Prisca Thevenot : "Le 1er mai n'appartient pas à Jean-Luc Mélenchon !"

  • l’année dernière
Avec Prisca Thevenot, députée des Hauts de Seine et porte parole de Renaissance
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-05-02##
Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Benjamin Gleize.
00:04 Et l'invité ce matin, Prisca Tevneau, députée des Hauts-de-Seine et porte-parole de Renaissance.
00:09 Bonjour Prisca Tevneau.
00:10 Bonjour.
00:11 Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, l'échantillé lancé par Elisabeth Borne,
00:15 Marine Le Pen qui s'en prend au président hier, et puis la possibilité au nom de renouer
00:19 avec le dialogue social.
00:21 Nous allons revenir sur l'ensemble de ces sujets, mais d'abord la réforme des retraites
00:25 et le bilan des manifestations de ce 1er mai, avant de parler des violences,
00:29 les chiffres de cette mobilisation, 782 000 personnes selon l'intérieur, 2,3 millions selon la CGT.
00:36 On est encore loin, semble-t-il, de l'essoufflement attendu de la part du gouvernement ici.
00:41 Oui tout à fait, il y a eu une belle journée du 1er mai, je pense qu'on reviendra ensuite
00:45 sur les violences qui se sont déroulées en marge et en fin de journée,
00:50 qui sont importantes à relever.
00:52 Mais vous savez, sur cette journée du 1er mai, qui est la fête internationale des travailleuses
00:56 et des travailleurs du monde comme de France, je pense qu'avant de nous attarder sur les revendications
01:02 qui sont importantes, peut-être revenir sur les actions en cette journée qui ont été faites
01:06 et réalisées par la majorité derrière Emmanuel Macron depuis maintenant 2017.
01:11 Ces actions, elles ont permis notamment d'en finir avec le vieil adage qui consistait à dire
01:16 que nous ne trouverions pas du travail.
01:18 Oui, 1,7 million d'emplois ont été créés depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017.
01:23 Il y a également la filière d'excellence de l'apprentissage qui est arrivée,
01:26 avec bientôt 1 million d'apprentis.
01:29 Il y a également des avancées fiscales, sociales.
01:32 On peut citer la baisse de l'impôt sur le revenu, notamment sur les plus basses tranches
01:36 qui profitent aux travailleurs les plus modestes, ou encore l'allongement du congé paternité.
01:41 Mais hier on était véritablement sur une 13e journée d'action contre la réforme des retraites avant tout.
01:45 Et justement, pour pouvoir voir comment nous allons construire les semaines et les mois à venir
01:49 sur la base du travail que nous devons mener sur ces revendications,
01:53 il est important aussi de savoir d'où on vient.
01:55 Et ça, c'est peut-être aussi nécessaire de temps en temps de nous poser sur ces acquis
02:00 qui ont été réalisés grâce à l'action résolue menée par la majorité présidentielle depuis maintenant 6 ans.
02:05 Maintenant, sur les revendications, ça ne vous a pas échappé.
02:08 Aujourd'hui, nous reprenons le chemin de l'Assemblée nationale, après deux semaines sur le terrain.
02:14 Et aujourd'hui, en Commission des Affaires Sociales, commission dans laquelle je siège,
02:18 nous allons travailler notamment sur le rapport "France travaille".
02:21 Parce qu'aujourd'hui, nous avons un paradoxe.
02:23 Oui, nous allons atteindre, nous allons toucher du bout du doigt, le plein emploi.
02:28 Mais en face de ça, nous avons aussi encore aujourd'hui des Français qui sont sur du chômage de longue durée.
02:33 Et nous devons pouvoir répondre à ce paradoxe, emploi, mais aussi des chômeurs de longue durée.
02:38 Ce travail, nous le commençons dès cet après-midi en commission.
02:41 - Ça veut dire que vous parlez de l'avant réforme des retraites, de l'après, mais sur la réforme des retraites, c'est fini ?
02:46 - C'est fini. - C'est pas fini, attention, j'ai beaucoup entendu, vous voulez tourner la page.
