Jeudi 11 mai 2023, SMART TECH reçoit Jaafar Elalamy (Dirigeant, Seiki) , Jérôme Bouteiller (Fondateur, Écran Mobile) et Alain Staron (président cofondateur, Artifeel)
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00:05 -Les débatteurs dans "Smartech" s'appellent Alain Staron,
00:08 disrupteur opérationnel, président fondateur de la startup Artifil,
00:13 spécialisé dans le secteur de la sécurité,
00:15 des objets connectés et des objets intelligents, évidemment,
00:19 puisqu'il y a de l'IA dedans.
00:21 Avec vous, aujourd'hui, Jaffar Alalami, ingénieur IT,
00:25 vous êtes data scientist et vous dirigez l'entreprise Psyche,
00:28 spécialiste de l'analyse des données de mobilité.
00:31 On connaît pas forcément ce secteur.
00:33 Vous êtes capable d'analyser nos trajets ?
00:35 -On est capable de comprendre où circulent les populations,
00:38 à quel moment et pour quel objectif,
00:40 de manière à pouvoir faire de la mesure d'audience
00:43 sur des véhicules pubés,
00:45 de pouvoir comprendre la dynamique demain de la ville,
00:48 une smart city, en 2026, par exemple,
00:51 de pouvoir faire des projections sur les déplacements
00:53 et de prendre des décisions d'urbanisation,
00:56 d'une zone rurale ou autre.
00:58 -Très bien. On est avec Jérôme Bouteiller,
01:00 qui est connecté à distance avec nous,
01:02 notre chroniqueur mobile business, rédacteur en chef d'EcranMobile.fr.
01:07 Bonjour, Jérôme.
01:08 On commence avec cette Google I/O très, très, très, très riche
01:12 en annonces.
01:13 Hier soir, je sais pas combien de temps ça a duré,
01:16 mais pratiquement 2h.
01:17 On est d'accord.
01:19 Beaucoup de démonstrations.
01:20 Mais s'il faut retenir quelque chose,
01:23 c'est qu'il y avait de l'IA générative partout, tout le temps.
01:26 J'ai surtout eu le sentiment, moi, que Google avait besoin de redire,
01:30 préciser qu'il était quand même là depuis des années sur ce sujet-là,
01:35 qu'il s'était retenu pour des questions de responsabilité.
01:38 Aujourd'hui, toutes les technologies sont prêtes
01:41 pour faire quelque chose d'audacieux dans tous les produits,
01:44 mais toujours très responsable.
01:46 Est-ce que chaque GPT n'a qu'à bien se tenir, selon vous ?
01:49 -C'est super intéressant.
01:51 Effectivement, Google a avancé substantiellement
01:54 depuis plusieurs années sur les différentes problématiques IA.
01:57 Je pense que la problématique était surtout sur le primo entrant,
02:00 le premier qui allait faire le pas.
02:02 Mais la conférence d'hier, justement,
02:05 a montré les avancées absolument substantielles en matière d'IA,
02:08 en matière de "generative image",
02:10 en matière de génération, de manière générale,
02:13 de texte, par exemple, ou autre,
02:15 et la réutilisation des technologies d'IA
02:17 dans les outils Google, au sens large,
02:20 dans l'entreprise ou dans l'espace personnel.
02:22 Google réaffirme sa légitimité,
02:24 et en même temps, on sent qu'ils ont dû mettre
02:27 un sacré coup d'accélérateur avec l'arrivée de chaque GPT
02:30 pour dire qu'on est vraiment prêts, qu'on va en mettre partout.
02:33 -Il y a un vrai sujet autour de ce qui est génératif
02:36 et compatible avec le business de Google.
02:38 Je mets l'esprit à pieds d'empla.
02:40 Ils parlent d'un "search generative engine".
02:43 On ne voit pas trop ce que ça va être.
02:45 Et ça va être très compliqué de placer la publicité
02:48 comme dans le moteur de recherche habituel.
02:51 Que devient leur business model avec cette nouvelle technologie ?
