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Proposée par Luciole, "Qu'est-ce qu'on va devenir ?" est une série d'émissions déclinée en 4 grandes thématiques dans lesquelles elle propose à ses invités, directement impliqués dans les sujets abordés, de partager leur vision sur l'avenir. Les membres de la ZZCCMXTP étaient les premiers invités pour évoquer les différents sujets liés à la musique...

SOMMAIRE :

00:00 Présentation de la ZZCCMXTP
19:00 les différentes versions de la musique
27:40 L’authenticité dans la musique
33:07 Les nouvelles possibilités grâce à l’IA
43:05 dans 50 ans, le style musical qui va dominer
55:10 la structure de la musique en plein changement
1:02:20 la consommation de la musique
1:06:45 la ZZCCMXTP se voit où dans 50 ans
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Musique
Transcription
00:00:00 *Musique*
00:00:09 Il est 19h sur Mouv', bienvenue à tous ceux qui nous rejoignent et surtout bienvenue dans cette émission.
00:00:14 C'est le premier épisode de Qu'est-ce qu'on va devenir ?
00:00:17 - Comment tu le fais trop bien, vachement bien sur ce top horaire.
00:00:21 - Trop bien ce top horaire en plus, tu l'as sublimé.
00:00:23 - Merci, merci, merci.
00:00:24 Donc c'est la grande première, donc voilà, bienvenue et enchantée surtout.
00:00:28 C'est Luciole, auteur, scénariste et créatrice de contenu sur Internet depuis l'époque de Vine.
00:00:33 - Oh là là !
00:00:34 - Qui se souvient de Vine.
00:00:35 - L'ancienne.
00:00:36 - La préhistoire, mais on est là.
00:00:38 Justement, on parle du passé ici mais on va surtout parler du futur, c'est le concept.
00:00:42 Qu'est-ce qu'on va devenir ? On va essayer de se projeter dans 50 ans.
00:00:45 Alors je sais que ça paraît très flou et on ne va pas le faire dans une boule de cristal,
00:00:49 on n'est pas à Madame Yerma, mais on va essayer de se projeter, voilà,
00:00:51 nos espoirs, nos craintes sur ce qu'on imagine autour d'un thème prédéfini.
00:00:55 Alors pour cette émission, nous allons parler de musique.
00:00:59 Avec des joyeux petits Lurons.
00:01:01 - C'est nous ça ! C'est Lurons !
00:01:04 - Donc aujourd'hui nous sommes avec Pendrezz.
00:01:06 - Bonjour, merci beaucoup Luciole de nous inviter, c'est très gentil.
00:01:09 - Avec plaisir, également Chrono, Chrono Musique.
00:01:11 - Bonjour, bonjour à tous les auditeurs de Mouv', qui sont mes auditeurs de radio préférés.
00:01:15 - Oh là là !
00:01:16 - Oh ça c'est gentil !
00:01:17 - Ah oui !
00:01:18 - Et Ronar également.
00:01:19 - Bonjour, comment ça va, moi oui.
00:01:20 - Eh bien écoutez, ça va super.
00:01:22 Alors pour tous ceux qui nous écoutent, je pense qu'ils ont envie d'une petite présentation de votre part.
00:01:28 Alors on va commencer avec toi Pendrezz, est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu qui es-tu ?
00:01:32 Grande question.
00:01:33 - Bonjour, je suis Pendrezz, je suis producteur de métier, ou beatmaker.
00:01:41 C'est quoi un beatmaker ?
00:01:43 - Quelqu'un qui fait des beats.
00:01:45 - Des beats.
00:01:46 - Un faiseur de prod.
00:01:47 - Un faiseur de beats.
00:01:48 - Je dis ça parce que c'est aussi marqué sur l'affiche, c'était une sorte de, tu sais j'ai lancé un peu le truc.
00:01:50 - C'était un petit peu tôt mais c'était bien tenté.
00:01:53 - Ah ouais ?
00:01:54 - Et moi ça va trop bien, on a fait un projet avec Chrono Musique et Ronar qui s'appelle la Zizi Kakamixtex.
00:01:59 - La fameuse on connaît et on stream fort.
00:02:01 - Ah dis-le.
00:02:02 - Oh ça régale.
00:02:03 - Ok, si tu dis trak.
00:02:04 - Ok, du coup tu nous disais beatmaker, alors pour ceux qui...
00:02:08 Non mais oui la Zizi Kakamixtex bien sûr.
00:02:11 - Et entre autres bien sûr, nous produisons actuellement beaucoup d'autres artistes,
00:02:14 ceux qu'on considère soit très forts ou soit qui potentiellement peuvent nous rapporter un peu d'argent dans le futur.
00:02:20 - Voir beaucoup.
00:02:21 - Ça régale.
00:02:22 - Voilà.
00:02:23 - C'est important aussi.
00:02:24 - En général c'est lié.
00:02:25 - Ok.
00:02:26 - On essaye de le faire en tout cas.
00:02:27 - Et voilà.
00:02:28 - D'accord, bah écoute, merci pour cette petite présentation.
00:02:29 Chrono, toi également...
00:02:30 - Moi je suis compositeur sur mesure pour différents types de projets.
00:02:34 Je fais aussi de l'influence sur internet, j'influence tous les jeunes.
00:02:38 Je leur dis pour qui voter, pour qui ne pas voter.
00:02:40 - Pour qui par exemple ?
00:02:42 - Ça dépend des périodes.
00:02:43 Là par exemple je suis dans une période où je m'abstiens de dire aux gens de voter
00:02:46 dans la mesure où il n'y a pas trop d'élections.
00:02:48 - Ok, mais t'as des moods un peu sinon.
00:02:49 - Les prochaines élections je serai là, je leur dirai attention.
00:02:51 - J'ai hâte de voir.
00:02:52 - C'est un influenceur de scrutin.
00:02:54 - Exact.
00:02:55 - Ou aussi quoi boire par exemple, la Morocco ou la...
00:02:59 Non, que la Morocco.
00:03:00 - D'accord.
00:03:01 - C'est un peu ta boisson, tes sponsors par exemple ?
00:03:03 - Non même pas.
00:03:04 Mais s'ils m'entendent, qu'ils m'envoient de l'eau à vie.
00:03:07 - Ah bah quand même attends.
00:03:09 - Et ouais, créateur de contenu sur internet aussi, on peut dire ça comme ça.
00:03:12 On est en live sur Twitch régulièrement, on fait des petites vidéos YouTube de temps en temps.
00:03:16 - Très cool.
00:03:17 - On fait beaucoup de musique, un peu d'argent.
00:03:19 Et c'est très bien comme ça.
00:03:21 - Génial.
00:03:22 Et du coup Renard tu fais aussi partie de ce petit crew.
00:03:24 - On est là quoi.
00:03:25 - On est là hein.
00:03:26 - Tranquillement, je m'improvise aussi producteur depuis peu.
00:03:28 Enfin je crois, avant j'avais une vie très très normale et maintenant un peu moins.
00:03:31 Et puis voilà, on essaie de faire les choses.
00:03:33 - Pourquoi, tu faisais quoi avant ?
00:03:34 - J'avais un afro-cdi.
00:03:35 - Dis que t'es compositeur.
00:03:36 - Afro-travail.
00:03:37 - Qu'est-ce que je compose ?
00:03:38 - Compositeur et j'irai même plus loin.
00:03:40 - Légitime.
00:03:41 - J'irai sur un compositeur légitime.
00:03:42 - Tout à fait.
00:03:43 - Renard est légitime.
00:03:44 - Tout à fait.
00:03:45 - Fût un temps il était stagiaire chez nous et il est passé titulaire.
00:03:49 - Là j'ai signé le contrat dans la famille.
00:03:52 - La légende industrie.
00:03:53 - La légende industrie, tout à fait, j'ai signé le contrat, c'est bon.
00:03:55 - Le tricycle roule désormais sur 4 roues.
00:03:59 - Waouh, ça c'est bon.
00:04:00 - Sur 2 plutôt.
00:04:01 - Ah non oui, mais enfin.
00:04:02 Le vélo roule désormais sur 3 roues.
00:04:04 - Là ton stagiaire il a fait de la merde parce qu'il fait une ronde plus lourde.
00:04:08 - Le vélo est désormais un tricycle.
00:04:11 - J'ai envie de dire que je suis un monocycle désormais.
00:04:14 - Un tandem peut-être ?
00:04:16 - Tout à fait.
00:04:17 - Vous connaissez les tandems les gens qui sont à plusieurs sur un vélo ?
00:04:20 - J'en ai jamais fait et ça a l'air d'être une galère.
00:04:23 - Ça a l'air horrible.
00:04:25 - Je pense que c'est là que tu peux vraiment tester la solidité d'une équipe ou d'un couple.
00:04:28 - Pour moi notre studio c'est un peu un tandem finalement.
00:04:30 - Un tandem à 3 roues ?
00:04:31 - Oui, à 1000 roues.
00:04:33 - Est-ce que vous êtes tous le temps en fait, tous les 3 en studio ?
00:04:36 - Toute l'année en fait ?
00:04:37 - Ça dépend, hier j'étais pas là.
00:04:39 - Ah t'étais pas là hier ?
00:04:40 - Sinon en général je suis là.
00:04:41 - Bah si tu étais là hier.
00:04:43 - Oui je suis arrivé à la fin.
00:04:44 - Ah oui non, pour le live oui.
00:04:46 - Vous faites des lives toutes les semaines ?
00:04:47 - Oui.
00:04:48 - Oui.
00:04:49 - Tous les 3 à chaque fois, vous avez des invités, vous avez des petits concepts.
00:04:52 - C'est ça, on fait venir si possible des artistes par exemple,
00:04:54 pour proposer du contenu musical sur Twitch.
00:04:57 - Ouais.
00:04:58 - Si possible de grande qualité.
00:05:00 - Voilà.
00:05:01 - Et ça marche bien le contenu musical sur Twitch ?
00:05:03 - Non.
00:05:04 - Pas du tout.
00:05:05 - Ça va quoi.
00:05:07 - Ça se développe.
00:05:08 - Non.
00:05:09 - Mais ça va marcher.
00:05:10 - Ça va marcher.
00:05:11 - Ça se développe bien je pense.
00:05:12 - Parce qu'il n'y a pas un truc de droit à chaque fois.
00:05:14 - Comme c'est nous qui faisons la musique, ça va.
00:05:16 - Oui.
00:05:17 - Oui c'est ça.
00:05:18 - C'est pas comme si on faisait justement des chroniques musicales,
00:05:20 où on parlait de musique, on doit présenter des extraits, etc.
00:05:22 On n'est pas trop soumis à ce genre de truc.
00:05:23 Et c'est pour ça aussi que justement,
00:05:25 Twitch est content d'avoir des créateurs de contenu qui parlent et qui font de la musique.
00:05:30 - Oui.
00:05:31 - En live, parce qu'eux, ils savent déjà qu'il n'y a pas de problème de droit avec nous.
00:05:35 - C'est vrai.
00:05:36 - On arrive, on fait notre propre musique.
00:05:37 - Exact.
00:05:38 - Exactement.
00:05:39 - Et puis il y a toujours un curseur à ça.
00:05:40 Il faut savoir où placer ce curseur entre la technicité et le grand public.
00:05:43 - Oui.
00:05:44 - Pour justement, notre but, c'est pas de parler uniquement aux 300 geeks
00:05:47 qui sont à fond dans ce merdier là, tu vois.
00:05:49 C'est de parler à un grand public.
00:05:50 - Oui, de rendre ça accessible.
00:05:52 Surtout que c'est très à la mode,
00:05:53 j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de jeunes
00:05:55 qui se lancent un petit peu dans le fait de faire des prods, de faire de la musique.
00:05:59 J'ai l'impression qu'il y a un vrai regain, je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:06:01 mais de gens qui tentent en fait de faire de la musique de plus en plus jeunes.
00:06:05 Parfois je vois passer que ce soit des artistes ou des prods
00:06:08 et on m'explique que le gars qui a fait ça, il a 17 ans et je suis genre "ok".
00:06:11 - Ah ouais, et ils nous baisent.
00:06:12 - Ah mais c'est impressionnant.
00:06:13 - Oui, oui, ils nous baisent, ils sont trop forts.
00:06:15 Et c'est clairement, ça c'est un des points qui est inévitable à aborder
00:06:21 dès qu'on parle de la musique à l'heure actuelle et de ce que ça va donner.
00:06:24 C'est les nouvelles technologies, ce que ça a permis.
00:06:26 - En gros c'est l'accessibilité.
00:06:27 - Oui, c'est ça.
00:06:28 - C'est devenu si accessible.
00:06:29 - Oui, c'est ça.
00:06:30 Là maintenant, tu as besoin d'un laptop, c'est tout.
00:06:31 - Oui, c'est vrai.
00:06:32 - Même pas, il y en a qui font leurs prods sur téléphone mon frère.
00:06:34 - Avec des applis qui sont payantes quand même ou c'est des trucs vraiment...
00:06:38 - Tout est gratuit pour qui c'est...
00:06:40 - Oui, donc c'est très très accessible.
00:06:41 - Donc oui, c'est vraiment genre là, tu n'as besoin de rien.
00:06:44 Tu n'as besoin de rien, ça y est, tu es parti, tu fais ton placement,
00:06:46 tu places Young Thug.
00:06:47 - PC à 250 balles, c'est un PC bien nul, tu peux faire des prods déjà.
00:06:51 - Ça c'est impressionnant.
00:06:52 Vous en connaissez, vous, des beatmakers qui sont vraiment très jeunes et qui...
00:06:55 - Ils sont tous.
00:06:56 - Tous les beatmakers sont jeunes et fauchés.
00:06:58 - Oui, très fort en général, c'est les décrets de la sueur.
00:07:01 Il faut être jeune et fauché.
00:07:03 - Ah oui, les plus forts sont jeunes et fauchés.
00:07:04 - Si tu es vieux et riche, ce que tu fais, ce n'est pas bien.
00:07:05 - Oui, en général, ça.
00:07:06 - Tout l'inverse de nous finalement.
00:07:08 - Oui, mais vous, vous avez un studio, donc ce n'est pas du tout la même démarche,
00:07:13 ceux qui vont le faire dans leur coin.
00:07:15 Comment ils font un petit peu pour percer ?
00:07:17 Est-ce qu'aujourd'hui, si on prend l'exemple de TikTok,
00:07:20 avec lequel on peut percer un peu de manière aléatoire, on va dire,
00:07:24 est-ce qu'ils se tournent plus vers ce genre de plateforme
00:07:26 ou ils sont quand même obligés, malgré leurs petits moyens,
00:07:29 de toquer à la porte de tout le monde, de tous les artistes ?
00:07:32 - Je pense que c'est très différent d'avoir du clout en tant que beatmaker
00:07:36 et d'être installé dans l'industrie parce que...
00:07:39 Tu vois, par exemple, les beatmakers qui arrivent à faire parler d'eux sur TikTok,
00:07:42 sur les réseaux, etc., souvent, ils vont s'adresser aux wannabe beatmakers.
00:07:46 Donc, tu as ce truc, ça va être des déconstruits de prod, ça va être
00:07:49 "Eh, j'ai une idée", machin, etc.
00:07:51 Ça va être des tips, des astuces, etc. pour parler aux TikTok beatmakers,
00:07:54 on va dire, tu vois.
00:07:56 TikTok music, de manière générale, faiseurs de musique.
00:07:59 Et tu peux très bien être juste un beatmaker d'Internet,
00:08:05 comme nous, on a pu l'être avant.
