Bercoff dans tous ses états - Émission du 12 avril

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-04-12##

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Transcript
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le fait du jour.
00:03 Pourquoi on parle de cela ?
00:04 Eh bien on parle de cela parce que depuis octobre,
00:07 et l'hebdomadaire Marianne l'avait relayé,
00:10 une étrange rumeur avait surgi.
00:12 Eh bien ça a été confirmé en octobre dernier,
00:15 donc il y a plus de 6 mois,
00:17 par le ministère de la Transition écologique Christophe Béchut.
00:20 Qu'est-ce qu'il a dit à l'Assemblée ?
00:22 Il a dit "oui, il y a eu des rencontres au sommet de l'État
00:25 pour discuter de la possibilité d'échanger de l'eau douce française
00:29 contre des hydrocarbures étrangers".
00:32 C'est-à-dire l'eau française contre du pétrole "made in"
00:36 un peu partout, voilà.
00:38 "Made in Emirates", "Made in Saudi Arabia" et autres, voilà.
00:42 Et paraît-il, voilà, on l'a fait déjà,
00:45 c'est commencé, les porteurs de projets,
00:48 il y a eu, mars et juin dernier, il y a eu des réunions.
00:51 Et en fait, qu'est-ce que ça signifie ?
00:54 On a demandé au sénateur Alaa Houper,
00:56 bonjour Alaa Houper, vous êtes avec nous,
00:58 alors qu'est-ce que ça veut dire ça ?
01:00 Alors maintenant, ça va être l'eau,
01:02 demain on va changer l'air contre, je ne sais pas, moi, du gaz de schiste.
01:05 Qu'est-ce que ça veut dire exactement ça ?
01:07 - Avant de tout chaud, cher André, j'aimerais vous apporter mon soutien,
01:10 parce que vous m'avez invité pendant ces trois années
01:13 quand je critiquais la politique sanitaire du gouvernement
01:17 et le temps m'a donné raison avec le rapport accablant
01:20 qui vient de paraître du ministre
01:23 et dans ce pays où la raison dérosonne,
01:26 vous êtes la voix de la raison.
01:28 Merci d'être cette voix.
01:30 - Merci Alaa Houper.
01:31 Alors dites-moi un peu, qu'est-ce qui se passe là ?
01:34 Parce que ça a l'air tellement surréaliste.
01:36 - Ça a été révélé par Marianne
01:39 et par une question d'actualité à l'Assemblée nationale.
01:43 Et Marianne, ce n'est pas un journal dont on doit se méfier,
01:47 c'est un journal d'investigation.
01:49 Et puis c'est très détaillé,
01:51 parce que c'est 19 cantaires de 200 000 m3 par jour
01:56 qui partiraient de Fos-sur-Mer
01:58 et 48 cantaires de 80 000 m3 qui partiraient de Martigues.
02:02 - Par jour, vous dites ?
02:04 - Par jour.
02:05 Et 4 milliards de m3, c'est la consommation annuelle des Français.
02:10 - D'accord. 4 milliards, oui.
02:13 Et là vous dites combien par jour ?
02:16 - 18 cantaires et 48 cantaires.
02:20 Donc c'est détaillé, ce n'est pas une rumeur.
02:24 Vous savez, la rumeur, l'histoire de la cocotte minute,
02:26 c'est très facile de la changer.
02:28 Donc on veut échanger des ressources naturelles
02:32 contre des ressources vitales.
02:35 Pour un problème peut-être d'environnement,
02:40 puisque cette eau qui vient de la Durance et du Verdon
02:43 qui est jetée dans le lac salé de Fos-sur-Mer
02:48 perturbe le biotope.
02:50 Mais de l'eau qui part de notre pays,
02:53 qui ne peut pas s'évaporer sur notre territoire,
02:56 ne se transforme pas en nuage.
02:58 Et souvenez-vous de Christophe Béchut, la semaine dernière,
03:01 au Sénat, qui parlait justement de la future sécheresse.
03:06 Nous sommes en manque d'eau.
03:08 Et allons expliquer à toutes ces communes rurales
03:11 qui sont livrées par des citernes
03:14 qu'on va envoyer des tankers
03:18 en Arabie Saoudite, en Moyen-Orient,
03:21 consommer des ressources vitales.
03:24 On marche sur la tête.
03:26 On déraisonne.
03:28 Donc ça me fait penser à Victor Hugo et Fantine,
03:32 la mère de Cosette,
03:35 qui vendait les cheveux et ses dents
03:38 pour le donner aux Ténardiers.
03:40 Et ça me fait penser aussi à la phrase de Coluche,
03:43 on n'est pas gouverné, on est administré par un chef d'Etat
03:46 qui administre des humains comme des choses.
03:50 Coluche disait "donnez le désert à un technocrate,
03:54 au bout de 5 ans il va acheter du sable".
03:56 On est là-dedans, on creuse, on creuse, on creuse.
03:58 - Mais comment ça vient effectivement aux idées ?
04:02 Moi je dis toujours ça,
04:04 parce que vous avez comme moi à la haupère
04:06 dans tous les domaines actuellement,
04:08 en tout cas dans beaucoup de domaines,
04:10 on a des décisions aberrantes,
04:12 n'importe qui qu'un enfant de 10 ans,
04:14 ayant un peu de bon sens,
04:16 dirait "mais comment vous faites ça ?"
04:18 Quand j'ai entendu vraiment "de l'eau contre du pétrole",
04:20 je vous assure, j'ai cru que c'était une fake news,
04:22 n'importe quoi,
04:24 c'était une espèce de vax,
04:26 comme ça, machin qu'on lançait.
04:28 Et bien pas du tout.
04:29 Donc on pense à ça, on a besoin de pétrole,
04:31 mais comme on disait, vous vous rappelez aussi,
04:33 autre dicton,
04:35 on n'a pas de pétrole mais on a des idées.
04:37 Maintenant on n'a pas de pétrole mais on a de l'eau.
04:39 - Souvenez-vous de l'Irak,
04:41 pétrole contre nourriture,
04:43 qui était quelque chose d'humanitaire.
04:45 Mais là, 4 milliards de mètres cubes,
04:47 et cette ressource qui est visée,
04:49 ne peut fournir
04:51 que 800 millions de mètres cubes.
04:53 Donc on va aller la chercher où ?
04:55 Dans les nappes phréatiques,
04:57 qui alimentent,
04:59 ou qui vont alimenter
05:01 les méga-bassines,
05:03 qui ont créé quand même des problèmes.
05:05 Là on est vraiment dans la goutte d'eau,
05:07 dans la méga-goutte d'eau, qui va faire déborder le vase.
05:09 - Mais dites-moi,
05:11 c'est parti,
05:13 d'après vos connaissances, est-ce que ça a commencé,
05:15 ou c'est encore à l'état de projet,
05:17 cette mesure ?
05:19 - Je ne suis pas dans le secret des dieux,
05:21 mais quelque chose qui est détaillé,
05:23 je viens de vous donner le nom de Tanker,
05:25 quelque chose qui est détaillé,
05:27 veut dire que tout a été étudié,
05:29 et il y a eu certainement déjà des envois.
05:31 Donc il faut,
05:35 c'est important de dire la vérité,
05:37 ce qu'on dit aujourd'hui, c'est important, et de vérifier.
05:39 J'aimerais qu'on puisse...
05:41 - Qu'on sache un peu la vérité.
05:43 - Qu'on sache qu'il y a une enquête,
05:45 parce que c'est la ressource vitale des Français.
05:47 Nous sommes dans un pays où nous allons
05:49 manquer d'eau.
05:51 Le président de la République a fait un grand discours
05:53 dans les Alpes la semaine dernière,
05:55 vous vous souvenez, où il y a eu
05:57 un discours qui a été conspué,
05:59 pour dire que
06:01 nous allons manquer d'eau.
06:03 Donc nous allons envoyer
06:05 l'équivalent
06:07 de la consommation annuelle
06:09 des Français au Moyen-Orient.
06:11 - Oui, 4 milliards, c'est ce qui est prévu
06:13 pour être envoyé, donc dans les Émirats,
06:15 au Moyen-Orient, ou ailleurs.
06:17 - Alors que si on regarde,
06:19 vous connaissez bien Israël, nous sommes allés ensemble.
06:21 Israël, c'est le
06:23 premier pays
06:25 à la désalination
06:29 de l'eau de mer.
06:31 Il y a des usines fantastiques,
06:33 le deuxième pays c'est l'Espagne, le goutte à goutte.
06:35 Il faut
06:37 inciter ces pays qui ont besoin d'eau
06:39 à aller la chercher
06:41 dans l'eau de mer.
06:43 - Et ils en ont de l'eau de mer là-bas.
06:45 - Il y en a, et puis
06:47 ça permettrait de faire refleurir
06:49 les déserts, et faire refleurir les déserts, quand on voit
06:51 Israël, c'est
06:53 la terre promise, et c'est
06:55 merveilleux, mais pas avec l'eau
06:57 de France, pas avec l'eau de France,
06:59 parce que là, c'est un gâchis,
07:01 les agriculteurs en ont besoin, les gens en ont besoin,
07:03 donc on nous
07:05 systématise les
07:07 Français en leur disant
07:09 ne consommez pas,
07:11 ne consommez plus de
07:13 voitures, roulez en vélo,
07:15 roulez en vélo,
07:17 mais on interdit pas les jets, parce que ça
07:19 va sauver les territoires ruraux.
07:21 C'est n'importe quoi, c'est n'importe quoi,
07:23 la raison qui déraisonne.
07:25 - Mais c'est extraordinaire, parce que, encore une fois,
07:27 vous parlez de l'eau, attention,
07:29 limitez-vous pour la douche, prenez des douches
07:31 à quatre, etc.
07:33 Ça en arrive à l'absurde, mais
07:35 ce qui est extraordinaire, alors,
07:37 quand même, à la Houppert, ça en dit long,
07:39 et élargissons un tout petit peu le débat,
07:41 et le
07:43 domaine,
07:45 ça se sait depuis
07:47 octobre dernier, puisque
07:49 vous vous rappelez vous-même, et on l'a dit,
07:51 et l'hebdomadaire Marianne l'a dit aussi,
07:53 comment il se fait, nous sommes en mars,
07:55 nous sommes en avril, comment il se fait
07:57 qu'il n'y a pas eu plus de protestations ?