02:54 C'est une technologie de rupture.
02:56 On passe du search au prompt, et ça, ça change tout.
02:59 On parlera peut-être tout à l'heure du fait
03:01 que les résultats de Google ont été en baisse l'année dernière,
03:04 et au contraire de ce Microsoft.
03:07 Voilà. Après...
03:09 -Sur la question, parce qu'on va revenir plus précisément
03:12 sur les annonces qui ont été faites.
03:14 Donc, si on commence par le search, justement,
03:17 dans le moteur de recherche,
03:19 on a vu des démonstrations sur la manière
03:22 dont on allait pouvoir s'emparer de cette IA générative,
03:25 donc de BARD.
03:26 C'est le nom de l'IA générative de Google
03:29 qu'on va tous expérimenter dans le moteur de recherche.
03:32 On va pouvoir poser des questions en langage naturel.
03:35 Et la réponse sera aussi présentée sous forme de langage naturel.
03:40 Elle combinera un ensemble de problématiques
03:42 pour nous apporter une réponse plus complexe, finalement,
03:47 qu'une liste de réponses.
03:49 Et il y aura, au niveau de la publicité,
03:51 la possibilité de dire,
03:53 enfin, pour BARD, de présenter des produits
03:55 qui correspondent à notre requête.
03:58 Vous avez été convaincus, parce que c'est effectivement...
04:02 Ca bouleverse quand même pas mal la donne.
04:04 Vous avez été convaincus par la démonstration
04:07 jusqu'à ce qu'elle soit faite ?
04:08 -Je pense que c'est super intéressant,
04:11 car on va repenser la manière avec laquelle on va chercher
04:14 de l'information.
04:15 On va rentrer un certain nombre d'éléments
04:18 et basculer sur un mode conversationnel.
04:20 Ce mode conversationnel, en réalité, c'est super intéressant,
04:23 car on va pouvoir intégrer des éléments de contexte
04:26 qui vont pouvoir nous aiguiller et aller retrouver l'information
04:29 d'une manière différente, mais de manière pertinente.
04:32 Aujourd'hui, on ne va pas être dans un ranking
04:34 avec des liens qui vont rediriger vers des sites.
04:37 On peut retomber sur ce mode historique,
04:39 mais on aura un certain nombre d'informations.
04:42 Au-delà du fact-checking, c'est là où c'est super intéressant,
04:45 car on va pouvoir avoir un peu plus d'informations
04:48 sur la source de l'image, de pouvoir retomber dans une logique d'éthique,
04:51 de comprendre concrètement si les photos étaient libres de droits.
04:55 -Ils annoncent du watermarking sur les images,
04:58 mais aussi des métadonnées qui permettront de connaître
05:01 l'origine de l'image.
05:03 Moi, la petite chose sur laquelle je n'étais pas très convaincue
05:07 sur la partie moteur de recherche,
05:10 c'est justement toutes ces annonces publicitaires,
05:12 la manière dont ça va être généré.
05:15 -C'est ça, c'est ça.
05:17 -C'est ça, c'est ça.
05:19 -C'est ça, c'est ça.
05:21 -C'est ça, c'est ça.
05:23 -C'est ça, c'est ça.
05:26 -C'est ça, c'est ça.
05:28 -C'est ça, c'est ça.
05:30 -C'est ça, c'est ça.
05:32 -C'est ça, c'est ça.
05:34 -C'est ça, c'est ça.
05:37 -C'est ça, c'est ça.
05:39 -C'est ça, c'est ça.
05:41 -C'est ça, c'est ça.
05:43 -C'est ça, c'est ça.
05:45 -C'est ça, c'est ça.
05:48 -C'est ça, c'est ça.
05:50 -C'est ça, c'est ça.
05:52 -C'est ça, c'est ça.
05:54 -C'est ça, c'est ça.
05:56 -C'est ça, c'est ça.
05:59 -C'est ça, c'est ça.
06:01 -C'est ça, c'est ça.
06:03 -C'est ça, c'est ça.
06:05 -C'est ça, c'est ça.