02:51 Il ne s'agit pas de tourner la page, mais bien de continuer à écrire l'histoire.
02:55 Je suis désolée, quand on entend parler de pénibilité, quand on entend parler du travail des femmes,
03:00 quand on entend parler de l'emploi des seniors, alors j'aime pas trop ce terme de senior, mais plutôt la fin de carrière,
03:06 comment on gère sa fin de carrière, et bien ces sujets, nous devons continuer à travailler dessus.
03:10 Et donc nous devons continuer à avancer, non pas simplement pour nous, mais pour les Françaises et les Français,
03:16 et notamment, c'est des revendications que nous avons pu entendre aussi hier lors de la journée du 1er mai.
03:22 - Et vous avez toujours autant de mal à convaincre, la majorité des Français reste opposée massivement à cette réforme des retraites,
03:29 malgré cette volonté d'être sur le terrain, de faire de la pédagogie, comment vous expliquez cela ?
03:34 - Moi je vous le dis de façon très claire, la semaine dernière j'ai mené une réunion publique à Chaville,
03:39 dans ma circonscription, une réunion annoncée, et donc j'ai eu le droit à mon lot de casserolade,
03:44 et j'ai été à la rencontre de la CGT qui était présente, la CGT départementale du 92, avec son secrétaire général,
03:52 et je dois le dire que je les ai invités à rentrer dans la réunion publique, bien évidemment, comme tout le monde,
03:56 et au-delà du sujet de la réforme des retraites, qui a bien évidemment été abordée,
04:00 et bien la réunion n'a pas porté essentiellement que sur ça.
04:04 Nous avons parlé de l'ensemble des sujets, et ça je dois le dire que nous devons être en capacité de pouvoir travailler dessus.
04:10 Il ne s'agit pas de vouloir passer à autre chose, mais bien de continuer à travailler sur ces enjeux.
04:14 Parce que la majorité des enjeux qui sont pointés du doigt, ne relèvent pas du moment de la retraite,
04:18 mais bien du moment de la carrière, et nous rentrons dans cette phase-là.
04:22 - Effectivement, il y a d'autres sujets aussi avec les syndicats, on va en reparler dans un instant,
04:25 comme la violence qui ont émaillé les cortèges du 1er mai à Paris, également à Lyon, ou encore à Nantes,
04:30 une centaine de policiers et de gendarmes blessés, l'un gravement, dans la capitale, par un cocktail Molotov.
04:35 Comment expliquez-vous un tel bilan, finalement ?
04:38 - Déjà, je dois rappeler, et pour ce faire je vais citer Gérald Darmanin,
04:41 qui rappelle que l'ordre républicain rend possible nos libertés.
04:45 Liberté d'expression, liberté de s'opposer, mais liberté de manifester aujourd'hui.
04:49 Et ces libertés de manifester, elles sont permises par le travail courageux de nos forces de l'ordre au quotidien.
04:55 Les forces de l'ordre sur les manifestations sont là pour permettre le bon déroulement de ces manifestations,
04:59 mais également sécuriser les manifestants.
05:02 Et on voit que souvent, aux abords des cortèges, ou en pré-cortège,
05:05 eh bien il y a des ultras, des black blocs, qui sont là non pas pour revendiquer,
05:09 mais pour en découdre, et excusez-moi, pardonnez-moi l'expression, mais pour tuer du flic.
05:14 Et face à cela, je dois le dire, nous devons avoir un front commun.
05:17 Nous devons tous nous lever pour dénoncer ces violences et les empêcher.
05:21 Mais ces black blocs, ils étaient attendus, c'était prévu,
05:24 comment se fait-il qu'on ne parvienne pas à les disperser, à les interpeller ?
05:27 On ne peut pas interpeller avant sur le principe,
05:31 simple fait qu'on croirait qu'il y ait des violences qui vont être faites.
05:35 En revanche, ce que je dois dire, c'est qu'on a tous notre responsabilité sur cela.