07:59 Et je dis ça, je ne parlerai pas
08:01 du secret des
08:03 SMS entre Oussela Van Der Leyen
08:05 et Bourla
08:07 de Payser, on en a parlé, mais enfin,
08:09 qu'est-ce que c'est que cette culture
08:11 du secret, qui est
08:13 absolument, qui a l'air, qui a toujours existé,
08:15 c'est pas nouveau, mais là, qui a l'air
08:17 absolument doctrinaire, et
08:19 étendue à tous les domaines de la vie,
08:21 qu'elle soit politique, nationale,
08:23 ou existentielle. - Le secret, c'est important,
08:25 je sors du Sénat,
08:27 où on vient d'élire le futur président
08:29 de la
08:31 commission du secret défense, on a bien
08:33 vu que la politique sanitaire
08:35 a été classée secret défense,
08:37 c'est comme la santé des
08:39 français, secret défense.
08:41 Vous animez une émission qui s'appelle
08:43 Omerta, c'est ça, où nous sommes ?
08:45 Dans l'Omerta, il y a des choses
08:47 dont on ne doit pas parler,
08:49 il y a des journaux
08:51 d'investigation, comme Marianne
08:53 qui en parle, et heureusement qu'il y a des
08:55 français qui cherchent, parce que les français
08:57 ont de la mémoire, les français sont curieux,
08:59 qui cherchent dans les réseaux
09:01 sociaux, qui cherchent
09:03 dans les journaux, on peut se contacter
09:05 par des voix un petit peu
09:07 underground pour
09:09 informer les français.
09:11 J'aimerais que le monde,
09:13 j'aimerais que le monde
09:15 où les journaux nationaux
09:17 s'en emparent,
09:19 je vous apportais tout à l'heure
09:21 mon soutien,
09:23 vous m'avez invité,
09:25 quelques fois nous n'étions pas d'accord,
09:27 le temps m'a donné
09:29 raison, mais chaque jour, j'aurais
09:31 aimé ne pas avoir raison et avoir
09:33 tort. - Oui,
09:35 bien sûr, on se rappelle les domaines de la santé,
09:37 vous êtes radiologue, je rappelle, et puis
09:39 vous avez été poursuivi, enfin,
09:41 vous avez été invité
09:43 pour cela, et on s'en rappelle, et puis
09:45 tout ça va finir,
09:47 et encore une fois, pour revenir à cette histoire
09:49 de l'eau contre le pétrole,
09:51 mais est-ce que demain,
09:53 franchement, à la Hooper,
09:55 je vous dis ça, il y a encore
09:57 6 mois, vous avez dit "mais Berco,
09:59 vous fumez la moquette", mais on va pas
10:01 taxer l'air que nous respirons ?
10:03 Est-ce qu'on va pas arriver à un moment donné...
10:05 Ecoutez, vous êtes sénateur de Bourgogne,
10:07 Bourgogne, on le connaît pour ses vins,
10:09 on le connaît pour beaucoup de choses,
10:11 mais l'eau, et un peu partout,
10:13 vous parliez de l'eau et de la ruralité,
10:15 mais aujourd'hui, est-ce que les agriculteurs,
10:17 pas seulement à Bourgogne, partout,
10:19 les ruraux, savent, connaissent ce projet,
10:21 savent que l'eau,
10:23 on va aller dans les nappes phréatiques,
10:25 parce que c'est ça le problème, vous dites "on va aller creuser dans les nappes
10:27 phréatiques, pour prendre
10:29 le contingent d'eau, pour exporter".
10:31 Est-ce qu'ils le savent,
10:33 à votre avis, ou ils le savent pas, encore ?
10:35 - Ben non,
10:37 d'où ce qu'on appelle
10:39 les lanceurs d'alerte.
10:41 - D'où ce qu'on fait en ce moment ?
10:43 - On a payé le prix,
10:45 - Très chèrement.
10:47 - Révéler la vérité, c'est toujours
10:49 dangereux, il faut tuer le messager,
10:51 vous avez,
10:53 tout à l'heure, c'était Guy Béart.
10:55 - Le premier qui dit la vérité, il sera exécuté.
10:57 - Donc il faut...
10:59 C'est...
11:01 Oui. - Non mais ça tient de quoi
11:03 aujourd'hui, alors des réseaux sociaux,
11:05 alors vous avez parlé, alors où effectivement,
11:07 on peut comprendre, il y a encore
11:09 même 50 ans, ça passait
11:11 par des canaux très précis,
11:13 des canaux verticaux, ça allait
11:15 du sommet à la base, ça circulait,
11:17 il y avait trois chaînes de télévision,
11:19 on m'aime pas, il y avait
11:21 quelques journaux, et puis voilà,
11:23 et là aujourd'hui c'est fini.
11:25 On le sait que c'est fini, on est en 2023.
11:27 Qu'est-ce qui fait que
11:29 ça continue à fonctionner comme si
11:31 tout ça ne réalitait, non, non, circulait,
11:33 il n'y a rien à voir. - Avant, la presse,
11:35 la presse écrite était
11:37 plus indépendante,
11:39 parce que pas soumise
11:41 au capital, il y avait
11:43 le syndicat du livre,
11:45 souvenez-vous du temps de l'ORTF,
11:47 il y avait une émission qui s'appelait
11:49 "Cinq colonnes à la une", où quelquefois
11:51 le grand Charles
11:53 grignait
11:55 dans son fauteuil, c'était
11:57 des gens qui étaient,
11:59 qui n'étaient pas soumis,
12:01 actuellement, la presse appartient
12:03 à
12:05 quelques grands groupes qu'on connaît,
12:07 la presse scientifique, c'est pareil,
12:09 avant, la presse scientifique était financée par qui ?
12:11 Par les abonnements, maintenant, il n'y a plus
12:13 d'abonnements, ce sont la presse scientifique,
12:15 donc les études qui paraissent sont
12:17 financées par qui ? Par les laboratoires.
12:19 Donc il y a quand même
12:21 une question à se poser
12:23 sur l'origine des informations.
12:25 Je pense qu'un lecteur
12:27 doit être un lecteur éclairé,
12:29 et pour l'éclairer, il faut lui donner des informations.
12:31 Et actuellement, le lecteur, il est obligé
12:33 d'aller chercher partout, mais il ne
12:35 trouvera pas l'information dans le kiosque
12:37 des journaux ou
12:39 sur le bar du bistrot.
12:41 Nous avons un sport
12:43 favori, tous les deux,
12:45 ce sont les bars parallèles,
12:47 mais c'est vrai qu'on lisait le journal,
12:49 et maintenant, avant,
12:51 on disait "c'est vrai puisque c'est
12:53 écrit dans le journal", mais maintenant,
12:55 c'est peut-être
12:57 faux parce que c'est écrit dans le journal.
12:59 Donc c'est une question à se poser.
13:01 Je pense que le temps a changé, l'information
13:03 a changé, la vitesse de l'information
13:05 a changé, et il faut être
13:07 très réactif et proactif.
13:09 Et c'est le devoir d'un sénateur
13:11 et d'un député d'être
13:13 un relais des territoires,
13:15 de relayer ce qui se passe sur les
13:17 territoires, et d'informer,
13:19 d'éclairer les gens.
13:21 - Mais justement, Alain Huppert,
13:23 revenons à l'eau,
13:25 cette eau contre pétrole,
13:27 contre hydrocarbures. Qu'est-ce que vous,
13:29 sénateur, qu'est-ce que vous, gens du Sénat,
13:31 qu'est-ce que vous, députés, pouvez faire ?
13:33 Et qu'est-ce que vous pensez qu'il
13:35 pourra être fait pour un peu
13:37 au moins limiter les dégâts,
13:39 sinon les arrêter complètement ?
13:41 - Malheureusement,
13:43 je vais faire un aveu de faiblesse.
13:47 Nous avons peu de pouvoir.
13:49 Le pouvoir que le Sénat a eu,
13:51 c'est de lever
13:53 l'affaire Benalla
13:55 et les cabinets de conseil.
13:57 Quand est-il
13:59 sorti ? Rien.
14:01 Tout est caché.
14:03 - Donc aujourd'hui,
14:05 le Parlement n'a pas
14:07 grande influence, il faut le dire, il n'a pas grand pouvoir.
14:09 Ce qu'on appelle le
14:11 deuxième pouvoir, pouvoir exécutif, pouvoir législatif,
14:13 pouvoir judiciaire. Le législatif,
14:15 je vous ai un homme de franchise,
14:17 Donnettez Alain Huppert, il est
14:19 extrêmement limité, alors aujourd'hui, c'est ça.
14:21 - Il est limité, et
14:23 cette 5ème République, on en voit
14:25 les travers.
14:27 Madame Borne
14:29 a critiqué le Président de la République
14:31 et ne veut pas servir de fusible.
14:33 C'est-à-dire qu'on est passé de la 5ème République
14:35 à la 3ème République.
14:37 Avec des changements de pouvoir.
14:39 Et actuellement, ce qui se passe, on cherche
14:41 un Premier ministre qui va rassembler
14:43 chez les Républicains
14:49 comme dans la 3ème République.
14:51 Vous vous souvenez de De Gaulle
14:53 qui avait
14:55 tenté un de ses
14:57 proches, Soustel,
14:59 qui était
15:01 qui allait être promu
15:03 Président du Conseil.
15:05 Et qui, sous l'ordre
15:07 de De Gaulle,
15:09 a retiré sa candidature.
15:11 - Oui.
15:13 C'est la 5ème République.
15:15 Donc aujourd'hui, le pouvoir est à l'Élysée
15:17 et n'est que à l'Élysée, il faut le dire.
15:19 - C'est dommage.
15:21 Je pense que
15:23 le manteau du Président
15:25 de la 5ème République
15:27 est peut-être un peu
15:29 grand pour le locataire.
15:31 - Vous avez vu ce qui a été dit
15:33 à la Houppert, et on va conclure
15:35 là-dessus, qui était étonnant.
15:37 On a donné la
15:39 diffusion
15:41 il était à La Haye hier à Hollande
15:43 aux Pays-Bas.
15:45 Et il a commencé son discours.
15:47 Je ne sais pas si on peut l'entendre encore.
15:49 Écoutez.
15:51 - Hello.
15:53 - Hello.
15:55 - French democracy.
