures, qui imposent beaucoup de tâches et beaucoup de contraintes,
06:08 ils vont chercher des briques tech sur le marché pour pouvoir industrialiser au maximum les process.
06:14 Et donc, il y a des très grosses entreprises qui existent depuis les années 90 déjà.
06:18 Et en fait, quand vous regardez un peu le marché, vous vous rendez compte que ces entreprises vont traiter un sujet de la réglementation.
06:25 Vous avez deux grandes obligations principales, on va vraiment simplifier.
06:29 Vous avez la connaissance du client, donc savoir qui est votre client, combien il gagne d'argent,
06:32 quels sont les flux qui sont censés rentrer sur son compte et sortir de son compte.
06:35 Donc, c'est ce qu'on appelle la connaissance client, donc le KYC.
06:38 Et ensuite, vous avez le parallèle qui s'appelle le KYT, donc la connaissance des transactions
06:42 et la surveillance des transactions pour vérifier que les transactions sont en adéquation avec le profil du client.
06:46 Donc, sur ces deux grandes problématiques, vous avez des acteurs majeurs qui existent depuis les années 90.
06:50 Et puis ensuite, vous avez plein de petites boîtes qui se sont créées au fur et à mesure,
06:53 notamment sur les cinq dernières années, qui vont traiter une partie de ces sujets.
06:56 Notamment sur la connaissance client, vous en avez certains qui vont proposer l'analyse des documents d'identité avec un LiveNest.
07:05 Donc, pour vérifier que la personne qui est face à sa caméra, c'est bien celle qui a une photo sur son identité.
07:11 Et donc, vous avez plein de briques qui vont traiter une partie du sujet.
07:15 Premier constat que moi j'ai fait au moment où j'ai lancé ML Factory,
07:18 c'est que vous avez plusieurs providers qui vont traiter une partie du sujet.
07:23 Donc, vous êtes obligé d'avoir un certain nombre de providers pour pouvoir traiter tout le sujet.
07:27 Le problème, c'est que souvent, ces briques tech ne discutent pas entre elles.
07:31 Donc, vous avez des données d'un côté et des données de l'autre qui ne sont pas forcément les mêmes, d'ailleurs.
07:34 Et vous avez un instrument au milieu qui doit s'arracher les cheveux.
07:37 Et aucune de ces briques ne va discuter avec la partie procédurale qui est proposée par les experts du sujet.
07:42 Et donc, résultat, il y a des différences entre ce qui est dit dans les procédures, donc ce qu'ils doivent appliquer,
07:46 et ce qui se passe dans la vraie vie, dans les outils, dans les process.
07:49 Et c'est comme ça que j'ai décidé de prendre une voie différente,
07:53 d'industrialiser cette partie procédurale et normative,
07:56 non seulement pour offrir une évaluation de la conformité en temps réel à nos clients,
08:00 mais aussi pour pouvoir industrialiser toute la chaîne opérationnelle
08:03 et pas uniquement une partie de la connaissance client ou une partie du transaction monitoring.
08:08 Alors, expliquez-nous comment ça marche exactement, sur quelle technologie elle repose votre solution,
08:11 donc d'automatisation, d'industrialisation, c'est ce que vous disiez, de tout ce process.
08:15 Alors, on a commencé par modéliser la réglementation,
08:18 donc les différentes règles applicables et les différents arbres des possibles en fonction des options.
08:23 Si vous êtes un client de personne physique ou personne morale, vous n'allez pas réagir de la même manière, par exemple.
08:27 Est-ce que c'est une réglementation qui évolue beaucoup, à laquelle il faut s'adapter assez régulièrement ?
08:31 Elle évolue un minima de 4 fois par an.
08:33 Ne serait-ce que par la publication des listes P.I. qui ont des déficiences stratégiques en matière de l'utensile blanchiment.
08:38 Et ensuite, sur des évolutions majeures, ça va plutôt être tous les 3-4 ans.
08:42 Donc on a commencé par modéliser la réglementation, avec tout cet arbre des possibles,
08:47 qui a permis de créer un premier algorithme.
08:49 Et donc, globalement, on peut faire assez simple, d'où dans notre back-office à nous,
08:55 on a la procédure idéale, quels que soient les arbres de décision possibles.
08:59 Chacun de nos clients a son propre rayonnement, dans lequel il a sa procédure à lui,
09:03 qu'on modélise aussi dans la plateforme.
09:06 Et la plateforme, elle va lui délivrer un premier service qui va être évalué,
09:10 qui va évaluer l'écart qu'il peut y avoir entre cette procédure à lui,
09:14 et ce que demande la réglementation, pour lui dire ce qu'il doit corriger.
09:17 Soit parce qu'il est surconforme, il se crée des contraintes qui ne sont pas justifiées d'un point de vue réglementaire,
09:21 soit qu'il est en non-conformité, et donc il risque de se prendre une sanction.
09:24 Et ensuite, cette partie procédurale va permettre de paramétrer nos algorithmes,
09:30 d'analyser des connaissances clients, donc la partie KOSI,
09:33 et d'analyser les transactions, pour pouvoir ensuite regarder chacun des dossiers clients,
09:37 et en fonction des différents critères et des différentes données qu'il y a sur un client,
09:40 dire si, de manière très simple, il est vert, orange ou rouge,
09:43 et donc qu'est-ce qu'on doit faire comme contrôle supplémentaire sur cette personne,
09:46 et quelle est la hauteur de la supervision qu'on doit apporter sur ces transactions.