00:08:07 Moi, j'ai ma chaîne YouTube, André aussi, tu vois.
00:08:09 Et ne pas du tout être dans l'industrie, ce qui a été mon cas pendant longtemps.
00:08:13 - OK. - Mais par contre, c'est sûr que ça aide.
00:08:16 Genre, avoir un peu de clout, avoir un peu des gens qui te suivent, etc.
00:08:19 Ça aide à avoir des contacts et donc, potentiellement,
00:08:22 à rentrer dans l'industrie, tu vois.
00:08:24 - Est-ce que toi, tu distingues le fait d'être créateur de contenu
00:08:26 et faire des vidéos où tu expliques la musique et être un musicien ?
00:08:29 - Ouais, je pense.
00:08:31 Je suis obligé de savoir de quoi je parle.
00:08:34 Si je veux parler de musique et de comment on fait de la musique,
00:08:37 je suis obligé de savoir comment on fait.
00:08:39 Donc, non, c'est forcément lié.
00:08:41 - Oui, c'est ça.
00:08:43 - Mais je veux dire, il y a plein de beatmakers qui placent à fond
00:08:45 et dont tu n'as jamais entendu parler, tu n'as jamais vu un TikTok2, tu vois.
00:08:49 - Bien sûr, il y en a qui le font dans leur coin.
00:08:51 - Ouais, voilà, c'est ça. - Ils n'ont pas spécialement...
00:08:53 - Tu n'es pas obligé d'aller chercher du clout ou d'utiliser les réseaux,
00:08:56 tu vois, pour faire ta place dans l'industrie en tant que beatmaker, en tout cas, je pense.
00:08:59 - D'accord, oui, ça, ce n'est pas une obligation.
00:09:01 Parce que c'est vrai qu'on voit souvent un peu les choses comme ça.
00:09:03 On se dit que pour se faire une place,
00:09:05 vu que c'est devenu un secteur qui est quand même hyper prolifique, voire même bouché,
00:09:09 ça fait un peu flipper, quoi.
00:09:11 Pour les plus jeunes qui veulent se lancer, ils vont se dire
00:09:13 « Jamais ma prod va atteindre tel artiste, elle va être noyée parmi tant d'autres. »
00:09:16 - En fait, en général, les beatmakers,
00:09:18 ceux dont on connaît le plus les noms actuellement,
00:09:20 ça va être des gars qui sont montés avec leurs artistes
00:09:23 qu'ils ont produits un peu depuis le début.
00:09:25 - Ah oui, d'accord.
00:09:26 - Par exemple, en ce moment, un des beatmakers qui a le plus le vent en poupe,
00:09:29 dont tout le monde, tu dis son blase, tu sais qui c'est, c'est Flem.
00:09:31 Flem, c'est le gars qui produit pour Freeze et tout le 667.
00:09:34 En fait, il est monté avec tout le 667, quoi.
00:09:36 Donc quand ça a pété, tout le monde avait le blase de Flem en tête.
00:09:40 - Oui, comme Scred et Oral San.
00:09:42 - Scred, Oral San, Val Sisi, etc.
00:09:45 Donc en général, il y a ce truc qui se dit beaucoup,
00:09:48 qui est un peu même galvaudé,
00:09:50 mais si tu veux vraiment péter dans la musique,
00:09:55 c'est mieux de bosser avec un gars qui est encore petit
00:09:59 et de monter avec lui, machin,
00:10:01 que d'envoyer tes prods partout, à droite, à gauche.
00:10:04 Sauf qu'il y a plein de contre-exemples, où t'as des gars,
00:10:06 juste ils envoient des prods de partout,
00:10:08 et ça place, et ça place, et ça place.
00:10:10 Mais en général, c'est quand même plus ça.
00:10:12 - C'est mieux de faire ça à plusieurs, quoi, en fait.
00:10:13 D'avoir un peu une sorte d'équipe,
00:10:15 et d'avoir le mec que t'as repéré pour poser,
00:10:18 le mec qui écrit, le mec qui...
00:10:20 - Puis même des gens qui font la même chose que toi,
00:10:22 qui sont plus forts que toi.
00:10:23 - C'est ça.
00:10:24 - Oui.
00:10:25 - Genre, c'est avoir un entourage de gens
00:10:26 qui sont trop forts à faire ce que tu fais,
00:10:27 qui sont toujours archi-stimulants,
00:10:28 et ça te fait progresser très vite.
00:10:30 - Oui, carrément.
00:10:31 - Et puis, il y a une émulation.
00:10:33 - Vous avez un petit peu, dans vos inspirations,
00:10:36 vous avez été inspiré à quel âge pour faire ça, à peu près ?
00:10:39 - À quel âge ?
00:10:41 - Vous étiez genre vraiment...
00:10:42 Vous avez commencé quand ?
00:10:43 À faire de la musique ?
00:10:44 Et à quel moment ça vous a inspiré vraiment,
00:10:46 pour en faire un métier ?
00:10:47 - Je commence.
00:10:50 - Moi, j'ai commencé tard.
00:10:51 Enfin, j'ai toujours eu un attrait pour ça depuis longtemps.
00:10:53 C'était un peu un fantasme que j'avais,
00:10:55 de me mettre à faire du son et tout.
00:10:56 Mais moi, j'ai commencé assez tard, en vrai.
00:10:57 Je crois par rapport à vous deux.
00:10:58 Moi, j'ai commencé peut-être il y a 3-4... 3 ans.
00:11:00 - OK, ouais, on est faciles.
00:11:01 - Donc vraiment, j'avais déjà bien entamé la vingtaine.
00:11:04 - Mais tu faisais déjà un peu de piano avant.
00:11:05 Enfin, t'étais toujours dans la musique.
00:11:06 - En fait, j'ai fait un peu de piano quand j'étais gamin,
00:11:09 que j'ai vite arrêté,
00:11:10 parce que c'est tout le cas du solfège et du machin.
00:11:12 C'est très vite relou, tu vois, le solfège, les auditions, tout ça.
00:11:15 Donc, ça ne m'intéressait pas de fou.
00:11:16 Et j'avais très vite commencé à en faire aussi quand j'étais au lycée.
00:11:19 Très peu, j'ai très vite arrêté.
00:11:21 Et j'ai mis ça de côté.
00:11:22 Puis, je suis vraiment revenu dessus il y a genre 3 ans.
00:11:24 Et là, c'est vraiment devenu le truc que je fais vraiment tout le temps.
00:11:27 - Oui, c'est ça.
00:11:28 - C'est le moment où c'est devenu une vocation.
00:11:30 C'est vraiment il y a 3 ans.
00:11:31 - Mais du coup, c'était un peu pendant le confinement, non ?
00:11:33 - C'était...
00:11:34 - Parce que 3 ans, c'était...
00:11:35 - Ouais, c'était avant le confinement.
00:11:37 C'était le moment où on commençait à parler du Covid.
00:11:39 C'était en janvier, février, donc c'était un mois avant.
00:11:41 - Il a senti le truc arriver.
00:11:42 - Oui, oui, oui.
00:11:43 - C'est ce que j'allais dire.
00:11:44 Ça a fait 3 transitions de Covid, ça.
00:11:45 - Et pourtant, je n'ai rien fait du confinement.
00:11:47 Je n'ai pas du tout été poquit pour un second du confinement.
00:11:49 C'est vraiment...
00:11:50 - Non, mais tu as médité.
00:11:51 - Ouais, ouais, c'est ça.
00:11:52 - Petite crise existentielle comme tout le monde.
00:11:54 Renaud, du coup, toi, de ton côté, c'était il y a un peu plus longtemps ?
00:11:57 - Moi, en fait, c'est juste que quand j'ai eu l'équivalent du bac en Belgique,
00:12:03 il a fallu que je décide de quoi foutre de ma putain de vie.
00:12:07 - C'est une belle question.
00:12:08 - Et on m'a demandé de me projeter.
00:12:10 Et je déteste me projeter dans le futur.
00:12:12 Et on m'a dit qu'est-ce que tu veux faire plus tard, etc.
00:12:15 Et j'avais écumé tous les salons de...
00:12:18 Comment on appelle ça ?
00:12:19 - Les salons de l'étudiant, les trucs comme ça.
00:12:21 - Voilà, exactement.
00:12:22 Et je me disais, oh, le marketing, ça a l'air vraiment sympa.
00:12:25 Ah, mais peut-être...
00:12:26 Et au final, en gros, j'avais commencé à jouer de la guitare un an avant.
00:12:31 J'avais remarqué que je n'étais pas trop mauvais.
00:12:35 Et surtout que ça me tenait concentré.
00:12:37 C'était un des trucs avec lequel j'avais le plus de mal.
00:12:40 Et je me suis dit, on va faire un truc où je serai concentré.
00:12:43 On m'a parlé d'une section musique de film dans un conservatoire en Belgique.
00:12:49 Et du coup, il y avait juste un examen d'entrée.
00:12:50 Il ne fallait pas connaître la théorie, etc.
00:12:52 Donc, comme je ne l'avais pas, j'ai juste charbonné des petits compos.
00:12:55 Je suis arrivé devant le jury.
00:12:56 J'ai fait écouter mes compos.
00:12:57 Ils m'ont dit, tu connais la théorie ?
00:12:58 J'ai dit non.
00:12:59 Ils m'ont dit, tu vas chier, les Bulkares.
00:13:00 Et j'ai dit, je suis là pour ça, monsieur.
00:13:02 Et puis, trois mois après, j'ai compris ce que ça voulait dire.
00:13:04 Je n'allais plus du tout aux cours théoriques.
00:13:05 Je n'allais plus aux cours pratiques.
00:13:06 Et en parallèle, j'ai directement démarché pour essayer de trouver des contrats.
00:13:09 Et juste, c'était ça.
00:13:11 La musique, c'était un truc qui me tenait concentré.
00:13:14 À un moment, il fallait bien choisir un truc, sinon...
00:13:16 - Oui, ça s'est presque fait tout seul au final.
00:13:18 - Oui, c'est ça.
00:13:19 Il n'y a pas eu trop de réflexion.
00:13:20 C'était juste, on choisit ça.
00:13:22 On dit, c'est ça.
00:13:23 Et maintenant, on va mettre toutes les chances de notre côté.
00:13:25 - Exactement.
00:13:26 - Et donc, déjà, la musique de film ou musique à l'image,
00:13:29 c'est déjà un secteur qui est moins prisé qu'artiste.
00:13:32 Et donc, je me disais, dans la musique, on dit souvent cette phrase,
00:13:36 beaucoup d'appelés, peu d'élus.
00:13:37 Et dans la musique à l'image, tu as déjà beaucoup moins d'appelés.
00:13:40 Donc, je me disais, c'est peut-être un peu plus malin.
00:13:42 Et puis après, on a charbonné, on a charbonné, on a charbonné.
00:13:46 Et puis maintenant, je prends des sols colossales pour des petites minutes de travail.
00:13:49 - Dieu bénisse.
00:13:50 - Dieu bénisse.
00:13:51 - God bless.
00:13:52 Non, écoute, oui, je vois très bien la transition post-bac
00:13:57 qui fait mal à tout le monde, j'ai l'impression.
00:13:59 - Oui, voilà, c'est ça.
00:14:00 Quand tu as une vocation, c'est facile.
00:14:02 Quand tu es un peu paumé, comme à peu près tout le monde à cet âge-là,
00:14:05 c'est vrai qu'on a tendance à se raccrocher sur une petite passion qu'on a ou un petit truc.
00:14:09 - Là, pour le coup, c'était vraiment un truc presque par dépit, tu vois.
00:14:12 - Oui, mais je vous rends.
00:14:14 - Je ne suis pas animé depuis que j'ai 4 ans en me disant,
00:14:17 oh là là, je vais vivre de ma musique et exprimer,
00:14:19 mettre mon âme dans la musique et les gens vont m'aimer.
00:14:21 Je n'étais pas du tout là-dedans, tu vois.
00:14:23 - Oui, je vois, tu t'es juste dit, ça, je sais faire à peu près.
00:14:25 - Oui, on va chercher l'argent qu'il y a là-dedans et puis on va bien s'amuser.
00:14:29 - Écoute, c'est une belle success story, Star Trek 32, pas d'homme.
00:14:33 - Mettez-le sur TikTok avec la musique.
00:14:35 - Now we're here.
00:14:37 - Exactement.
00:14:38 - Est-ce qu'on a également une success story du côté de Pendrezz ?
00:14:41 Quel est ton parcours par rapport à la musique ?
00:14:44 - En vrai, je vais faire plus court que Chrono,
00:14:46 mais c'est un peu le même type de parcours.
00:14:48 - Hum ?
00:14:49 - Hum ? T'as dit quoi ?
00:14:50 - Non, rien.
00:14:51 - J'ai sous-entendu que c'était très très long, c'est ça ?
00:14:54 - Ouais, c'est vrai.
00:14:55 - Il a dit qu'il s'était fait chier, mais t'as pas dû entendre.
00:14:57 - C'était pas long du tout, c'est juste que je connais déjà l'histoire.
00:15:00 - Oui, voilà.
00:15:01 - Je connais pas.
00:15:02 - Oui.
00:15:03 - La prochaine fois, tu la raconteras à ma place.
00:15:05 - Je suis un peu chaud, toi tu racontes la mienne.
00:15:07 - Je peux faire la tienne maintenant ?
00:15:08 - Et Ronar il fait "Aaaah, let's go, on fait comme ça".
00:15:11 - C'est cool, votre jeu il marche trop bien.
00:15:13 - Ça régale.
00:15:14 - Laisse Ronar raconter ta success story.
00:15:16 - Pendrezz, il est là, il fait des trucs de fou.
00:15:19 - D'accord.
00:15:20 - J'étais pas loin de dire ça.
00:15:21 Mais en vrai c'est un peu comme chrono, la musique, jamais je me suis dit "je vais gagner ma vie avec ça".
00:15:28 Et donc, j'ai commencé à bosser en gros dans le monde du marketing, tu parles de marketing.
00:15:34 - Tu faisais un marketing à la base.
00:15:35 - Ouais, et en fait dès que j'ai pu avoir deux ans de chômage, je me suis dit "eh ben on arrête de travailler".
00:15:41 J'ai toujours fait un peu de musique, j'ai toujours kiffé la musique, mais toujours en me disant que c'est pour les autres.
00:15:46 - C'était inaccessible.
00:15:47 - Bah oui, j'ai aucun contact, j'y connais rien, personne n'y connait rien.
00:15:50 - Normalement les autres c'est nous.
00:15:51 - Les autres c'est nous.
00:15:52 - Tu dirais que...
00:15:53 - Quoi ?
00:15:54 - Et ouais, donc voilà, ça a...
00:15:59 - C'est le bon mindset.
00:16:00 - Quand j'ai pris deux ans de chômage, ça a pris, j'ai eu de la...
00:16:02 Et en fait, comme en deux ans je foutais rien.
00:16:05 Enfin je me suis dit "je ne veux plus travailler, je vais profiter de deux ans de chômage, on va essayer de percer".
00:16:08 Pendant ce temps là on va faire des contenus sur Youtube, on va faire de la musique, on va essayer de donner un peu de temps.
00:16:12 - Oui, c'est pas mal comme stratégie.
00:16:13 - Et on va essayer de ne plus jamais retourner dans un sombre bureau horrible, open space, tu vois.
00:16:18 - Je pense qu'on est nombreux à avoir fait cette strate.
