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Un projet de loi contre la discrimination capillaire devrait bientôt être proposé être par le député LIOT de Guadeloupe Olivier Serva. 
L'objectif est de lutter contre toute forme de discrimination liée à la texture, à la longueur, la couleur et la coupe de cheveux. Les États-Unis sont l'un des rares pays ou cette loi est déjà en vigueur.

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Transcription
00:00 Marie, tu nous parles ce matin d'un projet de loi pour arrêter de s'arracher les cheveux.
00:04 C'est un projet de loi contre la discrimination capillaire.
00:08 Un projet de loi qui est porté par le député Lyot de Guadeloupe, Olivier Servat,
00:11 qui souffre lui-même de calvitie d'ailleurs et qui est en train de travailler sur ce texte.
00:15 L'objectif de ce texte, c'est de lutter contre toute forme de discrimination liée à la texture,
00:19 la longueur, la couleur et la coupe de cheveux.
00:21 C'est un homme chauve qui porte ce projet de loi, mais en fait ce sont souvent les femmes,
00:26 les femmes d'origine africaine et nord-africaine qui sont victimes de discrimination capillaire
00:31 en raison de leurs cheveux afros, leurs cheveux frisés, ce qu'on appelle ça les cheveux texturés.
00:36 Il y en a pas mal qui racontent, j'ai trouvé beaucoup de témoignages sur les réseaux sociaux,
00:39 pas mal qui racontent que dans le monde professionnel, leurs employeurs leur demandent de se lisser les cheveux,
00:44 parfois même de porter une perruque parce que les cheveux frisés, ça ne fait pas assez sérieux selon certains,
00:48 ça ne fait pas assez élégant.
00:50 A tel point qu'il y a même certaines femmes qui décident de changer de coiffure avant d'aller à un entretien d'embauche.
00:54 Écoutez ce que me disait l'une d'entre elles.
00:56 Pour la plupart de mes entretiens d'embauche, j'ai attaché mes cheveux parce que tout simplement,
01:00 je n'avais pas envie qu'on porte l'attention sur mes cheveux,
01:03 je n'avais pas envie d'entendre des remarques particulières sur mes cheveux,
01:06 donc je me suis dit, autant les attacher comme ça, on m'écoute pour mes compétences,
01:10 pour mes valeurs et non par rapport à mon physique.
01:16 Et effectivement, il y a plusieurs études qui révèlent que lorsqu'une femme noire va à un entretien d'embauche,
01:20 elle a plus de chances d'être retenue si elle y va avec les cheveux lisses qu'avec les cheveux au naturel.
01:25 Et ce n'est pas qu'une question de justice sociale,
01:28 c'est aussi une question de santé publique.
01:33 Parce qu'en fait, pour se lisser les cheveux, il y a beaucoup de femmes qui ont recours à des produits qui sont extrêmement toxiques.
01:37 J'en ai parlé avec Enoline Oppou, spécialiste du traitement des cheveux afro.
01:42 Pendant longtemps, l'industrie cosmétique nous a vendu un produit qui s'appelle le défrisant
01:47 et qui contient beaucoup de substances qui sont cancérigènes.
01:52 Et surtout, il faut de plus en plus sensibiliser ces personnes à ça,
01:57 parce qu'il y a aussi aujourd'hui des personnes qui ne sont pas au courant qu'utiliser un défrisant,
02:00 ça peut les amener à développer ce genre de maladies.
02:03 Enoline, pour dire tout ça, ça appuie notamment sur une étude américaine qui est sortie il y a quelques mois,
02:08 étude qui a établi un lien direct entre le risque de développer un cancer de l'utérus et ses défrisants.
02:14 Les femmes qui utilisent ces défrisants ont deux fois plus de risques de développer un cancer de l'utérus.
02:18 Donc je pense qu'on est tous d'accord pour dire que cette loi qui est la discrimination capillaire est nécessaire.
02:22 Le député espère qu'elle pourra être adoptée d'ici l'automne.
02:25 Il y a pas mal de pays comme les États-Unis où ce genre de loi existe déjà.

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