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En finir avec un monde pénocentré, C’est le leitmotiv de nombreuses féministes. Cette fois, c’est au tour d’un homme cis gay de dépeindre une vie où la place omnipotente accordée à l’appareil génital masculin s’est révélée être un handicap et un danger. Dans son ouvrage "Pourvu qu’elle soit dur" (éd. Albin Michel), Thomas Gravereau relate sa vie et les difficultés qu’il a rencontrées dans une société pénocentrée.L’auteur veut en découdre avec le bitriarcat, un concept qu’il a inventé pour critiquer un monde où l’homme est constamment "assimilé à sa bite et qu’il pense toujours avec sa bite". Une croyance qui prend ses racines dès le plus jeune âge d'un garçon. 

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Transcription
00:00 J'ai inventé ce mot "bitriarcat" pour faire référence au patriarcat,
00:03 donc c'est l'autorité du père, ou au viriarcat, l'autorité de l'homme viril.
00:07 Et j'ai préféré parler de "bitriarcat" pour vraiment mettre en avant
00:11 que l'homme est toujours assimilé à sa bite et qu'il pense toujours avec sa bite,
00:14 parce qu'on imagine que la bite est en fait le cerveau de l'homme,
00:17 puisqu'il y pense tout le temps, il pense tout le temps au sexe,
00:19 et qu'il dirigerait le monde à la force de son pénis.
00:22 Dès le plus jeune âge d'un enfant, on lui apprend à dominer.
00:27 En général, sa petite copine va lui dire que ça va être un bourré des cœurs,
00:30 qu'il va toutes les mettre à genoux, qu'il va les faire flancher.
00:33 En fait, on va vraiment comprendre qu'un homme a une autorité sur une femme,
00:36 et donc du coup, à cet âge-là, c'est un garçon sur une petite fille.
00:39 Et au fur et à mesure, quand les enfants, les garçons grandissent,
00:43 on se rend compte que cette autorité fait du pénis une arme,
00:47 puisqu'en fait, dans le jargon que les jeunes vont utiliser
00:50 quand ils ont un rapport sexuel avec leur copine,
00:52 ils vont dire qu'ils ont démonté leur copine, qu'ils lui ont mis chair,
00:55 qu'ils lui ont cassé les pattes arrière, qu'ils lui ont pété le cul.
00:58 C'est vraiment tout un champ lexical de la violence
01:01 qui rend l'acte sexuel comme une guerre,
01:03 où on comprend vraiment qu'il y a un gagnant et une perdante,
01:06 puisqu'en chaque fois, c'est toujours l'affrontation qui prime,
01:08 et ce côté violence sexuelle, et donc humaine et sociale.
01:12 Aujourd'hui, on vit dans une société péno-centrée.
01:15 On va dire que tout ce qui est plaisir avec des doigts,
01:18 avec de la langue, tout ce qui est sexe oral, le touche, etc.,
01:21 on va appeler ça les préliminaires, pour insinuer que l'acte, le vrai,
01:25 le plat de résistance, entre guillemets, dans ce menu très hétéronormé,
01:28 ça va être en fait la pénétration,
01:30 et qu'à la fin, on a forcément un orgasme.
01:32 Il faut savoir qu'un acte sexuel,
01:34 c'est un acte qui donne du plaisir avec une partie sexuelle,
01:37 mais aussi avec d'autres zones érogènes de notre corps,
01:40 et en fait, ça dépend des gens.
01:41 Et c'est vrai qu'à chaque fois, on a l'impression que la pénétration
01:44 est l'acte qui fait en fait le sexe et l'amour en lui-même.
01:47 [Générique]

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