09:52 Donc aussi aujourd'hui, ce qui vous différencie de vos concurrents,
09:54 ou en tout cas, ce sont vraiment ces algorithmes, pour qu'on comprenne bien,
09:58 qui vous différencient et qui permettent de rendre cette solution adaptable,
10:01 c'est ça, à toutes les organisations ?
10:04 En fait, c'est le premier algorithme qu'on a créé de modélisation de la réglementation,
10:08 qui est notre principale différence avec nos clients,
10:13 puisque ça, pour l'instant, ça n'existe pas sur le marché.
10:16 Et la deuxième, c'est que puisque nos clients ont leur propre procédure directement dans la plateforme,
10:20 et qu'ils peuvent la modifier eux-mêmes, c'est eux qui ont la main sur le reparamétrage
10:23 des algorithmes qui en découlent, ce qui fait aussi la deuxième différence.
10:27 Vous parliez tout à l'heure des différents providers,
10:29 qui répondaient à différentes parties de la problématique, en tout cas.
10:34 Est-ce qu'il y a des inégalités aujourd'hui en fonction de la taille de la structure,
10:38 de type de structure, pour des questions budgétaires par exemple,
10:42 d'entreprises qui n'ont pas aujourd'hui les moyens,
10:44 ou qui ne peuvent pas répondre à cette problématique-là, pour telle ou telle raison ?
10:49 Vous, par exemple, à qui vous vous adressez ?
10:51 À quel type d'acteurs ? De quelle taille sont-ils ?
10:53 Alors, ça fait beaucoup de questions, je vais les traiter une par une.
10:57 Alors, en fait, quelle que soit la taille de votre entreprise,
11:00 vous avez les mêmes obligations qu'un grand groupe bancaire,
11:02 type société générale ou crédit agricole.
11:04 Mais peut-être pas les mêmes moyens pour y répondre.
11:06 En général, non.
11:07 Donc ça, c'est le premier sujet.
11:09 Après, l'objectif, c'est souvent, il se débrouille en interne,
11:13 donc avec des êtres humains, avec des processus artisanaux,
11:16 qui génèrent parfois des erreurs humaines,
11:18 ou un manque de temps pour pouvoir faire des contrôles,
11:21 donc ça, c'est un premier problème.
11:22 Le deuxième sujet principal, qui est rencontré par tous les acteurs,
11:26 et notamment ceux du secteur non financier,
11:28 c'est qu'une des obligations impliquées par cette réglementation,
11:32 c'est d'identifier ce qu'on appelle les personnes politiquement exposées,
11:35 pour vérifier les risques de corruption.
11:37 Sauf qu'il n'y a pas de liste officielle étatique établie par les pays,
11:42 donc pour pouvoir répondre à cette obligation-là,
11:46 on est obligé de passer par un logiciel tiers,
11:49 qui coûte très très cher.
11:51 La plupart des entreprises qui proposent ce type de service
11:54 ont un point de départ de 15 000 euros à l'année.
11:57 Quand vous êtes par exemple un agent immobilier,
12:00 et que vous avez peut-être 100 ou 150 transactions,
12:03 avoir un logiciel qui vous coûte 15 000 euros dans l'année,
12:06 c'est pas tout à fait en ligne, sur le ROI, c'est un peu compliqué.
12:09 Donc ça c'est la deuxième question que vous aviez posée,
12:13 et sur la troisième, nous aujourd'hui on a des très gros acteurs,
12:17 qui travaillent par exemple avec Acasie Dépôt ou avec le Crédit Agricole,
12:20 mais on a aussi des tout petits acteurs qui sont en entrée sur le marché,
12:23 notamment des boîtes de crypto-actifs, ce qu'on appelle les PSAN,
12:27 ou des établissements de paiement de monnaie électronique,
12:30 qui sont en lancement de leurs services,
12:33 et qui eux partent from scratch, et ils ont besoin de tout.
12:36 Et donc l'avantage c'est que là ils ont une solution clé en main,
12:38 ils n'ont pas besoin de recouvrir ne serait-ce qu'un expert de la réglementation à ML,
12:42 parce que c'est nous qui les verrons au front,
12:44 et donc ils ont aussi moins de dépenses cotées ressources humaines.
12:46 Donc solution clé en main pour qu'on comprenne bien,
12:48 donc là la promesse ici, l'ambition d'ML Factory, c'est quoi ?
12:50 C'est un gain de temps, un gain économique ? Qu'est-ce que vous proposez aujourd'hui à vos clients ?
12:53 Ces deux aspects-là ?
12:54 Plus la sérénité, parce qu'on leur donne aussi l'évaluation en temps réel de la conformité,
12:58 c'est nous qui assurons la veille réglementaire,
13:00 donc on leur indique quand la réglementation change,
13:02 et ils peuvent mettre à jour leur procédure d'un simple clic.
13:05 Donc voilà, c'est trois éléments, gain de temps,
13:09 on divise à peu près par huit le temps de traitement manuel,
13:12 gain d'argent c'est en moyenne 50% de dépenses annuelles par an,
13:15 et puis la sérénité avec, on ne peut pas dire que le risque de sanction est égal à zéro,
13:21 parce qu'ils ont le droit de ne pas suivre nos conseils,
13:24 mais s'ils suivent nos conseils, a priori c'est zéro.
13:27 On a parlé de réglementation, évidemment,
13:29 où est-ce qu'on en est de l'harmonisation de cette réglementation aujourd'hui ?
13:32 Vous parliez de réglementation internationale, européenne, française,
13:36 on en est où là-dessus ?
13:38 Alors on a un organisme intergouvernemental qui s'appelle le GAFI,
13:41 qui édicte les standards minimums applicables dans l'ensemble des pays du monde,
13:44 en tout cas pour ces signataires,
13:46 et ensuite chaque état signataire va faire sa propre réglementation.