06:07 -C'est ça, c'est ça.
06:10 -C'est ça, c'est ça.
06:12 -C'est ça, c'est ça.
06:14 -C'est ça, c'est ça.
06:16 -C'est ça, c'est ça.
06:18 -C'est ça, c'est ça.
06:21 -C'est ça, c'est ça.
06:23 -C'est ça, c'est ça.
06:25 -C'est ça, c'est ça.
06:27 -C'est ça, c'est ça.
06:29 -C'est ça, c'est ça.
06:32 -C'est ça, c'est ça.
06:34 -C'est ça, c'est ça.
06:36 -C'est ça, c'est ça.
06:38 -C'est ça, c'est ça.
06:41 -Oui, je voulais juste faire remarquer que ChatGPT avait ruiné le 25e anniversaire de Google,
06:46 qui arrive en septembre, et on allait fêter les 25 ans d'un moteur de recherche,
06:50 et Google est obligé, sous la pression, de se réinventer
06:53 et de devenir ce qu'on pourrait appeler un moteur de réponse.
06:56 Alors effectivement, il va renvoyer sans doute beaucoup moins de trafic
07:00 vers des sites tiers, des sites qu'il agrège, qu'il indexe,
07:03 et il va devenir une interface de consultation.
07:06 Et ça va complètement transformer l'écosystème du web,
07:09 ça va également, à la raison, transformer son modèle économique.
07:12 C'est peut-être d'ailleurs pour ça qu'ils avaient retardé cette mutation
07:15 sur laquelle ils travaillent depuis déjà très longtemps,
07:18 mais voilà, ça fait partie de l'évolution naturelle du digital,
07:20 et on vit une vraie transformation profonde du secteur.
07:23 -Aussi, ce qui va changer, c'est toute la partie collaboration avec les IA.
07:29 Donc là, on a des annonces du côté de Google Workspace pour les pros,
07:33 avec des outils qui vont nous permettre d'automatiser des tâches un peu rébarbatives.
07:38 On va pouvoir demander dans Workspace à l'IA de créer des tableaux pour nous,
07:42 de digérer des documents, enfin en fait, tout ce qu'on a déjà vu avec ChatGPT.
07:46 C'est ce que vous allez me dire, Alain.
07:48 -Sur Office ? -Oui.
07:49 -Alors, ce qui est très intéressant, c'est que le gros du sujet chez Google,
07:53 c'est Gmail, et grâce à l'IA générative, on va pouvoir générer automatiquement des mails.
07:57 -Alors, ça s'appelle effectivement "Help me write".
08:01 -C'est ça. -Et ça, c'est super.
08:02 C'est vrai que Google a aussi rappelé son antériorité quand même sur ce sujet,
08:06 en disant "On vous proposait des réponses, on vous proposait la suite de votre mail".
08:10 Là, ça va plus loin, on lui dit "Est-ce que tu peux répondre pour faire ceci, cela, pour moi ?"
08:14 Et l'IA s'occupe de générer complètement le mail, et on peut même l'affiner.
08:18 -Oui. C'est là qu'on devient tous perplexes, moi en particulier.
08:21 Une toute petite anecdote, j'ai un stagiaire dans l'équipe,
08:25 et on se posait une question de vitesse de chute d'un corps.
08:28 On pourrait bien P=mg faire le calcul.
08:31 Non, non, il a pris ChatGPT, il dit "Combien de temps m'a un objet de 300 grammes pour tomber d'un mètre ?"
08:35 Et ChatGPT lui a fait toute la démonstration.
08:37 Il dit "A cette vitesse-là, pas besoin de prendre en compte la résistance de l'air".
08:40 Je suis scotché. Et donc le stagiaire, il n'apprend plus.
08:43 -Rien à voir avec le fait de demander à Gmail d'écrire un mail pour nous.
08:47 Là, on change de sujet.
08:48 -Non, non, non, c'est le même sujet qui est "J'arrête d'agir, je fais faire"
08:52 dans des tâches qui étaient réputées humaines.