05:40 Et en tant que politique, nous devons tous avoir notre responsabilité.
05:43 J'entends hier Jean-Luc Mélenchon, du haut de son estrade,
05:46 non pas au milieu des manifestants, au milieu des Français,
05:49 mais du haut de son estrade, toujours, venir nous dire "Ah bah la mauvaise République".
05:53 Mais de quelle République parle-t-il Jean-Luc Mélenchon ?
05:56 De cette République qui lui a permis de cumuler près de 30 ans de mandat ?
05:59 Ou de cette République qui, oui, ne lui a pas permis de devenir président de la République,
06:03 mais qu'il se rassure en 2012, en 2017 et en 2022 ?
06:08 Ce n'est pas la République qui lui a dit non, ce sont bel et bien les Français.
06:11 Donc avant de chercher des coupables à sa non-élection,
06:15 il devrait peut-être un peu commencer par se remettre en cause.
06:17 - Et il souffle sur les braises, très clairement ?
06:19 - Il ne souffle pas sur les braises, il est en permanence en train de marcher avec des briquets allumés.
06:23 Il faut commencer à aussi le dire.
06:25 C'est quand même désolant qu'on en arrive toujours à ces moments-là.
06:27 Hier, on avait une belle journée du 1er mai,
06:30 et encore une fois, sans revenir sur le sujet des violences que j'ai traitées juste avant,
06:34 je dois le dire, quel intérêt pour Jean-Luc Mélenchon de venir essayer de s'accaparer de ce moment-là ?
06:39 Ce jour ne lui appartient pas.
06:41 Il appartient aux travailleuses et aux travailleurs de France,
06:43 et sauf erreur de ma part, il n'en a jamais fait partie.
06:45 - Pour revenir à ces violences qu'on a vues hier,
06:47 ce que vous craignez d'une certaine manière,
06:49 une forme d'embrasement du pays,
06:51 c'est quelque chose que vous redoutez vous-même ?
06:53 - Plus que l'embrasement du pays,
06:55 je pense que nous devons être en capacité de renouer dialogue.
06:59 Oui, il y a eu un moment où il y a eu un dialogue de sourds,
07:02 il faut le reconnaître.
07:03 Et j'en prends ma responsabilité aussi.
07:06 Nous devons être en capacité de renouer ce dialogue,
07:09 pour pouvoir avancer sur ces enjeux.
07:11 Moi, ce que j'entends aussi, c'est qu'une grande partie des représentants syndicaux,
07:15 si ce n'est tous, ils vont être aujourd'hui réunis en inter-syndical,
07:18 ont envie aussi de renouer ce dialogue.
07:21 Ça ne veut pas dire que le sujet de la réforme de retraite
07:24 ne sera toujours pas un sujet sur lequel nous allons nous entendre,
07:27 mais ils ont envie d'avancer.
07:29 Nous avons eu hier Laurent Berger qui l'a dit,
07:31 la CFDC qui l'a aussi dit, donc avançons aussi sur cela.
07:34 Juste avant de passer à la suite, l'ONU qui a de nouveau épinglé la France
07:37 sur les violences commises par des policiers lors des manifestations.
07:40 200 manifestants blessés, nous dit l'observatoire des street medics hier.
07:45 Comment réagissez-vous à ces accusations de la part de l'ONU ?
07:48 Est-ce qu'il y a un vrai problème de maintien de l'ordre aussi là-dessus ?
07:50 Je dois le dire, nos forces de l'ordre, et encore une fois,
07:53 on doit être unis, soudés et mobilisés en front commun
07:57 pour soutenir nos forces de l'ordre.
07:59 Sur ça, il ne doit pas y avoir un oui-mais ou un mais-si.
08:02 Je le dis de façon très claire.
08:04 Maintenant, quand il y a des dérives, et il peut y en avoir,
08:07 de façon individuelle, particulière,
08:10 elles doivent pouvoir être regardées, et elles le sont toujours.
08:14 Toujours.
08:15 Marine Le Pen décrivait de son côté hier un président déconnecté,
08:19 esselé et assiégé.