13:49 Nous on appartient à l'Union Européenne,
13:51 et donc forcément on a la Commission qui va venir son petit grain de sel
13:54 depuis le lancement de cette réglementation.
13:57 On a eu une première directive européenne en 1991,
14:00 ce qui dit directive, ça veut dire quoi ?
14:03 Ça veut dire que la Commission donne des obligations aux états,
14:07 donc tous les états membres,
14:08 et les états membres ensuite adoptent une législation en interne dans son propre pays,
14:13 ce qui fait qu'aujourd'hui par cette mécanique de directive,
14:16 vous avez des différences entre chaque état membre de l'Union Européenne,
14:22 et la très bonne nouvelle pour nous,
14:25 c'est que la Commission Européenne a proposé un nouveau paquet législatif européen,
14:29 qui devrait être applicable en 2025,
14:31 et qui va en fait passer d'un système de directive à un système de règlement unique européen,
14:34 donc qui va harmoniser toutes les règles dans toute l'Europe,
14:37 plus les trois pays additionnels de l'espace économique européen.
14:40 Donc vous, les conséquences sur votre business ici ?
14:43 Alors déjà ça va nous permettre de partir au niveau international beaucoup plus rapidement,
14:48 et avec moins d'enjeux tech,
14:50 puisqu'on aurait dû, pour pouvoir partir à l'étranger,
14:53 avoir des référentiels différents en fonction des différents pays,
14:55 alors que là en fait, on aura juste à modifier en 30 minutes notre plateforme
14:59 pour pouvoir adresser n'importe qui, dans n'importe quel pays de l'Europe.
15:02 Je le disais, on va parler évidemment aussi de votre parcours d'entrepreneur.
15:06 Charlotte Godin, qu'est-ce qui vous a poussé, vous, en 2019, à créer AML Factory ?
15:11 Vous le disiez, cabinet de conseil en compliance juste avant,
15:15 qu'est-ce qui était plus possible de faire, ou pas possible de faire ?
15:18 Qu'est-ce qui a fait que vous vous êtes dit "là il faut que je me lance" ?
15:21 Alors moi je suis entrepreneur depuis 2011,
15:24 donc j'avais créé mon propre cabinet de conseil,
15:26 et dans lequel j'avais forcément l'activité du tanti-blanchiment,
15:30 quel que soit le sujet, création de dispositifs, formation, coaching,
15:33 mise à jour, assistance en cas de contrôle du régulateur,
15:37 et j'avais une deuxième activité, c'était accompagner les fintechs
15:40 à obtenir des agréments pour devenir établissement de paiement de l'où électronique.
15:44 Et à chaque fois, la plupart du temps, ces fintechs-là m'ont confié,
15:48 pendant leur premier temps d'exercice, la fonction de responsable compliance,
15:52 avec la plus grosse problématique du tanti-blanchiment.
15:55 Et en fait, ce que je faisais, c'était strictement la même chose pour tout le monde,
15:59 c'est-à-dire que j'avais la procédure, qu'on avait rédigé,
16:01 qui avait été validée par le régulateur, je faisais la veille réglementaire,
16:04 je mettais à jour la procédure, je la faisais valider par les dirigeants,
16:07 et une fois qu'il l'avait validée, je demandais aux équipes tech
16:09 de reparamétrer les différents outils en fonction de ce nouveau paramétrage,
16:12 je mettais à jour les guides opérationnels, je mettais à jour les formations,
16:15 je mettais à jour les plans de contrôle, et je faisais mon job de vérification,
16:18 que tout était fait. Et je me suis dit, déjà, la première chose,
16:21 c'est que je ne pouvais pas avoir plus de trois clients en même temps,
16:24 et surtout, je me suis dit, si je fais exactement la même chose
16:27 pour trois personnes en même temps, c'est qu'il y a quelque chose qui s'automatise,
16:30 et c'est comme ça qu'est né le projet ML Factory.
16:33 L'entreprenariat, je crois que c'est une affaire de famille chez vous,
16:35 est-ce que vous, vous aviez des appréhensions particulières
16:37 avant de vous lancer dans la création de votre startup ?
16:40 Alors, pas du tout. Pour le coup, la première fois que je me suis lancée,
16:44 c'était une question d'opportunité, et puis c'était du conseil que je faisais déjà avant,
16:47 donc pas besoin d'investir, j'avais juste besoin d'un laptop et de mes cellules grises,
16:51 donc pas d'enjeu financier, etc. Quand j'ai recruté dans mon cabinet de conseil,
16:55 j'avais un peu la trouille d'avoir des salariés,
16:59 mais au final, ça s'est très bien passé, et pour moi, c'était une suite logique.
17:03 C'était l'aboutissement de dix premières années d'entreprenariat,
17:07 où en me disant "en fait, je vais faire quelque chose qui a un peu plus de challenge",
17:10 après, je ne pensais pas que ce serait si compliqué.
17:13 Êtes-vous solo-fondeur d'ailleurs ? Parce que je le disais, un CEO est fondatrice,
17:16 on voit beaucoup de startups avec des co-fondateurs, des co-fondatrices,
17:19 est-ce que ça, ça a été une difficulté particulière de se lancer seule ?
17:22 Oui, à plusieurs titres. Le premier titre, c'est que vous n'avez personne avec qui partager vos angoisses.
17:28 Et de challenger vos idées, même si je pousse mes équipes à le faire et à me remettre en question.
17:34 Mais oui, c'est effectivement le fait de ne pas avoir un binôme avec qui échanger en permanence,
17:38 ça peut être assez problématique.