08:54 L'écriture, c'était quand même humain.
08:56 Je sais écrire un texte, ou je ne sais pas.
08:58 J'ai plus besoin de savoir écrire un texte.
08:59 -Non, mais écrire une réclamation à un site de e-commerce...
09:02 -Oui, ça commence par là. -C'est toutes ces tâches
09:04 rébarbatives qui vont quand même être simplifiées.
09:06 Il va falloir apprivoiser, en revanche, l'outil pour bien l'utiliser.
09:10 -Je vois ça comme un vecteur d'accélération de la productivité.
09:13 Ils ont parlé assez longtemps de "Help me write"
09:16 où on va donner un élément de contexte,
09:18 ou même une suite de mails où on va essayer de comprendre le contexte
09:22 pour aider la rédaction d'un certain nombre de choses
09:24 qui, in fine, on aurait pu reprendre des éléments du contexte passé
09:29 et écrire nous-mêmes ce mail-là,
09:31 mais avoir déjà un premier travail à 80 %, le réorganiser
09:34 et finalement mettre de l'intelligence humaine
09:37 sur les petites modifications plutôt que sur du chronophage et du répétitif.
09:41 C'est là où l'intérêt existe, à mon avis.
09:42 -Alors... -Pardon, c'est juste qu'on démarre
09:45 par une solution à un problème de productivité basique.
09:48 Qui sait ce que l'humain va en faire ?
09:50 Mais probablement beaucoup plus que ce qu'on pense.
09:52 -Certainement. -Je pense qu'on ne va plus jamais
09:54 écrire de mail, on ne va plus jamais écrire de SMS.
09:56 Je pose ça sur la table, je n'ai pas d'avis.
09:58 Je ne juge rien, mais je dis juste que ça me rend perplexe.
10:02 -Il y avait aussi un truc que j'ai trouvé très bluffant,
10:04 c'était dans Maps, puisqu'on a le Street View immersif
10:10 qui était déjà présent, et là, on va pouvoir carrément,
10:13 ça s'appelle "Immersive for Routes",
10:16 on va pouvoir suivre son trajet à l'avance,
10:20 voir par où on va passer grâce à des vues immersives en 3D.
10:24 Là, effectivement... -Ca, c'est vraiment bluffant.
10:27 -Il n'y aura que quelques villes pour le lancement.
10:30 Il y a une quinzaine de villes, je pense qu'il n'y a aucune ville française.
10:33 Donc, globalement, c'est des champs de radiance neuronaux
10:36 en matière d'IA, et c'est hyper intéressant
10:38 parce qu'on réinvente complètement la manière avec laquelle...
10:40 -Parce que là, Jafar, on est dans votre sujet, quand même.
10:42 -C'est ça, exactement.
10:43 -Qu'est-ce que ça va changer pour vous, ça ?
10:45 -Moi, honnêtement, je pense que c'est super intéressant
10:47 parce qu'on est vraiment dans...
10:48 Quelque part, comme si on se téléportait
10:50 dans un monde virtuel en 3D de manière à observer.
10:52 Concrètement, je veux me rendre, par exemple, à Wall Street
10:54 si je suis à New York, et effectivement,
10:56 je vais pouvoir observer non seulement les rues
10:58 en quasi-temps réel, de pouvoir avoir une simulation
11:00 des trajets, des véhicules, des personnes,
11:03 d'avoir aussi une représentation de la température et de la météo
11:06 qui va s'adapter avec des capteurs, justement.
11:08 La qualité de l'air aussi, on pourra...
11:10 On pourra finalement voir le tout directement sur notre smartphone
11:13 en voulant aller...
11:15 -C'est-à-dire qu'on peut simuler le trafic
11:17 au moment où j'y serai, à l'heure où je passerai ?
11:19 -C'est exactement ça, finalement.
11:21 -On peut simuler la météo, voir la pluie tomber, éventuellement.
11:23 -Exactement, avec en plus une vue,
11:25 on va apprécier la texture, justement, en 3D.
11:27 On va voir les arbres, on va les voir en mouvement,
11:29 on va voir des oiseaux passer.
