"Tout le monde contribue un petit peu, et c'est ça qui fait qu'un quartier reste vivant."
Yacine a grandi ici, dans le 19e arrondissement de Paris. Devenu kiné et préparateur physique, il a monté une asso pour que tous les habitants puissent pratiquer le sport, ensemble. Brut a suivi une séance avec tout le quartier.
Yacine a grandi ici, dans le 19e arrondissement de Paris. Devenu kiné et préparateur physique, il a monté une asso pour que tous les habitants puissent pratiquer le sport, ensemble. Brut a suivi une séance avec tout le quartier.
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00:00 On tient, on tient, j'ai pas dit stop !
00:02 On tient !
00:03 C'est des cours collectifs ouverts à tous, sous tâche, tout horizon.
00:06 Prêt ? Top, c'est parti, on va envoyer !
00:08 Un seconde, un seconde !
00:10 (Rires)
00:12 (Soupir)
00:14 (Musique)
00:16 Tiens, vas-y, on va !
00:18 Moi, je suis vraiment un enfant d'ici, du 19ème.
00:20 C'est mon arrondissement de cœur, c'est ma ville, c'est mon village.
00:24 Si tout le monde grandit dans un quartier,
00:26 et ensuite prend ses bagages et se barre ailleurs,
00:29 au final, tu laisses une zone morte.
00:31 Moi, je suis étiquiné, j'ai un bagage dans le sport,
00:34 j'ai ouvert une association sportive, je fais bouger les gens.
00:36 Toi, t'es pâtissier, toi t'es ci, toi t'es ça,
00:38 tout le monde contribue un petit peu,
00:40 et c'est ça qui fait en sorte qu'un quartier reste vivant.
00:43 Mettez des gens qui ont du mal aujourd'hui,
00:47 avec des gens qui ont bien graillé ce matin.
00:49 3, 2, 1, et t'as, c'est parti !
00:53 20 secondes d'effort, 10 secondes de récup !
00:55 Tu vas avoir des mecs qui sont sortis de prison,
00:58 qui sont en réinsertion,
00:59 tu vas avoir des jeunes cadres dynamiques qui sont là,
01:01 tu vas avoir des personnes qui travaillent dans les supermarchés,
01:04 qui est si rare !
01:05 J'ai des enfants de 8, 9, 10 ans qui accompagnent leurs parents,
01:08 qui font aussi des séances.
01:09 On va essayer de bouger toutes les articulations,
01:14 solliciter tous les groupes musculaires,
01:16 et voilà, en fait, c'est vraiment sport santé.
01:17 Ce qui est basé sur ça, c'est de faire en sorte que les gens
01:19 puissent se dépenser et se sentir mieux par la suite.
01:22 J'ai fait en sorte de mettre de la discipline,
01:24 de la rigueur dans ces séances,
01:25 pour que ce ne soit pas le bordel,
01:26 pas un endroit où on vient passer son temps libre.
01:28 On vient pratiquer une activité physique.
01:30 On est bénévole, c'est 20 euros par mois pour participer aux sessions.
01:33 L'argent contribue à acheter du matériel,
01:35 à organiser un petit peu toutes les choses,
01:38 créer des moments privilégiaux quand on peut,
01:40 et puis cette année, si Dieu le veut, on fera aussi des compétitions.
01:43 Bader, c'est bon, debout, mets-toi avec qui tu veux maintenant.
01:46 Allez, débrouille !
01:47 Bon gré, Marcella !
01:50 Au-delà du sport, c'est quand même un coin où tout le monde se retrouve,
01:55 on se fait énormément d'amis, on vient, on se retrouve,
01:57 on discute de la vie et on fait du sport ensemble.
01:59 Et je trouve que faire du sport avec quelqu'un, ça rapproche énormément.
02:02 Dans les quatre, cinq rues qui forment le quartier,
02:04 tu as peu de commerces.
02:05 La plupart des commerces qui ouvrent ferment dans les six mois.
02:08 Et puis, comme je disais,
02:10 je vous invite à taper ce que c'est un quartier zone politique de la ville.
02:14 Il faut regrouper plusieurs critères.
02:15 Malheureusement, on en fait partie.
02:17 Donc c'est zone isolée, c'est femmes isolées,
02:19 c'est familles nombreuses, c'est taux de chômage élevé,
02:22 c'est taux de réussite dans la scolarité très bas.
02:26 C'est tous ces critères-là qui font que dans ce quartier-là,
02:28 qu'est-ce qu'il explique ? Je ne sais pas.
02:30 Certains disent qu'il est maudit.
02:31 Moi, je dis non.
02:33 Je dis que voilà, c'est comme ça.
02:36 Et que si Dieu le veut, on changera les choses petit à petit
02:38 et la nouvelle génération sera mieux que les anciens.
02:41 On va boucler ça avec Moukapinou.
02:48 Tipoui, Mouka.
02:49 Je travaille.
02:50 La nouvelle génération.
02:51 La nouveauté, la jeunesse.
02:53 Ça va avoir de belles choses.
02:54 Au début, on était 20, il y a 8 ans, 9 ans, 10 ans.
02:58 Puis 30, puis 40.
03:00 Moi-même, je ne savais pas où était la limite.
03:01 Quand j'ai vu que j'avais 80, 90 personnes en face de moi
03:04 et qu'au final, ça tenait la route et que les gens étaient satisfaits,
03:06 je me suis dit bon, voilà.
03:08 Nos limites maintenant, on venait à 1 000.
03:11 Donnez-moi un micro et on venait à 1 000, ce n'est pas un problème.
03:14 C'est ça.
03:15 *Bruit de tonnerre*
03:17 Merci à tous !