• il y a 8 mois
DISCRIMINATION - « T’as le paillasson au-dessus de la tête », « Tiens aujourd’hui c’est Bob Marley », ceci n’est qu’un échantillon des nombreuses réflexions que peuvent entendre les personnes aux cheveux dit « texturés » (crépus, frisés ou bouclés). Portés au naturel en afro, tresses ou locks, ils sont souvent mal perçus ou considérés comme moins professionnels.

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Transcription
00:00 Eh, pour se coiffer le matin, elle a mis les doigts dans la prise ?
00:03 Ils sont en quoi les cheveux ? Vous pouvez mettre des chapeaux ou vous mettez des bâches ?
00:09 Ce que vous venez d'entendre, ce sont des blagues faites par Ardisson à Stéphie Selma.
00:15 Alors pour des questions de droit, on ne vous a pas montré l'extrait de l'émission,
00:18 mais c'est typiquement le genre de commentaire qui pourrait bientôt être sanctionné
00:22 avec la loi sur la discrimination capillaire qui va être débattue à l'Assemblée.
00:25 Si pour certains, ce sont des remarques inoffensives ou drôles,
00:28 elles relèvent en réalité d'une stigmatisation des cheveux dits "texturés",
00:32 c'est-à-dire les cheveux crépus, frisés ou bouclés.
00:35 Il faut savoir que deux tiers des femmes noires changent de coupe de cheveux
00:38 avant un entretien d'embauche, et ça c'est parce que leurs cheveux sont susceptibles
00:41 d'être considérés comme non professionnels.
00:43 Cette stigmatisation les pousse donc à les lisser pour correspondre à un modèle de beauté européen,
00:48 quitte à utiliser des produits déprisants et mauvais pour la santé.
00:51 Une étude américaine démontre que les personnes utilisant ce type de produits chimiques
00:55 font plus que doubler le risque de contracter un cancer de l'utérus.
00:59 Mais cette loi, inspirée du Crown Act américain et qui a déjà été adoptée dans plus d'une vingtaine d'États,
01:04 ne fait pas l'unanimité chez les députés français.
01:06 Mais pour Olivier Servat, le député porteur du texte, cet argument n'est pas valable.
01:16 Du monde anglo-saxon, aux Amériques, en Grande-Bretagne, ce sont des êtres humains.
01:21 Quand soi-même on n'a pas été victime de discrimination de ce type-là,
01:25 on a du mal parfois à la comprendre.
01:27 Je peux vous dire que moi j'ai rencontré ces personnes qui ont souffert de cette discrimination
01:31 et il y a une énorme attente.
01:33 Alors sachez que si la loi est adoptée, la prochaine fois qu'on vous fera une remarque désobligeante
01:37 sur votre afro, votre S, vos lox ou autre,
01:41 ces propos pourront être sanctionnés jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.
01:46 [Musique]

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