15:57 - Where did we lost it?
15:59 - I can answer this question
16:01 if you give me some time.
16:03 - Je peux répondre à cette question.
16:05 - Voilà. Il peut répondre
16:07 à cette question, et si vous me donnez
16:09 un peu de temps à répondre, dit le Président Macron.
16:11 Mais ce qui est intéressant, c'est que
16:13 à La Haye, même à La Haye, c'est pas là, c'est pas en France,
16:15 c'est pas à l'Olympia
16:17 ou ailleurs, et il y a
16:19 des étudiants, il y en a un qui était dans l'Assemblée
16:21 et qui a dit
16:23 "Ouvrez la démocratie en France".
16:25 Et vraiment, c'est la question
16:27 qui est le fil rouge de notre discussion là.
16:29 - Vous parlez de La Haye,
16:31 c'est le pays où Descartes
16:33 a écrit
16:35 son livre sur la raison.
16:37 Je pense, donc je suis.
16:39 Le Président de la République
16:41 vient de Chine
16:43 où il
16:45 prône la démocratie en Chine
16:47 et son ministre de l'Intérieur
16:49 se bat contre la Ligue des Droits de l'Homme.
16:51 On a vu des images
16:53 où les personnes
16:55 qui étaient dans la salle
16:57 et une personne qui était dehors,
16:59 a été plaquée
17:01 violemment. Donc, c'est
17:03 une image de démocratie
17:05 et les actes, où sont les actes ?
17:07 Les actes sont quelquefois violents.
17:09 C'est pas l'image de la France, c'est pas l'image
17:11 qu'on aime de la France, qui est le
17:13 pays des Lumières.
17:15 - J'espère que la lumière ne s'éteindra pas.
17:17 Merci à la Hooper.
17:19 - Allumons les réverbères.
17:21 - Voilà, et gardons
17:23 notre eau. Gardarem
17:25 l'eau vautaire. - Je préfère le vin d'ici
17:27 à l'eau de là. - Voilà.
17:29 Absolument. Merci.
17:31 - Berkhoff dans tous ses états,
17:33 ça balance pas mal sur Sud Radio.
17:35 Magnifique film
17:37 et évidemment
17:39 qui illustre très bien ce qui se passe en ce moment.
17:41 Et notamment
17:43 dans les Sables d'Olonne.
17:45 Bonjour M. Moreau, bonjour Yannick Moreau.
17:47 - Bonjour. - Vous êtes
17:49 le maire d'Hiverdroit des Sables d'Olonne
17:51 et alors voilà, il y a eu tout ce qu'il y a eu,
17:53 je voudrais que vous racontiez. D'ailleurs, vendredi,
17:55 la vendredi dernier,
17:57 le conseil d'État a rejeté le pourvoi
17:59 de la ville vendéenne et lui ordonne de démonter
18:01 définitivement la sculpture
18:03 au nom du principe de l'aïssité.
18:05 Voilà. Elle avait été installée
18:07 en 2018 sur une place publique devant
18:09 l'église du même nom, oui, l'église
18:11 Saint-Michel, la place Saint-Michel.
18:13 Voilà, un tribunal administratif,
18:15 cour administrative d'appel, on avait demandé
18:17 de déplacer cette statue, séparation
18:19 de l'église de l'État.
18:21 Vous avez organisé un référendum,
18:23 94% des votants
18:25 s'étaient proposant ces favorables.
18:27 Eh bien, rien n'y fait,
18:29 ce devra être déboulonné
18:31 ou en tout cas déplacé.
18:33 Qu'en pensez-vous, Yannick Moreau ?
18:35 Votre réaction ? - Ecoutez, c'est
18:37 vraiment l'assidération
18:39 quand j'ai appris
18:41 cette nouvelle vendredi matin qui,
18:43 au passage, correspond
18:45 au vendredi saint pour les catholiques.
18:47 Le Conseil d'État ne manque pas
18:49 d'humour noir. - Oui, oui,
18:51 ils ont un sens du timing, comme on dit,
18:53 très fort, oui.
18:55 - Et le pire dans cette histoire,
18:57 ce n'est pas que le Conseil d'État
18:59 déjuge
19:01 la ville des Sables d'Olonne,
19:03 c'est que le Conseil d'État,
19:05 c'est pire que ça, il a refusé
19:07 d'examiner le pourvoi.
19:09 Il y a une procédure d'admissibilité
19:11 de notre pourvoi au Conseil d'État
19:13 qu'il a refusé d'examiner.
19:15 Donc, en fait, c'est un béni de justice total.
19:17 On pourrait admettre qu'il y a
19:19 un débat juridique sur le fait que
19:21 cette statue, repositionnée en 2018,
19:23 parce qu'elle était déjà dans le paysage
19:25 de l'église et du quartier depuis plus de 70 ans,
19:27 mais on pourrait
19:29 débattre juridiquement
19:31 sur la possibilité
19:33 ou pas de laisser cette statue
19:35 à cet endroit-là, mais le Conseil d'État
19:37 considérait que non, il n'y avait pas de sujet juridique
19:39 et ça ne méritait pas de mobiliser
19:41 la plus haute juridiction administrative
19:43 française pour se prononcer sur ce sujet-là.
19:45 C'est grave,
19:47 en réalité.
19:49 Ma première réaction, c'était
19:51 la sidération.
19:53 Je me dis qu'en 2023,
19:55 que notre pays soit capable de
19:57 déboulonner des statues comme on en a vu
19:59 déboulonner dans d'autres pays du Moyen-Orient,
20:01 c'est bien triste, c'est désolant.
20:03 Pauvre France.
20:05 - Oui, on a l'impression, voilà, il y a eu les talibans
20:07 de Bamiyane en Afghanistan
20:09 détruits par les statues,
20:11 pardon, les statues
20:13 des bouddhas de Bamiyane détruits par les talibans
20:15 il y a 20 ans,
20:17 un peu plus de 20 ans d'ailleurs,
20:19 et aujourd'hui,
20:21 sans vouloir faire des comparaisons,
20:23 mais quand même, quand même,
20:25 au fond, est-ce qu'il n'y a pas eu
20:27 une erreur,
20:29 une erreur d'étiquette ?
20:31 Il y a la laïcité,
20:33 mais comme disent très très très bien
20:35 dans le film d'Alain René,
20:37 c'est la culture, ce n'était pas cultuel,
20:39 déjà c'était culturel,
20:41 on peut dire ça, non, monsieur le maire ?
20:43 - Cette statue était en fait
20:45 devenue avec le temps
20:47 l'emblème du quartier Saint-Michel.
20:49 Elle a été pendant 70 ans
20:51 positionnée à l'arrière de l'église,
20:53 au milieu d'une cour qui donnait sur une rue publique
20:55 et il y a des générations
20:57 de petits sablés qui ont
20:59 grandi en croisant le regard de cette statue
21:01 bien inoffensive.
21:03 Et puis lorsque l'école a été déplacée
21:05 en 2015, 2017,
21:07 la statue s'est retrouvée
21:09 au milieu de nulle part et donc
21:11 le maire de l'époque, mon prédécesseur
21:13 Didier Gallo, a choisi,
21:15 c'est quand même une audace incroyable,
21:17 une audace infinie
21:19 de positionner la statue
21:21 de l'arc-en-ciel sur la place Saint-Michel
21:23 devant l'église Saint-Michel, au cœur du quartier
21:25 Saint-Michel, là où elle a toujours vécu en fait.
21:27 - C'est vrai, c'est étonnant quand même qu'on mette la statue
21:29 de Saint-Michel sur la place Saint-Michel devant l'église Saint-Michel.
21:31 C'est un scandale, absolument.
21:33 - C'est une audace
21:35 inédite.
21:37 Et donc il y a une poignée
21:39 de laïcas radicaux
21:41 qui a cru bon devoir
21:43 faire le tribunal administratif.
21:45 Et dans notre pays, c'est la dictature des minorités,
21:47 ces gens ne représentent rien,
21:49 ils sont une petite poignée, mais ils font la loi
21:51 et ils ont réussi
21:53 avec l'aide de complices
21:55 du Conseil d'État qui a refusé de se positionner
21:57 sur notre sujet,
21:59 ils ont réussi à obtenir le dévouement.
22:01 - Oui, mais alors justement,
22:03 Yannick Moreau, comment il se fait qu'avant le Conseil d'État,
22:05 il y a quand même eu tribunal administratif,
22:07 cour administrative
22:09 d'appel, cour d'appel,
22:11 et tous les deux, déjà avant
22:13 même le Conseil d'État, ont refusé.
22:15 Et au nom de la laïcité,
22:17 mais à ce moment-là,
22:19 dites-moi si je me trompe,
22:21 mais si on va jusqu'au bout de cette logique,
22:23 il faut démolir tous les prix dieux de France et de Niavare,
22:25 il faut démolir absolument
22:27 toutes les références
22:29 à quelconque croix qui est dans
22:31 les chemins vicineaux de tel
22:33 ou tel village de France,
22:35 c'est ça ? - On est vraiment dans
22:37 la cancel culture,
22:39 l'effacement
22:41 de nos attachements
22:43 culturels vitaux,
22:45 qui font ce qu'est la France aujourd'hui.
22:47 La République est laïque, c'est la
22:49 constitution qui l'est, mais la France,
22:51 elle, elle est chrétienne,
22:53 elle est de culture chrétienne.
22:55 Et les armoiries, le blason de la
22:57 ville des Sables d'Olonne, il arbore
22:59 une vierge, une vierge protectrice
23:01 des marins avec deux anges l'eau.
23:03 Et donc le prochain combat de la libre-pensée,
23:05 la mal nommée en vendée, ça va être
23:07 de s'attaquer au blason de la ville des
23:09 Sables d'Olonne, qui est présent sur tous
23:11 les frontons des équipements publics
23:13 sablés. C'est une
23:15 machine infernale,
23:17 pour tout dire, assez totalitaire,
23:19 qui veut faire table rase
23:21 de ce que nous sommes pour construire un monde du
23:23 veau qui n'est pas le mien.
23:25 Et contre lequel je m'érège.
23:27 - Mais alors, où sera
23:29 désormais la statue, Yannick Moron ?