17:42 C'est pour ça qu'il faut bien s'entourer de bonnes personnes,
17:45 que ce soit avec les investisseurs ou avec des freelancers qui vous accompagnent sur différents sujets.
17:50 Et faire en sorte que les salariés acceptent de ne pas se positionner en tant que salarié par moment
17:57 dans la structure.
17:59 Et le deuxième sujet, ça a été aussi au niveau des financements,
18:02 quand j'ai cherché des investisseurs, parce qu'effectivement, déjà une femme entrepreneur,
18:07 ce n'est pas toujours très facile de lever les fonds, mais en solo-fondeur, c'est encore plus compliqué.
18:11 Oui, c'est ça. Est-ce que le fait d'être une femme, ça a compliqué ce passage à l'acte ?
18:14 Ou alors, à quel moment vous avez ressenti que là, vous étiez en effet,
18:17 non pas seulement une entrepreneure, mais une femme entrepreneur ?
18:20 Quand on m'a demandé si j'étais mariée, si j'avais des enfants ou si je voulais en faire.
18:24 Ce sont des investisseurs qui vous ont posé ces questions-là ?
18:26 Et là, je lui ai répondu, si je dois en faire un autre, on est deux.
18:31 Donc, a priori, je devrais pouvoir m'en sortir.
18:34 Je le disais tout à l'heure, en France, seulement 9% des fondateurs de FinTech sont des femmes.
18:39 Comment selon vous, encourager, soutenir, propulser davantage les femmes fondatrices
18:44 ou co-fondatrices des startups sur ce marché ? Est-ce que vous, vous réfléchissez à ce sujet-là ?
18:48 Alors, pas forcément que sur ce marché, mais je pense qu'il faut qu'on change notre manière d'éduquer nos filles.
18:53 Je le vois.
18:55 Donc, ça doit se faire très tôt ?
18:56 Très tôt. J'ai un exemple tout simple. Ma fille a eu 10 ans il y a quelques mois,
19:00 et je lui ai autorisé pour la première fois à rentrer toute seule à la maison.
19:03 Et mon mari n'était pas d'accord.
19:05 Parce que c'était une petite fille et que même si son frère avait eu le droit de faire la même chose à son âge,
19:09 il fallait la protéger.
19:10 Et je lui ai dit, en fait, bon, oui, effectivement, il y a peut-être plus de risques pour une petite fille,
19:14 mais si on commence à lui dire, tu es plus faible, tu es plus fragile, etc.,
19:17 on va mécaniquement lui mettre des barrières.
19:19 Et c'est elle qui va se limiter dans tout le reste de sa vie.
19:23 Donc, voilà, je pense que c'est l'éducation des petites filles qui va changer les choses.
19:26 Éducation, une question culturelle.
19:28 Le Female Founder Challenge 2021 dont vous avez été finaliste,
19:31 est-ce que c'était ça aussi l'objectif d'encourager, de mettre en avant des femmes entrepreneurs sur ce marché-là ?
19:37 Voilà, vous, qu'est-ce que ça vous a apporté, ce concours ?
19:40 Alors, effectivement, c'est ça, c'est le fait de pouvoir mettre en avant des femmes entrepreneurs,
19:44 ce qu'on ne voit pas beaucoup.
19:46 Alors, ça m'a foutu la plus grosse trouille de ma vie, je crois.
19:50 Pour quelle raison ?
19:52 De devoir pitcher en anglais devant 150 personnes dans la salle,
19:55 et avec plusieurs milliers ou dizaines de milliers de personnes en retransmis,
20:00 ça m'a vraiment foutu la trouille de ma vie.
20:02 Donc, j'étais très moutante.
20:04 Non, ça a été un bon exercice, parce que c'est la première fois que je vais pitcher en anglais,
20:08 avec autant de personnes devant moi, donc c'est bien.
20:12 Ça permet de passer des nouvelles étapes au fur et à mesure.
20:14 Est-ce qu'on se sent peut-être aussi moins seule,
20:16 à voir toutes ces femmes entrepreneurs à ses côtés dans ces moments-là ?
20:20 Tout à fait. Je me sentais surtout très petite.
20:22 Quoi, parce qu'elles étaient toutes très grandes, et pourtant je ne me trouvais pas petite,
20:24 mais là, elles étaient toutes immenses.
20:26 Oui, ça fait plaisir de voir des femmes qui ont des idées plus sympas les unes que les autres.
20:33 Et surtout, souvent, on cantonne les femmes entrepreneurs à des sujets très très féminins,
20:40 et en fait, pas toujours.
20:42 Donc, c'est intéressant de voir des femmes qui ont des sujets pas toujours féminins.
20:46 Je crois que vous êtes membre de l'association France Fintech.
20:49 Tout à fait.
20:50 À quand une fédération ou association d'Erectech ?
20:52 Je ne sais pas, mais j'invite n'importe qui à ouvrir le sujet,
20:58 et qui pourrait notamment peut-être faire un peu de lobbying
21:03 pour qu'il y ait une réglementation ou une certification d'Erectech, ce serait intéressant.
21:07 Parce que ça rejoint à cette question de la femme,
21:09 de se sentir soutenue à un moment par tout un écosystème,
21:12 ou par une fédération, par une association.
21:14 C'est important encore plus peut-être quand on est une femme entrepreneur ?
21:17 Je ne sais pas.
21:20 Pour le coup, ce qui est sûr, c'est d'appartenir à une association professionnelle,
21:23 ça vous permet de vous intégrer dans l'écosystème.