11:30 C'est-à-dire qu'on est vraiment dans, finalement,
11:32 je me téléporte sur place,
11:33 je vais voir comment je vais retrouver cet environnement-là,
11:36 avec un certain nombre de projections, évidemment,
11:38 mais pour le coup, ça change complètement l'expérience.
11:40 C'est-à-dire qu'hier, on avait, effectivement, en 2D
11:42 un certain nombre de choses avec le Google Maps.
11:45 Aujourd'hui, on est en pur 3D, on est dans la représentation
11:48 et on arrive à se projeter sur place.
11:49 -Et là, vous allez me dire, du coup, on va plus voyager
11:51 puisqu'on aura déjà fait le trajet en vision immersive.
11:54 -C'est parfait.
11:55 Non, mais effectivement, ce qui est très intéressant,
11:58 c'est que le mapping d'utiliser une carte,
12:01 ça demande une intelligence spatiale,
12:03 qui est une intelligence particulière,
12:04 qui n'est pas forcément très répandue,
12:05 alors que pouvoir se référer à des vraies images,
12:09 enfin, le vrai immeuble, le vrai, c'est beaucoup plus intuitif.
12:13 Donc ça, effectivement, ça va dans un sens de progrès d'usage.
12:18 Après, on parlera du co-développement.
12:20 -Alors, on va passer très vite, parce que le temps passe vite,
12:23 on va passer très vite sur les photos aussi,
12:25 comment les IA vont nous aider à retoucher nos photos.
12:28 On a vu déjà plein d'exploits,
12:30 donc ça continue avec le Magic Editor.
12:32 Tout ça repose quand même sur un nouveau réseau de neurones,
12:35 un nouveau modèle de langage qui s'appelle Palm 2.
12:39 Et puis, il y a eu des annonces aussi matérielles.
12:41 Alors, Jérôme Bouteiller,
12:42 vous avez suivi ces annonces matérielles comme nous.
12:45 Il y a surtout, je dirais, la grande surprise et la grande...
12:50 Oui, enfin, je sais pas si c'est une surprise,
12:52 mais en tout cas, c'était le beau spectacle
12:54 d'un smartphone pliable qui arrive dans la gamme Pixel.
12:58 -Oui, très rapidement, il y a eu le Pixel 7a,
13:00 qui est un smartphone d'entrée de gamme à 500 euros
13:03 qui fait d'excellentes photos,
13:04 avec justement toutes les fonctionnalités que vous évoquiez
13:06 pour améliorer les images.
13:07 Et l'autre annonce, elle était assez ancienne,
13:10 ça fait pratiquement un an qu'ils l'avaient annoncée,
13:12 c'est le fameux Pixel Fold,
13:13 donc qui est le premier smartphone à écran pliable de la marque Google.
13:17 Google qui arrive 3 ou 4 ans après Samsung ou Huawei sur ce segment.
13:21 Alors, j'ai regardé hier soir,
13:22 on est à peu près à 1 % du marché mondial des smartphones
13:26 qui concernent désormais des smartphones à écran pliable,
13:28 c'est à peu près une quinzaine de millions, 14 millions,
13:31 sur un marché mondial de 1 500 milliards.
13:33 Donc, voilà, c'est encore modeste,
13:37 mais le produit de Google est assez sympathique.
13:40 Il est quand même très cher, 1 799 dollars.
13:43 Il n'est pas prévu qu'il soit commercialisé en France,
13:46 et ça va s'adresser peut-être aux fans de selfies
13:50 qui pourront utiliser la caméra du dos,
13:51 qui est la meilleure des caméras, 48 mégapixels, je crois,
13:54 pour se prendre en photo directement sur l'écran,
13:56 comme on voit sur les visuels.
13:58 -Donc, on peut le séparer en deux écrans
13:59 ou alors l'utiliser comme une tablette,
14:01 parce que ça fait quand même un écran assez large et confortable.
14:04 J'ai l'impression que le système aussi d'ouverture-fermeture
14:07 a bien été travaillé.