23:31 - Alors moi, si vous voulez, je suis maire
23:33 et donc j'encourage tous les jours
23:35 mes compatriotes à respecter
23:37 la loi et le droit. Donc je me dois
23:39 de respecter la
23:41 décision de la plus haute autorité
23:43 administrative française, qui n'est pas
23:45 susceptible de recours. C'est
23:47 une décision de dernier recours. Donc je me dois de la respecter.
23:49 Mais, je vais le faire de manière,
23:51 je l'espère, intelligente
23:53 pour, dans le
23:55 même temps, si vous me permettez cette expression
23:57 à ma la propos, en même temps,
23:59 respecter la volonté des Sablés, qui,
24:01 comme vous l'avez rappelé, à 94,5%
24:03 ont souhaité que
24:05 cette statue demeure devant
24:07 l'église Saint-Michel. Et donc il y a un chemin
24:09 que je vais essayer
24:11 d'emprunter pour satisfaire
24:13 la décision de justice et
24:15 satisfaire la volonté des Sablés.
24:17 - Donc on verra encore la statue
24:19 Saint-Michel dans les
24:21 Sablés d'Olonne. Enfin, pas loin, pas trop loin
24:23 de la place Saint-Michel, quoi. - Il n'est pas question
24:25 qu'elle disparaisse, simplement il faut
24:27 qu'elle apparaisse
24:29 conformément à la
24:31 décision du Conseil d'État.
24:33 Et de manière à faire taire
24:35 et à faire taire en fait
24:37 l'amplificateur
24:39 de la haine de la culture chrétienne
24:41 qui est celle portée par
24:43 la libre-pensée.
24:45 Vous savez, au Sable d'Olonne, on a l'habitude des tempêtes.
24:47 Parfois,
24:49 certaines tempêtes sont meurtrières
24:51 et elles sont douloureuses
24:53 pour la communauté sablése. Mais cette tempête-là,
24:55 la tempête du Wauquiz,
24:57 c'est la première fois qu'elle s'abat aussi
24:59 durement et aussi violemment
25:01 sur les Sables d'Olonne. Et c'est bien
25:03 triste parce que malheureusement,
25:05 ça va donner de l'énergie
25:07 destructrice
25:09 aux ayatollahs de la laïcité
25:11 qui vont pouvoir se déchaîner
25:13 dans bien des endroits ailleurs en France
25:15 et en Vendée pour essayer
25:17 de déboulonner
25:19 notre culture.
25:21 - Tout à fait, mais M. le maire, l'important, c'est que
25:23 ces ayatollahs de la laïcité n'ont rien compris
25:25 à la laïcité. C'est ça le problème.
25:27 C'est qu'ils ont une vision
25:29 et une interprétation totalitaire, comme vous disiez,
25:31 de la laïcité. Séparation de l'Église
25:33 et de l'État, de la mosquée d'État,
25:35 de la synagogue et de l'État, oui.
25:37 Mais ils n'ont pas compris que
25:39 ceux que vous avez, la statue de Saint Michel
25:41 et tous les prédieux, font partie du patrimoine
25:43 culturel de la France,
25:45 que les chrétiens le considèrent
25:47 comme effectivement un patrimoine chrétien,
25:49 mais la France, comme vous l'avez dit, est chrétienne depuis
25:51 1500 ans et plus, mais
25:53 qu'au nom de cela,
25:55 on fasse
25:57 cette table rase, je dirais,
25:59 indigne de la révolution
26:01 culturelle de Mao Tse-tung,
26:03 c'est quand même... Alors je ne veux pas comparer,
26:05 heureusement on n'a pas le nombre de morts,
26:07 etc. Heureusement, et on n'arrivera jamais
26:09 à ça, j'espère. Mais enfin,
26:11 il y a quelque chose de grave, et
26:13 très franchement, M. le maire,
26:15 est-ce que ce n'est pas aussi le problème
26:17 qu'il faut dire à ces gens,
26:19 paraphrasant Michel Audillard,
26:21 s'il est convolé, vous seriez
26:23 chef d'escadrille ?
26:25 - Je suis bien d'accord
26:27 avec vous. Le jour
26:29 où on mettra les
26:31 administrateurs de
26:33 la libre-pensée
26:35 sur orbite, ils n'ont pas fini de tourner.
26:37 - Merci,
26:39 Yannick Moreau.
26:41 - Merci André. Max Chalet, écrivain
26:43 pour son livre "Le monde de la
26:45 prostitution". Bonjour Max Chalet. - Bonjour.
26:47 Alors, "Le monde de la prostitution",
26:49 de la violence à l'illusion,
26:51 aux éditions de Paris.
26:53 Alors attention, Max Chalet,
26:55 c'est un encyclopédiste. Il nous amène
26:57 un tome 1 qui fait déjà
26:59 500 pages, pratiquement,
27:01 et il nous annonce le tome 2 et le tome 3
27:03 pendant les prochains mois.
27:05 Et c'est franchement un travail formidable.
27:07 Formidable qu'il a fait Max Chalet,
27:09 parce qu'il raconte toute l'histoire de la prostitution,
27:11 et vous savez qu'il est
27:13 plusieurs fois millénaire, on va en parler avec lui,
27:15 et ce qui se passe entre proxénètes
27:17 et clients, et c'est une histoire formidable,
27:19 parce qu'en fait, c'est presque...
27:21 Alors on ne savait pas ce qui se passait dans les grottes de Lascaux,
27:23 on ne savait pas s'ils existaient,
27:25 mais enfin c'est presque l'histoire du monde,
27:27 l'histoire de la prostitution. Après, aujourd'hui,
27:29 ah oui, on ne peut plus en parler, non, ça se fait pas,
27:31 si, si ça se fait.
27:33 Vous savez, le réel fera pas la porte, je le dis tout le temps,
27:35 et quand vous le masquez,
27:37 quand vous fermez les portes des fenêtres,
27:39 comme on fait certains wokes, et bien on ne voit plus rien,
27:41 et après on la reçoit vraiment grave.
27:43 Et alors, vous avez raconté
27:45 tous, les perversions, les travestis,
27:47 les lords bourgeois,
27:49 les images du proxénète,
27:51 et c'est vraiment un bouquin que je vous recommande,
27:53 parce qu'il est bourré d'informations,
27:55 mais bourré d'informations,
27:57 et encore une fois,
27:59 dans le tome 2, le tome 3, on va parler des langages
28:01 extraordinaires, le langage
28:03 des prostituées, le langage des proxénètes,
28:05 le langage des clients, et il y avait,
28:07 je sais pas, Max Chalet, vous allez nous en parler,
28:09 mais dites-moi, Max Chalet, au fond,
28:11 d'abord, c'est
28:13 une oeuvre d'encyclopédie, ça vous a pris
28:15 combien de temps pour écrire ça, dites-moi ? - Trente années.
28:17 - Ouais. - A peu près.
28:19 - A peu près. - Je suis parti sur ce
28:21 problème-là, parce que j'étais
28:23 très jeune, fasciné
28:25 par l'importance de l'image de la prostituée
28:27 dans la littérature,
28:29 et qui ne correspondait pas à son importance démographique.
28:31 Donc, une fascination
28:33 qui m'a interpellé,
28:35 littérature grecque, allemande, anglaise,
28:37 française et tout, et donc je me dis,
28:39 pourquoi ce personnage est-il au centre
28:41 de la fascination littéraire,
28:43 mais artistique,
28:45 cinématographique ? - Bien sûr.
28:47 - Donc, à partir de là, il fallait remonter,
28:49 voir son importance dans l'histoire,
28:51 et donc, voir ses pérennités,
28:53 et pourquoi ses pérennités ? - Alors, on va en parler
28:55 tout de suite après cette petite pause.
28:57 L'histoire de la prostitution, c'est
28:59 absolument fascinant. A tout de suite.
29:01 - Restez bien avec nous. Vous avez la parole au 0826
29:03 300 300. Vous nous appelez
29:05 sur Mac Chalet pour son livre
29:07 "Le monde de la prostitution". A tout de suite sur ce radio.
29:09 - Un personnage
29:11 qui a mis le monde en tous ses états
29:13 depuis des millénaires, la prostituée,
29:15 ou le prostitué,
29:17 d'ailleurs, il y a eu aussi bien des garçons
29:19 que des filles, des mâles que des femelles.
29:21 "Le monde de la prostitution, de la violence
29:23 et l'illusion", écrit Mac Chalet.
29:25 Alors, vous avez commencé par dire
29:27 pourquoi, effectivement, ce personnage
29:29 qui, effectivement, il a dans tous les
29:31 écrits, la littérature,
29:33 même la philosophie,
29:35 les peintures, bien sûr, les peintures,
29:37 les gravures,
29:39 le cinéma, le théâtre,
29:41 bien sûr, la putain respectueuse,
29:43 ne parlons que de Sartre et compagnie.
29:45 Au fond, ça a commencé
29:47 quand, Mac Chalet ? Est-ce qu'on sait à peu près ?
29:49 Je ne dis pas une date précise ou un jour précis,
29:51 mais à peu près. - Très tôt,
29:53 dirais-je, parce qu'avant la prostitution
29:55 publique, dirais-je, on a la prostitution sacrée.
29:57 Un hommage aux forces
29:59 terrestres, limésies, etc.
30:01 Donc, les prostituées sacrées sont dans
30:03 les temples, mais... - En Grèce, hein ?
30:05 - En Grèce, voilà.
30:07 Au Moyen-Orient, dans certains pays, voyons.
30:09 Donc, les prostituées sacrées jouent un rôle
30:11 religieux, en quelque sorte.
30:13 Et l'obol va au temple.
30:15 Et donc, on a là
30:17 une autre forme de prostitution qui
30:19 basculera assez vite. Encore
30:21 qu'il faut savoir que des pays n'ont jamais connu
30:23 la prostitution. - Quand vous dites, attendez,
30:25 les prostituées sacrées, mais elles se livraient
30:27 à des clients, etc. - Des gens qui passaient,
30:29 mais c'était l'obol, elle est au temple.
30:31 - Ah oui, ce qu'elle touchait, elle est au temple.
30:33 - Voilà. - Le temple était le proxénète
30:35 de l'époque. - Voilà. Il y en aura d'autres
30:37 par la suite. Mais, si vous voulez,
30:39 effectivement, on a des pays,
30:41 des civilisations qui n'ont pas connu la prostitution.
30:43 Ou le mot "prostituée" n'existe même pas.
