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Virginie Efira se prête au jeu du name dropping pour Brut.
Transcription
00:00Bougie parfumée, sécateur, voilà.
00:02Il y a des gens qui ne veulent pas être dans l'écran.
00:04Bonjour, c'est Virginie Effira.
00:05Bienvenue sur Bruts.
00:10Ah Benoît, Benoît Poulevard, ça, c'est la famille de Belgique.
00:14Non, mais ça fait très, très, très, très longtemps que je le connais.
00:16La première fois que je l'ai rencontré, ça n'avait rien à voir avec le cinéma.
00:20J'étais dans un voyage avec...
00:23J'étais mariée à l'époque en Belgique et on s'emmerdait, il faut bien le dire.
00:27Et on entend la voix de Benoît Poulevard au loin.
00:29Et là, la vie après un autre tournant.
00:31Je me souviens qu'il y a toute une période de vie comme ça
00:33où je voulais être l'ombre de Benoît Poulevard.
00:36Je veux dire, c'est quelqu'un qui agrandissait les espaces.
00:38Enfin, je veux dire, je me souviens l'année aussi
00:40où c'était le film de Gilles Lelouch et tout ça, et du bordel qu'il avait mis.
00:45Voilà, Benoît, c'est ça.
00:47Et ça touche évidemment en même temps aussi la mélancolie la plus extrême.
00:51C'est un être rare.
00:54Waouh, Gaspard Hulliède, j'ai eu la chance de l'embrasser.
00:58J'ai eu la chance de le rencontrer.
00:59J'ai eu la chance de tourner avec lui.
01:01J'ai eu la chance d'avoir des moments,
01:04parce que sur un tournage, il y a des interstices entre les tournages
01:07où on se regarde et c'est quelqu'un qui observait.
01:09C'est l'élégance de la pensée.
01:11C'est à dire qu'il n'y a pas un soupçon de vulgarité en lui.
01:15Mais je veux dire sur la pensée, sur le regard sur l'autre et tout ça.
01:20C'était déjà presque comme un enjeu, si je peux dire.
01:24Grand amour des comédies musicales.
01:26Évidemment, peut être que Mary Poppins
01:28c'est peut être la première des comédies musicales que j'ai vues.
01:31Je me souviens, j'étais dans l'école maternelle de mon frère.
01:34Je devais avoir cinq, six ans.
01:37Et il y avait effectivement ce moment,
01:39enfin il y avait plusieurs moments où elle saute dans la peinture,
01:43fait à l'acré et qu'on arrive dans un monde.
01:45Mais il y avait aussi ce sac comme ça, ce sac qui s'ouvre,
01:48dont on sort un porte-manteau, dont on sort absolument tout ce dont on a besoin.
01:51On dirait un accessoiriste de cinéma.
01:53Ces gens sur un plateau qui ont tout.
01:55Je sais pas, tu leur dis, tu pourras aller en dire n'importe quoi.
01:58C'est quatre heures.
01:59Voilà, bougies parfumées.
02:01Enfin, encore là, je trouve pas des bons exemples.
02:02Mais voilà. Et je me disais oui, c'était vraiment peut être à ce moment là
02:06où j'ai eu la première fois l'idée de vouloir pas être actrice,
02:09mais de rentrer dans l'écran.
02:10Je me dis comment on peut ne pas vouloir que tout se scinde à l'intérieur de ça.
02:14Il y a des gens qui ne veulent pas être dans l'écran, être dans le cinéma.
02:17C'est pas forcément la notoriété.
02:18Tout ça, c'est participer à ce truc là du cinéma, accessoiriste même peut être.
02:22Mais parce que ça me fascinait totalement.
02:26La joie, le sourire, l'altérité, l'humilité est très forte.
02:32C'est à dire, c'est assez rare de voir quelqu'un qui travaille autant vraiment
02:37et qui a cette simplicité.
02:40Isabelle Huppert.
02:41Quand vous démarrez, vous n'êtes pas très stable sur vos deux jambes quand même.
02:44Surtout que moi, je démarre un peu tard.
02:45Il y avait la télévision et tout.
02:47Je me souviens des premiers films que j'ai fait.
02:50Il y avait Isabelle Huppert sur le plateau.
02:52Et quand je suis arrivée, on m'a dit Isabelle Huppert,
02:55vous aurez absolument rencontré, elle vous aime beaucoup.
02:56Je me disais beaucoup, pourquoi elle m'aime beaucoup et tout ça.
02:59J'ai la télévision, j'avais fait un film vaguement.
03:02Et en fait, elle avait un regard et une curiosité.
03:04Et c'était quand même quelque chose de chouette pour une actrice qui démarre
03:07d'avoir Isabelle Huppert qui vous donne un regard de considération.
03:11Justine Frièves, dans les tournages, c'est quelqu'un de tellement drôle
03:14à regarder sur un tournage.
03:16Elle est hirsute, à moitié habillée dans tous les sens.
03:20Elle vit son film.
03:21C'est quelqu'un qui fout le bordel au sein même de ses films
03:23pour qu'il n'y ait jamais une idée de confort de chacun qui fait bien son petit truc.
03:27Elle dérange son propre film tout le temps.
03:29Longue histoire particulière avec le Festival de Cannes en ce qui me concerne,
03:32parce que je suis arrivée, la première fois je suis venue,
03:34la première fois, j'avais 18 ans.
03:37On essayait de monter vaguement un film en Belgique
03:40et on est venu pour chercher des financements.
03:41Je ne sais pas où on les cherchait, dans le sable, probablement.
03:44Et les portes étaient irrémédiablement closes.
03:46Elles sont un peu plus ouvertes aujourd'hui.
03:48Mais on s'amusait bien, même les portes closes,
03:50parce qu'on essayait de trouver des chemins de traverse.
03:51Alors, comment faire quand les portes vous sont davantage ouvertes
03:57pour continuer à s'amuser et à trouver du plaisir ?
04:00Je voudrais vraiment que continuent d'exister des films
04:03qui soient faits avec le cœur et pas juste dans l'idée de la rentabilité.
04:07Parce qu'il n'y a que ça qui peut nous bouleverser finalement.

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