00:16:21 - Et ça a pris, j'ai eu de la chance de ouf, ça a pris la première année, et donc j'ai gagné ma vie là-dedans, j'étais très content.
00:16:26 - Et maintenant c'est lancé. God bless encore une fois.
00:16:28 - C'est ça, que du bonheur.
00:16:31 - Eh bien écoutez, ce sont des belles success stories, vraiment, je suis très contente de vous avoir.
00:16:36 Avant de partir dans le futur et dans les...
00:16:40 - Et toi ?
00:16:41 - Moi tu veux que je...
00:16:42 - Bah oui, chacun son tour.
00:16:43 - Ah bah moi je ne fais pas de musique, mais de mon côté...
00:16:45 - Comment tu t'es retrouvé derrière ce micro ?
00:16:47 - De mon côté je suis un peu plus sur le délire vocation, tu vois, où j'étais très jeune et je savais que je voulais faire ça.
00:16:52 - Alors pas forcément de la radio là en l'occurrence, mais créer du contenu si on peut dire ça.
00:16:57 - Mais je faisais de la bande dessinée.
00:16:59 - Ok.
00:17:00 - Dès que j'ai appris à dessiner petite, j'ai commencé à faire de la BD.
00:17:03 - Je faisais des blagues, je les donnais aux gens dans mon collège ou dans ma primaire.
00:17:07 - Je les photocopiais, je leur donnais des BD.
00:17:09 - Très chouette.
00:17:10 - Où c'était des blagues sur les gens de la classe, sur les profs, etc.
00:17:13 - C'est vrai ?
00:17:14 - C'est une histoire...
00:17:15 - J'ai un peu fait ça aussi.
00:17:17 - Il y a des blagues qui sont, c'est pas problématique, mais parfois il y avait des trucs hyper méchants quoi, parce que ça reste des caricatures.
00:17:22 - Des trucs un peu sur le physique, sur celui qui pue de la gueule.
00:17:25 - Ouais, ça peut arriver sur le prof qui est un peu chum sur le truc, mais c'est normal, c'est de la caricature.
00:17:30 - Ah bah merde.
00:17:31 - Et une fois en classe, je m'étais fait prendre la fameuse BD par un des profs, je me suis retrouvée au CPE à la pause d'après, donc je suis arrivée en pleurant.
00:17:37 - J'étais en larmes parce que je savais que j'allais me faire me tuer quoi.
00:17:40 - Tu faisais par exemple "ouaaah" ? Comme ça ?
00:17:42 - Non, tu sais plus le truc de collégien genre "ouaaah" comme ça tu vois.
00:17:48 - Donc je suis arrivé dans le bureau en descente d'organes, et en fait t'avais le CPE, le directeur et un autre prof, ils m'ont dit "alors ça, tu fais plus jamais en cours, par contre continue de le faire chez toi parce que c'est extrêmement dangereux".
00:17:59 - Oh là là, mais c'est trop mime ! Putain mais c'est trop chaud !
00:18:01 - Et ils m'ont dit "continue de faire ça", on a vraiment beaucoup rigolé, on s'est fait passer en salle des profs, et t'as super bien imité, genre Jordan, le gamin du troisième rang tu vois.
00:18:10 - Trop chaud.
00:18:11 - Et j'ai fait "d'accord, c'est noté, je ne l'ai plus jamais refait en cours".
00:18:13 - C'est celle-là qu'il faut tiktoker, parce que là il y a vraiment une vibe un peu à la Oussama Ammar.
00:18:18 - Un peu la story.
00:18:20 - C'est très très chaud.
00:18:21 - Donc oui, ça a toujours été un peu dans ma ligne édito on va dire depuis toute petite, de raconter des trucs et de faire des blagues et d'imiter les gens du coup, plus ou moins.
00:18:30 - Imite, dit...
00:18:32 - Imite Tendresse ?
00:18:34 - Euh non mais... tu vois faut que je m'entraîne, faut que je gratte un peu, parce que je suis auteur de base donc il faut me laisser un petit...
00:18:40 - Peut-être quand on aura fait le montage de l'émission.
00:18:42 - Ouais, je le rajouterai au montage, ne vous inquiétez même pas les frérots. Vous le verrez sans problème.
00:18:47 - Est-ce que vous pensez que c'est un peu le futur, c'est-à-dire de proposer un son avec plein de déclinaisons possibles pour que ça plaise à tous les genres ?
00:18:57 - C'est-à-dire que tu fais une musique, tu vas faire une version speed up pour ceux qui aiment bien, une version hardcore pour ceux qui aiment bien, une version bass boosted, etc.
00:19:03 - Est-ce que vous pensez que ça c'est un truc qui pourrait arriver ?
00:19:05 - C'est ce qui est en train de se passer mais...
00:19:07 - Ouais je ne sais pas si je vois ça comme un truc durable.
00:19:09 - Est-ce que ça va tenir sur la longueur ? Je ne sais pas.
00:19:11 - Parce que là c'est une mode, c'est une mode qui vient d'une application, qui vient de l'électronique.
00:19:17 - La manière dont tu poses la question est intelligente, c'est-à-dire que tu ne mets pas l'accent sur le speed up en soi, c'est sur les déclinaisons.
00:19:26 - Et ça pour moi c'est très possible.
00:19:28 - Il y a toujours eu, je ne suis pas certain que ça va...
00:19:31 - Surtout ce que je me dis c'est que justement avec la technologie, c'est tout à fait possible que par exemple avec de l'IA, juste tu fais littéralement 150 versions du même morceau, avec des arrangements qui peuvent plaire.
00:19:44 - Genre littéralement, je pense que si ça prend 5 minutes à faire et que tu dis voilà j'aimerais bien une ambiance un peu à la Booba de Temps Mort ou j'aimerais bien une ambiance de Death Metal machin sur le même morceau,
00:19:58 - Ben genre ouais tu peux proposer 150 versions du même morceau et en gros ce que toi tu auras produit c'est les paroles, la mélodie ou machin etc.
00:20:05 - Et puis tu seras aidé par la technologie pour proposer plein de trucs.
00:20:08 - Je te suis de ouf là-dessus, parce que c'est sûr que c'est quelque chose qui va être possible.
00:20:12 - Est-ce que c'est quelque chose qui va marcher ?
00:20:15 - En fait je trouve que le côté speed up, slow et reverb, il y a beaucoup un truc de c'est des gens qui s'approprient la musique et qui la modifient.
00:20:22 - Il y a ce truc très différent de c'est des gens qui le font et c'est l'artiste lui-même qui se dit tiens je vais faire ça, je vais faire en version accélérée, je vais faire en version machin.
00:20:28 - Il y a un truc de, je trouve que le rapport à... Qu'est-ce qui t'arrive Fendré ?
00:20:33 - Ça va pas ou quoi ? Il est en train de parler, il est en train de dire un truc hyper sérieux et toi tu te moques de lui ?
00:20:40 - Non, non, non, ça ne m'a pas fait penser à un truc drôle pour de vrai.
00:20:43 - Trop bien. Mais je trouve que du coup le rapport à ça il est différent, tu vois.
00:20:46 - Il y a un peu un truc de, c'est comme les gens qui, là maintenant il y a ce truc de, tu sais t'as des sons qui passent sur TikTok, qui deviennent des bangers, parce que, ultra streamers, parce que ça marche TikTok.
00:20:54 - Et du coup t'as des gens qui se disent tiens je vais faire un son pour TikTok.
00:20:56 - Et c'est très différent de les gens se l'approprient et ça marche parce que c'est les gens qui se sont appropriés, que d'être dans cette démarche de je vais le faire parce qu'il y a moyen que ça marche.
00:21:03 - Je pense que ce rapport là aux versions dérivées, déclinées c'est un peu ça aussi.
00:21:07 - Tu le vois même sur Twitter, qui est mon réseau social préféré, où genre tu vois des banger tweets qui disent "et les rappeurs qui font des sons exprès pour TikTok on vous a cramé de ouf" tu vois.
00:21:21 - Les gens sont pas dupes en fait, donc si ta démarche elle est cynique ou même juste maladroite, t'es baisé tu vois.
00:21:28 - C'est comme les labels qui vont forcer leurs artistes à faire des TikTok, à faire des challenges, des chorés autour de leur musique, autour du single qui vient de sortir.
00:21:37 - Et même les artistes eux-mêmes en rigolent en disant "bon bah mon label me force à faire un TikTok dessus, je suis désolé, calculez pas" tu vois.
00:21:44 - C'est sûr que c'est même ça.
00:21:46 - Donc c'est très drôle, mais tu te dis les pauvres ils sont un peu aux Etats-Unis, je sais que ça réagit énormément le top 50 au TikTok.
00:21:51 - En fait en TikTok ça a créé des carrières de fou, ne serait-ce que Pig Pantresse tu vois par exemple, elle est sortie de nulle part, elle est arrivée sur TikTok, elle a fait "tiens j'ai fait un morceau vous voulez écouter ?"
00:21:58 - Elle avait fait un feat avec, comment il s'appelle, Jerry Spice c'est ça ?
00:22:01 - 300 millions de streams, top 1 billboard machin, alors qu'elle est née sur TikTok il y a genre un an, un an et demi quoi.
00:22:07 - Et ça avait une vitesse affolante.
00:22:08 - Et surtout qu'aux Etats-Unis j'avais eu ça, j'étais partie travailler à Los Angeles.
00:22:13 - Aux Etats-Unis ?
00:22:15 - Aux Etats-Unis, aux States, moi j'ai les States par contre.
00:22:18 - Non j'étais partie pendant deux mois là-bas et j'avais rencontré à une soirée un mec qui était musicien mais qui à la base faisait totalement autre chose.
00:22:25 - Il était beau gosse ?
00:22:26 - Ouais il avait une bonne tête, bonne gueule.
00:22:29 - C'est les Américains ils sont tous beaux gosses.
00:22:30 - Ouais il était sympa et tout machin et en fait il m'expliquait que lui il a eu un son qu'a percé sur TikTok et du coup il a quitté sa pampa, il était à Los Angeles, ça faisait plus de trois mois qu'il était là et il bossait.
00:22:39 - Et il mange bien.
00:22:40 - Et je fais "attends en un son ?" il m'a fait "ouais ouais le son en question je ne le connaissais même pas" mais en effet il avait percé.
00:22:46 - En un son il s'est retrouvé à Los Angeles sur son rooftop avec un cocktail en disant "ben voilà il m'a suffi que de ça".
00:22:51 - Quelle vie.
00:22:52 - C'est assez dingue hein ? Parce qu'on a moins en France pour le coup.
00:22:55 - Mais ça je pense que c'est des trucs qui pouvaient se passer même dans l'industrie à l'ancienne.
00:22:58 - Oui, oui, en vrai c'est pas nouveau.
00:23:00 - Je pense que la différence c'est l'accessibilité, ça veut dire pour avoir un son qui pète il y a 30 ans, il fallait quand même faire une séance studio,
00:23:07 fallait quand même que tu es quelqu'un qui paye cette séance studio si c'est pas toi etc.
00:23:10 - Et t'avais quand même un major ou un label derrière.
00:23:13 - Il fallait de l'argent, parce que tu ne pouvais pas sortir un morceau sans com, sans radio, sans télé, sans machin,
00:23:19 même les One It Wonder, ils avaient quand même 50 000 bacs sur eux avant.
00:23:25 - C'est ça que je voulais dire, là ici tu peux vraiment percer entre guillemets sur un accident, il faut quand même faire un morceau,
00:23:30 mais littéralement tu peux faire un morceau. Je pense que le dernier exemple en date, je sais pas si c'est le dernier,
00:23:40 mais en tout cas moi c'est celui qui est le plus net dans mes memoirs, c'est Gangnam Style,
00:23:43 où clairement pour le type c'était une blague.
00:23:46 - Ah bien sûr.
00:23:47 - Et c'était mondial, c'était la première vidéo YouTube à taper le milliard de vues.
00:23:51 - T'as été au fond, on l'avait tous regardé.
00:23:53 - C'était n'importe quoi.
00:23:54 - D'ailleurs je suis tombé sur un tweet récemment qui disait "Quelqu'un connaît la chanson du chinois, Gangnam Style, même il saute là".
00:24:05 - Je l'ai en plus ce tweet.
00:24:07 - C'est un tweet, il est fantastique.
00:24:08 - Je l'ai totalement ce tweet, totalement. Je l'ai, je l'ai, j'ai le screen en tête, j'ai tout.
00:24:13 - Oui, il est merveilleux.
00:24:14 - Mais vous pensez du coup que ça va continuer longtemps comme ça, le fait que les artistes soient un peu dépendants des plateformes et des applications,
00:24:23 est-ce qu'on est un petit peu, on rentre dans une espèce de tunnel qui va durer sur encore 50 ans par exemple ?
00:24:29 - En fait je voulais déjà rebondir, c'est lié de ouf là-dessus, c'est qu'il y a toujours cette place des maisons de disques.
00:24:36 - Oui.
00:24:37 - Mais maintenant, il y a pas mal d'artistes qui pètent et qui juste passent par un distributeur, donc par exemple Distrokid, Tunecore, tous ces trucs-là.
00:24:44 - Je sais pas si tu vois ce que c'est, mais en gros c'est, tu lâches, c'est rien, genre 40 balles par an, peut-être même moins.
00:24:49 - Même moins, ouais.
00:24:50 - Et tu peux balancer tous tes sons sur n'importe qui, sur Deezer, Spotify, Apple Music, machin. Et ça coûte rien, tu vois.
00:24:56 Donc il y a beaucoup d'artistes actuels qui utilisent ça.
00:25:00 - Pas mal.
00:25:01 - Mais par contre quand ils font ça, ils ont plus accès à la force de frappe d'une maison de disques.
00:25:05 Donc il y a ce truc où même, je pense que personne ne sait encore vraiment, est-ce que les maisons de disques,
00:25:10 est-ce que déjà, elles sont déjà adaptées là maintenant ? Parce qu'on est déjà un peu dans le futur de la musique, pour les maisons de disques en tout cas.
00:25:16 Et donc en fait, déjà, est-ce que là elles sont adaptées ? Est-ce qu'elles vont s'adapter ?
00:25:20 Est-ce que dans 20 ans, dans 50 ans, il n'y aura plus de maisons de disques ? Est-ce que ça ne sera que de l'auto-distribu ?
00:25:25 - Est-ce qu'il y aura de l'eau potable déjà ?
00:25:26 - Est-ce qu'il y aura de l'eau potable ?
00:25:27 - Est-ce qu'il y aura de l'eau potable pour Step One ?
00:25:29 - Tu auras toujours besoin d'avoir au moins quelqu'un qui injecte de l'argent dans ton truc, tu vois ce que je veux dire, d'une manière ou d'une autre.
00:25:36 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a des canaux qui font que ça peut marcher même quand tu pars de rien.
00:25:39 Mais dans plein de cas, tu as toujours un moment où quelqu'un va dire "Ok, je crois en ton truc, je crois en ton machin, je vais mettre de l'argent dedans, je vais investir".
00:25:45 Et potentiellement, tu vas marcher et tu vas rentabiliser ça.
00:25:48 Je pense que ça existera toujours. Maintenant, la manière qu'ils auront de faire va forcément évoluer, je pense.
00:25:52 Elle évolue déjà, tu vois, parce que le rapport au réseau, comme tu disais, le fait de faire des TikTok, des machins et tout.
00:25:56 En fait, tu as juste des canaux qui émergent comme ça, tac, tac, tac, tac, et tu TikTok les trucs.
00:25:59 - Oui, et puis tu as toujours une...