08:21 Ce sont ces mots, qu'est-ce que vous lui répondez ?
08:23 Marine Le Pen, qui prend grand soin d'aller parler dans des salles fermées,
08:29 à huis clos, entre eux, vient nous expliquer, à nous, la majorité présidentielle,
08:33 qu'il y a des réunions publiques, des moments où nous étions en contact direct
08:38 avec les Françaises et les Français, à l'image de ce qu'a fait Emmanuel Macron
08:42 depuis maintenant plusieurs semaines, vient nous expliquer que nous serions déconnectés.
08:46 Je l'invite vraiment à aussi être en capacité à considérer
08:50 que peut-être ce qu'elle dénonce, elle le fait elle-même.
08:53 Ensuite, je suis très contente d'entendre aujourd'hui la voix de Marine Le Pen,
08:56 celle qui a été très silencieuse au cours, non pas des semaines,
08:59 mais des mois qui ont précédé.
09:00 En tout cas, ça lui a servi peut-être à la renforcer, en tout cas,
09:03 à cette période de contestation sociale.
09:05 Marine Le Pen, grande gagnante, finalement, de ce débat sur la réforme des retraites.
09:09 Comment vous l'expliquez ? C'est ce qu'on voit dans les sondages, en tout cas.
09:11 Non, c'est ce qu'on dit, oui, c'est ce qu'on peut voir dans les sondages.
09:14 Je le prends en bonne note.
09:15 Il se trompe les sondages là-dessus ?
09:17 Non, non, je vous le dis, je le prends en bonne note,
09:19 et ça témoigne d'une température politique à un instant T.
09:22 Mais en revanche, on ne peut pas sortir gagnante d'une partie à laquelle nous n'avons pas participé.
09:29 Elle n'a absolument rien dit, rien fait pendant toute cette période.
09:33 Alors si le silence rend gagnant, je ne suis pas sûre que ça dure très longtemps.
09:36 Parce que dès l'instant où elle commence à parler, relents identitaires réapparaissent.
09:41 Discours pro-Poutine réapparaissent.
09:43 Nous voyons de manière très claire ce que le Rassemblement National,
09:47 l'extrême droite, peut conduire à faire dans notre pays.
09:50 Il n'y a qu'à regarder juste à côté de chez nous, l'Italie.
09:53 Qu'a fait la présidente Mélanie hier, jour du 1er mai, jour du travail ?
09:58 Elle a supprimé les minima sociaux en Italie.
10:01 Soyons attentifs, ce qui se passe là-bas pourrait nous arriver ici.
10:05 Donc Marine Le Pen n'est pas sur le terrain en tout cas selon vous,
10:07 ce n'est pas une manière d'aller sur le terrain ?
10:09 Elle est dans les médias, mais sur le terrain non.
10:11 Pour ce qui est d'Emmanuel Macron, il était au Stade de France,
10:14 samedi soir pour la finale de la Coupe de France,
10:16 il n'est pas allé sur la pelouse pour saluer les joueurs,
10:19 il était dans les vestiaires, dans les couloirs.
10:21 Ce n'est pas la preuve ici en tout cas que pour lui,
10:23 il est de plus en plus difficile, voire impossible de se montrer sans heure.
10:26 Ne confondons pas meeting politique et rencontre sportif.
10:31 Je pense que comme vous l'avez signalé,
10:33 nous sommes dans un climat particulier en ce moment,
10:35 très intense, très dense.
10:37 Et donc il était important, je pense, pour lui,
10:40 de rappeler que ce moment n'était pas un moment pour lui,
10:43 mais un moment pour la rencontre sportive
10:46 et pour ce moment de fête collective.
10:48 - Preska Téveneau, vous l'avez dit,
10:50 c'est aujourd'hui la rentrée parlementaire.
10:52 Déjà, dans quel état d'esprit vous êtes au sein de la majorité ?
10:55 Est-ce que cette majorité est toujours aussi unie
10:57 derrière le Président de la République ?