21:25 Nous, Erectech, on est considérés comme des fintechs,
21:28 mais au final, les fintechs nous considèrent plutôt comme des fournisseurs de solutions
21:31 que comme des fintechs, ce qui est normal, parce qu'on est leurs partenaires.
21:35 Allez-y.
21:37 Mais avoir un système juste Erectech,
21:42 ce serait peut-être aussi limiter la capacité d'Erectech d'avoir accès à un écosystème de clients.
21:47 Oui.
21:48 Donc, peut-être pas forcément... Je ne suis pas sûre.
21:51 On va terminer, Charlotte Godin, si vous le voulez bien,
21:54 par l'interview express de 3 minutes pour quelques questions un peu plus personnelles.
22:00 N'ayez pas peur, même si ma première question, justement, est celle-ci.
22:03 De quoi avez-vous le plus peur ?
22:05 Qu'est-ce que vous craignez le plus ?
22:07 Les cafards.
22:08 Ça me dégoûte.
22:10 Et dans la vie professionnelle ?
22:12 Je pense que ce serait si un de mes clients devait être contrôlé par un régulateur
22:22 et que ça ne se passait pas bien.
22:24 Ça, ce serait le plus gros échec.
22:26 Votre plus grande fierté sur votre parcours de femme ou d'entrepreneur ?
22:30 Vous me répondez comme vous voulez.
22:34 Je suis assez fière d'entrer en lieu là où j'en suis, alors que je suis juriste.
22:38 Enfin, littéraire et juriste, donc pas du tout businesswoman,
22:41 femme avec une boîte rentable en moins de deux ans de commercialisation.
22:46 Je suis assez contente de moi.
22:48 Vous aviez parlé juste avant d'échecs.
22:49 Un moment dans votre vie que vous avez considéré comme un échec ?
22:53 Il y en a plein.
22:54 En fait, je pense que chaque échec est une bonne façon d'apprendre,
22:59 est une façon de rebondir.
23:01 Et de toute façon, quand vous êtes entrepreneur, vous n'avez pas le choix.
23:03 Vous êtes obligé de vous relever et de repartir.
23:05 Donc, c'est plutôt un apprentissage.
23:07 Vous, à quel moment vous avez trébuché ?
23:09 Sur ce parcours d'entrepreneur, je pense que ceux qui nous écoutent seront intéressés.
23:13 Peut-être qu'ils ont vécu les mêmes choses.
23:15 J'ai fait confiance à potentiellement de mauvaises personnes à certains moments,
23:24 qui ont été très difficiles à gérer avec des gros impacts pour la structure,
23:27 pour mon mental, pour ma famille aussi.
23:29 Ça a été de faire confiance à des mauvaises personnes.
23:33 On a parlé tout à l'heure du fait d'être une femme, du fait d'être solo-fondeur.
23:36 L'humain, c'est quelque chose de particulièrement compliqué à gérer quand on est auto-entrepreneur ?
23:41 Oui, parce que je suis quelqu'un qui est plutôt souriante.
23:46 J'aime bien raconter des blagues, j'aime bien boire des coups avec les équipes, etc.
23:50 Il y a toujours une difficulté d'avoir cette double approche de team-mate et de boss.
23:54 Le gestionnement humain est pour moi la chose la plus compliquée à faire,
23:58 la plus challengeante et la plus désagréable aussi.
24:01 Et enfin, une dernière question. Si un génie était là et qui pouvait vous accorder un souhait ?
24:06 Elle est dure, celle-là.
24:09 Un souhait ?
24:14 Vous n'avez pas le droit de répondre "gagner au loto".
24:21 Je dirais... rien à voir. J'ai le droit de ne pas faire...
24:24 De ce que vous voulez.
24:25 Protéger ma famille.
24:27 On va terminer sur ces beaux mots.
24:30 Merci beaucoup Charlotte Godin d'avoir été avec nous aujourd'hui dans Smartech, d'avoir répondu à nos questions.
24:34 Je rappelle, vous êtes la CEO et fondatrice d'AML Factory.
24:38 Merci d'être venue nous voir aujourd'hui.
24:41 On marque une courte pause et on se retrouve tout de suite pour le grand rendez-vous.
24:45 [Générique]
24:51 C'est l'heure de notre rendez-vous mobile business avec notre chroniqueur Jérôme Bouteiller, rédacteur en chef d'EcransMobile.fr
24:58 qui vient cette semaine accompagné d'Emeline Desmaux, je le disais, senior mobile messaging consultante chez Cinch.
25:04 Cinch, un fournisseur de solutions cloud. Bonjour à tous les deux. Bonjour Jérôme.
25:07 Bonjour Éverange.
25:08 Et bonjour Emeline, merci beaucoup de nous accompagner.
25:10 L'occasion d'évoquer, je le disais aussi, le SMS conversationnel et l'arrivée d'un petit nouveau, d'une nouvelle solution, Time to Chat.
25:18 Avant ça, Jérôme, quels sont les derniers chiffres du marché du mobile messaging dont on parle peu en effet ?
25:24 Oui, effectivement, c'est un sujet qui est peut-être déjà assez ancien.
25:27 Le SMS a fêté ses 30 ans en décembre dernier et malgré son âge, malgré la concurrence des messageries OTT ou des réseaux sociaux,
25:35 il reste un plébiscité par les Français selon le dernier observatoire de l'ARCEP.
25:40 Les Français ont en effet échangé plus de 28 milliards de SMS au quatrième trimestre 2022.
25:45 Ça représente plus de 110 milliards de SMS sur l'ensemble de l'année, une moyenne d'environ 114 SMS par mois et par abonné.
25:52 Alors les chiffres sont massifs, mais ils ont évidemment tendance à baisser année après année.