00:26:00 - Et tu mises là-dessus, quoi.
00:26:01 - Tu as toujours une notion cyclique aussi, qui est que, genre là ici, on est dans un espèce d'emballement où on a des mégatonnes de musiques qui sont livrées tous les jours.
00:26:11 Tu vois, les sorties de la semaine, être journaliste musique aujourd'hui...
00:26:16 - Le vendredi, tu le mords.
00:26:17 - Je pense que tu dois prendre des substances pour tenir la cadence de tous ces artistes.
00:26:22 Et puis, il y a quelque chose aussi de très industrialisé, les morceaux se raccourcissent, tu vois, on balance de plus en plus, etc.
00:26:31 Et je me dis, il y a aussi un monde où le public déconnecte totalement de ce mode de consommation-là et dit "non, en fait, moi là, ce que je veux maintenant, c'est aller dans de sombres bars de Bobo, regarder des tics en live.
00:26:45 Je veux écouter que des versions live sur le moment parce que, tu vois, à travers le mode de consommation, il y a aussi toute une philosophie.
00:26:54 Et en fait, là ici, collectivement, on valide cette philosophie-là en consommant hyper rapidement, mais c'est très possible que collectivement, ça nous fatigue assez vite.
00:27:05 - Oui, qu'à un moment, on sature tout simplement.
00:27:07 - Et surtout, on ne sait pas du tout comment les plus jeunes aussi vont réagir à tout ça parce que nous, on a été habitués quand même à une époque où, pour le coup, il y avait beaucoup moins d'informations, beaucoup moins de...
00:27:16 C'était moins dense, quoi. On avait vraiment les petites pochettes en carton de singles, le petit album qu'on avait écouté en boucle pendant 36 trajets en voiture.
00:27:24 Donc, on était un peu plus concentrés. Mais ça se trouve, les plus jeunes qui ont eu l'habitude de se faire déborder vont peut-être justement partir à la recherche de choses un peu plus authentiques,
00:27:34 prendre le temps, ils auront peut-être plus de curiosité envers ça, dans le sens où ils auront tellement été nourris de partout que, comme tu dis, un petit bar-concert où tu as des gens qui jouent en live, ça va peut-être, ça se trouve, les faire kiffer de malade.
00:27:50 - Ou des lives TikTok, mais en tout cas, quelque chose de... Là ici, on est dans un truc qui est très, très... Comment dire ? Contrôlé.
00:27:58 - Oui.
00:27:59 - Et peut-être juste un truc qui laissera plus de place à l'imperfection, tu vois. En tout cas, esthétiquement, c'est comme ça que j'imagine que ça pourrait se passer.
00:28:09 Pour moi, il y a deux voies principales, on va dire. C'est soit on continue l'emballement et c'est de plus en plus industrialisé, de plus en plus parfait, de plus en plus même carrément aidé par les IA, etc.
00:28:19 Et là, carrément, tout est délégué, quoi, tu vois. Et l'idée, ça va être que le consommateur de musique, soit ça devient vraiment un immense digger et il doit vraiment chercher comme un chercheur.
00:28:31 - Il n'aura pas à chercher. Peut-être que les IA seront suffisamment développés pour savoir ce qu'on aime comme musique.
00:28:36 - Oui, voilà, c'est ça. Mais peut-être que c'est ça. Ou alors, à l'inverse, il y a justement ce goût d'aller chercher des trucs. Ou même, juste potentiellement, tout le monde pourra faire sa propre musique.
00:28:45 C'est un truc possible aussi. Si tu demandes à une IA, tu rentres tes cinq artistes favoris et tu dis "j'aimerais bien un morceau qui ressemble à celui-là avec les influences de celui-là" et que tu peux avoir ta propre musique "entre guillemets", c'est toi qui a fait, c'est fantastique.
00:28:57 - Ce serait dingue, ça. D'ailleurs, les IA là-dessus, j'ai l'impression que ça fait flipper un peu tout le monde. J'ai entendu pas mal d'avis différents.
00:29:05 Vous, c'est quoi un peu votre position là-dessus ? Est-ce que vous avez envie de vous en servir pour faire des prods ? Est-ce que vous avez envie de jouer avec ou vous êtes un peu en mode "ouais, bon, ça n'a pas trop d'âme, ça ne m'intéresse pas" ?
00:29:14 - Moi, je pense qu'il n'y aura pas le choix. Si tu veux tenir toutes mes idées, c'est un peu le cas pour toutes les formes d'art, quand les IA arrivent, il va falloir apprendre à s'en servir. En vrai, moi, ça me chauffe un peu.
00:29:25 - Il allait dire "ça m'excite" ! - Ça m'excite un peu, mais ils n'aiment pas quand je dis ça. Ça me chauffe bien, parce que c'est un nouveau jouet.
00:29:31 - Je ne pense pas qu'il faut en avoir peur. Au contraire, je pense que ça peut être un outil un peu formidable. En vrai, tu vois ce que disait Chrono, tu dis à ton IA "si t'es cinq artistes, machin",
00:29:41 il te fait "en fait, t'auras jamais qu'un genre de melting pot de trucs qui existent déjà". C'est vraiment une IA, on lui donne plein de modèles, on la fait bouffer des tonnes de modèles, et dessus, elle va essayer de faire un truc qui va,
00:29:50 c'est un truc qui va. - Après, c'est pareil pour tous les compositeurs. - Oui, non, parce que je trouve qu'il y a quand même un truc que l'IA ne pourra pas remplacer "Cacher l'humain".
00:29:57 Je trouve qu'il y a un truc, en termes de création d'émotion, de trucs qui fait que tu auras toujours un truc qui sera un peu un niveau moyen de ce qui existe déjà.
00:30:04 - En fait, pour moi, ça c'est une question de point de vue. On va te faire écouter, dans 50 ans, un truc d'IA, si on ne dit pas que c'est une IA, logiquement, tu ne devrais pas t'en prendre.
00:30:12 - Oui, mais ça existe déjà. Il y a déjà eu un truc, je crois que c'était un morceau des Beatles qui a été fait, je dirais, plusieurs années, par l'IA, machin.
00:30:19 - C'était un faux truc, parce que l'IA l'avait juste composé, mais c'était des humains qui avaient chanté et joué les instruments aussi.
00:30:25 - En fait, pour moi, c'est ce cadre-là aussi. En gros, t'as une base, et sur cette base-là, toi derrière, tu développes, mais tu mets ta touche humaine là-dedans.
00:30:32 - Oui, en fait, il sert juste pour l'inspiration. - Oui, je pense que c'est à ça que ça va servir.
00:30:36 - Mais l'exécution sera toujours de la main humaine. - Moi, je ne pense pas.
00:30:39 - Si ça se trouve, il y a une IA qui va nous regarder dans 50 ans, qui va dire "putain, comme ils parlaient des IA, ces bâtards-là", genre "on va les utiliser".
00:30:46 - J'avais vu passer un tweet de Shep Lucky qui parlait des IA par rapport aux gens qui font du graphisme, de l'UV et tout, tu vois.
00:30:53 C'était une vidéo extraite d'un live de Shep Lucky, c'était un peu intéressant. Il disait que c'est vrai que, en fait, globalement, ton IA,
00:30:59 si elle se base sur tout ce qui existe, le niveau général des trucs, il est moyen de base.
00:31:03 Tu vois, si t'as des gens qui sont très forts, des gens qui sont moins forts, des gens machin, et le niveau moyen d'un truc dans n'importe quel domaine artistique, il est moyen.
00:31:09 Donc, ça veut dire qu'une IA, elle pourra toujours te faire un truc genre "moyen".
00:31:13 Ça veut dire que si tu veux des gens très forts ou un truc très fort, très pointu, potentiellement, il y a un step, un seuil que l'IA ne pourra pas atteindre,
00:31:19 parce que quoi qu'il arrive, dans la générité de tout ce qui existe, ce sera toujours quelque chose de médian, tu vois.
00:31:25 - Moi, je suis pas du tout d'accord avec ça. - Moi, je pense que plus t'es pointu dans un truc, plus ce sera compliqué, tu vois.
00:31:30 Et je pense qu'il y a, pour moi, il y a forcément un seuil où l'humain, ce sera forcément le dernier rempart ou le truc qui ne pourra jamais être remplacé, tu vois.
00:31:37 - Ah ouais ? - Ouais, moi, j'y crois vraiment.
00:31:39 - Ouais, je suis assez d'accord sur le côté symbolique, dans le sens aussi, on prend l'exemple de l'art, il y a quand même énormément de symbolique derrière chaque...
00:31:45 que ce soit une musique, peu importe. Même s'il y a une inspiration d'une IA et une exécution de la part d'une IA aussi, pourquoi pas,
00:31:51 ça remplacera jamais un être humain qui a une vraie histoire à raconter ou quelque chose avec un vécu derrière qui rend l'oeuvre complète.
00:32:00 - Moi, je disais que... - Sinon, l'oeuvre n'est pas complète, tu vois.
00:32:02 - Mais ça, pour moi, c'est vraiment une question de point de vue, tu vois. - Oui, ouais, bien sûr.
00:32:05 - En fait, si on invente une histoire à la création de cet art, enfin de cette oeuvre d'art, machin, moi, je parle vraiment de l'exécution, justement.
00:32:13 Effectivement, sans le background, sans l'histoire qu'il y a derrière, une oeuvre d'art est incomplète de ouf, mais même cette histoire-là peut être générée,
00:32:23 elle peut être implicitée, je sais pas comment dire, impliquée. - Bien sûr, oui, et ça se trouve, bah, qu'est-ce qu'il fait ?
00:32:27 - De la même manière que c'était Biagi qui nous avait expliqué que pour demander des trucs à Tchad GPT, par exemple, tu vois, Tchad GPT, l'IA, machin, etc.
00:32:36 J'expliquais à Maxime Biagi, que j'aime de tout mon cœur et ravite-moi dans Zen chaque jour qu'il le fait, que je voulais savoir, je regardais un film avec mon petit ref,
00:32:47 on voulait savoir qui était le plus fort entre Mike Tyson et Bruce Lee. Je demande à Tchad GPT, et Tchad GPT, il me dit "je peux pas te dire, parce que la violence, c'est mal,
00:32:56 et que Bruce Lee c'était spécialiste d'un machin, que Mike Tyson c'était un machin, etc." Et Biagi me dit "en fait, tu dois mettre Tchad GPT dans un état de roleplay,
00:33:07 tu dois lui dire "tu es un juge d'art martiaux, machin, etc., il y a un combat hypothétique entre machin, etc." Tu lui donnes du contexte, et tu lui dis qui tu es,
00:33:17 tu lui dis qui est cette intelligence artificielle, et de là, il peut te faire quelque chose. Moi je pense, là on est là, on est aujourd'hui, dans 5 ans,
00:33:26 ce sera exponentiel les possibilités que tu peux faire avec, moi je pense qu'une IA, tu lui dis "tu as perdu tes deux parents à l'âge de 6 ans, il y en avait un que machin",
00:33:36 tu lui donnes un background, et tu lui dis "maintenant, tu me fais un gros album de pop bien chialante, je te jure qu'il va y avoir de l'émotion dans ce merdier."
00:33:44 - Oui, c'est pas ce rapport-là en fait. - Je te comprends de ouf, là c'est parce qu'on pense avec notre point de vue, nous on est pas nés avec ça,
00:33:53 ceux qui vont être nés avec cette possibilité-là, en gros, je sais pas comment ça va se passer dans leur tête, je ne serai pas dans leur tête,
00:34:00 mais en gros, nous effectivement, avec notre point de vue, moi dans 50 ans, si je suis encore en vie, je sais pas, je pense pas non plus,
00:34:09 dans 50 ans, si il y a ce truc-là d'IA qui peut se créer un background, je pense que je resterai un vieux con, je me dirai "bah non, c'est pas un vrai humain."
00:34:16 - Je pense que pour moi, il y a un futur où effectivement ça existe, qu'il y a des projets générés par des IA, qu'il y a des projets basés sur des IA,
00:34:22 comme il y en a déjà un peu maintenant, comme il y en a déjà un peu, genre une Hatsune Miku, c'est quand même un truc en mode, on a une banque vocale et on fait tout avec ça,
00:34:28 il y a déjà ce côté un peu, et c'est une putain de carrière. - C'était le futur, ça, il y a 10 ans c'était le futur.
00:34:34 - Il y a un concert d'Hatsune Miku. - Avec les lumières là ? - Ouais, c'était trop bien.
00:34:38 - C'est vrai t'as fait une... - J'avais accompagné, on était au Japon, j'avais accompagné une amie, mais moi je connaissais pas du tout et j'ai trop trop kiffé.
00:34:43 - Mais t'sais que là-bas c'est un truc de fou, même en vrai, c'est super important. - Quand t'es au Japon, tu dis pas "j'étais au... Nihan" ?
00:34:48 Parce que quand tu vas aux Etats-Unis, tu dis "j'étais aux States". - Ouais, c'est vrai. - Tu te remets pas ça quand tu vas en Asie, peut-être ?
00:34:53 - Non, parce que je savais pas qu'on disait comme ça. Mais maintenant que tu me l'as dit, je vais le noter dans un coin, je vais m'entraîner pendant deux semaines devant le miroir, et après je dirai ça aux gens. Merci pour l'info.
00:35:02 - Mais ouais, du coup, pour en revenir à ça, c'est que je pense qu'effectivement, il y a un futur où ça existera, il y aura des projets, machin et tout, mais ce sera toujours en parallèle de ce qui se fait chez les humains aussi, tu vois.
00:35:10 Je pense que t'auras jamais un monde où tout ce qui est fait artistique, tout sera généré par une idée parce que putain, dans quel monde tu vis, tu vois.
00:35:16 - Ah non mais ça, bien sûr, je te remets, bien sûr. - C'est pour ça que pour moi, il y a ce... - C'est pas du tout ça que tu disais. Pour moi, ce que tu disais juste avant, c'était de dire en gros, la qualité de ce que produira une IA au niveau émotionnel ne sera jamais équivalent à ce que peut proposer un humain.
00:35:31 - Je pense que quand on parle de qualité, c'est-à-dire sur plein de trucs, ça peut être émotionnel, ça peut être technique, ça peut être machin, mais quand il y a un risque, c'est que la manière dont une IA est faite, c'est qu'en fait, tu lui donnes plein de choses à bouffer, des trucs qui existent déjà.
00:35:39 Et en fait, ce rapport-là, c'est que dans la mesure où tu lui donnes un mix de tout ce qui existe, il y aura toujours un niveau moyen, une saveur, un truc qui fait que des gens qui sont très pointus auront toujours un cran d'avance, je pense, par rapport à ce que l'IA va réussir à générer sur la base de tout ce qui existe déjà, qui d'office est à un niveau, un seuil un peu limité.
00:36:00 - Moi je pense pas du tout, parce que je suis à moitié à la corse. - Moi encore, est-ce que nous ne sommes pas nous-mêmes des sortes d'IA et pas I ?
00:36:07 - Oui, d'une certaine manière, oui. - Non, pas A, pas A.
00:36:10 - Blip blop. - Oui, je suis une IA.
00:36:13 - Mais en fait, c'est pas... - C'est une A.
00:36:15 - D'une certaine manière. - Depuis qu'on est tout petit, on emmagasine tout ce qu'on a vu et puis on retrouve la meilleure version.
00:36:19 - Ouais, mais gros, le cerveau, c'est très différent. Après là, vas-y, on rentre dans un truc très précis. Le cerveau, c'est très différent qu'un système informatique, machin, de trucs...