30:45 - Il n'existe pas. Par exemple ? - Eh bien, chez
30:47 les Peaux Rouges, en Mélanésie,
30:49 dans un certain nombre
30:51 de pays, au Tibet,
30:53 etc. On n'avait pas tout ça. Les Chinois
30:55 ont introduit la prostitution au Tibet, en envahissant
30:57 le Tibet, évidemment. Mais,
30:59 on a une... Donc, il y a
31:01 l'hospitalité sexuelle,
31:03 remplacer la prostitution, mais il n'y avait pas
31:05 de dû, il n'y avait pas de paiement.
31:07 - Il n'y avait pas de paiement, oui, d'accord. - C'était, on offrait,
31:09 alors, parfois,
31:11 la femme, évidemment, c'était une offrande qui était
31:13 un peu dirigée, dirais-je. - Bien sûr.
31:15 - Mais enfin, il n'y avait pas la vénalité,
31:17 à l'anglais. Je peux dire que la prostitution
31:19 publique, vénale,
31:21 existe avec l'apparition
31:23 de la cité,
31:25 avec la Grèce. Donc,
31:27 la Grèce va... Les villes existent,
31:29 concentration de population,
31:31 donc, il y a le couple,
31:33 lui, qui est intouchable,
31:35 mais il y a tous les gens
31:37 qui affluent dans les villes, qui vont former
31:39 un prolétariat avant la lettre,
31:41 et qui donc ont besoin de ces actions,
31:43 et Solon,
31:45 640 avant Jésus-Christ,
31:47 est le créateur du bordel, le dictérion.
31:49 - D'accord. Il s'appelait le dictérion.
31:51 - Le dictérion, ou officie
31:53 les dictériades,
31:55 entreprise d'État.
31:57 - Entreprise d'État ? - Oui, c'est Solon.
31:59 - Oui, c'est ça. - Et donc, on va retrouver ça
32:01 tout au long de l'histoire.
32:03 On va le retrouver avec Napoléon, qui va s'inspirer
32:05 de la législation
32:07 de l'Antiquité,
32:09 qui va perdurer jusqu'en 1946,
32:11 en France.
32:13 Donc on voit une continuité,
32:15 toujours... - Donc, depuis
32:17 Solon, depuis
32:19 pratiquement 2000 ans,
32:21 - Absolument. - 2000 ans
32:23 de prostitution, oui. D'accord.
32:25 - Et donc, parce que la femme grecque
32:27 est intouchable,
32:29 donc, il y a toute
32:31 cette population en rute,
32:33 qui n'a pas de femme,
32:35 et bien pour la soulager, on crée le bordel.
32:37 - Oui, mais le bordel, il y a les femmes grecques.
32:39 - Non, c'est surtout des captives et des esclaves.
32:41 - C'est ça, d'accord. - Soigneusement,
32:43 on va éviter d'employer
32:45 des proxénètes. Alors, il y a,
32:47 évidemment, toutes les captives lors des
32:49 guerres incessantes, les enfants
32:51 vendus, volés, etc.
32:53 On va retrouver ça tout au long de l'histoire, d'ailleurs.
32:55 Et donc, c'est une administration
32:57 qui supervise tout ça.
32:59 On aura des proxénètes, également,
33:01 qui vérifient tout ça. On l'aura...
33:03 L'héritage grec va se perpétuer dans la Rome Antique,
33:05 et là, la Rome Antique
33:07 va exploser.
33:09 - Ah oui, beaucoup plus importante.
33:11 - Plus importante, d'accord.
33:13 Alors, on a une position féminine, mais masculine aussi.
33:15 On l'a en Grèce, naturellement,
33:17 et surtout en Rome, où là,
33:19 le stupre
33:21 devient généralisé. - Y compris
33:23 chez les Borgias, par exemple. - Alors ça, c'est
33:25 beaucoup plus tard. On va le retrouver aussi.
33:27 Mais, dans le monde latin,
33:29 et beaucoup d'auteurs latins se font
33:31 l'écho de cette prostitution.
33:33 On l'a déjà
33:35 chez Thérence et les Grecs, mais on l'a aussi
33:37 chez Martial, chez Juvenal, chez Pétrone...
33:39 - Le satiricon !
33:41 - Comment ? - Le satiricon de Pétrone.
33:43 - Voilà, absolument. Et on le butte à tout moment
33:45 chez les auteurs latins, en permanence,
33:47 chez les auteurs grecs, Aristophanes,
33:49 etc. Et donc,
33:51 c'est un univers
33:53 omniprésent.
33:55 Et qui protège donc la femme grecque
33:57 intouchable. - Oui, comme la femme romaine.
33:59 - La femme romaine, intouchable aussi.
34:01 Donc, à part quelques femmes qui vont
34:03 s'émanciper, mais en général,
34:05 il s'agit de protéger les femmes
34:07 respectueuses, si l'on peut dire.
34:09 - Respectables !
34:11 - Tout au long de l'histoire, on aura ce souci,
34:13 il faut préserver
34:15 la morale. - En fait, préserver le foyer.
34:17 - Le foyer. - C'est-à-dire,
34:19 monsieur peut s'envoyer en l'air ailleurs,
34:21 mais... - Alors, évidemment, les hommes
34:23 auront... On est en société patriarcale,
34:25 les hommes auront des libertés
34:27 qu'ils ne tolèreront pas chez les femmes,
34:29 naturellement. - C'est ça.
34:31 - Mais les quelques femmes qui vont s'envoyer en l'air,
34:33 comme on dit, et bien, elles se seront
34:35 mésalines, sous-entendu,
34:37 est-ce que c'est vrai, est-ce que c'est pas Tacite
34:39 qui raconte des histoires ? C'est un problème.
34:41 Mais, elles seront
34:43 vilipendées. Certaines femmes
34:45 abandonneront, suivront des
34:47 gladiateurs, se feront prostituées, mais ce sont
34:49 des femmes qui incarnent
34:51 une certaine malédiction. - C'est ça,
34:53 je comprends. - C'est pas la généralité. - Oui, mais c'est la
34:55 femme maudite, quoi, un peu. - Voilà. Mais,
34:57 la plupart des femmes filent doux, et c'est
34:59 les hommes qui s'envoient l'air. - Mais donc, la prostitution
35:01 est totalement quotidienne, acceptée,
35:03 elle est partout, quoi. - Partout. Alors, il y a
35:05 pour les classes supérieures,
35:07 en Grèce, on a les olettrides,
35:09 on a, dans tous les pays, on l'a en
35:11 Rome aussi, on l'a au Japon et les guéchas,
35:13 ça, c'est le plus
35:15 sexuel on a, à la fois,
35:17 il y a la beauté, il y a le savoir dire,
35:19 le savoir faire, la danse, éventuellement,
35:21 chez les olettrides grecques, mais
35:23 on a aussi, pour l'immensité
35:25 des prostituées, seront
35:27 des dictariats de bas étage,
35:29 des pauvres femmes,
35:31 des pauvres filles, raptées,
35:33 volées, et qui seront... - C'est un peu
35:35 l'abattage, comme on dit. - L'abattage, ça sera l'abattage.
35:37 À Rome, comme... Et il y a
35:39 des séquences, certains auteurs latins
35:41 racontent, décrivent
35:43 ces prostituées de bas étage,
35:45 elles sont répugnantes,
35:47 elles mangent des bouts de pain
35:49 rassis, elles sont pies nues,
35:51 ce que l'on trouvera, au XIXe siècle,
35:53 à Londres,
35:55 l'ordre de Dickens,
35:57 Valais en parle, quand il est à Londres,
35:59 les prostituées sont
36:01 vêtues en sac, avec des vieux sacs,
36:03 pieds nus dans la boue,
36:05 on a cette exploitation
36:07 de la femme tout au long de l'histoire.
36:09 - Tout au long de l'histoire. On va
36:11 continuer d'en parler, c'est absolument passionnant,
36:13 après cette petite pause,
36:15 à tout de suite. - Et vous avez la parole pour
36:17 interpeller Max Schalek sur son livre
36:19 "Le monde de la prostitution", 0826
36:21 300 300, vous nous appelez, 0826
36:23 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
36:25 - Les carottes sont cuites.
36:27 Les carottes sont cuites.
36:29 - Sud Radio
36:31 Bercov, dans tous ses états.
36:33 - Ce incroyable,
36:35 cet incroyable "Le monde de la prostitution",
36:37 on en parle avec
36:39 Max Schalek et son livre,
36:41 encore une fois, le tome 1 qui vient de paraître
36:43 aux éditions de Paris, "Le monde de la prostitution",
36:45 "De la violence à l'illusion",
36:47 et vous allez retracer, il y aura un tome 2
36:49 et un tome 3,
36:51 c'est énorme, et alors justement,
36:53 on parlait de Rome, de la Rome,
36:55 de la Grèce antique, de Rome,
36:57 et alors, on ne peut pas raconter
36:59 tout ce qu'il nous faudrait 10 heures, mais
37:01 reportez-vous au livre, il vous raconte tout.
37:03 Alors, pour avancer un peu,
37:05 le Moyen-Âge, etc., c'était toujours
37:07 un peu le même système,
37:09 c'est-à-dire de maison, de quartier,
37:11 Moyen-Âge, puis Napoléon, etc.
37:13 Le système fonctionnait toujours
37:15 de la même façon. - Au début,
37:17 l'Église prend
37:19 le relais de Rome, évidemment, au début,
37:21 la prostitution est taboue.
37:23 Mais peu à peu, la thèse du moindre mal...
37:25 - Oui, parce que dans le monde chrétien, dans l'Église, c'est tabou,
37:27 la prostitution. - Oui, mais la thèse du moindre mal
37:29 fait son apparition. Il faut protéger
37:31 les femmes respectables, à nouveau.
37:33 - Toujours, oui. - Et donc, on va tolérer
37:35 les "clapiers".
37:37 - Les maisons de tolérance, d'ailleurs.
37:39 - C'est plus tardif. - Je sais, mais quand vous dites
37:41 "tolérer"... - Oui, alors, on va tolérer, disons,
37:43 les "clapiers",
37:45 vous voyez, pour les cages de lapins, pour les prostituées,
37:47 les "bourdeaux", parce qu'ils sont au bord de l'eau.
37:49 D'où les bordels.