10:59 - Comme depuis le début, nous sommes à la tâche, au travail.
11:02 Nous sommes un groupe parlementaire,
11:04 unis derrière Aurore Berger,
11:06 prêt à travailler sur les enjeux que nous entendons sur le terrain.
11:12 Et nous commençons notamment aujourd'hui avec ce grand chantier sur France Travail,
11:15 parce que nous devons pouvoir répondre à ce paradoxe
11:18 que je vous citais tout à l'heure,
11:20 entre l'atteinte du plein emploi,
11:21 mais aussi à continuer à travailler sur le chômage de longue durée.
11:24 - Donc pas de blues du côté des députés de la majorité aujourd'hui ?
11:26 - Le temps n'est pas au blues et ne l'a jamais été.
11:29 Nous sommes élus pour travailler et nous continuerons à le faire.
11:32 - L'ANU promet pour sa part une guérilla parlementaire
11:35 en cette rentrée parlementaire.
11:37 La réforme des retraites va empoisonner le quinquennat,
11:39 selon Mathilde Panot.
11:40 Vous y préparez cette guérilla,
11:42 comme le dit Sandrine Rousseau, du côté des rangs de l'Assemblée ?
11:45 - Est-ce que vous avez l'impression que la guérilla menée par la France Insoumise
11:50 depuis le premier jour de cette législature
11:52 n'a pas déjà commencé depuis un moment ?
11:54 Elle est là, ils la font.
11:56 Moi ce que je dois dire c'est qu'aujourd'hui, vous savez,
11:58 quand on parle de pouvoir mener des compromis au sein de l'Assemblée Nationale,
12:01 eh bien oui, nous en portons la responsabilité en tant que groupe majoritaire,
12:05 mais ces compromis ne peuvent pas être menés tout seuls.
12:07 Et donc aujourd'hui, moi ce que j'appelle,
12:09 c'est que nos oppositions aient aussi une responsabilité
12:12 dans les actions que nous devons mener.
12:14 Non pas pour un chef suprême, Jean-Luc Mélenchon,
12:16 ou une reine silencieuse, Marine Le Pen,
12:18 mais pour l'entièreté des Français.
12:20 Moi ce que je constate, c'est qu'aux extrêmes,
12:22 nous avons des familles politiques,
12:24 l'une qui est dans cette nostalgie d'une élection perdue en 2022,
12:28 et l'autre qui est dans cette volonté de préparer la campagne de 2027.
12:32 Nous devons être résolument engagés pour le quotidien des Français,
12:36 et uniquement eux.
12:37 - Et trouver une majorité aussi, ça sera l'objectif
12:39 sur ces grands chantiers lancés par Elisabeth Borne,
12:42 vous en avez dévoilé quelques-uns, évoqués quelques-uns,
12:44 ça va être difficile aussi pour la majorité
12:47 de trouver justement des majorités, en l'occurrence solides,
12:49 pour voter ces textes.
12:50 - Vous l'avez justement dit, vous motez les mots de la bouche.
12:53 Nous sommes la majorité.
12:54 Bien évidemment, nous sommes une majorité relative,
12:57 vous avez tout à fait raison,
12:58 et cette majorité relative nous oblige.
13:00 Nous oblige à nous concentrer, non pas sur des accords d'appareil,
13:03 mais sur l'objet même des textes.
13:05 Et quand nous nous concentrons sur l'objet même des textes,
13:07 et bien nous trouvons des majorités.
13:09 Et c'est ce que nous avons fait depuis le début de cette législature,
13:11 et c'est ce que nous allons continuer à faire,
13:13 non pas tout seul, mais avec les autres.
13:15 - En tout cas, Elisabeth Borne a déjà dû renoncer,
13:17 en tout cas reporter la question du projet de loi sur l'immigration
13:20 au fond de majorité, en l'occurrence, vous le regrettez,
13:23 c'est pas le signe que ces 100 jours risquent d'être aussi
13:25 de 100 jours d'immobilisme, peut-être ?