00:36:27 - Est-ce que tu vois sur Twitter la photo avec le chat, les lunettes et Abul au-dessus ? - Je vois ça.
00:36:31 - Voilà. - Je suis pas d'accord.
00:36:35 - Pour moi, c'est toute la promesse de l'IA. Après, il faut qu'on s'entende sur ce qu'on appelle l'IA, mais pour moi, toute la promesse de l'IA, c'est que...
00:36:40 - Non mais l'IA, il n'y a pas de s'entendre sur ce qu'on appelle l'IA. L'IA, c'est un truc, c'est un modèle précis. Il n'y a pas de définition.
00:36:46 C'est pas chacun sa définition du truc, c'est ta une définition de l'IA. - De l'IA ?
00:36:51 - Oui. L'IA, c'est un modèle que tu entraînes avec des données et qui va te générer un truc sur la base de toutes ces données-là. Donc c'est factuellement ça.
00:36:58 - Oui, mais par exemple, t'as tout ce truc de... Déjà, il y a différents types d'IA. Il y a celle qui aime trop te donner plein de devoirs.
00:37:03 - Des gars comme autant de profs. - C'est elle qui t'arrive toujours en retard.
00:37:06 - C'est les pires. C'est les pires.
00:37:10 - Mais tu vois, par exemple, j'avais vu une IA qui avait appris toute seule à jouer à Mario.
00:37:17 Donc en gros, on lui donne les règles de base, genre quand il se passe ça, tu meurs, etc.
00:37:22 Et puis juste, elle devient trop fort à Mario. Elle fait des trucs qu'aucun joueur humain n'a jamais fait.
00:37:27 Et je me dis, mais pourquoi c'est pas transposable à l'art ? - Ça l'est.
00:37:31 - C'est très différent. - Ça l'est, mais c'est intimidant.
00:37:34 - Là, on parle quand même d'un truc qui est... Un jeu vidéo, jouer un jeu, c'est simple, tu prends tous les speedruns qui existent,
00:37:39 tous les meilleurs run-tricks qui existent, tu prends tous les meilleurs trucs à chaque fois, tu fais un...
00:37:43 - Sauf que c'est pas comme ça, là. - C'est pas ça qui s'est passé. Elle s'est auto-entraînée à jouer à Mario.
00:37:48 - Toi, tu dis que les IA, elles font qu'en gamme A. - En magasinée de l'information.
00:37:54 - Dieu merci. - Y a pas que ça dans les IA. - Les IA peuvent apprendre de l'IA.
00:37:57 - Oui, c'est le but d'une IA, c'est qu'elle est censée apprendre. - En faisant tout un tas de tests.
00:38:02 - Donc en gros, pour moi, les IA, elles ont aussi une forme d'autonomie.
00:38:06 Elles peuvent créer des choses qui n'ont jamais été créées avant.
00:38:09 Donc en vrai, pour moi, c'est juste une question de temps, de technologie.
00:38:14 - Avant qu'on meure tous. - Là, pour l'instant, effectivement, on en est très très loin.
00:38:17 Mais sauf que, comme tu disais, c'est exponentiel. On n'est pas à l'abri dans 10 ans.
00:38:21 On est tous des bliblablob. - Des bliblablob, tu penses ?
00:38:24 - Moi, en vrai, j'y crois pas. Mais après, chacun... Je pense que ça sera partie intégrante du process de création musicale, c'est sûr.
00:38:30 Mais vraiment, je pense qu'il y a vraiment pas de raison de s'en inquiéter, que ça ne nous remplacera jamais.
00:38:34 - Non, je suis d'accord. - Je pense aussi. Donc on parlait des risques, des conséquences.
00:38:38 C'est vrai que c'est très dur de se projeter. Beaucoup de gens en sont contre. Beaucoup de gens sont inquiets.
00:38:43 Nous, on parlait plus d'un point de vue psychologique, de ce que ça dégage sur la démarche artistique.
00:38:50 Est-ce que c'est légitime ou pas, une IA ? Est-ce qu'elle a la légitimité de pouvoir prétendre à faire une œuvre d'art ?
00:38:56 Alors que c'est une machine, mais d'un autre côté, c'est nous qui l'avons fait.
00:39:00 Ça a quand même du sens. Mais est-ce que pour les générations futures, ce ne sera pas intimidant de se dire
00:39:05 que des ordinateurs peuvent faire le travail mieux qu'eux ?
00:39:08 Parce qu'ils ne vont pas se retrouver à baisser les bras, à se dire "à quoi bon, l'IA fait des meilleurs sons que moi ?"
00:39:14 - C'est là où je voulais en venir tout à l'heure. C'est qu'il y a une analogie qu'on peut déjà faire avec quelque chose qui existe depuis maintenant un peu longtemps.
00:39:19 C'est les VST. C'est-à-dire que maintenant, tu n'as plus besoin d'être un bon pianiste pour faire des super trucs de piano sur un logiciel,
00:39:25 FL Studio, Ableton, machin. Juste tu cliques, pip, pip, si tu t'y connais un peu, tu peux faire des super pièces de piano.
00:39:31 Chrono, il faisait pas mal ça pendant un moment. - J'y cliquais.
00:39:33 - Il cliquait. Et pareil, des pièces orchestrales, des pièces machin. Il y a même des... Tu peux faire des lignes de basse.
00:39:39 La guitare, c'est un peu compliqué, mais je pense qu'il va pouvoir aussi, tu vois.
00:39:42 - Mais il faut une base d'expertise quand même. - Donc ça existe déjà, malgré tout.
00:39:45 Et tu peux sonner super bien. Vraiment... Même mieux, en fait, qu'un vrai joueur.
00:39:51 Parce que c'est des trucs qui peuvent être très techniques à faire. Et pourtant, il y a encore plein de musiciens.
00:39:56 Et les musiciens sont encore très "valuables". - Et puis il y a aussi une approche différente aussi.
00:40:00 De jouer du piano et de faire la cliquette, c'est déjà différent.
00:40:03 - Et c'est pour ça que je pense que les IA ne remplaceront pas. Moi, je pense qu'il va y avoir deux trucs.
00:40:08 À l'imite, parce que tu vois, les musiciens qui composent aussi, utilisent aussi la cliquette.
00:40:13 Donc je pense que ça va être un peu merdique. - Et puis il y a peut-être un monde où il y a un consciencieux d'artistes
00:40:17 qui, justement, sont dans ce truc de "putain, relou ces IA, ils nous volent notre travail".
00:40:22 Et du coup, ça dégage. On supprime les IA et peut-être qu'en fait, utiliser les IA sera la honte.
00:40:27 - Ça deviendra peut-être quelque chose d'un peu prestigieux, de faire de la musique soi-même.
00:40:31 Un peu en comparaison avec des meubles qui sont faits en usine et un menuisier qui le fait à la main avec le bois.
00:40:36 Ça va être pour un public un peu plus aisé, un peu plus pointu, qui a envie d'avoir un meuble absolument parfait,
00:40:43 qui ne veut pas aller chez IKEA. - Par contre, je pense que la différence, je trouve que c'est une super bonne analogie.
00:40:48 Et je trouve que justement, la différence, elle se fera plus ou moins sur le même niveau. C'est-à-dire que c'est essentiellement symbolique.
00:40:53 - C'est une question de prestige. - C'est de dire "moi, j'écoute de la musique, regardez ce que ça dit de moi, ce que je consomme".
00:40:58 - Ou juste, il y a des artistes qui auront juste envie de faire de la musique parce qu'ils aiment faire de la musique.
00:41:01 - Oui, bien sûr. - Oui, bien sûr. - Je parle des consommateurs.
00:41:04 - Ah oui, des consommateurs. - Moi, je parlais des consommateurs.
00:41:06 - Oui, bien sûr qu'il y a des gens qui vont faire de la musique. - Même moi, d'un point de vue consommateur, en vrai, de vrai, du point de vue de l'artiste,
00:41:12 je suis dans cette gamberge, même d'un point de vue consommateur, si j'aime ce que j'écoute, en vrai, je m'en fous un peu.
00:41:17 - Ça dépend, parce que ça, c'est ce qu'on aime croire, mais on est quand même vachement... - On est tous biaisés.
00:41:23 - On est tous biaisés et on est tous mus par un désir d'appartenance, par toutes ces choses psychologiques qu'ils font de nous, des animaux.
00:41:31 Et on a ce truc où on aime bien dire "Ah, moi, j'aime ça". On aime bien aimer des choses pour ce qu'elles disent de nous et pas forcément pour autre chose.
00:41:40 - Oui, bien sûr, totalement. - Et donc, du coup, je pense que là, de la même manière que tu préfères tel ou tel artiste et que tu vas lâcher des grands tweets pour dire "Tel artiste, il pue sa grand-mère".
00:41:50 - Non, mais je te sens là-dessus, je te sens par rapport à la posture que ça engage.
00:41:53 En même temps, moi, je m'imagine là, en train d'écouter une playlist, il y a un son qui pop comme ça.
00:41:56 "Ah putain, il est bien ce morceau". Et puis après, tu apprends que c'est un truc, c'est une idée, un machin, mais je m'en fous, j'ai aimé le morceau.
00:42:00 Moi, je suis plus dans cette démarche-là. Mais effectivement, je te rejoins aussi là-dessus. Ça a du sens.
00:42:05 - Là, on parle beaucoup des I.A. On va peut-être passer à d'autres aspects de la musique plus tard.
00:42:14 C'est vrai que les I.A. reviennent forcément beaucoup. C'est normal, c'est en plus très d'actualité.
00:42:19 Mais de manière un peu plus large, dans 50 ans, est-ce qu'on aura un nouveau style musical ? Est-ce que c'est possible ?
00:42:27 Est-ce que, comment vous voyez les choses, est-ce que ce sera toujours un petit peu les mêmes,
00:42:31 de la même manière qu'on a eu le rock pendant une époque ? Là, c'est clairement le rap.
00:42:34 Est-ce que ça se calcule comme ça sur un laps de temps, genre dans 50 ans, ce sera toujours le rap ou ce sera quelque chose de tout nouveau ?
00:42:40 - La question est ultra large. Déjà, il y a quand même ce truc de domination.
00:42:44 C'est-à-dire que le rap n'a pas tout effacé à l'heure actuelle.
00:42:48 - Non, bien sûr que non. - C'est vrai qu'il domine.
00:42:50 - Il domine. Maintenant, le rap, je pense qu'on est un peu sur la fin.
00:42:53 Là, je revois pop, justement, un peu des revivals du rock des années 2000, ce genre de merdier.
00:43:01 Même la house est en train de revenir fort aussi. - Oui.
00:43:04 - Et puis les sonorités électro au global aussi, avec la hyperpop.
00:43:08 - Oui, c'est ça. Et puis, même je trouve que parler de dominance du rap, c'est aussi quelque chose de un peu bizarre,
00:43:16 à mesure où pas grand monde rap dans ce qu'on appelle le rap aujourd'hui.
00:43:21 - C'est plus de la pop urbaine, comme on dit ? - Oui, je pense. En tout cas, les gens chantent.
00:43:27 - Le terme interdit. - Le terme interdit, oui.
00:43:30 - La musique urbaine. - Mais en tout cas, ce qu'on appelle aujourd'hui du rap, au moment de...
00:43:36 - C'est un fort tout de fou, le terme rap aujourd'hui. - Oui, c'est ça.
00:43:38 - Le hip-hop. - Le hip et le hop.
00:43:40 - C'est vrai que souvent, ça peut être du reggaeton. - Ce qui est de la pop, ce que je considère quand même de la pop,
00:43:44 c'est que des fois, on appelle ça du rap. Pour moi, t'as une prod un peu machin, tu chantonnes et tout dessus,
00:43:49 avec de l'autotune et tout, c'est pas vraiment du rap, pour la définitive. Sauf qu'en fait, le rap, c'est tellement mélangé
00:43:53 avec plein de genres, parce que je pense que c'est vraiment le genre qui emprunte le plus à d'autres genres,
00:43:56 parce que tu peux rapper sur tout, techniquement, et tu es en plein idée sur tout.
00:43:59 Et en fait, ça a tellement pris plein de trucs que maintenant, on met tout sous cette étiquette-là,
00:44:04 alors que pas vraiment. Je trouve qu'il y a un monde entre un Alpha One et un PNL, et un Jul, un autre côté.
00:44:10 Pour moi, c'est trois trucs très différents, mais qu'on met dans la même catégorie.
00:44:13 - Ça n'a rien à voir. Mais après, je pense que Dofus, c'est toujours cyclique.
00:44:17 Je pense que si on fait un peu des calculs un peu malins, et qu'on regarde les différents cycles qu'il y a eu avant,
00:44:22 on peut plus ou moins prévoir, dans 50 ans, si on a encore de l'eau potable,
00:44:26 - Dans un premier temps ! - Si on n'est pas tous morts.
00:44:30 Quel genre d'esthétique musicale dominera ? Je pense que ça, on pourrait plus ou moins le prévoir.
00:44:35 50 ans, c'est suffisamment proche pour qu'on puisse se dire "oui, il y a moyen que ce soit ci, puis ce soit ça".
00:44:40 Mais après, il y a plein de trucs qui sont imprévisibles.
00:44:43 Peut-être qu'il y a quelqu'un de très influent qui va demander à une IA d'inventer un nouveau style,
00:44:48 et puis là, tout d'un coup, ce truc va dominer. - Ce serait possible, ça ? Un nouveau style musical, c'est possible ?
00:44:52 - Oui, je pense. En fait, pour moi, un nouveau style musical, c'est un morceau qui a bien pété,
00:44:56 et plein d'artistes qui le repompent. - D'accord. Vraiment ?
00:45:00 - Skrillex, c'est lui qui a inventé la dubstep, qui existait déjà bien avant sous une autre forme.
00:45:05 - La "bro-step" il a inventé. - Oui, mais j'ai fait des grosses grosses guillemets.
00:45:09 - C'est ce que les gens ont appelé la dubstep de manière générale.
00:45:13 Là, maintenant, tu demandes au grand public ce que c'est la dubstep, c'est Skrillex qui est un des plus emblématiques,
00:45:17 alors que ça existait avant lui. Il fait un sous-genre de la dubstep,
00:45:21 que les trous du cul comme nous appellent la "bro-step".
00:45:25 Mais tu vois ce que je veux dire ? Il a fait un gros morceau qui a pété,
00:45:29 et puis tout le monde l'a repompé, et puis tout le monde fait des dérivés de ce morceau-là,
00:45:33 et on appelle ça un genre. Mais de la même manière que le rock...
00:45:37 Là on parlait de rap, il y a un truc qui a parlé à tout le monde, c'est la trap.
00:45:41 La trap en gros, je ne me rappelle plus comment il s'appelle, c'est T.I. je crois,
00:45:45 qui a sorti un album qui s'appelle "Trap Music". C'est T.I. c'est ça ?
00:45:49 Et en fait il a dit "voilà, je fais de la trap". Alors ce type de prod' existait
00:45:53 vraiment un petit peu déjà, donc c'est style trap,
00:45:57 mais lui il a mis un nom dessus, il a dit "on fait de la trap".
00:46:01 On est encore dedans, mais en fait, si tu fais gaffe, toutes ces prod'-là
00:46:05 c'était du 140 BPM, les 800 BPM, les kicks qui sont là, les snares qui sont là, machin.
00:46:09 En fait c'est très canonisé. À partir du moment où tu mets un nom dessus,
00:46:13 tout le monde va refaire plus ou moins le même morceau.