37:51 - D'où les bordels, oui. - Et on va
37:53 donc avoir une population,
37:55 et dans Paris, des quartiers,
37:57 les réservés, il y a les "bonnes rues",
37:59 c'est les ruchottes de l'époque, les "bonnes rues",
38:01 les filles, ce sont les filles
38:03 folieuses,
38:05 les "folles filles" de leur corps,
38:07 on met toujours l'accent sur le côté
38:09 aimable,
38:11 le côté volontariste, etc.
38:13 Mais il y a une prostitution importante au Moyen-Âge,
38:15 avec des délimitations,
38:17 à tant de maîtres des églises, pour qu'on puisse
38:19 aller se confesser, se faire purifier.
38:21 - Après. - Voilà. Et bon, on a aussi...
38:23 - Trois pâtés, réservés. - Et on voit très bien,
38:25 par exemple, la Rome, la Rome papale,
38:27 où il y a beaucoup de prêtres,
38:29 on constate que la prostitution se porte très bien.
38:31 Donc la clientèle est évidemment
38:33 particulière. - Diversifiée. - Mais donc, tout au long
38:35 de l'histoire, ça va se prolonger, avec
38:37 des tentatives d'éradication,
38:39 Saint Louis devra se résigner,
38:41 tous les rois seront résignés,
38:43 et on arrivera, peu à peu, à la révolution,
38:45 le palais royal, au moment de la révolution,
38:47 est infesté, prostitué,
38:49 effectivement. Alors là,
38:51 Robespierre essaiera aussi de limiter
38:53 ça, l'incorruptible. Alors on
38:55 propose de les réformer, de les réformer,
38:57 en leur lisant des textes patriotiques.
38:59 - Ah bon ? - Ça marche pas beaucoup.
39:01 Il y a toujours des
39:03 proxénètes, qui sont là,
39:05 omniprésents, tout au long de l'histoire. - Tout le temps ?
39:07 - Tout le temps. - C'est-à-dire qu'il y a eu tout le temps des proxénètes ?
39:09 - Oui, pour alimenter. On dit
39:11 toujours que les filles auront d'elle même un potion, c'est faux.
39:13 L'immense majorité s'est
39:15 orientée, s'est dériée. Dans l'époque sénate,
39:17 les "Greluchons", à l'époque du directeur, c'est
39:19 les "Greluchons". - Ouais. - Voilà, donc on a
39:21 des noms, à chaque fois, qui véhiculent.
39:23 Et après, ça va continuer.
39:25 Napoléon va enfin remettre un peu
39:27 dans cette partie un peu en quenouille,
39:29 il va remettre en s'inspirant de la Romantique.
39:31 Et la législation
39:33 que fera Napoléon, tiendra,
39:35 de 1808 à 1946.
39:37 - Ah ouais ? - Il sera imité par
39:39 un nombre de pays dans le monde.
39:41 - Et c'était quoi, en quelques mots, la législation de Napoléon ?
39:43 - Ah ben c'est une organisation, il y a des maisons-closes,
39:45 et donc, une organisation,
39:47 les filles sont entraînées à des horaires,
39:49 et donc, sous surveillance,
39:51 elles ne sortent pas n'importe où au banc,
39:53 il y a
39:55 quelqu'un qui dirige la maison, c'est plutôt une
39:57 femme de bonne respectabilité.
39:59 C'est pas un homme, même si l'homme
40:01 dessous, c'est lui qui fait tout. - Ouais, là derrière, oui.
40:03 - Et donc, ça fonctionnera
40:05 jusqu'à la... - Jusqu'à l'abolition
40:07 des maisons-closes. - Jusqu'à la maison, à 19...
40:09 à 1946. - Ah, c'est ça.
40:11 - Mais les maisons continueront d'une autre façon.
40:13 - Bien sûr. - Après, ça sera des hôtels de passe,
40:15 après, on aura...
40:17 - Et puis, quelques longs célèbres, comme Mme Clot,
40:19 ou Mme Rémy, etc. - Alors, on aura des maisons
40:21 "clandestines", entre guillemets, tout le monde est au courant,
40:23 on aura des maisons d'abattage
40:25 à la goutte d'or, pour les travailleurs immigrés,
40:27 où les filles étaient entraînées à des cadences
40:29 de 80, parfois 100 clients
40:31 par jour. - Par jour ?
40:33 Incroyable. - C'est-à-dire, 5 minutes...
40:35 - C'est l'abattage, quoi. - L'abattage, l'abattage.
40:37 Et donc, là aussi,
40:39 une population
40:41 exploitée, à outrance, donc ce n'est pas
40:43 la femme volontaire,
40:45 c'est vraiment des victimes.
40:47 Et on va continuer,
40:49 après, évidemment, la rue Saint-Denis
40:51 va se tarir, il n'y aura plus... La position
40:53 change un peu de nature.
40:55 Elle va, d'abord,
40:57 le téléphone, après,
40:59 Internet va arriver,
41:01 et donc, ça sera beaucoup plus organisé
41:03 par rendez-vous,
41:05 que l'on se fixera sur le téléphone et sur Internet.
41:07 - Oui, aujourd'hui, c'est ça. - Aujourd'hui.
41:09 Et donc, on aura moins de prostitution de rue,
41:11 moins de puissance visible. Le but,
41:13 essentiellement, aussi, du pouvoir,
41:15 c'est de tarir la prostitution visible,
41:17 qu'on ne la voit plus. - D'invisibiliser.
41:19 - Voilà. Si on ne la voit plus,
41:21 c'est qu'elle n'existe plus. Voilà.
41:23 On a cette vision... - Oui, parce qu'on voit très bien, dans les rues de Paris,
41:25 la rue Saint-Denis, il y a encore 30, 40 ans,
41:27 c'était peuplé, aujourd'hui, terminé.
41:29 - Depuis le Moyen-Âge, ça n'a pas changé.
41:31 - Maintenant, ça s'est remonté,
41:33 il y a un magasin de fringues et autres.
41:35 Mais la prostitution s'est déplacée
41:37 dans les banlieues, aussi.
41:39 Il y a beaucoup. - Il y a les salons de massage,
41:41 etc. - Les salons de massage,
41:43 aussi, ont eu de lieu de prostitution.
41:45 Pas tous, forcément. - Non, bien sûr.
41:47 - Mais il y a, évidemment, une floraison.
41:49 Et puis, des fées qui tapent
41:51 sur Internet, avec Uber,
41:53 on va se balader d'hôtel à hôtel.
41:55 On aura donc une invisibilité relative.
41:57 Et un proxénétisme
41:59 qui va rajeunir.
42:01 Les banlieues vont fabriquer de jeunes proxénètes,
42:03 des proxénètes de 15-16 ans, maintenant.
42:05 Et qui prostituent leurs copines, etc.
42:07 Donc, on a une nouvelle forme de prostitution
42:09 qui est intense,
42:11 mais qui n'est pas aussi visible
42:13 que quand on voit les arrestations, les réseaux,
42:15 les gangs. La police arrête
42:17 quand même énormément de réseaux de proxénètes.
42:19 - C'est les mêmes, un peu, la drogue et la prostitution,
42:21 aujourd'hui ? - Pas forcément les mêmes,
42:23 mais c'est souvent les mêmes vecteurs, au niveau...
42:25 - Il y a une porosité, quand même.
42:27 - Une certaine porosité, bien sûr.
42:29 Et en même temps,
42:31 au niveau des passeurs, au niveau des réseaux,
42:33 on a souvent des similitudes.
42:35 - D'accord, oui, bien sûr.
42:37 Et au fond, c'est extraordinaire,
42:39 parce que c'est l'histoire de la prostitution, effectivement,
42:41 qui est toujours là, et qui, on se dit,
42:43 sera toujours là, au grand dam,
42:45 effectivement, d'un certain nombre de gens. On peut comprendre.
42:47 Je veux dire, effectivement,
42:49 la prostitution...
42:51 C'est ce côté couché pour de l'argent,
42:53 mais ça se pratique
42:55 à tous les niveaux de la société, cher Max.
42:57 - Oui, encore, que je fasse un distinguo
42:59 entre
43:01 un prolétaire, un salarié,
43:03 et ses comptes de l'argent.
43:05 Là, ces comptes de l'argent, c'est l'intimité que l'on donne.
43:07 C'est quand même très différent.
43:09 - Bien sûr. - C'est très différent.
43:11 Et puis, quand on voit les pratiques exigées
43:13 par certains clients, on est dans la bestialité.
43:15 - C'est vrai. - Donc, c'est un salariat
43:17 très particulier.
43:19 - Non, moi, quand je disais que ça continue,
43:21 etc., c'est-à-dire que, évidemment,
43:23 c'est un sceptère,
43:25 c'est pas un salariat.
43:27 Non, ce que je dis, c'est d'ailleurs le problème de se livrer
43:29 pour de l'argent. Mais est-ce que ça n'a rien à voir ?
43:31 Mais quand même, une jeune femme
43:33 ou un jeune homme qui couche avec sa patronne,
43:35 mettons, un jeune homme,
43:37 pour la promotion
43:39 canapé, est-ce que c'est de la prostitution ou pas ?
43:41 - Non, je ne dirais pas que c'est la même
43:43 forme de prostitution répétitive.
43:45 On peut dire qu'il y a
43:47 prostitution quand il y a vénalité
43:49 et répétition. Et non-choix.
43:51 - Et non-choix, bien sûr.
43:53 - Quelqu'un qui va coucher avec son patron,
43:55 pour arranger un petit peu sa carrière.
43:57 - Sa situation.
43:59 - Mais là, c'est quand même très différent.
44:01 Donc, c'est un problème
44:03 qui se pose, qui me semble être...
44:05 On est aux antipodes.
44:07 On voit très bien qu'on veut régulariser
44:09 tout ça, et on parle maintenant
44:11 plus des prostituées, mais des travailleuses sexuelles.
44:13 On voit très bien pourquoi.
44:15 Une travailleuse sexuelle, c'est un travailleur comme les autres.
44:17 Et certaines revendications
44:19 demandaient la sécurité, la retraite, etc.
44:21 On peut dire, installée dans le paysage
44:23 social, une forme
44:25 de travailleur particulier, sauf que ces
44:27 travailleuses vont faire des peep-pogues,
44:29 mais ce sont des travailleuses. Un peu poussées,
44:31 quand même. - Vous ne vous serez pas pour la
44:33 syndicalisation des travailleuses sexuelles.