25:56 On est à peu près sur 8% de baisse annuelle et près de 50% depuis le pic qui avait été observé en 2016.
26:02 Il y avait à l'époque plus de 200 SMS échangés par mois et par Français.
26:06 Comment on l'explique cette baisse alors Jérôme Bouteiller ?
26:08 Tout simplement une évolution des usages au profit de nouvelles messageries.
26:13 On peut citer WhatsApp, Telegram, on peut aussi citer le RCS qui est aujourd'hui poussé par Google sur les smartphones Android.
26:20 D'ailleurs le RCS, selon une étude réalisée par l'AF2M, il est désormais fonctionnel sur plus de 23 millions de smartphones français.
26:28 Il représente environ 44% du parc de smartphones et c'est une croissance assez forte de l'ordre de 30% annuel.
26:34 Selon les projections, le RCS pourrait passer le cap des 30 millions de smartphones compatibles au cours de l'année 2024
26:41 et peut-être l'année suivante rivaliser avec les leaders du marché que sont WhatsApp et Messenger.
26:45 Donc là on est plutôt sur une tendance haussière à l'inverse.
26:48 Qu'en est-il du SMS marketing ?
26:50 Alors si le SMS C to C baisse, le SMS B to C lui reste dynamique.
26:56 Selon le dernier baromètre du marketing SMS réalisé par l'AF2M, ce marché affiche une croissance de 13% par an
27:04 et il a représenté 12,8 milliards de messages marketing envoyés en 2022.
27:09 On est à une moyenne de plus d'un milliard de SMS envoyés chaque mois par des marques à des consommateurs.
27:14 Alors dans le détail, ce qu'on appelle le SMS transactionnel, donc les codes d'accès, les notifications, les vérifications de paiement, les livraisons,
27:20 ça représente 61% du volume global, soit 7,8 milliards de messages.
27:25 Et le SMS promotionnel, donc de la pub, le marketing direct, le drive to store, lui il est devenu minoritaire,
27:31 c'est 4,9 milliards de messages envoyés, soit à peu près 38% du volume global.
27:35 Vous parliez de SMS transactionnel et donc il y a des SMS avec lesquels on peut faire des paiements et des dons, c'est ça Jérôme ?
27:41 Alors effectivement, le SMS peut en faire beaucoup de choses, des messages, des messages marketing, mais également de plus en plus des dons.
27:47 Et on a aussi eu ces derniers jours une étude publiée par France Générosité, qui est le syndicat des associations caritatives en France,
27:54 qui nous apprend qu'en 5 ans, le don par SMS a permis de collecter près de 10 millions d'euros en France et qu'il a été adopté par plus de 80 associations.
28:03 Alors l'année 2022 a été tragiquement exceptionnelle en raison de la crise en Ukraine, avec près de 4 millions d'euros collectés pour la seule année 2022,
28:12 donc c'est déjà 40% du global. Et selon l'étude, le don moyen par SMS est assez modeste, il est de l'ordre de 6 euros,
28:19 avec néanmoins une fourchette qui s'approche des 10 euros en novembre-décembre à l'occasion des fêtes de fin d'année.
28:25 Alors Jérôme, parlez-nous de ce petit nouveau sur le marché du business messaging, Time to Chat, je le prononce bien c'est ça ?
28:31 Exactement, on va en reparler avec Emeline, mais effectivement Time to Chat c'est un nouveau venu dans cet univers du business messaging.
28:37 On profite d'un nouveau plan de numérotation de l'ARCEP qui a introduit des nouveaux numéros innovants en 0.93 pour lancer cette solution baptisée Time to Chat.
28:45 Donc c'est à la fois un SMS conversationnel qui va permettre aux consommateurs de répondre pour la première fois au SMS envoyé par une marque,
28:53 voire d'initier une conversation. C'est aussi un SMS multimodal parce qu'on va pouvoir basculer du texte à la voix à partir du même numéro innovant
29:02 et on n'aura pas besoin de télécharger d'application. Donc les opérateurs sont très confiants pour ce nouveau format, il va accompagner la croissance du business messaging en France.
29:09 Pour l'anecdote, aux Etats-Unis ça a été lancé il y a déjà trois ans sous l'appellation 10DLC et là-bas l'équivalent de Time to Chat représenterait déjà à peu près un quart du marché du business messaging.
29:18 Bon on va continuer à parler de ce petit nouveau Time to Chat avec notre invitée, Emeline Demaux, senior mobile messaging consultante chez Cinch.
29:26 Ma première question est assez simple Emeline, qu'est-ce que c'est qu'une mobile messaging consultante ? En quoi ça consiste exactement ?
29:32 Alors gros mon rôle ça va être d'accompagner plusieurs marques, toutes les marques, tous nos clients, dans tout ce qui est la refonte de leur stratégie de communication,
29:41 donc pas uniquement de l'email, pas uniquement des réseaux sociaux, mais tout ce qui est autour du messaging mobile, puisque aujourd'hui en fait le comportement des clients augmente,
29:49 des clients finaux, leurs attentes augmentent, donc on travaille sur toute une refonte de la communication de nos marques.
29:55 On en parlait avec Jérôme, le SMS interpersonnel en particulier légèrement baisse, le RCS lui en hausse, est-ce que finalement c'est la suite peut-être juste logique de l'évolution des usages ?
30:06 Oui en fait aujourd'hui nous on s'est rendu compte, donc Cinch a mené une enquête qui montrait que plus d'un client sur deux se sent un peu frustré en fait de recevoir un SMS et de ne pas pouvoir y répondre,
30:16 donc la suite logique c'est de pouvoir avoir des conversations, puisque souvent en fait que ce soit dans le retail, dans la banque ou dans l'assurance, les clients ont des questions à nous poser.