14:09 Bon, maintenant, restera...
14:11 -On a parlé d'annonce au lancement, d'ailleurs.
14:12 Je pense qu'ils ont eu des difficultés techniques au lancement.
14:15 -Oui. Reste plus qu'à le tester, Jérôme.
14:17 Il faut qu'on s'occupe de ça.
14:20 -On était annoncé également...
14:22 -La Pixel Tablet, également.
14:23 -La Pixel Tablet, tout à fait.
14:25 Et alors, je crois que si on a un abonnement en plus premium
14:28 chez YouTube, on peut recevoir une montre Pixel
14:31 avec son smartphone pliable, le Pixel Fold.
14:36 Est-ce qu'il y a d'autres choses, Jérôme,
14:38 que vous vouliez signaler sur cette conf
14:40 avant que je passe à la partie cloud, aussi ?
14:42 -Oui, très rapidement,
14:43 les 800 millions d'utilisateurs pour le RSS.
14:46 Vous savez, c'est le format de messagerie
14:47 que Google pousse sur ses smartphones Android.
14:50 C'était à 500 millions l'année dernière,
14:52 donc ça fait une croissance annuelle de près de 60 %.
14:54 Le cap du milliard devrait être franchi cette année.
14:57 Et puis, quand on sait qu'il y a 3 milliards de smartphones Android
15:00 sur le marché, on imagine que Google, avec sa messagerie,
15:03 pourra rapidement rivaliser avec WhatsApp, leader du secteur,
15:06 avec 2 milliards d'utilisateurs actifs mensuels dans le monde.
15:08 Le seul caillou dans la chaussure de Google,
15:10 c'est évidemment le fait qu'Apple ne soutienne pas
15:13 le protocole RSS sur les iPhones.
15:15 Et d'ailleurs, ils n'ont pas manqué de les tacler,
15:18 une fois de plus, pendant la conférence.
15:19 Ce qui a bien fait rire la salle, apparemment.
15:21 -Sur la partie cloud,
15:24 typiquement, là, on a vu Google répondre à Microsoft
15:29 sur l'offre d'IA générative.
15:32 Donc, leur service s'appelle Vertex AI,
15:35 qui va permettre aux entreprises
15:37 d'utiliser les modèles proposés par Google.
15:40 Il y en a 4 modèles que les entreprises pourront personnaliser,
15:43 construire leur propre modèle d'IA générative.
15:47 Il y a aussi la possibilité de chercher dans ses propres données
15:51 de son entreprise, donc une entreprise Search.
15:55 Et puis, cette insistance de Google pour la confidentialité,
16:00 ça, c'était un point vraiment martelé à chaque fois.
16:03 Responsabilité, sécurité, confidentialité des données,
16:07 "Your data is your data", quoi.
16:08 -Je trouve ça hyper intéressant,
16:10 parce qu'Infini, c'est un peu le contexte
16:12 que Alvin Toffler dirait du choc du futur,
16:14 parce qu'on change complètement les usages dans l'entreprise.
16:16 Là, on est dans la capitalisation des connaissances la plus absolue.
16:19 Ça veut dire quoi ?
16:20 Parce qu'en réalité, dans le cloud, au niveau de l'IA,
16:23 ce qui va se passer, c'est que les entreprises
16:25 pourront générer leur propre modèle à partir de modèles préconçus.
16:28 Que ce soit au niveau de la reconnaissance de voix,
16:31 au niveau de la génération d'images,
16:33 ou au niveau, un peu comme on l'a vu avec ChatGPT,
16:35 génération d'images directement.
16:37 En fait, aujourd'hui, on est en train de lever un frein
16:40 qui existait dans les entreprises depuis plusieurs années,
16:42 qui est celui de la capitalisation des connaissances,
16:44 du knowledge management au sens large,
16:45 qui va faire face, par exemple, déjà au turnover,
16:48 parce qu'aujourd'hui, on a des sachants qui sont dans une entreprise
16:50 et qui vont quitter cette entreprise-là.