44:35 - C'est demandé en Allemagne,
44:37 par exemple. Vous savez, l'Allemagne
44:39 est une organisation
44:41 de la prostitution extraordinaire, avec les euros
44:43 saint-air. - Oui, les euros saint-air. - Des monstres,
44:45 et certains euros saint-air ont 200
44:47 à 300 filles.
44:49 C'est colossal.
44:51 - C'est une usine, quoi. - C'est une usine.
44:53 Et il ne faut pas oublier que les Verts
44:55 favorisent la prostitution en Allemagne.
44:57 - Ah oui ? - Oui, ils sont en partie prenantes.
44:59 - Ça fait partie de l'écologie ? Ça diminue le CO2 ?
45:01 - Vous en pensez ?
45:03 Mais c'est extraordinaire de voir
45:05 ces trucs-là. On a eu des députés
45:07 Verts qui prônaient la prostitution
45:09 comme épanouissement de la femme. On l'a en France aussi.
45:11 On a même, Valentin a dit un jour
45:13 que c'était, la femme,
45:15 que la prostitution était une émancipation.
45:17 - Élisabeth Benatniss. - Oui, elle est sortie
45:19 il y a 7 ou 8 ans dans un bouquin. Et on a aujourd'hui
45:21 des nanas qui disent que c'est une réalisation.
45:23 Une transition
45:25 de tous les moraux et tous les tabous.
45:27 Ce procédé, c'est de devenir enfin femme à part entière.
45:29 On a transgressé la morale
45:31 patriarcale. - Oui, c'est vrai, il y a eu des livres
45:33 là-dessus, très... - Bien sûr.
45:35 Donc, on voit très bien qu'on peut
45:37 habiller,
45:39 ripolliniser un peu des métiers
45:41 qui sont quand même une exploitation de la femme
45:43 forcenée. - On va en parler
45:45 tout de suite avec nos auditeurs, je pense.
45:47 - Tout de suite, vous pouvez rester bien avec nous. Vous continuez
45:49 de nous appeler au 0826 300 300.
45:51 Vous avez la parole pour interpeller
45:53 Max Chalet, écrivain pour son livre
45:55 "Le monde de la prostitution". 0826
45:57 300 300. A tout de suite sur Sud Radio.
45:59 - Les Français
46:01 parlent au français.
46:03 Je n'aime pas
46:05 la blanquette de veau.
46:07 Je n'aime pas la blanquette
46:09 de veau. - Sud Radio Bercov
46:11 dans tous ses états.
46:13 - Ah, le monde de la prostitution.
46:15 Mais vous savez, Zola,
46:17 quand on se rappelle, Balzac,
46:19 le 19e siècle, mais enfin, on peut
46:21 remonter à très très très très loin,
46:23 c'est vrai. Et dites-moi,
46:25 Max Chalet, dans votre livre,
46:27 là on est au tome 1, qui est passionnant,
46:29 je suis sûr que les autres le sauront
46:31 aussi, mais parlons de l'argent,
46:33 de la prostitution. Parce que
46:35 vous avez parlé des proxénètes, des maisons,
46:37 de la manière dont c'était organisé,
46:39 il fallait
46:41 justement que les femmes honnêtes
46:43 soient protégées, honnêtes entre guillemets,
46:45 bien sûr. Et ce chiffre
46:47 d'affaires a toujours été immense.
46:49 Aujourd'hui, c'est quoi, le chiffre de la part
46:51 de la prostitution ? - C'est un chiffre très important,
46:53 qui correspond, d'après
46:55 les observateurs, à peu près au trafic
46:57 de la drogue. - Dans le monde ?
46:59 - Dans le monde, oui. D'après
47:01 l'ONU, il y aurait à peu près dans le monde
47:03 20 millions de prostituées. Donc
47:05 700 000 chaque année, nouvelles.
47:07 - 700 000 nouvelles chaque année ? - Ah oui, c'est énorme,
47:09 il faut voir les flux du monde
47:11 dans le monde entier. Et effectivement,
47:13 un chiffre d'affaires qui pourrait aussi être autour de
47:15 30 milliards. S'ils lui ajoutent
47:17 la pornographie, qui bien souvent
47:19 a des liens, parce que dans les films
47:21 pornographiques, on voit aussi, il y a des
47:23 prostituées parfois utilisées,
47:25 on arrive à un chiffre de 60 milliards.
47:27 Ce qui est très important. - 60 milliards
47:29 annuels ? - Annuels, oui. - 60 milliards
47:31 d'euros, oui. - Donc ça veut dire des trafics,
47:33 parce que la prostituée rapporte de l'argent
47:35 en se vendant. Mais en étant vendue
47:37 aussi. Il n'y a pas que l'acte,
47:39 il y a les trafics. On vend
47:41 - Telle ou telle personne. - On vend
47:43 des petites filles. Pourquoi
47:45 autant... On peut dire
47:47 en Europe, dans le monde occidental, on a à peu près
47:49 80 à 90% des
47:51 prostituées qui sont d'origine étrangère.
47:53 Tiers-Monde, Pays de l'Est...
47:55 - Asiatique, non ? - Asiatique,
47:57 alors Tiers-Monde, Asiatique, Afrique,
47:59 Amérique du Sud.
48:01 Et on a donc
48:03 une importation de plus en plus jeune.
48:05 Parce que le client aime la chair fraîche,
48:07 naturellement. Et donc, les prostituées
48:09 à un moment âgée se plaignaient.
48:11 Concurrence déloyale, évidemment.
48:13 C'était presque prostitution
48:15 française. - Ça allait vers la
48:17 violence aussi. - Alors là, il y a une violence
48:19 qui est devenue de plus en plus importante.
48:21 Et aussi, on voit une prostitution
48:23 terrifiante aujourd'hui.
48:25 La prostitution sexuelle, le tourisme
48:27 sexuel, où on voit
48:29 notamment en Thaïlande,
48:31 au Quai Tapatia, où la vie
48:33 des 100 000 prostituées, des jeunes filles,
48:35 des jeunes enfants, parfois des enfants.
48:37 On a des enfants de 8 ans,
48:39 des clients qui vont voir.
48:41 Très très jeunes.
48:43 - Comme en Afrique, il y a ça aussi.
48:45 Il y a des bons petits Européens,
48:47 enfin, Européens qui vont aller chasser...
48:49 - Mais souvent, ils disent, avec une bonne conscience,
48:51 en disant, finalement,
48:53 on les aide à vivre, ils ont des problèmes financiers,
48:55 on les aide.
48:57 On est bon. - On garde la bonne conscience.
48:59 - On sodomise une petite fille ou un petit garçon,
49:01 mais c'est pour l'aider à vivre.
49:03 Il y a ce côté. - C'est caritatif.
49:05 - Oui, presque.
49:07 Et donc, on voit là des réseaux
49:09 structurés dans le monde entier,
49:11 des routes de la prostitution,
49:13 et on voit des jeunes enfants, des jeunes garçons,
49:15 maintenant, il y en a beaucoup aussi.
49:17 - Vous voulez dire ça circule. - À travers le monde.
49:19 On voit des réseaux,
49:21 des routes de la prostitution,
49:23 qui partent évidemment de l'Asie,
49:25 de l'Afrique, et on voit
49:27 le Nigeria, qui est un très
49:29 grand organisateur, avec des proxénès
49:31 d'ingénieurs au Nigeria
49:33 et en Europe. - Et en Europe, oui.
49:35 Il y a, il paraît, des proxénès d'ingénieurs,
49:37 des gangs de proxénès d'ingénieurs à Paris.
49:39 - Des gangs qui véhiculent et qui
49:41 envoient tout ça. Et donc, ça, c'est très important
49:43 de voir qu'on n'est plus dans les positions
49:45 "bon enfant",
49:47 "à la pagnole", quand on voyait...
49:49 Non, on est dans une position, maintenant, très structurée
49:51 où les propriétaires
49:53 de tous ces réseaux sont, à l'étranger,
49:55 intouchables.
49:57 Et ils corrompent les douaniers, la police,
49:59 et tout, etc. Et une organisation
50:01 mafieuse, apparemment, tout ça est lié à la
50:03 mafia, très, très importante,
50:05 qui fait que, bien souvent, c'est intouchable.
50:07 Et on arrête quelquefois,
50:09 alors on voit, par exemple, une prostituée,
50:11 on a arrêté, il n'y a pas très
50:13 longtemps, la police française a arrêté des gens qui étaient
50:15 liés à des trafics d'enfants
50:17 et des pédophonographies.
50:19 On a vu, il y avait un directeur
50:21 d'école, il y avait un travailleur social,
50:23 il y avait un maire d'une commune française.
50:25 Vous voyez, ça touche tous les milieux.
50:27 L'ignominy touche les milieux. Et au fur et à mesure
50:29 que la prostitution devient de plus en plus présente,
50:31 même si elle est dissimulée,
50:33 eh bien, il y a un souci
50:35 d'aller vers le nouveau,
50:37 vers le plus jeune.
50:39 Et on arrive à des choses effrayantes,
50:41 parce que la consommation,
50:43 on est dans la consommation débridée
50:45 que notre monde mondialisé connaît,
50:47 eh bien, on consomme...
50:49 - La surconsommation totale sans limite.
50:51 - La consommation, et on va de plus en plus jeune
50:53 parce qu'il faut trouver des...
50:55 Son appétit a besoin de nouveautés.
50:57 - Et ça touche tous les pays d'Europe,
50:59 partout. - Tous les pays.
51:01 Avec des réseaux qui circulent en roulant.
51:03 Alors les pays qui ont légalisé la prostitution,
51:05 on voit l'afflux de la prostitution du tiers monde
51:07 et de l'Europe de l'Est
51:09 qui a progressé complètement.
51:11 - A explosé, on peut dire.
51:13 - A explosé, oui.
51:15 - Terrifiant, ça.
51:17 Et dites-moi, est-ce qu'il y a aussi
51:19 de ce point de vue,
51:21 est-ce qu'il y a quand même
51:23 un essai d'encadrement, de sanctions
51:25 où en fait, on ferme les yeux
51:27 plutôt ? - Il y a des sanctions,
51:29 mais bon, tout dépend des pays.