30:23 Est-ce que vous avez telle taille ? Qu'est-ce que ce service veut dire ? Quelle est cette offre ? Comment est-ce qu'elle marche ?
30:28 Et donc aujourd'hui la suite logique c'est d'aller dans la conversation et donc nouveaument avec le RCS, WhatsApp, Messenger, toutes ces apps qui nous permettent de discuter.
30:36 Pas seulement recevoir un SMS mais interagir avec la marque. Jérôme ?
30:40 Oui effectivement il y a une véritable multiplication des canaux de communication aujourd'hui, le SMS qui était un peu seul il y a encore une dizaine d'années aujourd'hui a beaucoup de concurrence,
30:48 et ce qu'il faut voir c'est effectivement l'explosion de ces usages. Il y a des marques qui parlent même de "messaging first" qui considèrent qu'on va tout faire dans ces environnements conversationnels, et c'est clairement l'avenir du digital.
30:58 D'un point de vue business, on en est où ces dernières années du SMS messaging ?
31:07 Alors on voit que les tendances changent, varient. Donc le SMS était très présent notamment pour faire du mass-marketing, donc envoyer des communications promotionnelles ou transactionnelles comme le disait Jérôme tout à l'heure.
31:17 Aujourd'hui on se rend compte que les marques se développent sur d'autres canaux, notamment le RCS.
31:23 On a une dernière chez Cinch, on a quand même envoyé 4 millions de messages RCS, donc c'est assez énorme.
31:28 Par contre avec le RCS, c'est uniquement disponible sur les téléphones Android, donc aujourd'hui on va trouver d'autres solutions pour pouvoir contacter l'ensemble des consommateurs.
31:39 Donc chez Cinch on a différentes solutions, notamment envoyer des SMS avec un lien qui héberge une landing page sur lequel on développe ce chatbot et qui est à l'identique d'une conversation via RCS.
31:50 Combien vous disiez de millions de... ?
31:52 4 millions l'année dernière.
31:53 4 millions l'année dernière, donc c'est-à-dire que les marques accueillent et s'emparent aujourd'hui du RCS business messaging.
31:59 Oui c'est ça, on était vraiment face de poc pendant 1 à 2 ans.
32:02 Proof of concept.
32:04 Proof of concept, pardon, et donc des phases de test où les marques testaient ce format, ce format conversationnel qui est encore relativement nouveau.
32:11 Et aujourd'hui, nous en tout cas, ce qu'on remarque c'est que nos clients sont vraiment demandeurs de ce format et donc on est plus maintenant dans une phase d'industrialisation du RCS.
32:19 Jérôme ?
32:20 Oui, le RCS, on le rappelle, c'est un format qui est poussé par les opérateurs et par Google, qui est supposé être le successeur du SMS.
32:26 Donc un canal qui se déploie très rapidement, on serait aux alentours déjà d'un milliard de smartphones sur terre compatibles avec ce canal.
32:33 A l'horizon 2030, on sera sans doute au-delà des 3 milliards parce qu'il sera par défaut sur tous les smartphones Android.
32:39 Son petit point faible c'est qu'il n'est pas encore soutenu par Apple dans iMessage, donc ce n'est pas un standard aussi universel que le SMS,
32:45 mais beaucoup de gens poussent évidemment pour qu'Apple adopte également ce canal comme il a adopté le SMS dans iMessage.
32:50 Pour revenir sur Time to Chat, à quel besoin répond-il exactement ? Où se place-t-il entre le SMS, le RCS ? Expliquez-nous un peu comment ça marche.
33:00 Time to Chat, ça va être un format qui va être relativement complémentaire, je pense, de tous ces autres formats.
33:05 On voit que du RCS ou du SMS, on est plutôt sur des tendances marketing avec l'accompagnement du client sur comment choisir son produit.
33:12 En revanche, du Time to Chat, ça peut être une très bonne solution pour aller dans tout ce qui est relationnel.
33:16 Un client qui a une question, qui a besoin de savoir où en est sa commande, discute avec sa marque.
33:21 L'avantage du Time to Chat, c'est qu'au-delà des conversations, on va pouvoir faire de l'appel.
33:26 Donc un client qui n'est pas forcément très à l'aise avec tout ce qui est dialogue, puis SMS, pourra appeler sa marque,
33:31 et avec un seul numéro, pourra avoir différentes prises de contact avec cette marque.
33:36 Ma question derrière, c'est jusqu'où peut aller cet échange avec la marque ?
33:40 Ça peut aller très loin, parce qu'on peut avoir soit un échange d'une personne à une autre,
33:46 mais on peut également aller héberger un chatbot qui va pouvoir traiter beaucoup plus de demandes derrière.
33:50 Par exemple, dans un retail, un client qui demande si sa taille est disponible encore en magasin,
33:55 qui veut savoir où est son sujet de commande, on peut vraiment avoir une panoplie de sujets grâce à cet outil.
34:00 Vous parlez du retail, il y a des secteurs qui sont plus ou moins intéressés aujourd'hui par le RCS ?
34:06 Oui, le retail est comme GSM, on peut aussi avoir de la banque assurance.
34:10 Par exemple, un client qui va vouloir prendre un rendez-vous avec son conseiller, peut-être décaler son rendez-vous,
34:15 un simple SMS suffira plutôt que d'appeler, d'attendre peut-être 5 à 10 minutes pour que quelqu'un soit disponible dans l'agence bancaire.