00:46:17 Il y a des morceaux qui vont être fantastiques, et il y a des gens qui vont être très créatifs dans ces contraintes-là.
00:46:21 Mais une esthétique musicale, c'est une liste de contraintes.
00:46:25 C'est un type de BPM, un type de sonorité, un type de machin,
00:46:29 et tu vas avoir quelques morceaux qui vont être très emblématiques et très créatifs,
00:46:33 et après au milieu de tout ça, tu auras plein de morceaux un peu plus oubliables.
00:46:37 - Oui, d'où le fait que beaucoup de gens disent "j'écoute de tout", parce qu'en fait,
00:46:41 il n'y a pas vraiment de style musical dans lesquels ils se reconnaissent.
00:46:45 En fait, quand t'es pas vraiment pointu,
00:46:49 comme tu dis, et que juste tu te laisses porter par les sons du moment qui définissent un genre
00:46:53 par la suite, t'es quelqu'un qui écoute de tout. - Ouais, voilà, c'est ça, c'est plus généraliste
00:46:57 que spécialiste, et puis t'as des gens qui au contraire vont être vraiment des métalleux,
00:47:01 dans tous les styles de machin, etc. - C'est encore la même chose,
00:47:05 même dans le métal. Pour le death metal, le black metal, tu fais écouter
00:47:09 à quelqu'un qui ne connaît rien, deux morceaux de black metal, il va croire que c'est le même morceau.
00:47:13 Pareil pour le death, pareil pour le... - Oui, pour la dubstep, la drum'n'bass, tout ça,
00:47:17 pour tout le monde c'est la même chose. - Pour moi c'est du boom boom. - Oui, c'est du boom boom dans les oreilles, la tête dans le caisson.
00:47:21 - Donc en termes de nouveaux styles, je pense qu'il y en aura,
00:47:25 oui, en fait c'est des combinaisons de plein de paramètres, et je pense que
00:47:29 ces paramètres là sont infinis, enfin infinis pas vraiment parce qu'on a des limites physiques,
00:47:33 c'est-à-dire qu'on a des contraintes qui bougeront jamais,
00:47:37 par exemple, genre... ça ça peut être super intéressant,
00:47:41 par exemple l'oreille humaine elle entend entre 20 et 20 000 hertz, donc ça n'a pas beaucoup
00:47:45 d'intérêt de composer des trucs qui se passent en dessous ou au-dessus de ces fréquences-là,
00:47:49 mais si avec le transhumanisme on arrivait à écouter
00:47:53 jusqu'à 40 000 hertz, peut-être qu'il va se passer d'autres choses.
00:47:57 - On a déjà mis en place des prothèses où potentiellement tu peux écouter les ultrasons.
00:48:01 Et donc potentiellement, il y a un avenir où il y a tout un spectre audio
00:48:05 qu'on n'a jamais exploité jusqu'à maintenant qu'on va pouvoir exploiter. - C'est une dinguerie ça !
00:48:09 - Il y a un monde où tu vas mixer jusqu'à 40 000 hertz. - C'est trop chaud !
00:48:13 - C'est un truc que... - Il y a un monde où tu vois genre...
00:48:17 - Pourquoi vous avez ça ? - Hein ? - On en parlera après.
00:48:21 - Il y a un monde où dans 15-20 ans, Apple sort des nouveaux Airpods
00:48:25 avec une prothèse, tu peux écouter des infras, tu peux écouter des ultras. Et donc là, toute ta musique
00:48:29 déjà celle qui existe jusqu'à maintenant, tu ne la perçois plus de la même manière.
00:48:33 Et il y a un monde où toute la musique qui va exister après va être redéfinie en fonction
00:48:37 de tout ce nouveau spectre qu'on n'a jamais pu exploiter avant. - C'est une nouvelle route.
00:48:41 Tout le monde va pouvoir s'amuser. - C'est comme si on découvrait une nouvelle couleur.
00:48:45 - C'est inimaginable du coup. C'est ça qui est très strange.
00:48:49 On ne peut pas le projeter. - Genre les ultrasons, c'est les chaussuriers qui utilisent ça pour se repérer.
00:48:53 - Comment tu peux te les représenter toi ? - On ne peut pas.
00:48:57 - Pour nous, on considère que ce sont des trucs qui sont super aigus. Mais si tu es capable de les interpréter,
00:49:01 tu les entendras plus vraiment aussi aigus. - Je pense que pour nous, ce serait super intéressant
00:49:05 nous qui faisons de la musique, dans le sens où
00:49:09 moi je sais que la vision que j'ai de la musique, quand j'écoute un morceau
00:49:13 aujourd'hui, il ne se passe pas du tout la même chose dans mon cerveau, dans mon corps, que
00:49:17 quand j'étais gamin. Parce que j'ai appris à décrypter toutes sortes de choses. Là ici, si
00:49:21 j'ai un outil qui me permet de doubler les fréquences que j'entends,
00:49:25 ça va être comme avoir un nouveau sens et donc je serai
00:49:29 aussi presque illettré que si j'avais jamais appris la musique.
00:49:33 - Oui c'est vrai. - Ça va réinventer tout ce que tu as déjà écouté jusqu'à maintenant.
00:49:37 - Cette perspective est un peu grisante. - Il y a des sons que tu as entendus que du coup
00:49:41 si tu as ce truc là, ils ne vont peut-être plus du tout sonner pareil.
00:49:45 - Ça va nous paraître faux en fait. - C'est un exemple parmi tant d'autres
00:49:49 contraintes que potentiellement on peut bypasser mais qui font une esthétique musicale ou un style.
00:49:53 - Oui et puis il y a aussi le rapport au fait avec la musique micro-tonale et tout. Le fait que
00:49:57 aujourd'hui la musique est vachement codée, tu as douze notes
00:50:01 d'intervalles très précis qui en plus ne sont pas forcément justes quand tu regardes les sons de trucs.
00:50:05 Et potentiellement il y a un truc où on se met à faire de la musique micro-tonale, ce qui fait que
00:50:09 là on a des tons, des demi-tons, des machins, on va aller piocher un peu ce qu'il y a entre tous ces trucs là.
00:50:13 Et tu as des trucs qui sonnent, là si tu les écoutes, tu te dis "mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?" Mais peut-être un monde dans 15-20 ans,
00:50:17 notre oreille elle est habituée à écouter ça aussi. Et là, pareil, c'est tout un pan de la musique
00:50:21 qu'on a presque quasiment jamais exploré. Enfin ça a déjà été exploré je pense. - Ah bah ça l'est déjà, le micro-tonale,
00:50:25 c'est vraiment une question de culture. - Oui c'est vrai qu'il y a
00:50:29 d'autres pays où effectivement ça existe déjà et c'est déjà assez
00:50:33 répandu, mais je pense que potentiellement ça peut... Là tu l'injectes dans tous les genres
00:50:37 déjà qu'on a nous et tout, potentiellement tu inventes tout un pan
00:50:41 - Je connais pas du tout ça. - En gros tu sais, genre, dans la gamme
00:50:45 occidentale, il y a 12 notes. C'est Do, Do#, etc.
00:50:49 Et en fait, dans d'autres cultures, ils utilisent déjà pas la même charte que nous
00:50:53 Nous on a un La 440 Hz, donc c'est une fréquence... C'est ça hein ?
00:50:57 C'est une fréquence particulière, c'est "Huuuuh" le La.
00:51:01 - On vérifiera pas mais on va dire que c'est un La.
00:51:05 - En fait, il y a d'autres cultures dans lesquelles... En fait, ils ont juste pas fabriqué les mêmes instruments que nous
00:51:09 dans leurs histoires, ils faisaient d'autres musiques. Nous on avait le clavecin, le machin, mais
00:51:13 il y a d'autres cultures où ils avaient inventé d'autres instruments à cordes, machin, qui faisaient d'autres notes.
00:51:17 Et qui faisaient d'autres intervalles de notes, tu vois.
00:51:21 - D'accord, donc eux ça sonne pas pareil. - Il y a des trucs où on a Do, Ré, Mi
00:51:25 Eux ils vont avoir Do bizarre, truc, Ré bizarre...
00:51:29 - Par exemple, entre deux notes, nous on va avoir aucune note et eux ils en ont une
00:51:33 plus... entre les deux, et juste ça va être... En gros ça va être une musique qui va être plus nuancée.
00:51:37 - C'est ça, ils composent différemment. - Ou alors avec des nuances spéciales, parce que par contre
00:51:41 il y a d'autres cultures qui ont moins de notes. En fait, il y a de tout, tu vois.
00:51:45 Je sais plus, il y a une culture musicale qui est en 5 notes, qui est
00:51:49 pentatonique. - C'est inculturel, sur les continents asiatiques.
00:51:53 - En Asie, plus maintenant, mais la musique traditionnelle est basée sur 5 notes.
00:51:57 Dans certaines cultures, parce que je pense qu'il y en a 50 000. - Ce que j'allais dire, c'est que
00:52:01 justement, pour moi, il y a quelque chose où, globalement, plus on avance dans le temps
00:52:05 plus j'ai l'impression que collectivement, on a une écoute plus nuancée.
00:52:09 C'est paradoxal quand justement, tu te dis que les vieux, à chaque fois
00:52:13 ils se disent que les jeunes écoutent du boum boum. Mais justement, c'est parce que je me dis que
00:52:17 on arrive à entendre des notes là où
00:52:21 avant on n'entendait que du boum boum. C'est-à-dire, tu fais écouter de la dubstep à un vieux,
00:52:25 il y en a qui kiffent, il y a des vidéos de vieux qui réagissent à de la dubstep, c'est fantastique.
00:52:29 Mais tu vois ce que je veux dire, c'est que genre, on perçoit quelque chose d'agréable parce qu'on a
00:52:33 les codes, parce que machin, etc. Et plus ça avance, plus on s'affine, parce que fatalement, plus le catalogue
00:52:37 a augmenté, plus on a été influencé par plein de trucs, etc. Et plus on est obligé de s'affiner
00:52:41 pour trouver de l'intérêt. - Et il y a encore beaucoup de combinaisons qui restent à faire, qui n'ont pas été faites.
00:52:45 Donc il y aura encore sûrement plein d'autres découvertes pour chacun. - C'est pour ça que j'aime pas trop me projeter.
00:52:49 - Je pense qu'il y a des milliers de niches
00:52:53 qui déjà existent là maintenant, mais qui peut-être dans quelques années vont devenir un truc un peu plus mainstream.
00:52:57 Et là effectivement, on dira "ah putain, on a inventé un nouveau genre". Alors comme la dubstep, machin, ça existe depuis des années,
00:53:01 c'est juste que c'est une niche qui est vraiment très... - Ou la tectonique, je prends souvent l'exemple de la tectonique,
00:53:05 les gens voient ça comme un truc de passage qui a marqué, mais ça existe encore de plein de manières.
00:53:09 - Le live de mon auteur qui est un banger et personne ne pourra jamais me retirer ça. - Ouais, et moi j'en écoute encore...
00:53:13 - Ah, c'est chaud ! - J'aime bien la techno et j'écoute encore de la tectonique,
00:53:17 dans des festoches, dans des endroits, tu t'en rends pas compte, c'est un son de tectonique.
00:53:21 - C'est culturel, c'est qu'en fait ce truc-là il a été tué à cause de la mode qui est allé derrière, mais c'est vraiment vrai.
00:53:25 Ça avait été juste un courant musical, donc aujourd'hui ça existe aussi. - De toute façon, je crois qu'en style musical,
00:53:29 le tectonique, c'était pas vraiment... Je crois que ça existe encore, ça passe beaucoup. - Ah oui, moi je l'entends encore,
00:53:33 de la tectonique. - Je crois qu'on appelle ça, c'est pas juste ça qu'on appelle, parce qu'on galvaude le terme
00:53:37 "électro", mais je crois que l'électro, c'est un style précis, c'est ça. - Ah ouais, pour moi
00:53:41 "électro" c'est comme le mot "rap", tu m'en fous, c'est pas possible. - Ouais, ça m'en fous un peu.
00:53:45 - L'électro, c'est ça, le truc un peu plus large, à la limite, ça serait "dance music", tu vois.
00:53:49 - Ouais, mais pour moi c'est... - Mais tu sais, pour les nazis,
00:53:53 de ce genre de musique... - Allez !
00:53:57 - Pour les horribles de ce genre de musique, l'électro, c'est ce genre spécial,
00:54:01 et en fait, par contre, la tectonique, c'était cette mode, c'était cette danse
00:54:05 et cette manière de s'habiller. Et même dans la danse, c'est la danse électro, je crois qu'on appelait ça comme ça. - Ouais, peut-être qu'en fait
00:54:09 c'est ça qui est mort, c'est juste la traîne bizarre qui est là. - Ouais, c'est pas mort.
00:54:13 Je pense que c'est... - Ouais, enfin, quand c'est parti d'un truc
00:54:17 extrêmement mainstream à une niche de 10 personnes, je considère que c'est mort quand même, tu vois.
00:54:21 - En tout cas, c'est vu comme quelque chose d'un peu honteux, tu vois ce que je veux dire ? - Oui, bien sûr,
00:54:25 c'est un peu genre "ouh là, c'est bien là". - C'est à tout moment que tu veux nous faire des moves, vas-y. - Non, j'étais pas...
00:54:29 Ça s'appelait des tectoniques killers. - Tu fais pas une tectonique killer ?
00:54:33 - Non, j'étais pas tectonique killer. J'aimais bien la musique, mais je dansais pas...
00:54:37 - Pendant la cour de récré, je mettais le feu, moi, je m'en doute pas. - Toi, t'étais tectonique killer ?
00:54:41 - Non, non, mais je connaissais deux, trois mouilles. - Ouais, non, moi, j'aimais bien,
00:54:45 même encore aujourd'hui, quand j'écoute de la techno, il va y avoir des sons de tectonique et j'aime bien,
00:54:49 et "Mondotech", ça reste un banger à mes yeux. "Alive" de Mondotech, il est vraiment bien.
00:54:53 - C'est un putain de morceau, il est 33 choses. - Il est vraiment bien, le clip est catastrophique.
00:54:57 - Ça fait des années que je fais de la musique et "Mondotech", "Alive", il est incroyable. Le morceau, on a fait une sélection
00:55:01 pour "Move" justement pour le week-end dernier, là ? - Ah oui, c'est dedans.
00:55:05 - Mais ça m'aide pas, moi, je l'écoute premier degré régulièrement et ça passe très bien,
00:55:09 y'a pas de soucis. - Pareil que...
00:55:13 - On a chacun notre... - Pareil que "Opagan style".
00:55:17 - Ça c'est de la K-pop du coup. - "Opagan style". - Non, c'est pas comme ça.
00:55:21 - "Si mami saute" et tout. - Hein ? - Non, rien. - Ok.
00:55:25 - "Si mami saute", oui, c'est vrai que ça m'a fait. J'ai la référence. - J'ai pas compris.
00:55:29 - On parlait beaucoup de... comment dire... de la composition,
00:55:33 de la musique et de... comment dire... du mood que ça dégage,
00:55:37 mais là, j'aimerais qu'on parle aussi de la structure, c'est-à-dire de la durée d'une musique,
00:55:41 est-ce qu'elles sont amenées à rétrécir ? Est-ce qu'on m'avait dit que maintenant, les musiques étaient de plus en plus courtes ?
00:55:45 - Oui. - Je sais pas si c'est une vraie info ou... - Le troisième couplet est mort.