51:31 Il y a des pays où on ferme les yeux complètement, où c'est pourri
51:33 complètement. Donc,
51:35 c'est très difficile de localiser,
51:37 puis certaines personnes qu'on peut arrêter
51:39 dans le pays,
51:41 ben, ils ne sont pas extradés.
51:43 Il y a donc, le travail des
51:45 policiers français,
51:47 la répercussion des proxénétistes,
51:49 qui fait un boulot et arrête quand même beaucoup de monde.
51:51 Des réseaux de proxénètes roumains,
51:53 c'est très important, beaucoup de proxénètes roumains.
51:55 - Beaucoup de proxénètes roumains, oui.
51:57 - Mais des pays albanais aussi, beaucoup d'albanais,
51:59 du Kosovo, etc.
52:01 Donc, des pays qui, vers l'Italie,
52:03 envoient et des migrants,
52:05 et des prostituées. On a des mêmes
52:07 canaux qui sont utilisés pour les deux.
52:09 On voit là, peu à peu, la mondialisation,
52:11 c'est la mondialisation,
52:13 vraiment, à tous les niveaux.
52:15 - Les armes, les êtres humains...
52:17 - Tout y passe. La mondialisation,
52:19 c'est la victoire de la consommation.
52:21 - Bien sûr.
52:23 - Malgré ce que l'on nous disait, on nous vantait
52:25 l'époque heureuse, le monde va entrer dans le bonheur.
52:27 - La mondialisation heureuse
52:29 dont on parlait, oui, effectivement.
52:31 Et dites-moi,
52:33 en fait,
52:35 quel est le rapport, puisque vous avez étudié ça,
52:37 entre prostitution masculine et prostitution féminine ?
52:39 La prostitution féminine
52:41 est très écrasante.
52:43 - Genétiquement écrasante.
52:45 - On peut dire que, grosso modo, c'est au moins
52:47 70% par rapport à la prostitution masculine.
52:49 - D'accord. - Mais elle a toujours existé.
52:51 En Grèce et à Rome, la prostitution masculine existe.
52:53 - Oui, oui. - Beaucoup moins par la suite,
52:55 mais là, elle est revenue, il y a beaucoup de petits garçons,
52:57 beaucoup de gens
52:59 vont en Thaïlande s'envoyer des petits garçons.
53:01 - Ah oui, oui. - Ce sont des vacances
53:03 organisées. - Oui, oui, absolument.
53:05 Absolument. D'ailleurs, des fois,
53:07 enfin, on va pas citer de nom, mais ils s'en
53:09 vantent, ils écrivent des livres là-dessus.
53:11 - Il y a eu un très bon livre, vous en parlez
53:13 dans votre Michel Houellebecq, "Plateforme".
53:15 - Oui, il en parle, oui.
53:17 Mais il y en a eu aussi Frédéric Mitterrand,
53:19 qui racontait ses histoires
53:21 en Thaïlande. - Absolument, absolument.
53:23 - Mais, comme il dit dans son livre,
53:25 et ses livres, évidemment, il a pas regretté d'en avoir fait,
53:27 "J'étais régulier, je payais."
53:29 - "Je payais." - "Je payais le prévost."
53:31 Mais il ne les donnait pas, dans les mains, il les posait sur la table.
53:33 Quelle délicatesse.
53:35 - Magnifique, oui, en fait,
53:37 je ne participais pas à cela, ça n'avait rien à voir.
53:39 Et aujourd'hui,
53:41 en fait,
53:43 est-ce que ce n'est pas...
53:45 En fait, qu'est-ce que a changé ?
53:47 Alors, parce qu'on avait beaucoup parlé
53:49 en 1946, quand Martre-Richard,
53:51 elle-même, ancienne prostituée, vous vous rappelez,
53:53 décide de fermer,
53:55 enfin, la loi passe,
53:57 les maisons clos se ferment,
53:59 et on a tous, personne n'a vécu ça,
54:01 enfin, notre génération,
54:03 et n'en parlons pas.
54:05 Mais on a tous ces extraordinaires photos
54:07 du One-Two-Two,
54:09 du Sphinx, etc.,
54:11 qui étaient de véritables palais à Paris.
54:13 - C'étaient des palais fréquentés par, là,
54:15 One-Two-Two, le Chabanet, le Sphinx,
54:17 par une classe financièrement aisée.
54:19 - Certes, certes.
54:21 Mais enfin, les décors, c'est incroyable.
54:23 - Ah, les décors, il y avait tout à l'unisson.
54:25 Il fallait faire oublier que ce n'était pas qu'un rapport sexuel,
54:27 c'était une élévation.
54:29 - Une fête, une fête.
54:31 - La musique, la fête, et d'ailleurs,
54:33 le rire, permanent, le rire,
54:35 les fanfreluches, pas les habits,
54:37 parce que c'était souvent dans tous les cas,
54:39 mais il y avait un accompagnement,
54:41 c'est toujours l'important,
54:43 l'accompagnement qui faisait
54:45 que ce n'était pas un cèdre de rapport sexuel.
54:47 C'était une fête.
54:49 Alors le client était vêtu, la prostituée était à poil
54:51 dans les bordels.
54:53 Et donc, sentiment de supériorité aussi.
54:55 Mais en même temps,
54:57 ça pose des vrais problèmes,
54:59 ça donne mazot.
55:01 Un client qui paie, d'une certaine façon,
55:03 il lit. Mais en même temps,
55:05 comme il paie, il se valorise.
55:07 Donc il est en permanent, le client,
55:09 entre sadisme et masochisme.
55:11 - Entre baloté, entre sadité...
55:13 - Suis-je le dominateur
55:15 ou suis-je le dominé ?
55:17 Alors, c'est très passionnant,
55:19 les rapports entre client,
55:21 proxénète et prostituée.
55:23 Parce que là, on a une population
55:25 très curieuse, où finalement,
55:27 le proxénète est l'intercesseur
55:29 entre la prostituée et le client.
55:31 Là, le client,
55:33 jalouse en la proxénète, parce qu'il a accès
55:35 à la prostituée gratuitement.
55:37 Il lui doit payer.
55:39 Et en même temps, la prostituée,
55:41 il rêve de s'embrouser, de devenir une femme normale.
55:43 Et le proxénète aussi.
55:45 - Mais n'oubliez pas
55:47 qu'il y a eu des prostituées qui ont fait
55:49 de très beaux mariages. - Quelques-unes.
55:51 - C'est l'exception
55:53 qui confirme la règle. - C'est plutôt
55:55 dans des hauts de gamme. C'est plutôt
55:57 les "call girls", c'était plutôt
55:59 les grandes horizontales, etc.
56:01 - Les escortes. - Les escortes.
56:03 C'est peu le cas, très rarement
56:05 le cas dans la prostitution d'une base.
56:07 - Bien sûr.
56:09 Et au fond, ce voyage,
56:11 on va en reparler quand on serait...
56:13 Mais ce voyage à travers ce monde-là,
56:15 vous diriez quoi ?
56:17 Que c'est au fond la zone...
56:19 Zone d'ombre, enfin on ne fait pas du chemin moral là,
56:21 mais c'est la zone d'ombre du monde.
56:23 Enfin, c'est quoi ? C'est au fond,
56:25 c'est indissociable
56:27 du monde, de l'existence
56:29 quotidienne, presque ? - Alors, c'est ce
56:31 dont je parle. Moi, j'insiste
56:33 beaucoup au début sur les sociétés qui n'ont pas
56:35 connu la prostitution. On peut me dire que c'est une société
56:37 "primitive",
56:39 mélanesiennes, qu'on mange, etc.
56:41 Certes,
56:43 mais la prostitution n'est pas forcément...
56:45 S'il y a liberté sexuelle, la prostitution n'est pas
56:47 obligatoire. - Bien sûr.
56:49 - Souvent, c'est la concentration
56:51 qui fait... On est...
56:53 La morale est triquée, qui fait qu'il y a...
56:55 C'est du jaillissement. Mais la position...
56:57 - C'est le dévouloir, quoi. - C'est que
56:59 la société patriarcale se déploie en sa plus...
57:01 La femme, là, est réduite à sa plus
57:03 simple expression.
57:05 Là, vraiment, je trouve que c'est intéressant
57:07 de voir la condition de la femme, et non pas, comme
57:09 aujourd'hui certaines bobos féministes,
57:11 qui applaudissent. - Ouais.
57:13 - Je pense que là, il y a un problème, quand on
57:15 voit... Les prostituées sont des
57:17 femmes, tout au long de l'histoire, qui se sont battues.
57:19 La commune... Il y a des prostituées
57:21 qui tiennent les barricades de la commune.
57:23 Le FLN, dans la guerre
57:25 d'indépendance algérienne, beaucoup de femmes
57:27 font la guerre. Et après,
57:29 le FLN les retraque dans les foyers,
57:31 parce que c'est fini, la comédie, maintenant. Rentrer
57:33 la niche, hein. On voit tout ça, mais
57:35 - Rentrer la cuisine aux enfants, quoi. - Et on voit
57:37 tout ça. Et moi, je trouve qu'aujourd'hui, ce qui se passe
57:39 dans le monde, en Iran, en Afghanistan,
57:41 le rôle des femmes... La prostitution
57:43 ne sera vaincue que par les femmes, avec
57:45 l'aide des hommes. Pas du tout, c'est pas refaire
57:47 un matriarcat, à l'envers...
57:49 Faire un matriarcat à l'envers. Je crois
57:51 que le combat, c'est d'abord la dignité
57:53 de la femme. Si les femmes veulent se prostituer,
57:55 n'oublions pas qu'en France, la prostitution est libre.
57:57 - Absolument. - On peut se prostituer. Mais, quand on y
57:59 soit contre-aide, c'est un autre problème.
58:01 - C'est clair. Merci beaucoup. Merci
58:03 Max Chalet. Vraiment un livre
58:05 à lire, un livre passionnant.
58:07 "Le monde de la prostitution",
58:09 Lucien. - Oui, Max Chalet
58:11 écrivain pour son livre "Le monde de la prostitution".
58:13 Merci, chers auditeurs, d'être toujours aussi
58:15 nombreux à nous écouter. Vous pouvez retrouver
58:17 notre émission sur Youtube ou en podcast sur Sud Radio.
58:19 Et tout de suite, l'émission de
58:21 Brigitte Leh. A tout de suite sur Sud Radio.
58:23 Sud Radio, parlons vrai.

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