13:27 - Absolument pas, regardez, depuis le début de cette législature,
13:30 nous avons voté plus d'une vingtaine de textes,
13:32 je crois 23 textes, dont des textes majeurs
13:34 sur les énergies renouvelables, sur le nucléaire,
13:37 sur cette capacité de trouver du travail,
13:41 sur également le PAC pouvoir d'achat,
13:43 qui a été le premier gros texte de cette législature.
13:45 Et souvenez-vous ce qu'on nous disait au lendemain des législatives,
13:48 vous n'arriverez pas à voter ce texte, vous n'y arriverez pas,
13:50 vous allez être obligés d'y soudre.
13:52 Et bien finalement, nous sommes aujourd'hui le 2 mai,
13:54 et force est de constater que nous avons réussi
13:56 à avancer, à travailler ensemble.
13:58 Donc encore une fois, je ne dis pas que ça sera évident,
14:01 mais je dis que ce ne sera pas impossible.
14:03 - Ça veut dire que pour vous, Elisabeth Borne a toujours les moyens d'agir,
14:06 il n'y a pas de nécessité de faire un remaniement ministériel ?
14:09 - La première ministre, Elisabeth Borne, a notre confiance entière et absolue,
14:13 elle a une majorité de députés Renaissance
14:17 et tout entier horizon Modem, qui sont unis derrière elle,
14:21 et je dois le dire, nous travaillons extrêmement bien ensemble,
14:24 et nous allons aujourd'hui reprendre le chemin de l'Assemblée
14:26 dans cet état d'esprit-là.
14:28 - Malgré le 49.3 sur la réforme des retraites,
14:29 vous n'avez pas pu voter, ce n'est pas une frustration ?
14:31 - Bien sûr que nous aurions peut-être aimé voter,
14:34 mais encore une fois, je pourrais m'amuser à essayer de regarder
14:37 en permanence dans le rétroviseur.
14:39 Aujourd'hui, ce que les Français nous demandent,
14:40 c'est aussi d'avancer sur l'entièreté des sujets qui ont été exprimés.
14:43 Et c'est notre devoir en tant que responsable politique
14:46 de pouvoir continuer à avancer, à travailler.
14:48 - Presque à Thévenot, avant la fin des 110 jours,
14:50 le groupe Liott présentera le 8 juin une prochaine proposition de loi
14:53 pour approcher la réforme des retraites.
14:55 Contrairement à une motion de censure, là,
14:57 une majorité relative suffira.
14:59 Il y a le Conseil Constitutionnel aussi,
15:01 demain, qui doit donner son avis sur la deuxième demande de RIP,
15:04 le référendum d'initiative partagée.
15:07 Est-ce que vous craignez ces deux moments importants pour la suite ?
15:11 - Non, non, on ne s'est pas à craindre.
15:12 Il y a une liberté parlementaire,
15:13 et chaque groupe politique est libre de proposer
15:16 toutes les propositions de loi qu'il le souhaite
15:18 et qu'il juge nécessaires.
15:20 Maintenant, ce que j'ai envie d'adresser au groupe Liott
15:23 sur cet enjeu d'abreu...
15:26 de supprimer le texte des retraites,
15:28 c'est quelle est la solution alternative ?
15:30 Je pense qu'il y a bien un sujet sur lequel on a fini par s'entendre
15:33 au sein de l'hémicycle, après des heures, des jours, des nuits de débat,
15:36 c'est qu'il y avait un enjeu sur le financement des retraites.
15:38 Donc, quelle est l'alternative ?
15:40 C'est baisser les pensions ?
15:41 Augmenter les impôts ?
15:43 Ou laisser une dette à nos enfants, nos petits-enfants ?
15:46 Je pense qu'à cette question-là, il va falloir aussi qu'on ait une réponse.
15:49 - Du côté des syndicats, on attend du coup l'intersyndicale,
15:52 on le disait, qui a débuté, tout juste.
15:54 A priori, c'était pour 8h30.