16:51 Aujourd'hui, avec des connaissances explicites,
16:54 on va pouvoir sortir des connaissances tacites,
16:56 qui sont finalement dans la tête des utilisateurs,
16:59 des collaborateurs de l'entreprise,
17:00 et qui vont pouvoir être capitalisés concrètement
17:03 sur un système d'information
17:04 qui va fonctionner comme une mémoire d'entreprise,
17:06 ce qui va permettre de valoriser l'entreprise
17:08 et de garder ce savoir-là.
17:09 À mon sens, pour le coup, s'il y a une vraie révolution,
17:11 un vrai choc du futur, il se situe là,
17:13 parce que les entreprises vont changer drastiquement
17:15 leur manière de fonctionner, gagner en productivité,
17:18 et finalement, c'est ça, le virage concurrentiel, quelque part,
17:22 qu'il faudra prendre le plus rapidement possible
17:24 et absorber toute cette connaissance
17:25 et que les entreprises fonctionnent de cette manière-là
17:27 pour être compétitives et rester dans les prochaines années.
17:30 -Encore après le temps, c'est l'enfer.
17:34 Donc, je voulais quand même préciser
17:36 sur la partie responsabilité de l'IA.
17:39 Il y a eu un exemple qui a été donné,
17:41 par exemple, justement, sur la traduction automatique,
17:45 où ils nous montrent les capacités de l'IA de Google
17:49 à utiliser, à partir d'une vidéo et d'une voix,
17:52 un outil de traduction qui reprend les mouvements des lèvres,
17:57 et ils nous disent que c'est extraordinaire
17:58 tout ce qu'on peut faire avec ça,
18:00 mais aussi que c'est très dangereux pour les deepfakes,
18:01 et donc, on ne donnera pas accès à tout le monde à cette technologie.
18:06 Là, c'est l'inverse, justement, de ce que vous disiez.
18:08 Là, ils nous disent qu'on va restreindre
18:10 uniquement à des partenaires autorisés.
18:12 -Voilà pour la conf de Google. Merci beaucoup, Jérôme.
18:16 Je voulais quand même qu'on garde un petit peu de temps
18:18 pour parler du projet de loi français
18:20 pour sécuriser et réguler Internet.
18:22 12 mesures annoncées par Jean-Noël Barraud
18:24 hier en Conseil des ministres,
18:26 avec l'arrivée du filtre anti-arnaque,
18:27 et puis tout un tas de dispositions
18:30 qui vont permettre, en fait, d'adapter le droit français
18:33 aux directives européennes,
18:34 Digital Services Act et Digital Market Act.
18:38 Quelle est votre réaction sur ces annonces gouvernementales ?
18:40 -C'est juste top. Le filtre anti-arnaque...
18:42 -Vous trouvez ça super.
18:43 -Le filtre anti-arnaque, j'ai plus les chiffres en tête,
18:45 mais c'est monstrueux.
18:46 Ca concerne un Français sur deux,
18:48 et je ne sais plus quel pourcentage s'est fait posséder,
18:51 c'est-à-dire qu'il a dépossédé, pour avoir plus de cause,
18:52 il a dépensé de l'argent alors que l'on l'aurait pas dû.
18:55 Donc ça, c'est vraiment le mal du moment, quoi.
18:58 Et donc, être capable d'aller...
19:00 Alors après, comment faire pour y arriver ?
19:01 -Exactement. C'est le problème de la mise en pratique.
19:03 De pousser l'alerte à tout le monde,
19:05 ça veut dire qu'il faut qu'ils aient un suivi constant
19:08 de toutes les adresses d'où peuvent partir ces choses-là,
19:11 et on sait combien c'est difficile.
19:13 Enfin bon, il faut y aller.
19:15 -Complètement.
19:16 -Pas que sur le filtre anti-arnaque, globalement,
19:18 sur ces 12 mesures ?
19:19 -De manière générale, ce que j'ai compris des 12 mesures,
19:21 effectivement, c'est qu'elles ont 4 vocations.