34:21 Jérôme, c'est ce que vous disiez, tout l'intérêt c'est de pouvoir discuter justement avec sa marque.
34:27 Oui, effectivement, on va pouvoir faire beaucoup de choses qu'on ne pouvait pas faire avec le SMS, ça générait de la frustration.
34:32 On peut imaginer de la prise de rendez-vous par exemple, de la prise de commande via un lien hypertexte,
34:38 on peut aussi imaginer beaucoup de supports, il y a beaucoup d'usages qui vont naître de l'usage de Time to Chat.
34:45 On le rappelle, c'est quand même l'universalité du SMS, c'est-à-dire que tous les téléphones du marché,
34:49 aussi bien le dernier smartphone Apple qu'un vieux téléphone Nokia des années 90 qu'on a au fond de nos tiroirs,
34:55 sont compatibles avec ce nouveau format, donc c'est vraiment universel, il n'y a plus de questions à se poser là-dessus.
34:59 Et puis c'est interactif, on va pouvoir dialoguer, en ce moment il y a tout un buzz autour des chatbots,
35:05 donc c'est formidable, on va pouvoir aussi les mettre sur ce canal universel qu'est le SMS.
35:09 Donc je suis à peu près convaincu que toutes les marques vont pouvoir utiliser ce canal pour déployer leur relation client dans un premier temps,
35:15 voir au-delà s'inscrire dans une stratégie plus commerciale et peut-être même faire de l'ombre à d'autres interfaces digitales
35:21 que sont les applications natives ou les sites web.
35:23 Oui, parce que vous parliez du chatbot, ça veut dire qu'on s'appuie en plus sur une technologie qui existe déjà,
35:27 donc pour les marques ce n'est pas si compliqué que ça finalement à mettre en place ?
35:30 Non, c'est un nouveau canal à ouvrir et généralement, en tant qu'intégrateur, on a juste à activer un petit bouton,
35:37 une fois que le chatbot est créé, il peut être utilisé sur n'importe quel canal, donc c'est vraiment dans la continuité de ce qu'on propose.
35:43 Qu'est-ce que ça peut changer demain ? Jérôme Bouteillet le disait pour l'instant, pas disponible sur Apple,
35:47 c'est ça, pour que ça soit vraiment à grande échelle demain, il faut que ces grands opérateurs le permettent ?
35:54 Oui, ce qu'on recommande quand même c'est que tout est une expérience avec un client,
35:59 donc il va falloir trouver le bon canal au bon moment, donc chaque marque va communiquer de manière différente en fonction de ses clients finaux.
36:05 Aujourd'hui, notre rôle c'est vraiment d'accompagner les marques sur quel canal utiliser, à quel moment, pourquoi, pour répondre à quel besoin.
36:13 Oui, parce que vous les conseillez aussi là-dessus.
36:15 Oui, c'est ça.
36:16 Jérôme ?
36:17 Oui, effectivement, le RCS n'est pas encore compatible avec iPhone et pour une marque dont la base client est en grande majorité sur iPhone,
36:23 effectivement on n'ira peut-être pas sur le RCS, mais par contre Time to Chat, lui, il est universel, donc ça va fonctionner sur tous les smartphones.
36:28 Effectivement, le métier d'entreprise comme Cinch, de ce qu'on appelle les plateformes Cipas, c'est de proposer une multitude de canaux
36:35 et d'essayer de proposer les canaux les plus pertinents à chaque marque.
36:39 Moi, ma conviction c'est qu'on va multiplier les points de contact avec les consommateurs,
36:43 mais il y aura besoin évidemment de faire converger le back-office pour avoir une meilleure connaissance de sa base client.
36:49 On en est où là ? À quoi va ressembler 2023 pour le RCS ?
36:53 Alors, pour le RCS, on espère que du coup beaucoup plus de marques vont l'utiliser.
36:58 Nous, de notre côté, par exemple, on va l'ajouter sur notre plateforme pour permettre aux entreprises de l'utiliser eux-mêmes.
37:03 Certaines équipes peuvent, en fait, c'est des projets qui sont généralement assez lourds, donc lancer une campagne RCS, c'est un peu plus long que de lancer une campagne SMS.
37:10 On va d'abord travailler sur l'arborescence du scénario, le mettre en place et le créer,
37:14 mais l'idée c'est de pouvoir l'industrialiser pour que les entreprises puissent l'utiliser de plus en plus souvent et de plus en plus rapidement.
37:19 Jérôme Bouteilly, il nous reste 30 secondes, vous avez un mot à ajouter ?
37:21 Oui, on voit que c'est l'année du chatbot, le buzz autour de chat GPT,
37:24 et l'idée qu'on puisse décliner cette technologie ultra avancée sur un canal aussi universel que l'SMS, c'est plutôt une bonne nouvelle.
37:31 Et je pense qu'il y a beaucoup de marques qui vont travailler avec des intégrateurs comme Singe ou des acteurs comme les opérateurs
37:37 pour investir ces nouveaux environnements conversationnels.
37:39 Vous l'avez compris, demain vous pourrez converser avec vos marques.
37:43 Merci beaucoup à tous les deux d'avoir été avec nous aujourd'hui.
37:45 Jérôme Bouteilly, merci d'être venu nous voir, rédacteur en chef d'EcransMobile.fr, merci beaucoup de nous avoir accompagnés.
37:50 Emeline Desmaux, merci beaucoup également d'être venu nous voir, senior mobile messaging, consultante chez Singe.
37:56 Merci d'avoir été avec nous et merci à vous évidemment de nous avoir suivis.
38:00 On se retrouve demain pour un nouveau numéro de Smartech. A demain, ciao.
38:04 [Musique]