15:56 Vous attendez quoi de cet intersyndical,
15:59 et éventuellement de la possibilité ou non de renouer ce dialogue social,
16:02 la CFDT, la CFTC, en tout cas, on dit que si la ministre les invitait,
16:07 ils seraient prêts à revenir à Matignon ?
16:09 - Moi, je vais reprendre les paroles de M.Berger,
16:12 d'il y a quelques jours, quelques semaines, qui disait
16:15 "Le dialogue n'a jamais été rompu, il a été difficile,
16:18 et il a été dur, il y a eu des moments de haut et de bas,
16:20 mais le dialogue ne peut pas être rompu.
16:22 Nous, nous ne le souhaitons pas, et eux non plus."
16:25 Vous savez, les syndicats sont là pour porter la voix des travailleurs
16:28 et des travailleuses de France, et donc, cette nécessité
16:31 de se retrouver autour de la table, même si les sujets ne sont pas évidents,
16:34 et bien, c'est presque une obligation morale.
16:38 Et donc, nous devons être en capacité, d'une part comme de l'autre,
16:42 à mettre en place toutes les conditions, toutes les modalités,
16:45 pour que le dialogue ait lieu.
16:46 Maintenant, ça ne veut pas dire qu'on sera d'accord sur tout,
16:48 mais en tout cas, nous devons être d'accord sur l'essentiel,
16:51 c'est-à-dire nous retrouver pour échanger.
16:53 - Prisca Téveneau, beaucoup plus léger, est-ce que vous avez prévu de lire
16:56 ou non le nouveau livre roman de Bruno Le Maire,
17:00 le ministre de l'Economie et des Finances ?
17:02 Quelques extraits aux accents érotiques ont été à diffuser
17:05 sur les réseaux sociaux, ce week-end, ça fait beaucoup jaser.
17:08 Est-ce que vous avez prévu de le lire ou pas ?
17:10 - Alors moi, ce week-end, j'ai surtout lu le rapport, je vous le disais,
17:12 France Travail, qu'on va étudier ce soir en commission.
17:14 - J'imagine, bien sûr.
17:15 - Mais je vous le dis de façon très claire, j'ai beaucoup lu...
17:17 - Mais est-ce que ça vous choque ou pas, justement, ces extraits qui sont sortis ?
17:20 - Vous savez, moi, ce qui me choque, c'est que j'ai vu effectivement
17:23 fleurir sur les réseaux sociaux des hashtags et des extraits de ce livre.
17:27 Mais je suis sûre que la majorité des gens qui se sont émus de cet extrait
17:31 ne connaissent même pas le titre de l'ouvrage et n'ont même pas lu l'ouvrage en entier
17:34 si ce n'est même les dix premières pages.
17:36 Un roman, une œuvre littéraire, doit pouvoir s'apprécier dans sa globalité.
17:40 Je pense qu'aujourd'hui, nous sommes tellement dans la nécessité
17:44 d'être dans du buzz permanent, de la polémique permanente,
17:47 qu'on oublie presque l'essentiel.
17:48 Que chacun et chacune prenne peut-être le temps de le lire
17:51 et puis ensuite on pourra juger de l'œuvre dans sa globalité, pas d'un extrait.
17:55 - Pas répondu, du coup, vous n'allez pas le lire ?
17:57 - Dans l'immédiat, vous comprenez bien, et avec tout ce qu'on s'est dit depuis le début,
18:02 il y a quand même du travail, mais pourquoi pas cet été ?
18:04 - Sur la plage, peut-être.
18:06 Brice Kateudo, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
18:10 Je rappelle, député des Hauts-de-Seine, porte-parole de Renaissance,
18:13 très bonne journée à vous, merci.
18:14 - Merci.
18:15 - 23h sur Sud Radio, on revient dans un instant, bien entendu, avec #OnEnParle,
18:18 Maxime Trouleau, la revue de presse également, et puis nos débats du grand matin.
18:22 Appelez-nous 0826 300 300, ce sera avec Eric Revelle, bien sûr, et Guillaume Bigot.
18:27 A tout de suite.

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