19:23 La première, c'est effectivement de protéger nos concitoyens,
19:25 donc par rapport au filtre anti-arnaque, etc.,
19:27 de protéger nos enfants,
19:28 donc par rapport au contenu pornographique, etc.
19:30 Donc ça, c'est des éléments qui sont fondamentaux,
19:32 justement, pour la protection des enfants.
19:34 Protéger les entreprises au sens large,
19:36 donc on a parlé du cloud, notamment,
19:37 et des différentes restrictions qu'il y aura
19:39 sur, par exemple, les crédits cloud.
19:40 Donc aujourd'hui, on va chez Azure ou chez GCP,
19:43 typiquement, au niveau de Google,
19:44 on aura des crédits gratuits
19:45 qui vont nous inciter à aller utiliser ces clouds-là.
19:48 Idem, si jamais on veut passer sur un cloud français,
19:50 eh bien, il faudra payer des transferts, concrètement,
19:52 extrêmement chers, pour pouvoir passer.
19:54 Donc c'est plusieurs mesures
19:55 qui sont tout à fait dissuasives aujourd'hui
19:57 et qui vont faire qu'une entreprise...
19:58 -Ce qui veut dire qu'il faudra... Non, il faut aujourd'hui,
20:00 mais là, demain...
20:01 -Demain, l'objectif... -On va davantage réguler
20:03 ces mesures économiques autour du cloud
20:06 et donc imposer une portabilité...
20:08 -C'est tout à fait ça.
20:09 -...dans ce domaine.
20:10 On termine avec Mistral.ai,
20:12 donc, je l'ai titré "Fol espoir", français,
20:16 autour de l'IA générative.
20:17 C'est une start-up qui n'est pas encore née,
20:19 mais déjà, on nous dit que ça va être extraordinaire,
20:21 avec une levée de fonds qui se prépare de 100 millions d'euros.
20:24 On parle, dans les investisseurs, de Xavier Niel,
20:27 mais surtout des fondateurs qui sont des anciens
20:30 de chez Google et Meta.
20:33 Et Meta, pas n'importe quel Meta,
20:35 le laboratoire de recherche FAIR,
20:37 donc en intelligence artificielle auquel appartient d'ailleurs
20:39 Ian Lequin, même.
20:41 Ian Lequin mettra également un billet dans cette aventure.
20:44 Est-ce qu'on a une chance encore ?
20:45 Avec 100 millions, ça va pas non plus rivaliser
20:48 avec les 100 milliards que se prépare à lever OpenAI.
20:51 Mais est-ce qu'on a encore une chance en France, là,
20:52 sur ce sujet, selon vous ?
20:53 -C'est un début, donc c'est très bien.
20:55 Il y a des talents et de l'argent, c'est parfait pour commencer.
20:57 Après, les jeux sont pas faits.
21:00 Le sujet, c'est quand même...
21:01 Il y a quelques gens qui ont pris un peu d'avance.
21:04 Donc à voir si...
21:05 Enfin, je dirais que c'est encore possible.
21:07 Maintenant, faut pas chômer.
21:09 -Eh ben, on chômera pas.
21:11 J'ai pas eu le temps de vous faire réagir,
21:13 j'en suis désolée, sur ces sujets du débrief.
21:17 Y a pas eu d'annonce, d'ailleurs, dans la santé,
21:19 au moment de la conférence de Google I/O, hier,
21:22 alors qu'on aurait pu attendre certaines choses,
21:25 du côté des montres connectées, de Android,
21:27 et silence radio sur ce point.
21:31 -Tant mieux pour nous.
21:32 -Tant mieux pour Antoine Joussin de Wizzing.
21:34 Merci beaucoup à Alain Staron d'Artifil,
21:37 Jérôme Bouteiller, qui était avec nous par Skype,
21:39 d'EcranMobile.fr,
21:40 et Jaffar Al-Alami de Psyche.
21:42 Juste après la pause, on va s'intéresser
21:44 à une grande conférence, aujourd'hui, à Paris,
21:45 autour de l'accessibilité numérique.