00:55:49 - Donc du coup, est-ce que ça va être amené à être comme ça, des formats courts pour la musique ?
00:55:53 Est-ce que c'est quelque chose d'inévitable ? - Je pense qu'il y a déjà un truc
00:55:57 qui est beaucoup induit par les plateformes de streaming. En fait, je pense qu'il y a beaucoup ça qui joue de fou.
00:56:01 Et ça... déjà, il y a la mort du troisième couplet, genre vraiment, j'avais vu passer un graph en mode
00:56:05 "Ouais, depuis quelques années, les sons, vraiment, deviennent de plus en plus courts".
00:56:09 Je pense qu'il y a deux trucs, c'est déjà le fait que la musique, on la surconsomme aujourd'hui.
00:56:13 Donc je pense que ça n'a pas forcément d'intérêt de faire des morceaux qui sont longs, parce qu'il y a aussi un rapport à l'attention de l'auditeur, machin et tout.
00:56:18 Et je pense que les plateformes de streaming, elles induisent aussi un truc, tu vois, de se dire, pour qu'il soit streamé,
00:56:22 ton morceau, il faut que les gens restent 30 secondes dessus. - 30 secondes, tu contemples.
00:56:27 - Donc dès le début, il se passe un truc, machin. Donc si dès le début, il se passe un truc, ça va plus vite, forcément.
00:56:33 Et ouais, je pense qu'il y a juste un truc de... - Après, c'est aussi...
00:56:37 Il suffirait que les plateformes décident qu'un vrai son, c'est deux minutes.
00:56:41 - Ah bah oui, tu les contemples et c'est deux minutes et ça rechange tout, tu vois.
00:56:44 Donc c'est vraiment les contraintes économiques, au final, qui jouent quand même sur ce truc-là.
00:56:48 - Mais c'est lié aussi au mode de consommation plus large des médias, vers les gens.
00:56:52 C'est qu'en fait, c'est beaucoup plus... Regarde TikTok, c'est pareil, tu vois.
00:56:55 TikTok, c'est très... - Les jeunes, ils aiment trop TikToker.
00:56:58 - Toutes les vidéos, même en VR, machin. - Il y a plein de gens qui écoutent un son sur TikTok,
00:57:02 tu vois, qui dure 30 secondes, même pas 30 secondes, c'est même un peu trop, hein.
00:57:06 Et qui après, quand ils vont écouter la musique en entière, ils l'aiment pas du tout.
00:57:09 Ils aimaient juste le petit extrait qu'on leur a proposé,
00:57:12 soit parce qu'il a été un peu modifié, pitché sur certains trucs,
00:57:15 et du coup la musique paraît bizarre, ou l'original paraît un peu lent,
00:57:19 ou parfois juste tout le reste de la musique, ils la trouvent nulle,
00:57:22 et l'extrait qu'ils avaient pris, c'était un bridge un peu sympa, tu vois,
00:57:25 ils se sont dit "ah, le reste va être comme ça", et en fait pas du tout.
00:57:27 Donc il y a aussi ce truc-là, où même si tu perces avec un son,
00:57:30 c'est pas pour autant qu'il va être streamé de malade, quoi.
00:57:33 - Après, souvent, ça se vérifie quand même.
00:57:35 Les sons qui pètent sur TikTok, en général, tu vas voir le Spotify,
00:57:38 en général, ça stream quand même.
00:57:40 Mais comme il disait, t'as plein de trucs qui...
00:57:43 Comment dire ?
00:57:45 Qui expliquent, ou en tout cas qui valident l'idée que les sons sont de plus en plus courts,
00:57:49 t'as "La Mort du Troisième Couplet", t'as effectivement toutes les versions speed-up aussi,
00:57:53 dans la moyenne, tu rajoutes des morceaux,
00:57:55 ben, ils font plus qu'une minute trente, ça fait chuter la moyenne des morceaux, quoi.
00:57:59 Même moi, je regarde régulièrement le top viral mondial Spotify,
00:58:02 ça devient très rare que ça dépasse les deux minutes.
00:58:05 - N'importe quelle minute, tu fais en trois minutes.
00:58:07 En général, la moyenne, maintenant, je trouve que c'est rare que ça dépasse deux minutes.
00:58:11 - Ce genre, t'es sur une cinquante, deux cents...
00:58:13 - En vrai, tous les albums de Péro-Aix-en-Main, les morceaux, c'est deux minutes trente en moyenne.
00:58:16 - Moi, je te parle du top viral, donc vraiment les morceaux qu'on a...
00:58:19 - Du top viral, vraiment ? - Ouais, le top viral.
00:58:21 - Moins de deux minutes ? - Ouais, en général, c'est ça.
00:58:23 Moi, souvent, je vois des morceaux de une minute vingt.
00:58:25 - C'est vrai que "Boys Alire", là, "Party 2", c'est genre une minute cinquante.
00:58:28 - Ouais, c'est souvent ça.
00:58:30 - Après, quand je vois le top mondial, t'as quand même des trucs genre les Miley Cyrus et tout,
00:58:34 ça reste des morceaux de deux minutes quarante, trois minutes.
00:58:37 - Un peu plus classique. - Après, ça existait déjà avant,
00:58:39 c'était le radio-edit, où déjà, à la base, il fallait que tu fasses un morceau de trois minutes, trois minutes trente.
00:58:44 Je pense qu'en fait, c'est toujours induit par des contraintes de médias, de canaux de diffusion, de machin et tout.
00:58:49 Là, c'est les plateformes de stream. Plus la surconsommation fait que c'est plus court.
00:58:52 Maintenant, je pense qu'il y a aussi une limite, pareil.
00:58:55 Parce qu'il y en a qui font aussi des morceaux, même des fois, de cinquante secondes, d'une minute.
00:58:58 Mais ça, c'est une frustration aussi pour l'éditeur. C'est bien pour les streams.
00:59:01 C'est une source de frustration aussi. Je pense pas que ce soit forcément malin non plus.
00:59:04 - Surtout le replay value. - Ouais, il y a le replay value, mais fuck.
00:59:07 - Non, non. - Ça y est, quoi.
00:59:09 - Surtout, ça, par exemple, c'est pas récent. Il y a plein de groupes de punk qui faisaient ça.
00:59:12 - Oui. - Genre, ils avaient des trucs comme ça.
00:59:14 - Le punk, c'était des morceaux très courts. - Ok.
00:59:16 - Et c'est fini. - Ah ouais, d'accord.
00:59:18 - Et puis, tu passes à un suivant et c'est parti, quoi. Genre, c'est pas...
00:59:21 - Mais c'était l'aspect contre-culture. - Oui, voilà.
00:59:24 - À l'époque, la mode, c'était les longs morceaux, le prog.
00:59:27 - Oui, et les punks sont là pour y arriver. - On s'en bat les couilles. Hop là, une minute.
00:59:31 - C'est pas impossible qu'on ait des néo/anti-punk qui décident de faire des opéras de 50 minutes
00:59:35 pour montrer le dernier album de Lil Yachty, là ?
00:59:38 - La première track, c'est 8 minutes. - En fait, c'est un peu ça.
00:59:41 Pour moi, maintenant, c'est presque faire un acte de dissidence
00:59:44 que de sortir un album de 25 morceaux de 6 minutes.
00:59:48 - C'est vrai, oui, oui. - Après, classique organisé, c'est pas trop une dissidence.
00:59:52 - Et t'as 30 morceaux de 15 minutes. - C'est vrai.
00:59:55 - Oui, mais est-ce que tout le monde l'écoute en entier ? - Ah, je pense pas.
00:59:58 - En vrai, si. Je pense qu'il y avait un peu ce côté de... - Ils ont fait platine, quand même.
01:00:01 - Peut-être pas de dissidence, mais on s'en bat les couilles. On refait comme à l'ancienne.
01:00:04 On refait ces cyphers de 12 minutes. Donc, si, il y avait quand même ce côté un peu d'aller contre le truc global.
01:00:09 - Je sais pas si c'est vraiment ça ou juste je ramène tous mes frérots et tant pis, y a plein de gens.
01:00:13 - Oui, voilà, c'est ça. - Sans poser la question, il y a quand même eu ce truc naturel.
01:00:17 - De pas se plier forcément à l'idée que ton morceau doit faire une minute 50 pour entrer dans le top 50 viral mondial.
01:00:23 - Oui, exactement. C'est une contrainte qui est un peu imposée, mais qui est déjà très flexible et on peut totalement la passer à côté.
01:00:29 - Oui, voilà, c'est ça. Maintenant, c'est toujours plus risqué. C'est comme dans tout.
01:00:32 Tu as des contraintes partout. Si t'arrives à t'en accommoder, t'auras forcément plus de chances d'y arriver.
01:00:38 Maintenant, ça empêche... Il y a des gens que ça n'empêchera pas du tout.
01:00:41 - Oui, bien sûr, de tenter. - Ou même de réussir.
01:00:45 - Oui, en vrai, tu parlais de très organisé, mais c'est un bon exemple.
01:00:50 C'est un son qui ne rentre pas du tout dans les codes de ce qu'on écoute.
01:00:53 Et pourtant, c'est un des sons qui, quand ça démarre, tout le monde a les paroles.
01:00:59 - Après, c'est quand ça démarre. - Qui connaît le quatrième couplet par cœur ?
01:01:04 - Ah oui, après, ça devient un peu compliqué, je suis d'accord.
01:01:06 - C'est vrai qu'on l'écoutera jusqu'à la fin. Même quand c'est en soirée, tu as le SCH qui arrive au début,
01:01:11 les coffres et compagnie, puis deux minutes, ça y est, quoi, change.
01:01:14 - Il y a un peu cette culture aussi, je trouve, avec laquelle on a un peu grandi.
01:01:17 C'est le fait de sortir en boîte, c'est les DJs, c'est pas forcément seulement David Guetta, etc.
01:01:22 C'est tous les DJs, de manière générale.
01:01:24 Quand ils vont faire un set, ils ont quand même ce truc de passer qu'une minute, même pas, de la musique.
01:01:29 Parfois, tu vois, ils enchaînent. Et c'est comme ça aussi qu'on aime la musique, les transitions, les mash-ups.
01:01:33 Il y a quand même une vraie... Moi, j'ai l'impression qu'il y a une grosse montée des mash-ups ces dernières années.
01:01:38 Et j'adore écouter ça aussi. De temps en temps, il y en a certains qui marchent trop bien.
01:01:43 Ça fait péter un plomb parce qu'on sait qu'il y a une science derrière, que les beatmakers connaissent.
01:01:47 Avec un BPM, etc., ils savent que ces deux musiques-là vont matcher.
01:01:50 Et toi, quand tu connais pas ça, c'est un tour de magie.
01:01:52 Et t'es juste en train de kiffer ton moment parce que les deux marchent trop bien.
01:01:55 Et t'en veux deux. Ah, trop stylé ! Double truc en même temps.
01:01:58 - Ce que tu dis là, ça me fait vraiment penser au fait que...
01:02:01 On parle du futur de la musique, etc. Mais la musique, ça veut...
01:02:04 C'est horrible de faire ce que je vais faire là, mais ça ne veut tout et rien dire.
01:02:08 Parce que c'est... En vrai de vrai, c'est autant d'expériences différentes.
01:02:13 La musique d'un film, c'est de la musique. Tu la consommes pas du tout de la même manière
01:02:17 que quand tu la mets dans tes écouteurs, tu prends le bus.
01:02:19 Ou même quand tu la mets dans tes écouteurs, tu vas à la salle.
01:02:21 Quand tu la mets dans tes écouteurs, tu vas à l'enterrement de ton grand-père.
01:02:23 Ou je sais pas quoi, tu vois. - Oui, c'est vrai.
01:02:25 - Il y a plein de manières de le consommer. Et du coup, c'est pas du tout la même expérience.
01:02:29 Moi, je sais par exemple que j'avais fait une vidéo sur l'acide-core
01:02:35 avec un frérot à moi qui s'appelle Jassi Dorex.
01:02:38 Et lui, il écoutait beaucoup de... Lui, il appelle ça de l'acide techno.
01:02:41 Et moi, je trouvais ça chiant à crever. Genre, j'écoutais les morceaux...
01:02:45 - Je crois que je vois ce que c'est. - Tu vois, j'avais l'impression...
01:02:47 Pour moi, c'était toujours la même chose. C'est...
01:02:50 Avec à peine une mélo, rien du tout, et tout, tu vois.
01:02:53 Et donc, j'y vais... Je reste ouvert, mais genre quand même avec un a priori de...
01:02:59 Je vais voir un type qui est fort à faire ce truc-là, et je vais essayer d'en faire avec lui.
01:03:04 Au début, je me dis "Waouh, putain, c'est dur et tout", tu vois.
01:03:07 Et puis, au bout d'une heure et demie, un truc comme ça, tu vois,
01:03:11 en fait, je sens qu'il se passe un truc physique.
01:03:13 Genre, on est dans son studio, ça fait une heure, la musique, elle fait "pouf, pouf, pouf"
01:03:18 dans ma poitrine, tu vois, et je sens qu'il se passe un truc physique.
01:03:20 Et je commence à kiffer, tu vois.
01:03:22 Mais c'était juste que je l'approchais d'une manière un peu intellectuelle,
01:03:25 et le contexte dans lequel j'étais, genre je le mets dans mes écouteurs, etc.
01:03:30 n'est pas du tout bon pour apprécier ce genre de musique-là, tu vois.
01:03:32 - Il y a un côté plus primitif dans ce truc-là.
01:03:34 - Ouais, il faut se laisser porter.
01:03:35 - Et je pense que c'est aussi une des manières dont la musique va pouvoir se réinventer,
01:03:38 c'est aussi dans la manière de le consommer, d'en faire l'expérience, tu vois.
01:03:41 Ça peut être justement comme si on a des nouvelles technologies qui nous permettent
01:03:45 d'accéder à de nouvelles fréquences, ou simplement des idées un peu malignes
01:03:48 de comment est-ce qu'on peut redécouvrir la musique.
01:03:50 - La 8D.
01:03:51 - La 8D.
01:03:52 - Ouais, il y a la 8D, il y a ceux qui font des sons genre "ouais, cette musique-là,
01:03:56 mais c'est genre tu l'entends dans la salle de bain, et il y a une soirée,
01:03:59 il y a des gens qui le transforment".
01:04:02 - Il y en a qui rajoutent des bruits de la pluie, etc.
01:04:04 - Ouais, c'est assez sympa.
01:04:05 - En fait, tous ces trucs-là, c'est des manières de réinventer la musique, tu vois.
01:04:08 Donc, comme à l'ancienne, reprendre un morceau, le sampler, refaire un morceau par-dessus,
01:04:13 il y en a même encore à l'heure actuelle qui considèrent que c'est du plagiat,
01:04:16 et bon, il y a toute une culture qui s'est faite autour.
01:04:18 - Oui, c'est vrai.
01:04:19 - Mais à la base, ça commençait comme ça.
01:04:21 De la même manière, il peut y avoir un truc qui pop du jour au lendemain de "oui,
01:04:24 t'entends ça", genre avec ta maman qui crie dessus parce que t'as pas fait tes devoirs
01:04:28 et ça te rappelle ton enfance, tu vois ce que je veux dire.
01:04:30 - Mais de toute façon, ça existe déjà très très fort, ça, parce que sur Spotify,
01:04:33 il y a tout un tas de playlists contextuelles, en gros, qui existent.
01:04:36 C'est la playlist pour dormir.
01:04:38 Donc en fait, tu te mets ça quand tu vas dormir.
01:04:39 La playlist pour faire du sport.
01:04:41 - La playlist pour te foutre en l'air.
01:04:43 - La playlist pour te foutre en l'air, c'est ma préférée.
01:04:45 Elle marche pas bien.
01:04:46 - Elle marche pas.
01:04:47 - Il y a zéro replay sur cette playlist, c'est marrant.
01:04:51 - Ça marche vraiment bien.
01:04:54 - En fait, ce concept de contexte, c'est vachement...
01:05:00 Ça aussi, c'est arrivé de ouf avec les plateformes de streaming.
01:05:03 Après, est-ce qu'on continuera d'écouter ?
01:05:05 Parce que ça, on n'en a pas parlé, mais là, actuellement, la manière de consommer,
01:05:08 c'est principalement les plateformes de streaming.
01:05:10 Avant, c'était les disques et la radio, tu vois.
01:05:13 Ça va être quoi dans...
01:05:16 Peut-être qu'on aura un petit bus qui nous génère de la musique automatiquement
01:05:20 en fonction de ce qui se passe dans ta vie.
01:05:22 - En revenant sur le sujet de...
01:05:23 - Je ne fais que ça dans ma vie.
01:05:25 Là, par exemple, tu passes un moment trop bien,
01:05:27 et en bas, t'as vu que ça fait "papadapapadapapada".
01:05:29 - Ça existe déjà, pour vrai.
01:05:31 Il y a déjà un truc en mode, pour les gens qui font du sport,
01:05:34 c'est pas encore autant élaboré, mais pareil, je crois que c'est basé sur...
01:05:37 - En fonction du rythme cardiaque ?
01:05:38 - Exactement.
01:05:39 Et en fonction de ton activité, quand tu fais du sport, la musique, elle accède.
01:05:42 - C'est trop chouette.
01:05:43 - C'est pas vraiment ce qui te passe comme truc, mais j'ai vu que c'est ça le concept.
01:05:45 Et potentiellement, pour les AIs, il y a ce truc aussi qui revient beaucoup,
01:05:47 c'est qu'un jour, tu vas être là, tu te dis "putain, je me sens comme ça aujourd'hui"
01:05:50 ou "j'ai envie de me sentir comme ça".
01:05:52 Ils génèrent une playlist sur mesure, et comme ils connaissent tous tes goûts,
01:05:56 tout ce que tu as...
01:05:57 C'est déjà un peu le cas des playlists Spotify,
01:05:59 c'est un truc un peu algorithmique, où c'est en mode,
01:06:01 t'as écouté, t'as liké ce morceau-là l'autre jour,
01:06:03 donc potentiellement, j'ai ce rayon de morceaux qui peuvent te plaire,
01:06:06 mais c'est pas toujours tout qui peut te plaire.
01:06:07 Alors que l'IA, elle va vraiment taper là où c'est juste.
01:06:10 Et tu vas t'enfermer dans un genre de...
01:06:11 - C'est très dangereux, ça.
01:06:12 - Un wormhole de trucs où c'est que des sons que tu kiffes, et t'es "ciao".
01:06:16 - T'as pas forcément d'inspiration tout le temps,
01:06:19 et le nombre de fois où tu mets tes écouteurs, tu regardes ton téléphone,
01:06:22 et t'es "qu'est-ce que j'écoute là, qu'est-ce que j'ai envie d'écouter ?"
01:06:24 - Et là, tu vas avoir tout un monde à explorer, un rabbit hole.
01:06:27 - Là, ta grand-mère vient de mourir, tu dis "écoute, ma grand-mère vient de mourir,
01:06:30 mets-moi quelque chose", et ça va te mettre que les trucs les plus prises pour bien le faire.
01:06:33 - "Maman, elle est morte, oh, mais bon ça arrive, des fois."
01:06:37 - Ça, c'est contextuel, ça.
01:06:39 - On reprend, on arrive à la fin de l'émission, les amis, les petits loulous.
01:06:43 C'est bientôt la fin.
01:06:44 - Mon cœur se brise.
01:06:45 - Du coup, moi, j'avais une petite question,
01:06:48 qui est un peu difficile parce que là, il va falloir se projeter vraiment.
01:06:52 Mais vous, vous voyez où dans 50 ans, et surtout par rapport à la musique,
01:06:56 est-ce que vous ferez encore des prods à l'EHPAD ?
01:06:58 Ou est-ce que vous aurez, à votre avis, abandonné,
01:07:02 ce sera devenu un peu trop pour vous, l'évolution ?
01:07:05 Quelle est votre position, Pandré, si tu veux commencer ?
01:07:08 Dans 50 ans, toi, ça donne quoi ?
01:07:10 - Bah, s'il y a encore de l'eau potable.
01:07:13 - S'il y a encore de l'eau potable, tout de suite, on le rappelle, évidemment.
01:07:15 - Et que je suis encore en vie.
01:07:17 - Deuxième critère ?
01:07:19 - Bon, j'espère que, ouais, j'aurai ma petite retraite dorée
01:07:22 grâce à tout l'argent que j'aurai gagné grâce à l'IA.
01:07:24 - Déjà ?
01:07:27 - Bah, en vrai, c'est très très compliqué de savoir.
01:07:30 C'est bizarre, cette question, un peu.
01:07:32 Toi, tu te vois où, toi, dans 50 ans ?
01:07:34 - Dans 50 ans ? Moi, je me vois encore en train d'écrire.
01:07:37 Faire des scénarios, bien sûr.
01:07:38 - Moi, je pense que j'en aurai marre.
01:07:40 - Bah, attends, il y en a plein, à 70 balais, ils continuent de créer des trucs.
01:07:44 - Ah oui, créer, je pense que oui.
01:07:47 - Moi, je me vois encore en train de créer, avoir un atelier, des trucs.
01:07:50 - Ça, ouais, de ouf. L'humain a besoin de créer, de toute manière, pour se sentir en vie.
01:07:53 - Voilà. Alors que les IA, elles vont nous manger le pain dans la bouche.
01:07:56 À cause de ça. Et qu'on verra après, on sera tous morts.
01:07:59 - Imagine, t'as une IA devant toi, tu lui dis quoi ?
01:08:01 - Je fais "mon ref, ça va un peu, là ?"
01:08:04 - Je pense que je fais rien à ça.
01:08:05 - Je sais pas si ça sera hyper efficace, mais...
01:08:07 - Je ne comprends pas votre question.
01:08:09 - Je vais blip blop blop.
01:08:10 - Faudrait inventer un mot pour les dévaluer.
01:08:12 - Les... - Les IA.
01:08:13 - Sales.
01:08:14 - Têtes de... - Sales...
01:08:16 - Têtes de robot.
01:08:18 - Attends.
01:08:19 - Sac de câbles.
01:08:21 - Sac de câbles, c'est pas mal.
01:08:22 - Sac de câbles.
01:08:23 - Sac de câbles, j'aime bien.
01:08:24 - On peut alors trouver une autre signification à l'acronyme.
01:08:27 - Oui.
01:08:28 - IA ?
01:08:29 - Inutile abruti.
01:08:31 - Inutile abruti, ouais, pas mal.
01:08:33 - C'est pas mal.
01:08:34 - C'est pas mal, inutile abruti.
01:08:35 - Ouais, pas mal, ça.
01:08:36 - Ça fait très... Les gros rageux, tu vois, ça fait vraiment vieux con.
01:08:39 Tu vois ce que je veux dire ? Les vieux cons qui regardent leurs petits-enfants
01:08:41 et qui font "ouais, les IA, plutôt inutile abruti", là.
01:08:44 Et t'as les gamins en mode "putain, un papier".
01:08:45 - Sinon, en vrai, c'est un IA de merde, c'est bien aussi.
01:08:47 - Ça marche aussi.
01:08:49 - Ils nous veulent notre travail.
01:08:50 - Bah oui, bah oui.
01:08:51 - Moi, je pense que je suis mort.
01:08:54 Mais si je suis en vie, je pense que je fais plus trop de musique.
01:09:00 - OK.
01:09:01 - Je pense que je fais des maths.
01:09:05 - Ah ouais ?
01:09:06 - Ouais.
01:09:07 - OK.
01:09:08 - De la physique.
01:09:09 - De la physique ?
01:09:10 - Ouais.
01:09:11 - Tu deviendras scientifique ?
01:09:12 - Je pense.
01:09:13 En fait, mon plan, c'est là, jusqu'à l'instant, c'est genre, je vais faire...
01:09:14 Là, je joue et je me forme.
01:09:15 - Ouais.
01:09:16 - Je fais la musique d'un Pixar.
01:09:17 - Ouais.
01:09:18 - Tu fais la musique d'un Pixar, tu prends 2% du budget global du film,
01:09:19 le budget global d'un film Pixar, c'est entre 20 et 40 millions.
01:09:23 - OK.
01:09:24 - Donc après, bon là, je suis...
01:09:25 - Après, t'es bien ?
01:09:26 - Ouais.
01:09:27 Déjà, là, je suis pas mal, mais là, je serais vraiment max.
01:09:28 - Ouais.
01:09:29 - Et puis après, je retourne à l'école et je regarde un peu tout ce qui se fait au niveau
01:09:32 de la théorie des corps, de la physique quantique, tous ces choses-là.
01:09:37 - Ça se toche.
01:09:38 - Donc je résous...
01:09:39 Tu sais, il y a un problème entre la relativité générale et la physique quantique.
01:09:45 - D'accord, donc tu résous ça ?
01:09:46 - Ouais.
01:09:47 - OK.
01:09:48 - Et puis, avec la moula de ça, ben...
01:09:50 - Tu sors un ou deux bouquins, quand même, histoire de transmettre à un petit peu ?
01:09:53 - J'en ai déjà sorti un, donc peut-être autre chose.
01:09:55 - OK, ouais.
01:09:56 - Ça rapporte de la moula de faire de la physique quantique ?
01:09:58 - Non, pas trop.
01:09:59 Non, là, c'est vraiment parce que je suis...
01:10:00 C'est vraiment pour aider autrui.
01:10:02 - Non, mais ça peut lui ramener un prix.
01:10:04 - Ouais.
01:10:05 - Il peut avoir un prix.
01:10:06 - Mais je pense que, ouais, il y a des prix de...
01:10:07 Genre, tu gagnes un million, machin, etc.
01:10:08 Mais il faut pas le faire pour ça.
01:10:09 - Ouais, il faut le faire pour la passion de la physique quantique que tu as depuis toujours,
01:10:12 du coup.
01:10:13 - Ouais, ça, ça m'intéresse beaucoup.
01:10:14 - En vrai, t'as dit un vrai mot.
01:10:15 T'as dit stimulation.
01:10:16 En gros, c'est ça, là.
01:10:17 - Ouais.
01:10:18 - Oui.
01:10:19 - Il faut se stimuler, quoi.
01:10:20 - Qu'est-ce qui nous stimulera dans 50 piges, quoi ?
01:10:21 - Ouais.
01:10:22 - Exactement.
01:10:23 - Mais je pense que, comme je suis un très gros sapio,
01:10:26 ben, je vais vraiment lire des livres et regarder des documentaires, quoi.
01:10:31 - OK.
01:10:32 - Par exemple, qu'est-ce qui te stimule le plus actuellement, là ?
01:10:34 Tu sais, genre, cite les cinq trucs qui te stimulent le plus dans la vie, là, maintenant.
01:10:38 - Là, maintenant ?
01:10:39 - Là, maintenant ? Ça peut être n'importe quoi.
01:10:43 - C'est pas dur comme question.
01:10:44 - Un truc qui te stimule, hein ?
01:10:45 - Un truc qui me stimule ?
01:10:46 - Ouais.
01:10:47 - Euh...
01:10:48 L'argent.
01:10:49 - Ouais.
01:10:50 - Les amis qu'on se fait en chemin.
01:10:53 - Le plus important.
01:10:54 C'est le vrai trésor.
01:10:55 - Ouais.
01:10:56 - Au bout du chemin, c'est les amis qu'on se fait.
01:10:57 - Mais d'abord l'argent.
01:10:58 - D'abord l'argent, quand même.
01:10:59 - Puis les amis qu'on se fait en chemin.
01:11:00 - Les amis, c'est bon, quoi.
01:11:01 - Ouais.
01:11:02 - Euh...
01:11:03 Je dirais la perspective d'un lendemain meilleur.
01:11:06 - Mmh.
01:11:07 - Macron, c'est le meilleur.
01:11:08 - Macron, enfin, c'est les deux...
01:11:09 - Oh, attends, j'ai pas compris le terme.
01:11:10 - Non, c'est les macarons.
01:11:11 - Tout de suite, on écoute Shane Paul, température.
01:11:12 - Mais bon...
01:11:13 - Voilà, je pense qu'on a fait le tour.
01:11:14 - OK.
01:11:15 - C'est bien.
01:11:16 - Oui, donc t'as déjà un petit peu des...
01:11:17 - J'ai des plans, quoi.
01:11:18 - Sacré programme.
01:11:19 - Y a un petit programme, y a...
01:11:20 - Mais en fait, c'est vraiment, je l'occupe en espérant que je meure avant.
01:11:21 - D'accord.
01:11:22 - Je me dis, je vais prévoir trop, comme ça, je serai pas déçu.
01:11:23 Comme ça, je serai occupé quand ça arrive.
01:11:24 - Oui, t'as pas envie d'être là à 80 balais...
01:11:37 - Et d'attendre que ça arrive.
01:11:38 - Ouais, t'as pas envie de ça.
01:11:39 - Ça, ça va me casser les couilles, ça.
01:11:40 - Ça, ça va être chiant.
01:11:41 Oui, je peux comprendre.
01:11:42 - Et toi, Onar, tu vas faire quoi quand tu seras là ?
01:11:43 - Bon, on sera là, hein !
01:11:44 - On sera là.
01:11:45 - On sera là.
01:11:46 Moi, je te dis, je suis incapable de me projeter sur un ou deux ans.
01:11:47 Déjà là, frère, il y a deux ans, je suis incapable de me dire que...
01:11:48 - La mère de ton invité ?
01:11:49 - Oui.
01:11:50 Mais oui.
01:11:51 - Il y a un petit programme, y a...
01:11:52 - Oui, il y a un petit programme.
01:11:53 - Oui, il y a un petit programme.
01:11:54 - Oui, il y a un petit programme.
01:11:55 - Oui, il y a un petit programme.
01:11:56 - Oui, il y a un petit programme.
01:11:57 - Oui, il y a un petit programme.
01:11:58 - Oui, il y a un petit programme.
01:11:59 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:00 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:01 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:02 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:03 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:04 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:05 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:06 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:07 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:08 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:09 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:10 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:11 - Oui, il y a un petit programme.
01:12:37 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:06 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:07 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:08 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:09 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:10 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:11 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:12 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:13 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:14 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:15 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:16 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:17 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:18 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:19 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:20 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:21 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:22 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:23 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:24 - Oui, il y a un petit programme.
01:13:48 - Oui, il y a un petit programme.
01:14:09 - Oui, il y a un petit programme.
01:14:31 - Oui, il y a un petit programme.
01:14:55 - Oui, il y a un petit programme.
01:14:56 - Oui, il y a un petit programme.
01:14:57 - Oui, il y a un petit programme.
01:14:58 - Oui, il y a un petit programme.
01:14:59 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:00 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:01 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:02 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:03 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:04 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:05 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:06 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:07 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:08 - Oui, il y a un petit programme.
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01:15:12 - Oui, il y a un petit programme.
01:15:13 [SILENCE]

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